Rieunier Marine Portfolio 2016-2020

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Dakar, Sénégal / Ancienne route de Rufisque / 2018

PORTFOLIO RIEUNIER Marine 2016-2020


Marine Rieunier 31 05 95 50 Rue de la Lutte 95170 Deuil la Barre France

+33 6 84 89 41 32 mrieunier@yahoo.fr


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01 . Les bretelles de l’illu

2020 Scénographie, installation urbaine Proposition d’aménagement scénographique pour le Festival des Puces de l’Illu sous l’échangeur A3 à Bagnolet Projet élaboré en partenariat avec Aurélia Ducatillon et Marie André

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07 . Cuisine éphémère (mobile et collective)

2016 - BTS2 - Atelier de conception Micro-Architecture / Produit Participation au Concours Culture Acier 2016 : «Tout s’emboîte»

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08 . Onkalo 8/35

02 . Infiltration

2018 - 2019 Écrits, photocollages, photos Travail de prospection autour de la notion d’identité Enquête en sol Dakarois (Dakar)

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2016 - BTS2 - Atelier de conception Scénographie Rapport expérimental sur le traitement des déchets nucléaires Recherches sur la thématique d’Onkalo, la «cachette», site d’enfouissement des déchets nucléaires Partenariat avec La Scène Nationale de l’Apostrophe, Pontoise (Val d’Oise, 95) Spectacle «Jamais assez» Thierry Grapotte : scénographe Fabrice Lambert : chorégraphe

03 . Emprunts identitaires

2018 - 2019 Écrits, son Expérimentaions et jeux d’identités

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04 . RETOUR / FIN

2019 Écrits, performance, installation Biennale Internationale Design St Étienne Édition 2019 «ME / YOU / NOUS : Créons un terrain d’entente» Présentés les 26 et 27 mars 2019 ainsi que les 13 et 21 avril 2019

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05 . Fin de Marché (l’espace d’un instant)

2016 - DSAA1 - Atelier de conception Micro-architecture / Produit Proposition de garde-manger pour l’association BUG sur la Place des Lices (Rennes) Projet élaboré en partenariat avec Anne-Sophie Hastings et Alexandra Morlet 24/35

06 . Nouveau souffle 2016 - DSAA1 - Atelier de conception Architecture d’intérieur Proposition d’aménagement pour le nouvel espace d’acceuil-visiteurs du Musée des Beaux-Arts de Rennes

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09 . Pratique plastique

2017 - BTS2 Mise en espace de la musique


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LES BRETELLES DE L’ILLU

2020 Scénographie, installation urbaine Échangeur A3 - Bagnolet Projet élaboré en partenariat avec Aurélia Ducatillon et Marie André

PASSERELLES

ECHANGEUR BOUCLE

METRO / RUE

La Fonderie de l’image cherche à promouvoir son festival des «Puces de l’illu» dans un format «Hors Les Murs». CAMPUS FONDERIE

Celui-ci se déroule le temps d’un week-end sur trois sites différents : le campus de l’école, un interstice désigné sous l’échangeur A3 de Bagnolet (à côté de l’entrée du centre commercial Bel Est) et dans une zone d’entrée de parking en retrait, inaccessible pour les piétons (boucle).


Ateliers : sérigraphie, reliure, tatouage d’un jour. Les festivaliers deviennent acteurs

Campus de l’école : les étudiants sont invités à dessiner une fresque sur la vitrine de leur école, premier contact avec les passants curieux. Échangeur A3 : chaque exposant du festival réalise une affiche qui sera ensuite suspendue sous le tablier de l’échangeur. Ensemble, elles font signal. Sous ces rubans et kakemonos s’organisent des

activités ludiques (ateliers de sérigraphie, reliure et tatouage d’un jour). On y trouve aussi une zone de restauration accompagnée de son food truck, un point médiation et un espace dédié à des manifestations musicales. Zone inacessible (boucle) : utilisée de nuit pour de la projection de vidéo-mapping.

Animations nocturnes, festivités, mise en lumière des affiches et rubans

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Les affiches en kakemonos et rubans sont réalisées en impression sérigraphie sur des toiles de chanvre. Elles sont détachées à la fin de l’évènement puis découpées et réutilisées sous la forme de totes bag.

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Photocollage tiré du mémoire iconigraphique «Moins cher que gratuit», 2019


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INFILTRATION 2018 - 2019 Écrits, photocollages, photos

D’une série de photos et d’un voyage est né un récit. Récit que je continue à faire vivre dans mon travail de prospection, de déambulation au coeur de Dakar, à travers mes souvenirs et ceux que l’on me raconte. Je récupère des informations, je rencontre des acteurs qui alimentent ma recherche. J’enquête sur le passé à un moment présent, dans l’espoir d’un futur qui répondra à mes questions. De cette quête ressort ce questionnement sur ma condition d’étrangère. C’est dans cette ville en pleine expansion que j’ai appris à me forger un personnage. Je fais mine de m’adapter à leur culture, je me joue de leurs réactions pour les toucher et obtenir des indications sur les lieux de ma recherche. J’utilise mon histoire comme prétexte pour démarrer une conversation. Je m’infiltre, me fais une place. Et au moment de partir, je laisse une trace : «Qui s’en souvient?». Aux questions dont je n’ai pas obtenu réponse, j’ai inventé. Peut-être que je n’étais pas si loin de la réalité.


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Photocollage tiré du mémoire iconigraphique «Moins cher que gratuit», 2019


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Textes écrits pour la partition «Niofar» Tirés du mémoire «Moins cher que gratuit», 2018-2019.

Aéroport Léopold Sédar-Senghor / Dakar / Sénégal, aux environs de 1h00 du matin.

Sortir de l’avion, ressentir cette vague d’air chaud nous assaillir, l’air humide nous envelopper. La peau qui suinte, la peau qui colle et l’envie de prendre une douche. L’impression d’avoir été souillée par quelque chose que l’on ne saurait identifier. Emprunter les escaliers, arriver sur le tarmac et peiner à avancer, à respirer dans ce corps étranger qui nous prend. Nous sommes attendus pour le dernier contrôle. Sourire d’un air innocent et rester polie face aux questions : « Vous venez pour combien de temps ? Quel est votre lieu de résidence ? » Petite photo souvenir, tampon « collector » d’entrée dans le pays, un dernier « merci, au revoir ». Après les guichets de la douane, dans un couloir, deux hommes debout, en uniforme, arrêtent les voyageurs et demandent leurs passeports pour un dernier « contrôle », un dernier coup d’œil. Je tends mes papiers à l’un eux. Ils discutent, plaisantent entre collègues. Il me rend mon passeport et, dans la seconde qui suit, fronce les sourcils en me demandant de revenir auprès de lui. Il me prend à part dans un coin et me demande : - Comment vous appelez-vous ? Vous bossez dans quel domaine ? - Je suis étudiante. - Vous venez faire quoi ici ? - Je viens assister à un colloque. - Un quoi ? - Un colloque… un séminaire si vous voulez. - C’est quoi votre travail ? - Je suis étudiante. - Vous êtes venue seule ? - Non, je suis venue avec un groupe d’étudiants et de professeurs. - Étudiants en quoi ? - Étudiants en art. Je sens mon visage devenir progressivement plus rouge que la chaleur ne l’avait déjà rendu. Les voyageurs passent à côté de moi et continuent leur route sans s’arrêter : - Il y a un problème avec votre passeport, Madame, savezvous lequel ? Votre passeport est périmé, vous êtes illégale. - Ah bon mais je ne comprends pas, il n’est pas encore périmé, j’ai vérifié avant de partir.

- Pour moi il est périmé. Il périme dans un mois si je lis bien la date. Normalement pour pouvoir entrer au Sénégal, il faut que votre passeport soit encore valide six mois minimum avant sa date de péremption. Donc vous êtes illégale, j’ai le droit de vous mettre dans le premier avion et de vous renvoyer en France. - Je suis désolée, je m’excuse, je ne savais pas. Je ne peux pas rentrer comme ça, je suis avec un groupe, ils sont tous déjà passés. On est là seulement pour quelques jours. - Non, vous êtes illégale, je dois vous renvoyer en France, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Il me regarde. Je le vois tapoter mon passeport dans l’une de ses mains pendant de longues secondes tout en me répétant : « Qu’est-ce qu’on fait ? » Je détourne le regard vers les voyageurs en attente de passer la douane dans l’espoir de voir un des étudiants. En réalité, je regarde surtout dans le vide pour éviter de me confronter à sa question. Je suis rouge écarlate, j’ai chaud, je sens les larmes me monter aux yeux. À ce moment précis, Xu passe à côté de moi. Elle s’arrête et me demande si tout va bien. Le douanier reprend : - Je ne veux pas savoir, pour moi vous êtes illégale, vous n’avez pas le droit d’être ici. Vous devez rentrer d’où vous venez. Ce n’est pas l’espace Schengen ici, ce n’est pas parce que vous êtes française que vous pouvez vous permettre de débarquer ici avec un passeport non valide.

Moment de silence dans la lecture - C’est bon, je vous le rends mais c’est mon dernier avertissement. Vous devez obligatoirement refaire votre passeport pour la prochaine fois. Vous me dites que vous êtes là seulement pour quelques jours, vous avez intérêt à être là dans huit jours exactement. On vous surveille, on vous attend de pied ferme à l’aéroport. Je récupère ma valise. Bienvenue à Dakar!


Ancienne route de Rufisque : sortie de Dakar

Quartier Point E

Tel un vieux western, le vent chaud souffle, emportant les grains de sable qui piquent les yeux. De chaque côté de la route, garages, concessionnaires auto, pompes à essence, vendeurs de pièces détachées s’alignent et se font face. En chiens de faïence, ils s’observent et s’affrontent. Ce duel qui dure depuis une éternité ne semble pas prêt de s’arrêter. Les entrepôts sont tour à tour abandonnés pour être reconstruits plus loin, plus grands. Honda, Suzuki, Renault, Toyota, c’est la loi du plus fort qui l’emportera.

Sur la photo, une maison et rien autour. Au dos, aucune adresse. Pas de route. Un poteau de bois et un fil électrique. Un terrain vague qui s’étendait à perte de vue, un lointain souvenir de ma grand-mère. Où se trouve la maison ? au tournant ? à droite ? à gauche ? trois maisons plus loin ? au bout de la rue ? Les maisons ont toutes pris un étage voire plus. Depuis cette prise de vue, certaines sont devenues des immeubles. D’autres se sont entourées de hauts murs, protégées par des gardiens. Les rues sont larges, les trottoirs bordés d’arbres. On trouve peu de commerces. On croise beaucoup d’étudiants en uniforme.

Borne Km2, entrée de la route de Rufisque. Adresse même où devait se situer l’E.P.A (l’Équipement Pneumatique Africain), ancien garage de mon grand-père. L’un des premiers de Dakar. On me renseigne sur son emplacement exact. Certains semblent s’en souvenir et pointent un lieu indéfini dans l’espace, par là ou par ici. D’autres me suggèrent de rencontrer les doyens du quartier. On me renvoie plus loin sur la route pour finalement rebrousser chemin ou pour revenir sur mes pas dans le doute d’avoir manqué l’endroit indiqué. Qu’il ait été rasé, agrandi, détruit puis reconstruit, amélioré ou déplacé, une chose est sûre, le garage se trouvait bien par là.

«Niofar» («On est ensemble» en Wolof), partition écrite du mémoire, 2018-2019

Le chef de quartier ne reconnaît pas la maison sur la photo. Mais il veut bien m’aider. Je donne un nom. Il ne le connaît pas. Les prénoms de mes grands-parents. Cela ne lui dit rien. Je vadrouille, regarde entre les barreaux des grillages et observe par-dessus les murets. Je tente de trouver le bâtiment qui ressemblera le plus à la photo. Je sonne à une porte, me fais rembarrer. Je me rends au collège d’architecture, personne ne peut m’aider. Je consulte les archives, analyse les cartes. Je cherche les informations hors du quartier, on me renvoie à mon point de départ. Et la maison ? Personne ne sait.

Soutenance de la partition «Niofar» Lecture collective, le 17 janvier 2019

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Photocollage tiré du mémoire iconigraphique «Moins cher que gratuit», 2019


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EMPRUNTS IDENTITAIRES 2018 - 2019 Écrits, son

Au cours de mes derniers voyages à l’étranger, j’ai régulièrement été confrontée à un même jugement : celui de l’apparence. Peu importe le lieu où je me situe, je suis étrangère. Mais ce statut n’apporte aucunes informations sur la personne que j’incarne si ce n’est que je suis Portuguaise, Allemande, Américaine, Espagnole, Finlandaise, Belge, Anglaise... mais jamais Française! De cette multi-nationalité que l’on m’attribue, je me suis mise à dialoguer, à jouer de ces instants de rencontres éphémères. Il est question de la mise en scène d’un seul et même personnage, un mythe qui se nourrit de ses propres échanges et expériences. Est-il question de mentir? Chaque échange est différent, chaque personnage incarné l’est aussi. Il s’adapte au contexte, à la situation. Ces discussions échangées lors de trajets en co-voiturage nous place comme auditeur/spectateur de la scène qui se déroule. La réaction des interlocuteurs est enregistrée à leur insu. N’y a-t-il pas une part de faux-semblant dans leur réponse? S’intérèssent-ils vraiment à la personne que je suis face à eux? Déformer la réalité de mon identité devient-il alors le questionnement principal de la fiction que je me construit?

https://soundcloud.com/user-596681298/emprunts-identitaires


Infiltration Rue Centenaire / Quartier chinois de Dakar À la fin de notre visite, alors que nous repassons devant les premières boutiques de la rue, une Sénégalaise nous interpelle. Elle est curieuse de savoir si Xu et Xi Yuan sont des « Chinoises de Dakar ».

Moment de pause dans la lecture « Et vous, vous êtes américaine ? » Je lui assure que je suis bien française. Je me demande si cette question lui a traversé l’esprit en ayant seulement un premier regard sur ma morphologie. Je suis blanche, grande, de carrure imposante, avec des rondeurs. Est-ce parce qu’elle se reporte au stéréotype de l’Américain obèse qu’elle peut établir une telle comparaison ? Est-ce à cause du tee-shirt que je porte ce jour-là ? Un tee-shirt représentant le logo de la chaîne de télévision MTV accompagné d’un cornet de frites dégoulinantes de ketchup. Ou essaie-t-elle seulement d’établir un contact avec moi ?

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RETOUR / FIN

2019 Écrits, performance, installation Biennale Internationale Design St Étienne Édition 2019 «ME / YOU / NOUS : Créons un terrain d’entente» Présentés les 26 et 27 mars 2019 ainsi que les 13 et 21 avril 2019

Juillet 2025 ​ Cet été encore il fait une chaleur étouffante, depuis qu’on a passé le cap des 2° d’augmentation de la température sur notre vaisseau Terre. C’est l’occasion d’arpenter les recoins de Stefania. Dans quelques ruelles ombragées, le son d’une visseuse. Je m’approche du squat, c’est ici qu’on fabrique les artefacts pour habiter notre ville. Au détour d’une conversation je fais connaissance avec Marine. La jeune femme est une étudiante annécienne de passage à Stefania pour deux ans. Elle a fait un peu de route pour arriver jusqu’ici et prend ses marques dans la grande boîte qu’est le squat. Marine a emmené dans ses bagages des objets qu’elle a «emprunté» à deux de ses amies chinoises. Elle me les présente comme ses objets, à elle, qu’elle aurait ramené d’un voyage rêvé en Chine. Une grenouille à ressort, une petite théière bleue et un jeu de cartes sont posés sur ce qui s’apparente à sa table de chevet. Ce n’est pas la première fois que Marine s’approprie l’identité d’une autre pour voyager. Dans son sac, elle a aussi une liasse de billets qu’elle a acheté dans une épicerie chinoise, tentée un temps de les utiliser comme monnaie dans notre ville. Elle sait qu’il est de mauvais augure de garder ces billets trop longtemps. En Chine, ces liasses sont destinées aux cérémonies funéraires, on les brûle pour porter fortune aux morts. Elle prévoit elle aussi une cérémonie pour dire «Au revoir» à Stéfania, qui, on le prédit, devrait voir sa fin aux alentours de l’an 2050.

Marine Rieunier est en Master 2 à l’École Supérieure d’Art d’Annecy-Alpes en option «Design et espace». Elle travaille la frontière poreuse entre art et design par le biais de la fiction et de la narration autour d’objets et traces qu’elle récolte. Texte écrit par Margot Behr, coordinatrice Stefania, exposition des écoles.


«RETOUR» Écrits, installation : les 26 et 27 mars 2019 ainsi que les 13 et 21 avril 2019

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«FIN» Performance, installation : cérémonie funéraire, dans le lieu de culte à Stefania. Réalisé le 21 avril 2019


En écho aux problématiques d’urbanisation intense, que vit la Chine actuellement (invitée d’honneur de cette 11ème édition), la scénographie de la Biennale Internationale Design de St Étienne prend la forme de Stefania, une ville intra-biennale. ​ À Stefania, la temporalité est insolite : un jour correspond à une année. Le visiteur devient l’hôte d’une exposition vivante, changeant de visage chacun des trente jours de la Biennale. Les étudiants de l’ESADSE invitent à vivre les trente années d’une ville qui mute et évolue. Divisé en douze bâtiments, ce grand ensemble propose au visiteur une expérience autant qu’une visite d’exposition. C’est une exposition habitée où les étudiants sont respectivement directeurs d’école, patrons de café, responsables de lieu de culte...

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FIN DE MARCHÉ (l’espace d’un instant) 2016 - DSAA1 - Atelier de conception Micro-architecture / Produit Place des Lices - Rennes

Place des Lices, garde-manger et son mobilier

Traversée d’un point à l’autre, fréquemment pratiquée et investie, la Place des Lices concentre bon nombre d’activités à l’attention de la population rennaise. Elle est, à la fois, lieu de passage, de latence et de rencontre. Elle accueille en son centre deux grandes halles réservées au plus grand marché de Rennes. Afin de donner une occupation fixe et pérenne à cette place nous avons développé une proposition de garde-manger urbain. Celui-ci est entretenu et alimenté par les habitants proches ou les usagers de passage. Grâce aux échanges et interactions que provoque sa présence, il devient alors un nouveau lieu d’ancrage et un véritable espace de pause dans la ville.

Garde-manger remplit après récupération des invendus du marché et préparation culinaire


Le garde-manger, divisé en deux parties se compose d’une cuisine d’appoint à l’avant et d’une réserve à l’arrière. Il fonctionne sur le principe d’une «vitrine» ou d’un stand de marché. Les usagers peuvent directement interagir entre eux. Un ensemble de mobilier urbain vient s’articuler autour de cette structure principale. Par soucis de conservation des aliments et afin de protéger le matériel, le garde-manger est fermé la nuit grâce à un système de «volets-accordéons» coulissants en bois. Le mobilier, quant à lui, reste à disposition des rennais à tout heure de la journée et de la nuit. Les jours de marchés, les invendus sont récupérés et directement préparés, cuisinés sur place.

Dans l’optique de prolonger cet instant, un ensemble de mobilier urbain invitent à la pause. Ils prennent la forme de bancs en bois que l’on retrouve sur les aires de pique-nique. Ils s’inspirent de l’esthétique environnant présent sur les maisons à colombages.

Les mobiliers utilisés pour se restaurer, se reposer sont construit selon un système d’assemblage «tenons-mortaises».

Plan du garde-manger Ech. 1/50 Réserve + Système électrique

Cuisine Espace de préparations

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NOUVEAU SOUFFLE 2016 - DSAA1 - Atelier de conception Architecture d’intérieur Musée des Beaux Arts - Rennes

R+2 : plateforme accueillant la fin de l’exposition permanante. Une continuité du mouvement entre l’ancienne partie du musée et la nouvelle construction

R+1 : boutique du musée

Le Musée des Beaux Arts de Rennes souhaite proposer un nouvel espace d’accueil pour ses visiteurs. Déplacé sur une des faces latérales du musée, il garde néanmoins un contact avec le patio interne, ici reproduit comme un greffon, externe au reste du bâtiment. Les visiteurs plongent dans un espace ouvert. Des plaques de plexiglass translucides, aux allures de nuages/

fumées, effectuent des mouvement répétitifs d’avant en arrière, dans le vide, rapelant celui d’une respiration. Ce nouvel espace d’accueil fonctionne sur le principe d’un vestibule dans lequel on se prépare à la visite mais où l’on prend aussi le temps de se préparer à la sortie.


R+1 : De l’autre coté de la passerelle, face à la boutique : le café, espace de détente et de repos avant de reprendre la route

CYCLE / RESPIRATION

Sortie de l’exposition et de l’ancien bâtiment Entrée du musée R+1 Café

R+2 Fin de l’exposition permanante

R+1 Boutique ENTRÉE RDC Accueil-visiteurs / toilettes / vestiaires

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CUISINE ÉPHÉMÈRE (mobile et collective) 2016 - BTS2 - Atelier de conception Micro-architecture / Produit

Participation au Concours Culture Acier 2016 : «Tout s’emboîte» ConstruirAcier À quoi sert donc une cuisine? Le mot « cuisine » désigne un espace adapté au travail, à la discipline et à l’organisation. Un lieu où nous sommes amenés à suivre une gestuelle, à nous mouvoir dans l’espace dans le but d’effectuer des tâches précises et calculées. Tel un laboratoire, chaque mouvement est définit et orchestré selon le déroulé d’une recette. On se déplace d’un plan de travail à un autre. Le mode de circulation d’une cuisine s’inscrit dans ce qui peut être qualifié de « rituel ». Car il n’est, ici, pas seulement question de cuisiner pour se nourrir mais d’étudier la manière dont on l’exécute.

« Cuisiner », c’est étudier le rapport entre l’occupation de l’espace et l’usage que l’on en fait. Les gestes se veulent minutieux, chirurgicaux mais ils sont aussi signes de recherches dans la découverte culinaire. Tester les différentes matières, couleurs, formes et textures des aliments nous invite à entrer dans un processus de création. On observe alors un séquençage de la cuisine dans les actions et les mouvements. La cuisine se rapporte à une danse effectuée étape par étape. On démarre au sol pour terminer debout. Une gestuelle se met en place, nette et précise.

Comment proposer une cuisine où l’esprit collectif rencontre l’acheminement d’étapes individuelles dans la préparation culinaire ?

Répartition des tâches autour de la cuisine


Recherches sur la forme, le volume et le dĂŠploiement de la cuisine

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R

OURNE ET R

Transformation de la «hotte-toit» en table et déploiement des pieds.

Cale/ équerre de maintien

PIVOTER

1

Emplacement des pieds de table Rangement pour cale Charnière

2

AISSER AB

R Rail de guidage

R ED

ESSE

Faire basculer l’ensemble

R

LO YE

R

3

P DE

4


Détails techniques - La cuisine éphémère

Cale de maintien

E M B O Î T E R

Vis courbée

1

PIVOTER

Espace de culture

2 Système d’emboîtement des cylindres

Égouttoir amovible

Evier

Panier pour la «cueillette» Réservoir à eau pour usage de l’évier

Espaces de rangement

Rail de guidage

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Je propose une cuisine basée sur le principe de l’expérimentation et de l’évolution. Une cuisine qui se décortique, se décompose et invite à adopter des postures adaptées aux actions qui s’y rapportent. Il s’agit d’une cuisine dont les différents éléments, plans de travail s’éclatent et se complètent. Ainsi nous retrouverons le principe d’évolution et de transition d’un espace à un autre de la cuisine qui s’effectuera par la forme du plan incliné, rappel d’une signalétique qui se veut intuitive. Ma proposition s’oriente donc sur une cuisine qui vient à la fois concilier le cheminement et le développement de l’individu dans ses actions.

Elle s’inscrit, par ailleurs, dans l’idée de partage qui s’effectue au travers des échanges et de la circulation entre les plans de travail. Elle se compose de trois plans de travail conciliants cinq actions de la cuisine : la cueillette à même le sol, nettoyer/égoutter en se penchant légèrement en avant, couper/éplucher, cuire/bouillir et enfin, servir/consommer. Les usagers sont invités à se déplacer dans un espace qui, dans un même temps, induit un sens de circulation et s’apparente à une cuisine mais qui ne possède aucunes limites physiques.


Agencement de la cuisine selon les envies et les besoins

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ONKALO

2016 - BTS2 - Atelier de conception Scénographie / Workshop en partenariat avec la Scène Nationale de L’Apostrophe Rapport expérimental sur le traitement des déchets nucléaires Recherches sur la thématique d’Onkalo, la «cachette», site d’enfouissement des déchets nucléaires

Le terme d’« Onkalo », désigne la cachette et résume un projet ayant pour objectif de perdurer dans le temps. Sa présence n’est pas de rappeler l’apogée de la puissance Humaine mais plutôt de nous faire oublier, de faire disparaître nos erreurs passées afin de protéger le futur. Ainsi, nous venons enfouir le danger.

ACTIONS 1/ Arrivée du public : il se positionne en périphérie de la structure (tout autour). Les danseurs (ils représentent la transmission du message) se cachent parmi les spectateurs. Musique : MOONDOG, «Utsu». 2/ Les danseurs se détachent du public et avancent vers la structure (celle-ci est une protection contre le danger que renferme la cachette). Ils se mettent à effectuer une danse circulaire, cyclique autour de la structure. Danse : répétitions de mouvements du quotidien. Musique : A.FACETS, «Fleur de Lys». 3/ Les danseurs forment un ruban et entraînent le public dans leur danse (représente les générations qui se mélanges et échangent entre elles). Le ruban crée un lien entre la structure et le public mais aussi entre la cachette (au centre de la structure) et le public. Un bruit provenant de la cachette provoque la rupture, les danseurs s’arrêtent. 4/ Les danseurs sont attirés par ce bruit qui réveille en eux une curiosité malsaine. Ils se dirigent lentement vers le centre de la structure et disparaissent progressivement (tout en continuant leur danse). Musique : MOONDOG, «Bird’s Lament».


La cachette représente le mystère et l’intrigue car on la substitue à notre vue. « Cacher » ne signifie, par ailleurs, ni mentir ni avouer une vérité. Le projet Onkalo est-il réel ? Nous mentirait-on ? Onkalo n’est pas là pour alerter mais pour taire ce que nous sommes incapables de gérer. Dans ce sens s’effectue alors une rupture : celle de la transmission entre les générations sur la présence d’une menace potentielle. Nous cachons, nous dissimulons pour qu’ainsi le secret reste intact et ne sois jamais découvert. Trois éléments circulaires encastrés composent la structure aux barreaux resserrés En son centre se trouve la cachette

Recherches sur la forme donée à la structure, élément principal de la scénographie

Les danseurs sont habillés d’une combinaison en couverture de survie. Son aspect brillant renforce le côté précieux du message qu’ils transmettent.

La structure proposée reprend cette notion de rupture, d’effacement, dans ses formes encastrées, tel un labyrinthe. La cachette, dissimulée en son centre, disparaît derrière les barreaux qui viennent se densifier, se refermer petit à petit sur elle. Ils provoquent, à la fois, une rupture visuelle et physique ainsi que celle du message représenté par les danseurs qui «s’effacent», attirés vers le centre.

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PRATIQUE PLASTIQUE 2017 - BTS2 Mise en espace de la musique

L’ineffable mise en espace de la musique / Volume Médiums : linogravure, gouache

La musique ne se traduit pas, à mon sens, uniquement au travers des émotions et des images qu’elle véhicule. Sa perception ainsi que le ressenti éprouvé sont propres à chacun. Derrière l’histoire ou le message qu’elle communique, une partition s’écrit. Elle se construit à partir d’un ensemble, savant mélange de sons, de bruits et de fragments de voix. C’est de cette superposition/addition de plans, de matières, de textures travaillées que ressort ce que l’on appelle une « musique ».


Ces plans servent de supports sur lesquels viennent s’ajuster une ou plusieurs voix, elles aussi façonnées. Celles-ci s’expriment de manière à guider celui qui l’écoute. Elles contrôlent les rythmes, jouent sur le souffle, l’intonation, se confondent avec les autres plans ou viennent agrémenter certains d’entre eux. La voix se déplace à sa guise dans l’espace-temps représenté par la succession d’échantillons, de

couches, de strates. Elle va et vient, bascule d’un point à un autre, hésite, se dissimule, réapparaît, explose, pétille, puis s’évanouit… dans ce «paysage musical». Ici, ce ne sont plus les paroles qui sont porteuses d’un message mais bien le contrôle exercé sur la voix ainsi que sur les plans qui l’agrémentent.

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