Revue Multiprise #18

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Octobre 2010 - Trimestriel - Gratuit - I.S.S.N. : 1778-9451

Courants artistiques en Midi-Pyrénées



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Edito

Sommaire

Haut les mains ! Dans ce nouveau numéro, Multiprise braque ses projecteurs sur deux tendances de l’art contemporain qui font l’actualité toulousaine et régionale de cette rentrée. La performance s’anime avec la proposition aventureuse d’Éric Mangion dans le cadre du Printemps de Septembre. Pour en témoigner de façon réactive, nous vous proposons un reportage photographique pris sur le vif pendant le weekend d’ouverture. Le dessin contemporain, pour sa part, sera mis à l’honneur en novembre par Graphéine pour la deuxième fois sur l’agglomération toulousaine, via les actions du réseau PinkPong. La performance, l’action, sont aujourd’hui en permanente mutation. La danse, le chant, la philosophie, le bricolage, la magie et j’en passe, irriguent dans le désordre cette discipline de l’instant. Ce territoire s’est doucement affranchi des orthodoxies mal digérées et explore aujourd’hui des contrées sans cesse renouvelées, tout en cultivant dans le même temps un art de la reprise qui l’alimente depuis Abramovic jusqu’au Child’s Play de Guillaume Dessanges, à l’image d’ailleurs de la couverture de ce numéro… Le dessin, de son côté, se positionne avec des pratiques plus discrètes, presque un art du quant à soi. Du cerveau à la feuille en passant par la main et l’outil, l’image apparaît. Une nouvelle fois, les propositions multiples se bousculent dans de nombreux lieux d’exposition de l’agglomération. Le succès de la première édition ayant fortement encouragé les membres de PinkPong à renouveler l’expérience. Et s’il devait y avoir un pont entre l’univers du dessin et celui de la performance, le duo Lassie le traverserait sans s’acquitter du péage. Les pages « court-jus » de ce numéro et leur prochaine exposition à l’École Nationale de l’Aviation Civile en témoignent. Profitons donc encore et encore du décloisonnement des disciplines. Manuel Pomar

4 Printemps de Septembre L’illusion et son double .....................................................................................

9 Nicolas Puyjalon

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10 .PDF à Voltex

Une proposition curatoriale Point de Fuite / Pavilion Projects .....................................................................................

11 Graphéine

Actualité du dessin contemporain .....................................................................................

14 Cover

Lynne Cohen à Orthez .....................................................................................

15 Lassie

Court-jus .....................................................................................

19 Casanova partout

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22 A vos fourneaux…

Cyril Hatt, La Tambouille à La cuisine de Nègrepelisse. .....................................................................................

24 Faux départ

Itinérance artistique .....................................................................................

26 A la croisée des temps, les Arts

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28 l’Extra! graphéiné

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30 Diary of a dandy

Le sport du matin .....................................................................................

32 Léo Dorfner Lauréate de l’appel à contribution pour la couverture : Marjorie Calle, Marina Abramovic, broderie sur mouchoir, 2010 Retrouvez toutes les propositions de couverture sur notre site : www.revue-multiprise.com

Branchement en série .....................................................................................

33 Rallonge .....3


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Le Printemps de Septembre - à Toulouse Une forme pour toute action

Comment témoigner d’un festival de performance si ce n’est en présentant un reportage photographique, pris sur le vif du sujet pendant son week-end d’ouverture et publié avant la fin de celui-ci. C’est ce que nous vous proposons ici avec des points de vues privilégiés sur quelques unes de ces performances.

Marie Reinert

Kit collectif

Les Abattoirs, Toulouse

Lieu Commun, Toulouse

Les 77 caisses de transport d’oeuvres stockées dans le hall du musée et le son qui les accompagne témoignent de l’activité du montage de l’exposition, ainsi que d’une performance réalisée sur place par l’artiste et l’équipe de montage constituée de : Sonia, Cyril, Manon, Didier, Estelle & William, le 22 septembre.

Julie Béna, Laurence De Leersnyder & Daphné Navarre. L’installation du jeune collectif sert de décor à un spectacle de magie. Après une représentation unique en début de festival, les visiteurs pourront découvrir le théâtre de cette performance, y déambuler, l’habiter. KIT et le magicien Romain Lalire vous proposent un spectacle comme vous n’en avez jamais vu ! Une représentation unique pensée et réalisée par KIT…

© Marie Reinert Production : Le Printemps de Septembre — à Toulouse

© KIT Oeuvre produite par le Centre national des arts plastiques

© Crédit photo : Multiprise

© Crédit photo : Manuel Pomar

Conditions

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Kim Indigo Tiga, 2010


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Maria Spangaro et Jean-Baptiste Bruant

La Compagnie du Zerep Xanadoudou

Action-ondulation

Les Abattoirs, Toulouse

Esplanade du Jardin Raymond VI à Toulouse

Sophie Lenoir, Stéphane Roger et Xavier Boussiron Variations sur la relation artiste/modèle, un des grands mythes tragiques de l’académie des Beaux-Arts.

Une ligne d’une vingtaine de personnes aux cheveux longs côte à côte, épaule contre épaule, serrées et classées par taille pour former une onde visuelle dans leur immobilité. Il faut imaginer cette onde soudain passer à une position agitée. Ce passage de l’immobilité à l’agitation est provoqué par une onde sonore. Produisant donc une gesticulation commune de la tête, un mouvement de chevelures commun comme si ces quelques personnes appartenaient à un seul et unique organe ou animal, fourrure de créature à poils longs. Rendre perceptible l’onde qui traverse la fourrure de la bête, soudain, en pleine ville, en pleine agitation ordinaire, au milieu des gens qui vaquent à leurs occupations. © Crédit photo : Vanina Benisty

© Crédit photo : Adrien Duquesnel

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Jochen Dehn

Shoboshobo

Intervention dans les rues de Toulouse

Espace des arts de Colomiers

La pratique de cet artiste-performeur prend les formes variées de performances théâtrales en appartement (2004), de combats dans la boue (Mud, 2005), ou encore d’un hommage à l’invention du velcro (I am you as an explosion, 2005). Mettant en jeu le corps et l’espace concret qui l’entourent, Jochen Dehn élabore des formes qui tendent à en révéler des zones de contact et à réduire la distance qui sépare les corps de leurs possibles collisions. Il tourne à Toulouse un long plan séquence dans des espaces publics (rue, cafés etc.) qui semblent désertés par leur population habituelle bien que des signes laissent deviner la présence toute proche de gens qui les occupaient : une tasse de café encore fumante, des billets sortant d’un distributeur automatique…

Avec : Hendrik Hegray, Shoboshobo, Sumi Ink Club (Luke Fischbeck et Sarah Anderson), Tetsunori Tawaraya, Dennis Tyfus 6 dessinateurs s’installent durant 4 jours au centre d’art de Colomiers pour créer une fresque improvisée en live, peuplée de personnages fantasmagoriques. Les univers de chacun envahissent l’espace d’exposition transformé en un vaste atelier ouvert au public (cf. rubrique Performances).

© Crédit photo : Adrien Duquesnel

© Crédit photo : Adrien Duquesnel

PARADIS / EVACUATION, 2010

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Colonie de dessins

Co-production Le Printemps de Septembre – à Toulouse et L’espace des arts. Avec le soutien de Posca et de Sharp-Sofeb.


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Michael Portnoy

Roman Ondák

Espace Croix-Baragnon, Toulouse

Les Abattoirs, Toulouse

Fran Spafa Feda, 2010

Quatre joueurs s’installent autour d’une table aux contours sinueux. Sur cette table sont disposés des objets divers. Les joueurs ont une heure – au rythme de séances consécutives de 10 minutes – pour composer des sessions de jeu avec les seuls moyens dont ils disposent : la table, les objets et leur présence. Les règles, aléatoires, dépendent du contexte et des participants. Ces derniers sont tout de même aidés par l’artiste, qui fait office de maître de cérémonie. Plus qu’un jeu, c’est un langage commun qu’ils doivent créer.

Measuring the Universe, 2007 Measuring the universe convie chaque visiteur à se faire mesurer et à confier son prénom à un opérateur qui inscrit ces informations sur un mur, ainsi que la date de son passage. L’accumulation de ces inscriptions crée progressivement un dessin spectaculaire et éphémère.

Commande publique du ministère de la Culture et de la Communication - Centre national des arts plastiques

Collections Pinakothek der Moderne à Munich, MoMA à New-York et Tate Modern à Londres. Courtoisie gb agency, Paris

© Crédit photo : Adrien Duquesnel

© Crédit photo : Adrien Duquesnel

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Arnaud Maguet et Olivier Millagou

Bibliothèque de guerre

La scène

Cour des Beaux-Arts de Toulouse

DRAC Midi-Pyrénées, Toulouse

Jean-Yves Jouannais s’installe dans une caravane et invite les visiteurs à venir y échanger leurs livres de guerre contre des ouvrages issus de sa bibliothèque (art et littérature). Cette démarche s’inscrit dans son projet Encyclopédie des Guerres, entre recherche en esthétique et confrontation publique.

Avec La scène, les deux artistes poursuivent leur réflexion sur leur rapport au spectacle. Devant leur installation figurant une scène superficiellement brûlée, le spectateur spécule sur le fantôme de ce qui a pu se produire…

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Jean-Yves Jouannais

Production : Le Printemps de Septembre — à Toulouse

Section bibliothèque de l’Encyclopédie des guerres © FRANCE FICTION 2010

© Crédit photo : Adrien Duquesnel

© Crédit photo : Adrien Duquesnel


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Nicolas Puyjalon, le trait de l’impossible

Après avoir jaugé les difficultés, chacun mettra en œuvre les moyens nécessaires à l’objectif fixé.

En matière d’assemblage, certains s’exclament que la vis n’est rien, et ajoutent ensuite que tout est le clou. Avis des plus discutables. Bien évidemment, quand on vise la solidité, il est recommandé d’utiliser de la colle et bien entendu de visser, mais Nicolas Puyjalon n’a que faire des recommandations techniques données par quelques régisseurs zélés. Car oui mesdames et messieurs, c’est au scotch que Nicolas lie… Le scotch, meilleur ami de notre homme. Sa caisse à outils en est remplie. Il en joue à merveille afin de matérialiser devant nos yeux interrogatifs le théâtre de ses défis. Qu’il s’agisse d’une ascension, d’une traversée ou d’une tentative de sortir la tête de l’eau,

c’est toujours cet accessoire qui dessinera le but et construira les moyens. Dressons un rapide croquis d’une de ses actions. Tout d’abord, définition de l’espace, et c’est là que la magie opère via le cracoti du scotch dessinant d’une ligne bleue la bassine. Que dis-je ? La piscine ! Mon dieu non ! Bien plus que cela, c’est un océan ! Mais alors comment traverser ? Avec un navire bien sûr ! Et voilà l’artiste qui se fait sculpteur. Après avoir rassemblé divers objets, le plus souvent issus de quelque nocturne déambulation récupérative, il en entreprend l’assemblage. Magie numéro deux. Ici encore le scotch intervient. Et voici donc un fier vaisseau à qui il ne manque que le capitaine et le chkling si particulier de la bouteille de champagne se brisant sur la coque. Bon là, il ne reste plus de champagne, mais qui mieux que l’armateur saurait se tenir au gouvernail ? Toute la traversée a été parfaitement anticipée. La route est tracée, tout le déroulement a été méticuleusement partitionné… N’en disons pas plus. Dans le cadre du Printemps de Septembre, Nicolas Puyjalon s’est débattu le 8 octobre au Parvis de Tarbes et à la galerie Lemniscate à Toulouse, où se tient durant tout le festival l’exposition de ses partitions. Il a également été invité à se jeter un défi poétique à la galerie Permis de construire le 6 octobre dernier. Ce jeune artiste issu de l’école toulousaine est désormais installé à Berlin sud-est, mais il opère un rapide retour au bled pour notre plus grand plaisir. Et si vous n’avez pas eu la chance de le voir se construire des métaphores, je vous invite à courir au 23 rue Edouard Dulaurier pour vous imprégner de son univers tout en légèreté et fragilité. FCR .....9


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On n’enchaîne pas les volcans

plus d’un an à Toulouse. Car en effet, que désigne ce ‘‘médium’’ de performance revenant clairement sur le devant de la scène artistique, sinon un art de l’échange direct et du non ‘‘politiquement correct’’, repoussant les limites du conventionnel en mettant, notamment, le corps à l’épreuve ? 2 Bref, un art disruptif, qui ne se laisse pas enchaîner…

Ce beau titre, repris du livre d’Annie Le Brun sur Sade 1, donne le ton : le Divin Marquis et son œuvre sont à comprendre comme un signe discursif - hommage discret et référent bavard… La création, explosive, dans le meilleur des cas, incontrôlable, par définition, échappe à toute tentative de catégorisation.

On n’enchaîne pas les volcans, projet issu d’une collaboration entre .PDF et Pavilion Projects (autre structure nomade dédiée à la jeune création, originaire de Montréal), présente les travaux de quatre artistes en résidence dans le nouveau lieu de transit de .PDF : une partie des locaux de l’entreprise Voltex, quai de Tounis.

Une proposition curatoriale Point de Fuite / Pavilion Projects, dans le cadre du Printemps de Septembre

Aussi, l’aphorisme Une forme pour toute action, révélant le fil rouge de cette édition du Printemps portant sur la performance, ne pouvait que séduire le ‘‘nomadisme collaboratif’’ caractérisant .PDF depuis

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Rémi Groussin (France), jeune diplômé des BeauxArts de Toulouse, propose, entre autres, un Flash Mob philosophique avec Pascal Lièvre, Symétrie horizontale de la zone de travail, les vélos et une nouvelle version de Electroslip où il interroge, non sans


........................................................................................................................................................................................................................... humour, nos relations dynamiques aux modèles admis et à la banalité domestique. Gérald Kurdian (France), connu pour ses performances musicales, ouvre le premier volet de La solidité des choses : en lien avec une salle de sport, il en enregistre les sons (du souffle aux appareils de musculation…), livrant ainsi des ‘‘traces-portraits’’ d’individus dans un environnement donné. Abbas Akhavan (Canada), dont la pratique mêle tous les médiums, questionne à sa manière la notion d’identité en présentant des fous – nécessairement en marge, ceux-ci renvoient à la figure de l’Autre et leur étrangeté inspire, chez beaucoup, l’inconfort, l’insoutenable voire l’intolérance. Enfin, la performance de Katie Bethune-Leamen (Canada) tisse un échange entre de singuliers fantômes qui récitent, en live, des textes dans un slang plus ou moins daté, déployant une tension physico-symbolique des langages, entre valeur d’usage/vie/mort.

Ci-contre : Katie Bethune-Leamen Ghost Chorus : A Dirge For Dead Slang, 2009 Scotiabank Nuit Blanche, Toronto

Pendant les trois semaines du festival, les résidences, ouvertes, constituent des espaces de rencontres entre les artistes et le public, des plateformes en soi performatives où le hasard et l’improvisation ont logiquement un rôle à jouer, et définissent l’exposition en tant que topo plastique et vivant. Par là, comme en écho à la Theory of Inclusion originelle de Cage, l’action de l’artiste crée l’œuvre en même temps qu’elle crée l’événement. Chrystelle Desbordes

1

Annie Le Brun, On n’enchaîne pas les volcans,

Gallimard, Paris, 2006.

2 Sur la performance historique radicale, voir en particulier Laurence Bertrand Dorléac, L’ordre sauvage,

Gallimard, Paris, 2004.

Ci-dessous : Rémi Groussin Symétrie horizontale de la zone de travail, les vélos, 2010 En cours de réalisation dans le cadre de la résidence à VOLTEX, Toulouse Production Point de Fuite

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Graphéine Actualité du dessin contemporain « Tout d’abord, pourrais-je m’étonner qu’il soit si souvent demandé aux artistes d’écrire et si rarement aux historiens de dessiner ? » (François Morellet, Mais comment taire mes commentaires, Paris, ENSBA, 1999).

Il serait ici tentant de faire un dessin en guise d’article pour saluer l’humour et la pertinence de François Morellet, mais sans doute serait-ce une parade, ne permettant pas de formuler ce qu’il est possible de dire avec des mots au sujet des pratiques contemporaines du dessin. Ces dernières font l’objet ces temps-ci d’un intérêt prononcé, tant de la part des artistes que des professionnels de l’art et, par suite, du public. Cette actualité du dessin est en fait un phénomène récurrent, qui bénéficie il est vrai depuis quelques années d’une réelle ampleur, puisque outre de nombreuses expositions (une quinzaine à Toulouse pour le seul mois de novembre 2010 dans le cadre de la manifestation Graphéine), lui sont aussi consacrés des salons et des foires (Salon du dessin, Slick Dessin, Art on Paper, etc.) ou encore des revues à l’objectif critique ou créatif (Collection, Frédéric Magazine, Rouge Gorge, Roven). Les raisons de cet intérêt sont évidemment multiples. Qu’il s’agisse seulement d’un moyen ou bien d’une fin en soi, de préparer un travail ou de produire des œuvres autonomes, le dessin est tout d’abord l’une des activités qui sont au fondement de l’art – « la probité de l’art » d’après Ingres, « la base de tout » selon Giacometti. Du dessein au dessin et vice-versa. C’est un lieu commun de le dire, mais il se vérifie pourtant dans bien des cas, ce qui explique, au-delà même d’un effet de récurrence, la permanence de cette pratique et des questionnements qui l’accompagnent. Par ailleurs, d’un point de vue beaucoup plus pragmatique, le dessin, de par son économie et ses supports traditionnels, est un médium intéressant pour le marché de l’art. Souvent peu coûteux à produire pour les artistes, commercialisables à des prix raisonnables, 12 .....

les dessins sont susceptibles de trouver un public de collectionneurs assez large et diversifié. En temps de crise économique en particulier, cela peut concourir à expliquer le succès de cette pratique. Les raisons de l’actualité du dessin contemporain – de ce qui en fait un sujet actuel – sont donc tout autant essentielles que conjoncturelles. Surtout, le dessin est une pratique si élémentaire qu’elle se manifeste d’une infinité de manières différentes, avec un fort potentiel de renouvellement et de persistance tout à la fois. En effet, qu’est-ce au fond que le dessin contemporain ? Il est bien difficile de le dire d’une façon synthétique. Même si cela n’est ni complètement satisfaisant ni totalement juste, une solution pourtant acceptable pourrait consister en une lapalissade : le dessin contemporain est le dessin que pratiquent les artistes qui le sont, contemporains. Autrement dit, il est l’expression graphique de l’art contemporain dans ses multiples tendances. Certains artistes explorent ainsi le potentiel minimal et conceptuel du dessin lorsque d’autres en renouvellent la dimension réaliste, voire naturaliste, sur le mode d’un relevé de la vie ordinaire (dans le cadre de Graphéine, voir l’exposition d’Alexandre Léger à la Plateforme d’Art de Muret : L’œil, d’abord glisserait sur la moquette grise…) ; d’autres encore utilisent le trait pour développer une imagerie hétéroclite et fantaisiste (Open door in the sky avec Ciou & Anne Brunet à GHP), ou voient dans le dessin un outil efficace pour l’expression d’un humour qui peut être aussi bien désinvolte et foutraque qu’acerbe (Les vacances de Monsieur de Brian avec Hippolyte Hentgen, Art Keller et Ernest T., à LieuCommun). En se faisant un peu plus théorique, et pour reprendre une expression dont la fortune critique n’est plus à faire, il semble également possible de considérer une part importante de la production actuelle comme une pratique du dessin « dans le champ élargi ». Cet élargissement ou décloisonnement des frontières du genre concerne autant les catégories du dessin que ses procédés, ses supports, ses modes et ses lieux de visibilité, et intervient par exemple lorsque l’approche classique du dessin se conjugue avec les


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Marianne Plo. It’s now or never, stylo bille et feutre, 42x60cm, 2010

approches de l’illustration et de la BD, avec les démarches du graphisme, du graff ou plus largement encore des pratiques urbaines (voir les Paper Tiger de Mathieu Tremblin au bbb, où seront aussi exposés le travail d’Alexandre Lessoult et celui de Marianne Plo, pour l’exposition Play it Again !). Élargissement de même lorsque le dessin excède l’espace de la feuille ou de la page pour se faire wall-drawing, animation ou même objet. Ou bien encore lorsqu’il échappe à ses dispositifs de création traditionnels pour être performé publiquement (Colonie de dessins avec Shoboshobo, Tetsunori Tawaraya, Sumi Ink Club et Dennis Typhus au centre d’art de Colomiers ; Mythologie avec Marianne Plo & Violaine Sallenave à l’Ecole Nationale de l’Aviation civile / Centre culturel Léonard de Vinci).

L’actualité du dessin contemporain tient sans doute en grande partie à tout cela : à sa capacité à être en résonance avec les sources d’intérêt, les cultures visuelles, les pratiques artistiques qui elles aussi sont d’actualité, et avec lesquelles il peut être associé, voire qu’il s’approprie et digère. Jérôme Dupeyrat

Graphéine 2, du 4 novembre au 4 décembre 2010 Plus de quinze lieux dans l’agglomération toulousaine. Programmation complète sur www.pinkpong.fr 13 .....


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Cover

Lynne Cohen à Orthez Le centre d’art image/imatge, situé à Orthez (64), accueillera du 15 octobre au 12 décembre 2010 les œuvres de la canadienne Lynne Cohen. Le projet d’image/imatge est construit autour d’artistes qui utilisent l’image, photographes mais aussi plasticiens, vidéastes, adeptes de l’installation ou du multimédia. Ils interrogent, interpellent, ou simplement abordent les images comme vecteur de création. image/imatge propose 4 expositions par an et des projets hors-lesmurs, et aime à se définir davantage comme un centre de l’image contemporaine que comme un centre de photographie. Une subtilité qui permet d’aborder les principaux développements de l’image dans la création actuelle. Lynne Cohen s’intéresse dès le début des années 70 à la banalité et sa représentation, à l’image de la photographie publicitaire ou immobilière, ainsi qu’à l’iconographie véhiculée par les cartes postales. Elle utilise le médium photo­graphique, choisissant de représenter des lieux dépourvus de présence humaine, qu’elle remarque par leur simplicité et leur rapport aux images d’art commercial.

une frontière entre eux et nous. Mais la présence humaine ne se fait pas seulement sentir dans la disposition du mobilier ; les canapés et les chaises ressemblent à des gens, les pièces contiennent de nombreuses allusions au corps humain : mannequins, schémas ou silhouettes. Souvent aussi, on perçoit une présence humaine un peu inquiétante, on décèle un indice d’une activité qui vient de se terminer ou s’apprête à commencer. » Ce projet est le 3ème que mènent ensemble l’artiste de renommée internationale et la structure. En 2002 Lynne Cohen a été invitée pour une résidence. À l’époque, elle avait souhaité réaliser en couleur des images complétant un ensemble sur les centres thermaux. Une dizaine de tirages ont été produits à cette occasion et exposés à Orthez entre les deux ré­trospectives que lui consacrèrent le Musée des Beaux-arts du Canada et le Musée de l’Elysée. Certaines se retrouvent désormais dans Cover. Nouvel accrochage, conférence, rencontre et atelier à partir du 10 novembre 2010. + d’infos : 05 59 69 41 12 www.image-imatge.org

La photographe nous offre ainsi une vision d’un monde vide, déshumanisé, qui nous apparaît parfois factice. Sur sa démarche, elle précise : « Cela ne m’intéresse guère de collecter des spécimens de lieux à des fins historiques, sociologiques ou anthropologiques. Et, je ne me considère pas comme photographe documentariste. » L’artiste s’est intéressée dans un premier temps à la sphère privée. Puis progressivement, son regard s’est tourné vers des lieux inaccessibles et plus spécifiques comme les centres thermaux, les lieux d’entrainement, de formation ou encore les laboratoires. Dans ces lieux, la présence humaine est toujours absente, mais c’est par ce manque que paradoxalement, l’humain se manifeste. Elle précise dans un entretien que : « L’emplacement du mobilier délimite 14 .....

Lynne Cohen, Untitled (Cabinet) © Lynne Cohen


Lassie Violaine Sallenave & Marianne Plo

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Casanova partout Cet été Casanova s’invitait en Languedoc, dans le cadre de la manifestation concoctée par Emmanuel Latreille, à la suite des épisodes Chauffe Marcel ! et La dégelée Rabelais. Le principe reste le même : on propose une personnalité plutôt indiscutable comme pivot du projet, et on réunit un nombre de partenaires plus ou moins fluctuant, pour qu’ils concoctent chacun une exposition en réponse/complément au prétexte global. Avec Casanova, ça tombe plutôt bien, chacun connaît -au moins de réputation- le libertin, et de surcroît, il s’est lui-même baladé dans la région, vers 1769, après avoir passé quelques temps dans des cachots à Barcelone. Une région qu’il aurait beaucoup appréciée pour ses femmes (tiens ?), son vin (ah bon ?), et la bonhomie de ses habitants (bingo !). Avec ça, il y a de quoi faire et tisser un circuit vaquant entre le coquin et le curieux. Et bien, en route ! Bon, je n’ai pas tout vu, tout visité, question de temps, de kilomètres et d’envie. Un événement construit à l’échelle languedocienne avec l’aide d’un chapelet de sites, d’endroits et d’espaces d’expo, n’a pas forcément le même impact énergétique qu’une biennale ou une manifestation similaire ramassée dans l’enceinte d’une ville. Peut-être serait-il temps de penser à trouver quelques bonnes centaines de mètres carrés dans la capitale régionale pour ce faire et de les confier en permanence au FRAC… Alors, faute de quoi, disons que j’ai vu peu ou prou les trois-quarts de la proposition, de Montpellier à Salses, en passant par Sète et Nîmes, Sigean et Jau. Je peux encore me rattraper, et il est vraisemblable que je ferais une virée vers Narbonne et Sérignan. Ceci étant, j’ai trouvé que ça manquait pas mal de peps, grosso modo. Certes, Casanova, c’est un assez gros morceau à se coltiner ; il en a tellement fait, ou on lui en a tellement attribué, que ça rend l’affaire un peu délicate. Peut-être un peu plus que l’accoler à Duchamp ou Rabelais, au fond du compte, ou alors c’est à cause du contexte qui l’a vu récolter ses exploits et qui n’est pas un de mes favoris dans le

registre « patrimoine ». L’époque dégouline un peu trop de fard et mièvreries, de dentelles et de minauderies à mon goût, mais bon… Est-ce parce qu’on a cette image en tête que l’on est en droit de s’attendre à du vraiment (plus) couillu, du plus viril (sic), du plus rentre-dedans (dans tous les sens du mot !!) ? C’est le paradoxe du motif qui s’énonce ici… Le type est trop too much jusqu’à un certain point, il aborde bizarrement le politiquement incorrect qui nous sied sans conteste, mais les siècles (n’) aidant (pas), le libertaire d’antan a des relents de machiste d’aujourd’hui qui le déforment de sa puissance initiale (supposée), pour le limiter dans l’usage actuel d’un transgressif désiré… Euh, vous n’avez pas tout saisi dans la démo ? Bon, je commence. D’abord, à Montpellier, c’est pas la Panacée. Il n’y a pas beaucoup de grands lieux d’exposition, et les mille mètres carrés de la susnommée manquent terriblement. Je n’ai pas très bien compris si c’est parce qu’elle est en travaux ou bien parce qu’il y a du remue ménage dans l’héritage de la famille des élus locaux, mais le résultat est un vrai lieu de bringue en moins, et pour Casanova, c’est dommage. Et franchement, il peut se demander ce qu’il est censé faire au Carré Sainte Anne, où Simone Decker a plutôt loupé son in-occupation d’espace et son déballage de tapis, même si, paraît-il, c’était pour mieux l’aider à s’y repérer ou s’y perdre. Son marquage par pans colorés du « furtif » ou du « volatil » entend évoquer le nomadisme effréné du séducteur qui n’alignait qu’une mémoire de noms en oblitérant toute description de lieux dans ses récits. Soit, mais paradoxalement la mousse polyuréthane des lés des tissus les fige et les empêtre dans l’espace où ils devaient se mouvoir, jusqu’à déborder dans l’espace urbain. C’est franchement dommage, même si le péché est véniel. Il est absous en partie avec la prestation de Vincent Olinet à la Promenade du Peyrou où son stick monumental de rouge à lèvres est littéralement bien emmanché dans le Château d’Eau, même si sa couleur carmin est par trop délavée à mon goût, la faute aux hooligans qui l’ont trop astiqué, jase-t-on. Insatiable cependant, Casanova s’envoie, plutôt bien, en 19 .....


........................................................................................................................................................................................................................... l’air au FRAC avec Tom Friedman qui nous fait tourner la tête avec « de l’alchimique, de l’aléatoire, du monstrueux, du sorcier, du sexuel et même de l’ascétique » (what ?), grâce à tout un tas de bidules flottants qu’on a quand même pas le droit de toucher, mais juste de rêver et d’y faire son marché. J’ai repéré une batte de base-ball, une louche, un chapeau pointu turlututu, une bulle à BD, plein de balles et ballons, une petite fusée… Libre donc à chacun de (dé)régler ces joujoux comme autant de bijoux à commercer à une ou plusieurs voix. Nîmes, pour y constater les dégâts d’une évasion de Casanova, qui n’y allait pas de main morte à en croire le duo Grout/Mazéas. La Chapelle des Jésuites est ainsi spectacularisée dans de vacillants assemblages perforés par l’impétrant. Pourquoi pas ? Franchement, je préfère me la fendre avec les dessins BD coquins/ cuculs de Laurina Paperina, juste en face, à l’Ecole des Beaux-Arts, où plein de petits animaux nous illustrent un genre de best of du kama sutra sympathique. Vincent Olinet, Rouge Casanova forever, 2010 Techniques mixtes (bois, laque, peinture), pièce unique Lieu d’exposition : Promenade du Peyrou | Château d’eau, Montpellier Production Frac Languedoc-Roussillon pour Casanova forever Photographie © Frac LR 2010

Tom Friedman, Up in the Air, 2010

Vue de l’exposition au Frac Languedoc-Roussillon, dans le cadre de Casanova forever, 2010. Collection Magasin 3 Stockholm Konsthall. Photographie © Frac LR 2010

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Au LAC, Alicia Paz n’y va pas de main morte. Entre ses arbres vaguement généalogiques et ses mas(carades) de nanas aguicheuses, elle n’hésite pas à en remettre des couches et à nous emprisonner dans sa mélasse. C’est onctueux, à nos risques et périls. Il est donc temps de s’évader, comme l’avait fait le compère après maints méfaits. J’ai bien aimé la prestation de la Forteresse de Salses, dans son ensemble. Les Meurtres de Monory sont exactement à leur place, ça cavale et ça flingue sous les voûtes et donc ça débouche sur une issue plutôt improbable. Surtout si on ne sait pas vraiment où l’on est, sauf entre quatre murs qu’on a du mal à nommer et que Didier Morin s’essaie d’identifier comme ceux d’un Fontevrault imaginé par Genet. Ou encore si un prétendu Pays de Cocagne filmé par Nicolas Daubagne au centre pénitentiaire pour mineurs de Lavaur a du être rejoué par des enfants à Perpignan, qui ne s’en échappent pas mieux cependant. Ou enfin, implacablement, si c’est d’une autre prison qu’on nous parle, celle de femmes en Jordanie -ou dans tout autre lieu où le moucharabieh divise l’espace domestique et public- et où il n’y


........................................................................................................................................................................................................................... a d’autre possibilité que de rêver d’évasion derrière un voile/rideau mû par la danse du vent, comme le souligne la vidéo d’Anna Malagrida, installée à demeure et collection du FRAC.

Alicia Paz, peintures

Vue de l’exposition au LAC, Sigean © PHOTSEA studio

Jacques Monory, tableaux de la série Meurtres de 1968, complétée par une œuvre de 2010 (La Forteresse, Spéciale n°65) Vue de l’exposition de la Forteresse de Salses © Photo Thierry Guilbert

Claude Lévêque, The Diamond Sea, 2010

Retour vers la Grande Bleue et stop au CRAC de Sète. Claude Lévèque nous y embarque pour un Diamond Sea du plus bel aloi. Sans exagérer, on connaît l’art du bougre, il tient plutôt bien la rampe, en fait parfois un chouia trop, en gros, mais là c’est berçant/bernant. Très hautement ficelé, d’entrée, d’emblée, son bateau suspendu en simili papier nous entraîne vers un vogue la galère envoûtant. Il faut un peu cligner des yeux lorsqu’on passe de face (ou de biais) devant les projections stroboscopiques, mais les ombres de chevaux ailés (dé)portées d’angles en angles, puis l’immersion de gouttelettes ruisselantes comme des étoiles emportent le jackpot. On resterait bien là à rêvasser en compagnies plutôt gentes et à se raconter des histoires bébêtes au creux de l’oreille… Casanova aurait apprécié, il aurait pu affabuler et enfiler des anecdotes comme autant de perles au cou de la convoitée. Un très bon début, un très beau départ. Mais il y manquerait tout de même quelque chose, non pas tant un passage à l’acte, et lequel dans ce cas, sinon une affirmation dans le contrat de dupes insensé que son libertinage a (im)posé. Je l’ai dit, quelques siècles, et donc la copie ne peut plus être conforme. Préciser l’affaire, qu’est-ce qui a donc changé ? L’émancipation de la femme peut-être, son pied d’égalité (presque) enfin conquis ? Oui, c’est de cette guéguerre qu’il doit être question, et puisque nous y voici, je me risque à livrer une sorte de clef : j’aurais aimé y voir comme virulente bannière une des images favorites d’une artiste qui ne l’est pas moins pour moi. Vous la connaissez, c’est sûr, celle où Tracy Emin se fourre de la tune, de l’oseille, du flouze, dans la foufoune, ses jambes oh combien écartées pour que rien ne (s’y) se perde. Là, la boucle est bouclée, et face à elle Casanova n’en peux plus mais, sinon à s’avouer (enfin) vaincu, plutôt que (toujours) conquis. Ramon Tio Bellido

Photographe Marc Domage © CRAC LR à Sète

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A vos fourneaux…

Cyril Hatt, La Tambouille à La cuisine de Nègrepelisse. Du 11 septembre au 6 novembre à la médiathèque de Nègrepelisse

Nègrepelisse, La cuisine, ces mots résonnent en nous comme un bon plat qui mijote et dont le temps de cuisson ferait saliver nos papilles jusqu’à l’extase. Un repas gargantuesque en préparation, à l’image de Stéphane Audran dans son fameux Festin de Babette. Artiste invité en chef cuistot : Cyril Hatt qui a profité de cette résidence pour produire de nouvelles séries d’œuvres en relation avec l’univers de la cuisine familiale. Ce temps de création particulier fut aussi l’occasion pour l’artiste de s’orienter vers la création d’espace et de faire évoluer sa pratique. L’exposition La Tambouille rend compte de l’ensemble des pièces produites en résidence. Pour ceux donc qui ne le savent pas encore, La cuisine est un centre d’art et de design situé dans la commune de Nègrepelisse dans le Tarn-et-Garonne. Unique sur le territoire de Midi-Pyrénées, cet espace prospectif de production, d’exposition et de débat dédié à la création artistique contemporaine questionne, par sa thématique sur l’alimentation, les us et coutumes de la table et, implicitement, les enjeux et le devenir d’une époque du consommable. En attendant de s’installer dans un bâtiment spécialement conçu pour ses activités, les expositions proposées par La cuisine sont actuellement accueillies à la médiathèque de Nègrepelisse. L’ancien château de la commune (cf. photo) est le site choisi pour installer prochainement cette structure au champ d’action unique en Europe. En attendant ce nouveau lieu, La cuisine nous propose de découvrir le projet de résidence de Cyril Hatt. Cet artiste, dont Multiprise s’était déjà fait l’écho suite à son exposition à Lieu commun à Toulouse, développe une pratique de la sculpture singulière au sein de laquelle la photographie se fait volume. Inspirées par des objets ordinaires, ses œuvres nous invitent à nous interroger sur nos comportements face à la société de consommation.

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Vue aérienne du Château de Nègrepelisse, futur lieu d’implantation du centre d’art La Cuisine

Nous arrivons sur le lieu et découvrons l’artiste en pleine action. Accompagné d’une brigade en plein service. Cuisinières et commis s’activent dans cette cuisine factice construite pour l’occasion par l’artiste. Sur un coin de table, Cyril Hatt concocte sa cuisine. Muni de ses ciseaux et de son agrafeuse tel un chef, il fabrique dans un tourbillon proche du burlesque les casseroles, fourchettes, poêles, tranches de jambons, légumes qui viennent alimenter l’action qui se joue. Devant nous la photographie se transforme en sculpture et par son action frénétique et compulsionnelle, l’artiste la transforme ici en performance. Une photographie performative en quelque sorte. Cyril Hatt ne cessera jamais de nous étonner et nous nous laissons envahir dans ce capharnaüm en rentrant par la grande porte dans l’univers de cette cuisine en construction. Spontanéité, imperfection, intuition sonnent le glas de notre société de consommation lisse et parfaite. La recomposition de l’image qui se produit devant nous donne à voir l’enveloppe de l’objet. Vidé de sa fonctionnalité, dépouillé de sa valeur marchande, déformé et fragile, l’objet industriel, utilitaire, produit en série, devient alors unique, élevé au rang d’objet d’art, L’artiste semble même renouer de cette façon avec le genre de la nature morte. Un vrai régal pour l’œil que nous vous invitons à retrouver le samedi 16 octobre de 14h à 16h30 dans le cadre de l’Atelier Self-service avec l’artiste Cyril Hatt où vous pourrez venir expérimenter le processus de création de l’artiste. Cet atelier de pratique à


........................................................................................................................................................................................................................... destination des adultes est l’occasion de rencontrer Cyril Hatt et de découvrir sa pratique artistique de façon privilégiée. A partir de prises de vues d’objets de cuisine et d’ingrédients, chaque participant pourra réaliser, en volume et selon la technique d’assemblage et de montage de l’artiste, un plateau repas factice. Réservation obligatoire auprès de La cuisine par téléphone au 05 63 67 39 74 ou par mail sur info@ la-cuisine. A vos fourneaux... pardon ciseaux ! Retrouvez également le mercredi 27 octobre à 10h30 les lectures de contes avec l’association Réel qui proposera des lectures de contes en écho à l’exposition pour les grands et les petits (à partir de 6 ans). William Gourdin

Cyril Hatt, Boîtes de conserve, dimensions diverses, prise de vue numérique, tirages argentiques, agrafes, 2010

Cyril Hatt, Vue de l’installation Cuisine formica, production La cuisine, centre d’art et de design appliqué à l’alimentation, résidence 2010 23 .....


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Faux départ

Itinérance artistique La dernière promotion de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Toulouse proposera du 22 octobre au 19 décembre 2010, une série d’événements qui permettra d’assister à une succession de productions autonomes les unes par rapport aux autres.

Vendredi 22 octobre 2010. On s’aligne. On s’impatiente. Mouvement en avant qui anticipe une autorisation de bouger : Faux départ. Le drapeau vert à chevrons jaunes s’agite nerveusement. Mais rien n’y fait. Nécessité de transgresser. Les 43 jeunes diplômés ne retourneront pas se positionner derrière la ligne de départ. Les écuries design, art et communication ne rappelleront plus leurs jeunes espoirs. Engagés dans une collaboration et une association plutôt que dans une compétition, ils exprimeront leurs talents dans des domaines diversifiés : web, édition, ateliers d’artistes, cinéma, performances, expositions… Ce qui a été appris, assimilé et transformé doit être révélé au public. L’École des Beaux-Arts accueillera les premiers tours de chauffe qui seront consacrés au Loto. Les tirages au sort alimenteront les premiers podiums ; œuvres et lots plus insolites exposés au Palais des arts feront office de récompenses. Le mercredi 10 novembre, Interstice s’immiscera dans les marges de la Zone Artisanale en Jacca de Colomiers par le biais d’un dialogue autorisé entre art vidéo et installations. Proposée dans un environnement insolite, entre zone industrielle et déchetterie, l’exposition se positionne en tant qu’interrogation pour ce qui concerne le cloisonnement entre deux mondes, celui de la production et celui de l’élimination. Un parcours aveugle en bus, depuis l’École des Beaux-Arts jusqu’au lieu d’exposition, permettra de solliciter l’imaginaire du passager/spectateur. La conférence performance au bbb, le 25 novembre, 24 .....

présentera au public un site web alimenté par des contributions à l’image d’un empilement de pages : www.1000feuille.net offrira une navigation passive au public, navigation prise en charge par celui qui expose et raconte. Cinematic Selection investira, le 7 décembre, la Cinémathèque de Toulouse avec le dessein de questionner dans son entière acception le cinéma en tant qu’art du mouvement et du vivant. Trois espaces propres à la Cinémathèque, la salle de projection, la salle d’attente et la cour extérieure, seront donc explorés à travers différents médiums tels que l’installation ou la performance. Documentaristes, animateurs, vidéastes, performeurs et intervenants indéterminables comptent ainsi déployer le cinéma, l’expérimenter de tous points de vue. Quant à savoir si tout sera sur papier, du 10 décembre au 9 janvier au musée Calbet de Grisolles, présentera un ensemble de propositions plastiques, un chassé croisé entre la lettre et le mot, un jeu des formes et des supports allant de l’installation à l’édition, de l’image à l’objet, du dessin aux formes numériques. Les mémoires des étudiants ainsi qu’un grand nombre d’éditions produites pendant leur cursus seront exposés du 24 octobre au 13 novembre à la médiathèque des Abattoirs de Toulouse. Martine Bartolini, Lisa Bastide, Marie Baur, Josépha Blanchet, Felix Bressieux, Naomie Burlet, Emilie Bonin, Julie Brusley, Marion Brusley, Olivia Campaignole, Emmanuelle Castella, Marjorie Caup, Marie Clément, Marlène Colotte, Marie-Johanna Cornut, Arnaud Daffos, Brice du Peloux, Marianna Errera, Cécilia Febrer, Bertrant Founioux, Camille Gasnier, Angela Gonzalez, Rémi Groussin, Aurélie Guérinet, Fang Jin, Julie Lanaspre, Lou-Andréa Lassalle, Rémi Lesueur, Ivanka Masleniska, Eugène Pelletier, Morgane Pansier, Pauline Prat, Clémentine Pujol, Benjamin Renaud, Magalie Reynes, Gaëlle Ribouchon, Marion Soulé, Kirill Ukolov, Mathilde Veyrunes, Aurélien Vret, Marie Welles, Yuan Yuan, Duan Zhao, voici énumérés les noms qui figureront sur le chapiteau historié du monument de création de cette dernière promotion. Didier Skorupa


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*Faux départ

Venez supporter les finalistes des Beaux-Arts dans différents lieux d’exposition à Toulouse. Du 22 octobre au 19 décembre

Visuel d’illustration d’ Interstice, performance de Marie Baur, Marion Brusley, Rémi Groussin, Julie Brusley, Eugène Pelletier. (Exposition ZAC en Jacca, 8 place de l’échut à Colomiers le mercredi 10 novembre 2010, participation de Edith Bories).

J’irais marcher sur l’eau de la piscine, méthode, Rémi Groussin, 2010 loop, projection vidéo HD, modules d’entraînement en bois laqué. 25 .....


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A la croisée des temps, les Arts

Les 19, 20 et 21 novembre 2010 Par l’association Call Forth

d’artistes contemporains, qu’ils soient immergés dans la musique actuelle, la vidéo ou la performance. Organisés en laboratoires d’expérimentations sonores et visuelles ces jardins étranges proposeront au public des créations mutantes habitées par le regard des statues de marbre du musée, composant une archéologie de fouille du XXIème siècle. Face à cette imposant leg du passé traduit par les collections du musée ces Jardins synthétiques pousseront dans toutes les salles d’exposition, laissant les arts anciens (et même primitifs) se heurter à une expérimentation contemporaine des plus pointues. Il vous est également proposé des performances, spectacles transversaux, sessions d’écoutes, concerts, qui donneront un nouvel écho à ce patrimoine exceptionnel. Le Laboratoire des arts plastiques Venant s’ajouter à quelques œuvres sélectionnées lors de l’exposition Shut your eyes and see de Charlotte Cazal, précédemment présentées à la galerie Exprmtl, le Laboratoire des arts plastiques donnera lieu à des œuvres inédites créées in situ pour le projet Jardins synthétiques.

« Jardins Synthétiques » est un nouveau festival pluridisciplinaire d’arts plastiques, de musiques hybrides et de performances qui se déroulera du 19 au 21 novembre 2010 à Toulouse, dans les murs du musée des antiques Saint Raymond. L’objectif avoué de cette nouvelle manifestation est de confronter un patrimoine architectural prégnant, symbolisé pour cette première édition par le musée des Antiques Saint Raymond, et la création contemporaine dans ce qu’elle a de plus représentatif de nos formes d’expressions culturelles innovantes. Antiquités et spectacles hybrides se retrouveront pendant trois jours à dialoguer à travers des créations originales 26 .....

Quatre artistes sont invités à composer ce laboratoire : Verena Chomet-Durin, Jih An Guermoudi et Frédéric Sallaz tous trois résidant à Toulouse et Jean-Luc Verna, vivant à Paris et enseignant à la Villa Arson, à Nice. L’exposition de ces œuvres sera ouverte au public du vendredi soir au dimanche soir. Le soir du vernissage, une lecture-performance nomade au sein du musée sera offerte sur proposition de l’association Call Forth. Concerts, performances, projections, danse contemporaine Sur des propositions d’acteurs culturels et artistiques locaux voire régionaux, sera présentée une large palette de la création contemporaine actuelle. Musiques actuelles, électro-acoustique, performances, projection vidéo, spectacles hybrides seront


........................................................................................................................................................................................................................... Le Laboratoire radiophonique Pendant le festival, le Laboratoire radiophonique, diffusé sur le site du festival et en direct sur Campus FM, entend être un pôle d’échanges sous formes d’interviews, actif les trois jours durant, autour des œuvres plastiques, des concerts, conférences et autres propositions artistiques. Sont invités à participer artistes, critiques d’art, historiens, acteurs de la vie culturelle et quiconque souhaite découvrir l’ensemble des travaux in situ. Vue de nuit du musée Saint Raymond à Toulouse

Nous souhaitons que le Labo-radio soit un lieu de réflexions et de partage dans l’ouverture et la convivialité. Scénographie

autant de branches visibles dans ces « Jardins Synthétiques ». Vous pourrez ainsi assister à des projections vidéo par l’association Annexia (Lieu Commun) qui proposera également une performance audiovisuelle Les lieux de la Mémoire. Le collectif Éole (Festival Novelum) vous présentera deux créations, entre musique électro-acoustique, reportage sonore et danse contemporaine. Christophe Giffard , sur une proposition de l’association La Petite (festival « La Petite invite Les Nuits Sonores »), parviendra à vous captiver les sens par ses Sessions d’Écoutes Dynamiques, fruit de plus de 10 ans de collecte et collages sonores affinés. En partenariat avec le Label Arbouse Record et avec l’aimable participation du Musée Fenaille, est programmée une nouvelle représentation du projet Musiques pour Statues Menhirs, œuvre phonographique où 21 artistes des musiques d’avant-garde se sont appropriés l’humanité des statues menhirs pour composer une musique originale et emplie d’âme. Nous avons aussi le plaisir d’accueillir pour cette première édition, des artistes internationaux, entre popfolk décalée, hip-hop destructuré et musique électronique savante.

Un partenariat a été fait avec le Lycée Professionnel du Mirail pour faire intervenir la classe des Premières Bac Pro MAVI (Marchandisage Visuel) sur la scénographie des différents espaces repérés. La classe travaillera alors sur la signalisation et l’habillage du lieu, en lien avec l’esprit visuel dégagé pour le festival. Le site ouvrira ses portes le vendredi 19 novembre à partir de 18h jusqu’à minuit, le samedi de 10h à minuit, le dimanche de 10h à 23h. Il sera possible de se restaurer sur place grâce à une cuisine originale.

Association Call Forth 1 rue Saint Sylve 31500 Toulouse callforth.association@gmail.com www.facebook.com/callforth.association www.jardins-synthetiques.com 27 .....


........................................................................................................................................................................................................................... l’Extra! graphéiné La Petite s’associe au mois du dessin contemporain Graphéine 2, développé par le réseau PinkPong. Suite à l’appel à projet Graphéiné, la quinzaine d’affiches sonores sélectionnées (réalisées par des tandems, illustrateurs et musiciens) envahiront la ville et les lieux du réseau PinkPong durant le novembre créatif. Le principe : décloisonner oeuvres musicales et oeuvres graphiques, en proposant en écho à la sollicitation visuelle immédiate d’écouter une composition musicale, via son smart phone, en scannant un QR code intégré dans l’affiche.

Lost, visuel de Fräneck & musique de Megi Xexo 28 .....


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Partition, visuel & musique de Emile SacrĂŠ 29 .....


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Diary of a Dandy IV Le sport du matin

Hmm, l’air qui rentre dans le larynx, les yeux tirés de noir. Le néant redevient inimaginable et je me réveille avec Suzy. Prendre une décision. C’est com’du footing. Faut juste faire. C’est un engagem’t. J’bou fferais bien. Le cul de cette lapine. La grève n’est pas. Une décision. Le Guise de parole de Sarko. Non plus. Une décision. Est. Une inter’gation d’soi. Qui somm’nous? Qu’esk c’est not’réalté? Puis un rail de coke : Sur sa cuisse. Jus’pour m’réveiller! Remet t’langue dans ta bouche. Huuh Une décision impliqueque Un futur que nous. Concevrons eheh. Queue n’travaillons à. Réaliser. Un enfant Ne se fé pas. Avec des grèves. Nie avec un prise de pa’hole. Faut des couilles. P’tain quel’xmple. J’deteste pre. Parer des discours. Tous queue j’veux faire. Ise tout té queue. M’aïe foot. Eff you no. Ouate aïe mine! Prendre, une décision. Cela veut dire. Vou’loir un futur. Particulier. 30 .....

Veux dire. Avoir des désirs. De les art-i-cul-er. Puis tenter de leur. Donner u’forme. Il y a t’jour un Suzy. Pou’passer de l’Uhhhuh Rêve au réalité. Cul collé au matelas, j’ai tiré mes fesses, wroume et j’ai décollé comme un A380 pour aller pisser. Assis sur le siège en céramique, je me rends compte que réveiller reste toujours un verbe imparfait. Critiquer, n’est jamais assez, cela nous amène ailleurs et nulle part. Il y a un moment où notre vision du futur ne correspond plus avec ce dont nous avons eu naguère, autrefois, jadis, il y a deux minutes avant cette jaillissante intéruption. Zréveiller est la première étape pour prendre une décision, où l’entente qui existait entre nous et la réalité ne fonctionne plus. Une décision est l’articulation d’un moyen qui lui permet de fonctionner. C’est de construire quelque chose. La décision du duc de Guise était de tuer tous les protesteurs. Pourquoi pas, c’est moins difficile et plus fun que d’augmenter l’âge de la retraite. Le dandy que je suis aimerait savoir qu’est-ce qu’ils vont faire ces nouveaux soixantuitards avec leur liberté, pas encore de raku et de fromage de chèvre, ou fuck la moralité je les butterai moi-même. Donc il y a un gars assis là, dans une salle d’attente, attendant un médecin et il se dit, « putain j’espère que je suis malade car cela fait au moins quarante minutes que j’attends ! » Les retraités ne me posent pas de problème; cela dit des gens qui suivent la mode trois suisses, je (re)doute et je crois que nous devons les encourager de découvrir les joies d’eutat nazie ou l’émigration. Ce qui me dérange, c’est ceux qui attendent leur retraite pour être libre. La vie n’est pas une histoire qui finit par une morale, c’est un processus que nous vivons et articulons à travers une moralité : fric et feufoune ou foi, charité, espoir ou une maison et des mômes ou liberté, égalité, fraternité. Un tasse de thé et j’attends que Souci se réveille. Chad K Page de droite : Chad Keveny Queen of Fuckin’ Everything (reduced)



LĂŠo Dorfner, Shoes www.leodorfner.fr

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09 | Caza d’Oro. Résidences d’artistes 15 rue du Temple 09290 Le Mas d’Azil – 05 61 69 59 17 - www.cazadoro.org Dream Time 2 en collaboration avec les Abattoirs / FRAC Midi-Pyrénées. Jusqu’au 28 novembre. Bradley Pitts, dans le cadre du projet Space Now. Du 22 au 31 octobre Exposition / Colloque : Carrefour Climat. Les 5 et 6 novembre. Pyrénées : art et écologie au XXIème siècle. Suzanne Husky, Montse Vendrell, Edgar Dos Santos, Carl Hurtin, Christel Balez. Du 5 novembre au 5 décembre | L’Estive. Scéne Nationale de Foix et de l’Ariège 20 avenue du Général de Gaulle BP 95 09007 Foix Cedex - www.lestive.com Another Sleepy Dusty Delta Day. Jan Fabre. 15 et 16 novembre à 20 h 45

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| Galerie Sainte Catherine 5 place Sainte-Catherine 12000 Rodez – 05 65 46 69 63 Pascal Colrat : La soupe des renards - partie 1/2 . Jusqu’au 23 octobre «DR Zekw » & « Redrum photographie » (Gael Ricci « S.Paum », Gregory Buffier) : Myosotis. Du 13 novembre au 18 décembre | Musée Denis Puech Place Clémenceau 12000 Rodez – 05 65 77 89 60 Frédéric Nauczyciel : Demeure intime, dans le cadre du festival Photofolies «secret(s)». Jusqu’au 24 octobre

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| BBB. Centre régional d’initiatives pour l’art contemporain 96 rue Michel Ange 31200 Toulouse – 05 61 13 37 14 - www.lebbb.org Tout reste à faire ! Dans le cadre de Graphéine + restitution de la résidence Place Publique : Mathieu Tremblin. Du 4 novembre au 4 décembre 5ème Petit salon de l’art contemporain, les 11 & 12 décembre | Ecole des Beaux-Arts de Toulouse 5 quai de La Daurade 31000 Toulouse - 05 61 22 21 95 www.esba-toulouse.org Faux-départ. Exposition des diplômés 2010. Du 22 octobre au 19 décembre | Chapelle Saint-Jacques. Centre d’art contemporain Av. du maréchal Foch 31803 Saint-Gaudens 05 62 00 15 93 – www.lachapelle-saint-jacques.com Delphine Gigoux-Martin : Du danger de se regarder dans une flaque d’eau. Jusqu’au 16 octobre Valérie Du Chéné : La divagation. De novembre à février | Espace des arts 43 rue du centre 31770 Colomiers – 05 61 15 31 76 Exposition collective et urbaine sur le dessin contemporain : Road Strip. Du 5 novembre au 3 décembre | Espace Croix-Baragnon 24 rue Croix-Baragnon 31000 Toulouse – 05 62 27 60 60 www.mairie-toulouse.fr Emmanuelle Castellan, Jaime Pitarch : Tandem 5. Du 26 octobre au 27 novembre Lucie Laflorentie : Résidence dans le cadre de Graphéine. Du 20 octobre au 20 décembre Gottfried Honegger et Kirill Ukolov : L’abstraction du nécessaire. Du 8 décembre au 5 février | Espace GHP 11 descente de la halle aux poissons 31000 Toulouse - 05 61 52 67 08 www.espaceghp.com Collectif Tazas : QR. Du 23 octobre au 14 novembre Gutter : Freaks. Du 20 novembre au 20 janvier | Espace Paul Éluard 2 rue du Pré vicinal 31270 Cugnaux - 05 61 76 88 99 - www.mairie-cugnaux.fr Néo-Cugnaux I Premiers paysans en vallée de Garonne il y a 6 500 ans Jusqu’au 18 décembre

| Fondation Espace Ecureuil pour l’art contemporain 3 place du Capitole 31000 Toulouse - 05 62 30 23 30 www.caisseepargne-art-contemporain.fr Patricia Cartereau. Du 4 octobre au 24 décembre | Galerie Exprmtl 18 rue de la bourse 31000 Toulouse 05 62 27 26 92 – www.exprmntl.fr Clément Page et Steve Schepens. Les affinités électives. Jusqu’au 6 novembre | Centre culturel Bellegarde 17 rue Bellegarde 31000 Toulouse. 05 62 27 44 88 www.centrebellegarde.toulouse.fr Nicolas Clauss : Installation. Jusqu’au 16 octobre Jacques Mataly : Photographies. Du 21 octobre au 20 novembre Benoît Lemercier : Sculptures. Du 25 novembre au 22 décembre | Galerie du Château d’Eau 1 place Laganne 31300 Toulouse – 05 61 77 09 40 www.galeriechateaudeau.org Jeunes photographes russes : Alexander Gronsky, Natasha Pavlovkaya, Ivan Mikhailov, Tim Parchikov. Du 20 octobre au 5 décembre | Galerie Lemniscate 23 rue Edouard Dulaurier 31000 Toulouse - 06 79 65 33 94 www.galerie-lemniscate.com Clémence Gastan, Ingri Haraldsen, Mina Milk, dans le cadre de Graphéine. Du 22 octobre au 1er décembre | Galerie Sollertis 12 rue des régans 31000 Toulouse – 05 61 55 43 32 – www.sollertis.com Madeleine Berkhemer : Théâtre anatomique. Les performances de MMM Jusqu’au 23 octobre Nicolas Rubinstein, dans le cadre de Graphéine : Des souris et des os. Du 4 novembre au 4 décembre Ben : 100% Occitan. Du 9 décembre au 22 janvier | Lieu Commun 23-25 rue d’Armagnac 31500 Toulouse – 05 61 23 80 57 - www.lieu-commun.fr Exposition collective dans le cadre de Graphéine : Non sens Du 4 novembre au 4 décembre | Musée des Abattoirs 76 allées Charles de Fitte 31300 Toulouse – 05 62 48 58 00 www.lesabattoirs.org Le monde de Bernar Venet, Venet in context. Du 15 novembre au 15 février 69 année conceptuelle, à la médiathèque à partir du 24 novembre | PAM (Plateforme de l’Art de Muret) Théâtrerie « la Fabrique des arts », 1 square des combattants d’AFN 31600 Muret – 05 34 63 98 19 Babeth Rambault : Les grands moyens. Jusqu’au 21 octobre Alexandre Léger : L’oeil, d’abord glisserait sur la moquette grise... Dans le cadre de Graphéine, du 3 novembre au 17 décembre | PDF. Point de fuite 06 18 70 63 01. http://pointdefuite.over-blog.com Lucie Laflorentie : Pour l’instant c’est comme ça. Lieu à définir. Du 10 au 28 novembre | C.I.A.M. Fabrique culturelle de l’université de Toulouse II le Mirail. 5, allée Antonio Machado - 05 61 50 44 62 www.ciam-univ-toulouse2.fr Graphéine 2. Du 4 au 26 novembre Nano/Arts & Sciences/Images & Mirages. Du 9 au 17 décembre | Maison Salvan 1, rue de l’ancien Château 31670 Labège - 05 62 24 86 55 www.maison-salvan.fr Séverine Hubard, Marion de Colombel, Laurent Rabier, Pascal Ruestch, Abdelkader Benchamma, Pascal Bouaziz, Michel Cloup : Densité. Du 15 octobre au 6 novembre Jean-Marc Matos, Anne Holst et la Cie K.danse : Echo room. Représentation le 19 novembre à 20 h 30 Etienne Rey : Diffraction. Du 3 au 23 décembre

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| Centre culturel Léonard de Vinci ENAC, Avenue Edouard Belin 31055 Toulouse - 05 62 17 45 00 Lassie ( Violaine Sallenave & Marianne Plo), Scène décente Du 12 au 23 novembre. Vernissage à 19 h Soirée de dévernissage le 23 novembre à partir de19 h

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| Centre de photographie de Lectoure 5 rue Sainte-Claire 32700 Lectoure - 05 62 68 83 72 www.centre-photo-lectoure.fr La vie rurale. A partir du 27 novembre

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| Maison des arts Georges Pompidou. Centre d’art contemporain Route de Gréalou 46160 Cajarc – 05 65 40 78 19 - www.magp.fr Franck David : Different colors made of tears. Du 9 octobre au 24 décembre | Les Rencontres d’art contemporain 46000 Cahors - www.lesrencontresdartcontemporain.com Traces et mémoires. Du 2 au 30 octobre Allan Sekula & Jürgen Nefzgeré, photographies, à la Chantrerie, rue de la chantrerie. Maria Clark, vidéo et lecture publique, à la médiathèque du grand Cahors.

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| Le Parvis. Centre d’art contemporain Centre Leclerc Le Méridien – route de Pau 65420 Ibos – 05 62 90 60 82 www.parvis.net Myriam Mechita, Les architectures du désir ou mourir dans les bras de la foudre. Du 18 novembre au 19 février Hippolyte Hentgen, Les ritournelles. Intervention murale permanente. | Omnibus – Laboratoire de propositions artistiques contemporaines 29 avenue Bertrand Barère 65000 Tarbes - 05 62 51 00 15 www.myspace.com/laboratoireomnibus Mélanie Maura, Ouvrages de dames - grilles et broderies. Jusqu’au 16 octobre

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| AFIAC. Association Fiacoise d’Initiatives Artistiques Contemporaines 2 rue du Colombier 81500 Fiac – 05 63 34 32 09 – www.afiac.org Les AFIAC/Café/Performance : chaque 1er vendredi du mois, 21h | Festival Rétine 2010 Festival de Bandes-Dessinées - www.lesrequinsmarteaux.com Du 14 au 17 octobre à Albi | Le LAIT. Laboratoire Artistique International du Tarn Hôtel de Viviès – 35 rue chambre de l’édit 81100 Castres – 05 63 59 30 52 www.centredartlelait.com Elodie Lefebvre, Cropped. Du 13 octobre au 16 décembre

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| La Cuisine Centre de création d’art et de design appliqués à l’alimentation 3 place du monument aux morts, 82800 Nègrepelisse – 05 63 67 39 74 Lieu d’exposition : Médiathèque de Nègrepelisse, 200 rue de la piscine. www.la-cuisine.fr La tambouille : Cyril Hatt. Jusqu’au 6 novembre | Musée Calbet 15 rue Jean de Commère 82170 Grisolles – 05 63 02 83 06 www.museecalbet.com Philippe Hortala. Du 8 octobre au 12 décembre Anne Durez : Tout au bord. Du 16 octobre au 21 novembre


........................................................................................................................................................................................................................... contact@revue-multiprise.com www.printempsdeseptembre.com www.pinkpong.fr image-imatge.org www.myspace.com/lassie2 www.fraclr.org www.la-cuisine.fr www.esba-toulouse.org www.jardins-synthétiques.com chadkeveny@gmail.com www.leodorfner.fr

Réalisation de ce numéro : | Comité de rédaction Paul Ferrer, directeur de publication Manuel Pomar, rédacteur en chef William Gourdin Didier Marinesque Fabien Cano | Rédacteurs intervenants : Ramon Tio Bellido, Didier Skorupa, Jérôme Dupeyrat, Chrystelle Desbordes, Chad Keveny, Anaïs Delmas | Graphiste : Thomas Deudé | Communication : Anaïs Renner anais@revue-multiprise.com | Remerciements : Michel Métayer, Laurence Descroix, Lucie Delepierre, Eric Mangion, Aurélien Vret, Julie Brusley, Claire Alchié, Valentine Boé, Philippe du Vieux Pressoir, Michelle Dessert, Adrien Duquesnel

La revue Multiprise est soutenue par la TA : Association loi 1901 8 (bis), Chemin Lapujade 31200 Toulouse 09.54.26.06.84

Toute reproduction du titre, des textes et des photos sans autorisation écrite est interdite. Les documents présents dans la revue ont été reproduits avec l’accord préalable du photographe ou de l’envoyeur. Photos non contractuelles.



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