Chaque jour, des millions de jeunes cerveaux vont à l’école. Problème : l’organe de la pensée reste un angle mort de notre système éducatif. Alors même que ces dernières années, les études des neurosciences sur l’attention, la mémorisation, les modalités d’apprentissage… se sont révélées particulièrement fécondes. Un exemple : l’importance de l’inhibition frontale. Fréquemment, les élèves d’école élémentaire font la faute « je les manges ». Ignorance des règles de conjugaison ? Faute d’inattention ? Les expériences menées à l’aide de l’IRM fonctionnelle montrent plutôt que dans ce cas les élèves sont incapables de suspendre l’automatisme « surappris » suivant : « Après “les”, je mets un “s”. » Les enfants doivent donc apprendre à inhiber, grâce à leur cortex préfrontal, cette réponse dominante et automatique, pour avoir la flexibilité d’appliquer une autre stratégie de leur répertoire orthographique. Connaître ce mécanisme est utile aux enseignants comme aux élèves pour améliorer cet apprentissage. La neuroéd