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r Ile se plamt la vaeaJle cathédrale, sous la rafale: - 1les cierges se sovat éteints , hélas! depuis longtemps sur le maître·autel éblouis· sant. Adieu les services divins, ies rites sacr~ qu.i s'accomplissaient, les chants 'qui re h:nhssaaent, se prolongeaient au long des voûtes où le silence écouie. La foule ne vient plus au parvis de Valère vénérer comme autrciois la V:iel'ge tutélaire, en qui tout cœur a foi. !finis les chants al!emés, ca.de11cés ·des ch~noines au~ capes rouges . comme des pi· vot nes, Je so1r. . . et le balancemet1t rythmé des en.censoirs. fini, tou.! est fin.i, roubh comme •un linccuJl sur moi descend lente· ment , sûrement.... ' ~
--~upplêmenf du
à mounr. . . . mats c'élait bien trop ~u
trop beau pour que ge puisse le redire, Utê~ me en m'accompagnant sur ma lyre. Avez-vous entendu se plaindre les· châteaux dans la ooit, sous la pluie. Avez-vous ente11du les châteaux pleurer dans l'infini? Sion, le 10. 7. 21. RENZO.
UNE ·BONNE MESVR.E Jle juge Kochendorier, de !Long Island City (Hils-Unis) est fatig•ué d"a;voir à juger des maris qui maltraitent leur épous~. les cas de œ genre sont deveuu.s tellement nom. breux qu.l une de ses dernières audiences il a prévenu les maris c â la main !este: quïl était décidé dorénavant à les envoyer en prison s'ils n'acceptaient pas, cornmë · pénitence, d'exécuter pend~nt 3 semaines Je programme que voici: 1. Préparer Je déljew1er Je malin. 2. Laver la vaisselle le soir. 3. Conduire les enfants à l'église Je dimanche matin et l'après-midi à la promenade. 4. Apporter au moit1s une fois par semamc à sa !emme et à ses enfants des g.âteaux el des fruits. 5. Autoriser sa !emme à gérer les finances de la 5amiHe. 6. Placer de l'argent à la Caisse d'épargne. 7. s·absfenir d'obliger sa femme à ratten· dre, mais attendre patiemment après elle. 8. Répéter u11e ~ois par jour à sa fe1nmc la promesse faite, en l'épousant, de !'\limer, de l'honorer et de la chérir. Des officiers de police devront veiller à l'exécution de ce pe!it programme. • Ainsi. ajouta Je •juge, les maris se ren· dront compte combien la vie d'une épouse es t moootone et pénihle et ils comprend;onl, j"e~père, qu'ils sont injustes en la traitant brutalement. •
Quelle est celle autre voix aui se lameutc ct pleure, si ~aible que souvent il me semble qu"elle meure? 'Vient-elle des bois de la plaine, de moi-même? D'où vieot-;lle cette vo ix si grêle qui s'enfle maintenant comme uue mus1que lointaine qui s'approche bruS: quemenl? Pourquoi enlends-je maintenant des trompettes guerrières sonner dans la lempête et pourquoi ces joyeux cris de iète dans les airs, pourquoi ces clameurs, ces ru· meurs? .Pourquo1 vois~je partout bannières, devises nobiliaires, poucrquoi ces épées qui oflamboiet1.t, ces guerriers cuirassés de fc.r, hautains et fiers SUer leurs destriers, .. e! ces armes qui to.urnoier.1! devant mes yeux e11 flammes de feu? Ces! que le vent bourru et violeœt rne lnnelle en plein visage, ce vent qui vient des châteaux lézardés, ruinés, perchés sur les rochers, des vieux murs pantelants, crevass~s, aux trous béants, des pierres noircies par la fumée et le temps qui s'est écoulé. Du fond Jti'll passé, du ~ond de la légende, du fond de la nuit séculaire, millénai,re, il s'élève une plainte, une plainte qui tinte dans la nuit lugubrement. Avez-vous entend).! se plaindre les châlelUX dans la nuit, sous la pluie? Avez-vous entendu les châteaux pleurer dans !"infini? ]"ai etltendu, oui, j'ai entendu souvent les c-hâteaux pleurer, pleurer leurs beaux jours, quand 1es bannières floltaieul au vent sur les ~: tL'existeuce fait songer à une chapelle fours. J'ai enttendUI raconter les hauts faits des guer.riers, les ·assauts vidorieux et les re- dans laquelle 0~1 éteint st~ccessivement loures tou·rs glorieux au .sou des fanfares g.uerriè· les lumières, excepté la lampe du sanctuaire, res. . . et dans mon âme j 'ai senti la douleur œtte fl.anm1e qui heureusement dem<!ure tou· des vieux châteaux condamnés à dépérir, puis Jours.
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31o 1 de ,f &cole', (1921) -
L'histoire d'une âme (S"Jte.)
Un. secret pour toujours être con.ien.t. - Un labourewr, d'un caractère violent et emporre, ne pouvait passer une demi-journée :sans ·s e laisser aller à quelque mouv.ement d'impatience. Tantôt il se fâchait pa'l'lce que son attelag:e ne pourvait pas avancer, tantôt parce que sa récolte ne poussait pas comme il l'aurait voulu. !Un ,jour il s'irritait parœ que le soleil, trop brûlant, le faisait :souftri•r ; un .autre jour parce •que la pluie. l'empêchait de travailler. 'Il avait pour voisin un homme qui paraiS5ait toUJjours content, qui !Ill! se plaignait jamais et souriait 'à tout venant. « Bien sûr, se dit le labou1reur colérique, cet homme a un secret P.Qur êke si çalme du matin au soir. '11 faut gue ie le lui demande. » 'L'a~boroant avec sa brusquerie habi· tuelle, il lui dit !San& façon: « C-omment donc faites-.vous ,pour ne jamais vous mettre 1en 'colère? Depuis bien des altJIIlées que je wus 10bserve, je vous. v<>is touJji()UJrs le même visage. Est-ce qu'il n'y a vraiment lfien qui vous ·contrarie? Ou lbien, si vous atVez un secret, dites.-le moi. - Oui, en e'ffet, !fépondit l'autre, i'ai un seoret, mais je wus le liVIrerai volontiers. 'Rien de plus simple d'ailleurs; c'est dans les Jdbijets qui sel"Vent à mon travail 'j'OUJrnalier que je trouve ce fameux secret. ~ Votre travail? IMais c'est le même que le mi~. Que voulez-vous dire? - 1Void, mon léimi Ohaque fois que ie pousse la charrue, je !l"ega.rde ces déchilf.UJres :qu'elle trace dans la terre et qui en i<>nt :sooiir les mauvaises herbes qJUi emp,êdherai!ent le rg rain de 1germeJt. Et alors je me dis en moi-même: «Mon âme est aussi un ·champ inculte, rem.pli
de •mauvaises herbes .qui sont mes dérfauts. Je dois donc !fecourïr sans cesse à cette clta11r•ue pour les extitrper. Puis je cultiverai cette âme pour que la semence puisse y lever et que la ll'éoolte soit abondante. :. Quand j'ai fait ces Jféflexions, je me tiens .sur mes gardes, et s'il •StWVÎient un sujet d.e contrariété, rune occasion de médire du tpiiol;hain, une ·pensée de JCU pidité ou tou~ autre mauvaÎJS tSenHment, .j'e me dis à m<>i-mème: attention, voilà la mauvaise herne, voilà le vi'lain défaut ·qui se montre, un bon -coup de d1auue. » Et aveé l'aiçie de ~Dieu j'en viens. à 'bout tasSeZ vite. L'habitude rend <eette opération beaucoup plus facile.» .Le laboUJreur, qui a'VIait écouté très attentivement, resta tout ébahi; mais pourtant il fut obligé d'av()uer ·q ue cette méthode était 'bonne et qu'elle devait réussilf routes les fois qu''On la prah· quait avec Jidêliiê. :Hélas! il lui manquait ce qui man· q:ue à tant de ~h'I'étiens: la Vflaie bonne V'O looté, Je courage, la persévérance, .:liUSrsi resta-t-il bowro, violent cl surtout malheureux oomme auparavant. Le poirier tordu. - Un litrdinier avait fait cadeau là son fils d'un jeune poirier; l'enlfant le soigna avec une sol· licitude exemplaire. Cependant l'arbre ne venait pas droit. .Ses branches s'obstinaient à prendre de fausses dÎirections et il avait un aspect ·biza.rre qui vexait notre jeun~ gaJrQOO. Il imagina de soutenir les branches et de les incliner dans tef sens plutôt que dans tel autre ta u moyen de quelques tuteurs. Rien n'y fit. L'arbre rebelle semblait vouloir désespérer la patience de son jeune maître. 1Et, ·en ,effet, ·c~t ree qui arriva. Un matin, notre .petit bonhomme .dépité, furieux, œisit les tutew:s et les jeta au loin. ·Puis il alla trouver san !père en lui disant: « 11 est inutile que je m'oc1