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Ashibah : talent multiple

ASHIBAH Un CV en platine

Prodige du basket, ceinture noire de karaté, gardienne de zoo, productrice mondiale de musique house… Le surprenant parcours d’Ashibah prouve que l’on peut être à la fois une véritable touche-à-tout et maîtresse de son art.

Des platines de DJ à la composition et à la production en passant par l’enregistrement de sa propre voix – le tout en autodidacte – Sarah Finne Christensen, plus connue sous son nom de star montante de la house Ashibah, peut tout faire. Il est donc approprié que son récent single, On The Line, réalisé avec le producteur londonien Saffron Stone contienne les paroles suivantes: «Ne brisez pas les règles, établissez-les.» C’est un mantra qu’elle applique dans sa vie. Lorsqu’elle était adolescente au Caire, cette Égypto-Danoise a obtenu une ceinture noire de karaté, appris les techniques DJ et est devenue la plus jeune membre de l’équipe nationale égyptienne de basket-ball. Elle a aussi plus tard brièvement été gardienne de zoo.

«Le basket était le plus grand rêve de mon père pour moi, dit-elle. Je voulais rendre mes parents heureux, alors j’ai commencé à jouer dès que j’ai su marcher.» Mais, après avoir composé sa première chanson – «à propos d’un béguin» – à l’âge de sept ans seulement, la musique l’a finalement emporté: «C’est la seule chose qui avait un sens et qui, au fond de moi, était aussi fort.»

Désireuse de faire carrière dans la musique, Finne Christensen est retournée à 19 ans dans son pays natal, le Danemark, où elle s’est forgé une réputation sur la scène des clubs de Copenhague. Après un bref séjour au Brésil en 2013 suite au succès de son banger, Circles, avec le DJ brésilien Vintage Culture, le Danemark est maintenant son domicile fixe, partagé avec sa femme et partenaire d’écriture, Nikoline, et leur chien Pablo.

Avec l’assouplissement des restrictions, elle revient à ce qu’elle aime le plus, se produire live lors d’événements qui promeuvent les causes qui lui tiennent le plus à cœur: la diversité, l’égalité et les droits humains.

the red bulletin: Quel effet cela vous fait-il d’être sur scène?

ashibah: Je suis complètement euphorique. Aucune drogue au monde ne procurer cela. Quand cette masse d’énergie me parvient, c’est comme la puissance d’une fusée. La musique house a une vibration qui vous aspire totalement. Je me souviens de la première fois où je suis allé à une rave – l’énergie, la façon dont les gens étaient connectés. Ce que j’aime dans la culture rave, c’est qu’il s’agit d’une communauté. J’ai toujours été très différente des autres et j’avais du mal à trouver un endroit où je me sentais chez moi, mais je l’ai ressenti sur le dancefloor.

Comment avez-vous fait face au confinement et à l’impossibilité de vous produire?

J’ai canalisé toute ma frustration et mon énergie dans le studio, en essayant de faire autant de musique que possible et d’évoluer en tant qu’artiste. En général, lorsque je fais de la musique, je la teste sur le dancefloor, j’ai donc dû apprendre à faire confiance à mon instinct.

Pendant de nombreuses années, la dance music était une scène largement dominée par les hommes. Quelle est votre expérience?

En grande partie la même que celle des autres productrices et chanteuses. Je m’en suis toujours servi comme d’un carburant car je pense que le travail parle de lui-même. Mais je ne compte plus le nombre de fois où j’ai participé à des sessions pour lesquelles j’avais tout fait et où on m’a dit: «C’est un morceau super, qui l’a produit?» «Moi.» «Et celuilà?» «Encore moi.» Mais ça change, parce qu’il y a tellement de femmes incroyables qui montrent que nous avons voix au chapitre.

Votre titre Intro Rework (2018) a été écouté plus de 140 millions de fois sur YouTube...

C’est assez fou. Il y a une histoire amusante à ce sujet. Vintage Culture et un autre DJ brésilien, Bruno Be, qui a participé à cette version, me l’ont fait écouter, et je comptais l’inclure dans mon set. Mais j’adore faire des mashups en direct. J’étais dans le nord du Brésil, j’ai mis la chanson et je me suis dit: «Je crois que j’ai une idée», alors j’ai pris le micro et j’ai commencé à chanter. À partir de là, c’est devenu complètement fou. L’ambiance était bonne, l’énergie était bonne, et c’est là qu’on essaie des trucs.

On est très loin de votre job de gardienne de zoo…

J’ai appris plein de choses sur les éléphants lors d’un stage de deux mois. Quand j’étais plus jeune, je voulais être chanteuse ou vétérinaire. En tant qu’artiste, on a peur d’avoir besoin de quelque chose de stable au cas où on ne percerait pas, mais, à mi-chemin, j’ai réalisé que ça devait être ça ou rien. Je ne veux pas de filet de sécurité.

ashibah.com

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