L'Ecole primaire 1924, supplément no 3

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'Supplément au

24: fort longtemps, l'étincelle électrique, soit à l'aide Ide machines à. influence, soit à •!'aide de b()bines d'induction. tDans l'étinœlle, il y a trois catégories de vibrations: ·lumineuses, sonores et êlasti.ques. LumiDeuses, que notre œi•l perçoit; sonores, reçues par un autre 0rgane. l'oreiLle; électriques, ·ne pouvant être rerçue·s à distance par aucun organe l:ttma ia et n'a· yant été décelées par aucun appare:I ava nt 1889. Or, M . Branly, en étudiant l'action de la lumière ultra-vio~ette ,;ur des James de verre métalisé, avait observé un phénomène complexe. La source de :umière vtr.Aette était un arc électrique entre électrodes. d'aluminium agissant sur un circuit comp0~é de piles, d'un ga.lvanomètre et d'une lame de verre argenté ou IJ)latiné. Sous l'action de la lum•ère :.dra-violette ia condudi·bilité de la couche méialliqu~ augmentait, mais l'action ::t'état! pas due à la 1lumière seulement, !PUisqu'en intenposant un écran opaque entre les deux appareils, le phénomène a·vait encore lieu. En remarquant que la couche métallique dq,osée sur le verre éla•t discontinue , M. 'Branly n été con.duit, après divers essa~s. à faire usage d'une lame d'ébonile sur Jaquelie était awliquée la poudre de cuivre porphyri.sé. C'es·t alors qu'i.l observa que J'action de l'étincetle électrique se produisai! à distance indfu>"...ndamment de toute !Jumière et disparaissait !PU le choc. La poudre métallique [ut ensu ·te versée dans mt tUJbe de verre ou d'élbonit~ cuire deux pistons métalliques, qui pr!t 1~ nom de tube à limaille. Sans le secours d'aucune aide que celle d\rn méca•H.:Ïen, M,. Branly a pu réaliser en 1889 l'expérience rHémorahle en créant un oogane nouveau déilOP m'>é l'œil élech·ique. radio-conducteur 1u déircteur. C'est l'appareil qui ailait perm~tic e :•élude du rayonnement à distance de !'éiWC·'!:le élrokique et qui a servi de base à !a té!~g~a ­ phie sans m. Indépendamment de foutes 'cs upériences antérieures (Fedderscy, Herlz) cl mêm<! de la nature du phénomooe, le dis.po-;i!if de M.

Bran1ly conduisait ~ la télégraphie san, en augmentant graduellem~!tt la dista 11 l't tre les deux appareils. Quelques années après, M. MJ:-C.ltti ta 1'expérience de M. Branly. d':tbo:-d .~ 11 lie. puis en Ang~leterre et, en 1899, le télégramme sans fil traversait la M~ 1 ~1~ était ainsi conçu: · • M. Marconi envoie 'à M. Branly se~ pectueux compliments par >té~raphie fil à travers la Mandle, ce beau résultat dû en partie aux remal'quahles travaux de Brailllty. » En 1905, les aP!Pilrei·ls récepteurs des tes de T. s. F. comporta!ent les mêmes pa.reills que ceux qui, en 1889, servaiett M. 'B ranly pour son e~rience fond ...rrn:~llll-!1 Encore aujou:rd1hui, 'Si, dans un aœnpli~ica:feuti" à nombreuses 'lampes , 'VOus ü.rez le détecteur d'omles. le noUJVcl , électrique •, vous pourrez prendre q à 'l'oreille; vous n'entendrez {11rus rien Tou~e l'invention de 'M. Branly est là.

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La joie de connaître

Déj'à sur les bancs de nos écoles .pritllair•es nous voyons nos enfants sursauter doe joi·e ·et :se frotter les mains, dès qu'ils ont trouvé la bonne réponse. « Monsieur, j'ai trouvé» les entendon crier, « et moi aussi» «et moi aussi »... Indices du travail récompensé et d'une avantageuse émulation, ces cris du cœur satisfait de l·'esprit, poussés par 'les élèves et doucement réprimés par le sage pédag01gue, ·expriment à celui-ci •que ses écoliers ont atteint 'la vraie solution et qu'iles sont contents. Qu'i.J y ait dans 'l'âme de ces petits intellectuels une sorte de volupté SIPiritueHe naissante. t>as de doute, mais combien natureUe et .profitable si l'instituteur veille à en écarter le •poison de l'orgueil. Ces en'fanvs déj.à sont aussi heureux que le Grand Archimède ·qui, en savourant son bain, s'écriait de ioie: Eureka! R~oûtant en même temps et ta UN JOILI MOT DE P AfLLERON fraîcheur de .Peau et le plaisir d'y avoir Dans les grandes villes d'eaux, on se découvert la ·p esanteur spécifique des de rapides rdations, parfois conps. ment, et surtout à la sal\.le de jeu, où 'Du même ordre, la 'ioioe de Galilée heureuse ahanee vous amène subitemenl percevant, sous son pied', le mouveamis aussi empressés qu'inconnus. ment d~ la terr·e ; joie de Képler prêUn soir, à ·M onaco, l'auteur dtt • tant J'oreille, dans le silence des 'belles où l'on s'ennuie "• Pai'l•leron . gagna it une veine ins<Ylente, lorsqu'un s,pe:ctat:"'1 nuits. au !bruit 1ointain du ·r oulement des SIPlrères, de ce roulement .dont H a nanti de ~oree décorations, s'aJJ?:Procha de promullgué les lois précises; joie de - .r_a oha111ce vous sourit, mon ohcr Newton, voyant tout autour 'de lui. dans prêtez-moi dix louis sur parole. Je vous le mondle, s'affirmer l'universalité de rendirai rapidement. l'attraction, et l'astronomie entière de- J'y consentirais volontiers. • mon venir ainsi un simple opro.'blèrne de méami •, rq,liG.ua Pa·i.Jleron, mais cani·que; !Plus près de nous, ;oie de Cucomment je me nomme. rie, isolant ~e radium et cons.tatant ses L'inconnu demeura interloqué. prapriétés déconcertantes, enfin ioie de - Vous le voyez , • mon cher ami •. tous ees amoweux de la vérité, moins elu t Pailleron, vous se:riez trop giné t>rivi'légiês, mais convoitant quand même rendre mes dix louis, si je vous les me ·l a grande allégresse, ius·q u'à .ce qu' tais, pu•1sque vous ignorez mon nom. ils soient rassasiés dans l'êterneHe Le tapeur n'ins·ista pas. Justice. Il v a donc dans l'ho~e une sour-

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de ,1, &cole" (192lt) ce de •bonheur inconnue et même ignorée, 1Parce 1que ·trop d'êtres humains la tarissent dans la paresse ou la corrompent dans la vo-lupté des sens. Le travail de l'inteHill!enoe est lui aussi accomtpalgné d'un :plaisir qui .Pai.gu;lIonne, le l'end estimable et aimahk. Cette volupté n'·est pas .de la même essence que celle de la chair qui jamais ne peut être la .cause finaJ.e d'un ade mora·l. parce .qu'elie abaisse au rang de la 1btête et ·que sa ·connexion à une action utile à la vie animal·e, individuelle, familia•le et sociale, en fait un désordre si elle est voulue et recherChée primordialement et avant tout. CeUe-~à au contraire élève et ennoblit. étant conforme .à ta fin de l'homme qui est de ·conn aître la .création d'abord et le Créateur enfin. tMême désirée en ellemême. cette allégresse est licHe si elle est fai le .de charité et de l'espoir de secourir les êtr;es. Telle >la joie d'un Pasteur heureux de diminuer ou d'aHéger par ses découver~es les misères de ses semb'lables. -L'or.gueil, péché venu des 1Paroles .du serpent, est seul capable de corrompre et d'altérer J.a science. mais l'orgueil ne sera jamais le fait .du vra i saiVant; H relèvera toujours d'une demi-science ou de la peur d'une vie austère •Qui devrait se conformer à Ia vérité enfin trouvée. !S'êlev·ant ·sur ses deux ailes, l'humilité et ~a chaTité. le chercheur ira s'éput·er au cDntad des: infiniment petits et des infiniment grands et reviendra vers nous pour nous .crier, comme l'ange de ·Bethléem: i·e vous annonce une grande •ioie, ·c haque fois qu'il aura fait jaillir une étincelle de la Vérité Eternelle. En étudiant dans œt ordre ·et dég;agé de cette malsaine curiosité de connaître .des personnes et des choses qui détournent l'esprit du savoir le plus élevlê, ·comme dit T·adte, 1'homme en décou'VTant quellque vérité ;prélude à son bonheur final de contempler la Cause


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