Coop Naturaplan 2023 FR

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Naturellement bio

Les 30 ans de Coop Naturaplan

Innovante L’agriculture biologique en Suisse

Nouveautés bio

La genèse des produits de demain Viticulture

Des vins bio nature produits dans le canton de Vaud

Quand un plan fonctionne

Le respect – des autres, des animaux, de la nature – rend le monde meilleur.

Et le bio incarne le respect. Le respect du produit, parce qu’on le laisse tel que la nature l’a fait. Le respect du bien-être animal, parce que l’élevage pratiqué y veille. Le respect de nous tous, parce que l’environnement n’est pas pollué par des pesticides.

Naturaplan l’a compris très tôt. Aujourd’hui, nous sommes heureux de célébrer le succès de ce plan élaboré il y a 30 ans. En plus de garantir une meilleure utilisation des surfaces utiles et des animaux de rente, le bio a aussi permis que nous nous intéressions de plus près aux origines et à la fabrication des produits et que nous les respections davantage. Il ne tient qu’à nous de témoigner de ce respect en faisant nos courses.

Fabian Zürcher, rédacteur en chef

Sélection céréalière: de nouvelles sortes de blé bio pour poser les bases d’une alimentation durable.

ANNIVERSAIRE DE NATURAPLAN

Naturaplan, la première et plus grande marque bio du commerce de détail suisse, fête ses 30 ans. Coop l’a lancée en 1993 et s’engage depuis, par le biais de cette marque et en étroit partenariat avec Bio Suisse, en faveur de produits respectueux de l’environnement et du bien-être animal. Aux côtés de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL), Coop a également financé de nombreux projets pour la promotion et le développement de l’agriculture bio. Une histoire qui doit une grande partie de son succès à la fidélité de la clientèle. Ça

3 SOMMAIRE
Photos: Fabienne Bühler, Noe Flum, Christian Grund, Mono, Michael Rohner; Couverture: Fabienne Bühler
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se fête! Légumes bio du Seeland bernois: leur culture permet l’entretien de surfaces vouées à la conservation de la biodiversité. Lait des fermes Demeter: celle de Tägertschi (BE) mise sur une agriculture globale. Comme tombés de l’arbre: les jus pressés à froid, shots et smoothies de Naturaplan.
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NATURAPLAN
Photo: David Birri für Schweizer Illustrierte

NATURAPLAN FÊTE SES 30 ANS

Un plan pour la nature

Contre vents et marées: depuis 1993, Coop soutient l’agriculture biologique avec Naturaplan. Trente ans plus tard, en plus d’être sur toutes les lèvres, le bio est devenu un moyen durable de lutter contre le changement climatique.

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Texte: Tom Wyss

1993

Coop entame son partenariat avec Bio Suisse. Les premiers produits Naturaplan revêtus du Bourgeon arrivent dans les rayons.

1997

Coop débute son partenariat avec l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL). Le label reçoit le prix du marketing gfm: un honneur pour Naturaplan.

2003

Coop profite de son 10 e anniversaire pour lancer le Fonds Naturaplan, qui soutient des projets dans le domaine de la durabilité.

2004

Des produits bio régionaux sont introduits pour favoriser la création de valeur locale.

2008

Pour ses 15 ans, Naturaplan fait peau neuve. La «ferme la plus célèbre de Suisse» disparaît du logo.

En Suisse, le bio a le vent en poupe. La consommation de produits bio par personne y est plus élevée que dans n’importe quel autre pays du monde. Elle représentait 459 francs en 2021. Le Danemark et le Luxembourg suivent relativement loin derrière. En 2021, le chiffre d’affaires du bio en Suisse a dépassé pour la première fois les quatre milliards de francs. Parallèlement, le nombre de paysans bio et de surfaces cultivées en bio ne fait qu’augmenter. Aujourd’ hui déjà, un agriculteur helvétique sur six est certifié bio.

Des évolutions qui forcent le respect et qui ne sont pas dues uniquement au pouvoir d’achat élevé de la population. Selon Knut Schmidtke, directeur de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) à Frick (AG), le bio occupe une place importante aujourd’hui en Suisse. «L’enquête actuelle du FiBL montre que près de la moitié des personnes interrogées achètent souvent des produits alimentaires bio. Le sondage révèle aussi que la grande majorité des personnes ayant participé à l’étude prévoit de maintenir sa consommation de produits bio à l’avenir, voire de l’augmenter.»

Le bio au service du climat

Le FiBL identifie en outre un besoin croissant en recherche et conseil dans le domaine de l’agriculture biologique et du marché du bio. En effet, des études ont montré que le bio contribue dans une très large mesure à atténuer les conséquences du changement climatique. Une consommation réduite d’énergie et la promotion des chaînes de création de valeur régionales font partie des avantages relevés. Par ailleurs, comme les sols bio ont une teneur plus élevée en humus et comme des variétés plus nombreuses de fruits,

Des débuts réussis: Felix Wehrle (à gauche), ancien responsable de Coop Naturaplan, examine les premiers produits en 1993 avec ses collaborateurs Benedikt Pachlatko (au centre) et Markus Wyss.

notamment de légumineuses, y sont cultivées, les sols restent une base fertile durable et sont plus résistants aux effets du changement climatique: ils supportent mieux les épisodes de sécheresse et absorbent davantage d’eau en cas de fortes précipitations.

Du reste, le bio permet de préserver nos fleuves et nos lacs ainsi que nos eaux souterraines en ne les polluant avec aucun pesticide chimique de synthèse. Des données recueillies par l’Institut Fédéral Suisse des Sciences et Technologies de l’Eau (EAWAG) montrent à l’inverse le ni-

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2013

Naturaplan fête ses 20 ans. Coop lance des produits en co-branding avec des marques suisses connues.

2016

Coop franchit le cap du milliard de francs de chiffre d’affaires dans le domaine du bio. Partenariat et introduction des premiers produits Demeter.

2018

À l’occasion du 25 e anniversaire, Coop lance la sous-ligne «Bio Campiuns» (voir reportage p. 18). Il existe désormais plus de 2500 produits Naturaplan.

2023

Coop célèbre les 30 ans de Naturaplan avec le lancement de quelque 200 nouveaux produits. L’assortiment compte aujourd’hui déjà plus de 3000 produits.

veau de pollution entraîné par l’agriculture conventionnelle sur les eaux: pas moins de 104 pesticides ont été retrouvés dans les échantillons analysés. L’agriculture biologique peut constituer une solution à ce problème. Il en va de même pour le changement climatique, car les terres cultivées en bio stockent le CO2 sous forme d’humus et permettent ainsi de ralentir l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère.

Le recul dramatique de la biodiversité est l’un des plus graves problèmes de notre époque. À bien des égards, l’agriculture biologique permet d’y remédier. Les

exploitations bio abritent 30 % d’espèces en plus et 50 % d’individus en plus. Qui plus est, les terres cultivées en bio voient pousser nettement plus de variétés de plantes susceptibles d’être pollinisées. Le bio contribue ainsi à la protection des abeilles sauvages et à miel, aujourd’hui menacées par le changement climatique. Les oiseaux des champs en profitent également: leur population est jusqu’à huit fois plus dense dans les fermes bio que dans les exploitations conventionnelles. Sans oublier que les produits bio sont également bons pour les humains: ils présentent la plupart du temps des composants de bien meilleure qualité. Dans de nombreux cas, leur taux de composants végétaux secondaires est plus élevé, alors que leur teneur en métaux lourds, en nitrate et en résidus de pesticides est nettement plus faible. Bref, sur le principe, le bio a tout bon. Il aura pourtant dû essuyer bien des revers avant d’atteindre cette reconnaissance. Petite rétrospective: après ses débuts dans les années 1920 et 1930, la mouvance bio est restée un marché de niche jusque dans les années 1970 et 1980. Puis des catastrophes environnementales comme Tchernobyl ou encore des scandales alimentaires, tel celui des hormones dans la viande de veau ou du nitrate dans

 7 Photos: Coop Content House; Joel Schweizer
Le logo Naturaplan d’origine datant de l’année de la création. Plus tard, il est légèrement modernisé. «Naturaplan» passe ensuite au premier plan.
L’HISTOIRE DU LOGO LE BIO HIER ET AUJOURD’HUI 1993 1405 paysans 20 800 ha de surface cultivée 6 produits bio Naturaplan 2023 7274 paysans 177 060 ha de surface cultivée Plus de 3000 produits bio Naturaplan
Depuis 2008, le label affiche un look plus épuré.

la salade, ont fini par entraîner un changement de mentalités, tant au niveau de la population que des acteurs politiques.

Le Bourgeon éclot grâce à Coop Coop s’invite alors dans le débat et met en place un (Natura)plan. Entouré de personnes compétentes, Felix Wehrle, alors responsable de la politique économique chez Coop, met en avant le bio, contre vents et marées (voir «Cinq questions à»). Les débuts sont convaincants, bien qu’à petite échelle: au départ, la gamme Naturaplan réunit en tout six produits, parmi lesquels du fromage de montagne des Grisons, du yogourt, du muesli et des carottes bio. Mais Coop ne se contente pas de «faire un peu de bio». Le détaillant s’engage d’emblée à respecter les directives strictes de Bio Suisse pour tous ses produits bio Naturaplan. Ces directives font partie des plus rigoureuses au monde et dépassent de loin les exigences légales, comme nous l’explique le président de Bio Suisse, Urs Brändli, dans un entretien en page 10.

Plus tard, Coop confortera son rôle de pionnier par le biais d’un partenariat fructueux avec le FiBL. Son objectif? Promouvoir durablement le bio en développant des variétés spécialement adaptées à l’agriculture biologique, en optimisant les méthodes de production et en améliorant la qualité générale des produits. Un engagement global qui ne tardera pas à porter ses fruits: le nombre de fournisseurs de bio et l’éventail de produits bio ne cessent d’augmenter, et le chiffre d’affaires fait de même.

Aujourd’hui, Naturaplan est incontestablement la plus grande marque bio de Suisse. Les deux tiers de la clientèle de Coop font confiance aux produits Naturaplan, dont l’assortiment englobe désormais plus de 3000 produits. Les bananes bio Max Havelaar, les œufs bio, le pain pagnol bio et les cornichons bio font partie des meilleures ventes. Le Bourgeon a entre-temps acquis une notoriété remarquable: pour 89 % de la population suisse,

il est synonyme de l’excellente qualité bio revendiquée par Bio Suisse.

Il faut plus de paysans bio Différents spécialistes l’affirment: en Suisse, le bio connaît un succès inédit sur le marché des produits alimentaires, notamment grâce à Bio Suisse, au FiBL et à Coop. Une réussite qui sera cette année dignement fêtée à l’occasion des 30 ans de Naturaplan – avec, entre autres, la commercialisation de près de 200 nouveaux produits. Pour autant, Coop n’entend pas se reposer sur ses lauriers, bien au contraire: l’enseigne a des objectifs clairs en ce qui concerne le bio, avec lequel elle espère atteindre les deux milliards de francs de chiffre d’affaires d’ici 2026. Sachant que sa priorité reste de préserver son fructueux partenariat avec les paysans et

paysannes bio, afin de poursuivre ensemble le travail accompli. Dans le même temps, Coop tient à ce que cette croissance soit durable et à ce que sa clientèle soit toujours aussi satisfaite de la qualité.

Il reste néanmoins encore beaucoup à faire dans certains domaines, souligne Knut Schmidtke, du FiBL. «Contrairement au secteur des produits végétaux, ceux du lait et surtout de la viande enregistrent une croissance beaucoup plus modérée. Il faut donc inciter encore davantage les exploitations agricoles suisses à passer au bio, notamment celles qui possèdent de grandes surfaces cultivables.»

Quand passerons-nous au tout biologique?

Knut Schmidtke est convaincu que le bio a tout pour devenir la nouvelle norme

Cinq exclusivités Naturaplan, pionnier incontesté des

Dès les premières heures, le yogourt

En 1993, avec l’intégration de cinq nouveaux produits, le yogourt bio nature pose les jalons de la gamme Naturaplan aujourd’hui extrêmement variée.

Les sushis font sensation

En 2008, Naturaplan crée l’innovation dans le domaine des produits lifestyle: les sushis bio chez Coop sont une première mondiale.

Le début des superaliments

Les premiers superaliments bio d’origine suisse arrivent dans les rayons en 2018 sous le label Naturaplan Bio Campiuns. Plus d’informations à ce sujet en page 18.

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en Suisse d’ici quelques années. C’est ce que met en évidence une nouvelle étude réalisée par son institut, intitulée «Vers une agriculture bio climatiquement neutre en Suisse». Elle indique que «si cet objectif est certes ambitieux, il est fondamentalement réalisable.» Pour y parvenir, il nécessitera toutefois la collaboration de tous les acteurs du système alimentaire global.

«Il faut mettre en place une stratégie bien coordonnée entre la politique agricole, l’agriculture, la transformation alimentaire, le commerce de détail et bien sûr la demande en produits bio de la part des consommatrices et consommateurs.» Selon Knut Schmidtke, ces derniers ont un rôle à jouer en modifiant leur comportement en matière de consommation. D’autant que consommer da-

produits bio

Sans sucres ajoutés

C’est aussi sous le label Naturaplan que sont commercialisés pour la première fois en Suisse des yogourts aux fruits sans sucres ajoutés ni édulcorants artificiels.

5 QUESTIONS À

Qu’est-ce qui a marqué le top départ du bio chez Coop?

Dans les années 1980 et au début des années 1990, nous avons connu de nombreux scandales alimentaires impliquant des produits chimiques. L’agriculture se concentrait alors exclusivement sur l’optimisation des rendements. Chez Coop, nous étions plusieurs à remettre cette approche en question et à croire en l’avenir du bio et de l’élevage en plein air.

Vous vous êtes heurtés à une opposition farouche.

vantage de produits d’origine végétale et moins de produits d’origine animale contribue aussi à atteindre la neutralité climatique.

Le FiBL veut mettre à profit la recherche et le conseil afin de développer des solutions en faveur de l’agriculture biologique dans son ensemble, qui favoriseront la transition du système alimentaire vers davantage d’agriculture bio. Pour Knut Schmidtke, une chose est sûre: «Si toutes les parties prenantes œuvrent à la même cause, le développement de l’agriculture biologique va vite s’intensifier en Suisse.» Pour que nos petits-enfants puissent eux aussi compter sur des sols fertiles, de l’eau propre et des aliments sans résidus de pesticides, et qu’ils profitent ainsi d’un avenir digne d’être vécu.

C’est vrai. En premier lieu de la part de l’Union suisse des paysans et de l’UDC, qui nous reprochaient de causer du tort à l’agriculture. Cela dit, même chez Coop, beaucoup ne croyaient pas au bio.

Comment l’idée s’est-elle finalement imposée?

Le directeur d’alors de Coop, Anton Felder, était très engagé en faveur du bio et de l’élevage en plein air, et il a gagné beaucoup de gens à sa cause. Nous avons lancé notre ligne Naturaplan avec une conférence de presse organisée sur une exploitation bio, et le Tagesschau nous a consacré un grand reportage. À partir de là, la machine s’est mise en route.

Et après?

Nous avons élargi la gamme et le succès rencontré a insufflé un nouvel élan, y compris en interne. L’idée d’une poignée de personnes est devenue l’ADN de Coop.

Du nouveau au rayon salades Parmi les tout nouveaux produits de la gamme Naturaplan: le poké bowl bio, une salade fraîche et colorée au saumon.

Une grande satisfaction?

Je me réjouis surtout que le bio ne soit plus uniquement l’affaire de Coop, mais que d’autres acteurs et concurrents endossent eux aussi leur responsabilité et ne puissent plus se permettre de proposer une gamme sans bio.

9 Photos: Pascal Mora für Schweizer Illustrierte, Coop Content House
Ancien responsable de Naturaplan chez Coop
«L’idée d’une poignée de personnes est devenue l’ADN de Coop»
Felix Wehrle, ancien responsable de Naturaplan

URS BRÄNDLI, PRÉSIDENT DE BIO SUISSE

«Coop et Bio Suisse tirent à la même corde»

qu’elle avait de nombreuses qualités. Ainsi, le bio contribue de manière décisive à la lutte contre les causes et les effets du changement climatique.

tation des ruminants qui doit être, dans la mesure du possible, adaptée au site. Depuis 2022, le fourrage doit provenir exclusivement de Suisse.

Urs Brändli, président de Bio Suisse, explique pourquoi le label Bourgeon compte parmi les plus stricts au monde et le rôle décisif de Coop dans ce projet.

Monsieur Brändli, le président de Bio Suisse est-il aussi bio qu’il y paraît?

Dans notre ferme, gérée depuis 2015 par mon fils, il va sans dire que la production est à 100 % issue de l’agriculture biologique. Concernant notre consommation personnelle, je dirais qu’elle est à 85-90 % bio, mais je ne me conforme pas servilement à une règle unique. Je l’ai toujours dit: le bio n’est pas un sacerdoce. Cela dit, il vous offre un plaisir gustatif intense tout en vous donnant bonne conscience.

Un point de vue de plus en plus partagé.

Le label Bourgeon contribue fortement à cette stabilité. 89% des Suisses lui font confiance. Cela vous touche-t-il?

LE LABEL BOURGEON

Depuis le lancement de la marque Naturaplan en 1993, Coop mise sur le Bourgeon Bio Suisse et se conforme à des règles très strictes. Pionnière de l’agriculture biologique, la gamme Coop compte plus de 3000 produits bio Naturaplan. 3800 produits bio proposés par Coop portent le Bourgeon Bio Suisse.

Je connais des personnes qui, dans leur vie privée, sont encore plus radicales que moi. Et bien d’autres qui ne misent que ponctuellement sur le bio. Ou seulement pour les produits frais. La part de marché du bio en Suisse montre que la clientèle ne cesse de croître dans ce domaine.

Depuis quand les mentalités ont-elles changé? Auparavant, acheter bio faisait un peu sourire.

Il s’agit d’une évolution lente et durable des mentalités. Donc différente, par exemple, de la vague des produits «light» qui est apparue tout à coup dans les années 1980, et a disparu par la suite. Beaucoup de gens ont compris que le bio n’était pas une mode éphémère, mais

Nous récoltons maintenant les fruits des graines que nous avons semées il y a plus de quarante ans en institutionnalisant, puis en soignant jalousement ce Bourgeon. Pendant toutes ces années, il n’a jamais été associé au moindre scandale, contrairement au label bio européen, par exemple. Et pourtant, je croise encore des personnes qui sont méfiantes. Cela montre à quel point il faut du temps pour établir une relation de confiance. Mais je peux dire en toute sincérité à ces personnes qu’il n’existe pas de label auquel elles peuvent faire plus confiance qu’au Bourgeon.

Que symbolise le Bourgeon?

Le Bourgeon est synonyme de fiabilité. Il garantit les nombreux avantages environnementaux de l’agriculture biologique, qui est bonne pour le sol, pour notre eau potable, pour les animaux et de manière générale pour le climat. Nous exigeons de nos productrices et producteurs le respect des directives très strictes. Des directives nettement plus rigoureuses que les critères bio des autres pays.

En quoi sont-elles si strictes? Prenons l’exemple de l’alimen-

Quant au fourrage concentré, sa proportion ne doit pas dépasser 5 %. Tout cela répond aux besoins naturels des animaux. À titre de comparaison, la réglementation européenne, mais aussi l’ordonnance suisse sur l’agriculture biologique, fixent la proportion maximale de fourrage concentré à 40 %. De la même manière, le Bourgeon attache beaucoup d’importance aux procédés de transformation doux. Ainsi, un produit portant le Bourgeon ne contient ni arômes ni colorants. Enfin, la responsabilité sociale des producteurs est renforcée par des directives qui garantissent que les employé·e·s des exploitations se situant à l’étranger bénéficient de conditions sociales équitables. Nous pourrions encore multiplier les exemples.

Ces critères très rigoureux n’effraient-ils pas les productrices et producteurs?

Les productrices et producteurs se déclarant prêts à produire dans le respect des directives du label Bourgeon réfléchissent avant tout à la demande du marché et ne craignent guère le rigorisme de ces directives. Bien sûr, si nos exigences vont à l’encontre des projets d’une exploitation, par exemple que la faible proportion de fourrage concentré l’empêche d’atteindre ses objectifs en matière de production laitière ou de viande, elle y

10 INTERVIEW
Interview: Tom Wyss

réfléchira à deux fois. Mais nous ne fixons pas ces critères pour leur rendre la vie difficile. Ce qui nous guide, ce sont des réflexions claires et une vision à long terme: comment parvenir à proposer une alimentation équilibrée à la population mondiale qui ne cesse de croître et comment réussir à préserver les ressources nécessaires? En la matière, le bio propose une démarche cohérente, et le Bourgeon tout particulièrement.

Comment décririez-vous votre partenariat?

Il fonctionne à la perfection depuis 30 ans, car Coop et Bio Suisse tirent à la même corde. Bio Suisse, parce que Coop veille à couvrir l’intégralité de la gamme bio. Cela veut dire qu’il y a aussi des produits de niche, qui sont cultivés par rotation sur une même exploitation biologique. L’ensemble des représentants de l’agriculture biologique suisse en profite. Ou encore le Fonds Coop pour le développement

PORTRAIT

Pendant 30 ans, Urs Brändli a géré une exploitation laitière à Goldingen (SG), qu’il a convertie au bio en 1994, après son examen professionnel supérieur. En 2015, il a passé la main à son fils. Depuis 2011, il représente près de 7500 exploitations agricoles biologiques en tant que président de Bio Suisse. Il est régulièrement en contact avec les représentants de l’ensemble de la chaîne de création de valeur ajoutée.

durable, qui soutient l’élevage et la recherche dans l’agriculture biologique (voir l’article sur la culture céréalière à la page 24). En contrepartie, Coop profite de l’image positive des exploitations bio et de la grande disponibilité de leurs produits. Évidemment, il y a régulièrement matière à discussion, particulièrement à cause du haut niveau d’exigences appliqué à la transformation agroalimentaire. Mais, en définitive, nous sommes tous d’accord: le Bourgeon doit satisfaire les exigences les plus strictes!

Projetons-nous dans l’avenir: le bio sera-t-il la nouvelle norme?

Nous progressons sur la voie d’un territoire suisse entièrement dédié à l’agriculture biologique. Plus que ne le laissent supposer nos 11,2 % de part de marché. La conscience est très forte au sein de la population, nombreux sont celles et ceux dont le panier se compose en partie de produits bio. Dans le

monde agricole également, les choses évoluent. Les nouvelles générations y sont pour quelque chose, elles qui subissent directement les conséquences du changement climatique. Il faudrait que les politiques comprennent enfin que l’environnement et la nature ne sont pas gratuits. C’est à eux de fixer le cadre législatif qui permettra de garantir que l’agriculture nous nourrira encore pendant de nombreuses années. Je pense particulièrement à la taxation des engrais chimiques nocifs et des pesticides.

Que pouvons-nous faire chacun à notre échelle?

Nous ne devons en aucun cas penser: «de toute façon, je ne peux rien changer!» Parce que le simple fait de saisir un produit dans le rayon bio entraîne une commande. J’ai fait un calcul simple: si chaque personne augmentait sa consommation bio de seulement 10 % par an, la Suisse serait entièrement bio dans dix ans!

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Photo: Patrick Luethy/BioSuisse

FRAISES LA GLACE ANNIVERSAIRE

Naturaplan a 30 ans. Un anniversaire qui se fête! De préférence avec une délicieuse glace. En collaboration avec Betty Bossi, Coop a donc créé la glace Birthday Cake. Sa spécificité? Il s’agit d’une glace à la vanille préparée à base de crème double dans laquelle ont été intégrés des morceaux de pâte à gâteau cuite. Et pour encore plus de gourmandise, un irrésistible coulis de fraises vient apporter la touche finale. Un produit créé et fabriqué en Suisse. La glace Birthday Cake est un vrai gâteau d’anniversaire suisse. À essayer impérativement.

POULES À DEUX FINS ÉGALITÉ DES CHANCES

En règle générale, les poussins mâles des poules pondeuses sont tués à leur sortie de l’œuf. Depuis 2023, Bio Suisse prévoit dans ses directives l’interdiction de tuer des poussins mâles à compter de 2026. Comment parvenir à abandonner cette pratique? Par exemple avec l’élevage des frères coqs ou de poules à deux fins. Ces dernières sont une race qui constitue une sorte de compromis: les femelles pondent suffisamment d’œufs et les mâles produisent suffisamment de viande. Le concept consiste donc en une sorte de retour aux sources, au détriment des races à haut rendement. Une idée que Coop met déjà en pratique depuis 2014 avec plusieurs producteurs d’œufs Naturaplan et ne cesse de développer.

PROTECTION DES FORÊTS

Pour le bien des des animaux et

Partout dans le monde, des surfaces de forêts toujours plus grandes sont vouées au défrichage. En plus de réduire la biodiversité, la déforestation et le déboisement ont des répercussions sur la population locale et le climat. La fabrication des produits Naturaplan interdit le défrichage et la destruction de forêts et de surfaces à haute valeur écologique («High Conservation Value Areas») à des fins d’utilisation agricole. Cela inclut par exemple les forêts primaires et secondaires, les mangroves, les marais et les zones humides, les steppes, les savanes, la végétation de haute montagne et les lieux de culte de peuples indigènes. Les produits Naturaplan favorisent la biodiversité. Pour le bien des humains, des animaux et des plantes.

12 MIX

humains, des plantes

DES ANANAS VRAIMENT GOÛTEUX

Les ananas en boîte? Tout le monde connaît. Mais ces ananas bio porteurs du label Fairtrade Max Havelaar sont différents. Ne serait-ce que par leur couleur naturellement plus foncée. Et ils tiennent toutes leurs promesses. Cette variété spéciale du Sri Lanka a un goût vraiment savoureux. Le bocal a lui aussi quelque chose de spécial: il a été conçu en collaboration avec une fabrique de verre sri lankaise, afin que les consommatrices et consommateurs parviennent à sortir facilement les tranches d’ananas.

HAUTES-TIGES LONGUE VIE À LA BIODIVERSITÉ

Les arbres fruitiers à hautes tiges protègent le climat et constituent un habitat important pour les ani maux et les plantes. Pour que les paysannes et paysans cultivent des vergers à hautes tiges, il faut qu’il existe un marché pour les fruits correspon dants. Avec plus de 200 produits nationaux et régionaux revêtus du label Hautes-Tiges Suisse, Coop soutient le maintien des arbres à hautes tiges et favorise ainsi la biodiversité. Par exemple avec la délicieuse confiture aux pruneaux à base de fruits certifiés Hautes-Tiges.

LE SAVIEZ-VOUS? PROTECTION DU CLIMAT

Dans de nombreux domaines, les directives Naturaplan vont au-delà des exigences légales imposées aux produits bio. En matière de protection du climat, le Bourgeon applique les règles suivantes: pas de transport aérien, limitations du chauffage des serres en hiver et pas de produits frais en provenance d’outre-mer (hormis les fruits tropicaux). Les produits nationaux ont la préférence. www.naturaplan.ch

13 Photos: Shutterstock, Getty Images, Imago, Coop

Un dur labeur pour de tendres légumes

14 LÉGUMES BIO

Thomas Augstburger, David

Ramseier et Peter Hurni sont paysans bio par passion. Dans le Seeland bernois, ils cultivent entre autres pour Coop Naturaplan brocoli, salade et autre verdure. Tout en entretenant des surfaces vouées à la conservation, au profit de la biodiversité.

Comme dirigé par une main fantôme, le tracteur sillonne le champ à vitesse très réduite. Thomas Augstburger, 36 ans, a quitté le poste de conduite du Fendt 211 Vario et suit la planteuse. Le dos courbé, il appuie sur certains plants de batavia pour les enfoncer un peu plus dans le sol et ajoute des petites mottes de terre autour des jeunes plants. «Avant, nous aurions eu besoin d’une personne en plus pour faire ce travail», affirme le paysan. Grâce à une technologie informatique de pointe et au GPS embarqué, le tracteur parcourt en parfaite autonomie les 150 m de longueur de ce champ de Bargen, dans le Seeland bernois, à la vitesse de 1,1 km/h programmée par Thomas Augstburger. «Si je devais conduire cet engin moimême, je ne parviendrais jamais à tracer des lignes aussi droites», avoue-t-il.

Tandis que, derrière la machine agricole, Thomas Augstburger enfonce non sans mal certains plants dans la terre en raison d’un pignon de pression défaillant, Peter Hurni (63 ans), ainsi que Melanie (48 ans) et l’employée saisonnière Monica (32 ans) sont assis sur la planteuse et ravitaillent régulièrement le convoyeur en plants de salade – qui se retrouvent ensuite plantés dans la terre à 30 cm d’intervalle. Peter Hurni et Thomas Augstburger sont deux des trois directeurs de l’exploitation Aare-Bio. Le troisième, David Ramseier, 44 ans, est occupé à planter des oignons bottes dans un champ voisin.

Promotion active de la biodiversité

Les trois paysans ont réuni leurs fermes en 2019 pour fonder la communauté d’exploitation Aare-Bio. Auparavant, David Ramseier et Peter Hurni avaient déjà travaillé ensemble pendant cinq ans à Oltigen (BE) avant que le gendre de Peter, Thomas, ne les rejoigne. Tous trois partagent la même volonté de cultiver leur

terre en bio. «Si chacun œuvrait seul dans son coin, aucun de nous ne pourrait prétendre à une telle récolte de légumes», déclare le maraîcher David Ramseier. Avant l’arrivée de Thomas Augstburger, il ne pouvait entretenir sa ferme et ses 19 hectares de terres, en partie affermées, qu’en tant qu’activité secondaire. À trois en revanche, ils sont plus efficaces et travaillent de manière rentable. «Nous pourrons par exemple nous permettre d’acheter prochainement une nouvelle planteuse, car avec nos exploitations, nous allons l’amortir», explique Peter Hurni. Il y a trois ans, ils se sont offert un deuxième tracteur avec GPS intégré, qu’ils utilisent pour planter, biner et en partie récolter.

Ils ont chacun trouvé leur rôle au sein de la communauté d’exploitation: Peter Hurni est responsable de la protection des plantes. Il fortifie le sol à l’aide de microorganismes efficaces et, si cela est nécessaire en été, utilise des intrants bio tels que des algues brunes et de la farine de roche. Les trois agriculteurs bio misent également sur la formation d’humus; car, dans la mesure du possible, ils travaillent sans labour. «On parle d’agriculture régénératrice», précise David Ramseier. Lui-même a repris la ferme de son père, convertie au bio en 1979 déjà. Alors qu’il n’était encore

qu’apprenti maraîcher, David savait qu’il se consacrerait exclusivement à l’agriculture biologique. Au sein d’Aare-Bio, il est en charge du personnel et entretient les contacts avec les trois collaborateurs suisses et les travailleurs saisonniers originaires de Roumanie et de Pologne (l’exploitation en emploie parfois jusqu’à 20). Il gère également la vente de légumes à Terraviva. Cette organisation de producteurs, qui réunit 80 exploitations bio, commercialise des fruits et légumes cultivés dans le respect des exigences de Bio Suisse et proposés dans les rayons de Coop sous le label Naturaplan. Mécanicien en machines agricoles de formation, Thomas Augstburger s’occupe quant à lui du parc de machines. Leur exploitation étant certifiée Bio Suisse, Thomas Augstburger, Peter Hurni et David Ramseier mettent en œuvre au moins douze mesures destinées à promouvoir la biodiversité, parmi lesquelles l’acquisition et l’entretien de haies, mais aussi de bordures tampons, d’arbres à hautes tiges et d’autres biotopes. «Les agriculteurs et agricultrices sont libres de déterminer les mesures avec lesquelles ils souhaitent remplir nos critères de promotion de la biodiversité», rappelle Lukas Inderfurth, 61 ans, de Bio Suisse.

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Texte: René Haenig Photos: Fabienne Bühler
«En une journée, nous mettons en terre quelque 60 000 plants»
Peter Hurni, maraîcher
Jonas, 4 ans, est ravi d’aider son papa David dans les champs.

Les bordures tampons attirent les insectes utiles

L’exploitation maraîchère Aare-Bio compte également sur l’entretien de bordures tampons destinées à promouvoir les insectes utiles et la pollinisation. Le long des parcelles, des platebandes sont ainsi réservées à la culture de différentes variétés de fleurs colorées. «En plus d’embellir le paysage, ces bordures contribuent à préserver la diversité des espèces et à promouvoir les auxiliaires naturels qui luttent contre les parasites», explique Lukas Inderfurth.

Une fois l’après-midi venu, les agriculteurs ont planté plus de 40 000 salades dans leurs champs de Bargen et d’Oltigen. David Ramseier et Thomas Augstburger profitent de la pause des travailleurs saisonniers pour changer une roue dentée, chargée de régler l’intervalle entre les trous des semis. Reste encore à planter les oignons bottes. Contrairement aux salades, ils n’ont besoin que d’un intervalle de 23 cm.

Contrairement aux exploitations maraîchères cultivées en agriculture conventionnelle, qui plantent jusqu’à neuf rangées de semis d’un seul coup, Peter Hurni, Thomas Augstburger et David Ramseier travaillent avec une machine qui ne plante que trois rangées à la fois. «En tant qu’exploitation bio, nous laissons plus de place entre les plantes et les protégeons ainsi contre le mildiou et les maladies.»

Une agriculture bio cohérente Si Coop s’approvisionne auprès d’exploitations telles qu’Aare-Bio, c’est pour de bonnes raisons. «D’une part, la prise de conscience environnementale et la responsabilité sociale sont très prononcées chez notre clientèle, si bien que la demande en produits bio ne cesse d’augmenter», indique Matthias Hofer, 45 ans, responsable des fruits et légumes chez Coop. D’autre part, il explique que Coop s’engage en faveur de l’agriculture biologique, pour le bien de l’humanité, des animaux et de la nature. Coop propose des produits bio Naturaplan depuis 30 ans. «Nous avons commencé avec une poignée d’articles. Aujourd’hui, nous comptons chaque semaine dans notre assortiment plus de 115 produits Naturaplan à base de fruits et légumes bio, qui changent en fonction des saisons. C’est actuellement la plus grande offre disponible dans le commerce», souligne fièrement Matthias Hofer. À la fin de la journée, les agriculteurs d’ Aare-Bio ont mis en terre plus de 60 000 plants. Ils ont bien mérité de se reposer.

16 LÉGUMES BIO
Surface de promotion de la biodiversité: la bande culturale contribue à la préservation de la biodiversité et favorise les insectes utiles.

LE LABEL COOP SE DÉMARQUE

Les fruits et légumes bio Naturaplan sont cultivés dans le respect des directives strictes de Bio Suisse, lesquelles dépassent largement les prescriptions légales et les normes bio de l’UE. Les importations ne sont autorisées que pour les produits qui ne sont pas disponibles en quantités suffisantes en Suisse, en fonction des saisons par exemple. Afin de raccourcir au minimum les transports, seuls des produits provenant d’Europe et des pays méditerranéens sont importés. Verdict du WWF: «remarquable».

5 QUESTIONS À

Que doit faire une exploitation pour pouvoir vendre des légumes Naturaplan sur les étals de Coop?

Elle doit renoncer à l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse et d’engrais minéraux, miser sur des variétés robustes, lutter contre les parasites à l’aide d’insectes utiles, et faire pousser ses fruits et légumes dans un sol naturel. Combien d’exploitations bio fournissent Coop en fruits et légumes Naturaplan?

On en compte près de 300 en Suisse et 450 à l’étranger. Nous travaillons avec certaines d’entre elles depuis des dizaines d’années déjà. Contrôlez-vous aussi le respect des critères?

Parmi nos principaux partenaires stratégiques, Bio Suisse se charge depuis plus de 30 ans de contrôler la qualité des produits revêtus du Bourgeon. Les exploitations sont contrôlées et évaluées tous les ans par des services indépendants homologués.

Coop s’engage-t-elle dans la réduction des emballages?

Dès que possible, Coop renonce aux emballages ou les optimise sur le plan écologique. Le passage au papier pour les carottes bio Naturaplan permet d’économiser

60 tonnes de plastique par an. La biodiversité est-elle un sujet important chez Coop?

Très important: nos partenariats avec ProSpecieRara et HautesTiges Suisse favorisent la diversité des espèces et la biodiversité. En coopération avec le FiBL, nous contribuons également au développement de la culture de fruits et légumes.

17 Photo: © Pro Natura Matthias Sorg

Petits héros, grande utilité

Ils sont sur toutes les lèvres, au sens propre comme au figuré: les super-aliments. Mais quel est le secret de ces héros de notre alimentation? Et sont-ils aussi bons pour la santé que tout le monde veut bien le dire?

En quelques semaines, ils ont envahi nos réseaux sociaux. Les influenceuses et influenceurs santé et alimentation n’en finissent plus de vanter les mérites des «super-aliments». Quant à nous, simples mortels, nous nous demandons à juste titre ce qu’il en est vraiment de ces aliments si particuliers?

Il n’existe pas de définition officielle ni de critères spécifiques pour les superaliments. «En règle générale, il s’agit d’aliments qui ont une teneur élevée en certains nutriments bénéfiques de type vitamines, sels minéraux ou acides gras insaturés», explique Isabel Drössler, du Service nutrition de Coop. De son côté, Coop a fait appel à la Société Suisse de Nutrition (SSN) pour imposer des critères très stricts aux super-aliments de sa gamme Naturaplan Bio Campiuns. Ces derniers doivent contenir des quantités suffisantes de nutriments ayant un effet positif prouvé sur la santé. Les produits contenant plusieurs ingrédients doivent être équilibrés sur le plan nutritionnel.

C’est le cas par exemple du muesli aux fruits bio Naturaplan sans sucre ajouté,

mais avec une forte teneur en magnésium. Ce minéral joue un rôle dans notre métabolisme énergétique et contribue également à réduire la fatigue et l’épuisement. La présence des graines de colza bio Naturaplan peut surprendre dans l’assortiment de Bio Campiuns, mais le colza n’est pas seulement super sous forme d’huile. Ces petites billes noires sont délicieuses dans la salade, le muesli, avec du fromage frais ou dans le pain. Et la vitamine E qu’elles contiennent protège les cellules du stress oxydatif. La farine de sarrasin n’est pas seulement riche en vitamine B1 (qui contribue au bon fonctionnement du système nerveux), elle est également une aubaine pour les personnes qui ne supportent pas le gluten: en effet, cette pseudocéréale n’en contient pas, mais elle peut être utilisée comme le blé ou d’autres céréales.

La question du développement durable compte également beaucoup pour Coop en matière de super-aliments. «Personne n’a besoin de produits qui ont parcouru

plusieurs milliers de kilomètres», explique Isabel Drössler. Elle salue la tendance qui pousse à se détourner des superaliments exotiques au profit de leurs cousins locaux. «La Suisse en a beaucoup à proposer. Bon nombre de produits venant de l’étranger peuvent être remplacés par des équivalents locaux. Au lieu de faire venir des baies de goji de Chine, par exemple, vous pouvez tout aussi bien utiliser des baies de cassis séchées cultivées en Suisse.» Cet en-cas fruité soutient l’organisme grâce à une forte teneur en vitamine C, essentielle au bon fonctionnement du système immunitaire.

Ainsi, tous les produits Naturaplan Bio-Campiuns et leurs ingrédients sont issus de l’agriculture biologique suisse ou d’une cueillette sauvage certifiée. «En Suisse aussi, nous avons de nombreux aliments qui impressionnent par leurs

18 SUPERALIMENTS
Texte: Sandra Casalini Photo: Paul Seewer

valeurs nutritives et qui ont un effet positif prouvé sur la santé», se félicite Nadine Moppert, brand manager chez Coop.

Au-delà de la question des nutriments, il s’agit d’assurer la disponibilité des matières premières en Suisse, qui doit être

De vrais champions! Baies de cassis séchées (de g. à dr.) riches en vitamine C, muesli aux fruits contenant du magnésium sans sucre ajouté, graines de colza contenant des acides gras insaturés et une forte teneur en vitamine E et farine de sarrasin contenant de la vitamine B1 et du magnésium.

5 QUESTIONS À

Nadine Moppert

La brand manager est responsable des marques régionales et swissness chez Coop

Depuis quand trouve-t-on des super-aliments dans l’assortiment Coop?

Coop a lancé la gamme de produits Bio Campiuns en coopération avec la Société Suisse de Nutrition (SSN) en 2018. Tous les produits de la gamme viennent de Suisse et sont certifiés par le Bourgeon de Bio Suisse.

Que veut dire le mot «Campiuns»?

C’est un mot romanche qui veut dire vainqueur ou héros. Le mot parfait pour qualifier nos super-aliments.

Comment pouvez-vous être sûre que les produits correspondent à vos critères?

suffisamment élevée pour répondre à la demande. Isabel Drössler: «Aucun produit Campiuns n’est mis sur le marché sans qu’il ait été validé par le Service nutrition de Coop et par la SSN.»

Alors comment qualifieriez-vous un aliment bio, régional, durable, bon pour la santé et au demeurant franchement délicieux? C’est un super-aliment, non?

Nous procédons à des analyses de laboratoire pour garantir la teneur en nutriments. Pour les produits contenant plusieurs ingrédients, nous définissons des exigences nutritionnelles et de formulation avec la SSN pour chacun des produits.

Quel écho ces produits trouvent-ils jusqu’à maintenant sur le marché?

Les produits Naturaplan Bio Campiuns plaisent beaucoup à notre clientèle. Les flocons d’avoine, par exemple, sont très populaires et se vendent particulièrement bien.

Avez-vous un produit favori à titre personnel?

Oui, le pain complet Bio Campiuns. Il convient parfaitement pour un brunch dominical.

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VITICULTURE BIODYNAMIQUE

La bouteille bleue aux reflets verts

20 VIN BIO NATURAPLAN

Dans son domaine La Capitaine, situé à Gland-Begnins (VD), le vigneron Reynald Parmelin a été l’un des premiers à miser sur les vins naturels. Il produit aujourd’hui 200 000 bouteilles de vin bio par an – y compris pour Coop Naturaplan.

Hasard? Fatalité? Pure coïncidence? Allez savoir! Quoi qu’il en soit, Reynald Parmelin n’aurait pas pu mieux choisir son moment lorsque, il y a quelques années, il est entré trop tôt dans le bureau de l’acheteur Coop avec qui il avait rendez-vous. «Pas moyen de trouver un viticulteur qui soit capable de faire du vin bio d’excellente qualité», l’entend-il soupirer au téléphone. «Ma réplique était toute trouvée: vous l’avez devant vous», se souvient le vigneron vaudois avec un large sourire.

Tout n’est pas toujours aussi simple. Le domaine La Capitaine représente la moitié du domaine transmis par ses parents. L’autre moitié appartient à son frère. Et c’est à ce dernier qu’il a laissé la totalité de la clientèle existante lorsqu’il a décidé en 1994 de devenir l’un des premiers vignerons à travailler en agriculture biologique et, plus tard, en biodynamie. «Mon père avait des problèmes à l’estomac en raison des substances chimiques présentes dans les produits phytosanitaires. Je me suis donc intéressé très tôt aux moyens de travailler sans chimie», explique-t-il.

C’est en voyageant et en travaillant à l’étranger, notamment en Californie et en Australie, qu’il en a appris davantage à ce sujet. De retour en Suisse, il a vite déchanté: «J’étais en avance sur mon temps.» Pourtant, il n’était pas tout à fait seul: dès le milieu des années 1990, sept vignerons de Suisse romande tentent de travailler sans produits chimiques, se rencontrent régulièrement et partagent leurs expériences. «On apprenait sur le tas», se souvient-il.

Mais vendre le vin aux clients était encore une autre histoire. Reynald Parmelin: «À l’époque, le vin bio avait mauvaise réputation. Souvent, ceux qui faisaient du bio n’étaient pas vignerons. Autrement dit, ils ne connaissaient pas le métier.» La clientèle potentielle ne voulait même pas goûter. «Je suis même allé jusqu’à retirer la mention ‹bio› sur l’étiquette afin d’augmenter mes chances.»

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Texte: Sandra Casalini Photos: Anoush Abrar Le domaine La Capitaine est situé sur les rives du lac Léman. Reynald Parmelin peut choisir parmi 24 cépages différents pour élaborer ses vins bio.

Jeune, passionné, bouillonnant de créativité, Reynald Parmelin a l’idée de mettre son vin bio dans des bouteilles de couleur bleue. «Ce n’était pas une stratégie marketing calculée, mais une simple tentative de moderniser l’image du bio.» Les débuts sont durs. «Les avis étaient très partagés, surtout chez les vignerons.» Aujourd’hui, la bouteille bleue est devenue l’emblème de La Capitaine.

Mais ce qui a été décisif, c’est la reconnaissance apportée par les certificats, Bourgeon Bio et Demeter, et la crédibilité qu’ils sont les seuls à pouvoir conférer. Il suffit d’écouter Reynald Parmelin pour comprendre à quel point il est attaché à la culture biologique et biodynamique: «Il ne s’agit pas seulement de dire adieu aux produits chimiques, c’est un mode de

pensée à part entière. On ne se bat pas contre quelque chose, on essaie de trouver un contrepoids.» Pour pouvoir tourner le dos aux intrants chimiques, il faut selon lui avoir une connaissance bien meilleure du raisin et du sol, mais aussi des conditions météorologiques. «Il faut apprendre à mieux prévoir tout en étant flexible, c’est souvent la quadrature du cercle.» Et le vigneron doit pouvoir compter sur son savoir-faire, car son art «libère» les saveurs: «Quand on a recours aux produits phytosanitaires de synthèse, les graines absorbent davantage d’eau pour se développer, en conséquence de quoi le goût se dilue. Sans produits chimiques, les arômes sont plus intenses.»

Revenons dans le bureau de l’acheteur Coop, d’où Reynald Parmelin est ressorti

le cœur léger et le sourire aux lèvres. Peu de temps après ont commencé les dégustations avec l’un des œnologues de Coop. Le choix s’est porté sur une cuvée en blanc et une autre en rouge, produites en exclusivité pour Coop. La «Naturaplan Bio Cuvée Noble Blanc Domaine Capitaine» est un vin très rond, fruité et aromatique, que l’on déguste à l’apéritif, avec du poisson ou des asperges. Le goût des fruits rouges et un soupçon de notes boisées issues des barriques de la «Naturaplan Bio Cuvée Noble Rouge Domaine Capitaine» restent longtemps en bouche.

Le viticulteur Reynald Parmelin est-il aussi bio en privé? «Je n’ai rien d’un extrémiste», confie-t-il. «Mais je ne peux pas vendre des produits bio et faire comme si de rien n’était en rentrant chez moi.»

22 VIN BIO NATURAPLAN
«Autrefois, le mot ‹bio› sur l’étiquette était un frein. Aujourd’hui, les temps ont changé»
Reynald Parmelin, vigneron

Au-delà de son mode d’alimentation ou des panneaux solaires installés sur son toit, il invoque une certaine responsabilité sociale. «Pour moi, il est important que mes employés aient un salaire équitable. Et puis il règne une atmosphère très familiale ici.»

Dit-il en remplissant un verre de sa Cuvée Blanc, dans la fameuse bouteille bleue. Fini le temps où il était obligé de retirer la mention «bio» sur l’étiquette. Au contraire, elle est aujourd’hui l’un de ses meilleurs arguments de vente. «On a changé d’époque. Les gens ont pris conscience des problèmes liés à l’environnement. Faire attention à la planète et à soi-même n’est plus considéré comme un discours alarmiste. Aucun doute possible, l’avenir appartient au bio.»

TOUTE LA RICHESSE DES VINS BIO NATURAPLAN

Il y a 30 ans, Coop créait Naturaplan. À peine deux ans plus tard, le premier vin rouge durable sortait sous ce label. Aujourd’hui, Coop a plus de 100 références de vins bio Naturaplan. La diversité n’est pas seulement au rendez-vous dans les styles de vins, mais aussi dans les pays représentés. Les vins blancs, rosés, rouges ou mousseux sont issus de France, de Suisse et d’Italie. L’Espagne, le Portugal, l’Allemagne et l’Autriche sont également présents. www.naturaplan.ch

5 QUESTIONS À

Quelle différence y a-t-il entre un vin bio et un vin traditionnel?

En principe, il n’y a pas de différences gustatives. Le goût est davantage défini par le type de cépage, le microclimat, la région viticole ou le type de sol. Mais l’amélioration de la biodiversité dans les vignes peut très bien apporter des arômes supplémentaires au vin.

Qu’est-ce qui rend le vin bio différent?

Pour lutter contre les parasites, les viticulteurs bio utilisent des méthodes naturelles telles que les produits de traitement à base d’extraits de plantes et n’ont pas recours aux pesticides de synthèse. Ils veillent au respect de la diversité des espèces et des espaces naturels, en utilisant par exemple des moutons plutôt que des défoliants chimiques. Comment les vins bio ont-ils évolué?

La qualité des vins bio s’est considérablement améliorée au cours des 30 dernières années. Autrefois, ils avaient mauvaise réputation et s’accompagnaient de nombreux préjugés. Grâce aux nombreux viticulteurs professionnels qui se sont convertis au bio et sous l’effet des réglementations plus strictes pour obtenir un certificat bio, ces préjugés n’ont plus lieu d’être.

Le vin bio est-il compatible avec la lutte contre le changement climatique?

Le vin biologique contribue à lutter contre le bouleversement climatique dans la mesure où il favorise des méthodes de culture durables et où il aide à fixer le CO2 hors de l’atmosphère en améliorant la santé des sols. L’avenir appartient-il au bio? Sans aucun doute. Compte tenu de la forte demande en produits respectueux de l’environnement de la part de nombreux consommateurs, le vin bio a la cote.

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Tobias Gysi Académicien du vin et expert Mondovino Dans la cave de Reynald Parmelin, on trouve 15 sortes de vins différents – des blancs, des rouges et des rosés.

Volontaires et appliqués: les producteurs de blé de Feldbach

C’est un travail de titans et pourtant, Peter Kunz développe régulièrement de nouvelles variétés de céréales bio. Que Coop utilise ensuite pour fabriquer son pain bio.

Lorsque nous visitons les champs fin mars, les jeunes plantes sont encore tendres et vertes, et les feuilles à peine plus hautes que l’ail des ours, dont c’est la pleine saison. Mais aujourd’hui, pendant la maturation, les parcelles de Feldbach (ZH), telles une mosaïque de rectangles dessinés au cordeau, resplendiront au coucher du soleil d’une flamboyante palette de couleurs: orange, rouge, violet, jaune...

Le magnifique spectacle qu’offrent ces terres agricoles n’est pas l’œuvre éphémère d’un artiste. Bien au contraire: il est le fruit d’un travail de recherche scientifique visant à identifier de nouvelles sortes de blé cultivables en bio. Quelques semaines plus tard, le blé prêt à être récolté aura revêtu une belle couleur dorée.

Situé entre le lac de Zurich et la route qui le borde à Feldbach, le terrain est entretenu par les collaborateurs et collaboratrices de la Sélection céréalière Peter Kunz (aujourd’hui appelée «gzpk»). Peter

 24 RECHERCHE
CULTURE CÉRÉALIÈRE
Texte: Thomas Zemp Photos: Noë Flum
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La sélection de blé bio nécessite beaucoup de travail aux champs. Des milliers de souches sont semées chaque année.

Kunz a créé son entreprise il y a 35 ans: il était alors convaincu de la nécessité de cultiver les céréales en agriculture biologique et biodynamique. Un véritable pionnier. Cette organisation à but non lucratif est soutenue par le Fonds Coop pour le développement durable depuis plus de 20 ans. Outre le blé, l’exploitation cultive aussi de nouvelles variétés d’épeautre, de triticale (un croisement entre le blé dur et le seigle), de blé amidonnier, de pois, de lupin, de tournesol et de maïs. Conformément aux principes de l’agriculture biologique, aucune de ces cultures ne doit donner lieu à l’utilisation d’engrais synthétiques ni d’herbicides.

Wiwa, la grande star

L’entreprise connaît un succès retentissant. Près de la moitié du blé bio cultivé en Suisse provient de variétés sélectionnées ici. Elles se sont même exportées jusque dans le sud de l’Allemagne et en France. L’une d’entre elles est particulièrement appréciée: «Wiwa», une sélection autorisée depuis 2005. Elle entre d’ailleurs dans la composition de diverses sortes de pains bio Naturaplan de Coop.

La sélection d’une nouvelle variété de blé bio est un travail extrêmement laborieux, explique Michael Locher. «Jusqu’à 20 ans peuvent s’écouler entre le premier croisement et le moment où les agriculteurs peuvent semer pour la première fois la nouvelle variété dans leurs champs.» La sélection à elle seule nécessite huit à neuf ans. Il faut ensuite compter entre trois et cinq ans pour l’autorisation, puis

FONDS COOP POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

La sélection de blé bio est essentielle à l’avenir de l’agriculture biologique. Elle permet de réduire les écarts de rendement entre du blé cultivé en agriculture conventionnelle et du blé bio. C’est pourquoi le Fonds Coop pour le développement durable soutient la sélection de semis de blé bio et d’épeautre bio. Parmi les succès ainsi enregistrés: la sorte de blé bio Wiwa de la Sélection céréalière Peter Kunz à Feldbach, dont le fonds encourage la sélection depuis des années. Wiwa est aujourd’hui la variété la plus demandée dans l’agriculture céréalière bio de Suisse.

viennent encore la reproduction et la commercialisation. La variété doit se démarquer parmi des centaines de jeunes plantes.

Dans les 4000 épis à trier «Nous effectuons chaque année à la main entre 100 et 150 croisements de blé», déclare Michael Locher. «Nous réunissons des variétés qui, selon nous, ont les meilleures chances de pousser idéalement dans les conditions environnementales et de production futures. Même si nous ne

savons pas exactement comment elles évolueront.» À partir de ces croisements, quelque 4000 épis dotés de propriétés favorables sont récoltés, puis semés à nouveau ultérieurement. Seuls 10 % d’entre eux seront ensuite validés et cultivés en parcelles. Au fil des ans, les variétés sélectionnées sont régulièrement soumises à de nouveaux tests, ce à différents endroits afin qu’elles puissent pousser dans des conditions différentes.

Le travail nécessaire pour commercialiser une nouvelle sorte de blé bio est donc

26 RECHERCHE
Un océan de parcelles céréalières: le champ entre la Seestrasse et le lac de Zurich. Michael Locher travaille pour gzpk depuis 11 ans et la culture du blé n’a plus aucun secret pour lui.

titanesque. Mais pour Michael Locher, ces années ininterrompues de sélection en valent la peine. Par exemple, si une nouvelle maladie apparaît, susceptible de menacer les variétés de blé existantes, les spécialistes peuvent généralement se rabattre sur des semences disponibles qui ne sont pas encore utilisées; celles-ci peuvent se révéler résistantes à cette maladie et rejoindre rapidement le terrain grâce à l’inscription annuelle de nouvelles variétés candidates. Michael Locher travaille depuis onze ans pour gzpk et il connaît aussi l’aspect pratique de l’agriculture. À 38 ans, il est lui-même paysan, en plus de son travail à 50 %. Avec sa famille et un associé, il dirige le fermage de l’exploitation Bio-Lindenhof à Freienstein, dans le district zurichois de Bülach. Michael Locher s’occupe de l’élevage sous la mère et de la culture de la vigne. «Nous n’avons pas pour objectif d’identifier les sortes les plus prolifiques ou les plus riches en protéines. Nous cherchons celles qui seront capables de garantir un rendement sûr et une bonne qualité de transformation même dans des conditions hostiles.» En effet, il ne faut pas seulement que le blé bio pousse bien dans les champs des paysans.

3 QUESTIONS À

Quelle est l’importance du soutien de Coop pour la recherche en matière de céréales bio?

Notre partenariat avec Coop, un acteur majeur du circuit de création de valeur bio, renforce les bases d’une alimentation durable en Suisse. Nous apprécions énormément les échanges constructifs avec Coop ainsi que la continuité de son soutien financier en faveur de nos programmes de sélection depuis plus de 20 ans.

Quels produits phytosanitaires un paysan peut-il utiliser pour cultiver du blé bio?

Il faut également que les boulangers puissent le transformer facilement.

Avec les variations climatiques de plus en plus prononcées que nous enregistrons actuellement, il est de plus en plus important de connaître les variétés capables de résister. Les dernières années ont été très compliquées pour l’agriculture, mais elles ont été d’autant plus intéressantes pour les spécialistes de la sélection: en 2021, alors que l’été a été excessivement chaud et sec, on a enregistré un semestre particulièrement pluvieux.

COOP SOUTIENT LES CÉRÉALES BIO SUISSES

Coop soutient la culture céréalière bio de Suisse, avec pour objectif d’ici 2027 de ne plus utiliser que des céréales bio suisses pour la fabrication des pains Naturaplan.

Coop propose près de 100 variétés de pains et petits pains bio, parmi lesquels des spécialités de saison comme les bonshommes de la Saint-Nicolas.

Les pesticides de synthèse sont interdits, ils ne sont d’ailleurs pas nécessaires. Nous développons nos variétés en fonction des besoins spécifiques de l’agriculture biologique: des plantes capables de survivre avec moins de ressources et de résister aux maladies, et des plantes dont le rendement et la qualité sont stables.

Et quels engrais?

Sur les parcelles cultivées en bio, les engrais de ferme comme le fumier et le lisier sont privilégiés.

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Co-directrice de la Sélection céréalière Peter Kunz Faire le bon choix parmi des centaines de croisements: la sélection de blé bio exige beaucoup de travail.

BOLETS

Sauvage ne veut pas dire bio

Quels critères un champignon issu de la cueillette sauvage doit-il remplir pour devenir bio? Tout est une question de nature bien sûr! Parallèlement aux champignons bio Naturaplan de culture, les champignons sauvages ne peuvent pas tous prétendre à l’appellation bio. Ils doivent remplir certaines exigences liées à la zone de cueillette, à la cueillette en tant que telle, à la transformation et au stockage. Toutes sont conformes aux directives strictes de Bio Suisse. Ainsi par exemple, la zone de cueillette de même que son voisinage ne doivent abriter aucune source d’émissions nocives. Une fois l’absence de risque écologique garantie, le champignon peut enfin être certifié «bio» et vendu sous le nom Naturaplan, au terme d’un long processus de contrôle. En matière de bolets, mieux vaut donc veiller à la qualité. Un produit sûr, signé Naturaplan.

UELI MÄDER LE PIONNIER DES HERBES

LE SAVIEZVOUS? SWISSNESS

Les importations ne sont autorisées que s’il n’existe pas d’équivalents suisses. Pas de produits frais en provenance d’outre-mer, à l’exception des fruits tropicaux. Les produits importés sont soumis aux mêmes règles strictes que les produits suisses. www.naturaplan.ch

Les herbes sont bonnes pour la santé. Ueli Mäder le sait depuis bien longtemps. Il approvisionne le commerce de détail avec ses herbes fraîches bio Naturaplan. La cueillette nécessite d’être rapide: cueillir à la main, mettre les herbes au frais, les préparer et les conditionner. Les délais sont serrés, les exigences élevées. Des taches brunes sur des herbes fraîches? Inacceptable. En plus d’un visuel parfait, les herbes doivent aussi présenter une qualité optimale. À savoir pas de résidus, pas de mauvaises herbes – beaucoup de travail, donc. En effet, l’utilisation de pesticides de synthèse est strictement interdite dans le cadre de l’agriculture biologique. La culture d’Ueli Mäder est très gourmande en ressources. Pour la rendre plus écologique, il a désormais mis en place des réservoirs d’eau, une installation photovoltaïque et un système de chauffage à copeaux de bois. On ne pourrait pas faire plus bio.

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MIX

FAIRTRADE LA BANANE BIO EST LA MEILLEURE

La banane bio est le produit Naturaplan préféré. Qui s’en étonnerait? Depuis la République dominicaine, les bananes bio arrivent en Suisse en bateau et en train. Pour les cultiver, les producteurs veillent à promouvoir la biodiversité. En coopération avec Fairtrade Max Havelaar, Coop s’engage pour que les auxiliaires qui aident à la récolte touchent un revenu minimum vital. Le fairtrade est tout simplement meilleur.

LAIT «MA REGION» X 12

Saviez-vous que le lait bio régional de l’assortiment Naturaplan provient de douze régions différentes de Suisse? L’Emmental est l’une d’entre elles. Mais les Grisons, l’Oberland bernois ou encore la Gruyère et le Tessin approvisionnent également Coop en lait frais. Naturaplan est d’ailleurs la seule marque bio de Suisse à vendre du lait bio régional. Le label «Ma région» soutient lui aussi la production de saison et de proximité. Meeuuhh quel bon lait!

SAUMON D’ÉLEVAGE

QUAND LE POISSON VA, TOUT VA

Du saumon bio? Évidemment. Le saumon bio représente aujourd’hui déjà 30% du chiffre d’affaires total réalisé avec les ventes de saumon. Le saumon bio Naturaplan donne la préférence aux sites de production de petite taille plutôt qu’aux grandes exploitations industrielles. Ce poisson certifié très apprécié vient d’élevages en Écosse et en Irlande. Des organismes indépendants sont chargés de vérifier que les éleveurs respectent bien les directives du Bourgeon, parmi lesquelles un élevage respectueux des animaux et une alimentation exclusivement à base d’aliments d’origine durable certifiée. Les producteurs doivent également renoncer à l’administration préventive de médicaments. Quand le poisson va, tout va.

29 Photos: Getty Images, Shutterstock, Jacques Bopp/Unsplash, Coop

Au bonheur

Claudia Schneider et Bendicht Glauser, couple de paysans de Tägertschi (BE), vit principalement du lait produit par leurs vaches – notamment pour les produits Naturaplan. Dans leur ferme labellisée Demeter, ils pratiquent une agriculture holistique.

DEMETER 30
Texte: Thomas Zemp Photos: Christian Grund

des vaches

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Leurs noms? Bangfriede, Becane, Bigudi, Bobby ou encore Blingeli. Presque toutes les vaches, les veaux et les bœufs dans l’étable de Claudia Schneider (46 ans) et Bendicht Glauser (51 ans) ont un nom qui commence par la lettre B.

Claudia ne peut s’empêcher de rire en racontant cette histoire: «Presque toutes nos vaches sont issues d’une lignée qui remonte à une vache dénommée Brenda.» Même le fier taureau qui vit au milieu du troupeau a un nom qui commence par un B: Bamigo. C’est le père de bon nombre d’animaux à la ferme. Mais pas de tous. «Attention! Il ne faut pas que le degré de parenté soit trop proche, auquel cas nous pourrions avoir des veaux en mauvaise santé.»

Claudia et Bendicht vivent avec leurs animaux au domaine de Tiefmoos dans la commune de Tägertschi, à une quinzaine de kilomètres de Berne. Depuis la ferme, on jouit d’une magnifique vue sur la chaîne du Stockhorn. En cette mi-mars, les sommets des Préalpes sont encore enneigés. Le ciel est d’un bleu resplendissant, les prairies se couvrent d’un vert tendre. Mais les vaches ne peuvent pas encore y brouter l’herbe. Actuellement, les animaux, entre 25 et 30, sont encore en stabulation libre. En effet, à cette période, les jeunes plantes souffriraient trop sous les sabots des ruminants. À partir de fin

mars, début avril, vaches et veaux sont de retour dans le pré. Aux animaux de choisir s’ils veulent sortir ou rester à l’étable. Au plus fort de l’été, les bêtes se mettent volontiers à l’ombre.

Tisser des liens

L’arrivée du printemps est une grande première pour les jeunes animaux nés à la fin de l’automne ou en hiver. Claudia Schneider attend ce moment avec impatience. «On les voit découvrir un nouveau monde, c’est toujours un bonheur d’observer comme ils bondissent dans les prés.»

Claudia Schneider et Bendicht Glauser cherchent à entretenir une proximité avec les animaux dès la naissance. «Pour tisser des liens de confiance avec les veaux, nous ne perdons pas une occasion de parler et de jouer avec eux», explique-

t-elle. «Nous voulons mieux connaître leurs particularités et leur caractère. Et il est important pour nous de pouvoir appeler les animaux, par exemple à l’heure de la traite tôt le matin ou le soir.» Bien sûr, cela ne marche pas à tous les coups: «Parfois, nous devons aller les chercher dans les prés.»

Le lait des vaches est au cœur de l’exploitation de Tiefmoos. Il représente la plus grande part des revenus du couple. Après la traite, ils collectent le lait dans la citerne et le refroidissent à 4 degrés. Quatre fois par semaine, ils transportent le lait à la société Biomilk AG à Worb, où il est transformé en produits bio Coop Naturaplan comme des yogourts ou, désormais, de la mozzarella.

Les vaches de leur ferme ne sont pas des animaux à haut rendement, élevés pour produire le plus de lait possible. Ici,

32 DEMETER
Le lait des vaches est la principale source de revenus de Claudia Schneider et Bendicht Glauser.

«Nous prenons en compte l’économie circulaire et les phases de la lune»

une vache produit en moyenne 5500 kg de lait par an, moitié moins qu’un animal d’élevage poussé à l’extrême limite.

Cela tient à l’approche globale adoptée par Claudia Schneider et Bendicht Glauser. Il y a trois ans, ils sont passés du bio à Demeter, un label biodynamique.

L’agriculture biodynamique s’attache à renforcer l’écosystème d’une ferme dans sa globalité: les humains, les animaux, les plantes et les sols sont perçus comme faisant partie d’un cycle où chacun est dépendant des autres et les renforce. Ainsi est-il interdit d’écorner les vaches ou d’homogénéiser le lait Demeter, ce qui permet à la crème de remonter en surface. L’étude de longue durée menée par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique avec l’Institut de recherche public Agroscope prouve le bien-fondé de cette démarche: les sols cultivés en bio-

DEMETER ET NATURAPLAN

Les produits Demeter figurent au catalogue de Naturaplan depuis 2017. En plus du cahier des charges Bourgeon de Bio Suisse, ils répondent également aux exigences de Demeter, plus strictes. On trouve aujourd’hui dans les 300 produits Demeter au sein de l’assortiment bio Naturaplan.

dynamie comptent 60 % d’organismes vivants en plus par rapport aux champs cultivés en agriculture conventionnelle. Sans compter le fait que l’agriculture de type Demeter rejette 61 % de gaz nocifs pour le climat en moins que l’agriculture conventionnelle.

La conversion opérée par Claudia Schneider et Bendicht Glauser n’a pas entraîné beaucoup de changements. «Nous pratiquions déjà l’économie circulaire systématique et nous tenions compte

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des phases de la lune pour la culture des légumes et des céréales», observe Claudia.

En matière d’élevage, notre duo d’agriculteurs mise sur une race à double usage. Autrement dit, les animaux ne sont pas seulement élevés pour produire du lait, mais aussi de la viande. Les veaux qu’ils ne gardent pas au-delà de six mois sont confiés à une autre ferme pour être engraissés dans les pâturages. Mais ils utilisent également la viande de haute qualité de leurs vaches, alors qu’elles ont déjà un âge respectable au moment de l’abattage.

Le rendement laitier plus faible a une autre raison. Les deux paysans élèvent eux-mêmes leur bétail à la ferme. Et une partie du lait est consommée par les veaux. Ces derniers vivent avec leurs mères et sont allaités par celles-ci ou par des vaches nourricières. Durant les premières semaines, ils se nourrissent principalement de lait, avant d’avoir du foin et de l’herbe en plus grande quantité. Ce lait n’est donc pas disponible à la vente.

Le fait d’élever soi-même les animaux présente un autre avantage: les jeunes bêtes n’entrent pas en contact avec les animaux d’autres exploitations, ce qui réduit grandement le risque de maladies transmissibles. «Cela fait des années que nous n’utilisons presque plus d’anti-

biotiques pour lutter contre les maladies», fait-elle remarquer. Il est primordial de prendre un bon départ dans la vie pour se construire un système immunitaire efficace.

Le lait n’est pas la seule source de revenus pour Claudia et Bendicht. La production d’électricité représente une part importante. Ils ont utilisé l’immense toit de l’étable pour installer des panneaux solaires et l’électricité dont ils n’ont pas besoin est réinjectée sur le réseau. Au total, l’installation produit quelque 180 000 kilowattheures par an. De plus, la ferme abrite une centaine de poules dont les œufs sont vendus. Le couple d’agriculteurs cultive également des légumes et un peu de céréales. Les fruits du verger – 80 arbres à haute tige – sont commercialisés, y compris sous forme de jus. Et Bendicht a 16 ruches avec lesquelles il produit du miel de

forêt et de fleurs. Claudia, de son côté, effectue des missions de consultante à l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) en sa qualité de docteure en agroécologie.

Tout bien considéré, ce sont pourtant les vaches, les veaux et le taureau de la ferme Tiefmoos, exploitée depuis plus de 200 ans par la famille Glauser, qui sont au cœur de l’activité. Les vaches ont des cornes. Les animaux se sentent bien, on le voit à leur comportement et aux soins qu’ils reçoivent de Claudia et Bendicht.

On trouve principalement des vaches de la race Simmental, très répandue dans le monde. Comme son nom l’indique, celle-ci provient à l’origine de la vallée du Simmental, située à quelques kilomètres de Tägertschi. Juste derrière la chaîne du Stockhorn, que l’on peut admirer depuis la ferme.

34 DEMETER
La plupart des surfaces sont plutôt adaptées à l’élevage. À Tiefmoos, le sol ne se prête guère à la culture.

5 QUESTIONS À

Qu’est-ce qui différencie le lait sous label Demeter?

Le lait Demeter est issu d’une agriculture qui renforce tous les acteurs impliqués: le sol, les plantes, les animaux et les humains. Il est naturel et n’est pas homogénéisé ni chauffé à haute température.

Le lait Demeter se garde-t-il aussi longtemps qu’un lait conventionnel?

La durée de conservation ne dépend pas du mode d’élevage. Le lait pasteurisé Demeter se conserve aussi longtemps que le lait conventionnel, le plus souvent au-delà de la date de péremption. Le lait cru Demeter, en revanche, doit toujours être consommé le plus frais possible.

Est-ce qu’on détecte une différence entre le lait d’une ferme Demeter et celui d’une ferme conventionnelle?

Oui, le lait Demeter a un goût plus crémeux, car lors de la transformation, on renonce à tout ce qui pourrait endommager les molécules de graisse et de protéine.

Peut-on utiliser le lait Demeter pour la mousse d’un cappuccino?

On peut très bien le faire mousser. Il faut seulement se rappeler que le lait Demeter, naturel et non standardisé, est soumis à des variations saisonnières qui peuvent influencer la stabilité de la mousse. Comment les vaches sont-elles nourries dans les fermes Demeter?

Les vaches reçoivent un fourrage biologique. L’herbe et le foin proviennent à 80 % minimum de la même exploitation.

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Pour passer du bio au label Demeter, Bendicht Glauser et Claudia Schneider n’ont pas dû changer beaucoup de choses, car ils pratiquaient déjà une économie circulaire systématique.
«Pour établir un lien de confiance avec les veaux, nous parlons et nous jouons beaucoup avec eux»
Claudia Schneider

FiBL

DEPUIS 30 ANS, COOP ET L’INSTITUT DE RECHERCHE DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE (FIBL) ŒUVRENT POUR PLUS DE BIO EN SUISSE.

36 RECHERCHE

Le bio ne cesse de progresser. L’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) mène à bien de nombreux projets; ce faisant, il s’appuie sur les compétences de son personnel et non pas sur la chimie. Le Fonds Coop pour le développement durable soutient plusieurs de ces projets de recherche.

L’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) se consacre à 100 % au bio. Sis à Frick, en Argovie, il participe au développement technique et scientifique de l’agriculture bio depuis 1973 et fête son 50e anniversaire. Alors qu’il n’était à l’origine qu’une petite institution de recherche, il est aujourd’hui devenu un institut renommé à l’échelle internationale et représenté dans six pays. «Grâce à nos activités de conseil, nos cours et notre communication sur divers canaux, les découvertes scientifiques parviennent directement aux exploitations agricoles», indique Knut Schmidtke, président du comité de direction du FiBL. Et grâce aux échanges avec les agricultrices et agriculteurs, l’institut peut, à son tour, tirer profit de la pratique pour la recherche: «Cette étroite collaboration distingue le FiBL et nous rend fiers.» Jour après jour, l’institut travaille au développement de l’agriculture bio. Car Knut Schmidtke tient à ce que les futures générations puissent elles aussi compter sur des sols fertiles, de l’eau propre et des aliments sans résidus de pesticides.

Encore plus de bio suisse

Le FiBL et Coop travaillent main dans la main depuis 1993. Entre-temps, quelque 60 projets ont vu le jour, dont certains sont présentés ci-après. Année après année, la demande en aliments bio augmente. «Le FiBL, mais aussi Coop et sa ligne Naturaplan, ont fortement contribué au succès du bio en Suisse», se réjouit le président du comité de direction.

À l’avenir, Coop souhaite recourir à encore plus de matières premières suisses. En effet, les consommatrices et consommateurs accordent de plus en plus d’importance aux aliments végétariens ou véganes, à la durabilité et à la suissitude. Par exemple, les falafels et le hummus préparés à partir de pois chiches

 37
Photo: Keystone Texte: Mark Baer

jusqu’à maintenant importés sont des produits très populaires. Or, la culture de ces légumineuses dans notre pays s’avère encore très risquée en raison du climat et de l’absence de variétés adaptées, ce qui se répercute sur les prix. Cela fait donc longtemps que l’institut cherche des alternatives riches en protéines. «Au lieu des pois chiches, nous avons planté diverses sortes de pois riches en protéines, tout à fait adaptées à la transformation alimentaire», explique Marina Wendling, chercheuse au FiBL. Ces plantes supportent mieux le climat helvétique et ont déjà été cultivées chez nous pour le fourrage.

Des pommes de terre suisses plus résistantes

La disponibilité des pommes de terre bio varie elle aussi d’année en année. Le mildiou détruit régulièrement des récoltes entières. «Grâce à de meilleures sortes, nous souhaitons obtenir un meilleur approvisionnement du marché», déclare Tobias Gelencsér, conseiller en agriculture au FiBL. Après quelques recherches, l’institut conseille deux types de pommes de terre plus résistants. «Cette année, les sortes Simonetta et Emanuelle seront très

Aujourd’hui: le laboratoire de parasitologie du FiBL est le lieu de nombreuses recherches et analyses, par exemple sur des échantillons fécaux de diverses espèces d’animaux de rente.

présentes dans les champs suisses», explique l’Argovien de 31 ans. Toutes deux fermes à la cuisson, elles sont disponibles comme produit bio Coop Naturaplan.

À l’avenir, l’agriculture biologique devrait elle aussi recourir à moins de cuivre pour combattre le mildiou. Le scientifique espère bientôt «proposer des pommes de terre saines, goûteuses et produites avec soin, dans le respect de l’environnement, et non pas grâce à la chimie.»

Davantage de sucre bio suisse

Un autre projet du FiBL mené en collaboration avec Bio Suisse et soutenu par le Fonds Coop pour le développement durable devrait permettre à Coop de proposer bientôt dans ses rayons davantage de sucre bio suisse. La superficie des cultures de betteraves sucrières bio est ainsi passée à 200 hectares au cours de l’année dernière dans le cadre de ce projet. N’étant pas encore disponible à large échelle, le sucre ainsi produit n’entre dans la fabrication que de certains produits bio, tels que les yogourts Naturaplan. Pour couvrir les besoins actuels, 1000 à 1500 hectares seraient cependant nécessaires. Stephanie Schaz, chercheuse au FiBL, indique que pour de nombreux pro-

ducteurs et productrices, la culture des betteraves est très exigeante au début. La lutte contre les maladies, mauvaises herbes et plantes nocives demande de longues heures de travail, sous peine de voir les cultures menacées. Pour cette raison, le FiBL continue ses recherches avec des agricultrices et agriculteurs. «Je vise une optimisation de la technique agricole axée vers les solutions pour que les agricultrices et agriculteurs qui le souhaitent puissent plus facilement cultiver des betteraves sucrières bio», déclare la scientifique. L’objectif est de développer la surface de culture en Suisse à 600 hectares d’ici à 2026.

Grâce aux recherches du FiBL, ces produits Naturaplan sont disponibles chez Coop.

38 RECHERCHE
Demain: l’offre en matière de sucre bio produit en Suisse doit croître. La surface de culture dédiée aux betteraves sucrières bio est déjà passée à 200 hectares.

5 QUESTIONS À

Responsable développement durable et politique économique de Coop

Cela fait 30 ans que Coop et le FiBL collaborent. Quel projet vous a vraiment marquée? Celui en faveur de la culture du coton bio en Inde. Grâce à l’implémentation d’un système de gestion de l’eau ou au développement de semences bio, nous offrons des perspectives à long terme aux petits paysans locaux. Et notre clientèle Naturaline profite de coton bio répondant aux normes les plus élevées.

Quelle est l’importance du FiBL pour Coop?

À l’étranger aussi

L’Institut de recherche de l’agriculture biologique est actif à l’échelle internationale. Ainsi, il tente actuellement de maîtriser la propagation massive de la maladie du dragon jaune. Également connue sous le nom de verdissement des agrumes, elle mène à la mort de nombreux agrumes. Un projet du FiBL permet d’en ralentir partiellement la propagation. Salvador Garibay, agronome au FiBL, précise que la biodiversité dans les plantations d’agrumes joue un rôle non négligeable: «Depuis 2014, nous menons des recherches sur le terrain au Mexique, financées par Coop.» Le jus d’orange bio produit dans le cadre de ce projet se retrouve dans les étals sous le label Naturaplan.

Grâce à une autre initiative du FiBL, l’huile de palme bio Naturaplan et les noix de coco bio en provenance de Côte d’Ivoire sont aujourd’hui produites de manière bien plus durable et équitable. Plus de 100 productrices et producteurs de noix de coco et un peu moins de 150 cultivatrices et cultivateurs d’huile de palme dans ce pays d’Afrique de l’Ouest ont d’ores et déjà été formés en vue d’appliquer les strictes normes du label Bio Suisse. Paul van den Berge, coresponsable de ce projet au FiBL, précise que l’huile de palme bio est déjà utilisée dans tous les produits non bio des marques Coop. «Seule de l’huile de coco

Bio Suisse et certifiée fairtrade entre désormais dans la composition du chocolat, une décision très courageuse», se réjouit le septuagénaire.

Actuellement, 20 projets du FiBL sont en cours en Suisse et à l’étranger; depuis 2003, Coop y a participé à hauteur d’un million de francs par an. Ainsi, jusqu’à maintenant, plus 23 millions de francs ont été investis dans plus de 60 projets de l’institut.

LE FONDS COOP POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Depuis 2003, le Fonds Coop pour le développement durable vise à promouvoir la durabilité chez Coop, mais aussi au-delà. Jusqu’à présent, environ 290 millions de francs ont été investis dans plus de 300 projets de recherche et de sensibilisation. Ainsi, Coop soutient chaque année à hauteur d’au moins 16 millions de francs des projets de développement durable qui profitent à sa clientèle.

Elle est très élevée. Ensemble, grâce à notre esprit pionnier et à notre ténacité, nous avons fait sortir les aliments biologiques de l’ombre et les rendons accessibles à toutes et tous avec Naturaplan.

Quelles sont les plus grandes réussites du FiBL?

L’institut parvient à mener des recherches et un développement de haut vol dans l’agriculture biologique. Et ce, sans perdre le lien avec la pratique. Cela profite à l’environnement, l’agriculture et l’industrie alimentaire, et donc à l’ensemble de la société.

Que souhaitez-vous encore réaliser avec le FiBL?

Le bio est très populaire. C’est pourquoi nous tenons à poursuivre sur notre voie commune et à développer les produits bio Naturaplan.

Que souhaitez-vous au FiBL pour l’avenir?

Beaucoup de dynamisme dans la recherche et dans la mise en œuvre de celle-ci. J’espère que nous pourrons réaliser ensemble de nombreux autres projets en faveur de l’environnement et de notre clientèle.

39 Photos: Keystone, Coop
Un exemple parmi tant d’autres: sélection préliminaire du lupin blanc pour la résistance à l’anthracnose (une maladie des plantes) dans une serre du FiBL.

L’ÉLIXIR D’UN MODE DE VIE SAIN

Un concentré de nature en bouteille

Le plein de fraîcheur et de nutriments, comme de l’arbre à la bouche: tel est le principe des jus pressés à froid de Mono. Sandro Gassmann, fondateur de l’entreprise de boissons, produit maintenant deux jus bio Naturaplan pour Coop dans sa manufacture innovante de Winterthour.

40 JUS BIO
Texte: Mirjam Oertli Photos: Gian Marco Castelberg
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Son professeur de gestion d’entreprise lui avait toujours déconseillé deux choses: entrer dans une compagnie aérienne ou se lancer sur le marché des boissons. Sandro Gassmann ne peut s’empêcher de rire. Il a effectivement évité les compagnies aériennes. Les boissons, ou plus précisément les jus, sont en revanche devenus sa passion. Coiffé d’une casquette de baseball et vêtu d’une veste polaire ainsi que d’un pantalon de travail, il se tient près des rampes de chargement de son site de production à Winterthour. C’est ici qu’il produit ses jus, shots et smoothies.

Pour le Zurichois de 37 ans, il est important d’offrir dans les petites bouteilles pratiques un produit le plus naturel possible. Il tient donc à préserver au maximum la teneur en nutriments des ingrédients des jus: «Comme si on les cueillait de l’arbre pour les mettre dans la bouche.» Bien sûr, on peut tout aussi bien manger directement un fruit. Cependant, «les jus composent un bouquet de saveurs qu’un fruit ne peut jamais offrir à lui seul.» Dès les abords des rampes de chargement, des effluves d’orange flottent dans l’air. Un caisson rempli de déchets de fruits est prêt pour le ramassage. Des déchets destinés à la production de biogaz, nous précise Sandro Gassmann. Deux étages plus haut, l’odeur aromatique aigre-douce gagne en intensité. Une énorme caisse pleine d’oranges se trouve dans le couloir. «La dernière livraison», explique le producteur de jus. Il troque sa casquette contre un bonnet de laine arborant le logo Mono, sa marque. Ensuite, il saisit l’un des fruits, le comprime et en hume le parfum. Son verdict: «Excellente qualité.»

Il contrôlait autrefois lui-même chaque livraison. «Aujourd’hui, je suis entouré de personnes compétentes.» Parallèlement aux jus, shots et smoothies de sa propre marque, il produit également en exclusivité deux «Juices» pour Coop. Depuis le début de l’année, deux jus bio Naturaplan provenant de la «Manufaktur Gassmann GmbH» sont en effet disponibles dans les rayons

réfrigérés de Coop: le Naturaplan Bio Immunity Juice, à base d’oranges, de mangues, de carottes et de cannelle, ainsi que le Naturaplan Bio Impulse Juice, aux betteraves, pommes et gingembre. Des «explosions de saveurs», résume Sandro Gassmann en riant. «Je les adore, car je prépare moi-même le mélange et ils sont donc parfaitement à mon goût.»

Le producteur utilise autant que possible des ingrédients venus de Suisse. Dans le cas des oranges, les choses se compliquent. Il nous montre la caisse. «Cellesci viennent d’Espagne.» Il importe également les mangues, le gingembre tout comme la cannelle. Les betteraves, pommes et carottes, qui entrent également dans la composition des jus bio Naturaplan, sont en revanche livrées par des paysans suisses. Le producteur privilégie ici les fruits et légumes de rebut. Il nous montre quelques carottes de forme amusante et des betteraves de taille XXL. «Elles ne trouveraient pas preneur en magasin.»

En outre, tous les ingrédients des jus bio Naturaplan doivent être conformes aux

directives de Bio Suisse. «Nous atteignons ainsi une qualité exceptionnelle.» Une qualité bio également perceptible au goût. «Quand j’ai bu pour la première fois le jus d’une carotte bio portant le label Bourgeon, son intensité aromatique et sa douceur m’ont surpris.»

Dans la pièce voisine, des oranges ballottent dans une machine les transportant vers le haut, en rangées de trois et de quatre, puis s’écrasent dans un pressoir. La machine située juste à côté, mais actuellement à l’arrêt, sert à laver, hacher puis presser les pommes, les betteraves et les carottes. Ainsi, les différents ingrédients sont pressés à froid et leurs jus, recueillis dans des cuves séparées. Le mélange et le remplissage ont lieu le même jour.

Pour pouvoir assurer la conservation de ses jus sans altération de qualité, Sandro Gassmann mise sur le procédé innovant «HPP». «HPP», c’est-à-dire «High Pressure Preservation», est un procédé de conservation sans chaleur. «Les jus gardent ainsi la qualité des aliments crus.» Les bouteilles sont placées dans les cylindres d’une instal-

42 JUS BIO
Le singe, mascotte et animal éponyme de la manufacture de boissons Mono.

«Ce serait quand même dommage de les jeter», affirme le fondateur de Mono, Sandro Gassmann. Dans ses jus, il offre une seconde vie à des fruits et légumes de rebut, tels que des carottes de forme amusante ou des betteraves trop grandes.

«Nous offrons la même saveur qu’un jus frais»

lation externe, remplis d’eau, puis exposées à une pression de 6000 bars. «Les propriétés gustatives et sensorielles, tout comme le goût du jus fraîchement pressé sont préservés, et les produits se conservent plusieurs semaines.» En comparaison avec la pasteurisation par chaleur, le HPP réduit nettement la perte de nutriments.

Frais, produits en douceur et sans additifs: c’est en ces termes que Sandro Gassmann décrit ses jus. Bref, de l’arbre à la bouche, à l’instar des singes dont la vision lui a inspiré l’idée des jus lors d’un voyage en Amérique latine. Cette «luz de mono», la sagesse des singes, il l’évoque également sur son site web. L’histoire est belle. «Il s’agit d’une histoire vraie. J’étais impressionné

FRUITÉS ET RICHES EN NUTRIMENTS

Ces jus innovants ont trouvé place depuis peu dans les rayons réfrigérés de Coop: le Naturaplan Bio Immunity Juice renforce le système immunitaire grâce à une dose élevée de vitamine A. Le Naturaplan Bio Impulse Juice contient quant à lui du potassium, qui contribue au bon fonctionnement des muscles et du système nerveux. Les deux jus portent le label Bourgeon de Bio Suisse et se composent de fruits, légumes et épices frais. Leur parfum raffiné mangue-cannelle ou betterave-gingembre fait la joie des papilles.

la start-up a cédé la place à une entreprise imposante. «Nous nous sommes développés. Mais nous avons connu une croissance organique.»

de voir comment les singes vivent en harmonie avec la nature et mangent instinctivement ce dont ils ont envie.» Cela devrait aussi être possible plus facilement pour l’humain, se dit alors Sandro Gassmann. Il se met au travail dès 2015 dans sa cuisine, à Zurich, pour préparer un shot au gingembre. Il abandonne ses études d’économie et utilise l’argent hérité de sa grand-mère pour acheter son premier pressoir. Il livre alors lui-même à vélo ses premiers shots à des clients dans les bureaux environnants.

Mais aujourd’hui, la mise en œuvre du principe «de l’arbre à la bouche» n’est plus aussi rudimentaire. Il suffit de regarder les presses, les cuves gigantesques et l’installation de remplissage pour constater que

Le nombre de recettes produites? Disons entre 20 et 30. Aujourd’hui encore, sa plus grande passion reste la mise au point de nouvelles recettes. «Je suis peut-être aussi un peu obsessionnel», nous confie Sandro Gassmann en riant. Sa riche expérience lui permet désormais de déterminer les ingrédients et quantités nécessaires pour parvenir approximativement à un bon équilibre entre douceur et acidité. «Il y a ce moment où l’eau me vient à la bouche.» C’est précisément cette «explosion de saveurs», également offerte par les jus bio Naturaplan, qu’il s’efforce toujours d’obtenir. Et ce, même si la production en parallèle d’un tel nombre de mélanges implique un véritable casse-tête logistique et une gestion très lourde – «je m’y prendrais autrement si j’accordais la priorité au profit». Mais dans ce cas, il est aussi probable qu’il aurait suivi les conseils de son professeur de gestion d’entreprise.

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LA FOOD SCOUT SIMONE JONES

«En premier lieu, un produit doit tout simplement avoir bon goût»

L’idée des nouveaux jus bio Naturaplan vient de l’équipe de Simone Jones. La responsable Food

Solutions de Betty Bossi raconte comment elle scrute les tendances alimentaires, nous décrit le parcours d’une idée jusqu’aux rayons et indique les exigences gustatives auxquelles sont soumis les produits bio Naturaplan.

Madame Jones, qu’est-ce qui vous plait particulièrement dans les nouveaux jus Naturaplan?

J’apprécie surtout le Naturaplan Bio Impulse Juice.

J’aime le mariage de la saveur terreuse et douce des betteraves avec le piquant du gingembre. Mais je trouve aussi très bon le mélange mangue-cannelle du Naturaplan Bio Immunity Juice.

Les nouveaux jus sont une idée de votre équipe. Chaque année, vous créez avec Coop plusieurs centaines de produits. Où trouvez-vous l’inspiration?

Les food scouts comme nous ont toujours les yeux grands ouverts sur le monde. Nous essayons d’identifier les ten-

dances et les besoins culinaires, mais aussi d’y répondre. Nous nous rendons pour cela dans les hauts lieux de la gastronomie, examinons les rayons des supermarchés à l’étranger, lisons des livres de cuisine ou explorons de nouvelles pistes sur Internet, en nous laissant tout simplement inspirer par des ingrédients et des mélanges.

Quels sont les tendances ou besoins à l’origine de l’idée des jus?

Beaucoup de gens privilégient aujourd’hui les aliments adaptés à un mode

de vie sain. De plus, les denrées alimentaires suscitent fréquemment des associations d’idées. Le miel mélangé à du lait est censé favoriser un bon sommeil et l’infusion au gingembre est réputée pour la chaleur qu’elle dégage dans le corps. Les jus combinent ces différents aspects. Ils ne sont pas seulement désaltérants. Ils contribuent à un mode de vie équilibré et nous permettent de prendre soin de notre santé. C’est la nature qui leur donne leur saveur, tout comme les nutriments qu’ils contiennent.

De l’idée à la commercialisation, quelles sont les étapes du développement d’un produit?

Lorsque l’idée est bien accueillie par le responsable Coop, comme dans le cas des jus bio Naturaplan, elle trouve souvent d’elle-même le chemin du succès. Nous commençons par définir un profil d’exigences pour le produit prévu. Celui-ci contient la liste exacte des ingrédients, comme une recette «Betty Bossi». Dans le cas des jus, nous avons d’abord recherché avec les spécialistes en nutrition de Coop des ali-

44 INTERVIEW
Interview: Mirjam Oertli Photos: Gian Marco Castelberg

ments offrant une forte concentration de nutriments. D’où le choix des betteraves pour le Naturaplan Bio Impulse Juice, par exemple.

Cela requiert sans doute une bonne dose d’imagination?

Nous avons tous un bagage culinaire. Ceci nous permet d’imaginer facilement la manière dont les aliments s’accordent. Lorsque nous avons des doutes, nous expérimentons avec des prototypes. Nous achevons ensuite le profil. Pour finir, Coop se charge de rechercher un producteur.

NOUVEAUTÉS NATURAPLAN

Parmi les quelque 800 produits lancés chaque année par Coop, plus de 100 sont généralement destinés à Naturaplan. Ainsi, la clientèle Coop bénéficie également de nombreuses nouveautés bio Naturaplan en cette année anniversaire: les jus et les deux glaces «Birthday Cake» et «Exotic» sont rejoints dans les rayons par les merguez et le camembert à griller, qui sonnent le début de la saison des barbecues. Autres nouveaux produits proposés sous le label Naturaplan: l’houmous au pesto, le sirop d’orange sanguine et le thé à la menthe suisse, pour ne citer que quelques exemples.

Vient ensuite le grand moment de la dégustation… Oui. La dégustation a lieu dans nos cuisines avec les responsables Coop, auxquels se joignent parfois les producteurs. Nous veillons alors à servir le produit dans des conditions les plus proches possible de la réalité. Si un produit sera très probablement consommé froid, nous faisons donc de même. Nous échangeons nos avis et faisons des suggestions d’adaptation des recettes.

Comment mesurer les sensations gustatives, qui sont au

demeurant

subjectives?

Une dégustation n’est pas une science exacte. Mais notre formation nous a appris à être aussi objectifs que possible. Nous essayons aussi de déterminer les acheteurs potentiels d’un produit, ce qu’ils consomment déjà et les conclusions que l’on peut en tirer. Si un produit contient par exemple du gingembre, nous essayons d’évaluer les limites du groupe cible en termes de piquant. Notre expertise culinaire nous permet de juger si un goût séduira ou choquera le palais des consommateurs cibles.

Y a-t-il parfois des désaccords lors des dégustations?

Nous dégustons 10 000 à 15 000 produits par an. Environ 800 nouveaux produits que nous développons avec Coop se font une place dans les rayons chaque année. Les délais de prise de décision pendant cette procédure sont définis au jour près. Nous avons aussi des conditions cadres claires pour nous guider dans notre travail. Les désaccords sont extrêmement rares.

Revenons aux deux nouveaux jus: en tant que produits bio Naturaplan, ils sont conformes aux directives strictes concernant les produits biologiques. Y a-t-il des différences entre les exigences gustatives s’appliquant aux produits bio Naturaplan et celles s’appliquant aux produits sans label bio? Non. En premier lieu, un produit doit tout simplement avoir bon goût. Mais une saveur se décline parfois automatiquement en différentes variantes. Prenons l’exemple des yogourts à la cerise: ceux de Naturaplan ont le goût des fruits connus en Suisse. En revanche, la variante non bio a le plus souvent le goût des cerises Amarena. Cela fait une très grande différence. Toutefois, il n’y a ni juste ni faux. Ils ont bon goût tous les deux à leur manière.

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TOURTE AUX NOIX VÉRITABLEMENT ARTISANALE

La tourte aux noix bio Naturaplan est faite main, une qualité qui se sent à chaque bouchée. Elle est issue d’une boulangerie de Sedrun, dans les Grisons. Pour la confectionner, le boulanger Reto Schmid n’utilise que les meilleurs ingrédients. La garniture au caramel est préparée à partir de sucre fondu auquel sont ajoutés de la crème bouillante, puis du miel d’abeilles et des noix hachées. La pâte brisée, elle, est fabriquée avec du délicieux beurre de montagne certifié. Une gourmandise véritablement artisanale. Et véritablement savoureuse. Reto Schmid ne doit pas au hasard son surnom de «magicien du goût de Sedrun». Quant à la recette de la tourte aux noix, il l’a imaginée spécialement pour Coop.

BIO SUR TOUTE LA LIGNE

C’est l’une des caractéristiques principales de Naturaplan: les établissements ne reçoivent le Bourgeon qu’à condition d’avoir un fonctionnement entièrement biologique, de l’élevage des animaux jusqu’aux cultures (principe de globalité). Cette exigence s’applique aussi aux exploitations étrangères qui fabriquent des produits Naturaplan.

VIANDE DE BŒUF BIO DEMETER

Parce que le bien-être animal est important

Le bien-être animal est au cœur des préoccupations des paysannes et paysans Demeter. Un avantage que la clientèle apprécie tout particulièrement lorsqu’elle achète l’un des six paquets de viande de bœuf bio Demeter proposés par Naturaplan. Les bœufs paissent tranquillement dans des pâturages verdoyants et portent fièrement leurs cornes. L’intégrité physique et la santé des animaux sont des critères essentiels au sein des exploitations Demeter. D’ailleurs, certaines vont même un peu plus loin et accompagnent les bêtes jusqu’à la fin dans le cadre de l’abattage à la ferme, afin de leur éviter un transport à l’abattoir stressant et source d’anxiété. Cette méthode d’abattage dans l’environnement familier de l’exploitation d’origine des animaux est certifiée par la Protection Suisse des Animaux (PSA). La viande Demeter chez Coop Naturaplan répond en outre aux directives rigoureuses de Bio Suisse. Pour déguster l’un des six paquets de viande de bœuf Demeter de Coop Naturaplan, il suffit de les commander très facilement sur coop.ch.

BIÈRE POUR LE BIEN DES MONTAGNES

Boire de la bière tout en soutenant l’agriculture dans les montagnes grisonnes? Nous sommes pour! La coopérative Gran Alpin cultive du seigle bio et de l’orge bio qui se nourrissent de la force et de l’énergie du soleil dans cette région montagneuse. C’est la brasserie Locher, sise en Appenzell, qui brasse la bière exclusivement avec de l’eau de source appenzelloise. Avec son perlage fin, cette bière se décline en version Amber, Lager et Senza (c’est-à-dire sans alcool). Gran Alpin incarne des produits alimentaires sains et authentiques issus de l’agriculture de montagne grisonne. Le respect de pratiques écologiques et durables va bien évidemment de soi.

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YOGOURT SANS SUCRE AJOUTÉ

Saviez-vous que Coop est le premier détaillant à avoir créé un yogourt aux fruits sans aucun ajout de sucre (cristallisé)?

Habituellement, la teneur en sucre ajouté est d’environ 8%. Ce yogourt bio Naturaplan doit sa sucrosité parfaite à la seule présence de lait et à sa teneur en fruits, deux fois plus élevée que celle d’un yogourt traditionnel. Idéal pour une alimentation saine, pauvre en sucre et sans lactose. Le produit se décline en de nombreux parfums: mangue-passion, fraise-vanille, cerise, abricot (en édition limitée). Le yogourt grec existe en version figue-noix, vanille et coco. Il y en a donc pour tous les goûts.

EMBALLAGE LE MOINS POSSIBLE

Coop passe progressivement à des alternatives d’emballage durables. La réduction du recours au plastique est un enjeu de taille. Cette transition implique néanmoins un vaste processus. L’alternative doit en effet être plus écologique que l’emballage précédent. Plusieurs solutions ont d’ores et déjà été introduites avec succès, à l’image des filets en cellulose et des cartons fabriqués en papier à base d’herbe. Les «ElastiTags» quant à eux, des bandes élastiques avec étiquette, permettent de réduire les emballages des fruits et légumes. Dans toute la Suisse, les restaurants Coop et les Take It utilisent de la vaisselle réutilisable. Toutes ces mesures devraient permettre de réduire l’utilisation de plastique d’au moins 20 % d’ici 2026.

47 Photos: Heiner H.
Content House,
Schmitt/Coop
Shutterstock, Karl-Heinz Hug

5 QUESTIONS À

À partir de quand mon jardin est-il bio?

Dans un jardin bio, on n’utilise aucun produit phytosanitaire ni herbicide de synthèse. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il faille renoncer à tous les pesticides.

Terreau bio, semences bio, engrais bio... qu’est-ce qui est le plus durable?

Le plus durable, c’est de renoncer complètement aux produits du commerce. Mais ce n’est guère réalisable. Une analyse du sol permettra de déterminer sa teneur en nutriments. Si vous produisez un bon compost, vous n’aurez besoin que de terreau pour semis, ou presque.

Quelles sont les trois plantes avec lesquelles je peux obtenir un maximum de biodiversité?

La centaurée scabieuse, le fenouil commun et des orties dans un pot: trois plantes que les insectes utilisent activement.

Que pensez-vous des hôtels à insectes?

Les nichoirs pour insectes ne constituent qu’une pièce du puzzle. Sans source de nourriture telle que des fleurs, des pucerons ou des araignées, leur utilité reste limitée. On peut en revanche répartir des fagots de petits tubes, des bois percés et des briques d’argile un peu partout dans le jardin.

Quelle est la plus grosse erreur en matière de jardinage bio?

On associe souvent le jardinage bio à une harmonie parfaite. C’est loin d’être le cas. Les souris, les pucerons et les chenilles peuvent être très gênants. Il faut donc mettre au point un subtil mélange de laisser-faire et d’interventionnisme dénué de sentiments.

Tout est une question de semences

Qui ne rêve pas de consommer des légumes bio de sa propre production? Voici quelques conseils pour faire pousser un potager sur le balcon ou dans le jardin avec les semences bio Naturaplan.

Texte: Manuela Enggist

Les semences sont un véritable miracle de la nature. Elles contiennent la signature de la plante, ses prédispositions en matière de floraison, son parfum et ses futurs fruits. Elles sont par ailleurs sensibles aux facteurs environnementaux tels que le froid, la chaleur, la lumière et l’altitude. Le choix des semences détermine donc dans quelle mesure la plante produira plus tard des fruits, et de quelle qualité. «Les semences bio vendues en Suisse ont souvent été produites en Suisse, ou au moins en Europe centrale», affirme Urs Streuli. Il est conseil-

ler en jardins chez Bioterra, la plus grande association consacrée aux jardins bio et naturels de Suisse. «Cela signifie que les semences ont été portées à maturité dans des conditions similaires à celles de nos jardins locaux.» Dans la production de semences bio, les plantes mères doivent par ailleurs être capables de se développer avec peu de nutriments et de se défendre contre les facteurs environnementaux, les nuisibles et les maladies. On estime aujourd’hui que ces conditions sont intrinsèques aux semences. «Autre avantage des semences bio: leur méthode de production respectueuse de la nature et la préservation des variétés traditionnelles. Acheter et planter des semences bio comme celles de Naturaplan, c’est donc faire un geste en faveur de la protection des ressources.»

Avant de semer ou de planter, il faut d’abord bien choisir son emplacement. Des expositions extrêmes (pas assez de lumière, températures trop élevées, trop de vent) nuisent à la croissance des plantes et les stresse, ce qui se transforme souvent en

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Urs Streuli Conseiller en jardins chez Bioterra

maladie. «Le premier critère essentiel pour toutes les plantes de jardin ou de balcon annuelles, c’est un bon ensoleillement», confie Urs Streuli. Notamment le matin. L’après-midi et le soir, mieux vaut prévoir un peu d’ombre en été.

Sur le balcon, vous pouvez choisir votre terre. Optez de préférence pour un terreau bio contenant de la terre végétale et du sable. Dans le jardin en revanche, il faut faire avec le sol disponible. L’idéal est qu’il soit composé à parts égales de sable et d’argile, et qu’il soit donc légèrement glaiseux.

PLANTES ET TERREAU SANS TOURBE

Avec leur potager (sur un balcon ou dans un jardin), les particuliers ont de nombreux moyens d’œuvrer à la préservation des insectes. La culture des tomates cerises est l’une des plus répandues et des plus appréciées. «Malheureusement, elles ne contribuent pas beaucoup au développement de la biodiversité. Les tomates fleurissent, mais elles se pollinisent ellesmêmes à l’intérieur des fleurs.» Il existe cependant d’autres possibilités de prendre soin des insectes avec des fleurs. Certains légumes par exemple produisent des fleurs qui contiennent du nectar et du pollen, à l’image des cucurbitacées comme les cornichons, les courgettes et les courges, des légumineuses comme les haricots et les pois ou encore des solanacées comme les poivrons et les aubergines. «Les insectes pollinisateurs convoitent également de nombreuses fleurs annuelles d’été comme les œillets, les sauges et les soucis.» Elles sentent qui plus est merveilleusement bon et apportent une magnifique touche de couleur dans tout potager.

Place au jardinage respectueux de l’environnement: chez Coop et Jumbo, tous les plants bio en pots sont sans tourbe, que ce soit les tomates, les poivrons et les cornichons ou encore les herbes fraîches. L’offre comprend en tout 50 variétés de jeunes plants de légumes en qualité Naturaplan Bio et ProSpecieRara. C’est le plus grand assortiment de Suisse. Depuis 2019 déjà, Coop renonce complètement à la tourbe dans l’intégralité de son offre de terreaux et propose le plus grand choix de terreaux certifiés FiBL pour l’agriculture biologique. Toutes les semences bio et tous les plants bio Naturaplan portent le label de Bio Suisse. Les plantes sont cultivées dans des jardineries certifiées Bio Suisse.

Avis aux passionnés de jardinage: optez pour des plants et semences bio pour jardins et jardinières.

www.jumbo.ch

49 Photos: Désirée Good/13Photo, Getty Images, Coop

Acheter zéro déchet

Des conseils verts pour le quotidien

Il est possible d’éviter les déchets en emportant son propre sac en tissu. Vous trouverez chez Coop des fruits, des légumes et des œufs sans emballage. Le fromage et la viande peuvent être remplis au comptoir dans le récipient que vous avez apporté. Coop dispose de stations de remplissage pour une quarantaine de denrées alimentaires dans plusieurs supermarchés de Suisse.

Prendre son vélo

Acheter durablement commence dès le trajet. Si vous ne devez pas faire les courses de la semaine pour une grande famille, laissez la voiture au garage. À pied ou à vélo, vous économisez des émissions de CO 2 tout en faisant du bien à votre santé. Ceux qui préfèrent se déplacer en voiture devraient essayer, dans la mesure du possible, de combiner leurs achats avec le trajet vers ou de leur lieu de travail.

Choisir des produits bio, régionaux et de saison

Au lieu d’acheter des tomates et des poivrons en hiver, essayez si possible de choisir des produits biologiques et de saison provenant de Suisse. Les produits ont ainsi des trajets courts. Par ailleurs, les produits bio Naturaplan ne peuvent pas être acheminés par avion. Un conseil: un calendrier des saisons (coop.ch/ saisonkalender) aide à acheter en connaissance de cause. Vous y découvriez quels fruits et légumes sont de saison pendant quel mois.

Bien stocker les produits dans le réfrigérateur et éviter le gaspillage

Haut de la porte du réfrigérateur, +10/+8°C: beurre, œufs, mayonnaise, moutarde, confitures (produits qui ne nécessitent qu’un léger refroidissement)

Bas de la porte du réfrigérateur, +10°C: boissons, lait et huiles spéciales

Compartiment à légumes, entre +8 et +13°C: fruits, légumes, salade (en présence de deux tiroirs, séparer les fruits des légumes)

Au-dessus du compartiment à légumes, +2°C: poisson, viande, volaille et fruits de mer

Compartiment du milieu, +5°C: plats préparés, produits de boulangerie, fromage, charcuterie et toutes les denrées qui doivent être conservées au frais après ouverture

Compartiment supérieur, +8°C: produits laitiers, produits préparés frais

Acheter des produits bio

Acheter bio en vaut la peine! Miser sur les produits bio, c’est faire du bien à l’homme, aux animaux et à l’environnement: les pesticides chimiques de synthèse sont interdits, le sol et les eaux sont préservés, le bien-être des animaux est au centre des préoccupations et la biodiversité est encouragée.

IMPRESSUM Cette publication a été élaborée en collaboration avec Coop et paraît dans la Schweizer Illustrierte et L’illustré. Éditeur Ringier AG, Brühlstrasse 5, 4800 Zofingen Édition Ringier SA, Dufourstrasse 23, 8008 Zurich Tél. 044 259 62 62 Fax 044 259 66 65 E-mail brandstudio@ringier.ch Production Ringier Brand Studio (direction: Fabian Zürcher) Production Bettina Bono, Alice Massen Conception Dominique Signer Iconographie Ulli Glantz Commercialisation Ringier Advertising (Managing Director Thomas Passen) Tél. 058 269 20 00 E-mail digitalservice@ringier.ch Tarifs publicitaires et CGV www.ringier-advertising.ch Impression Swissprinters Zofingen

Annonce des participations importantes de Ringier SA au sens de l’art. 322 CP: Admeira AG, DeinDeal AG, Energy Broadcast AG, Energy Schweiz Holding AG, Energy Bern AG, Energy Zürich AG, Energy Basel AG, Grupa Ringier Axel Springer Polska AG, JobCloud AG, OneLog AG, Ringier Africa AG, Ringier Central and Eastern Europe AG, Ringier Axel Springer Schweiz AG, Ringier Digital Ventures AG, Ringier Print Holding AG, Ringier Sports AG, Ringier Sports Media Group AG, SMD Schweizer Mediendatenbank AGTicketcorner Holding AG, Ringier Innovation GmbH (Österreich), S.C. Ringier Romania S.R.L. (Roumanie), EJOBS GROUP S.R.L. (Roumanie), REALMEDIA NETWORK SA (Rumänien), Ringier Sports Media Single-Member I.K.E. (Grèce), Ringier Pacific Limited (Hong Kong), Homsters Asia Pte. Ltd. (Singapur), Ringier Vietnam Company Limited (Vietnam),

50 Illustrations: Shutterstock
Ringier Vietnam Classifieds Company Limited (Vietnam), IM Ringier Co., Ltd. (Myanmar), Ringier South Africa (Pty) Ltd (Afrique du Sud).

DES PAROLES AUX ACTES N° 111

AGIR,

C’EST RENDRE LE BIO LOGIQUE.

Véritable pionnière du bio, notre entreprise en est aujourd’hui le leader mondial avec quelque 5000 produits alimentaires bio, dont 3000 de la marque Naturaplan.

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