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Mosaïque du Nil : bateau sacré d'Amon-Zeus
by rogerbbb

Mosaïque du Nil : bateau sacré d'Amon-Zeus - Le masque d'argile du nautonier porte une corne au front, et peut-être une sur le dessus. Nous aurions une figure d'AmonZeus portant les cornes de bélier – voir les monnaies de Cyrène. Celui-là tient une une petite rame sacrée sortant du toit du naos, et d'une figure blanche pouvant définir un esprit. En flou, comme une aura au nautonier, une sorte de daemon cornu s'avance au-dessus du bateau. Le nautonier porte un tatouage qui est probablement un bélier, et une figure faisant office de masque est tissée sur son kilt. (Le navire est «conduit par l'esprit d'Amon-Zeus» qui s'avance avec force en annihilant ses ennemis. Le masque d'argile efface son visage pour le fondre avec l'esprit du dieu.) Trois personnages sont debout, trois rameurs sont assis, un homme est dans la nacelle en plus du nautonier.
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- Un animal flamboyant se dessine dans la cape du chasseur, ainsi que le «visage de dieu» sur son devant; c'est un visage blanc comme l'esprit, barbu, voire homme et femme à la fois si on lui prétend un voile de tête, comme Athéna accompagnant le Cheval de Troie. L'habit brun de l'homme du centre ressemble à une tête de cheval, donc mené par le dieu. L'homme de front porte une tunique rouge qui s'élargit à son bras comme une cuisse boeuf sur un xoanon brun, offert au dieu, et même dévoré par ce xoanon qui exprime en lui-même une corne géante. Et si on conjoint la tunique à la cape rouge, on y trouve un trait enflammée lancé par le dieu Karneios venant du nautonier. Finalement la main du chasseur de front s'enligne avec un poisson qui lui suit un courant marin, Protée. Cette fonction de direction du chemin serait aussi celle d'Amon. - L'hippopotame à la tête hors de l'eau laisse poindre une figure canine des marais. (C'est probablement une forme de l'Anubis qui désigne le royaume de la mort. Ce signe est vaincu par la proue canine victorieuse du bateau.) La bête chassée sous le bateau est composite, c'est un quaterfoil exprimant la Division ennemi du territoriale utilisant des figures de Seth : à gauche un crocodile, en bas une queue d'alligator, à droite l'hippopotame, et en haut la plante. (C'est la domination sur le royaume de l'Ennemi.) - La victoire sur Troie est décrite avec cuisses de boeufs, navires, et prière à Zeus. Quintus de Smyrne, Posthomerica, Chant XIV «Les Argiens cependant montèrent sur leurs navires, pleins d'une grande joie, célébrant l'éclat de leur victoire, la bonté des dieux, leur propre courage et l'heureuse invention d'Epéos. Leurs chants s'élevaient dans le ciel, comme le cri des geais, quand un beau jour paraît dans les airs calmes après un hiver cruel ; ... les autres au contraire, ceux qui avaient secouru les Troyens, s'irritaient en voyant brûler la ville de Priam ; mais soumis aux lois du destin, ils ne pouvaient la défendre malgré leur désir. Le fils de Cronos lui-même ne peut rien contre le destin ; cependant il est supérieur à tous les dieux, et c'est grâce à lui que toutes choses existent. Les Argiens brûlaient sur des branches les cuisses des boeufs et, entourant les autels, ils versaient des libations de vin sur les victimes fumantes, rendant grâces aux dieux pour la grande oeuvre qu'ils avaient achevée. Dans un joyeux festin, ils rendaient honneur à tous les guerriers que le cheval de bois avait renfermés ; ils admiraient l'illustre Sinon qui avait subi les mutilations des ennemis..., oubliant son mal, et fier de ses blessures. Car un homme sage et vaillant préfère la gloire à l'or, à la beauté et à tous les autres biens que connaissent ou connaîtront les hommes. Les Argiens... disaient : "Nous avons terminé cette guerre si longue ; nous avons remporté une grande gloire ; nous avons détruit nos ennemis et leur ville ; ô Zeus, accorde aussi à nos désirs la joie du retour".» Suit, cette même nuit, l'hyménée d'Hélène et Ménélas. «- En son nom, au nom de notre hymen, en ton nom aussi, je t'en conjure, oublie le noir chagrin que je t'inspire. Et Ménélas lui répondit - Ne me parle plus de tout cela ; réprime tes douleurs ; que les sombres profondeurs de l'oubli les ensevelissent. Il ne faut plus nous souvenir de nos malheurs. ... et, livrés à de mutuels embrassements, ils retrouvèrent les souvenirs de leur hyménée. Ainsi le lierre et la vigne entrelacent leurs rameaux, et la force du vent ne peut les détacher; ainsi tous deux se serraient, désireux d'amour. Un tranquille sommeil les saisit enfin.» (C'est le seul "rite" en souvenir de la victoire sur Troie, tout le descriptif est conforme à la fresque. On inclut le tressage des vignes de la pergola.)

- Bateaux sacrés à Athènes. Une scholie de Démosthène signale cinq bateaux sacrés à Athènes : la Paralos et la Salaminia appelée également Dèlia, puis l'Antigonis, la Ptolémais et l'Ammonias. Paralos est un héros athénien antique. La Délienne participait aux processions religieuses vers Delos : censé être le bateau de Thésée. D’après Pline (XXXV), les Propylées, monument de l'entrée principale de l'Acropole d'Athènes, conservaient parmi les peintures exposées une œuvre de Protogénès (IVe siècle av. J.-C.) représentant Paralum et l'Ammonias. Or Protogène est contemporain d'Apelle le peintre d'Alexandre le Grand qui ré-introduisit le culte d'Amon-Zeus. (On devrait inclure la trirème des éphèbes au coin inférieur droit de la Mosaïque comme untel navire.) Le navire d'Amon-Ra représenté à plusieurs endroits dont Karnak présente la proue en tête de bélier, de longues banderoles de pourpe flottent au vent. Au centre ce trouve un naos. Le pont du navire d'Amon-Ra reçoit des sacrifices où l'on voit encore les flammes et la fumée du sacrifice. Il est accompagné par maints divinités. (La banderole du bateau épèle le nom de Zeus. Fait divers, sur les barques égyptiennes la voile est parfois fait de cordage en accordéon évoque les rayons du soleil, alors qu'ici la continuité des 2 rames et des 2 lances mènent vers les becs et les pattes comme tirés par les oies.)


- Un exemple de navire bélier
de l'époque proto-géométrique
(950 av. J-C) a été trouvé sur un vase dans une tombe à Dirmil près d'Halicarnasse (Bodrum) en Turquie. La ville aurait été fondé par les Doriens à la fin de l'âge du bronze, soit les mêmes grecs qui s'installèrent à Sparte au «retour des Héraclides». Livre VII «Les peuples soumis à Artémise, dont je viens de parler, sont tous Doriens, comme je le pense. Ceux d'Halicarnasse sont originaires de Trézen, et les autres d'Épidaure.» Trézène est une ancienne cité grecque du Péloponnèse. Poséidon disputa Trézène à Athéna. À cette occasion Zeus donna l'ordre que la cité fût partagée entre eux deux. Livre I, CLXXV : «Les Pédasiens habitent le milieu des terres au-dessus d'Halicarnasse. Toutes les fois que ces peuples et que leurs voisins sont menacés de quelque malheur, une longue barbe pousse à la prêtresse d'Athéna. Ce prodige est arrivé trois fois.» (On retrouve ce fait corroborant une fois de plus l'usage du bateau bélier par les Doriens spartiates, à savoir un dieu hommefemme. L'origine mythique pourrait expliquer une sorte de Zeus à double figure de Poséidon-Athéna. Enfin le Zeus-Amon de Cyrène était aussi dorien; je reviendrai sur le mythe à la fin du chapitre.) «A comparative study of representations indicatest hat the forefoot of Geometric warships was longer and more massive than that of its Late Bronze Age and Protogeometric predecessors. [] these ships were equipped with rams expressly designed to sink enemy vessels, were it not for a lack of other, supporting evidence that the Greeks employed the ram and ramming tactics during the Geometric period (Basch, 1975). [] We do have evidence that the rams of late 8th-century Phoenician warships were sheathed, presumably with bronze. In the Til Barsip painting, sheathing is represented by paint lighter in colour than that which covers the rest of the hull. [] Certainly the Greeks were perfectly capable of sheathing their rams in bronze by the Late Geometric period. The splendid bronze plate panoply from Argos (Snodgrass, 1971:271-2, fig.95) and the large bronze statuettes from the Geometric period sanctuary at Dreros in Crete testify to this. The Dreros statuettes were made in the sphyreluton technique, in which hammered plates of bronze were nailed to a wooden core.» [71] (Cette notion de plaquer le bronze sur le bois pourrait correspondre au mélange de couleur brune et rouge des chasseurs. Le navire du vase se décrit ainsi : tout d'abord on remarquera l'anse du vase à forme de bélier, mais peut-être aussi une tête de proue "phénicienne" et une corne; comme d'autres navires des Cyclades du VOL. 1, des figures ajoutées aux extrémités sont présente, un nautonier pratiquement invisible semble présent (jaune); la figure de poupe à droite est un visage rond surmonté d'une coiffe (mauve). Dans le haut gauche est une figure triple qui peut référencer la

71 Protogeometric longships and the introduction of the ram, Frederick H. van Doorninck, Jr. The International Journal of
Nautical Archaeology and Underwater Exploration(1982), 11.4 : 211-286
tête de bélier à trois pointe qui sera reprise ultérieurement, alors qu'à droite (bleu) on différencie un homme tendant la main vers l'anse de bélier. Sur la droite du navire on aperçoit une femme nue (orange), posée audessus d'un S finissant en tête de serpent presque trop calligraphique pour son époque; on supposera des influences phéniciennes venant de la Carie, la femme nue et le masque sont des traits puniques; la tête audessus est en biseau, les deux yeux à même hauteur, le nez foncé à gauche, la bouche colérique, une oreille prononcée à la droite. Le masque au visage ridé apparaît parfois dans l'art, à Carthage par exemple; le visage est flasque donc élargit, les oreilles décollent et il perd son sourire. La présence d'un masque rituel accentue les liens avec la processionnel du navire. La seconde image plus claire cache les détails mais on voit mieux le nautonier, et un aileron. On aurait ici une image probable d'un bateau Carneia archaïque.) - Sur l'usage de peindre avec la poudre d'argent. Pline l'Ancien, Histoire naturelle Livre XXXIII : «XXXVI. (VII.) C'est aussi dans les mines d'argent qu'on trouve le minium, aujourd'hui substance colorante très estimée ; autrefois, chez les Romains, non seulement la plus estimée de toutes, mais même employée à des usages sacrés. Verrius énumère les auteurs dont le témoignage établit qu'on était dans l'usage de peindre, les jours de fête, avec du minium la face de la statue même de Jupiter, ainsi que le corps des triomphateurs, et que Camille triompha ainsi. [] XXXVIII : «qui au commencement espérait obtenir de l'or en soumettant au feu ce sable rouge des mines d'argent... dès le temps de la guerre de Troie on recherchait la rubrique ; témoin Homère, qui signale des vaisseaux décorés de cette façon (Il., II, 637)» Livre XXXV : «XLV. «Varron loue encore Pasitélès... En outre, il dit que l'art de modeler fut cultivé en Italie et surtout en Étrurie, et que de Frégelles fut appelé Turianus, avec qui Tarquin l'Ancien (VIe siècle av. J-C) fit marché pour la figure de Jupiter, qui devait être consacrée dans le Capitole; que ce Jupiter était d'argile, et que pour cette raison on était dans l'habitude de le peindre en minium.»


- Exemple de navire rituel Carneia sur un kantharos de Véies. Sur cette pièce italienne datée au VIIe siècle av. J-C, on y distingue d'abord un vase aux anses de bélier et une figure à la coupe égyptienne. Elle est accompagnée une sorte d'ouroboros qui peut lui être associé (jaune), ce qui fait le lien avec Amon. La tête de poupe à gauche (orange) est une grosse tête cornue qui empale un homme (mauve); dans la cale est aussi un homme qui se fait manger (mauve) mais il porte aussi la crinière, voire un costume de lion. La partie gauche du toit a peut-être été effacé, on y voit deux traces (rouge), et deux cases sont effacées; la scène du bas semble montrer un xoanon à gauche (vert pâle). Les petits personnages du haut et du bas se conjoignent pour former des figures héroïques probablement masqués (vert pâle). (On semble avoir un navire processionnel, avec une procession masqué. Le navire semble se nourrir, soit qu'on évoque des ennemis et les mime.) - La face B est très abîmée, une partie de toit a peutêtre été effacé. Au bas, un homme costumé est accroupi, une statuette est derrière lui à droite. Un crâne semble être sur le pont. En haut à gauche, une sorte de sphinx se jette sur un animal qui est sur son dos (orange). (La face B présente une démonstration de force.)

- Le signe de Troie : (Je reviens avec la poterie retrouvée à Cenchrées évoqué au premier chapitre du VOL. 2. Le nom pouvant se lire de différente façon, le Delta Δ ressemble au Lambda Λ-λ, l'Oméga o étant aussi le ω, et le N-ν s'interchange. Il y a un autre indice que le tableau désigne la victoire et le retour de Troie, c'est l'inscription Λιῳς, Ilos (Troie). Il faut se rappeler que l'alphabet avait été créé et modifié de l'ancien grec au temps même de Troie. Le «o» pouvait s'écrire «ῳ» avant le VIe siècle av. J-C., tous deux une forme de la lettre Oméga. L'image suggère que la morte Troie a été engloutit par la victoire, dont il ne reste qu'un rocher. Ce mot désignerait aussi celui de Zeus, aussi écrit Dia Διός, où le «o» est remplacé par le ω qui désigne l'Oméga. Je ne suis pas connaissant du grec mais de toute les manières l'imagerie le définit comme le bateau d'Amon-Zeus. Et voilà que St-Paul écrivit à l'église de Corinthe où il fonda une église : 1Cor15.54 «Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon?») Hésiode, Les Travaux : «les autres lorsque, franchissant sur leurs navires la vaste étendue de la mer, armés pour Hélène aux beaux cheveux, ils parvinrent jusqu'à Troie, où la mort les enveloppa de ses ombres. Le puissant fils de Saturne, leur donnant une nourriture et une demeure différentes de celles des autres hommes, les plaça aux confins de la terre. Ces Héros fortunés, exempts de toute inquiétude, habitent les îles des bienheureux par delà l'océan aux gouffres profonds, et trois fois par an la terre féconde leur prodigue des fruits brillants et délicieux.» L'Atè qui est au fondement de Troie, est la mauvaise fortune. L'Agamemnon d'Eschyle dit ceci «La fumée marque maintenant où fut la ville conquise. La tourmente d'Atè seule vit encore, tandis qu'Ilion s'éteint dans la cendre mourante d'où montent des vapeurs lourdes de sa richesse (Ag.818-820).» (Retenons encore, si la victoire de Zeus-Aion définit la Fortuna, l'Atè définit un «contre-temps».) - Le sépulcre de Minos : Minos, making war upon Cocalus King of Sicily, is slain by him : upon his sepulchre visited by Pythagoras, was this inscription, ΤΟΥ ΔΙΟΣ the Sepulchre of Jupiter. Porphyry (in vita Pythag.) tells us, that Pythagoras went down into the Idæan cave, to see his sepulchre: and the Scholiast upon Callimachus (Hymn 1. v. 8.) lets us know, that this was the sepulchre of Minos: "In Crete upon the Sepulchre of Minos was written, Minois Jovis sepulchrum (ΜΙΝΩΟС ΤΟΥ ΔΙΟС ΤΑΦΟС): but in time Minois wore out, so that there remained only, Jovis sepulchrum (ΔΙΟС ΤΑΦΟС), and thence the Cretans called it the Sepulchre of Jupiter." (Hypothèse. Si on comprend bien le jeu de mot entre les mots Ilios et Zeus, on comprendra que lorsque Minos, fils de Zeus et d'Europe, poursuit Dédale vers l'Italie (selon Diodore), il est en fait allé à Troie et ceci aurait été effacé pour en faire oublier le souvenir de Troie; aussi aurait-on lu initialement sur la sépulture «Minos de Troie» changé ultérieurement en «Zeus». Il est même dit que Minos aurait été un titre porté par plusieurs rois crétois. Et il n'est pas impossible que cela soit dû aux pérégrinations d'Énée après la guerre. Le seul problème est la datation, le frère de Minos, Sarpédon, aurait participé à la guerre de Troie en allié des troyens, mais celui-là aurait reçut une vie de 3 générations ou bien ses descendants portaient aussi son nom. Il n'est pas dit si l'inscription de Minos est en Linéaire B ou une des plus anciennes inscriptions de grec ancien, le mot énigmatique en question. DIODOROS 5.64 (468 F 1) «They say that the third brother, Sarpedon, crossed over to Asia with an army and conquered the lands around Lykia. His son Euandros succeeded him as king in Lykia and married Deidameia, daughter of Bellerophon, and they gave birth to Sarpedon, who participated in the expedition to Troy [with Agamemnon], although some call Sarpedon son of Zeus.» [72]) Porphyry, Life of Pythagoras «17. Going to

72 Dowden, K 2015, Anonymous, On Crete (468). in I Worthington (ed.), Brills New Jacoby. Brill's New Jacoby, Brill
Crete, Pythagoras besought initiation from the priests of Morgos, one of the Idaean Dactyli, by whom he was purified with the meteoritic thunder-stone. In the morning he lay stretched upon his face by the seaside; at night, he lay beside a river, crowned with a black lamb's woolen wreath. Descending into the Idaean cave, wrapped in black wool, he stayed there twenty-seven days, according to custom; he sacrificed to Zeus, and saw the throne which there is yearly made for him. On Zeus's tomb, Pythagoras inscribed an epigram, "Pythagoras to Zeus," which begins: "Zeus deceased here lies, whom men call Jove."» Le mythe de l’origine de la loi est donné dans les Lois de Platon. Platon s’appuie sur un passage de l’Odyssée qu’il réinterprète, en glosant deux termes. Ἐννέωρος est compris comme signifiant «tous les huit ans», et ὀαριστής, qui définit la relation entre Minos et Zeus, indiquent un vaste ensemble de relations, de l’amitié à l’union sexuelle (hieros-gamos) en passant par la relation entre Socrate et ses compagnons. Enfin ὀαρ est «épouse». Dans le dialogue "Minos ou Sur la loi", dit Pseudo-Platon, Zeus y est qualifié de σοφιστής «être savant», et Minos y apprend son métier de roi en bénéficiant d’une παιδεία «enfant». «Homère, en parlant de la Crète, vante ses nombreux habitants et ses quatre-vingt-dix villes : "Entre elles (dit-il) est Cnosse, la grande viile, où Minos Régna neuf ans dans le commerce du grand Jupiter."» (Autrement dit Minos est le législateur par excellence car il entretient le dialogue avec Zeus et porte les ordonnances dans les villes; il n'est pas débauché de la table ou du vin, à contrario des troyens. Le cycle déterminé par «neuf ans» exprime ce qui est au-delà de la croissance de la décroissance donc ce qui est stable mais soumis à la vie et la mort d'une cité. Enfin dit Socrate, l'erreur de Minos aura été de s'attaquer aux Athéniens et leur poètes, est sousentendu qu'ils connaissaient déjà Zeus.)


- Xoanon de l'hippopotame (Seth) : Sous le bateau d'Amon-Zeus, l’alligator formant un Y sacré avec un hippopotame blessé par des flèches; sous lui se dessine un feu où la patte est cependant difficilement distinguable; il est «immolé sur l'autel». (De hippos «cheval» et potamos «fleuve». Il n'est pas impossible que l'hippo représente un Cheval de Troie immolé en tant que vaisseau de perdition, une image des plans et tentatives d'intrusion. On notera ceci : aucun rite particulier ne fût gardé chez les Grecs en mémoire du Cheval de Troie exception de la victoire mentionnée, l'oeuvre ne fût pas personnalisée mais représente une tactique de guerre. Cela expliquerait pourquoi avec l’alligator il forme la lettre Y inversé «λ ou Λ», qui en grec est le «L» du mot Ilos. Troie est immolée sur l'autel par les prêtres du Temple de Protée et d'Hélène, Troie est blessée et brûle !) On peut encore rajouter un point, sur son épaule se dessine une sorte d'animal à trompe tourné vers la gauche, il semble tenir une pierre que l'épi à forme de tête humaine sur la cuisse gauche prend de sa tige; par là on image une offrande. La bouche de l'hippo est aussi celle d'un rongeur ou souris blanche qui s'introduit. (L'animal figuré ressemble à une souris à trompe qui est un emblème troyen venant du patriarche Teucros qui adorait l'Apollon Sminthien. La légende rapporte une invasion de souris ou de mulots qui mangeait les armes troyennes. L'oracle avait conseillé la conservation du Palladium. La forme de la souris à trompe suppose un élément macrocosmique le présentant à la fois comme souris et éléphant. Ce ne sont plus des grecs dans un bateau, mais l'envahisseur; le sens symbolique d'une invasion reste la même.) Aelian rapporte un rite de l'Apollon Sminthien. Aelian, On Animals, 12 «Mice came in tens of thousands and cut off before they ripened the crops of the Aeolians and Trojans, rendering the harvest barren for the sowers. Accordingly the god at Delphi said when they enquired of him, that they must sacrifice to Apollo Smintheus ; they obeyed and freed themselves from the conspiracy of mice, and their wheat attained the normal harvest.»

- (On retrouve dans le coin inférieur gauche du quaterfoil sous le crocodile, l'ombre d'une personne avec ce qui ressemble à un petit chat, dans l'herbe la patte de l'alligator qui passerait pour une anguille sur laquelle semble un autre visage de chat. Il y a très peu ou pas de mythe sur les chats chez les grecs, Ovide au Livre V des Métamorphoses rappelle le concours entre les Piérides et les Muses. La Piéride rappela l'évènement de Typhon aux premiers âges qui allait dévaster le monde, et comment les dieux se cachèrent sous des figures trompeuses d'animaux près du Nil en Égypte, dont «la soeur de Phébus, en chatte», d'autres en oiseaux ou en poissons ce qui est corroboré tout alentour dans ce marais. La soeur de Phoebus-Apollon est Artémis, on imagerait donc une «attaque sournoise» Typhon est le Seth égyptien, l'hippopotame est une de ses formes.)


- Le symbole du bateau qui scinde en deux : Les Symplégades sont des roches qui se déplacent constamment, écrasant les navires qui tentent de passer entre elles. Jason reçoit le conseil de laisser passer une colombe entre elles. Si elle réussissait à passer, leur bateau le pourrait aussi. La colombe passa en y laissant ses plumes à l'arrière. On les appelle aussi les îles Cyanées «bleu sombre», les «roches vacillantes» ou les «pierres du pinacle». Dans le troisième livre de sa Géographie, Ératosthène dit à leur sujet : «elles sont appelées Symplégades pour cette raison : au moment où l'on se tournerait vers la droite, on a de suite l'impression que les pierres se réunissent ; quand on est au milieu, on les verrait prenant de la distance et en changeant de nouveau vers la gauche, on les verrait courant l'une vers l'autre. On dit que puisque ce phénomène est fréquent, on les appela Symplégades, à cause de la réunion et de l'écartement apparents». Apollonios de Rhodes raconte comment Jason et les Argonautes lancent une colombe pour déjouer les pierres : «Ensuite, prenant la colombe dans sa main, Euphémus commença à monter sur la proue; et les autres au signal de Tiphys fils d'Hagnias, ramaient avec ardeur, pour passer entre les rochers, confiants en leur force. Dès qu'ils ont passé un détour, ils les aperçurent ouvrir une dernière fois pour toutes. Ils arrêtèrent leur souffle. Euphémus lâcha la colombe qui s'élança de ses ailes; tous ensemble levèrent leur tête pour regarder; mais elle s'envola à travers les roches. [] Et les rochers coupèrent le bout de la queue de la colombe; mais elle s'échappe saine et sauve.» (Les rochers de la baie devant le temple de Protée sur la Mosaïque représentent bien ses rochers vivants, certains semblent avoir la moitié d'un corps d'oiseau démontrant une célérité, le rocher du haut semble avoir un oiseau ou une peinture d'oiseau, on en voit aussi une sur la colonnade à droite; et la poupe du bateau d'Amon-Zeus qui fend et sépare deux rochers, ce qui est important, image la tête de l'oiseau. Des objets votifs aux vertus apotropaïques.) - Pausanias «On trouve sur la même route (de Thèbes) un endroit nommé Teumesse. Il y a une tradition sur un renard nommé Teumésios, monstre que Dionysos irrité avait produit pour le malheur des Thébains ; comme il allait être pris par le chien qu’Artémis avait donné à Procris, fille d'Erecthée, il fut changé en pierre ainsi que le chien.» Résumé de la naissance d'Héraclès : «Amphitryon, jette un bâton sur l’une des bêtes et tue accidentellement son beau-père. Alcmène (mère d'Héraclès) se refuse à lui tant qu’il ne l’aura pas vengé. Amphitryon est bannit pour meurtre et doit s’enfuir avec Alcmène à Thèbes. À ce moment survient la fable du chien et du renard, une condition pour expurger son crime. Lorsqu’il revient à Thèbes, Amphitryon constate qu’Alcmène n’est pas surprise de le voir. Tirésias lui révèle que Zeus a passé la nuit avec Alcmène, ayant pris la forme du héros. En outre, il a allongé la nuit de deux fois sa durée, afin d’engendrer un grand héros. Plus tard, Alcmène met au monde un enfant. Et cet enfant est Héraclès. La mémoire de cet acte divin

était cultivée à Sparte : on y montrait la coupe, le karchesion, que Zeus avait donnée à Alcmène à cette occasion.» Apollodore Bibliothèque livre 1 : «Alcmène (mère d'Héraclès) ayant dit qu'elle épouserait celui qui vengerait la mort de ses frères, Amphitryon s'engagea à faire la guerre aux Télébœns, et pria Créon de l'assister dans cette expédition. Créon lui promit de l'aider, s'il délivrait auparavant le pays de Thèbes d'un renard qui le ravageait : on attaquait inutilement cet animal : il était en effet décidé par le destin qu'il ne serait pris par personne. Comme il faisait de très grands ravages, les Thébains lui donnaient chaque mois un enfant ; si l'on y manquait, il en enlevait un grand nombre. Amphitryon (époux d'Alcmène) se rendit alors à Athènes vers Céphale, fils de Déionée, et lui ayant promis une portion dans le butin qu'il ferait chez les Télébœns, l'engagea à conduire à cette chasse un chien, que Procris avait amené de Crète, et qui lui avait été donné par Minos. Ce chien aussi était prédestiné à prendre toutes les bêtes qu'il chasserait. Il se mit à la poursuite du renard; mais Jupiter les changea tous deux en pierres.» (On peut voir la grosse tête de chien tout à gauche suivant une queue de renard et le derrière qu'il aurait réduit en pièces, et plus loin à droite la tête du renard. L'animal est pertinent pour plusieurs raisons, d'abord ces «bêtes tueuses» sont neutralisés, c'est pourquoi l'ensemble autour est florissant. Secondement c'est la proue en forme de cygne ou huppe du bateau qui tranche le renard avec les mots Ilos, Troie a été scindé en deux. Selon Bernard Gerlaud qui étudie les fragments de l'Iliou Persis (Prise d'Ilion) de Triphiodore, le Cheval de Troie serait un brelas dont la fonction est comparable au palladion; ainsi on verrait une sorte de xoanon rituel. Ceci étant dit, le bateau rituel dans la Mosaïque, est placé de façon à croiser le «nom de Troie», qu'il scinde, laissant que des récifs. Enfin les relation à la mère d'Héraclès et à Minos ont été évoqué et rendent pertinent ce mythe.) - Un chien qui cache un chien.

- Le mythe d'Ammon, du dragon cracheur de feu, et d'Athéna la guerrière. Diodore, Bibliothèque Livre III, chapitre XXXV. «Orphée, troisième disciple de Linus. On dit que Linus écrivit en lettres pélagiennes les actions du premier Bacchus et qu'il avait laissé dans ses commentaires plusieurs autres fables. On prétend que c'est des caractères pélagiens que se sont servis Orphée, Pronapidès, précepteur d'Homère, excellent musicien, et Thymoetès, fils d'un Lacédémonien de même nom qui vivait du temps d'Orphée. Thymoetès voyagea ... il y vit la ville de Nyse dont les habitants disent qu'ils ont élevé Bacchus. Les Nyséens lui apprirent une grande partie des actions de ce dieu qu'il rédigea par écrit dans un poème intitulé la Phrygie.... Il rapporte qu'Ammon roi d'une partie de l'Afrique, épousa Rhéa fille d'Uranus, soeur de Saturne et des autres Titans. Ce prince visitant son royaume trouva dans les plaines voisines des monts Cérauniens une fille singulièrement belle qui s'appelait Amalthée. En étant devenu amoureux, il en eut un enfant d'une beauté et d'une force admirables. Il laissa ensuite à Amalthée le gouvernement de cette province qui avait la figure d'une corne de boeuf et qu'on appelait pour cette raison la corne hespérienne... , on a depuis appelé de ce même nom tous les pays fertiles. Cependant Ammon craignant la jalousie de sa femme Rhéa, cacha avec soin cet enfant et le fit élever secrètement dans la ville de Nyse qui était fort éloignée de son royaume. Cette ville est située dans une île formée par le fleuve Triton ; elle est prodigieusement escarpée de tous les côtés et l'on ne peut y entrer que par un passage étroit qu'on nomme les portes Nyséennes. [Suit la description de la fertilité, fruits, pierres et oiseaux] C'est dans cet antre que sont les lits des Nymphes, formés de toutes sortes de fleurs non par la main des hommes mais par la nature. Il est impossible de voir dans cette île une fleur flétrie ou une feuille tombée. C'est pourquoi, outre le plaisir de la vue, on a toute l'année celui de l'odorat. Ce fut dans cet antre qu'Ammon envoya son fils, il le donna à nourrir à Nyse fille d'Aristée. Et il établit pour son gouverneur Aristée même, homme recommandable par son esprit, par sa sagesse et par toute sorte de connaissances. Afin qu'il fût plus en sûreté contre les entreprises de Rhéa sa marâtre, Ammon le recommanda à Minerve qui était alors fort jeune. Elle était fille du fleuve Triton et fut pour cette raison appelée Tritonide. [] Elle tua l'Egide qui était un monstre horrible et tout à fait indomptable. II était sorti de la terre et sa gueule vomissait une épouvantable quantité de flammes. II parut d'abord dans la Phrygie et il brûla toute la partie de ce pays ... vers le mont Taurus et ... dans la Phénicie et mit en feu la forêt du Liban. Ayant ensuite parcouru l'Égypte et traversé l'Afrique, il se rabattit du côté de l'occident ; enfin, il s'arrêta vers les monts Cérauniens sur lesquels il fit le même ravage. [] Mais Athéna qui surpassait le commun des hommes en prudence et en courage tua enfin ce montre. Elle porta toujours depuis la peau de l'Égide sur sa poitrine comme une arme défensive et comme une marque de sa valeur et de sa victoire. La Terre, mère de ce monstre, irritée de sa mort, enfanta les Géants qui furent enfin vaincus par Zeus avec l'aide de Minerve, de Bacchus et des autres dieux.» (Sorte de mythe créationniste où vivait les dinosaures, une référence aux batraciens et aux Atlantes. Le dragon ressemble à la puissance destructrice du soleil qui crée les déserts d'Égypte et d'ailleurs, et celles de volcans éteint pas l'eau du fleuve Triton.) «Rhéa, sa belle-mère, en conçut de la haine contre Ammon et elle résolut de se saisir de Bacchus. Mais n'en pouvant venir à bout, elle se sépara d'avec son mari. Étant retournée chez les Titans ses frères, elle épousa un d'entre eux appelé Saturne. Celui-ci, à la persuasion de sa femme, déclara la guerre à Ammon et le vainquit en bataille rangée. Ammon pressé par la famine fut obligé de se retirer en Crète. Là, il prit pour femme Crète, l'une des soeurs des Curètes qui en étaient alors souverains et il fut reconnu roi de cette île.» (Comme cité dans les chapitres sur la Tour de Babel italienne et le Déluge d'Ogygès, les civilisations s'épanouissent à partir de 3000 av. J-C, dont la Crète.) - «Bacchus ayant appris la défaite de son père et sachant que les Titans venaient le combattre, leva une armée dans Nyse. Elle était composée surtout de deux cents hommes qui ayant été nourris avec le jeune prince, lui portaient une véritable affection et qui de plus étaient d'un courage extraordinaire. Outre cela, il appela des contrées voisines les Africains et les Amazones, ces femmes célèbres dont nous avons parlé assez au long. On dit qu'elles furent portées à cette guerre par les avis de Minerve qui avait choisi le même genre de vie et qui avait embrassé comme elles la virginité et le métier des armes. Bacchus s'étant mis à la
tête des hommes et Minerve à la tête des femmes, ils tombèrent tous ensemble sur l'armée des Titans. Le combat fut sanglant, et il y eut un grand carnage de part et d'autre. Mais enfin, Saturne fut blessé et Bacchus gagna la bataille. Les Titans s'enfuirent dans les pays qu'ils avaient conquis sur Ammon. Bacchus s'en retourna à Nyse avec un grand nombre de prisonniers... il les fit jurer qu'ils le serviraient fidèlement contre les Titans et qu'ils combattraient pour lui jusqu'à la fin de leur vie. Comme ces soldats furent nommés hypospondes, c'est-à-dire, qui se sont engagés par des libations, les descendants de Bacchus appelèrent spondes ou libations, les traités conclus avec l'ennemi. [] Bacchus alla ensuite à la rencontre des Titans.... de la ville des Ammoniens, Saturne livra bataille devant cette place, mais ayant eu le dessous, il commanda qu'on y mît le feu pendant la nuit dans le dessein de détruire entièrement la maison paternelle de Bacchus.» (On a ici la description d'un guerrier au nom de Bacchus qui précède le Dionysos moderne, adoré comme un Héraclès. Voilà pour une origine à cette figure étrange d'une Athéna barbue, en symbiose avec le Bacchus fils d'Ammon, adorés comme dieux. L'armée de Bacchus et le rite de libation rappellent les éphèbes spartiates qui se jettent à l'eau. C'est ce fragment du mythe qui semble représenté sur la peinture murale de Til Barsip, représentation la plus ancienne d'un trirème. La notion de pont-barrage est évoqué par l'île de Triton.) - «les Africains assurèrent à Bacchus que, dans le temps qu'Ammon fut chassé de son royaume, il avait prédit que son fils ayant recouvré les états de son père et étendu sa domination par toute la terre, serait mis enfin au rang des dieux. Bacchus ajoutant foi à cette prédiction bâtit une ville et un temple à son père. Il l'adora comme un dieu et établit des prêtres qui devaient rendre ses oracles. La statue d'Ammon qu'on plaça dans ce temple avait une tête de bélier, parce que ce prince portait au combat un casque orné de cette figure. Quelques-uns prétendent cependant qu'il avait naturellement deux cornes à la tête et que son fils Bacchus lui ressemblait en cela. Bacchus fut le premier qui consulta l'oracle de son père sur ses entreprises. On dit que son père lui prédit qu'il acquerrait l'immortalité par ses bienfaits envers les hommes.» (Alexandre le Grand ayant aussi suivit l'oracles d'Ammon de Siwa et les traces des conquêtes de Bacchus en Inde.)
- La trirème sacrée. Une des premières représentations d'un navire de guerre grec. La peinture murale au bateau de Til Barsip en Syrie date approximativement du VIIIe siècle av. J-C, attribué tour à tour à différents règnes assyriens. On y verrait un guerrier assyrien posé sur un bateau phénicien dont on reconnaît le "bélier" qui est le fendoir au-devant du bateau au niveau de l'eau. (Une oeuvre syncrétique de type chypriote où coexistaient Assyriens, Phéniciens et Grecs, pourrait expliquer les personnages. Le gorgoneion parfois associé à Bes est populaire à Chypre, ainsi que les masques à cornes.) Le pentécontore est un bateau de guerre à 50 rameurs utilisé lors de la Guerre de Troie. Elle est suivit de la birème qui comporte deux rangées de rameurs de chaque bord, navire de guerre grec inventé au VIIe siècle avant J-C; suit la trirème peu de temps après. Selon Hérodote I «Les Phocéens sont les premiers chez les Grecs qui aient entrepris de longs voyages sur mer, et qui aient fait connaître la mer Adriatique, la Tyrrhénie, l'Ibérie et Tartessus. Ils ne se servaient point de vaisseaux ronds, mais de vaisseaux à cinquante rames.» Pausanias au Livre VII : «Les Phocéens tirent leur origine de la contrée au-dessous du Parnasse (Grèce), qui porte encore maintenant le nom de Phocide ; ils passèrent en Asie avec Philogènes et Damon, Athéniens ; ils ne s'emparèrent pas du pays où ils sont, par la voie des armes ; mais les Cuméens le leur cédèrent par un traité.» Dans les Troyennes d’Euripide on nous dit que : «Le Phocéen Épéus, habitant du Parnasse, dirigé par Pallas elle-même, a fabriqué un cheval aux flancs garnis de soldats armés, et il a introduit dans les murs fléau destructeur de (Troie) : il restera dans la postérité le nom de cheval de bois, à cause des lances cachées qu'il contient.» Livre X, IV «je me suis rappelé des vers qu'Homère a faits sur Titye, dans lesquels il donne à la ville des Panopéens le nom de Callichoros (aux belles danses). Ce poète, en décrivant le combat pour le cadavre de Patrocle, dit que Schédius, fils de d'Iphitus, et roi des Phocéens, qui fut tué par Hector, demeurait à Panopes.» (Enfin, on voit ici que les Phocéens, dont le créateur du Cheval de Troie, connaissait l'Adriatique, la Sardaigne, etc... ce qui permet d'aborder encore la Troie italienne. Enfin, il y a peut-être eu une migration de la Phocide grecque vers la Phocée turque peu après la Guerre.) Sur les Travaux d'Héraclès. Apollodore, Bibliothèque Livre 2 : «Son esclavage (avec Omphale) fini, et sa maladie ayant cessé, il entreprit une expédition contre Troie avec dixhuit vaisseaux à cinquante rames, et une année de héros qui le suivirent volontairement ; arrivé à Troie, il laissa Oïclée pour garder les vaisseaux, et marcha contre la ville avec les autres héros. Laomédon étant venu avec ses troupes attaquer les vaisseaux, tua Oïclée qui les défendait; mais Hercule le repoussa dans la ville et l'y assiégea» - Le tableau de Til Barsip est très complexe, les miniatures et les imbrications d'images sont multiples. Il y a trois versions de l'image, un schéma, une photographie avant restauration, et une après le nettoyage. On reconnaitrait un commandant à la pique traversant toute la verticale du tableau depuis la description du Chant 2 de l'Iliade d'Homère qui décrit les chefs Danaens : «Et Idoméneus, habile à lancer la pique, commandait les Krètois et ceux qui habitaient Knôssos et la forte Gorcyna, et les villes populeuses de Lyktos, de Milètos, de Lykastos, de Phaistos et de Rhytiôn, et d'autres qui habitaient aussi la Krètè aux cent villes. Et Idoméneus, habile à lancer la pique, les commandait avec Mèrionès, pareil au tueur d'hommes Arès. Et ils étaient venus sur quatre-vingts nefs noires. (etc...)»


- Du haut en bas. On voit en haut une flotte, un personnage dans chacun des deux navires. Au niveau de la tête du guerrier, on voit à gauche une statuette africaine probablement masqué, il tient une rosette qui est surmontée d'un masque soit de deux têtes animales ou une tête de mort. (Par là on se rappelle le mythe de Bacchus fils d'Ammon qui s'allie ses peuples.) Le derrière de la tête du guerrier cache un composite de têtes, dont la barbe qui forme un barbare. Une forme moins facile à voir ressemble à une femme voilée mais serait plutôt un farceur.



- Til Barsip - Le guerrier. L'homme possède 4 bras. Il tient un couteau de son bras levé dans la main à gauche, l'autre bras tient la statuette africaine. De son bras à la droite, il semble tenir la couette d'un ennemi phénicien au casque pointu, mais selon la p photo on reconnaît un couteau. La quatrième main est située au bas et tient une des lances. Il y a 3 lances, un emblème de guerre à 3 feuilles, une rame qui s'élève au centre, et une pique que tient l'autre homme assis au-devant du bateau.


- Til Barsip - Une ville cachée? Peut-être est-ce une partie abîmée de la fresque, on discerne alentour du personnage au grand casque pointu le quadrillage d'une muraille. On peut supposer deux petits bâtiments ou autels (mauve), suivit d'une statue, et surmontée de trois figures dont une femme se faisant lécher par un dragon qui est reçoit lui-même une libation. À gauche sous la première figure au nez d'ours, pourrait être une caverne. Dans le haut pourrait être une vallée, un bétyle sacré, suivit de deux personnages miniatures. (Ainsi le couteau du guerrier entrerait entre les murailles d'une ville archaïque, la main étant elle-même munie d'un masque rituel. La tête peut même représenter une déesse de la guerre, vaincue, retourné contre l'ennemi.)

- Til Barsip - Signes distinctifs. Sur le navire même se tient un guerrier portant un bouclier. C'est encore une figure composite à trois visages. Le premier est tourné vers la gauche, le guerrier se cache, le second est tourné vers la droite et porte le grand casque (rouge), il anticipe la guerre; l'autre (orange foncé) est cyclopéen, l'oeil du dernier devient sa bouche, et il est hargneux pour la guerre. Le bouclier lui-même est une sorte de gorgone aux apparences du porc, accompagné d'un visage éberlué (mauve). Nysa. La lettre est le N grec car le N phénicien est inversé. Or les choix de villes définies par un «N» sont très limités, le nom de Nysa associé à Dionysos est de préférence. Nonnos, Dyonysiaques (chant XXVIII) «Autour de lui accourent en foule les Indiens; ils craignent que le hideux cyclope ne détache encore un autre sommet escarpé de la montagne, et par un second effort n’écrase leur roi sous un trait raboteux, immense, tout pareil à celui du gigantesque Polyphème. Au milieu du front du redoutable combattant reluit et éclate la rondeur de son œil unique; à cet aspect du terrible guerrier, les noirs Indiens, saisis d’étonnement et d’épouvante, s’imaginent voir au milieu des cieux la lune olympienne surgir du visage du cyclope fils de la Terre, et briller en son plein, auxiliaire de Bacchus.» (Nonnos rapporte les guerres de Dionysos en Inde, s'alliant à des cyclopes, et le mythe vient rejoindre le Bacchus fils d'Ammon.)



- Til Barsip - le Cyclope. La proue cache encore plusieurs figures, on aperçoit d'abord le second homme assis au-devant, tenant une épée. Son corps forme une tête de bélier et la corne, d'ailleurs le "bélier" étant la partie avancée au niveau de l'eau pour percer la coque ennemie. L'homme est en fait assis dans le ventre d'un cyclope, sa grosse tête porte seulement un oeil. C'est ici que s'établit le mystère, l'homme cache lui-même la forme d'une tête de pierre portant un bonnet Phygien. (On doit supposer que la tête faisant face au bateau représente l'ennemi hittite; on supposerait une tête pétrifiée par la gorgone de la peur venant avec la guerre; et donc cette tête est transpercée par l'épée de l'homme du devant. Le mystère du Cheval de Troie se montre d'une façon inédite ou primaire, caché dans le ventre de la bête brute qui ne voit rien se cache un guerrier habile. La guerre elle-même est cyclopéenne, macrocosmique, eux qui sont des constructeurs de murailles selon Pline (Livre VII).)
