Mesure(s) en 7 temps

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Projet de Fin d’Etudes

Présenté par JOUSSELME Quentin Encadré par P. BUFFARD Jury : P. Del Amo / I. Arnold / C. Berrou / J. Lafond / H. Reder

Session 2015/2016

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MESURE(S) EN 7 TEMPS


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AVANT PROPOS

Cet avant propos a pour but d’introduire le site et la thématique générale du projet de fin d’études. Dans celui-ci, j’aborderai aussi les points qui, dans ce cadre, ont marqué mon attention.

Mes nombreux déplacements (concerts, travail, repas, plage) ont aidé à l’analyse et au travail dans une ville pour laquelle j’ai du goût. La stratégie urbaine prend comme base l’urbanisation de l’entrée EST de la ville, territoire enclavé, hors d’échelle et austère avec une volonté de travail de proche en proche, dans lequel le temps et l’appropriation sont des éléments de réponse urbains et architecturaux. La fabrique de la ville, comme celle du paysage requiert du temps. Sans s’opposer à la puissance publique, le projet s’attachera à questionner une partie du plan d’aménagement de la ville afin d’y apporter d’autres réponses. Des réponses qui mettent en avant une autre manière de faire la ville, sans faire table rase.

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Le choix de la ville de Sète pour mon projet de fin d’études est délibéré. Ayant commencé à travailler sur cette ville durant deux semestres consécutifs pandant ma quatrième année, je trouvais intéressant de continuer un travail déjà abordé mais innabouti. Sète est une ville de taille moyenne qui a su garder un caractère, une identité forte. Les préocupations urbaines de cette ville m’ont poussé à réfléchir sur le développement d’une ville atypique mais néamoins marquée par des modes de faire (urbanistiques et architecturaux) qui se retrouvent dans chacune des villes en expension. A la différence que celle-ci est marquée par un entre deux. Un entre deux eaux, un entre exportations internationales et maraîchages conchilicoles locaux, un entre industrie et dolce vita.


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SOMMAIRE

Présentation de la ville de Sète Historique Paysage Patrimoine «De l’îlot à la barre» Sur la rénovation urbaine Les trois plus une dimensions de la ville Différents tissus pour une même ville Liens et ruptures

Deux entités distinctes Plan directeur d’aménagement du territoire

Vers un nouvel îlot? Faire sans la «tabula rasa» Travail sur un îlot industriel primaire, état des lieux Orientations Phasage Recherches

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Une disparition de l’industrie et de son paysage?


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Présentation de la ville de Sète

Sète connait une évolution démographique positive et continue d’attirer aujourd’hui. Avec ses 44 270 habitants en 2015, elle est classée en 143 ° position dans le classement des villes de France. Son agglomération est classée troisième du département avec 88 116 habitants.

Au niveau de l’enseigne-

ment, elle accueille douze maternelles, sept écoles primaires, quatre collèges, et huit Lycées (dont un général). L’Université de Montpellier possède trois antennes dans la ville : la section chimie de l’IUT, la Station Méditerranéenne de l’Environnement Littoral et le Centre de Recherche Halieutique (IFREMER et IRD). Sète est aujourd’hui une ville définitivement tournée vers la culture. Par son enseignement d’abbord : école des Beaux Arts et Scène Nationale y sont présents. Elle comporte aussi six musées dont le Centre Régional d’Art Contemporain du Languedoc Roussillon. Par ailleurs, elle accueille de nombreux festivals en été qui vont parfois jusqu’à doubler sa population. Paul Valéry et Georges Brassens y ont vécu et ont aidé à la présence de la culture sur ce territoire. Aujourd’hui, elle accueille de nombreuses galeries et résidences d’artistes. Cette présence artistique dans la ville est toujours de mise, avec des artistes tels que Monsieur Chat (Street Artist) et Demi Portion (Rappeur). Le projet de réhabilitation des chais de la SCA de Cannet par l’agence R. Ricciotti se situe dans la continuité de la politique de la ville, à savoir, développer le coté culturel.

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L’Île Singulière, considérée comme la Venise du Languedoc est une ville de 43 000 habitants. Située dans le département de l’Héraut elle bénificie d’une situation spécifique. Son territoire peut se diviser en plusieurs zone. A l’OUEST, le lido ou cordon littoral la lie avec Agde. Il est un banc de sable de douze kilomètres de long pour un à deux de large, protégé (Natura 2000), ou poussent les vignes de Listel. C’est ici que se trouvent les plages. Au NORD, l’étang de Thau, connu pour sa conchiliculture est partagé avec les communes de Marseillan, Mèze, Loupian, Bouzigues, Balaruc et Frontignan. A l’EST, la zone industrielle cohabite avec le port de plaisance. Malgré une diminution de son activité portuaire, elle reste reconnue comme un grand port. Enfin, l’Île singulière en elle même le Mont Saint Clair culminant à 183 mètres offre un WWpanorama sur le bassin versant de Thau ainsi que sur la mer.


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La ville occupe un territoire stratégique au moment de sa création. Située au coeur du Golfe du Lion, à equidistance de l’Italie et de l’Espagne, Sète est la seule à présenter les caractéristiques requises afin de construire un port sous le reigne de Louis XIV. Ce port était indispensable pour concurencer les ports Espagnols et Italiens (respectivement Barcelone et Gènes). Bien que l’occupation des terres par l’homme ait commencé dès l’Age du bronze (bord de l’étang, quartier des Métairies) les premières cartes datent du XVIIe.

HISTORIQUE

En 1666 débute la construction du môle Saint Louis qui marque l’émergence du port de Sète. Des liaisons maritimes sont créées avec de nombreux pays situés sur le pourtour Méditerranéen. 1682 marque la création du Canal Royal qui ralie l’étang de Thau et la mer Méditerrannée. La ville profite de cette liaison pour s’urbaniser le long de cet axe majeur. Un nouveau type de com-


merce local voit le jour grâce à tier pauvre des pêcheurs Sétois. l’exploitation de l’étang de Thau jusqu’en 1860. En 1942, la ville passe sous l’occupation jusqu’au En 1710, suite à une tenta- 20 août 1944. Une politique tive d’invasion Anglaise, une sé- de reconstruction est merie de fortifications se dessine. née pour faire face aux bomLe Fort Saint Pierre est construit bardements alliés. entre 1743 et 1746 sur le cap, do- En 1960 est créé minant les falaises. le Théâtre de la Mer, qui ac Un nouveau canal voit le cueille aujourd’hui de nombreux jour et sert l’urbanisation de la concerts et festivals. ville vers l’EST. La darse de la Peyrade creusée en 1808 est relié à la Mediterranée. Cette réalisation aide à la création d’un nouveau port et poursuit la conquête vers l’EST de la ville.

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L’arrivée du chemin de fer en 1839 permet une expension massive de la ville vers le NORD. Le commerce y est à son apogée et Sète devient le premier port de tonnelerie au monde. Les constructions gagnent le Mont Saint Clair de manière éparse. A l’EST de la ville se dessine une zone industrielle encore présente aujourd’hui. Un tramway électrique parcours la ville dès 1901. La pointe courte se developpe vers 1903, elle est le quar-


PAYSAGE

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Sète se caractérise, dans son grand paysage, par sa relation singulière qu’elle entretient avec l’eau. La ville porte les marques de cette qualité qui lui est intrinsèque. Dans ses canaux WWWWet sur ses quais usés d’une part mais aussi dans les activités humaines donnant forme à la typologie de son habitat traditionnel. Le Canal Royal est bordé d’anciennes maisons de pécheurs dont les arches au rez-de-chaussée témoignent des anciennes réserves donnant sur celui-ci. La pointe Courte est toujours un refuge de pécheurs composé de «blocs» de quatre ou cinq maisons colorées et ratachées à des quais de fortune sur lesquels les habitants y amarrent leur bateaux. Les douze ponts (dont cinq mobiles) du coté EST marquent et rythment le paysage perçu dans la ville historique. Outre la mise en relation physique des différentes entités urbaines ces ouvrages d’art sont aussi corrodés. Ils sont porteurs d’un lien avec le jour et la nuit, se levant pour faire passer les chalutiers ou grands bateaux amarrés dans la darse, le nouveau port de plaisance intérieur.

«Le paysage est le monde que l’on embrasse avec notre perception» Giles Clément.


Les marques de l’industrie sont fédératrices dans le paysage Sétois lointain. Les grues, silos mais aussi les moyens de transport de marchandise sont autant de marques qui lient l’industrie au paysage Sétois. La typologie de bati qui découle de cette industrialisaion sont les chais. Pour la plupart, ils sont situés au niveau de l’entrée EST, dans la zone industrielle. Parfois, on en trouve en coeur d’îlot. Sète a un paysage sonore riche et variable durant la journée. Les premières heures de la journées sonnent le départ de chalutiers pour la levée des filets, dans le bruit de moteurs. La Criée s’éveille tôt le matin. Plus tard, le ballet des voitures, important le long du canal de Peyrade signale le départ des habitants sur leur lieu de travail.

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Par ailleurs, les plantes présentes sur son territoire sont souvent halophiles et Méditerranéennes. Pins parasols et végétation de garrigue regardent du Mont St. Clair les vignes et cannes de Provence du côté du Lido (OUEST), les Schultes, Inules visqueuses du côté de la friche (entrée EST).


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PATRIMOINE


La notion de patrimoine est intrinsèquement liée à la ville de Sète. On disinguera deux catégories : le patrimoine matériel et culturel immatériel. Le patrimoine matériel est physique, il inclut les Monuments Historiques, et l’empreinte laissée par les civilisation sucessives. Le patrimoine immatériel est lié à la culture, aux souvenirs des habitants de la ville ainsi qu’à leur mode de vie et histoire.

Venant de la mer ou de l’étang, la cuisine Sétoise est une cuisine de pêcheurs qui s’est développée au fil des civilisations Méditerranéennes. Les Catalans apportant la salaison du poisson, les Provencaux la cuisine des légumes et les Italiens de Naples les macaronnis, aujourd’hui utilisés pour la préparation de la Macaronnade. Les joutes Sétoises sont le sport traditionnel du bassin de Thau. Beaucoup de villages alentours l’enseignent dans leurs clubs. Traditionnelles elles prennent leur quartier d’été sur le canal Royal ou se déroule le tournoi annuel. A cette occasion, des tribunes bordent le canal.

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Le patrimoine maritime est la racine du patrimoine Sétois. Les ports de commerce, croisière et de pêche ont et jouent toujours un rôle dans la perception de l’ambiance de la ville. La criée, batiment conçu par Jean le Couteur en 1966 en est un exemple fort. Le classement des batiments aux Monuments Historiques se fait via un arrété préfectoral. Les Chais Dubonnet, situés à l’entrée EST de la ville en font partie. Ils sont sujets à une reconversion en centre culturel. Le canal du midi est lui classé au patrimoine mondial par l’UNESCO.


SUR LA RENOVATION URBAINE

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Dans l’urbanisme Français, le mot «rénovation» a un sens qui est différent de celui du langage courant. La rénovation urbaine commence souvent par la démolition totale ou partielle de l’existant et se dissocie de la rénovation / réhabilitation qui, elles, sont en rapport avec la mise en valeur du patrimoine architectural.

et grands ensembles. La loi Malraux de 1962 crée une scission entre les secteurs dits «sauvegardés» et le reste du tissus urbain. Ce dernier est alors considéré comme sans intéret.

Suite au «choc pétrolier» de 1973, le process de réhabilitation / démolition se tourne vers des opérations moins coûteuses menant à la modernisation et la mise en valeur d’anciens quartiers. La création des Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat (OPAH Commencée sous le Second - 1977) et des Aides Personnalisées Empire (1852 - 1870), la politique de ré- au Logement (APL) vise une réhabinovation / destruction est issue des litation sociale du logement insathéories hygiénistes de Guerrand lubre, permettant le maintient du et mise en place par Hausmann. locataire après les travaux de mises Cette politique de transformation aux normes. urbaine n’a fait que (pour Engels) L’hiver 1954 ayant entraidéplacer la question de l’insalubri- té du logement. Deux autres objec- né la mort de Sans Domicile Fixe tifs se dégagent de la politique des (SDF) donnant lieu à l’appel de l’Abgrand travaux proposée par Haus- bé Pierre fait du logement social mann : élargir, créer des rues (et une priorité. La construction des faciliter la circulation) mais aussi grands ensembles est une phase de maintenir l’ordre : il est plus facile test quant à l’industrialisation du de bloquer des rues étroites que de bâtiment. A peine 40 ans après leur construction, ces logements sograndes avenues. ciaux deviennent prioritaires en ce Durant la crise du logement qui concerne la rénovation / démode 1958 (soit un siècle plus tard), De lition. La mixité sociale y est alors Gaulle met en place une nouvelle quasi inexistante, la politique de politique de rénovation / démoli- l’accès à la propriété étant devenue tion. On y trouve des points com- le nouveau crédo en matière de lomuns avec la démarche Hausman- gement. Habiter un grand ensemble nienne : destruction des habitations est aujourd’hui un non choix car insalubres afin de restructurer les très marqué par la déliquescence centre-villes et adapter la ville aux du bati et la stigmatisation sociale voitures. On observe de nouvelles et ce, malgré la loi Solidarité et Reformes urbaines qui en découlent : nouvellement Urbain (SRU - 2000). centres commerciaux, autoroutes... La destruction est aujourd’hui en-


Stadt» (ou état social) de 1999 n’en impose pas. Sachant que les premiers résultats mettront douze à quinze ans à se voir. Ce mode de travail permet une action en profondeur, mettant en relation l’aménageur et les habitants.

La rénovation dans la Ruhr, berceau de l’industrie minière et sidérurgique est un défi en cours depuis 1993. On y observe divers buts : dépollution (des terrains et rivières), aménagements paysagers, développement des transports «doux»; réhabilitation du bati industriel et reconversion de celui-ci; formation professionnelle des chômeurs (produits des crises industrielles successives) et l’expérimentation sur de nouvelles Jean Michel Marié en 1989 manières d’habiter : intergénéraoppose l’aménagement urbain bru- tionnel, mixité sociale, écologie ettal au «ménagement». L’aménageur batiments à énergie positive. Français est un dompteur imposant sa vision. En Allemagne, il est moins D’aurte part, le programme frontal et est considéré comme un «Soziale Stadt» promeut l’intégrajardinier. Il respecte les territoires, tion des populations étrangères (on leurs spécificités et orientant et ca- le voit avec la crise migratoire résulnalisant les habitants et territoires. tant des guerres au moyen orient). Il se dégage de cette comparaison L’accès aux réseaux sociaux (voisiune relation au temps, à l’espace et nage) et d’insertion professionnelle aux habitants différent. se fait par un apprentissage de la langue. C’est une différence notable L’aménagement Français est avec la France qui ne considère que soumis à une date butoire fixant la peu la mixité sociale comme un lefin des opérations par cette méthode vier d’intégration. il refuse donc de s’inscrire dans le temps long (celui de l’appropria- La réhabilitation est la règle tion). D’autre part, il impose un tra- en Allemagne et la rénovation / dévail urgent, empli de stress à toutes molition une exception. L’acupuncles échèles de sa réalisation. En Al- ture urbaine venant avant une opélemagne, le programme «Soziale ration de grande envergure.

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core considérée comme la seule solution au problème que posent ces ghettos. Votée en 2003, la loi Engagemet National pour le Logement (ENL) vise à moderniser ces taudis Elle propose un ratio de logements sociaux à détruire pour les reconsruire de manière plus «durable». Seulement, la construction est plus lente que la démolition et, par réaction en chaine, on note une aggravation de la crise du logement qui opère aussi une autre scission sociale : les classes moyennes ne se retrouvent pas dans les quartiers d’habitat social. Elles retournent dans les quartiers précédemment quités.


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LES TROIS PLUS UNE DIMENSIONS DE LA VILLE

L’informatique a engagé une certaine dématerialisation du tout. Cependant, celle-ci ne s’appliquerra jamais au concret de la ville, de ce qui la structure, ce qui la caractérise. La ville en mutation ne disparaît pas Elle provoque juste plus d’informations que l’urbaniste doit organiser et mettre en lien. Trois plus une dimensions se dégagent de ce nombre important d’informations. Les entités urbaines (quartiers, sous quartiers, zones industrielles) sont la forme que prend l’ancrage des hommes dans la ville. Selon leur culture, milieu social, un territoire urbain se dessine. Ce territoire trouve ses limites dans la relation historique qu’a l’implantation humaine avec le territoire. L’architecture et la forme des constructions permet aussi la définition de ces entités. Le passé d’un site est-il une masse d’évènements comme un stock de données à télécharger? Suffirait-il de plonger la main dans dans cette base de données déjà créée pour réactiver ce qu’il s’y passe encore? Je ne pense pas. C’est dans la confrontation avec le présent que doit s’établir l’urbanisation. Entre ce que le site «dit» et ce que le présent souhaite. Si la politique aujourd’hui ne cherche pas à accepter ces entités urbaines, dans


Les centralités sont ce qui rapproche plus que l’immédiate proximité. Elles sont des raisons de se rapprocher, de se retrouver qui ne se limitent pas seulement aux équipements mais aussi à des espaces. Si beaucoup d’activités dans la ville sont diffuses, les centralités sont spécifiquement liées à des lieux qui sont supports de symboles. Ces pôles concentrent les énergies de la ville et créent des rythmes dans leur fréquentation, de manière ponctuelle ou continue. La répartition de ces centralités dans la ville ne peut être neutre. Il s’agit de peser les centralités perma

nentes (théâtre, cinéma, halles) et celles éphémères (Worldwide Festival à Sète, ZAT à Montpellier par exemple) Les flux, liaisons et déplacements sont une des trois plus une dimensions de la ville. Cette dimension est non seulement le sang de la ville, comme une entité vivante, mais aussi son système nerveux, et les énergies traversant le corps humain. Si on observe une trame de moyens de transport motorisé, il ne faut cependant pas négliger les flux, circulations piétonnes. Ces dernières se caractérisent par une liberté et une certaine anarchie comme des pistes d’animaux dans la nature. Le concept de «résidencialisation» entrave cette liberté de passage. Elle est contradictoire avec la demande toujours plus grande d’espaces libres ou circuler. Les flux cristallisent l’urbain et une analogie se dessine avec le rameau de Salsbourg et sa cristallisation, conceptualisée par Stendahl. Les déplacements sont générateurs d’énergie et transforment l’espace. La dernière dimension qui caractérise la ville englobe les trois précédentes. Le vide permet la mobilisation spontannée et joue le rôle de centralité, permet les flux libres. Si l’espace est

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leur recherche de ville connetée, les habitants de ces entités urbaines mettent en exergue la notion d’identité. Les logiques strictement territoriales et leur dépassement ne mettent pas en cause la notion de lieu et d’ancrage. La dématerialisation de la décision dans le système du capital a la nécéssité de construire des symboles alors qu’il pourrait, via le développement des réseaux permettre aux décideurs et gestionnaires de s’implanter n’importe ou. Cependant on observe la volonté d’asseoir la prise de ces décisions dans des construction qui symbolisent et affirment la réalité de leurs existences.


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Le vide dans la ville


ne peut que déplorer l’aseptisation des quartiers pavillonnaires ou le seul espace concédé à l’accueil est la «place visiteur». La ville ne peut être réduite à une ensemble de fonctions, d’activités, de zones. Elle est singulière et d’elle se perçoit un «parfum». L’abandon de soi permet de percevoir cette «essence» de la ville.

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relatif, le vide est absolu. Il est ce qui nous lie avec les autres moi, ne serais-ce que par l’air qu’on rejette et qui emplis nos poumons. Il est l’endroit ou le «vivre ensemble» s’expérimente, le lieu de la créativité. Notre vision occidentale du vide nous le fait apparaïtre comme un manque, un rien alors qu’il fédère ce qui nous entoure. Lao Tseu, dans Le livre de la Voie définit cette relation qu’ont le construit et le vide : «trente rayons convergent vers le moyeu, il faut du vide pour que la roue tourne. On monte l’argile pour façonner des vases, il faut du vide pour qu’ils puissent contenir. On perce des portes et des fenetres dans les maisons, il faut du vide pour qu’elles puissent abriter. La matière est utile mais c’est par son absence que naît le fonctionnement des choses». La difficulté réside dans la quantification de ce vide. Schopenhauer en fait un parralèle avec l’analyse des hérissons : en hiver, quand ils ont froid, il se rapprochent, trop et en voulant se réchauffer, se piquent. S’éloignent, ont froid. Se rapprochent, se piquent. Et ce, jusqu’à trouver le bon équilibre entre distance et proximité. Il n’y a pas de réponse absolue à l’écartement entre deux entités baties. Par ailleurs, le vide est ce qui relie l’espace de la ville avec l’autre part, l’ailleurs. Un banc public au détour d’une ruelle ou d’une place publique vous accueille, vous, nouveau venu dans la ville. Alors que ce geste tendu vers vous vous accompagne, on


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FAIRE SANS LA «TABULA RASA»

En 1995, le quartier Massena de Portzamparc constitue une alternative, une rupture. C’est la troisième ville, l’îlot ouvert. On observe une fragmentation de la hauteur continue. La conception est presque sculpturale. On est entre l’îlot fermé passé et l’îlot ouvert de l’open planning. L’architecte coordinateur définit un parcellaire tridimentionnel inscrit dans la fiche de lots. L’opération n’est plus définie par l’espace public mais par l’architecture. Portzamparc parle d’îles architecturales (Jardins de la Lironde à Montpellier en 1991).

Des îles jointes entre elles par un socle sous terrain. La question de la diversité est une obsession. L’élément est une entité autonome dans un plan régulier. On en observe les conséquences aujourd’hui avec les ZAC qui cherchent à éviter absolument la barre. Ce réflexe devient presque obligatoire et inscrit dans les Plans Locaux d’Urbanismes. Le principe de variété est associé à la fragmentation des opérations. Tous ces projets se distencent avec le rapport génétiques des batits environants qui manque, ils deviennent des isolats. Jacques Lucan définit le macro-lot par sa mixité sociale programmatique et formelle en les imbriquant de manière à ne pas pouvoir extraire une partie de l’ensemble. Les macro-lots sont souvent unifiés au sein de l’opération grâce à une socle commun. Les opérations sont données à des opérateurs nationaux. Les bailleurs sociaux deviennent locaux et sont supplantés par les gros promoteurs. La production de la ville est questionnable. Le macrolot est-il une multiplicité de plots différents? Certainement. On y observe un paysage fractionné. Le plot pose aussi des problèmes d’orientations. La mutabilité des îlots pose problème, sa réapropriation est impossible notamment à cause des voiles porteurs béton. Le macro-lot pose la question du retour à la mégastructure, au soubassement produisant des jardins sur dalle.

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La ville est faite d’îlots qui ont évolués au fil du temps. Depuis la ville Romaine jusqu’à aujourd’hui ils sont constituants du tissus urbain. L’architecture urbaine des années 1970 est marquée par la préparation du Plan d’Occupation des Sols, et deux grandes études portant sur les tissus constitués (faubourgs parisiens) et le tissus Hausmannien. Ces études ont mené aux ZAC, caractérisées par des alignements le long des rues et les gabarits réguliers. La figure de l’îlot change : soit ouvert soit fermé. L’apogée de ce mouvement se voit dans la ZAC Reully (XIIe à partir de 1986) et la ZAC Bercy (XIIe à partir de 1988). L’architecte coordinateur est alors éssentiel . Les plans d’ensemble se mettent en place avec une définition des ilots, gabarits... C’est l’architecture Ordonancée. Elle est aussi définie par le dessin de l’espace public.


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TISSUS URBAIN DU CENTRE HISTORIQUE Le tissus urbain du centre historique est le plus vieux tissus que comporte la ville de Sète. Il a évolué depuis de XVII siècle. Il est caractérisé par une forte densité de population vivant dans des logements collectifs. 70% des rez de chaussée sont constitués de commerces, cafés, restaurants. Son épanelage varie entre le R+2 et le R+4.

TISSUS URBAIN DES GRANDS ENSEMBLES Le tissus urbain des grands ensembles est apparu après les années 1960 à Sète. Il est caractérisé par une forte densité de population vivant uniquement dans des logements collectifs. Les rez de chaussée sont habités ou constitués de caves. L’îlot est ouvert. Le bâti est dense et s’épanelle entre le R+3 et le R+6.

L’urbanisation commencée dès 1900 sur le Mont Saint Clair est une urbanisation distendue correspondant aux quartiers pavillonnaires et de maisons individuelles. On y retrouve les habitants les plus aisés dans la ville. De faible densité bâtie et d’habitat, ce tissus apparait figé aujourd’hui. L’étalement urbain est fort dans cette zone.

TISSUS URBAIN DE LA POINTE COURTE La pointe courte est un quartier typique de la ville de Sète. On ne sait pas trop quand a commencé son occupation par les pêcheurs. On sait cependant que ce sont des classes populaires qui ont construites leurs premiers baraquements de manière informelle. Il se compose de maisons de pêcheurs (avec une borne d’amarrage) dont le niveau ne dépasse pas le R+1. Un café (ancien repère de contrebandiers) est aujourd’hui implanté sur ce territoire. Ce quartier est considéré comme un point fort de la culture sétoise. Ici, l’urbanisme s’est fait conjointement, à la manière d’un petit village.

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TISSUS URBAIN DU MONT SAINT CLAIR


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LIENS ET RUPTURES

De nombreuses limites sont perceptibles dans le territoire de la ville. Les premières créées par les voies de chemin de fer et celles du port industriel sont franches, fermées et imperméables. D’un autre côté, celles créées par l’eau sont génératrices de situations riches. Ces limites sont accessibles, transversales (non verticales) et perméables. Ces limites ont eu tendance à insulariser chaque quartier, même si peu sont véritablement des îles. Cette insularité les rend indépendants et crée des entités dans la ville. L’utilisation comme necessité d’addord, comme élément d’urbanisme de l’eau dans la construction de la ville l’a ancrée dans la vie des Sétois. Les neuf ponts rythment le déplacement et concentrent les flux de circulation.


-La Bordigue (île nord) est constituée d’habitat, de commerces et services. On y trouve le théâtre Molière. Elle est bordée de canaux.

-Saint Clair qui regroupe du logement individuel. Le foncier est élevé. C’est le paysage qui crée les conours de cette zone.

-La friche appartient au territoire industriel primaire. Elle est majoritairement investie par l’artisanat. Au nord et au sud se trouvent respectivement le rail et la Peyrade, limites imperméables à l’urbanisation. - la Pointe Courte est majoritairement composée d’habitat de pêcheurs. Ancien quartier populaire à la forme urbaine atypique. Ses limites sont la route, le rail et l’étang.

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-La «ville» ouest est tournée vers le tourisme. Elle cotoie le secteur des plages.

-Classé site NATURA 2000, le Lido de Sète est un territoire naturel appartenant à la municipalité. La mer et l’étang finissent au sud et au nord ce banc de sable.

-La port de commerce a une vocation industrielle. Il est limité au nord par le Peyrade, au sud par la mer.

-Le centre historique est marqué par la présence de la pêche (criée, quais pour chalutiers, halles). La topographie crée une limite naurelle en partie haute de la ville et dessine un autre quartier. -L’île sud est elle aussi bordée de canaux. Des cas d’habitat indécent (rapport OPAH) sont avérés sur ce site. On y trouve le CRAC LR.


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Vers une disparition de l’industrie et de son paysage? -27-


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DEUX ENTITES DISTINCTES

La Bordigue (île NORD) a un rapport quasi égal entre le bâti et les sol disponible. La densité de population est forte. Il regroupe différents secteurs d’activités, l’habitat étant majoritaire. Les quais sont aménagés, propices à la promenade urbaine.

La zone industrielle primaire est très peu dense en bâti et en population. Elle concentre différentes catégories d’activités, cependant, elle regroupe peu d’habitat, en proportion avec l’île NORD. Les quais sont routiers, ils ne laissent pas de place à l’appropriation, les circulations douces.


DES RESEAUX URBAINS MANQUANTS

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Polarités

Le réseau de dessertes urbaines, liées aux voies de circulation et voies marines ne permet pas de joindre facilement la zone industrielle primaire. Le réseau viaire est directement lié aux polarités, celui maritime les approche.

Franchissements

Le site du projet est stratégique par le fait de (re)gagner un territoire déjà urbanisé. Par la mise en continuité d’un réseau de voies urbaines, on désenclave le territoire. L’accès est accompagné. Celui-ci permet la cristallisation du bâti en son pourtour.


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PLAN DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE Le Plan Directeur d’Aménagement du Territoire de Sète (entrée EST) vise à urbaniser la frange industrielle entre le canal de la Peyrade (au SUD) et les voies SNCF (au NORD). La récupération du foncier dans cette zone doit mener à la création de différentes ZACs d’ici 2035. Outre ces complexes d’habitation, les points forts du projet sont la création d’un Pôle d’Echange Multimodal au niveau de la gare SNCF, d’un nouveau pôle passagers de croisière prévu pour 2020 (J. Ferrier Architecture), en remplacement de l’existante et le projet de centre culturel mené par l’agence R. Ricciotti s’implantera dans les anciens chais Dubonnet. La ville continue son urbanisation historique (vers l’EST donc). Un canal est prévu pour 2035. Ce plan d’aménagement reproduis le principe de réhabilitation/ destruction expliqué précédemment. Il nie l’existant au profit d’une nouvelle urbanisation. Sa recherche de diminution de l’étalement urbain ainsi que celle de la poursuite et développement de l’économie est injustifiée dans le sens ou elle ne va que délocaliser plus loin les activités présentes sur le site. Loin de travailler avec les contraintes pré existantes, il gène l’appropriation du site par la disparition de l’existant. La question de l’expension de la ville de Sète ne doit pas se faire dans cette négation. Les entités urbaines fortes et insulaires de celleci ne doivent pas s’effacer dans la construction de la ville de demain. La question des limites de ces entités urbaines est intrinsèquement liée à la pratique de Sète.


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Dans le projet urbain, il me semble juste de travailler de proche en proche. La création d’une première île, support à l’urbanisation viendra appuyer l’insularisation de celle-ci et mènera à une croissance maîtrisée du quartier. Le processus d’insularisation / polarisation / cristallisation permettra de gagner ce territoire aux portes du centre. Ce processus devra, s’il fonctionne, se répéter afin de gagner l’extrème est de la ville, pour se servir des chais Dubonnet comme polarité et cristalliser du bâti autour des voies le rejoignant. La question de l’évolutivité non planifiée est importante car elle accepte l’appropriation du site par ses habitants et personnes de passage. Habiter le Canal de la Peyrade est un enjeu fort pour le développement de la ville de Sète. Comment y retrouver une qualité de vie pour l’habiter? Si la partie Nord du canal est urbanisée, la route longeant le canal de la Peyrade devra se déplacer vers l’intérieur du port industriel afin de dégager une nouvelle frange à urbaniser en incluant la partie Sud du canal. Le déplacement de la voie d’accès menant à Sète sera un geste fort. Il permettra la création d’un Boulevard de la Mer liant le port industriel avec la ville. Enfin, par un même procédé, il s’agira de construire et habiter la partie industrielle au nord de la gare en continuant de faire la ville avec l’eau. Celle-ci sera support de déplacements doux et uniques que l’on retrouve dans des villes comme Venise, Amsterdam, Bruges ou Hambourg.


VERS UNE NOUVELLE ILE

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Phase 1 : Un canal est créé, menant à un détachement d’une entité au sein de la friche urbaine. D’autre part, un franchissement se dessine entre la Bordigue et le Chais Skalli, nouvelle polarité sur l’île. Les quais sont aménagés, une place publique s’installe à côté du chais et le travail sur l’îlot industriel primaire commence. Phase 2 : Le chais est reconverti en passage commerçant, en école et en gymnase. Le front d’eau face au canaux et à la darse sont bâtis. Phase 3 : On travaille sur une continuité

de façades le long du quai des Moulins, sur la route de Cayenne . Phase 4 : Afin de «tenir» la route de Cayenne, on construit à l’alignement, en mitoyeneté, face à l’pilot industriel primaire. Phase 5 : Ce territoire n’est pas assez approprié pour y proposer un programme. Il faut cependant tendre vers de l’habitat. Une concertation sera menée. Phase 6 : Aujourd’hui parking, il est important de le conserver afin d’en-


visager une transition douce vers l’abandon de la voiture dans la ville de Sète. Ce sera le dernier territoire à urbaniser sur l’île. Suite à sa construction, on déplacera le parking plus à l’EST de la ville, afin de reprendre le processus de constitution de la ville.

La terre, extraite afin de creuser le canal servira de base au remblai de la zone innondable située au nord de la friche industrielle. Plus tard transformé en parc, cette zone devra être dépoluée grâce à des plantes phytoépurantes.

Le temps de l’urbanisme est porté par le temps du projet. La scission existant entre l’île nord et le tissus industriel primaire doit se déplacer pour gagner l’EST de la ville. Ainsi, morceaux par morceaux, de proche en proche, on repousse la limite vers l’entrée de ville qui, dans un second temps, isularise l’île, créée et insuffle une autonomie dans le quartier. Une nouvelle polarité : le Chais Skalli sera réhabilité (SMAC / studios) et profitera d’une extension. Aussi, une place publique pourra être utilisée pour des concerts en plein air. Une mise en place de voies sera, dans ce même temps génératrice de flux piétons et / ou motorisés. Cette mise en place de voies servira à la cristallisation de l’urbain.

Le projet architectural portera sur la zone déjà construite de manière distendue. Comme un premier geste afin d’urbaniser la zone, elle permettra, dans un premier temps d’ajouter des activités de commerce de proximité liés à de l’habitat. La mise en place d’un règlement d’implantation du bâti permettra de poser les bases d’une urbanisation en rapport avec le bâti pré-existant.

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Sur cette nouvelle île, délimitée par un canal sur la rue de charbonniers, on distinguera différentes zones de projets : -le front de canal et de darse (il s’agira ici de tenir le canal) -l’existant non mitoyen (besoin de retrouver une «entité» de ville en constituant une continuité de façade) -le coeur d’île (ou il faudra tenir la place publique et la route pré existante).


TRAVAIL SUR UN ILOT INDUSTRIEL PRIMAIRE ETAT DES LIEUX Maison individuelle en R+1 200M² au sol, construite en opus incertum et enduit. Terrain de 480M². Entrée sur la rue des Dockers. Toiture en tuilles sur charpente bois.

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Bureaux de la société Véolia en res de chaussée emprise au sol de 520M². Parement cassettes acier. Structure béton et toiture terrasse.

Bâtiment du Syndicat du bassin de Thau. Usage de bureaux sur 530M² en rez de chaussée. Bâti en pierre, toiture tuilles sur fermettes bois. Construit avant 1927.


Parcelle mixte de 1350M². Bâtiment servant de local artisanal sur 760M² et maison individuelle en R+1 de 110M² au sol. La maison est du même type que le bâtiment du Syndicat du bassin de Thau. Le local commercial est de forme industrielle. Construit en briques de ciment pour les murs, la structure est en acier (trame de 5M). Garage Renault. Trois types de construction. Un chais de 1560M² structure acier (trame de 7M), toiture en bac acier. Maison servant de bureaux en briques de ciment, toiture bois sous les tuilles 60M² au sol). Une serre de présentation de 50M² sert de showroom.

Surface commerciale de 3000M². Murs périphériques en opus incertum datant d’avant 1950. Structure acier (7M de trame). Toiture en bac acier. Bâtiment issu d’une reconversion.

Surface commerciale de 3700M². Murs périphériques murs et structure en acier (trame 10M). Toiture plate en bac collaborant. Façades en bac, parement acier.

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Parcelle mixte de 3600M². 300M² au sol pour une maison individuelle en R+1. Chais de 540M² en structure mixte. Pignon doublé sur la rue (panes de bois sous les tuilles). Divers entrepots en structures acier légères.


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TRAVAIL SUR UN ILOT INDUSTRIEL PRIMAIRE Installation revue Le travail sur un ilot industriel primaire est un travail du faire avec. L’activité, l’habitat ne doivent pas disparaitre sous prétexte d’urbanisation. Il s’agit de sédimenter, d’ajouter des couches de bâti, de construire l’interstice pour constituer un front urbain d’une part, et de construire par dessus afin de ‘augmenter la densité d’habitat ensuite. L’urbanisation de ce type de site ne peut se faire à grands coups de masterplan visant à nier le territoire, les activités et les habitants. C’est donc une urbanisation de proche en proche qui doit se mettre en place. L’étude de la faisabilité en concertation avec l’architecte,

l’urbaniste et les habitants permet de conserver une idée générale et de l’adapter selon le programme, le sol, l’implantation. La mise en place d’un plan d’orientations urbaines permet d’appuyer la création d’une identité de quartier via l’architecture. Les constructions seront donc régies par différents critères visant à l’unité du bâti. A terme, des commerces de proximité devront s’implanter sur la zone d’urbanisation pour remplacer le centre commercial. Une rue commerçante sera donc implantée à la place du centre commercial, appuyant le processus de mise en place de circuits courts sur le territoire.

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Orientations sur l’île :

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L’implantation des constructions les unes par rap Occupations du sol inter- port aux autre s sur une même dites : constructions destinées à propriété se fera dans le respect l’industrie. Surface commerciale du droit au soleil. de plus de 400M². Constructions et installations destinées à la La hauteur maximale des fonction d’entrepôt. constructions s’inscrira dans un rapport à l’existant dans un pre Accès et voiries : pour être mier temps. On distinguera deux constructible, une parcelle doit référents de hauteurs : celle coravoir un accès à une voie pu- respondant l’entre deux entre la blique soit directement, soit par maison individuelle rue des Docl’intermédiaire d’une servitude. kers et le centre commercial (soit Les voies privées sont proscrites. 6,2M et 11,5M) qui marquera la limite haute des façades urbaines Desserte par les réseaux servant à créer une continui: dans tous les secteurs, un rac- té sur la voirie (minimum R+1); cordement à l’eau potable, aux celle correspondant aux ajouts eaux usées. Les eaux pluviales en structure légères au dessus, sont contenues dans des cuves limitées à deux étages (un si miprévues à cet effet afin de servir toyenneté à de l’existant plus bas) d’eau d’arrosage. en plus dans un premier temps (modifiable après 5 ans) . Caractéristique des terrains : pour urbaniser cette zone, Aspect extérieur : on martrois types de parcellaires seront quera une différence entre les à distinquer. deux limites de construction. - /01/le parcellaire privé a voca- Concernant le «socle» (RdC et tion d’habitat (non constructible) R+1), il sera nécessairement -/02/la parcellaire privé à vo- construit en pierre (massice, cation commercial ou entre- agrafée ou opus incertum), les preunarial (constructible au des- étages supplémentaires en bois sus et à côté) ou acier (permettant une mofi-/03/le parcellaire public fication par ajout d’un ou plu(constructible au dessus et à côté) sieurs étages. L’implantation des constructions par rapport aux Typologie de bâti : les voies et emprises publiques doit constructions nouvelles ayant pise faire en limite séparative côté gnon sur rue seront à 80% constivoirie. La mittoyenneté est impo- tuées de rez-de-chaussée actifs sée. afin de promouvoir l’implantation de commerces de proximité.


RECHERCHES Comment faire la ville? Avec quels outils? Quid de l’urbanisme planificateur?

Quelle évolution pour la ville?Une dualité existe entre le produit technique fini non évolutif et celui qui peut avoir plusieurs vies.

Quelles initiatives pour les privés? Quels cadres pour leurs projets?

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La ville se fait-elle par l’urbanisme de projet seulement?

La sédimentation est-elle l’avenir de la ville nouvelle? Quels territoires pour la ville nouvelle? Comment et sur quelles bases prendre en compte le territoire?

Manifier les traces du passé comme seule réponse à l’urbanisation / au développement urbain?

Peut être que le temps est, lui aussi, un élément de construction de la ville.


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PHASE 01

Un canal est créé. Il permet d’instaurer une limite franche à l’urbanisation de la nouvelle île temps par temps. Travail sur l’aménagement des berges, mise en place de voies de circulations douces (piste cyclable, promenade piétonne). Plantation d’arbres le long du canal. Les places de parking sont déplacées le long du trottoir côté bâti et la voirie est réduite. Un arret de bus dessert et raccorde l’îlot avec la ville.

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PHASE 02

Le parcellaire est déprivatisé au niveau de l’entreprise Véolia. On commence la construction des interstices afin de créer une continuité de façade urbaine dont la matérialité correspond aux façades environnantes. Au rez de chaussée s’implante un café restaurant et deux commerces de proximité. Un passage à l’arrière du front bâti permer de rejoindre une placette en coeur d’îlot.

PHASE 03

L’îlot se densifie dans la verticalité. On y ajoute les étages permis par le plan d’orientations. Ces structures légères, en bois ou acier permettent l’implantation d’une première vague de logements. Des circulations verticales les desservent.


PHASE 04 HYPOTHÈSE :

Le propriétaire du terrain qui fait l’angle entre la rue des Dockers et le quai de Moulins décide de céder une partie de son foncier. Une opération immobilière y construit des logements en R+3. Le plan d’orientations permet un ajout d’étages sur le projet construit en phases 02 et 03.

PHASE 05

PHASE 06

Le chais du M. Bricolage est libéré. La structure est mise à nu puis partiellement couverte. Un raccord se fait avec le passage et débouche sur une rue commerçante dans le sens NORD / SUD. Une école et un gymnase public s’implantent dans l’enceinte. Le Netto disparait, il laisse place à des actions collectives visant à proposer des tests urbains.

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Une opération de construction permet de densifier dans la verticalité (selon le plan d’orientations). Les habitants peuvent à ce moment là, soit ajouter un étage à leur habitat, soit construire par dessus. Un arrêt de navette fluviale est installé sur le canal de la Peyrade, il appuie la volonté d’utiliser des modes de déplacement alternatifs dans la ville


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