Sylvain Branchu : Au-delà de la performance, la reconnaissance et la valorisation d’un métier peu connu.
et coaché les candidats de son entreprise, qui a assuré l’organisation, le support, la formation, la sélection des volontaires en interne.
Sylvain Branchu est ingénieur technologue au service de Conception & Développement du site d’Etrelles depuis plus de 10 ans. C’est lui qui a été à l’origine de la participation à la compétition de soudure manuelle d’IPC, avec qui il a des contacts fréquents en tant qu’expert. C’est encore lui qui a sélectionné
Les Cahiers : Comment vous est venu l’idée de faire participer Thales à la compétition ? Sylvain Branchu : J’ai pensé que ce serait intéressant de valoriser le savoir faire de nos équipes. Je connaissais le fort potentiel de nos collaborateurs puisque certains ont plus de 20 ans d’expérience dans la pratique du brasage manuel. A partir de là, nous avons effectué une sélection à partir d’une épreuve basée sur le volontariat. Pour la sélection interne, nous avons développé de petites cartes avec des composants CMS et traversants. Nous proposons une carte assez représentative de celle du concours. Lors
de l’épreuve, il peut y avoir des pièges ! Lorsque nous avons participé aux premières compétitions IPC, nous en avons découverts quelques uns. On essaye de les anticiper, de les imaginer, mais la norme IPCA- 610F est une véritable bible ! Il est impossible de la connaitre parfaitement et en détail ! Les Cahiers : En quoi consiste l’entraînement ? Sylvain Branchu : Nous travaillons sur le câblage de composants qui demandent de la technicité. Typiquement, il y a des composants de la taille d’une puce, de 500 microns par 1mm qui ont été développés pour la pose automatique. Les poser à la main requiert une dextérité extraordinaire. Il y a beaucoup de paramètres à mettre en œuvre : le choix de la panne, celui
de fluxer ou non, par quel composant commencer, comment mettre de la brasure sur un composant miniature... Tout est très technique. En termes de fréquence, nous tentons de trouver le temps de travailler 2 ou 3 fois par semaine, en fonction de nos disponibilités. Mais nos techniciennes s’entrainent aussi chez elles, car elles sont très motivées. Il y a une véritable émulation. Les Cahiers : De quoi relève cette motivation ? Sylvain Branchu : Il est clair qu’elles sont fières pour Thales, fières de porter le maillot d’une entreprise de prestige. Mais au-delà, après des années de travail, c’est aussi la reconnaissance et la valorisation de leur métier somme toute fort peu connu.
De gauche à droite : Eliane Chesnais, Sylvain Branchu, Catherine Cardinal-Simon et Marina Bouvet - l’équipe de Thales Etrelles. Les Cahiers de l’Industrie Électronique et Numérique - décembre 2017 - n° 94 - 31