Revue Multiprise #19

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Courants artistiques en Midi-Pyrénées


Tout va bien/ Alain Buffard © Marc Domage

Tout va bien / Alain Buffard

Vendredi 4 et samedi 5 février 2011 à 20h30 au TNT Spectacle coréalisé par le CDC et le TNT Réservations : 05 61 59 59 37 / www.cdctoulouse.com 05 34 45 05 05 / www.tnt-cite.com Festival International CDC (1), Toulouse et Région Midi-Pyrénées, du 2 au 18 février 2011.


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Edito

Sommaire

Multiprise fête ses 5 ans... Au total 20 publications gratuites qui ont tenté d’identifier et de comprendre l’actualité artistique en Midi-Pyrénées, en posant un regard critique mais surtout en diffusant les concepts que véhiculent les artistes près de chez vous. Une ligne éditoriale permettant de donner la parole aux acteurs de cet univers, qu’ils soient artistes, responsables de lieux ou critiques d’art. Multiprise est ainsi devenu au fil des numéros (et des soirées) un espace de rencontres qui s’est progressivement enrichi par ses collaborations diverses, construisant un dialogue riche et ininterrompu, qui on l’espère, se poursuit après votre lecture. La revue illustre ici son parcours par l’édition d’un numéro spécial « Cartes blanches » où vous retrouverez les artistes qui nous ont marqué ainsi que les regards inédits de nos rédacteurs sur l’art actuel. Un numéro spécial plein de surprises pour fêter dignement v o t r e sou tien. Merci à tous !

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4 Galerie GHP

4 ans et + si affinités .....................................................................................

6 Un bon coup d’Ornans

Nina Childress .....................................................................................

9 I can’t get no satisfaction !

Mais j’y prends du plaisir (bis) .....................................................................................

13 Warhol à l’Abbaye

Autour du Pape du Pop Art .....................................................................................

15 Do not eat

Court-jus .....................................................................................

18 De la viscéralité dans l’acte créatif ?

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22 Film Socialisme

La liberté coûte cher .....................................................................................

24 Régis Fabre

Oh my god that’s the funky shit ! .....................................................................................

26 Les requins marteaux Court-jus .....................................................................................

28 Michel d’Herbois

Entretien avec l’atelier deux-mille .....................................................................................

30 Diary of a Dandy V

Trie Daze Qu’On Dort .....................................................................................

32 Estelle Vernay

Court-jus .....................................................................................

33 Rallonge Couverture : Thomas Deudé

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Galerie GHP

artistes, les diffusent et leur permet d’essayer de « vivre de leur art », et je peux vous assurer que je suis bien placé pour en parler !

Souvenons-nous un peu : Il y a quelques années, en septembre 2006, dans le Multiprise n°03 ; je prenais une plume légère et enjouée pour annoncer l’ouverture d’une galerie hors normes qui allait s’imposer comme un lieu incontournable du paysage culturel toulousain et même un peu au-delà : la galerie GHP.

A la vue de ce bilan anniversaire, on pourrait être tenté de croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et que les acteurs de la galerie GHP vont encore et pour longtemps nous en donner à voir ! Mais rien n’est moins sûr en ces temps difficiles. En effet, être une association qui fait vivre un lieu avec tout ce que ça implique en termes de coût (+ l’aide à la production d’œuvres, de publications…), qui fédère d’autres lieux culturels, qui anime vos soirées et milite pour la culture sous toutes ses formes : voilà bien un enjeu qui exige –au-delà du travail incroyable dont s’acquitte l’équipe- un appui financier important. L’argent, un vrai faux tabou qui fait défaut, c’est pour cela que j’écris cet article qui n’en est pas un. L’argent, les sous, le pognon, le fric, le « galon Bettencourt »… Le nerf de la guerre de la survie au XXIème siècle, mais ne vous y trompez pas, je ne suis pas là pour pleurer. Je suis plutôt ici pour vous demander : « Voulez vous que ça continue ? ». Nous sommes tous concernés, de Monsieur le Maire à Monsieur Toutlemonde. Nous sommes tous acteurs de ce lieu, pas de simples visiteurs. Acheter une carte postale, un livre, un multiple ou une affiche n’est évidement pas le même investissement qu’une œuvre originale mais cela a le même but : maintenir un lieu culturel en vie.

4 ans et + si affinités

Si je reprends exceptionnellement du service dans ces pages aujourd’hui (certains en goûteront la douce ironie…) c’est bel et bien parce que cela est nécessaire. Depuis son ouverture, la galerie a été accueillie comme un nouveau souffle, à la fois par le public mais aussi la presse, les réseaux professionnels et même par quelques institutions. Il faut dire que l’équipe GHP a bien travaillé : forte de 40 expositions (en 4 ans !) avec des références comme Dran, Winshluss, Jean-Luc Verna, Ciou, Anne Brunet, Fayçal Baghriche, Océane Moussé, Hyppolyte Hentgen, Alexandre Nicolas, Miss Van… (une expo sur deux est une exposition collective), GHP est aujourd’hui un des lieux de diffusion d’art contemporain les plus fréquentés en Midi-Pyrénées avec en moyenne 1500 personnes par exposition (hors vernissages et soirées). GHP c’est également une participation active à la plupart des festivals sur le grand Toulouse (Printemps de Septembre, Graphéine, Marathon des mots, Nuits Sonores...). Enfin, GHP est un des membres fondateurs de Rrose selavy (association des galeries de Toulouse) ! Mais GHP ce n’est pas seulement tout ça. C’est surtout une galerie « temple ». D’abord à travers leur engagement auprès de la jeune création et la représentation de Toulouse et de ses artistes sur les foires (nationales et internationales) d’art-contemporain… Et puis et surtout de par son fonctionnement, GHP est une association (ELJAPA : Ensemble Luttons Joyeusement et Activement Pour l’Art), la galerie est une grande famille qui s’engage et soutient ses 4 .....

Au cours de ces 4 dernières années, GHP a brillamment réussi à fédérer des publics divers autour de diverses formes d’art contemporain, le tout à un rythme inégalé. Demandez-vous simplement ce que serait le centre ville sans eux ? Que serait la ville sans les nombreux artistes qu’ils représentent ? Frédéric Sallaz


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Un bon coup d’Ornans Nous avons tous plus ou moins en mémoire ce tableau remarquable qu’est L’enterrement à Ornans de Courbet. Réalisé vers 1850, on y voit une « scène » à plusieurs genres se déployant en panoramique sur les quelques 6 m d’envergure qu’a la toile. A échelle humaine s’y côtoient donc le défunt, en bière et soutenu par quatre porteurs, le curé en grandes pompes, les sacristains et les bedeaux qui l’entourent, les enfants de chœur, le fossoyeur à moitié à genoux, le groupe d’hommes et à la droite celui des femmes, tous vêtus de deuil, et, un rien anachronique, deux « révolutionnaires » devant eux, que l’on reconnaît à leurs costumes « républicains », soit des guêtres et des bas. Bien sûr ce tableau n’est en rien un témoignage « direct » de la cérémonie qu’il relate ; c’est une pure composition, ordonnée et réalisée par l’artiste, qui a convié tous les « figurants » à venir poser sur le vif dans le grenier de la maison familiale qui lui servait d’atelier. Courbet se serait plaint des conditions exécrables dont il disposait pour travailler, peu d’espace, manque de lumière, faible hauteur sous le faîte de la ferme… Ceci peut en partie expliquer les disproportions des

personnages représentés, les uns paraissant trop grands, les autres au contraire comme diminués en taille, et, dans l’ensemble, tous semblant être agglutinés d’une manière aussi improbable que physiquement possible. La raison de cette invraisemblance est à vrai dire assez simple à comprendre : il fallait que le tout « tienne » dans l’espace de la toile, comme s’il avait fallu à tout prix le compresser pour pouvoir le « cadrer ». C’est assez amusant de constater que les critiques plutôt acerbes auxquelles a eu droit ce tableau se soient systématiquement orientées vers l’insolence dramaturgique qu’il ose représenter, plutôt que sur ses incongruités techniques. Beaucoup n’ont pas supporté le « contenu » de la scène, car exposer ainsi une réunion de paysans en lieu et place d’une assemblée vénérable de nobles ou de savants, voire une honorable métaphore de héros triomphants, était un crime de lèse majesté. Plus qu’une injure aux canons et aux codes académiques, c’était le compte-rendu « réaliste » (sic) de l’affaire qui était inconvenant, et jamais le diction arguant de veiller à ne pas « mélanger les torchons et les serviettes » n’a eu plus de poids que dans les gémonies auxquelles ce tableau a été voué.

Nina Childress, Ébauche enterrement sur kraft, 217 x 430, acrylique sur kraft 2010 6 .....


........................................................................................................................................................................................................................... On connaît la suite de l’histoire, c’est Courbet qui a gagné ! Oh, pas de suite, mais par son obstination et son engagement, par cette volonté d’exposer sur la place publique des images qui étaient censées en être le reflet, au plus près du quotidien, du vécu, de son « réalisme ». J’ai une belle admiration pour Courbet, peut-être pas pour tout ce qu’il a fait, mais dans l’ensemble, il est à mes yeux un artiste prépondérant. Le bémol reste cependant que pour moi, il ne l’est pas tant pour ce qu’il a peint ou représenté, mais bien dans le comment il l’a fait. (Le « pourquoi » reste un peu en suspens, mais ses aspirations sociales d’égalité ont bien sûr toute ma sympathie !!!). Ce qui est fascinant chez Courbet est de constater à quel point ses tableaux sont toujours, ou presque, à la limite de l’équilibre, de l’instable. Tout y est peu ou prou de « guingois », proche de la chute ou du dérapage plutôt incontrôlé. Rien n’y colle vraiment ensemble, comme si les gens qui s’y affichent y tenaient avec des étais et une rigidité assez artificielle, comme des pions en quelque sorte, déplacés puis figés en une ordonnance aussi délibérée que fictive. S’il faut ce type de procédé pour que la narration fonctionne, ça va de soi, elle se voit cependant un tantinet ébranlée par de telles manipulations, mais à bon escient car c’est là une des vrais clefs de l’art « moderne » !! C’est avec ravissement que j’ai su, voici une paire de mois, que Nina Childress se coltinait une « reproduction » de l’enterrement. L’art de Nina, je le connais pas trop mal, merci. Je le suis depuis une bonne vingtaine d’années et il est toujours source de quelques rebonds bienvenus dans le « recadrage » de la peinture d’aujourd’hui. Je ne vais pas développer ce point ici, c’est quelque peu hors jeu, mais je constate juste que Nina est peintre, plutôt versant très « figuratif », et qu’elle s’est engagée dans ce mode d’expression depuis ses tous débuts, non sans quelques atermoiements et interrogations à l’heure où ça semblait vraiment plus « up to date », mais qu’elle a tenu bon, et c’est tant mieux. Ce qui a attiré mon attention dans l’art de Nina c’est justement que ce « savoir-faire » était systématiquement toujours questionné de l’intérieur, avec une

bonne dose d’autodérision efficace. A l’analyser rétroactivement, on constate que la façon la plus constante pour l’éprouver et la rendre productive, consiste à mettre presque systématiquement le contenu de ses tableaux en instance de péril. Soit en les emphasant à « contre emploi », comme elle l’avait fait à ses débuts avec les séries de savons ou de perruques qui paraissaient « flotter » dans l’air (de la toile) jusqu’à en cogner les bords ; soit en exagérant les tons et les teintes des couleurs des images proposées (style scènes d’intérieur, portraits, bibelots en tout genre…), qui en rendaient la lecture, et la vision, intempestives ; soit, comme plus récemment, en « faisant tenir » les personnes/âges représentés dans des postures et des positions inconfortables, qui les voient souvent aidés par un bidule/étai pour que « ça tienne ». La dernière série a ainsi vu apparaître le personnage d’une femme nue, à la peau d’un vert acidulé curieux, genre extraterrestre quoi, qui se livre à quelques facéties et exercices singuliers. Bien qu’on ne lui voit jamais la face, -elle a le visage caché par des cheveux tombants ou recouvert d’un sac en plastique- on peu parier que c’est là un vraisemblable autoportrait. On la voit ainsi se livrer à quelques passes étonnantes de kamasutra avec une paire de cygnes ; prendre la pose avec les mêmes bestiaux en essayant de copier la statue stupide de cet animal sur le lac de Genève, qui n’en finit pas de s’y tordre le col ; à se suicider en s’enfournant la tête dans ce fameux sac en plastique pendant qu’un homme fait de même en se pendant à la branche d’un arbre proche, ce qui provoque une érection notable chez lui. Au-delà de la démo tentant de nous prouver qu’en sexualité il est certain qu’ « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » comme minimum, ça montre aussi qu’en peinture ça tient parce qu’on prend la peine de l’emmancher !! On pourrait dire un peu de même avec le Père Courbet, qui a bien mis en avant qu’il ne fallait pas hésiter à « embrocher » le réel, et à le caler dans toutes ses coulisses si on tenait à faire glisser la fiction vers un semblant de véracité.

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........................................................................................................................................................................................................................... En se coltinant la « reprise » de l’Enterrement, Nina fait de même, mais à l’envers si l’on peut dire. Dans son simili pseudo plagiat, tout y est. Les dimensions de la toile, le décor/arrière-fond de falaises crayeuses, la litanie d’acteurs figés face à la fosse béante... Simplement, ils (elles) sont la reproduction de la même héroïne vert pomme qui peuple les peintures de Nina depuis quelques mois, toujours aussi nues que des vers (sic), bien qu’accoutrées de quelques éléments inédits, proches cependant d’une accumulation de détails révélateurs, d’indices en quelque sorte. Revoilà le cygne, qui phonétiquement les accumule tous, je sais… Il persiste donc à te fourrer son bec dans quelques foufounes, à s’enrouler lascivement le cou autour de quelques corps, et même à prendre des airs de bouée pour ceindre la taille d’une gamine qui se croît à la plage mais qui a peut-être aidé le fossoyeur à creuser le tombeau puisqu’elle a un petit seau à la main. On le tient aussi pattes en l’air et il arrive à se muer en une sorte d’animal fantasmagorique au premier plan puisque sa tête s’est substituée à celle du chien originel. Les officiantes en rajoutent pas mal également, certaines y vont du chapeau cloche, d’autres du sac plastique, d’autres d’espèces de bonnets faits de steaks bien dégoulinants, d’autres d’un voile plus ou moins intégral qui les recouvre de la tête au pied. En rebondissement express des toiles antérieures, la croix se convertit ici en corde entourant le cou d’une des présentes, et, comme s’il n’y suffisait pas, une autre fait de même sur le coin droit du tableau. Autre dérapage éloquent, une des guêtres des révolutionnaires s’est convertie en un plâtre entourant la guibole dudit, victime d’on ne sait trop quel accident, et, last but not least, le crâne forcément symbolique qui trônait au pied du fossoyeur prend ici des airs de masque de carnaval vénitien, quoique qu’il a aussi quelque allure de bretzel… Enfin, et pour y aller d’un brin d’iconographie, la croix brodée ornant le linge recouvrant le cercueil, dessine une paire de fesses rebondies, que l’on retrouve ici et là au gré de la situation. Il n’y aurait qu’un pas pour se demander si l’Enterrement ne se convertit pas ici en lupanar, sauf que 8 .....

l’ensemble est quand même assez statique. Au moins autant que dans l’original de Courbet, car bizarrement les personnes représentées y semblent plus « fichées » que « figées », comme pourrait le produire le clic de l’enregistrement automatique d’une photo par exemple. C’est d’abord là que le tableau de Nina est convaincant et qu’il insiste bien sur le pouvoir ahurissant de la peinture à ne (re)produire que du non vivant. De l’immobile à mort pourrait-on dire. Et partant, si les « modèles » que l’on reproduit ne tiennent donc pas virtuellement debout, et bien, il faut les arrimer, les étayer, les consolider dans un appareillage complexe, mais en lui même aussi permanent dans la durée qu’il organise que vacillant dans la composition qui l’institue. Alors tout est systématiquement faux/vrai et on ne peut qu’être forcément complice en se délectant de la scène qu’on a sous les yeux et en se la rejouant tant qu’on veut, mais un tantinet en pure perte, quelqu’un en a jeté les dés avant. Ramon Tio Bellido

(Le choix de ce tableau de Nina Childress pour « illustrer » mon best of de 2010 est dû au fait que ça me fait réellement plaisir de parler de ce tableau, mais aussi parce que je comptais le présenter dans une exposition que j’organise avec elle, Anita Molinero et Emmanuelle Villard à Castellon, et qu’on l’a refusé par censure stupide, donc c’est aussi par « justice » que je l’« expose ». La repro jointe n’est en fait que l’ébauche de la toile en cours de réalisation, qui sera exposée à la Galerie Bernard Jordan en mars/avril prochains.)


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I can’t get no satisfaction ! Mais j’y prends du plaisir (bis) Alors que les cailloux n’en finissent plus de s’user à dévaler les pentes acérées de la pop culture, les Sisyphes plasmatiques nous assomment de leurs bégaiements pompeusement déclamés. Dans les sondages, ils cochent systématiquement la case sans opinion. Les prêtres agnostiques dispensent leurs leçons de management depuis l’habitacle de leurs vaisseaux qui n’ont de Cayenne que le nom, bien loin des papillonnages des communards en exil forcé. Une fois débarqués, ils plantent fièrement leurs sebagos dans les galets multicolores d’une crique sauvage et marquent avec entrain le rythme des hymnes fanés qu’ils ânonnent en chœur. La soudaineté d’un envol de licornes m’émerveille, chaque fois, jusqu’aux larmes. Elles illuminent le ciel de leurs traînes phosphorescentes, présage d’un avenir radieux s’il en est. Les bambins fascinés le prennent systématiquement pour argent comptant. Puis, c’est le réveil, toujours en sursaut, d’abord s’asseoir au bord du lit, tituber jusqu’au frigo, ensuite contempler longuement les restes de la pièce montée et ses multiples strates de meringues qui lentement, malgré le froid électrique, se décomposent. La fin d’un dessert à défaut d’un monde. C’est tout aussi dramatique. Je suis bouleversé. C’est vrai. Comme si on balançait une dépouille ensanglantée de Lady Gaga sur les toits de Kandahar. Le bruit strident du corps qui chute d’un hélico, le vent qui s’engouffre dans ses résilles, la permanente mètre après mètre qui se désagrège. L’icône fusionne avec les molécules d’air, mais sûrement pas avec le sol Afghan, même si au final, elle fait splach. Des litres et des litres d’un dripping morbide et mal géré s’évaporent rapidement au soleil. La rétine des caméras enregistre quelques millions d’octets encombrés ... Nous ne sommes soulagés de rien, pas même de notre image. Toutes les images, MP, Sans titres, 1997- 2010

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........................................................................................................................................................................................................................... Toutes les images, MP, Sans titres, 1997- 2010

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........................................................................................................................................................................................................................... Vague après vague, le parquet flottant se soulève, laissant passer par les interstices des lattes doucement écartées une odeur de valium pilé. Une image, surgie de l’imagination d’une petite fille riche revenue d’un week-end en Grèce (pour voir comment c’est), envahit soudain mon esprit. Des fanions multicolores se balancent gravement aux colonnes doriques de l’Héphaïstéion et comme dans la chanson, c’est à la Saint Martin High School qu’elle étudie la sculpture, d’où la raya, attablée dans le temple, de Britishs colonialement bigarrés qui s’affairent à leurs mottes d’argile. Studieuse ambiance qui appesantit l’atmosphère. Elle se tient à l’écart, concentrée sur son ouvrage. A l’endroit précis où la pointe du pyrograveur creuse la planche, de fines fumerolles s’élèvent doucement.

Elle creuse et consume lentement l’aggloméré. C’est laborieux. Des fins fonds du temple, proviennent les mélopées sentencieuses de synthétiseurs analogiques (comme il se doit) qui tracent les nouvelles autobhanen reliant les points cardinaux d’un monde qui rétrécit sans cesse. Au petit matin, il faut quitter Down Town pour rejoindre Bruxelles et sa rue Dansaert afin d’y dénicher la jolie tenue qui ira bien pour dégouliner ce soir sur un dance floor de Brooklyn. Au final on s’afterisera ce qui nous reste de neurones sur une terrasse ensoleillée de Belleville. La boucle est bouclée, cela doit être lassant ? Mais attention, passer par la case Barbade est un peu too much et ne parviendra qu’à effacer, une fois de plus, Kinshasa de la carte Lonely Planet des happy few spéculatifs.

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Toutes les images, MP, Sans titres, 1997- 2010

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J’apprécierais parfois que dans les champs prétentieux (vaporeux) des affaires plastiques nous puissions éviter le syndrome de la vague d’après... Celle qui, quelle que soit l’époque, nous ferait oublier les horreurs du ballast, celle où l’unique préoccupation après la douche serait le choix du logo sur les frusques, smart média 2.0 vibrant au creux de la main pour cocher les panoplies stylisées destinées à notre panier de wannabes bien chaussé foulant de ses sneakers numérotées les files d’attentes encombrées de la hype. Là, déjà épuisé, les ultimes cerbères encravatés te font remonter la file aussi rapidement que les billets surgissent des fentes. Toi qui te voyais déjà à l’œuvre, ajouter quelques couches de plus à la chantilly du monde, te voilà malgré tous tes efforts, rebuté. Tout près de tes vaines déceptions, prospèrent les écuries exhaustives de galeries éphémères où les héritiers d’un Barbizon croisé à l’objectivité germanique se pavanent à côté des Flavin(s) très Macumba provincial. Ceux-là trébuchent sur les érudits noir sur blanc, adeptes de la feuille de papier qui pèse sa tonne de références. Tous ensemble convoquent de savantes anecdotes qui ornent leurs œuvres du couac de trompettes convenues. Qui ne change rien n’a rien, déclarent les nains Panchounette en se délectant de leur cynisme doucereux.

liste d’attente. Juste un conseil : dis oui à l’expression d’une pop philosophie enjouée et précise ton art à l’aune de cultural studies bien senties. Remplis ces deux conditions et la route sera plus douce. Néanmoins, n’oublie pas de te méfier de l’accent mancunien forcé des apôtres de Deleuze dont les prestations éclairées sonnent comme n’importe quelle démo nineties rejetée par un label de province. Ils se contentent de grimer leur Barthes avec les strass de Ziggy Stardust, les boas de Bowie, quoi. Ce qui saurait être drôle si le moindre signe de plaisir primitif n’était étayé par la connivence de leurs clinquants diplômes.

Malgré ta nuque longue à la Kreuzberg te voilà sur

Manuel Pomar

Un pont aérien entre la Memphis nabatéenne et celle du Tennessee devrait concilier nos ardeurs à bâtir une nouvelle hacienda au milieu d’un no man’s land. Les promoteurs à la Broad & Kaufman s’étendent librement nous promettant des lendemains qui chantent. Leurs maquettes à l’échelle une ne devrait pas tarder à laisser entrevoir quelques fissures cérébrales. Laissons ces rivages saumâtres derrière nous et empruntons joyeusement les chemins de traverses (yeah !). Permettons nous en passant une légère rupture dans l’espace temps pour nous aménager une petite uchronie qui modifierait sensiblement le paysage, juste pour le plaisir de se perdre dans des abîmes contemplatifs d’où surgiraient enfin quelques singularités.


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Warhol à l’Abbaye

Autour du pape du Pop Art Retour sur l’exposition Warhol à l’Abbaye de l’Escaladieu, près de Lourdes, du 9 octobre au 28 novembre 2010. Illustration du volet culture du projet de coopération décentralisée entre la région autonome de Presov en Slovaquie et les Hautes-Pyrénées, on pouvait y découvrir 54 sérigraphies originales ainsi que des objets et documents personnels de l’artiste américain. Curieux de cette proposition sans précédent dans les Hautes-Pyrénées, j’ai également usé de ce prétexte pour rencontrer le travail des artistes contemporains invités pour l’occasion. I am from nowhere : c’est ainsi qu’est introduite l’œuvre d’Andy Warhol. Le lieu accueille le visiteur dans un cadre empreint de quiétude. Une allée habillée de gravillons blancs et sonores guide les pas jusqu’aux salles dédiées à l’exposition. Le caractère cistercien du lieu impose une forme d’austérité. Trompeusement, l’ambiance est celle d’un vieux musée de province qui présenterait la collection d’un artiste local. Mais, une fois l’imposant escalier escaladé, c’est une explosion de couleur qui accroche l’œil. Certes, les salles sont petites, on peut y manquer de recul lorsque trop bondées. On y retrouve l’ensemble des thématiques contemporaines chères à l’artiste tels que portraits d’idoles, représentations d’objets de consommation mais également les questionnements de Warhol au sujet de la religion et de la mort. La principale originalité de cette exposition réside dans l’approche de l’influence des origines slovaques de l’artiste, origines qu’il semble toujours avoir à exercer sur les recherches artistiques contemporaines. Trois artistes slovaques et quatre artistes français ont été invités à produire des œuvres. Des trois premiers, Daniel Broyányi est le plus confirmé. Son fil conducteur trace la frontière entre dignité d’expression et banalité du thème, prolongeant ainsi l’idée du Pop Art d’Andy Warhol.

Andy Warhol, Red Lenin, 1987, sérigraphie sur papier

Radslav Repicky, quant à lui, met en œuvre franchise et spontanéité. Enfin, Martin Kudla développe une expression plus intimiste que ses compatriotes. Les artistes français peuvent également être qualifiés d’enfants spirituels de Warhol. Patricia Monneraud s’inspire du spectacle de la vie quotidienne en transformant, de façon originale, des objets communs en œuvres d’art. Nicolas Fournillier initie son processus créatif par le biais de la photographie. Après une simplification des volumes et des aplats colorés sur ordinateur, sa pensée prend forme sur une toile peinte à l’acrylique. Marc Ledogar, à l’instar d’Andy Warhol et empreint d’une admiration pour les grands affichistes français, travaille les séries. Sa réflexion nous conduit vers une représentation contemporaine de l’iconographie religieuse.

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........................................................................................................................................................................................................................... Des quatre artistes français, j’ai pu rencontrer Mélanie Maura, jeune artiste établie à Tarbes. Elle explique sa relation avec le Pop Art : « Dès le départ, j’ai voulu parler de Lourdes, ma ville de naissance. J’ai alors rapidement établi un lien étroit entre la Vierge et le Pop Art. J’ai également été influencée par les productions d’artistes des années 60 qui dénonçaient la consommation de masse ! » Certaines de ses toiles, dont La Vierge à l’enfant de la série Born in Lourdes exposée à l’Abbaye de l’Escaladieu, sont issues de rencontres de l’iconographie religieuse avec un travail d’appropriation, de transformation. D’autres œuvres se sont déplacées dans le domaine des images populaires, mythologiques ou féériques. Blanche Neige ou Alice sont alors extraites de la mémoire collective, détournées par transposition pour être illustrées parfois de façon ironique. On atteint alors un état de désacralisation qui permet d’envisager les icônes - au sens populaire du terme - sous un nouveau jour. Il n’est pas interdit d’y percevoir une forme de provocation. Mélanie Maura estime que sa période Pop Art n’est pas pleinement révolue et qu’elle influence fortement son travail de création, notamment pour ce qui concerne les gammes de couleurs qu’elle emploie. Alors qu’elle a dépassé le travail d’aplats minutieusement appliqués, aujourd’hui sa recherche est plutôt picturale. De minutieux travaux de broderies sont devenus les sujets privilégiés de son art, sujets qu’elle souhaite enrichir de dessins peints et de pièces de tissus dont les motifs aménagent reliefs et perspectives. Perspectives que le Warhol secret, appliqué à cacher ses intentions réelles derrière son silence, a su insuffler à ces artistes dont j’ai rencontré les œuvres. Didier Skorupa

Mélanie Maura, La vierge à l’enfant, 2007 huile et acrylique sur toile, 72,5 x 194 cm ©Mélanie Maura 14 .....


Do not eat. Totem (ĂŠtude), gouache sur papier, 50 x 65 cm, 2010 Double page suivante : dne_ob10, encre sur papier, 65 x 50 cm, 2008

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De la viscéralité dans l’acte créatif ? « Bricoler est aisément péjoratif. C’est un terme de dérision dans la bouche des spécialistes. Quand un artisan dit d’une installation : « c’est du bricolage », il n’y a pas besoin d’exprimer autrement sa réprobation. Pourtant, le bricolage, au sens où nous l’entendons a de bonnes lettres de noblesse. L’histoire a connu des rois serruriers, des princes menuisiers et des hommes d’états passionnés de maçonnerie. Et l’on sait que de tout temps les poètes, les peintres, ou les musiciens ont cherché dans le travail manuel un refuge contre l’angoisse de la création artistique. On aurait tord, en effet de croire qu’il est seulement la conséquence d’un soucis d’économie ou de la défaillance des professionnels. En fait le bricolage est un état d’âme, un symptôme: c’est le recours naturel de tout ceux et de toutes celles que la société industrielle, l’économie planifiée et le règne pesant des « gadgets » soumettent à une pression trop forte... Le bricolage est souvent ressenti comme un besoin, une démangeaison ; mais beaucoup n’osent pas s’y livrer soit parce qu’ils exagèrent les difficultés d’une entreprise, soit parce qu’ils ne savent pas a quoi appliquer leur impatiences créatrice... » (Extrait de la préface l’encyclopédie du bricolage, Jean Delamare)

Grow, Et pourtant elles tournent, 2010, techniques mixtes sur papier 18 .....

M’introduire ainsi me permet d’évoquer d’une manière des plus indirecte le souvenir récent d’une émotion vivace ressentie lors d’une visite dans le musée de ma plaisante citée phocéenne. Je déambule dans les pièces, énormes, d’un muséum que dis-je d’un péristyle. Ma tête, en rotation permanente tourbillonne sur mon corps, mon esprit autant que mes yeux essaient de capter une effluve de tentation, quand tout à coup mes genoux se mettent à s’entrechoquer, mes dents à claqueter, ma peau transpire, mes oreilles bourdonnent, des frissons, des colonnes de frissons, puis plus rien. Je ne me sens plus penser. Je vois bien mon génome se dérouler à mes pieds mais comment fouler ce tapis d’humanité ? Je tente un redémarrage en mode sans échec. Failed. Planté. Devant un dessin d’étude. Planté. Devant l’immensité. C’est un piège, un filet, un collet ! Je le sens bien, mais même si je fais preuve de vigilance quand je le découvre, lui, se montre indélicat quand il m’aspire. Il parait que des personnes bien portantes, bien nourries, délectables à souhait, riches et insolentes mais également de petites tailles, moches, rebondies, chauves, pauvres mais bien élevées, auraient été


........................................................................................................................................................................................................................... absorbées dans la déferlante étude. Je rêve semble-t-il : Une étendue… Je suis face au gigantisme, face à la grandeur suprême, à l’infini, à l’éternel, à l’immortel, j’y suis nom d’une pipe.

Depuis quelques temps je me sens bien, je dirais même que je me sens mieux. Et mon centre de gravité ? Je suis actuellement dans une petite bourgade située non loin de Reims, Muizon.

Je me crispe, me tends de tout mon long, gémis, couine, pleurniche. Raide comme un piquet. Puis lentement, la détente. Je m’apaise, et après un temps d’adaptation, je réponds secrètement à l’audace. Mais quelle audace ?

Dans cette région, la Champagne-Ardennes, si, pour je ne sais quelle raison, l’envie te prend d’orienter la tête vers le haut, et que poussé par une seconde envie, te vient le besoin de t’étirer, tu auras l’impression de toucher le ciel.

Je pose mes fesses sur le mou et contemple l’océan. Je contemple la force, je contemple une force. Ma tête au repos scanne l’étendue, elle scrute au moindre, inspecte, fouille, considèrent l’énorme nappe. Ö ! Courant. Je cherche depuis des heures l’imprécis. Quel trouble de rester coi devant une mémoire… Je persiste à envisager que je ne découvrirai peut être jamais cette éminente vague, l’objet tant désiré qui me pousse à me dresser.

Par contre, lorsque la troisième te susurre de baisser volontairement les bras, en les considérant comme deux objets lourds, et que l’invisible main de la quatrième ramène tes yeux à la contemplation du sol, tu sentiras ton encéphale rebondir dans sa coque.

L’audace, l’audace, l’audace. Mes yeux collés, une voix. Mes yeux collés, un parfum. Mes yeux collés, une caresse. Mes yeux décollés, une silhouette. Mes yeux écarquillés une femme. Une main lisse mes cheveux, l’humidité envahit mon front. So fresh. Je me lève confus et m’excuse en remerciant la grâce. Un dernier regard sur le délice qui m’a soulevé, un dernier regard sur l’effigie qui m’a terrassé. L’étude. Le dessin d’étude. Des fois parcellé ou en morceau, découpé ou en lambeau, structuré, entier… je les aime sanguines quand ils vibrent et s’animent. Je les idolâtre quand ils me traquent et me cassent. Mais je reviendrai les défier. Quant aux armes, point d’arsenal, mes yeux suffiront à l’affront. L’essence même de l’art, les prémices, ce qui se passe avant même d’envisager d’avoir une idée, la sentir monter et frapper à la porte. Et de cette idée, passer à l’écrit puis au croquis (...) à la création d’un quelconque objet. Tout ça passe par l’observation consciente et inconsciente.

Ici, à Muizon, il s’en passe des petits trucs et autres bidouilles. Face à moi, à environ deux trois mètres est posée contre un mur rouge, une lune jaune. Elle est en plastique et mesure approximativement un mètre de long, quarante centimètres de haut et dix centimètres d’épaisseur. Elle est là, sourire banane, délicate et sans vie, dans un équilibre presque bancal et se rit de moi. Je l’observe depuis quelques secondes, et j’ai l’impression que mes yeux ont le pouvoir de la faire disparaître. Drôle de truc que d’avoir l’impression de faire disparaître une lune jaune en plastique. Mais bon, pourquoi pas, certains font bien jaillir quelques rayons laser de leurs globes oculaire. C’est une façon comme une autre de se moquer de cette dimension, la troisième, qui de temps en temps m’enquiquine l’existence. Alors je souris de la disparition de ce satellite moqueur. Yes ! I’ve got the power. Par un simple frottement j’ai fait jaillir l’étincelle qui met le feu aux poudres. Boom ! Moon is over… Je vous vois rire. Je vous vois inquisiteurs ! Jugeant et condamnant le ridicule ! Cette explosion ne vous touche donc pas ? Non mes précieux ! Ne riez pas de la désintégration de votre lumière nocturne. Ne laissez pas le léviathan vous ramener sur la vague de la vérité admise.

Un moment de vie avant la création : 19 .....


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........................................................................................................................................................................................................................... Le vide m’envahit pour un court instant. A ma gauche une imprimante jet d’encre (scanner, photocopieuse noir et blancs, couleur) Je m’y suis attaché à cette drôle de bécane, j’ai un peu le même rapport que peuvent avoir certaines personnes avec leur bagnole. Tu commences à lui parler, tu la caresses, tu lui donnes un prénom : « ma titine » par exemple. Et bin, moi j’ai exactement le même rapport avec mon imprimante. Depuis quelques temps je la sens fatiguée, pas bien, nauséeuse, elle fait des bruits bizarres, des « clacs clacs » à répétition qui m’inquiètent. Ca vient du « scan ». Il fonctionne une fois sur deux, se bloque, fait une sorte de court aller retour en fin de course. Je dois la bidouiller pour ne pas dire l’opérer. Je commence par démonter le capot du pupitre de commande, extrais dans un deuxième temps une sorte de carter en plastique gris. J’accède enfin au cordon qui fait le lien entre les commandes et toute la partie mécanique du scanner. Quatre vis, plus de vitre, quatre vis et hop je bascule le module, me voilà au niveau de la lampe, fastoche !

Le gargouillement devient vibration de plus en plus sensible. La tuyauterie interne se fait corde de piano et me donne enfin le La. Positive vibe, negative vibe. Entre moi le courant passe. De cette subtile alternance découle l’activité de mes extrémités. Bien sûr, je ne suis pas rassuré mais je commence à coucher sur papier, et ce qui m’était si intime ne m’appartient déjà plus. Me voici transformé en simple filtre et sous mon regard impuissant, mes mains aident le fruit de mes entrailles à l’accomplissement d’une fuite inexorable. Mais les bougres ne me laissent pas la paix. Après quelques instants de consultation de leur livre de lois, décision est prise. Le crime ne restera pas impuni. Ils dépêchent alors tout un régiment de bananes pour une pendaison en place publique. Le jugement n’aura lieu qu’en fin d’agonie. Ou pas… Yannick Papailhau & Fabien Cano

Je scrute la bête quelques secondes et m’aperçois rapidement d’où vient le mal. Explication : Une lampe longue et fine semblable à un petit néon, plus bas un miroir de la même taille mais plus large, fronton une cellule que je nommerai «c ellule butée ». Je nettoie, remonte et fais un test. Ca marche ! Ca tenait donc à si peu. Comment cela a-t-il pu m’échapper ? Je ressens à nouveau une activité intérieure, profonde. Page de gauche (en haut) : Yannick Papailhau sans titre, crayon & feutre (avec la main) 102cm x 142cm (papier d’archi 80g) Nice/Marseille 08/09 (en bas) : Yannick Papailhau sans titre, crayon, feutre (l’autre dessin) 107cm x 100cm (papier d’archi 80g) Ci-contre : Grow, seven up ou la nanotechnologie, 2008 stylo bille sur papier (29,7 x42) 21 .....


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Film Socialisme La liberté coûte cher

Présenté au festival de Cannes en mai 2010 dans la catégorie « un certain regard », Film Socialisme de J.L. Godard se construit comme une symphonie en trois actes et développe un constat amer et déprimant sur l’état actuel de l’Europe. Le premier volet intitulé Des choses comme ça impose le cinéaste comme un artiste d’une contemporanéité extrême, dans sa réflexion sur le statut actuel de l’image et des œuvres artistiques. Des choses comme ça se déroule sur un paquebot en croisière en Méditerranée. Dans un déluge assourdissant d’images et de sons apparaissent des paroles isolées, des bribes de discours : un philosophe français, Alain Badiou qui poursuit une conférence devant une salle vide, un ancien criminel de guerre et sa petite fille, Patti Smith errant sur le pont une guitare à la main, des touristes dansant dans une discothèque, ou mangeant dans une cafétéria… La seconde partie pose l’action dans un garage avec les tribulations de la famille Martin, et renvoie à un certain académisme godardien eighties. On retrouve dans Socialisme toute la grammaire cinématographique propre à ses films, faite d’ellipses et de collages, d’emprunts aux arts plastiques ou d’incrustations de mots et de phrases. Une narration dont la multiplicité des discours offre une théorie de sens, dominée ici par la vision catastrophique de l’avenir de l’Europe. Le premier volet de cette oeuvre possède une force étonnante dans son flux ininterrompu et violent de flashs visuels et sonores agissant comme des pulsions scopiques, et constitué de matériaux divers : extraits de films (John Ford, Agnès Varda,…), de documentaires télévisuels (de toutes sortes), d’images en haute définition d’une beauté plastique épurée ou bien de scènes de la vie courante récupérées d’Internet. Tout ceci dans un enchevêtrement de plans très courts constituant un instantané cru et radical des images du monde, avec une bande son où sons bruts et saturés côtoient des bribes de paroles, des aphorismes ou des 22 .....

répliques avortées. Du cinéma des origines à la vidéo amateur, J.L. Godard traite chaque plan au même degré et pioche dans tous les formats disponibles pour mettre en scène ce maelstrom sensoriel. « Le socialisme du film consiste à saper l’idée de propriété, à commencer par celle des œuvres… Il ne devrait pas y avoir de propriété des œuvres1. ». Cet esprit résistant se retrouve dans l’exploitation et la diffusion même du film : disponible en VOD en même temps que sa projection au festival de Cannes, auquel d’ailleurs il a refusé de participer, J.L. Godard pousse avec humour cette critique de notre société de communication en proposant Film Socialisme en accéléré et en intégral, en cinq bandes-annonces sur YouTube. Il imagine même, dans un scénario délirant, un couple de cinéphiles qui seraient largués en parachute avec des copies vidéo de son film sur le territoire français pour le montrer de façon aléatoire, afin de le tester auprès de spectateurs lambda. Au-delà de cet humour malicieux, J.L. Godard pointe le système d’exploitation des films qui, contraints par des nécessités commerciales, peinent à exister plus de trois semaines dans les salles. Militant pour la libre circulation des œuvres, il lutte contre la loi Hadopi, allant même jusqu’à défendre un hacker et lui-même revendiquer le fait que l’on puisse utiliser ses propres plans pour construire autre chose, fusse-t-il pour le pire. Cette « autre chose » que construit le cinéaste dans la première partie du film possède une esthétique formelle puissante parce qu’elle est très contemporaine dans la façon de révéler des images ultra banalisées qui retrouvent brusquement leur violence. La crudité obscène de notre système de communication s’expose par cette juxtaposition de plans cinématographiques à la fois primaires et savamment orchestrés. Constamment en lutte dans ce magma assourdissant, la parole des personnages peine à exister et ceux-ci fonctionnent comme des objets de discours, plutôt que comme des acteurs déroulant une histoire. Une constante que l’on retrouve dans de nombreux films de Godard et qui prend ici une dimension de tragédie grecque, résumée dans un jeu de mots cynique et


........................................................................................................................................................................................................................... désabusé : « hell as », l’enfer et la république hellénique qui a récemment chutée, comme symbole de l’état actuel de l’Europe. Alain Bergalat écrivait en 1988 à propos du cinéaste : « chaque image de Godard, aujourd’hui, tend à être dans le même temps un morceau du monde et sa métaphore, à nous donner à voir la chose en soi et la conscience de cette chose2 ». Reste à savoir si Cassandre va être raisonnable. DM

FILM SOCIALISME Réalisation & scénario : Jean-Luc Godard Image : Fabrice Aragno, Paul Grivas Production : Ruth Waldburger Avec : Catherine Tanvier, Christian Sinniger, Jean-Marc Stehlé, Nadège Beausson-Diagne, Elisabeth Vitali, Eye Haidara, Olga Riazanova, Quentin Grosset Société de production : Wild Bunch

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Entretien avec Jean-Luc Godard, mai 2010, les Inrockuptibles.

Pays d’origine : France- Suisse

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Cité par René Prédal, dans Cinémaction, n°52, juillet 1989.

Durée : 101 minutes

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Régis Fabre

Oh my God, that’s the funky shit ! « … j’ai entrouvert mon store. Alors j’ai fait la grimace. Il y avait du soleil. Avec un putain de ciel bleu imbu de lui-même et sûrement des conneries de bermudas partout. Fallait bien se rendre à l’évidence. On s’acheminait doucement vers une sale journée. »1 Le ton est donné. On pourrait comprendre une certaine révulsion devant quelques genoux cagneux mais, nous concernant, le propos n’est pas là. Le bermuda, icône de la décontraction décomplexée du vacancier qui parcourt des kilomètres pour jouir d’un repos bien mérité dans son camp de vacances et son cortège d’aménagements : Welcome in Auschwitz... ou un raccourci insupportable. Enterlude (2010), une photographie de Régis Fabre puisée dans une revue, expose un panneau touristique. Celui-ci assure la présence du gîte et du couvert dans la ville à l’horrible célébrité avec, pour arrière plan, la vue du camp de concentration. Ici, nulle ironie assumée d’un quelconque communicant. Juste le reflet d’une médiocrité, étalée dans une presse à grand tirage et révélant toute sa splendeur à la faveur d’un recadrage agrandi. Le travail de Régis Fabre regorge de cette culture du pire qui, galvaudée, passe inaperçue et se trouve digérée par l’accoutumance. Si sa pratique est variée, les sujets traités révèlent tous un climat inquiétant. Se saisissant de signes ou codes connus de tous, sa diatribe emprunte les outils de l’extrême pour se jouer du glauque socialement entretenu. Tout y passe. Comme la propagande sanitaire et le devoir menaçant de bonne santé : ici, la mise en garde du paquet de cigarettes devient « Vivre tue » (Sans titre, 2004). La vanité a perdu tout son charme, interdiction de philosopher, tu vas juste crever. On peut aussi s’en amuser, piéger le spectateur. La série Shake the disease (2010) - des vues saisies au microscope - offre au regard de jolies bulles colorées... ou comment démontrer la qualité plastique du HIV et autres cellules cancéreuses. 1

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Nicolas Rey, Treize minutes

Pulp, 2010. Acrylique sur toile, 300 x 201 cm © Régis Fabre

Autre domaine, autre peur. Dans ses œuvres, à la joliesse de la phobie de la maladie, répond une violence contemporaine dont l’ancrage est profondément inscrit dans l’histoire. Une permanence devenue habitude et des signes qui, virant au gimmick, s’en trouvent inexorablement tiédis. Pour exemple, la croix gammée devient chez cet artiste un motif d’affiche, traitée en rose (Sans titre, 2008). Régis Fabre regroupe son travail sous l’appellation funk phenomena, le phénomène de la trouille. Mais il semble que ce maintien de la peur soit un symptôme, l’ingrédient d’un système bien plus insidieux. Noam Chomsky, linguiste et philosophe, a défini les dix stratégies de manipulation des masses : créer des problèmes puis offrir des solutions, remplacer la révolte par la culpabilité, faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion, encourager le public à se maintenir dans la médiocrité, ainsi que dans l’ignorance et la bêtise...


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Ci-dessus : Shake the disease #2 (Cancer cells), 2010 Ci-dessous : Sans titre (France), 2010 Acrylique sur toile, 153 x 300 cm © Régis Fabre

En regard, on ressent dans la production de l’artiste une posture qui se place spontanément en contrepoint. Les œuvres soulignent le contrat tacite de chacun et l’adhésion inconsciente au système. Bousculer ce contrat n’est pas sans risque. En témoignent les réactions épidermiques de certains visiteurs, qui ne se révulsent pas contre la machine – ce serait se renier ? - mais s’arrêtent aux formes de la démonstration. Des attaques qui encouragent la poursuite du jeu et la multiplication des provocations. Ainsi, le regardeur se retrouve face à une grande inscription murale : « I have trouble remembering names. Can I just call you asshole ? » (Sans titre, 2004). On imagine facilement la jubilation à peine dissimulée de l’artiste. Un peu à la manière du personnage de Jean Yanne dans son piratage radiophonique dans Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil : « Plantier, vous êtes un con. Vous me trouvez grossier, et moi, mon cher ami, je vous trouve vulgaire. ». La nuance est là. Au royaume de la vulgarité, la grossièreté devient la distance qui caractérise le nouveau poète. Hélène Dantic


Les Requins Marteaux Blason Villemolle

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Martes Bathori : Mordre la main de celui qui te nourrit Illustration issue de Trans Espèces Apocalypse

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Michel d’Herbois

Entretien avec l’atelier deux-mille « Signe / Contre-signe », la dernière intervention du plasticien franco-luxembourgeois Michel D’Herbois, actuellement présentée dans le cadre du festival CrimeMagic à la Kunsthalle Domininikanerkirche de Osnabrück, se place dans le droit fil de ses précédentes propositions Objet_Je_Parle ( Palais Royal - Bruxelles, 2003 ), et Krisis !! Pourquoi paraître ? ( ArtKombo - Cologne, 2007 ). Son travail interroge notre relation à l’objet, la relation du signe à l’objet, et les configurations symboliques de notre relation à la relation, dans la perspective de la sémiotique piercienne, et dans la lignée des œuvres pionnières de Terence McCoy ou Solange Soupiac. Pour ce faire, il élabore un labyrinthe formel d’une grande rigueur sémantique, où la dissonance intervient en premier lieu comme simple révélateur de la logique interne du réseau de signifiants.

atelier deux-mille : Michel d’Herbois, bonjour, notre rencontre s’est faite autour d’un galeriste Londonien à l’occasion d’un programme de mécénat chinois ; pensez-vous que votre travail soit « exotique » ? Michel d’Herbois : Eh bien oui dans un sens. Les objets et les actions de mes travaux se confrontent souvent aux lieux dans lesquels ils se trouvent. Ils témoignent aussi bien du désir d’un monde préservé que d’une ouverture sur l’extérieur. Est-ce la raison pour laquelle mon travail suscite un tel intérêt en Asie? Je ne sais pas. a d-m : On perçoit dans l’aspect documentaire de vos photographies, une certaine urgence, une certaine envie d’en découdre avec le monde, êtes vous d’accord ? M d’H : Oui et non, vous savez je pense tout d’abord qu’être artiste aujourd’hui, c’est prendre des décisions qui s’imposent, littéralement « sauter à la gorge des choses » comme disait Bernanos. Avec la série Gymnopedia (2009) par exemple, je me suis attaqué au culte du sport, à cette culture de la victoire et du défi que je trouvais dangereuse. C’était là pour moi un point important sur lequel insister, comme une plaie ouverte à l’intérieur de laquelle on jette une poignée de sel... 28 .....

a d-m : Vous vivez désormais en Allemagne, comment est perçu votre travail là bas ? M d’H : Oh, bien je pense, les allemands sont assez curieux, c’est un pays très attachant, leur approche esthétique est différente de celle que l’on trouve dans notre cher hexagone, là-bas on part du principe qu’aucun geste artistique n’est anodin. C’est ce qui fait je crois leur force et leur réussite sur le plan international. J’apprécie également bon nombre de représentants de la jeune génération, je pense notamment à des gens comme Albert Oehlen ou Andreas Gursky... a d-m : Votre dernière série de photographies, day dream (photographies en noir et blanc de feux d’artifice) semble être un pied de nez au 14 juillet et aux célébrations en général. Vous considérez-vous comme un trouble fête de la scène artistique française ? M d’H : Lorsque j’étais enfant, j’allais admirer les feux d’artifice avec mes parents, j’ai gardé avec les années une certaine fascination pour ce spectacle populaire. Ils sont pour moi synonymes de joie, de rassemblement... En leur conférant ce que je nomme «une nature achromique», en leur otant leurs couleurs, je veux trouver une abstraction sûre comme une forme graphique à laquelle je pourrais rester fidèle, et ce, hors de tout propos phénoménologique. Trouble fête ? Je ne crois pas. a d-m : Michel d’Herbois, les élections présidentielles approchent. Quel avenir culturel pour la France ? M d’H : La réponse est floue, une chose est certaine, les problématiques devront à l’avenir être plus incisives, la création française ne doit pas démériter la place qui est la sienne sur la scène contemporaine mondiale. Nous verrons bien. a d-m : Michel d’Herbois merci. M d’H : C’est moi qui vous remercie. Entretien proposé par Eddy Chartier et Andrew Gupta.


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Tarped cars I, Courtesy Gallery A.Gupta

Tarped cars II, Courtesy Gallery A.Gupta

Tarped cars III, Courtesy Gallery A.Gupta 29 .....


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Diary of a Dandy V Trie Daze Qu’On Dort

Coincé derrière une fenêtre, la pluie fait comme le coloured pencil filter en photoshop sur l’immeuble d’en face, je mate Bobby Bedford dans son histoire d’espionnage où la réalité n’est qu’une idée parmi les autres, quand même, un suédois qui joue un alsacien! Une autre journée sans suite. Une frustration avec le temps, pas juste la pluie mais la paranoïa de qui je suis et ce sentiment d’impuissance d’être autre chose. Manière de passer le temps et casser la croûte, je travaille dans un lieu dit culturel, well travaille, c’est un grand mot. Je passe mon temps entre des pauses pipi, déjeuner, café, cigarette, sieste, sans oublier les pauses pause et enfin, il n’y a presque plus de temps pour le thé mais j’en fais; à servir. Le dimanche, le jour où il n’y a plus d’ouvrier ni de patron, que des croyants et des crétiens. Il y a une dame qui m’a acheté une place dite normale à un prix symbolique et participatif. Elle a fait le tour, regardé des oeuvres puis elle est revenue me dire - vous m’avez volée ? Comment ? - j’ai dit plus par stupeur qu’envie de savoir. Elle me lance j’ai plus que 65 ans. Vous me devez un euro ! Elle est senior, je lui dois du respect. Par contre j’ai plutôt envie de lui montrer mon doigt mais elle a vu la guerre. S’il y avait la télé à son époque, elle aurait vu Mitterrand changer le programme et elle aurait même vu Johnny. Mon respect se dissipe car elle continue de parler. Les vieux sont comme des enfants, mignons à voir, fatigants à écouter.

gratuit, maintenant ! Je l’aide à se lever et je lui tiens la porte, les bonnes manières ne coûtent rien et là, en partant, j’sais pas si c’était sa joue enflée ou si elle me faisait un’tit sourire, la coquine ! C’est pas toujours facile d’être dandy, de rester distant, non engagé, aliéné face aux pouvoirs omniprésents dits normaux. Frat house Fanon propose la violence comme échappatoire de nos simulacres, de nous même pour en créer de nouveaux. La pluie tombe, elle n’est pas pareille qu’autrefois. Les conservateurs en t-shirt rouge avec sé dessus. La révolution est reléguée au passé, à quand je chopais des minettes comme des mycoses mais je ne veux plus de cela, je suis content avec ce que j’ai – mais suis-je content avec qui je suis ? Normal, je suis. BBB... the Bitch’s Back Banging out de thunes ; Alex sort de son Soulte ses bessins bost bolitique, un bulimie bontempborain. L’autre d’autrefois n’a plus d’aujourd’hui, zut touz zdit, managé, massacré, mortganisé matracatégorisé – nothing other possible. Que reste still totalement undone? Verité ? Work ? Xperimenter ? Why ? Zestpoire. Année brochaine Commun <> Dieu exposera 1 félection zdes gestations, hesitations, irritations & jaculations 2 kompost. Look, mówią, napisaliby, oglądają, participez, questionnez, realisez, suivez, traduisez-you, venez-y www.kompost.me Chad K Le diary of a dandy se poursuit autrement et ailleurs.

Je lui dis que l’euro aidera et permettra à cette institution culturelle de continuer sa programmation. No, she’s having none of it ! Je suis une pauvre vieille et j’ai le droit à mon euro. Enfant de coeur que je suis, je n’ai jamais su supporter que les gens souffrent donc je saute le comptoir et je lui casse la gueule, main ouverte ou rouge, man devine. Ecroulée dans ses propres larmes, je lui annonce la bonne nouvelle - Voilà, t’es handicapée, c’est 30 .....

Page de droite : Chad Keveny The dandy never looses his cool


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Estelle Vernay Be my Superhero, vidéo en boucle, 2010

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Vidéo consultable en ligne sur www.revue-multiprise.com 32 .....


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09 | Caza d’Oro. Résidences d’artistes 15 rue du Temple 09290 Le Mas d’Azil – 05 61 69 59 17 - www.cazadoro.org

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| Galerie Sainte Catherine 5 place Sainte-Catherine 12000 Rodez – 05 65 46 69 63 EnferS-paradiS de Cyrill Hatt et d’Eve Maillot Du 20 Janvier au 5 Mars 2011 | Musée des Beaux arts Denys-Puech Place Clémenceau 12000 Rodez – 05 65 77 89 60 Virginie Barré - Pierre Malphettes - Bruno Peinado SANS TITRE. Du 17 février au 18 septembre 2011

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| BBB. Centre régional d’initiatives pour l’art contemporain 96 rue Michel Ange 31200 Toulouse – 05 61 13 37 14 - www.lebbb.org Perfect § Perfect Bertrand SEGONZAC Du 20 janvier au 27 mars 2011

| Fondation Espace Ecureuil pour l’art contemporain 3 place du Capitole 31000 Toulouse - 05 62 30 23 30 www.caisseepargne-art-contemporain.fr Patricia Cartereau. Jusqu’au 24 décembre | Galerie Exprmtl 18 rue de la bourse 31000 Toulouse 05 62 27 26 92 – www.exprmntl.fr Anarchitectures. Pierre Marie Péquignot, Laurent Rabier et Hubert Benita. Sculpture, Installation, peinture, dessin. Jusqu’au 31 décembre 2010 | Centre culturel Bellegarde 17 rue Bellegarde 31000 Toulouse. 05 62 27 44 88 www.centrebellegarde.toulouse.fr | Galerie du Château d’Eau 1 place Laganne 31300 Toulouse – 05 61 77 09 40 www.galeriechateaudeau.org Renversements de faits Abstractions photographiques Michel Campeau - Edgar Martins - Michael Wolf - Pétur Thomsen Jusqu’au 23 janvier 2011 Dans le cadre de Abstraction du nécessaire en partenariat avec l’Espace Croix Baragnon et le Centre Culturel Bellegarde

The Tate Croquette (bbb, Toulouse) et Racks (musée Calbet, Grisolles) Du 20 janvier au 27 mars 2010

| Galerie Lemniscate 23 rue Edouard Dulaurier 31000 Toulouse - 06 79 65 33 94 www.galerie-lemniscate.com In somnis. Jean-Luc Feitas, Garmonique Aurélie Mathigot, Gabriela Morawest, Mieko Sat Jusqu’au 13 janvier 2011

| Ecole des Beaux-Arts de Toulouse 5 quai de La Daurade 31000 Toulouse - 05 61 22 21 95 www.esba-toulouse.org

| Galerie Sollertis 12 rue des régans 31000 Toulouse – 05 61 55 43 32 – www.sollertis.com 100% Occitan. Ben. Jusqu’au 22 janvier.

| Chapelle Saint-Jacques. Centre d’art contemporain Av. du maréchal Foch 31803 Saint-Gaudens 05 62 00 15 93 – www.lachapelle-saint-jacques.com

| Lieu Commun 23-25 rue d’Armagnac 31500 Toulouse – 05 61 23 80 57 - www.lieu-commun.fr

| Espace des arts 43 rue du centre 31770 Colomiers – 05 61 15 31 76 Colonie de dessins Shoboshobo, Sumi ink club, Dennis Typhus, Tetsunori Tawaraya, Hendrik Hegray & Officeabc, édition recto/verso #7 Jusqu’au 24 décembre 2010 L’odyssée de l’Espace Exposition rétrospective des 22 ans du centre d’art contemporain, Avec Jean Jullien – dessinateur graphiste invité. À l’occasion de la fermeture de l’Espace des Arts, 43 rue du centre 12 février – 16 avril 2011 | Espace Croix-Baragnon 24 rue Croix-Baragnon 31000 Toulouse – 05 62 27 60 60 www.mairie-toulouse.fr L’abstraction du nécessaire. Gottfried Honegger et Kirill Ukolov Jusqu’au 5 février | Espace GHP 11 descente de la halle aux poissons 31000 Toulouse - 05 61 52 67 08 www.espaceghp.com Gutter : Freaks. Jusqu’au 20 janvier GHP Art Fair. Artistes de la galerie + small solo show toutes les 3 semaines Du 12 janvier au 19 mars 2011 Tout flux. Océane Moussé Du 2 avril au 21 mai 2011 | Espace Paul Éluard 2 rue du Pré vicinal 31270 Cugnaux - 05 61 76 88 99 - www.mairie-cugnaux.fr NÉO-CUGNAUX II. Découvreurs-Inventeurs. art contemporain et archéologie Du 11 janvier au 19 mars 2011 Arcangelo, Marcel Broodthaers, Sophie Dubosc, Guy Ferrer, Mimmo Paladino, Claudio Parmiggiani, Anne et Patrick Poirier, Patrick Raynaud, José Maria Sicilia, Ousmane Sow, Antoni Tàpies

| Musée des Abattoirs 76 allées Charles de Fitte 31300 Toulouse – 05 62 48 58 00 www.lesabattoirs.org Le monde de Bernar Venet, Venet in context. Jusqu’au 15 février | PAM (Plateforme de l’Art de Muret) Théâtrerie « la Fabrique des arts », 1 square des combattants d’AFN 31600 Muret – 05 34 63 98 19 | PDF. Point de fuite 06 18 70 63 01 associationpointdefuite@gmail.com www.pointdefuite.net/ | C.I.A.M. Fabrique culturelle de l’université de Toulouse II le Mirail. 5, allée Antonio Machado - 05 61 50 44 62 www.ciam-univ-toulouse2.fr La Fabrique - Le Tube 10 - 14 Janvier LUDWIG Tsunami, Installation in clima Vernissage le mardi 11 janvier à 18H 10 février - 2 mars La Fabrique, Le Cube Affinités numériques Exposition Travaux d’étudiants en Master Professionnel Nouvelles Technologies de l’UTM Vernissage le vendredi 11 février à 18H | Maison Salvan 1, rue de l’ancien Château 31670 Labège - 05 62 24 86 55 www.maison-salvan.fr Diffraction. Etienne Rey. Jusqu’au 23 décembre Thomas SABOURIN. Résidence de création : Trajectoires et autres biais Du 25 février au 26 mars 2011 Vernissage – performance – concert : 24 février, 19h

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46 | Maison des arts Georges Pompidou. Centre d’art contemporain Route de Gréalou 46160 Cajarc – 05 65 40 78 19 - www.magp.fr Different colors made of tears. Franck David. Jusqu’au 24 décembre | Maisons Daura, résidences internationales d’artistes Le Bourg. 05 65 40 78 19 - maisons.daura@wanadoo.fr - www.magp.fr Pages. Martin Lord, Aurélien Vret, Olivia Campaignolle, Mariana Herrera Montiel, Benjamin Renaud, Nadian Erhmann, Yuan Yuan… Du 5 mars au 3 avril. Vernissage le samedi 5 mars à 18h Résidences de printemps aux Maisons Daura. José Manuel Arnaud BELLO, Santiago BORJA, Jonathan HERNANDEZ, Jorge SATTORE (plasticiens, Mexique) et Cécile BOURNE-FARRELL (critique, France)

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| Le Parvis. Centre d’art contemporain Centre Leclerc Le Méridien – route de Pau 65420 Ibos – 05 62 90 60 82 www.parvis.net Les architectures du désir ou mourir dans les bras de la foudre. Myriam Mechita. Jusqu’au 19 février Hippolyte Hentgen, Les ritournelles. Intervention murale permanente. | Omnibus – Laboratoire de propositions artistiques contemporaines 29 avenue Bertrand Barère 65000 Tarbes - 05 62 51 00 15 www.myspace.com/laboratoireomnibus Image/imatge, promotion et diffusion de l’image contemporaine 15, rue Aristide-Briand 64300 Orhez. 05 59 69 41 12 - www.image-imatge.org Dans la forêt . Du 13 janvier au 12 mars 2011à image/imatge et à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis d’Orthez. Exposition réalisée en partenariat avec le Frac Aquitaine, la galerie Cortex athletico (Bordeaux) et des collectionneurs privés.

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81 31 (suite) | Centre culturel Léonard de Vinci ENAC, Avenue Edouard Belin 31055 Toulouse - 05 62 17 45 00 | L’Usine 6 impasse Marcel Paul - Zone Pahin 31170 Tournefeuille - 05 61 07 45 18 www.lusine.net spectacle Rictus. Garniouze - Christophe Lafargue Sortie d’Usine – A déterminer (toutes les actualités sur le site Internet) spectacle Yama’s Path. Asa Djinnia Sortie d’Usine le 15 février 2011 à 20h à l’Usine Gratuit. Concert - dessins animés - installations spectacle Rouge. Maïa, Jeanne & Julie Résidence du 21 février au 11 mars 2011 Sortie d’Usine le 9 mars 2011 à 20h à l’Usine Public : 12 ans et plus. Gratuit. Théâtre Formation formation INITIATION AUX TECHNIQUES DE CINEMA D’ANIMATION Du 17 janvier au 21 janvier 2011 Tarif : 875 euros TTC Information & inscription Pauline Lasson. pauline@lusine.net

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| Centre de photographie de Lectoure 5 rue Sainte-Claire 32700 Lectoure - 05 62 68 83 72 www.centre-photo-lectoure.fr La vie rurale. Reportée à fin janvier 2011

| AFIAC. Association Fiacoise d’Initiatives Artistiques Contemporaines 2 rue du Colombier 81500 Fiac – 05 63 34 32 09 – www.afiac.org Les AFIAC/Café/Performance : chaque 1er vendredi du mois, 21h Edwige Mandrou vendredi 7 janvier Nieves Correa vendredi 4 février Bruno Capelle et Philippe Fontes vendredi 4 mars | Le LAIT. Laboratoire Artistique International du Tarn Box des Moulins - 41 rue Porta - 81000 Albi tel : 05 63 47 14 23 MJC Albi - 13 rue de la république - 81000 Albi Tel : 05 63 54 20 67 www.centredartlelait.com Pablo Garcia. Du 25 janvier au 25 février 2011. Vernissage le 25 janvier à 18h30 à la MJC puis aux Moulins

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| La Cuisine Centre de création d’art et de design appliqués à l’alimentation 3 place du monument aux morts, 82800 Nègrepelisse – 05 63 67 39 74 Lieu d’exposition : Médiathèque de Nègrepelisse, 200 rue de la piscine. www.la-cuisine.fr Michel Blazy. Exposition / Reliefs / Extension / Du 12 janvier au 26 février 2011 Partenariat avec la Fondation Écureuil de Toulouse | Musée Calbet 15 rue Jean de Commère 82170 Grisolles – 05 63 02 83 06 www.museecalbet.com Quant à savoir si tout sera sur papier... Marie Baur, Marjorie Caup, Marie Clément, Pauline Prat, Clémentine Pujol. Jusqu’au 9 janvier 2011. Dans le cadre de Faux départ Racks, Bertrand Ségonzac. Du 21 janvier au 27 mars 2011. Dans le cadre de la double exposition Perfect § Perfect, avec le bbb, Toulouse. Vernissage + performance sonore le 21 mars, 19h


........................................................................................................................................................................................................................... contact@revue-multiprise.com www.espaceghp.com www.ninachildress.com http://alaplage.free.fr www.viadeo.com/fr/profile/d.skorupa www.donoteat.fr cocagnac@yahoo.fr www.documentsdartistes.org/artistes/papailhau didiermarinesque@yahoo.fr helene.dantic@gmail.com www.lesrequinsmarteaux.org http://deux-mille.com/ chadkeveny@gmail.com

Réalisation de ce numéro : | Comité de rédaction Paul Ferrer, directeur de publication William Gourdin Didier Marinesque Fabien Cano | Rédacteurs intervenants : Frédéric Sallaz, Ramon Tio Bellido, Manuel Pomar, Didier Skorupa, Yannick Papailhau, Chad Keveny, Hélène Dantic, l’atelier deux-mille | Graphiste : Thomas Deudé | Communication : Anaïs Renner anais@revue-multiprise.com | Remerciements : L’équipe GHP, Mélanie Faure, Laurent Le Floch

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La revue Multiprise est soutenue par la TA : Association loi 1901 8 bis, Chemin Lapujade 31200 Toulouse 09 54 26 06 84

Toute reproduction du titre, des textes et des photos sans autorisation écrite est interdite. Les documents présents dans la revue ont été reproduits avec l’accord préalable du photographe ou de l’envoyeur. Photos non contractuelles.


Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées / www.tnt-cite.com

25 février – 10 mars 2011

Exposition interactive d’arts numériques dans tout le théâtre

Nouveaux Monstres © Funhouse – Jeremy Barritaud / Licences 1-1015131, 2-1015132, 3-1015133 / Design : Studio Apeloig

Bill Vorn Boris Debackere Philipe Worthington France Cadet François Chalet John Miserendino Charles Carcopino Lalalab Felicie D’Estienne D’Orves Scenocosme Temporary Distortion Andrew Bell Pierrick Sorin Mark Powell Mia Mäkilä Paul Granjon Festival Nemo

Mac Créteil Maison des Arts / Lille 3000


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