Portraits de Territoires - Revue annuelle n°1 - 2014

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R evue A nnuel l e # 1 | 2013-2014 www.portraitsdeterritoires.com | portraitsdeterritoires@gmail.com

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# édito L’association : idée née il y a maintenant un peu plus d’un an dans un 14m², assis par terre.... Et oui, pourquoi ne pas tenter de mettre en valeur le patrimoine sous un nouveau regard, de développer des projets artistiques et d’exprimer ce que l’on ressent à travers des clichés? Pour ne rien vous cacher, voilà comment tout a commencé! Nous étions deux, puis trois, puis tout s’est accéléré, et nous voilà plus d’une dizaine à partager l’Expérience Photographique. Notre recette : de l’échange, de la convivialité, de la bonne humeur, parfois une pointe de sarcasme, mais surtout des approches et des sensibilités distinctes. Et je crois que cette différence est notre force. Au fil du temps, l’association s’est agrandie, les projets ont évolué ; notre première action a été de suivre la compagnie de danse africaine Korzeam, un véritable défi (de maîtrise des mouvements et des basses lumières), avant de développer des stages d’initiation à la photographie, et enfin de nous investir dans une thématique plus large, culturelle & patrimoniale, pouvant rassembler les clichés pris par chacun. La photographie, c’est l’art de donner aux choses une dimension intemporelle. Le cliché tente alors de nous renvoyer éternellement l’image que l’on perçoit d’un lieu. Il exprime la manière, parfois singulière, dont le photographe lit l’espace. Et puis, mélangeons les lettres de l’image et nous formerons alors la magie. Un instant rêvons, revivons le temps, l’espace, les moments, que l’on figera à jamais. Bonne Lecture. Eloïse Pimbert

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Publié par Association Portraits de Territoires Directeur de la publication Eloïse Pimbert Direction artistique Laurane Péan Rédacteurs Aurélien Lefèbvre, Quentin Madec, Benoit Masson, Arnaud Picavet, Eloïse Pimbert Imprimé par Blurb: http://www.blurb.fr/ à 40 exemplaires En couverture : Brasserie Paul Collignon, © Arnaud Picavet / Portraits de Territoires


#1 SOMMAIRE 03 édito 07 Des visions à partager 08 Les membres 11

Ancienne Sucrerie de Francières

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Portrait[s] d’un patrimoine insoupçonné

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Korzeam - Association de danses d’Afrique -

19 Stages Photo 23 Bibliographie 25 Contact

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# Des visions à partager Le nom de l’association fait référence à l’ensemble des Portraits photographiques aux multiples facettes qui interpellent et nous rappellent la mémoire des Territoires en perpétuelle mutation. Portraits de Territoires a pour objectif principal de rassembler les passionnés de photographie souhaitant découvrir ou redécouvrir le patrimoine de leur territoire afin de le valoriser. Après avoir sélectionné des sites présentant un intérêt patrimonial, architectural ou paysager, les photographes de l’association arpentent ces lieux à la recherche des traces du passé. Chacun peut ainsi proposer sa vision, mettant en avant sa sensibilité au service d’un projet collectif donnant lieu à des publications ou des expositions. Les rencontres prennent une place importante dans la vie associative. Les sessions d’échanges entre les membres permettent d’aborder la vision photographique de chacun

liée au projet commun. Ensuite, les sorties thématiques, comme par exemple la visite d’une ancienne sucrerie, permettent de discuter avec des habitants et de découvrir l’histoire d’un lieu. Enfin, les stages photographiques organisés régulièrement pendant l’année sont l’occasion pour les photographes débutants ou confirmés d’apprendre à mieux connaître leur matériel au cours d’une journée conviviale. Bien que les interventions de l’association soient principalement liées au domaine du Patrimoine, elles se diversifient progressivement grâce aux nombreux Portraits (de paysages, d’architecture, d’événements, de personnalités,…) qui font la richesse de notre Territoire.

Q.M

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# Les Membres éloise pimbert, présidente Géographe-Urbaniste, diplômée de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de Lille Fascinée par les lieux que les hommes ont déserté, elle s’aventure dans ces espaces en apesanteur pour les faire revivre, le temps d’un cliché. Révélée lors de sa participation au concours photo “Lumière sur le 9-9bis”, elle fait maintenant de sa passion un métier, à travers des compositions en noir & blanc.

Quentin madec, secrétaire Architecte, diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille Il porte particulièrement de l’intérêt à toutes les formes de projets visant à mettre en valeur la mémoire et l’architecture d’édifices industriels délaissés constituant un patrimoine parfois négligé. Par ailleurs, ses écrits sur une ancienne marque de volets roulants (Baumann Fils & Cie) l’ont poussé à s’intéresser à la genèse et aux détails d’un objet industriel aujourd’hui banalisé.

jean-philippe, trésorier & formateur Jean-Philippe a suivi une formation photographique à l’Ecole de Photographie de Lille-Wazemmes. Après avoir mené plusieurs projets personnels qu’il a exposé dans la métropole lilloise, il a poursuivi sa formation en autodidacte se perfectionnant comme tireur argentique. Soucieux de redonner à l’acte photographique tout son sens dans une société où plusieurs millions d’images par seconde sont produites dans le monde, il est très attaché au soin apporté aux cadrages et à l’intention du photographe. Il est prêt à apporter toute son expérience et ses compétences techniques pour mieux penser la photographie.

Aurélien lefèbvre, membre ACTIF Géographe-Urbaniste, diplômé de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de Lille « Photographier pour ne pas oublier », tel est sa devise. Aurélien parcours le Nord de la France afin d’immortaliser, paysages, activités et événements. Son étude sur les friches industrielles en Nord Pas-de-Calais et Picardie l’a poussé à se spécialiser dans la reconversion de ces espaces abandonnés.


benoît masson, membre ACTIF Architecte, diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille Son approche photographique, influencée par sa formation d’architecte, se concentre sur les détails architecturaux ainsi que sur les matériaux, leur mise en œuvre, leur cohabitation et leur mise en valeur par la lumière. Pour lui, ces détails sont révélateurs d’une époque, d’une culture et racontent parfois des histoires, liées à un lieu ou à un territoire, qu’il tient à révéler et à mettre en valeur.

arnaud picavet, membre ACTIF Architecte, diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille Voyageur, Arnaud aime capter l’atmosphère des villes et des paysages qu’il arpente. Il s’intéresse aux jeux de lumière et à la notion de répétition. A Barcelone, il découvre la rephotographie, procédé qui consiste à reproduire, à partir d’un même point de vue, une image prise dans le passé. Il reçoit en 2013 le prix « Jeune Talent » pour sa série sur Marcq-en-Baroeul et perfectionne aujourd’hui une série sur Lille Métropole.

Frédéric chmara, membre ACTIF Animateur formateur en pharmacie Tour à tour blogueur, reporteur et toujours en quête de nouvelles découvertes, Frédéric est un passionné. Mettre en exergue la beauté d’un paysage, d’une personne, d’un objet... à travers une photo, c’est ce que Frédéric s’efforce de faire depuis qu’il a rejoint l’association. Une sorte de Leitmotiv qu’il applique au quotidien et notamment dans l’aspect photographique de son blog, dédié...à la beauté pour tous !

Laurane péan, membre ACTIF Architecte, diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille C’est au détour de l’un de ses voyages que Laurane a eu la révélation. Celle d’un intérêt particulier pour le patrimoine des XIX et XXème siècles, lors de la découverte de l’Hôtel du Belvédère du Rayon Vert à Cerbère. Forte d’un sens relationnel, elle se nourrit de l’histoire des personnes ayant habité les lieux pour tenter de capter, au travers de la photographie, l’esprit du site.


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# Ancienne Sucrerie de Francières La sucrerie de Francières fut l’une des premières de la région Picardie ; sa création est l’œuvre d’un riche exploitant local qui l’a créée et développée. La partie la plus ancienne remonte aux années 1829, la sucrerie ne comptait alors que trois bâtiments. Par la suite, avec les multiples changements de propriétaires et leurs volontés d’agrandissement, le site va évoluer et prendre de l’ampleur. Des logements d’ouvriers seront mêmes construits le long de l’axe principal afin de loger au plus proche de l’activité les ouvriers : c’est la création du hameau de Francières. En 1891 le site est raccordé au réseau ferré grâce à la gare d’Estrées Saint Denis.

énormes, mais réalisés. Malgré ces derniers, l’usine ne connaîtra plus jamais l’activité d’autrefois ; les repreneurs se succèdent, chacun réalise des plans d’investissement mais en 1969 l’usine ferme définitivement. A sa fermeture, l’entreprise détenait cinq fermes et 1 200 hectares de terres agricoles et le hameau, 150 personnes.

Les extensions de l’usine sont nombreuses, toujours réalisées avec distinction et possédant un style architectural de qualité. A son apogée, le site fonctionnera avec trois distilleries, en plus des nombreux ateliers et autres espaces de stockage.

La Région Picardie, consciente du rôle que peut jouer ce site dans la compréhension de l’industrie sucrière et de son rôle historique, s’intéresse à ce site. C’est alors que des études de faisabilité seront réalisées en 1999, 2006 et 2008. A la suite de ces études, l’idée du musée et du centre culturel scientifique, technique et industriel dédié aux agroressources est née. C’est le premier et le seul véritable vrai projet à ce jour. Ce dernier a été pour partie réalisé, mais des travaux restent encore à prévoir, notamment sur la sécurisation du lieu. A.L

La seconde guerre mondiale a littéralement mis à terre l’entreprise qui se trouvait sur le champ de bataille. Elle était dès lors assujettie aux tirs et bombardements alliés et ceux de l’Allemagne. A l’issu de cette guerre, l’usine est en partie détruite, les investissements à mettre en place sont

Suite à cet évènement, le site est resté à l’abandon plusieurs dizaines d’années, puis en 1999, l’ensemble des bâtiments est classé à l’inventaire supplémentaire. Cette première reconnaissance des responsables publics va marquer la suite d’une longue histoire de reconversion.

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# Portrait[s] d’un Patrimoine insoupçonné Territoires délaissés, friches et autres lieux à l’abandon sont souvent perçus de manière péjorative par la plupart des gens : repères des petites mafias de quartiers, lieux de tous les trafics, source de pollutions... ces lieux sont parfois le reflet d’un échec passé. Cette réalité ne nous échappe pas, néanmoins, ces espaces de désuétude sont le paradis des photographes urbains les plus téméraires ; explorateurs de demain. Entourés d’une atmosphère mystérieuse, ils nous révèlent, à leur manière, des bouts de l’histoire des hommes ; éléments témoins d’une activité anthropique passée. Ils sont là, gisant, imposant leur immensité au reste du paysage, comme figé par le temps... Temps, qui lui, ne les épargne pas. Hélas, leur grandeur dissimule souvent une immense fragilité, et un état de dégradation parfois avancé. Mais, un beau jour peut-être, fleuriront, de nouveaux projets qui les aideront à revivre autrement.

Leur caractère éphémère est donc un défi que nous essayons de relever jour après jour, en préservant, via des photographies insolites, une empreinte du passé. Ces espaces sont des morceaux de notre patrimoine, présents à chaque coin de rue, derrière chaque porte... Mais savons-nous seulement les reconnaître? A travers différentes prises de vues, les membres de l’association tâchent de vous faire découvrir ces espaces en apesanteur, gorgés de mystère. Le patrimoine est autour de nous, architectural, industriel, culturel & paysager à la fois, il est en constante évolution. Notre projet, intitulé Portrait[s] d’un patrimoine insoupçonné, tente de transmettre une nouvelle lecture de ces espaces. Une vision artistique qui permet de garder une trace d’un patrimoine oublié, ou même, inattendu. Ce projet sera une véritable plongée dans un univers empli de surprises et de poésie. E.P

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# 1 Ancienne Brasserie - Malterie Peugniez Clabaut Courcelles-lès-Lens

La touraille, de haut en bas. Cette Brasserie-Malterie de taille moyenne est fondée à la fin du XIXe siècle, en 1885, par Victor Peugniez à Courcelles-Lès-Lens. Par association entre brasseurs de la région, l’entreprise se nomme successivement PeugniezBécu puis Peugniez-Clabaut et produit de la bière jusqu’à la fin de la deuxième Guerre Mondiale. La cheminée de refroidissement principale, porte d’ailleurs les initiales « P.C » faites de briques peintes en blanc. L’ensemble de la propriété est ensuite racheté successivement deux fois pour finalement devenir une menuiserie. L’histoire de l’établissement est étroitement liée à celle de la fosse d’extraction n°7 de la compagnie des mines de l’Escarpelle, située à 1,5km de là. En effet, il est intéressant de constater que la brasserie cesse son activité peu de temps avant l’arrêt de l’extraction du charbon, à savoir en 1946. Par ailleurs, l’étiquette sur chaque bouteille de bière représente le paysage de la mine avec ses chevalements et terrils au dessus duquel trône le fameux « Bock Courcellois » accompagné de deux épis d’orge. Ce Bock représente à la fois le verre de 25cl et la bière de table, légère de basse fermentation servie avec le repas. La Brasserie Peugniez-Clabaut en produisait jusqu’à 6000 hectolitres en 1927 alors même que l’activité de la fosse 7 de Courcelles-Lez-Lens était à son apogée. Afin de rendre hommage à ce patrimoine industriel oublié, nous nous sommes rendus dans ce lieu pour tenter de retrouver les traces du passé.

Près de l’entrée principale, l’indication « NO PARKING » écrite à la peinture blanche sur le mur d’enceinte est presque effacée mais interpelle. De source orale, elle aurait été écrite par les soldats anglais, se réfugiant à la brasserie pendant la seconde guerre mondiale. Dans la cour principale, aujourd’hui réduite en allée pour les besoins de la menuiserie, la touraille, partie emblématique du bâtiment se dévoile. Celle-ci, contrairement aux autres corps du bâtiment, présente un traitement décoratif plus important. En effet, comme sur la cheminée, des motifs sont créés par des briques colorées en blanc ou en bleu et par des reliefs d’appareillage. Ayant un rôle considérable dans la fabrication de la bière, cette tour permet l’opération finale de la transformation des grains d’orge préalablement germés en malt. En effet, les grains sont chauffés par un four au charbon aux niveaux inférieurs dans les pièces de séchage puis sont hissés sur le tamis du dernier niveau où ils sont transformés en farine grâce au concasseur. Enfin, pour procéder au mélange de la bière, le malt obtenu est déversé dans les cuves de la brasserie, dont il ne reste plus de traces. C’est donc dans les germoirs et la touraille que la plupart des photographies ont été prises. Celles-ci n’évoquent pas nécessairement le fonctionnement de la brasseriemalterie mais représentent plutôt des expérimentations autour des matériaux et de la lumière pénétrant dans les pièces totalement vides. La poulie, sans doute liée au dispositif de monte-charge ou l’odeur du malt grillé, encore présente dans la pièce du tamis nous rappelle néanmoins qu’autrefois la bière se préparait dans le lieu. Q.M

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# Korzeam - Association de danses d’Afrique Rien de tel que de s’essayer à la photographie de spectacle pour se perfectionner : faible lumière et corps en mouvements sont les maîtres mots d’un tel show. Portraits de Territoires s’est glissé dans la salle des fêtes de LilleFives et du Kursaal d’Hellemmes pour immortaliser deux représentations de l’association Korzeam.

un show d’une heure et demie au rythme des percussions africaines. Les photographes de Portraits de Territoires se sont donnés à coeur joie pour capter l’ambiance présente dans la salle. Flous de mouvement, portraits rapprochés et gestes synchronisés composent la série de photographies sélectionnées.

Le Gumboot débarque sur Lille! C’est le nom donné au spectacle du 19 octobre 2013 pour présenter le gumboot, danse percussive d’Afrique du Sud qui se pratique avec des bottes en caoutchouc. Pour cette occasion, l’association Korzeam a accueilli Diwélé Lubi, danseur sud africain et maître en la matière. Les photographies du spectacle mettent en valeur les mouvements des danseurs et laissent percevoir le rythme entrainant du gumboot.

Afin de valoriser les photographies prises lors de ces deux évènements, un fascicule nommé « Korzeam » a été produit. Il réunit une vingtaine de clichés, tous disponibles à la vente. Enfin, pour révéler au grand public les talents de nos associations respectives, une exposition est prévue début décembre 2014. Elle s’inscrira dans le cadre de la 4ème édition de la célébration des couleurs organisée par Korzeam. A.P

Le second spectacle nommé AfrOrient s’est déroulé le 3 et 4 Mai 2014 au Kursaal d’Hellemes. En partenariat avec la compagnie Mirage (danses orientales), Korzeam a proposé

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# Stage Photo - 30 novembre 2013 Formation des membres

On estime à environ 3500 milliards le nombre de photos prises depuis la naissance de ce medium. Aujourd’hui ce sont quelque 70 milliards d’images qui sont mises en ligne sur Facebook chaque année…. Depuis la première photo numérique en 1975 qui « pesait » 10 000 pixels et pour laquelle il aura fallu 23 secondes pour la fixer sur une cassette magnétique les prises de vue sont montées en flèche. Il est donc évident que l’acte photographique s’est banalisé avec la facilité d’accès au matériel, l’accès immédiat au résultat, la gratuité, l’envie de partager en image des moments de vie…. Mais que reste-t-il de tous ces instants figés ? Prenons-nous encore des photos pour garder une trace pour le futur, un instant de vérité ? Sûrement pas. L’intention photographique a changé, elle relève désormais plus d’une nécessité de communiquer vite et facilement même si une certaine forme d’artisanat photographique persiste et semble même revenir au goût du jour.

qui transforment une image en photo « vintage » rencontrent également un vif succès. C’est donc, bien qu’à côté des milliards d’images numériques créées chaque année, que se développe une nouvelle façon de concevoir les images et la photographie qui s’appuie sur les techniques passées et notamment l’argentique qui retrouve quelques lettres de noblesse.

Dès lors on constate aujourd’hui que deux courants sont en train de se former. Le premier consiste en effet à faire des images pour informer tout de suite, communiquer, rendre compte dans l’instant. Elles sont souvent de bonne qualité technique tant les modes automatiques des appareils récents sont devenus performants et permettent de réussir ses images quelles que soient les conditions de lumière même les plus délicates.

Les stages sont donc construits à la fois sur la (re) découverte du matériel numérique pour que le photographe reprenne le pouvoir sur sa « machine à photographier ». Il s’agit ensuite de comprendre les notions essentielles de base de la photographie qui restent bien vivantes, car, finalement, seule la méthode de fixation de la lumière a changé, mais également d’aiguiser son regard. Enfin, l’objectif général est d’inciter chaque stagiaire à construire un projet photographique cohérent et d’y trouver le moyen d’exprimer pleinement un message ou une démarche personnelle.

Le second courant pousse les photographes à regarder en arrière. Les sténopés, ces appareils en carton avec leur objectif type « cul de bouteille » et que l’on fabrique souvent soi-même sont de nouveau exposés sur les devantures de commerces récemment spécialisés. Les applications pour téléphones ou tablettes

C’est dans ce second courant que s’inscrivent les formations photos proposées par l’Association. Avant peut être dans l’avenir de pouvoir proposer des ateliers argentiques (mais dont le coût et l’accès au matériel restent encore des obstacles à la formation) notre formateur cherche à faire prendre conscience aux stagiaires que l’acte photographique doit s’accomplir en connaissance de cause. L’image doit redevenir un objet précieux, physique, pensé, construit, volontaire et intentionnel (qu’est ce que je veux dire, quelle histoire suis-je en train de raconter, pourquoi fixer ce moment ?).

J-P.M

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# Stage Photo - 3 mai 2014 Loos-en-Gohelle

Le 3 mai dernier, nous inaugurions notre première session de formation photo «-Des fondamentaux à la mini-série-». Celle-ci s’est déroulée dans les locaux du CPIE, chaîne des terrils, à Loos-en-Gohelle. Ce site présente à la fois un caractère architectural fort, par les installations minières telles que les tours d’extraction ou encore les corons environnants, mais il offre également un accès privilégié à un marqueur important de notre territoire et de notre histoire locale: les terrils. Quel meilleur endroit pouvait accueillir la formation de l’association Portraits de territoires ?! C’est donc dans ce cadre particulier et unique que nous avons accueilli nos trois premiers stagiaires, pour une journée riche en informations et en apprentissages. De la personne novice munie de son appareil photo de type bridge à la personne plus avertie possédant un réflexe numérique et connaissant les bases de la photographie, les stagiaires sont tous ressortis de la formation avec des connaissances supplémentaires, des astuces, mais également de nouveaux objectifs photographiques, un œil nouveau sur la manière dont ils photographient leur environnement ainsi qu’une plus grande aisance dans l’acte photographique. La journée a été marquée par différents temps forts : l’approche théorique et les fondamentaux, appuyés sur des exemples concrets ; la partie pratique en extérieur, avec pour objectif la création d’une mini-série sur un thème choisi par le stagiaire, suivi, aidé et conseillé par le formateur ; le tri des photos, la sélection d’une mini-série

et la présentation de celle-ci aux autres stagiaires pour un retour critique sur leur travail, le tout dans une ambiance intimiste et conviviale. Nous avons donc le plaisir de vous présenter ici quelques photographies issues du travail des stagiaires lors de cette journée. Catherine a choisi de travailler sur le chevalement présent sur le site. Sa série constitue un mini-reportage sur cet objet, duquel elle s’est approchée puis qu’elle a contourné afin de le photographier sous différents angles. Pierre-François quant à lui, s’est inspiré de la sensation qu’il a eu en pénétrant sur le site : l’impression d’être tout petit face à ces bâtiments imposants. Il a alors choisi de travailler en contre-plongée afin de retranscrire sa sensation. Enfin, Benoît s’est attaché à des détails architecturaux, afin de créer des compositions graphiques à partir de juxtapositions de matières, le tout en jouant avec l’ombre et la lumière. Cette journée s’est clôturée autour d’un verre de l’amitié, en présence de quelques membres de l’association. Ce moment convivial a permis d’avoir un premier retour sur la journée par les stagiaires. Aujourd’hui, l’association propose de nouvelles formules pour les stages photos sous forme de demi-journée et nous travaillons à de nouveaux concepts afin de vous proposer de nouvelles formations. B.M

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# Bibliographie

Pour aller plus loin ...

SUCRERIE - Association pour la Sauvegarde de la sucrerie de Francières : BALLEIX Anne - Présidente de l’Association LERIBLE Pierre - Membre de l’Association BOURDIER Jean-Pierre - Membre de l’Association - http://www.la-sucrerie.picardie.fr/ - http://sucrerie-francieres.pagesperso-orange.fr/

BRASSERIES

- VAN BOST Nathalie, Brasseries et malteries. Nord-Pasde-Calais, Lille : La Voix du Nord, 2000. - VAN BOST Nathalie, “ Dossier enquête thématique régionale : brasseries du Nord-Pas-de-Calais ”, Inventaire général du patrimoine culturel, 1993. - VAN BOST Nathalie, “ Mine de houille dite fosses 7 et 7bis, actuellement usine de serrurerie et usine de menuiserie”, Inventaire général du patrimoine culturel, 2002.

- DUBOIS Pierre-André; DURONSOY Nathalie; VAN BOST Nathalie, “ Nord Pas-de-Calais terre de brasseries”, documents d’Ethnographie Régionale du Nord Pas-deCalais - n° 9 , Béthune, musée d’Ethnologie régionale, 1998 - http://tchorski.morkitu.org/2/brasserie-01.htm - http://brasseriesdemons.blogspot.fr/.../les-autres...

- http://minesdunord.fr - http://www.delcampe.fr

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Toutes les photographies présentées dans cette revue sont la propriété exclusive des


# Contact Mail : portraitsdeterritoires@gmail.com Site : www.portraitsdeterritoires.com Adresse : 6 bis Impasse des Fosseux 62000 Arras Facebook : https://www.facebook.com/portraitsdeterritoires

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