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Réussite : à 40 ans, la légende du VTT Greg Minnaar pète encore les scores. Comment ?
RÉUSSIR Le GOAT a encore frappé
En trente ans, Greg Minnaar a remporté quatre titres mondiaux en VTT DH, une discipline où la moindre erreur peut faire mal. Sa réussite ne doit rien au hasard.
Le 29 août 2021, le vététiste Greg Minnaar devient champion du monde de descente UCI, un trophée qu’il soulève pour la quatrième fois après un 12e podium. La somme de toutes ses victoires, dont 23 victoires en Coupe du monde fait de lui le vainqueur le plus prolifique de l’histoire du Downhill. Une performance d’autant plus remarquable que Minnaar fêtera ses 40 ans en novembre prochain.
Le Sud-Africain a 22 ans lorsqu’il décroche son premier titre mondial en 2003. Mais avec un sport exigeant une force surhumaine, une parfaite condition physique, un mental d’acier, une grande agilité et une technique hors norme, beaucoup doutaient de la capacité de Minnaar à décrocher un nouveau titre. Le Black Snake balaie ces doutes avec une performance je serai vraiment mal», confie Minnaar. De fait, la veille de sa victoire, son rival Loïc Bruni fait une violente chute, atterrissant sur l’unique parcelle de terre. Après coup, Bruni déclare «qu’il y serait resté» s’il avait atterri sur un rocher. Selon Minnaar, cela tient à la maîtrise des nerfs: «Sans la capacité à se détendre, attaquer la piste et gagner devient impossible. Le mental compte pour beaucoup.»
de haut vol à Val di Sole, en Italie, le parcours le plus difficile de la saison. Comment Minnaar s’est-il maintenu au top malgré la révolution technologique des vélos et l’avènement d’une nouvelle génération de riders qui ont changé la donne? «Je suis un pilote plus complet qu’il y a quinze ans», répond le GOAT.
Savoir compter
Sur un parcours aussi difficile que celui de Val di Sole, il est étonnant de constater à quel point les cinq premiers sont proches, quelques dixièmes de secondes les séparent. «Pour gagner, il faut rouler à 100%», déclare Minnaar, tout en précisant qu’il ne s’agit pas «de descendre comme un inconscient». Ses décennies d’expérience jouent ici un rôle essentiel. «Identifiez les segments où vous ne pouvez être qu’à 95% et ceux où vous pouvez pousser à 105% pour compenser le temps perdu.»
Garder son sang-froid
«L’expérience m’a appris à accepter mes peurs, même si celles-ci ne disparaissent pas pour autant. J’éprouve d’énormes difficultés à me calmer dans le portillon de départ, car si ça tourne mal,
«Revenir aux fondamentaux est inévitable.»
S’adapter
Le VTT de descente a beaucoup changé en dix ans. L’élargissement des bermes et l’allongement des sauts rendent les pistes actuelles plus rapides que les champs de blocs d’autrefois. La nouvelle génération de pilotes utilise des suspensions plus rigides pour un meilleur retour d’énergie, ce qui accroît la vitesse du vélo, mais réduit sa maniabilité. Mécano doué, Minnaar ne cesse d’améliorer son VTT, même avant le départ d’une course. «Pendant les qualifications, les profondes ornières m’ont mené la vie dure.» Avant la finale, il modifie les réglages des suspensions sans les tester. Il pense avoir tout gâché, en progressant plus lentement jusqu’à la mi-course. «Soudain, le vélo devient plus maniable, je trouve le bon rythme tandis que les concurrents sont à la peine.» Son pari s’est donc avéré gagnant.
Se connaître
Minnaar sait que l’heure de la retraite sonnera lorsque, à l’inter-saison, les trois entraînements intenses hebdomadaires deviendront insoutenables. Pour faire face à ce défi, il privilégie les entraînements sociaux, avec d’autres pilotes. Sa méthode reste cependant la même: «Analyser mon corps et corriger mes faiblesses. Revenir aux fondamentaux pour progresser est inévitable, même après une longue carrière.» santacruzbicycles.com