longtemps, attentivAment, sans embarras comme sans hardiesse. Tout près de nous nos chevaux se délectent à brouter la verdure. A quelques pas plus loin, deux des moukres, courbés su1· un pt1tit feu d'épines, préparent le café ; les autres, étendus sur l'herbe, chantent leurs refrains habitut1ls, une mélodie arabe, lente, douce monotone, avec des accents de complaiute. Dans Je~ éclaircies de la rr•mée qui tombe jusqu'à tene, nous contemplons la ville pittor·esquement adsise sur le sommet d'une haute colline. Elle est fortifiée, et commande un ravin sur lequel on voiô les ruines des redoutes construites au siècle dernier par Dah1· el-Amr, gouverneur de St-Jean d'Acre; Chépba-Amr est l'ancienne Gaba mentionnée par Flavius Josèphe dans son histoire des Juits. Elle possède, comme toutes les anciennes localités, des tombeaux taillés dans Je roc. Sa populat.ion est d'environ 4000 habitants qui passent pour être très labo· rieux. Les Musulmans et les Druses sont en petit nombre ; la majorité se compose de chrétiens appartenant à diverses dénominations. Une antique église, dont l'origine remonte probabloment à l'époque des Croisade!!, a été restaurée en 1866 pour l'usage des religieuses de l'ordre des Dames de Nazareth, qui ont foiJdé dans la ville un institut renommé d'éducation pour les jeunes filles. Soudain un coup de sifflet nous arrache à notre contemplation et à notre repos. C'est le signal du départ. On entasse préc~pitamment la vaisselle et les restes du déjeûner dans d'énormes sac~. Les tapis et les nattes sont enroulés, ficelés, chargés à dos d'ânes, et nous partons. La route s'allonge sur un terrain accidenté, couvert de chênes verts et d'autres arbustes, et s'abaisse rapidement vers la mer qui s~ déploie devant nous. On tombe presque inopinément dans la région des sables, vaste étendue houleuse, avec des plis et des replis comme ceux d'une mer en furie, moucheté~> de lom en loin par quelques buissons desséchés, et par des massifs de roseaux secs At tranchants. Toute trace de senti~r ne tarde pas à s'y perdre. Nos chtwaux !Jvanç~ient péniblement sur ce sol mouvant qui avait des refla ts de fourna1se. - Mais la dernière ondulation franchie, je ne pus réprimer une exclamation de surprise : - nous avions atteint le ravissant golfe de Caïfa : I'OL'ient avec tout son prestige et le charme de l'imprévu, nous attendait là. {A suivre./
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L'ECOLE PRIMAIRE RŒVUE PÉDAGOGIQ UE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE L A
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SOMMAIRE : Résignat ion. Culture de la v olonté . - Ins truction et lichacatio1n. - Du D évouement. - L a gymnastique à l'éc ole. De l'affaiblissement des c aractères. P a rtie pra: Dictées, SuJet de Style. - Suppléments.
Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.
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