POLY 170 - FR / DE - Septembre 2014

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N°170 sept. 2014 www.poly.fr

Magazine MAGAZIN

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au cœur des saisons im herzen der saison



BRÈVES In kürze

PÉDAGOCIRQUE Pedagozirkus Jonglage, équilibre sur objets, acrobatie… Graine de cirque – qui adhère à la Fédération Française des Écoles de Cirque – accueille les petits (les Graines, les Bourgeons ou les Pousses), les ados et les adultes, débutants ou en perfectionnement, pour leur enseigner les arts circassiens, sous chapiteau, au Jardin des deux rives (Strasbourg). Les cours débutent la semaine du 22 septembre. Inscriptions ouvertes ! Jonglage, Balancieren auf Objekten, Akrobatik... Graine de cirque – die der Fédération Française des Écoles de Cirque beitritt – empfängt die Kleinen (Samen, Knospen oder Sprossen), Jugendliche und Erwachsene, Anfänger oder Fortgeschrittene, um Ihnen die Künste des Zirkus beizubringen, unter dem Zirkuszelt, im Garten der Zwei Ufer (Straßburg). Die Anfängerkurse beginnen in der Woche des 22. September. Die Einschreibungen sind offen ! www.grainedecirque.asso.fr

DES CORPS, DÉCORS Comment habite-t-on une construction, la ressent-on, le percevons-nous ? Lucien Hervé et Cyrille Weiner (photographie), Elvire Bonduelle (installation), Emese Miskolczi (vidéo) ou encore Nathalie Regard (peinture) répondent à ces questions dans l’exposition Playtime au musée Pierre Noël, jusqu’au 21 septembre. Des œuvres immersives dans une surprenante scénographie, à Saint-Dié-des-Vosges.

WOHNFÜHLEN DROIT À L’AMOUR

Recht auf Liebe

Planningtorock, aka Jam Rostron, investit la Kaserne de Bâle le 3 octobre. Pointure electro britannique installée à Berlin, elle débarque avec l’album All Love’s Legal : un « manifeste pour l’amour libre et l’égalité des genres » autoproclamé. De la dance music sur fond de message politique, le tout servi par une voix androgyne qui rappellerait presque celle d’Antony (and The Johnsons).

Wie bewohnt man ein Gebäude, wie empfindet man es, wie nehmen wir es wahr ? Lucien Hervé und Cyrille Weiner (Photographie), Elvire Bonduelle (Installation), Emese Miskolczi (Video) oder auch Nathalie Regard (Malerei) antworten bis zum 2. September auf diese Fragen in der Ausstellung Playtime im Pierre Noël Museum. Werke zum Eintauchen in eine überraschende Choreographie in Saint-Dié-des-Vosges. www.saint-die.eu www.playtime-expo.com

Planningtorock, aka Jam Rostron kommt am 3. Oktober in die Kaserne nach Basel. Die britische Elektrogröße, die in Berlin lebt, landet mit dem Album All Love’s Legal : ein selbsternanntes „Manifest für die freie Liebe und die Gleichheit der Geschlechter“. Dance Music vor dem Hintergrund einer politischen Botschaft, das Ganze serviert von einer androgynen Stimme die fast an jene von Antony (and The Johnsons) erinnert. www.kaserne-basel.ch Poly 170 Septembre September 14

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UN CONFLIT, DES DESTINS Ein Konflikt, viele

BRÈVES In kürze

Schicksale

Exposition bilingue transfrontalière et itinérante (du 5 au 29 septembre au Musée historique de Mulhouse, puis à Strasbourg, à Heidelberg…), Vivre en temps de guerre raconte 1914-1918 par le prisme des hommes, militaires ou civils, des deux côtés du Rhin. Die zweisprachige grenzüberschreitende und wandernde Ausstellung (vom 5. bis 29. September im Musée historique in Mulhouse, später in Straßburg und Heidelberg...), Menschen im Krieg erzählt 1914-1918 aus dem Blickwinkel der Menschen, Militärs oder Zivilpersonen beiderseits des Rheins. www.musees-mulhouse.fr

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

Framboise

royale LEMAY ET LES MOTS Lemay und die Worte Königliche Auteur-compositeur-interprète, la québecoise Lynda Lemay émeut son public du rire aux larmes avec ses chansons à histoires. En tournée pour son 14e album, Feutres et Pastels, elle fait étape à l’ED&N de Sausheim vendredi 3 octobre et dégaine une nouvelle fois sa guitare pour une soirée pleine de vie. Die Songwriterin und Sängerin Lynda Lemay aus Quebec rührt ihr Publikum vom Lachen zum Weinen mit ihren Chansons voller Geschichten. Auf Tournee für ihr 14. Album Feutre et Pastels, macht sie am 3. Oktober einen Zwischenstopp im ED&N in Sausheim und zückt ein weiteres Mal ihre Gitarre für einen Abend voller Leben.

Himbeere

En peu de temps, la merveilleuse Framboise sauvage de la distillerie Massenez de Dieffenbach-au-Val (l’essayer c’est l’adopter) a été primée deux fois d’une Médaille d’Or, aux Sélections mondiales des spiritueux du Canada (où la Poire Williams de la maison a aussi été distinguée) et au Concours mondial de Bruxelles. In kürzester Zeit wurde die wunderbare wilde Himbeere der Schnapsbrennerei Massenez aus Dieffenbach-au-Val (probieren heißt ihn lieben) zwei Mal mit einer Goldmedaille ausgezeichnet, bei der weltweiten Spirituosen-Auswahl in Kanada (wo ebenfalls die WilliamsBirne des Hauses ausgezeichnet wurde) und beim weltweiten Wettbewerb in Brüssel. www.massenez.com

www.eden-sausheim.com Poly 170 Septembre September 14

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BRÈVES In kürze

La

Jean-Jacques Lebel, 120 minutes dédiées au Divin Marquis

BOUM Du 20 septembre au 25 octobre, La Plomberie à Épinal accueille l’exposition BOOM, faite d’installations et d’interventions in situ par quatre artistes majeurs : Speedy Graphito, pionnier du street art, David Mesguich, dont les sculptures massives insufflent une âme à des lieux sans vie. Mais aussi Dan23 et ses immenses portraits et Sun7 qui tatoue les murs d’œuvres hybrides. Vom 20. September bis 25. Oktober empfängt La Plomberie in Épinal die Ausstellung BOOM, mit Installationen und Interventionen in situ von vier bedeutenden Künstlern : Speedy Graphito, Pionier der Street Art, David Mesguich, dessen massive Skulpturen Orten ohne Leben eine Seele einhauchen. Aber auch Dan23 und seine immensen Portraits und Sun7, der die Wände mit hybriden Werken tätowiert. www.laluneenparachute.com

BACCHANALES Bacchanalen

25 ANS : ACTION ! 25 Jahre : aktion !

À Kingersheim dimanche 7 septembre, la rentrée a des airs de vacances prolongées avec une Fête des rues en musique ! Un marché aux puces et un village associatif et des démos sportives attendent les habitants, certes, mais c’est surtout la programmation musicale (jazz, rock, klezmer…) qui animera joyeusement la ville. In Kingersheim werden die Ferien am Sonntag den 7. September verlängert, mit einem musikalischen Straßenfest ! Ein Flohmarkt und ein Vereinsdorf, sowie sportliche Demonstrationen erwarten die Bewohner, aber vorallem die musikalische Programmation wird die Stadt fröhlich beleben (Jazz, Rock, Klezmer…). www.crea-kingersheim.com

Le ZKM fête ses 25 ans et voit les choses en grand, en 3D et en provoc’ en cette rentrée marquée par la venue des mythiques Kraftwerk (12-14 sept… complet). Back to sixties, années révolutionnaires, à Karlsruhe, avec les expos (jusqu’au 9 nov) dédiées à l’activiste Jean-Jacques Lebel, au cinéaste d’avant-garde Jonas Mekas ou encore aux actionistes allemands Joseph Beuys, Bazon Brock et Wolf Vostell. Pour réviser ses classiques. Das ZKM feiert sein 25 jähriges Jubiläum und hat Großes vor, mit 3D und Provokationen unter anderem mit dem mythischen Kraftwerk (12.14. September...ausverkauft). Back to sixties, zu den revolutionären Jahren, in Karlsruhe mit Ausstellungen (bis zum 9. November), die dem Aktivisten Jean-Jacques Lebel, dem Avant-Garde Cineasten Jonas Mekas oder den deutschen Aktionskünstlern Joseph Beuys, Bazon Brock und Wolf Vostell gewidmet sind. Klassiker zum (wieder-)entdecken ! www.zkm.de Poly 170 Septembre September 14

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BRÈVES In kürze

SATAN DANS LE RÉTRO Satan im Rückspiegel

Ça va trembler dans les chaumières... Du 12 au 21 septembre, le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg entame une septième édition infernale avec Sympathy For the Devil, rétrospective sur le diable. Des reliques comme le Chat Noir d’Edgard G. Ulmer (1934) au terrible The Exorcist de Friedkin, en passant par Rosemary’s Baby de Polanski, le programme est aux petits (m)oignons. Da wird Euch Angst und Bange... Vom 12. bis 21. September eröffnet das Europäische Festival des fantastischen Films eine siebte teuflische Auflage mit Sympathy For the Devil, einer Retrospektive über den Teufel.Von Reliquien wie dem Chat Noir von Edgar G. Ulmer (1934) bis zum Exorcist von Friedkin, über Rosemary's Baby von Polanski, das Programm ist ausgesucht.

© Jean-Louis Hess

www.strasbourgfestival.com

Gage de qualité Qualitätsmerkmal

Vintage

power Dans le cadre des Journées de l’Architecture (voir page 20) sont organisées les premières Puces du design. De nombreux exposants seront présents. Avis aux amateurs des années 1950 à 1970 qui y trouveront de bien belles pièces. L’événement se déroulera vendredi 3 octobre à partir de 9h devant le Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg.

Le centième titre de Maître restaurateur (qui garantit notamment une cuisine authentique n’utilisant pas de plats déjà préparés puis simplement réchauffés) du Bas-Rhin, département leader en France, a été remis il y a peu. L’heureux récipiendaire ? Éric Fuchs du restaurant Les Pins, à Haguenau. Der hundertste Titel Maître de restaurant (der eine authentische Küche ohne vorbereitete Speisen garantiert, die lediglich aufgewärmt werden) im Departement BasRhin, der führenden Region in Frankreich wurde vor kurzem vergeben. Der Glückliche ? Éric Fuchs aus dem Restaurant Les Pins, in Haguenau. www.umih-basrhin.fr

© Francis Streicher

Im Rahmen der Architekturtage (siehe Seite 20) wird der erste Design-Flohmarkt organisiert. Zahlreiche Aussteller werden präsent sein. Liebhaber der 1950er bis 1970er Jahre werden ihr Glück finden. Die Veranstaltung findet am Freitag den 3. Oktober ab 9h vor dem Museum für moderne und zeitgenössische Kunst in Straßburg statt. www.ja-at.eu

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sommaire INHALTSVERZEICHNIS

18 Hommage au photographe Philippe Paret

Hommage an den Photographen Phillipe Paret

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Les Journées de l’Architecture en voient de toutes les couleurs Bei den Architekturtagen geht es bunt zu

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Grand entretien avec Stanislas Nordey, futur directeur du TNS

30 Le Monte-plats d’Harold Pinter 32 La nouvelle Boîte à Musiques (BAM) de Metz Die neue Musikbox (BAM) in Metz

34 L’Ososphère, festival electro entre Laiterie et Coop

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L’Ososphère, Elektro-Festival zwischen Laiterie und Coop

36 Musica 39 Cahier spécial : Saisons culturelles, le choix de Poly

Spezialheft : Die Kultursaison mit der Auswahl von Poly

68 Andreas Mölich-Zebhauser, intendant du des Festspielhaus 72 Les dix ans du musée Frieder Burda

Das zehnjährige Jubiläum des Museums Frieder Burda

76 Damage Control : l’art de la destruction selon le Mudam Damage Control : Die Kunst der Zerstörung im Mudam

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78 La BD western au Cartoonmuseum de Bâle Westerncomic im Cartoonmuseum Basel

80 Krištof Kintera au Musée Tinguely im Museum Tinguely 84 Art et sons au Frac Franche-Comté

Kunst und Klang im Frac Franche-Comté

92 Quiz nancéen : art ou design ? Quiz in Nancy : Kunst oder

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Design ?

96 Schwarzwaldstube : haute gastronomie Schwarzwaldstube : Spitzengastronomie

COUVERTURE Titelbild Avec MatchAtria (à voir samedi 18 avril aux Bains douches de Montbéliard dans le cadre du festival Europe en scènes), la danseuse berlino-japonaise Yui Kawaguchi et l’artiste nippon Yoshimasa Ishibashi nous convient à une traditionnelle cérémonie du thé prenant la forme d’une fantastique aventure intérieure, d’un éprouvant voyage au pays des sens et des arts numériques, d’une harmonieuse plongée en 3D. Au cours du spectacle, le public est invité à porter entre ses mains un cœur en silicone qui bat au rythme des pulsations de la performeuse… pour vibrer de concert. © Julia von Vietinghoff

Mit MatchAtria (zu sehen am Samstag den 18. April im Bain douches von Montbéliard im Rahmen des Festivals Europe en scènes), laden uns die japanische Berlinerin und Tänzerin Yui Kawaguchi und der japanische Künstler Yoshimasa Ishibashi zu einer traditionellen Teezeremonie ein, die die Form eines fantastischen inneren Abenteuers annimmt, einer beschwerlichen Reise ins Land der Sinne und der digitalen Künste, einem harmonischen Eintauchen in 3D. Im Laufe der Aufführungen können die Besucher ein Herz aus Silikon in den Händen halten, das im Rhythmus des Pulsschlages der Performance-Künstlerin schlägt...für ein schwingendes Konzert.

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OURS / ILS FONT POLY IMPRESSUM / SIE MACHEN POLY

Emmanuel Dosda Il forge les mots, mixe les notes. Chic et choc, jamais toc. À Poly depuis une dizaine d’années, son domaine de prédilection est au croisement du krautrock et des rayures de Buren. Er schmiedet Worte, mixt Noten mit Chic und Schock, vorzugsweise an der Kreuzung von Krautrock und Burens Streifen. emmanuel.dosda@poly.fr

Ours Impressum

Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert) Liste aller Mitarbeiter einer Zeitschrift

Thomas Flagel Théâtre des balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages, auteurs africains… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes depuis cinq ans dans Poly. Balkantheater, experimenteller Tanz, afrikanische Autoren...seine Neugierde ist grenzenlos ! thomas.flagel@poly.fr Ours lumineux, avril 2014 © Emmanuel Dosda

Benoît Linder Cet habitué des scènes de théâtre et des plateaux de cinéma poursuit un travail d’auteur qui oscille entre temps suspendus et grands nulles parts modernes. Dieser Stammgast der Theaterbühnen und Filmsets schreibt zwischen stillstehender Zeit und dem großen Nirgendwo der Moderne. www.benoit-linder-photographe.com

Stéphane Louis Son regard sur les choses est un de celui qui nous touche le plus et les images de celui qui s’est déjà vu consacrer un livre monographique (chez Arthénon) nous entraînent dans un étrange ailleurs. Zu seinem poetischen Universum der Objekte, gesellt sich eine harte Sicht auf die zeitgenössische Welt, die er in Gravuren ins Licht setzt. www.stephanelouis.com

Éric Meyer Ronchon et bon vivant. À son univers poétique d’objets en tôle amoureusement façonnés (chaussures, avions…) s’ajoute un autre, description acerbe et enlevée de notre monde contemporain, mis en lumière par la gravure. Sein Blick auf die Dinge ist einer derjenigen, der uns am meisten berührt, denn er nimmt uns mit in ein bizarres Woanders. http://ericaerodyne.blogspot.com

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ÉDITO

rentrée sans frontières herbst ohne grenzen Entre Allemagne, France, Luxembourg et Suisse, cette zone géographique faisant fi des frontières possède sans aucun doute, à l’heure où la construction européenne patauge dans le marigot des nationalismes, plus de sens que la “région 14/18” annoncée, regroupant artificiellement Alsace, Lorraine et ChampagneArdenne.

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Par Von Hervé Lévy

Illustration signée von Éric Meyer pour für Poly

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N

ous avons laissé derrière nous l’ennui extatique des jours d’été pour replonger dans le maelström de l’activité. Septembre tend ses bras chargés des 607 ouvrages de la rentrée littéraire française ou des cônes multicolores des Schultüte remplis de jouets et de bonbons qu’arborent, joyeux, les écoliers allemands. Les mois à venir ont la semblance d’une terra incognita où tout semble encore possible, malgré les oiseaux de mauvaise augure répétant de manière incantatoire : « Crise, crise, crise… » Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, même si, d’un côté du Rhin, les éclaircies semblent plus prometteuses que de l’autre. So what ? Est-ce une raison pour rester sur la rive, les yeux écarquillés, observant le néant et regardant passer les poissons ? Sans doute pas… C’est pour cela que nous avons décidé de récidiver, proposant un nouveau numéro de Poly bilingue – ce sera désormais le cas trois fois par an – qui balaie largement l’actualité culturelle, mettant en avant nos coups de cœur dans les programmations des principales structures d’un “grand Est quadrinational” articulé autour du Rhin et de la Moselle.

ir haben die ekstatische Langeweile der Sommertage hinter uns gelassen um uns wieder in den Mahlstrom der Aktivitäten zu stürzen. Der September beginnt die goldene Saison mit 607 neuen französischen literarischen Werken oder farbigen Kegeln, Schultüten voller Spielzeug und Bonbons, die die deutschen Schulanfänger fröhlich zur Schau stellen. Die kommenden Monaten erscheinen wie eine terra incognita auf welcher noch alles möglich ist, trotz der Unglücksraben die auf beschwörende Art und Weise „Krise, Krise, Krise...“ wiederholen. Nicht alles ist gut in der besten aller Welten, selbst wenn, auf der einen Seite des Rheins, die Aufheiterungen vielversprechender sind als auf der anderen. So what ? Ist das ein Grund, am Ufer zu bleiben, mit weit aufgerissenen Augen, das Nichts zu beobachten und die Fische vorbei schwimmen zu sehen ? Sicher nicht...Aus diesem Grund sind wir rückfällig geworden und präsentieren eine neue Ausgabe des zweisprachigen Poly – von nun an dreimal jährlich – die die kulturelle Aktualität durchforstet und unsere Favoriten in den Programmen der wichtigsten Strukturen eines „großen quadrinationalen Ostens“ hervorhebt, der sich um Rhein und Mosel gliedert. Zwischen Deutschland, Frankreich, Luxemburg und der Schweiz, macht diese geographische Zone, die die Grenzen verschmäht, zu Zeiten in welchen die europäische Konstruktion im toten Flussarm des Nationalismus planscht, ohne Zweifel mehr Sinn als die „Region 14/18“, die auf künstliche Art und Weise das Elsass, Lothringen und Champagne-Ardenne zusammenfasst.


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LIVRES – BD – CD – DVD

CHAT

ALORS !

Les éditions Amaterra sortent simultanément deux volumes de la collection La Leçon de choses d’Upsilotte et Pépito, écrits et dessinés par Anne-Caroline Pandolfo, ex-Arts déco de Strasbourg. La mission de nos héros aux grands yeux curieux ? Éduquer les petits (3-6 ans) en les distrayant avec de belles planches colorées et des histoires amusantes. Nous suivons Pépito, le chat mélomane à la silhouette longiligne (il rappelle les matous élancés d’Alain Séchas) et Upsilotte, sa copine écureuil jamais avare d’un trait de crayon. Dans Le Têtard têtu, le duo donne un coup de patte à une maman grenouille qui en a “marre” de son fils refusant de grandir tandis que Le Nuage furibard le confronte à une hirondelle ne parvenant pas à faire le printemps. L’aventure est suivie d’une double page pédagogique : on y apprend d’où vient la pluie ou encore ce qu’est un amphibien. Deux lectures essentielles, pour ne pas donner sa langue au chat. (E.D.) Le Têtard têtu et Le Nuage furibard, édités par Amaterra (12,50 € l’album) www.amaterra.fr

THE GAME Trois anciens des Arts déco, fondateurs de la revue Belles Illustrations, se jouent des codes du space opera dans Quasar contre Pulsar, BD souple au souffle cosmique emballant. Mathieu Lefèvre (scénario d’un humour ravageur), Alexis Beauclair (dessins avec ses règles et normographes préférés) et Étienne Chaize (décors tout en reflets scintillants, couleurs pop criardes et ambiances bubble-gum assumées) nous rejouent le combat contre Pulsar, sombre despote de l’univers, destructeur avide de mondes et avaleur de matière aux neurones montés en boucles sur-vitaminées que seul pourra arrêter Quasar. Ce petit génie pliant le temps et l’espace à sa guise pour sauter d’une amourette à l’autre, incapable de fendre le cœur d’une de ses belles est au cœur d’une histoire épique, entre Mars Attacks ! et Austin Powers. (T.F.) Quasar contre Pulsar est paru aux éditions 2024 (17 €) www.editions2024.com

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BÜCHER – COMics – CD – DVD

Aie confiance

Drei auf einen (Herz-)Schlag Mit seinen wunderschönen Photographien, gastronomischen Geheimtipps und der subjektiven Auswahl der präsentierten Orte ist Genießen in Saar-Lor-Lux. Mitten in Europa von Angelika Laurien nicht nur ein einfacher Touristenführer, sondern eine Liebeserklärung an diese Grenzregion. Das Saarland insbesondere, wird unter diversen Gesichtspunkten vorgestellt – Städte, Gedenkstätten der Industriekultur, Natur – von den historischen und kulturellen französischen Einflüssen die man im vom Sonnenkönig erbauten Saarlouis findet, bis zur gothischen Basilika in St. Wendel. Blicke über die Grenze zur Kathedrale von Metz, in den Zoo von Amnéville, zur Abtei von Echternach oder in die Kleine luxemburgische Schweiz vervollständigen dieses Panorama einer Region, die viele Entdeckungen für die ganze Familie bereithält. (S.K.)

Fine histoire que celle de la vosgienne Céline Claire (texte) et de l’ancienne pensionnaire des Arts déco strasbourgeois Clémence Pollet (dessins). Loup un jour repose sur une tromperie, un art savamment entretenu du guet-apens. Qui croira le loup de nos contes ? Au lieu de dévorer ses proies ancestrales (petits cochons, petit chaperon rouge…) il leur vole de quoi faire un gâteau… qui ne sera que le dessert de son festin ! (T.F.) Loup un jour, paru au Rouergue, dès 3 ans (15 €) www.lerouergue.com

Genießen in Saar-Lor-Lux. Mitten in Europa, Gmeiner-Verlag (14,99 €) www.gmeiner-verlag.de

T’EN TIENS UNE

COUCHE !

« Tout le monde fait caca. » Ben oui, les parents, mais aussi les chevaux, les chiens, les oiseaux, les grenouilles ou les enfants… pour lesquels c’est toujours complexe d’abandonner la bonne vieille couche. D’où ce Petit Manuel pour aller sur le pot signé Paule Battault (textes) et Anouk Ricard (illustration, ex-Arts déco), un livre d’éveil carré pour les 18 mois et plus, permettant de les accompagner dans leur quête de la propreté.

Fidèle à son style naïf et coloré – qui lui permet de glisser de bonnes doses d’impertinence et de cocasserie, l’air de rien –, la créatrice de Coucous Bouzon (en sélection à Angoulême en 2012) ne fait pas dans la métaphore : un chat est un chat, un caca est un caca. Pédagogique pour les gamins, drolatique pour les grands. (E.D.) Petit Manuel pour aller sur le pot, édité par Seuil jeunesse (9,90 €) www.seuil.com

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HOMMAGE

philippe paret, disparu le 8 juin 2014 phillipe paret, verstorben am 8. juni 2014

Par Von Hervé Roelants

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hilippe Paret était indissociable de ses images. Pas parce qu’elles lui ressemblent ou le représentent, mais parce qu’il était inextricablement lié à leur matière et à leur processus. Au fur et à mesure que la technologie des images devenait immatérielle, il développait au contraire les procédés fondamentaux de la photographie dans des directions de plus en plus physiques. Il inventait et construisait les usages, les outils et les matériaux nécessaires à chaque projet, jusqu’à en arriver à des solutions aussi improbables que le sténopé panoramique à six trous, ou l’appareil “afghan” bâché monté sur roulettes avec lequel il photographiait Strasbourg l’africaine. Dans un contexte technique et économique pressé, il choisissait de ralentir. Parce que les longs temps de pose permettent la rencontre et l’échange, et que c’est cela qui rend la photographie humaine. Il y a toujours quelque chose derrière, avant, après, à côté de ses images, une empathie, une cohérence entre les moyens et les fins, une éthique intègre et intransigeante. Philippe Paret faisait des trous dans l’opacité du visible.

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hilippe Paret war untrennbar mit seinen Bildern verbunden. Nicht weil sie ihm ähneln oder ihn darstellen, sondern weil er auf unentwirrbare Weise mit ihrem Material und ihrem Prozess verbunden war. Je mehr die Technologie der Bilder sich immaterialisierte, desto mehr entwickelte er im Gegensatz dazu die fundamentalen Prozesse der Photographie in mehr und mehr physische Richtungen. Er erfand und baute die Anwendungen, die Werkzeuge und die für jedes Projekt notwendigen Materialien bis hin zu so unwahrscheinlichen Lösungen wie der Panoramalochkamera mit sechs Löchern, oder dem „afghanischen Apparat“ unter einer Plane, mit welchem er Strasbourg l’africaine photographierte. In einem technisch und ökonomisch gestressten Kontext, wählte er die Langsamkeit. Weil die langen Posierzeiten die Begegnung und den Austausch erlauben und sie es sind, die die Photographie menschlich machen. Es gibt immer etwas hinter, vor, nach, neben seinen Bildern, eine Empathie, eine Kohärenz zwischen Zweck und Mittel, eine integre, kompromisslose Ethik. Philippe Paret brach Löcher in die Intransparenz des Sichtbaren.


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ARCHITECTURE Architektur

l’esprit des lieux Les Journées de l’Architecture invitent un nouveau monstre sacré, l’australien Glenn Murcutt, pionnier du fonctionnalisme écologique, dans une 14e édition célébrant Les 1001 couleurs de l’architecture entre Allemagne, France et Suisse. 1

Par Thomas Flagel

En Alsace, dans le Bade-Wurtemberg et les cantons de Bâle, du 24 septembre au 26 octobre +33 (0)3 88 22 56 70 www.ja-at.eu

Colloque Les 1001 couleurs de l’architecture avec Ruedi Baur, Daniel Buren, Patrick Bouchain, Michel Pastoureau et Louisa Hutton, les 3 et 4 octobre à l’Auditorium des Musées de la Ville de Strasbourg Soirée de clôture avec Alexander Schwarz architecte associé dans l’agence David Chipperfield, samedi 25 octobre à la Oberrheinhalle d’Offenburg Suivez les JA sur les réseaux sociaux @MEA_rhinsup #JAAT2014

A

près Wang Shu et Winy Maas en 2013, Les Journées de l’Architecture accueillent de nouveaux architectes de renommée mondiale avec le génial et irrévérencieux Rudy Ricciotti1 pour une conférence haute en couleurs (le 10/10, à Strasbourg) et surtout le très rare Glenn Murcutt qui officiera lors de la soirée inaugurale dans l’hémicycle du Conseil de l’Europe (le 03/10 à 19h, sur inscription). L’architecte australien de 78 ans, lauréat du prix Pritzker en 2002 – la plus prestigieuse distinction, équivalent d’un Nobel – a été l’un des premiers à défendre des principes écologiques de développement durable. Lors de la remise du prix, le président du jury déclarait, fasciné : « À une époque obsédée par la célébrité, par la volonté de briller des “starchitectes”, appuyés par une large équipe et tout un système de relations publiques, notre lauréat détonne complètement. »

Durable

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a Maison européenne de l’architecture – Rhin supérieur Europäisches Architekturhaus – Oberrhein

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Glenn Murcutt est un bâtisseur à part qui, pendant près d’un demi siècle, s’est principalement consacré à l’édification de maisons individuelles (plus de 500 à ce jour !), exclusivement dans son pays. Un puriste solitaire n’ayant ni staff, ni secrétariat, ni assistant, préférant le dessin à tout recours à un quelconque logiciel informatique car « souvent la main arrive à une solution avant même que l’on en prenne conscience ». Au milieu des grandes étendues de son île-continent aux paysages immuables, les constructions

de Murcutt sont pensées comme « un organisme vivant devant s’adapter aux besoins de ses habitants ». Non content de s’attacher au souffle du vent, à la course du soleil, à l’implantation dans les sols, il se fond dans les paysages en esquissant des lignes à l’élégance jamais démentie, recherchant l’harmonie parfaite entre édifice et nature des lieux. Revendiquant l’influence du minimalisme de Mies van der Rohe, de Charles Eames ou du Corbusier, il n’en oublie pas pour autant les constructions vernaculaires australiennes dont il reprend les tôles ondulées des fermes qu’il étire en lignes courbes. Il mêle aussi le bois, le verre et le métal à des produits industriels et recourt à des techniques ancestrales pour minimiser les déperditions de chaleur grâce à une ventilation naturelle. Dans ses assemblages de vérandas, auvents et parois ajourées, trônent en maître l’ensoleillement, l’orientation des vents, la fréquence des pluies et l’implantation de la végétation à ne jamais, au grand jamais, dénaturer.

La couleur des sentiments

Les JA, c’est aussi (et surtout) plus de 200 manifestations sur l’ensemble du Rhin supérieur, soit une vingtaine de villes. Une mise en lumière du quartier Fonderie de Mulhouse (17-19/10), entièrement réhabilité mais aussi plus de 50 “midi-visites”, balades accompagnées d’un architecte ou d’une personnalité notamment dans les grands chantiers en cours à Strasbourg (PMC, Palais des Fêtes ou BNU) et à Colmar (Musée Unterlinden) mais


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aussi de bâtiments emblématiques comme l’E-Werk de Freiburg, les berges de la Doller à Bourtzwiller ou la Paul Sacher Stiftung de Bâle. Les plus hardis enfourcheront leur monture pour les “parcours vélos” autour de la couleur, thème de cette édition complétée par une exposition trinationale dans l’espace public2 regroupant des photographies de 32 projets architecturaux réalisés dans la région. Cette traversée colorée des constructions récentes3 sera complétée par un colloque regroupant professionnels, amateurs et spécialistes de renom parmi lesquels le designer graphique Ruedi Baur, l’artiste Daniel Buren4 ou encore l’architecte coloriste allemande Louisa Hutton.

Polychromie vs monochromie

Si les années 1980-2000 ont été celles de la monochromie, des grands volumes blancs, du béton brut, de l’acier et du verre, un tournant de la couleur s’est depuis amorcé. À tel point que celle-ci s’est imposée de manière spectaculaire dans les établissements publics liés à l’enfance et à la santé. Nous redécouvrons les potentialités de la couleur qui marque, rythme et structure l’espace même si le débat – vieux d’un siècle ! – entre les tenants du blanc (la pureté et la propreté bourgeoise de l’architecture fonctionnaliste) et ceux de l’avant-garde colorée (Adolf Behne, Bruno Taut, Theo van Doesburg…) tournée vers une utopie sociale, est loin d’être définitivement tranché ! Céline Wurtz, architecte à Freiburg et vice-présidente

de la Maison européenne de l’Architecture représentante de la région Bade du Sud qui a étudié en France avant de travailler en Allemagne, rappelle les différences culturelles entre les deux pays. « Les villes allemandes ont été massivement détruites à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui a entrainé un rapport bien moins sacralisé à l’existant. À l’inverse, en France, il reste difficile d’apporter de la couleur dans les centres-villes car il faut négocier avec les Architectes des bâtiments de France. » L’Alsace ne manque pourtant pas de façades flashies ni de juxtapositions chromiques bigarrées ! « C’est vrai que la région est assez décomplexée niveau couleurs, mais ce n’est pas une tradition car lorsqu’on regarde les gravures d’Hansi, les façades étaient souvent en bleu, vert et ocre, avec des pigments naturels ajoutés à la chaux qui se patinaient avec le temps. L’apparition des pigments synthétiques depuis une trentaine d’année a provoqué l’explosion actuelle de couleurs », assure-t-elle. « Si elle joue un rôle fonctionnel, elle révèle souvent un processus de gentrification de certains lieux et un besoin de se montrer, à l’image du quartier Vauban de Fribourg-en-Brisgau. » A contrario, « l’équipe d’architectes japonais SANAA (portée par Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, prix Pritzker 2010, NDLR) ne jure que par le blanc intégral, érigé en marque de fabrique indémodable », comme pour le Hall de production réalisé sur le Vitra Campus de Weilam-Rhein. Less is more, encore et toujours.

Légendes 1. Rudy Ricciotti, MUCEM © Lisa Rucciotti 2. House Simpson-Lee, Mount Wilson, NSW (1988-93) © Anthony Browell courtesy Architecture Foundation Australia

1 Voir Poly n°151 et n°158 ou sur www.poly.fr 2 À Freiburg (26-28/09), Strasbourg (03 & 04/09), Karlsruhe (10 & 11/10), Mulhouse (16-23/10), Offenburg (25/10) et Colmar (26/10 au 03/11) 3 Voir aussi nos récents articles sur L’Origami tout en angles et en couleurs vives à Mulhouse (Poly n°163 ou sur www.poly.fr) ou le nouveau bâtiment de CUS Habitat de l’agence Mongiello & Plisson avec sa façade de pixels colorés (Poly n°165 ou sur www.poly.fr)

Lire nos entretiens avec eux, respectivement dans Poly n°151 et n°139 ou sur www.poly.fr

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ARCHITECTURE Architektur

der geist der stätten Die Architekturtage laden ein neues heiliges Monster, den Australier Glenn Murcutt ein, den Pionier des ökologischen Funktionalismus, in einer 14. Auflage, die Die 1001 Farben der Architektur zwischen Deutschland, Frankreich und der Schweiz feiert.

Von Thomas Flagel

Im Elsaß, in Baden-Württemberg und im Kanton Basel, vom 24. September bis 26. Oktober +33 (0)3 88 22 56 70 www.ja-at.eu Kolloquium Die 1001 Farben der Architektur mit Ruedi Baur, Daniel Buren, Patrick Bouchain, Michel Pastoureau und Louisa Hutton, am 3. und 4. Oktober im Auditorium der Museen der Stadt Straßburg Abschlussabend mit Alexander Schwarz, deutschem Architekten der Agentur David Chipperfield Architects, am Samstag den 25. Oktober in der Oberrheinhalle in Offenburg Folgen Sie den Architekturtagen in den sozialen Netzwerken @MEA_rhinsup JAAT2014

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ach Wang Shu und Winy Maas im Jahr 2013, empfangen die Architekturtage erneut Architekten von Weltruhm mit dem genialen und unehrbietigen Rudy Ricciotti für eine farbenfrohe Konferenz (am 10.10. in Straßburg) und vor allem dem sehr seltenen Glenn Murcutt der während des Eröffnungsabends im Halbkreis des Europarates spricht (am 03.10. um 19h, auf Einschreibung). Der australische Architekt von 78 Jahren, Pritzker-Preisträger von 2002 – der höchsten Auszeichnung, die dem Nobelpreis entspricht – war einer der ersten, der die ökologischen Prinzipien der nachhaltigen Entwicklung verteidigte. Bei der Preisübergabe, sagte der Präsident der Jury fasziniert: „In einer Epoche, die von Ruhm besessen ist, von Stararchitekten, die brillieren wollen, mit der Unterstützung eines großen Teams und einem ganzen System von öffentlichen Beziehungen, fällt unser Preisträger völlig aus dem Rahmen.“

Nachhaltig

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a Maison européenne de l’architecture – Rhin supérieur Europäisches Architekturhaus – Oberrhein

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Glenn Murcutt ist ein aussergewöhnlicher Erbauer, der sich fast ein halbes Jahrhundert lang hauptsächlich der Konstruktion von individuellen Häusern (mehr als 500 bis heute !), ausnahmslos in seinem Land, gewidmet hat. Ein einsiedlerischer Purist, ohne Team, Sekretariat, Assistenten, der die Zeichnung immer irgendwelchen Computerprogrammen vorzieht denn „oft kommt die Hand zu einer Lösung bevor man sich dieser bewusst ist“. Inmitten der großen Weiten seines InselKontinents mit unwandelbaren Landschaften, sind die Konstruktionen von Murcutt wie „ein lebender Organismus gedacht, der sich den Bedürfnissen der Bewohner anpasst.“ Er begnügt sich nicht damit, die Windrichtungen, den Sonnenverlauf, die Implantation in die Erde zu beachten, er passt sich in die Landschaft ein, indem er Linien von nie widerlegter Eleganz zeichnet, die die perfekte Harmonie zwischen dem Gebäude und der Natur des Ortes herstellen. Neben den

Einflüssen des Minimalismus von Mies van der Rohe, Charles Eames oder de Corbusier vergisst er nicht die australischen einheimischen Bauten, aus welchen er die Wellbleche der Farmen übernimmt, um sie in große geschwungene Linien zu ziehen. Er mischt auch Holz, Glas und Metall mit industriellen Produkten und greift auf altüberlieferte Techniken zurück, um den Wärmeverlust dank natürlicher Ventilationen zu minimieren. In seinen Zusammenstellungen aus Veranden, Schutzdächern und durchbrochenen Wänden sind die Sonneneinstrahlung, die Windrichtungen, die Regenfrequenz und die Implantation der Vegetation besonders wichtig, die nie, aber wirklich nie denaturiert werden darf.

Die Farbe der Gefühle

Die Architekturtage, das sind auch (und vor allem ) mehr als 200 Veranstaltungen am gesamten Oberrhein, in fast zwanzig Städten. Eine Hervorhebung des Gießerei-Viertels in Mulhouse (17.-19.10.), vollständig saniert aber auch mehr als 50 „Mittags-Besichtigungen“, von Architekten oder einer Persönlichkeit begleitete Spaziergänge vor allem in den großen aktuellen Baustellen in Straßburg (PMC, Festpalast oder BNU) und in Colmar (Musée Unterlinden) aber auch emblematischen Gebäuden wie dem E-Werk in Freiburg, an den Ufern der Doller in Bourtzwiller oder in der Paul Sacher Stiftung in Basel. Die Kühnsten steigen in ihre Montur für die „Fahrradstrecken“ um die Farben, Thema der diesjährigen Auflage, komplettiert von einer trinationalen Ausstellung im öffentlichen Raum*, die Photographien von 32 architektonischen Projekten in der Region vereint. Diese farbige Durchquerung der jüngsten Bauwerke wird von einem Kolloquium vervollständigt, das Professionelle, Amateure und Spezialisten von Rang und Namen vereint, darunter den Graphikdesigner Ruedi Baur, den Künstler Daniel Buren oder die koloristische deutsche Architektin Louisa Hutton.


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Polychromie vs Monochromie

Wenn die 1980er bis 2000er Jahre die er Monochrome waren, der großen weißen Volumen, des rohen Betons, des Stahls und des Glases ist seitdem eine Farbwende eingetreten. In einem solchen Ausmaß, dass diese sich seitdem auf spektakuläre Weise in den öffentlichen Gebäuden für Kindheit und Gesundheit durchgesetzt hat. Wir entdecken die Potentiale der Farbe wieder, die Akzente setzt, Rhythmus verleiht und den Raum strukturiert, selbst wenn die Diskussion – die ein Jahrhundert alt ist ! – zwischen den Anhängern des Weiß (Reinheit und Sauberkeit der Bourgeoisie der funktionalistischen Architekten) und jenen der farbigen Avantgarde (Adolf Behne, Bruno Taut, Theo van Doesburg...) mit dem Ziel einer sozialen Utopie, ist noch lange nicht beendet ! Céline Wurtz, Architektin in Freiburg und Vize-Präsidentin des Europäischen Architekturhauses, die die Region Südbaden repräsentiert, hat in Frankreich studiert, bevor Sie in Deutschland arbeitete und erinnert an die kulturellen Unterschiede zwischen den beiden Ländern. „Die deutschen Städte sind am Ende des Zweiten Weltkrieges massiv zerstört worden, was eine weniger sakrale Beziehung zu existierender Bausub-

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stanz hervorgebracht hat. Im Gegensatz dazu bleibt es in Frankreich schwierig, Farben in die Stadtzentren zu bringen, denn man muss mit den Architectes des bâtiments de France verhandeln.“ Dem Elsaß fehlt es trotzdem weder an knalligen Fassaden noch an bunten Chromverbindungen ! „Es stimmt das die Region wenig Komplexe in Bezug auf Farben hat, aber dies ist keine Tradition, denn wenn man die Gravuren von Hansi betrachtet, waren die Fassaden oft blau, grün und ockerfarben, mit Naturpigmenten die mit Kalk hinzugefügt wurden und mit der Zeit Patina ansetzten. Das Erscheinen synthetischer Pigmente seit den dreissiger Jahren hat die aktuelle Farbexplosion provoziert“ versichert sie. „Wenn sie eine funktionelle Rolle spielt, dann oft jene der Gentrifizierung einiger Orte und dem Willen sich zu zeigen, wie im VaubanViertel in Freiburg im Breisgau.“ Im Gegensatz dazu, „schwört das Team japanischer Architekten SANAA (angeführt von Kazuyo Sejima und Ryue Nishizawa, Pritzker-Preis 2010. Anm.d.Red.) einzig auf einheitliches Weiß, das wie ein zeitloses Markenzeichen aufgebaut ist“, wie für die Produktionshalle, die auf dem Vitra-Campus in Weil-am-Rhein realisiert wurde. Less is more, immer noch.

Photolegenden 3. Le projet de Maison de l'Enfant pour la Fondation Saint-Jean à Mulhouse de Hugues Klein Architects Das Kinderheimprojekt der Einrichtung Saint-Jean in Mulhouse des Hugues Klein Architects 4. Crèche à Sarreguemines de Paul Le Quernec / Kindertagesstätte in Sarreguemines des Paul Le Quernec

In Freiburg (26.-28.09.), Straßburg (03. & 04.09.), Karlsruhe (10. & 11.10.), Mulhouse (16.-23.10.), Offenburg (25.10.) und Colmar (26.10. bis 03.11.)

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le pouvoir de l’insolence Surdoué du théâtre français qu’il a ébloui avec fracas dans les années 1990 au Théâtre des Amandiers et à Gérard Philippe, le météore Stanislas Nordey prend, à l’orée de ses 50 ans, la direction du Théâtre national de Strasbourg. Promesses de vents nouveaux avec ce matador attitré du ronron institutionnel.

Die komplette Version dieses Interviews in deutscher Sprache finden Sie auf www.poly.fr 24

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GRAND ENTRETIEN

Au moment de votre nomination au Théâtre Gérard Philippe en 1998, vous aviez dit choisir la Ville de Saint-Denis et pas l’institution. J’ai l’impression qu’aujourd’hui vous avez choisi l’institution TNS plutôt que Strasbourg. Oui et non. J’ai choisi le seul théâtre national en région, d’œuvrer dans le théâtre public et avec une éthique à tous points de vues liée à cette histoire de la décentralisation qui passe par celle du Centre dramatique de l’Est (ancêtre du TNS, NDLR). Puisque je me suis toujours considéré comme un pédagogue avant même d’être un metteur en scène ou un acteur, la question de l’école et tout ce qui s’y est inventé avec les Cadets de Gignoux, m’a aussi fait rêver. Ici je pense pouvoir réaffirmer un manifeste de ce que pourrait être, encore et toujours, le théâtre. Je n’ai candidaté pour aucun autre lieu, ne faisant pas partie de ces gens qui cherchaient désespérément à atterrir quelque part. J’ai eu envie de venir pour l’architecture, pour ce lieu où le rapport scène/ salle est l’un des plus beaux. J’ai dirigé ou codirigé volontairement des théâtres dans la banlieue parisienne pendant 10 ans car ce territoire m’intéressait. Je l’ai beaucoup arpenté et j’avais envie de tenter une autre expérience. En Alsace il y a du théâtre amateur partout, le terreau est intéressant. J’étais déjà candidat il y a six ans, mon désir est très ciblé notamment pour la frontière, ayant toujours été préoccupé par la question de l’étranger, du migrant, la notion de citoyen du monde. Travailler au bord d’une frontière fait sens pour mille raisons ! Et pas les bêtises de cœur de l’Europe et autres… Quand vous êtes arrivé à Saint-Denis vous aviez rédigé un Manifeste pour le théâtre-citoyen. Vous disiez « refuser tout compromis dans l’insolence de [v]os 30 ans ». L’êtes-vous toujours autant ? Qu’est-ce qui a changé depuis ? Je suis toujours insolent à 48 ans, pouvant faire la Une des Inrocks à poil pour défendre les intermittents alors que trois jours avant, le Ministère de la Culture m’appelait pour me dire de ne pas le faire. L’insolence ne se perd pas. Je n’ai rien lâché dans mon parcours. Jamais. J’ai fait l’expérience de grosses institutions très jeune, entre 28 et 35 ans. Donc j’avais un peu le sentiment d’en avoir fait le tour, voyant ce qu’on pouvait y faire ou pas. Ces quatre dernières années, avec Éric Lacascade, Jean-François Sivadier et Wajdi Mouawad, nous nous réunissions en secret

pour le plaisir de questionner les raisons faisant, alors que nous sommes des artistes avec un public et une reconnaissance certaine, que nous ne dirigeons pas d’institutions ? Dans ce groupe de travail informel, revenait l’idée que si nous reprenions une direction, ce serait pour une question de responsabilité générationnelle. On s’est dit que le moment était peut-être venu d’y revenir pour réaffirmer des choses… Les changer de l’intérieur ? Grande question ! En sortant du TGP, je pensais qu’on ne pouvait pas les changer véritablement de l’intérieur. Construire des choses alternatives à côté (Théâtre du Soleil, Théâtre du Radeau…), oui. Mais on peut prendre des lieux pour crever les murs d’une vie de théâtre, un lieu comme un abri pour soi, ouvert à des artistes et des spectateurs. J’aime l’idée de me faire tuer par ceux qui arrivent. C’est beau de donner l’outil à des gens capables de cela. Quand je vois Vincent Macaigne par exemple, ce type a dû commencer le théâtre en voyant mes spectacles et en se disant « c’est horrible, il me faut inventer autre chose. » Et puis la question des publics m’a toujours passionné et inquiété. Je ne fais pas partie des gens qui disent que la décentralisation n’a pas marché. Elle s’est simplement arrêtée en route et il reste des marches à franchir : par rapport à la discrimination sociale et réelle, dans la salle comme sur les plateaux. Au TGP vous aviez instauré les places à 20F pour les abonnés, 50F pour les autres et 200F pour un accès libre à tous les spectacles, c’était une première réponse à la question des publics… Notamment mais il n’y a pas que l’aspect tarifaire. Il fallait aussi faire un signe plus large qui dise à toute la société : “Ça vous appartient aussi !” Ce qu’on entendait le plus c’est “Ce n’est pas pour moi” parce que la plupart des acteurs, metteurs en scène et publics sont issus des classes moyennes et de la bourgeoisie. Ce qu’on retrouve sur la scène est dans la salle et inversement. Il faut qu’on ouvre à d’autres les plateaux car ils vont faire un théâtre différent. Comment faire que, dans une école, puissent avoir la chance d’imaginer y entrer, des gens qui viennent de classes sociales très défavorisées ? La question des minorités visibles, liée à celle des spectateurs, m’importe. Tu vois bien que les gens ne sont pas toi, ni de ton histoire, ce n’est pas une question de répertoire d’ailleurs, mais plutôt

La nécessité d’entendre de la poésie, des mots qui font sens, est encore plus pertinente aujourd’hui puisque nos politiques sont dans la perte même du langage

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de qui est là. Strasbourg est un territoire intéressant par rapport à cela. Je n’ai pas du tout communiqué à ma sortie de cette aventure de dingue à Saint-Denis. Nous étions épuisés. Au lieu de dire que le déficit était résorbé, on aurait dû parler des réussites incroyables : le changement de la typologie et de la sociologie du public en quatre ans. Vous qui avez été aux Amandiers à l’invitation de Jean-Pierre Vincent, marcherez-vous dans ses traces à Strasbourg, avec un théâtre en dehors du théâtre (au Tribunal, au sommet de la Cathédrale…) ? Une des voies possibles pour aller chercher un public différent ? C’est indispensable. Si j’étais resté à SaintDenis, la deuxième phase du projet aurait été de faire du théâtre entièrement hors les murs, dans la ville pendant trois ans. Nous étions trop crevés pour le faire mais ici on va voir (rire) ! J’avais appelé cela “le théâtre installé partout”. C’était en plus artistiquement très important car, quand tu es metteur en scène et que tu te retrouves sans décor, ni lumière, avec des costumes, des acteurs et de la mise en scène pure, tu réinterroges ton art, ça régénère ton travail car tu es obligé d’inventer autre chose ! Dans le projet, je me suis fixé deux temps : retrouver le dynamisme à l’intérieur du TNS, dans lequel beaucoup de gens venaient, sous la direction de Stéphane Braunschweig pour, ensuite, passer la surmultipliée. Ce seront aussi deux premières années nécessaires pour comprendre la ville, sa sociologie. Il faut que le directeur impulse ces choses là, donc qu’il ait lui-même une connaissance fine du territoire. La saison prochaine a été programmée par Julie Brochen. Je n’en ai choisi que deux spectacles, notamment Le Canard sauvage de Stéphane Braunschweig1 qui n’était plus revenu ici depuis son départ. Plus tard, j’essaierais aussi de faire des signes à des jeunes qui sont sortis de l’École car je pense qu’il est important que cela continue d’être leur maison.

une force extraordinaire d’éveil, de rapport à une conscience qu’on a toujours tendance à endormir. Il permet de garder une forme de vigilance chez le spectateur. J’aime le théâtre de texte car c’est celui de la parole, donc de la pensée et de sa circulation.

À l’époque du combat du mouvement des sans-papiers et de l’expulsion manu militari de l’Église Saint-Bernard, vous hésitiez à entrer en politique. Finalement c’est par le théâtre que vous avez choisi de tenter de faire bouger les lignes. Vous y croyez toujours ? Je ne crois pas qu’il puisse changer le monde ! Je me suis toujours battu contre cette idée car j’ai connu beaucoup de collègues qui, disant cela, se dispensaient de descendre dans la rue pour le changer vraiment. Le théâtre a

Face à la montée du divertissement, “le théâtre de parole” cher à Pasolini, en lutte avec la culture de masse, est plus que jamais nécessaire ? Le pari à Saint-Denis était de faire venir des gens qui ne venaient pas au théâtre en leur proposant la même exigence qu’aux habitués. Il faut les accompagner et ne jamais rien lâcher. Le théâtre de parole, se trouve à de nombreux endroits. Le rap n’est par exemple que de la parole politique, de A à Z. Cette question de la nécessité d’entendre de

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Par Thomas Flagel Photos de Benoît Linder pour Poly

Présentations de saison au public vendredi 5 septembre à 20h & samedi 6 septembre à 18h au TNS +33 (0)3 88 24 88 00 www.tns.fr


répéterions puis créerions ici, et dans lequel je devrais jouer. C’est important pour vous de rester comédien ? Je voulais être acteur avant que la mise en scène ne m’embarque et ne me garde pendant 15 ans. Je me suis remis à jouer pour d’autres par la suite et, finalement, je trouve que c’est très important de retourner sur le plateau : il faut partager le pouvoir entre metteur en scène, acteurs et auteur alors qu’aujourd’hui il échoit au metteur en scène. C’est une catastrophe parce que ça ne reflète qu’une seule vision du monde. Si on imagine que ces dix dernières années les théâtres n’avaient été programmés que par des acteurs et des auteurs, nous aurions une autre histoire du théâtre ! C’est ce que vous faites en associant six metteurs en scène2 au TNS ? Il y aura sans doute aussi 12 acteurs – de plusieurs générations et d’importance sur la scène actuelle française – à partir de septembre 2015. L’idée est de rapprocher l’École et le Théâtre. La première année, trois metteurs en scène associés feront chacun une création pendant que les trois autres travailleront à l’École. L’année suivante on intervertit. À cela s’ajoutent les projets des comédiens associés dont je ne peux encore dévoiler les noms. J’abandonne l’idée de la troupe que j’ai expérimentée par le passé et à laquelle je ne crois plus. Ou alors c’est comme dans les ensembles allemands et il faut être 50 pour que les choses bougent, ce qui n’est pas viable !

la poésie, des mots qui font sens, est peut-être encore plus pertinente aujourd’hui puisque nos politiques sont dans la perte même du langage.

1 Du 12 au 23 mai 2015, surtitré en allemand le jeudi 21 mai 2 Thomas Jolly, Julien Gosselin (Les Particules élémentaires à découvrir les 28 et 29 novembre à La Filature de Mulhouse et du 20 au 22 avril 2015 au CDN de Besançon), Lazare (Petits contes d’amour et d’obscurité du 12 au 14 novembre au Granit de Belfort), Christine Letailleur, Anne Théron et Blandine Savetier (Love and Money créé en janvier au TNS)

Puisqu’on parle de travail sur la langue, vous venez de vous attaquer à Pierre Guyotat avec une mise en espace de Joyeux animaux de la misère. Une future création au TNS ? Oui, au Festival d’Automne 2015 après avoir répété ici à Strasbourg et l’on viendra bien sûr le jouer au TNS dans la foulée. Je ne serais plus en scène comme dans cette préfiguration. Et puis la même année, une reprise de Pasolini, Affabulazione, que je crée en mars 2015 au Théâtre Vidy-Lausanne et peut-être même, en fin de saison 2015/16, le prochain travail que nous faisons avec Falk Richter que nous

Plus jeune vous aviez deux idoles : Pierre Boulez et Jean-Luc Godard… Ça marche toujours ! La légende veut qu’à 31 ans, les deux vous aient passé un coup de fil… La même semaine, ce n’est pas une légende ! C’est dingue, les deux personnes qui vous fascinent le plus ! Je m’étais dit que le chemin que j’avais fait, ils l’avaient reconnu. Ce que j’avais accompli avait un sens et d’autres se le disaient, ce qui compta beaucoup pour moi. Il vous en reste, des idoles ? J’ai envie de rigoler et de dire des bêtises comme Sheila et Claude François, mais mes idoles sont simplement des gens dont j’admire le parcours. Aujourd’hui elles sont plus jeunes : j’aime bien Vincent Macaigne par exemple même si le mot idole est un peu fort. Ou Arnaud Desplechin et Jérôme Bel qui m’intéressent profondément ! Poly 170 Septembre September 14

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THÉÂTRE

en flagrant délire Décapante et implacable, la plume de Pierre Desproges apparaît plus actuelle et salvatrice que jamais. Dans Savoir-vivre, Michel Didym et Catherine Matisse se régalent à porter la parole irrévérencieuse et sarcastique de l’irremplaçable roi de l’humour noir.

Par Lisa Vallin Photos d’Éric Didym

À Nancy, à La Manufacture, samedi 27 et dimanche 28 septembre + 33 (0)3 83 37 42 42 www.theatre-manufacture.fr À Colmar, à la Comédie de l’Est, mardi 14 et mercredi 15 octobre + 33 (0)3 89 24 31 78 www.comedie-est.com À Florange, à La Passerelle, vendredi 7 novembre + 33 (0)3 82 59 17 99 www.passerelle-florange.fr

Q

ui n’a pas en tête des extraits savoureux de certains sketches, du Petit rapporteur ou de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède ? Michel Didym, lui, ne regardait pas la télé quand il était ado. C’est en librairie qu’il a découvert Pierre Desproges. « J’ai alors aimé furieusement, au-delà de l’homme, de l’acteur, du bouffon tragique : l’auteur. L’interprète fulgurant totalement atypique qu’était Pierre Desproges a fait oublier qu’il était aussi un grand dramaturge. Parce qu’il n’est pas seulement un auteur comique, mais aussi quelqu’un qui, dans la langue, s’inscrit dans une tradition française de qualité littéraire et aussi – un mélange qui le caractérise – de blagues endessous de la ceinture. Il conclut de grandes envolées magnifiques et lyriques par des retombées potaches. C’est un mix de Proust pour l’ampleur de sa prose, de Jarry et de Vialatte pour l’humour corrosif. Voilà la filiation qu’on pourrait établir », estime le directeur de La Manufacture de Nancy. Après avoir mis en scène Les Animaux ne savent pas qu’ils vont mourir (2003) et Chroniques de la haine ordinaire (2011), Michel Didym conclut son triptyque desprogien avec

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Savoir-vivre, tricotage de textes issus d’interviews (notamment de Françoise Sagan) et de différents recueils, dont l’inénarrable Manuel du savoir-vivre à l’usage des rustres et des malpolis. Avec la complicité d’Hélène Desproges, l’épouse de Pierre, le metteur en scène a aussi pu dénicher des inédits écrits pour un ultime spectacle qui n’eut pas lieu. Malin, Michel Didym a choisi de former un duo avec une comédienne, Catherine Matisse, pour « modifier l’écoute » et rendre la distance comique plus évidente. Car Desproges s’interrogeait souvent : la femme a-t-elle une âme ? Il se vantait aussi d’apporter tous les matins le café au lit à sa femme. « Elle n’a plus qu’à le moudre », concluait-il. Savoir-vivre, c’est donc l’histoire d’un couple, traversé par des dizaines de personnages, de la Création du monde à l’Apocalypse, via une station-service de Mâcon. C’est surtout un hommage à celui qui savait comme personne disséquer les fragilités humaines et « mettre en route une conscience », qui n’avait peur de rien et osait rire de tout, en particulier de la bien-pensance et du politiquement correct. « Bien plus que le costume trois pièces ou la pince à vélo, c’est la pratique de la torture qui permet de distinguer à coup sûr l’homme de la bête. »


THÉÂTRE Theater

money, money, money Directrice du Saarländisches Staatstheater, Dagmar Schlingmann monte une adaptation théâtrale de L’Argent d’Émile Zola, passionnante variation sur l’univers de la finance folle. Die Leiterin des Saarländischen Staatstheaters, Dagmar Schlingmann präsentiert eine theatralische Adaptation von Das Geld von Émile Zola, eine passionierende Variation über das verrückte Universum der Finanzwelt. Par Von Hervé Lévy Photo de répétition de Probenphotographie von Marco Kany

À Sarrebruck, au Saarländisches Staatstheater, du 20 septembre au 10 décembre (en allemand) In Saarbrücken, im Saarländischen Staatstheater, vom 20. September bis 10. Dezember (deutsch) + 49 (0)6 81 30 920 www.theater-saarbruecken.de À Thionville, au Théâtre (dans le cadre du festival TTT), vendredi 14 novembre (en allemand surtitré en français) In Thionville, im Theater (im Rahmen des Festivals TTT), Freitag 14. November (in deutsch mit französischen Untertiteln) +33 (0)3 82 82 14 92 www.nest-theatre.fr

«U

ne fascination immédiate, en raison notamment de l’actualité brûlante du propos. » Voilà ce qu’a ressenti Dagmar Schlingmann à la lecture de L’Argent, dix-huitième volume de la saga des Rougon-Macquart. Avec Ursula Thinnes, elle s’est plongée dans l’imposant roman, taillant dans un foisonnement de 500 pages et quelques, n’en gardant que l’essence, mais choisissant « de se servir presque uniquement des mots de Zola, que ce soit dans les dialogues ou les textes qui apparaissent sur des écrans lumineux ressemblant à ceux qui donnent les cours des actions à la bourse et possédant ici la même fonction que le chœur dans la tragédie antique. » Un plateau sobre. Un mur blanc sur lequel apparaissent des courbes métalliques où évoluent des acteurs vêtus de costume du XIXe siècle : les choix de mise en scène évoquent un aller-retour permanent entre hier et aujourd’hui. Autour de la figure centrale d’Aristide Saccard, s’ébat, en clair-obscur, tout un monde sur fond de cliquetis de pièces de monnaie : création de la Banque universelle, tripatouillage des cours de bourse, spéculation sur les marchés du Moyen-Orient… Hier comme aujourd’hui, le crash semble inévitable.

„E

ine sofortige Faszination, vor allem angesichts der Aktualität des Themas.“ Das hat Dagmar Schlingmann bei der Lektüre von Das Geld, dem achtzehnten Band der Saga der Rougon-Macquart empfunden. Mit Ursula Thinnes, ist sie in den imposanten Roman eingetaucht, und hat aus den fast etwas mehr als 500 Seiten nur die Essenz behalten, und dabei darauf geachtet „fast nur Worte von Zola zu benutzen, sei es für die Dialoge oder die Texte, die auf leuchtenden Bildschirmen erscheinen, die an jene erinnern, die die Aktienkurse an der Börse anzeigen und hier selbst manchmal die Funktion des Chores der antiken Tragödie erfüllen.“ Eine nüchterne Bühne. Eine weiße Wand auf welchem metallische Kurven erscheinen, an welchen sich mit Kostümen aus dem 19. Jahrhundert bekleidete Schauspieler bewegen: Die Wahl der Inszenierung erinnert an ein permanentes hin und her zwischen gestern und heute. Um die zentrale Figur von Aristide Saccard, tummelt sich im Dämmerlicht ein ganzer Mikrokosmos zum Klimpern der Geldstücke: die Kreation der Universalbank, die Manipulationen der Börsenkurse, die Spekulationen auf den Märkten des Mittleren Ostens...Gestern wie heute scheint der Crash unausweichlich. Poly 170 Septembre September 14

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voie sans issue Entre burlesque et tragique, Le Monte-plats d’Harold Pinter est un fleuron du théâtre de l’absurde. Inspiré par un duo de comédiens prodigieux, le metteur en scène Christophe Gand explore deux thématiques : le caractère aveugle du pouvoir et l’incommunicabilité entre les êtres. Par Dorothée Lachmann Photo d’Alexandre Icovic

À Saint-Louis, à La Coupole, vendredi 3 octobre + 33 (0)3 89 70 03 13 www.lacoupole.fr

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ans un sous-sol abandonné, le clapotis d’une goutte d’eau marque le rythme comme un métronome. Inquiétant, hypnotisant. L’ambiance est installée. Christophe Gand est d’abord un homme de cinéma, arrivé au théâtre un peu par hasard, à cause de Samuel Beckett. En 2011, il met déjà en scène Jacques Boudet – un des acteurs fétiches de Robert Guédiguian – dans La Dernière bande. Creusant la veine du théâtre de l’absurde, il retrouve le comédien pour Le Monte-plats de Pinter, inventant un duo parfait avec Maxime Lombard. L’un, Ben, est petit, le regard intense et l’esprit rigide. L’autre, Gus, grand et fragile, un peu encombré de luimême, en proie aux doutes. Les deux sont des tueurs à gages qui font passer le temps en attendant leur prochain contrat. Dans ce sous-sol obscur, ils sont au boulot comme n’importe qui. Deux vieux collègues pris dans le confort d’une routine bien huilée, discutant sans parler vraiment de rien. Mais entre eux, le rapport de force est déjà sensible. « Le choix de comédiens plus âgés que les personnages de la pièce renforce précisément le comique de leur routine. Ils se chamaillent pour des broutilles, comme des enfants ou un vieux couple », explique Christophe Gand. Jusqu’à

ce que survienne l’inattendu : la descente d’un monte-plats avec à l’intérieur une commande de repas. Soudainement perturbés dans leurs petites habitudes, les deux tueurs décontenancés vont révéler leur personnalité. Face aux ordres absurdes transmis par ce monte-plats tombé de nulle part, aux exigences sans fin, l’un va obéir sans fléchir, l’autre va se mettre à réfléchir. L’autorité sans visage devient ainsi le troisième personnage, symbole glaçant de la déshumanisation du pouvoir. Cet intrus va faire exploser définitivement les codes et les rites établis de longue date par les deux acolytes. Vers quelle fin se dirigent-ils, ainsi manipulés ? Qui tire les ficelles de cette aventure insensée ? L’inquiétude grandissante qui régit ce huis clos est habilement traduite par un subtil travail sur la lumière, mais aussi par une direction d’acteurs soignant les silences et les regards : « La pièce fonctionne beaucoup sur les non-dits, Pinter ne donne pas de réponses aux problématiques qu’il soulève. Grâce à l’absurde, il donne à voir le monde sous un autre angle, c’est toute la force de ce texte extrêmement contemporain. »



NOUVEAU LIEU Neuer Ort

mise en boîte

Une coque blanche perforée créée par Rudy Ricciotti1, une Boîte à Musiques donnant le la à Metz. Découverte de la BAM, nouvel équipement dédié aux concerts et répétitions.

das ist im kasten ! Eine perforierte weiße Box, eine Musikbox, kreiert von Rudy Ricciotti, verleiht Metz Rhythmus. Entdeckung der BAM, einer neuen Einrichtung, die Konzerten und Proben gewidmet ist.

Par Von Emmanuel Dosda

La BAM, 20 boulevard d’Alsace à in Metz +33 (0)3 87 20 03 03 www.trinitaires-bam.fr Inauguration
avec concerts (Woodkid, Dirty Beaches, Omar Souleyman…), installations, visites et spectacles jeune public, du 26 au 28 septembre Einweihung mit Konzerten (Woodkid, Dirty Beaches, Omar Souleyman...), Installationen, Besichtigungen und Aufführungen für junges Publikum, vom 26. bis 28. September

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n cette rentrée, rock, hip-hop, electro… ont un nouveau lieu d’expression, sur trois niveaux, Metz s’étant doté d’une seconde salle dédiée aux musiques actuelles, après Les Trinitaires : la BAM, bâtisse en béton immaculé, percée aléatoirement de figures géométriques anguleuses. D’une surface de 2 200 m2, l’ouvrage de Rudy Ricciotti, architecte fort en gueule, auteur d’édifices de caractère, joue sur les transparences. Ajouré, il laisse passer des faisceaux lumineux en son sein, le jour, et diffuse un éclairage coloré, la nuit. La bâtisse abrite une salle modulable (avec gradin rétractable de 300 places assises) pouvant accueillir jusqu’à 1 200 personnes, quatre studios de répétition (dont un capable de recevoir 120 spectateurs) et un

centre de ressources pour musiciens et associations. Gérée par Metz en Scènes2 qui régit L’Arsenal (danse, classique) et Les Trinitaires (musiques d’aujourd’hui), la BAM est un troisième équipement, complétant l’offre locale et permettant de poursuivre les croisements des genres. Citons Cease to know or to tell or to see or to be your own, création chorégraphique3 associant la danseuse Aurélie Gandit et Guillaume Marietta du trio rock Feeling of Love. La BAM « compense un manque un Metz », insiste Nicolas Tochet, délégué artistique musiques actuelles de la Ville, avec une jauge qui va bien au-delà de celle de 350 places de la Chapelle des Trinitaires. La salle – accueillant

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une programmation directe, des locations privées et des projets associatifs – offre ainsi la possibilité de recevoir des artistes de la trempe de Peter Hook de Joy Divison / New Order (jeudi 9 octobre) ou des soirées festives d’envergure mêlant Para One, Fuzati & Orgasmic (vendredi 24 octobre). Il ne s’agit pas d’un simple espace de diffusion, mais d’un outil de travail pour les artistes tel que Chapelier fou4 (en concert samedi 25 octobre au terme d’une résidence au long cours), « peu à l’étroit aux Trinitaires, avec ses trois musiciens additionnels ». La BAM aurait pu être une grosse machine, bien huilée, mais peu chaleureuse. Pas du tout, « les dimensions restent humaines avec des espaces très conviviaux », estime Nicolas Tochet. « Ricciotti a bien bossé ! »

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ur neuen Saison haben Rock, Hip-Hop, Elektro...einen neuen Ausdrucksort auf drei Niveaus, da sich Metz mit einem neuen Saal für aktuelle Musik neben Les Trinitaires ausgestattet hat : die BAM, Bauwerk aus makellosem Beton, wahllos von geometrischen, eckigen Formen durchbohrt. Über eine Fläche von 2200 m2 spielt das Werk von Rudy Ricciotto, einem charesmatischen Architekten, Autor von Gebäuden mit Charakter, mit den Transparenzen. Durchbrochen lässt es am Tag Lichtstrahlen in sein Inneres ein und strahlt in der Nacht eine bunte Beleuchtung aus. Das Gebäude beherbergt einen modulablen Saal (mit einklappbaren Sitzreihen mit 300 Plätzen) der bis zu 1200 Personen aufnehmen kann, vier Probestudios (von welchen eines 120 Personen empfangen kann) und ein Ressourcen-Zentrum für Musiker und Vereine.

Verwaltet von Metz en Scènes2, die sich schon um L’Arsenal (Tanz, Klassik) und Les Trinitaires (Aktuelle Musik) kümmern, ist die BAM die dritte Einrichtung, die das lokale Angebot vervollständigt und es erlaubt die Gattungen miteinander zu vermischen. Erwähnenswert ist Cease to know or to tell or to see or to be you own, eine choreographische3 Kreation, die die Tänzerin Aurélie Gandit und Guillaume Marietta vom Rocktrio Feeling of Love vereint. Die BAM „füllt eine Lücke in Metz“, bekräftigt Nicolas Tochet, künstlerischer Beauftragter für aktuelle Musik der Stadt, mit einer Kapazität, die über die 350 Plätze der Kapelle des Trinitaires hinausgeht. Der Saal – er empfängt eine direkte Programmation, private Reservierungen und Vereinsprojekte – bietet so die Möglichkeit Künstler vom Kaliber eines Peter Hook von Joy Division/ New Order (Donnerstag 8. Oktober) oder Festivitäten von großem Ausmaß zu empfangen, die Para One und Fuzati & Orgasmic mischen (Freitag 24. Oktober). Es geht nicht um einen einfachen Konzertsaal, aber um ein Werkzeug für Künstler wie Chapelier fou (Konzert am Samstag den 25. Oktober zum Abschluss einer langen Residenz), der „mit seinen drei zusätzlichen Musikern im Trinitaires ein wenig eingeengt“ war. Die BAM hätte eine größere, gut funktionierende aber wenig gemütliche Maschinerie sein können. Das ist nicht der Fall, „die Dimensionen bleiben menschlich mit sehr geselligen Räumen“, meint Nicolas Tochet. „Ricciotti hat gut gearbeitet !“

1 Voir Poly n°151 & n°158 ou sur www.poly.fr

Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) regroupant L’Arsenal, Les Trinitaires et La BAM Öffentliche Einrichtung für kulturelle Kooperation (EPCC), die das Arsenal, Les Trinitaires und La BAM zusammenfasst www.metzenscenes.fr

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3 Présenté le 24 juin dernier lors du festival Hors Format, ce spectacle est à découvrir les 19 et 21 septembre au NEST, à Thionville, dans le cadre du festival Court Toujours Am 24. Juni auf dem Festival Hors Format aufgeführt, wird dieses Spektakel am 19. und 21. September im NEST, in Thionville, im Rahmen des Festivals Court Toujours zu entdecken sein. www.nest-theatre.fr 4 Lire entretien dans Poly n°148 ou sur www.poly.fr

Légendes Photolegenden 1 et und 3 : Bâtiment Gebäude © Philippe Gisselbrecht / Ville de Metz 2 : 3D © Rudy Ricciotti, architecte

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combat techno L’Ososphère, ce sont trois nuits électroniques à La Laiterie et, surtout, sur le site industriel de la Coop au Port du Rhin, lieu idéal pour accueillir l’electro blues de Black Strobe ou les battements mécaniques d’Agoria.

Par Von Emmanuel Dosda

Black Strobe (live) et Agoria (DJ set), samedi 27 septembre à la Coop Alsace Black Strobe (Live) und Agoria (DJ Set), am 27. September in der Coop Alsace www.blackstroberecords.com www.agoria-music.com L’Ososphère, samedi 20 septembre (avec Popof, Don Rimini…) à La Laiterie et les 26 & 27 (avec Gesaffelstein, The Hacker…) sur le site de la Coop, à Strasbourg L’Ososphère, Samstag den 20. September (mit Popof, Don Rimini...) in La Laiterie und am 26. und 27. (mit Gesaffelstein, The Hacker...) auf dem Gelände der Coop, in Straßburg +33 (0)3 88 237 237 www.ososphere.org

La première soirée a encore lieu à La Laiterie

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Voir Poly n°167 ou sur www.poly.fr

Godforsaken Roads, sortie le 6 octobre – www.k7.com

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www.infine-music.com

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out un symbole : depuis deux ans, le festival strasbourgeois s’est déplacé vers l’Est, près de la frontière allemande, sur le site de la Coop Alsace1, pour un fécond dialogue entre cultures électroniques et patrimoine industriel. Le temps de l’événement, l’endroit sera habité par les beats froids de Gesaffelstein2 (DJ set, le 26 septembre), la fugue rageuse de The Hacker (DJ set, le 27), les offensives du vétéran chicagoan Green Velvet (DJ set, le 26) ou les compos de Trentemøller (en live, le 26), faisant l’effet d’un mix de morphine et de caféine. Au programme encore, les doyens de la french touch Cassius (DJ set, le 27) et Étienne De Crécy (Super Discount 3 live, le 26) ou l’Allemand Fritz Kalkbrenner (le 26), frérot de Paul, pour un Berlin Calling côté français du Rhin.

L’homme en noir

Qui a dit que l’électronique était une affaire d’anonymat, de white labels et d’hommes sans visage ? Pas le charismatique Arnaud Rebotini, personnage aussi massif que créatif. Ce “serial remixeur” (Depeche Mode, Nitzer Ebb, Fischerspooner ou The Hacker), auteur sous le pseudo Zend Avesta d’un magnifique disque inspiré par… Debussy (Organique, pile en 2000), ne cesse de tracer sa route cabossée. Après le carton du tube I’m a Man (la musique vintage, rêche et sauvage de la pub Dior, avec le jeune Delon), il revient avec un nouvel album3 sentant le Tennessee et le cambouis.

Hanté par le fantôme de Johnny Cash, dont il reprend Folsom prison blues façon synthétique et électrique, son disque techno boogie et electro blues prendra corps, en quartet, au Port du Rhin.

Go fast

Pour Rebotini – qui pose dans la nef d’une église sur son disque – la musique est un sacerdoce. Pour Agoria, c’est un engagement. L’artiste a soutenu l’electro en participant à la création des Nuits sonores à Lyon, il y a plus de dix ans, et diffuse cette esthétique via sa structure, InFiné4, label abritant Rone, Danton Eeprom ou Bachar Mar-Khalifé. Très influencé par la techno de Detroit, Agoria est un caméléon, parvenant à adapter son style à ses envies et featurings, qu’il s’agisse de Neneh Cherry, Tricky, Carl Craig ou Peter Murphy de Bauhaus. Celui qui composa la BO de Go fast multiplie les projets, sans temps mort, et précipite les dance floors du monde entier dans une transe extatique à laquelle ne peuvent résister que quelques insensibles agoriaphobes.


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technokampf

L’Ososphère, das sind drei elektronische Nächte in La Laiterie und vorallem auf dem Gelände der Coop am Rheinhafen, dem idealen Ort um Elektro-Blues von Black Strobe oder das mechanische Schlagen von Agoria zu empfangen.

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in ganzes Symbol : seit zwei Jahren hat sich das Straßburger Festival in Richtung Osten bewegt, nah an die deutsche Grenzem auf das Gelände der Coop Alsace1 für einen fruchtbaren Dialog zwischen elektronischen Kulturen und Industriekulturerbe. Während der Veranstaltung wird der Ort von den kalten Beats von Gesaffelstein (DJ Set am 26. September), der wutschnaubenden Fuge von The Hack (DJ Set am 27.), den Offensiven der Veteranen von Green Velvet aus Chicago (DJ Set am 26.), oder den Kompositionen von Trentemøller ( Live am 26.) belebt, was einen Mix aus Morphium und Koffein ergibt. Ausserdem auf dem Programm, die Altmeister von french touch Cassius (DJ Setm am 27.) und Étienne De Crécy (Super Discount 3 live, am 26.) oder der Deutsche Fritz Kalkbrenner (am 26.), Bruder von Paul für ein Berlin Calling auf der französischen Seite des Rheins.

Der Mann in Schwarz

Wer sagt, dass Elektro ein anonymes Geschäft von white labels und Männern ohne Gesicht ist ? Nicht der charismatische Arnaud Rebotini, eine ebenso massive wie kreative Persönlichkeit. Dieser „Serial Remixer“ (Depeche Mode, Nitzer Ebb, Fischerspooner oder The Hacker), unter dem Pseudonym Zend Avesta, Autor einer wundervollen Platte, inspiriert von... Debussy (Organique, 2000), setzt seinen gewundenen Weg fort. Nach dem rie-

sigen Erfolg des Songs I’m a Man (der rauen und wilden Vintage-Musik, aus der Dior-Werbung, mit dem jungen Delon), kommt er mit einem neuen Album2 zurück, das nach Tennessee und Motoröl riecht. Vom Phantom des Johnny Cash verfolgt, dessen Folsom prison blues er auf synthetische und elektrische Art und Weise wiederaufnimmt, wird sein TechniBoogie-Elektro-Bluesplatte im Quartett am Rheinhafen zum Leben erweckt.

Légendes Photolegenden 1. Black Strobe 2. Agoria 3. Green Velvet 4. Fritz Kalkbrenner

Go fast

Für Rebotini – der auf seinem Plattencover in einem Kirchenschiff posiert – ist die Musik eine Berufung. Für Agoria ist es ein Engagement. Der Künstler hat die Elektromusik unterstützt, indem er vor mehr als zehn Jahren an der Erschaffung der Nuits sonores in Lyon beteiligt war, und er vertreibt diese Ästhetik über seine Struktur InFiné3, ein Label, das Rone, Danton Eeprom oder Bachar Mar-Khalifé betreut. Sehr von der Technomusik aus Detroit beeinflusst, ist Agoria ein Chamäleon, dem es gelingt seinen Stil seinen Wünschen und Featurings gemäß anzupassen, ob es sich um Neneh Cherry, Tricky, Carl Craig oder Peter Murphy von Bauhaus handelt. Der, der die Filmmusik von Go fast komponiert hat multipliziert seine Projekte, ohne Wartezeiten, und versetzt die Dancefloors der ganzen Welt in eine ekstatische Trance, der sich nur wenige unsensible Agoriaphobe widersetzen können.

Der erste Abend findet noch in La Laiterie statt

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2 Godforsaken Roads, erschienen am 6. Oktober – www.k7.com 3

www.infine-music.com

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générations Figures tutélaires de la modernité, grands anciens de la musique contemporaine, compositeurs stars d’aujourd’hui et jeunes pousses : plusieurs générations se rencontrent au festival Musica entre filiations revendiquées, collisions (in)volontaires et désirs de tuer le père.

generationen

Persönlichkeiten der Moderne, große Altmeister der zeitgenössischen Musik, Star-Komponisten von heute und junge Triebe : mehrere Generationen treffen auf dem Festival Musica aufeinander, zwischen reklamierter Abstammung, (un-)willentlichen Kollisionen und dem Wunsch nach Vatermord.

Par Von Hervé Lévy

À Strasbourg (et en Alsace), du 25 septembre au 10 octobre In Straßburg (und im Elsass), vom 25. September bis 10. Oktober +33 (0)3 88 23 47 23 www.festivalmusica.org

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ne vingtaine de créations mondiales en 43 manifestations : Musica, creuset des sonorités des XXe et XXIe siècles, laisse une intéressante place à leurs pères spirituels comme Béla Bartók avec une version concertante de son unique opéra, Le Château de Barbe-Bleue dans une distribution d’anthologie (08/10 au PMC). Dans le même esprit, remarquons, en fil rouge, la présence de Lulu, héroïne devenue un mythe du XXe siècle, de la suite d’Alban Berg (03/10 au PMC) à sa réappropriation par les Tiger Lillies (06/10 à la Cité de la musique et de la danse). Pères et fils plus ou moins légitimes : tel pourrait être le résumé de l’esprit du festival. Illustration avec une mini tournée bas-rhinoise de l’OPS (du 25

au 30/09), placée sous le signe de la french touch où Philippe Manoury et Tristan Murail questionnent Maurice Ravel et Gabriel Fauré. Si les classiques de la contemporanéité (Henri Dutilleux et György Ligeti en tête) et les jeunes trublions trentenaires sont également bien présents, le cœur de la programmation est constitué par les stars de la discipline nées dans les deux décennies de l’après-guerre, que ce soit Philippe Manoury, Pascal Dusapin, Hugues Dufourt (avec la création mondiale de Burning bright, 25/09 au TNS) ou Heiner Goebbels avec Stifters Dinge (25 & 26/09 au Théâtre de Hautepierre), expérience saisissante à la frontière du théâtre, de la perfor-


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mance et du concert. Autre moment étonnant, Golgota est un fascinant ballet équestre inspiré des processions andalouses de la Semaine Sainte (26 au 28/09 à La Filature de Mulhouse) où les chorégraphies de Bartabas* rencontrent le flamenco d’Andrés Marín et les pièces polyphoniques espagnoles du XVIIe siècle. « La musique sacrée de Tomás Luis de Victoria amène une qualité d’écoute et d’émotion particulière », explique Bartabas : « Il a fallu mettre les chevaux dans cette ambiance, cela a été un travail sur le souffle et la décontraction. Et pour se mouvoir avec grâce et légèreté, il a presque fallu leur enlever l’animalité. Andrés n’est pas face à un cheval, il est face à un centaure qui n’est presque plus un cheval, et pas tout à fait un homme. »

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ast zwanzig Weltkreationen in 43 Veranstaltungen: Musica, Schmelztiegel der Klänge des 20. und 21. Jahrhunderts, lässt den spirituellen Vätern einen interessanten Platz, wie Béla Bartók mit einer konzertanten Version seiner einzigen Oper, Le Château de Barbe-Bleue in einer Distribution von Anthologien (08.10. im PMC). Im selben Geiste ist als roter Faden die Präsenz von Lulu, der mythischen Heldin des 20. Jahrhunderts von der Suite von Alban Berg (03.10. im PMC) bis zur ihrer Wiederaufnahme durch die Tiger Lillies (06.10. in der Cité de la musique et de la danse) hervorzuheben. Mehr oder weniger legitime Väter und Söhne: das könnte den Geist des Festivals am treffendsten zusammenfassen. Illustration mit einer Mini-Tournee der OPS (vom 25.

bis 30.09.) im Zeichen des french touch in welcher Philippe Manoury und Tristan Murail Maurice Ravel und Gabriel Fauré erforschen. Selbst wenn die Klassiker der zeitgenössischen Musik (Henri Dutilleux und György Ligeti an der Spitze) und die jungen dreissigjährigen Störenfriede sehr präsent sind, besteht der Kern des Programms aus Stars der Disziplin, die in den zwei Nachkriegsjahrzehnten geboren sind, sei es Philippe Manoury, Pascal Dusapin, Hugues Dufourt (mit Burning bright, 25.09. im TNS) oder Heiner Goebbels mit Stifters Dinge (25. & 26.09. im Théâtre de Hautepierre), einer atemberaubenden Erfahrung an der Grenze von Theater, Performance und Konzert. Ein weiterer erstaunlicher Moment, Golgota, ein faszinierendes Pferdeballett inspiriert von den andalusischen Prozessionen der Heiligen Woche (26. bis 28.09. in La Filature in Mulhouse) wo die Choreographien von Bartabas* auf den Flamenco von Andrés Marín und die polyphonen spanischen Stücke aus dem 17. Jahrhundert treffen. „Die heilige Musik von Tomás Luis de Victoria transportiert eine aussergewöhnliche auditive und emotionale Qualität“, erklärt Bartabas: „Die Pferde mussten in diese Stimmung gebracht werden, das war eine Arbeit zur Atmung und Entspannung. Und damit sie sich mit Eleganz und Leichtigkeit bewegen, musste ihnen fast das Animalische genommen werden. Andrés steht nicht einem Pferd gegenüber, sondern einem Zentauren, der fast kein Pferd mehr ist und noch nicht ganz Mensch.“

Légendes Photolegenden 1. Golgota de von Bartabas © Nabil Boutros 2. Stifters Dinge de von Heiner Goebbels © Mario del Curto

Déjà présent dans la programmation de La Filature avec Calacas en avril 2013, voir Poly n°156

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Schon im Programm von La Filature mit Calacas im April 2013 präsent, siehe Poly Nr. 156

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RAP

tout n’est pas si facile La Canaille revient dans le Pays de Montbéliard pour y cracher son venin, doux poison aux effets addictifs.

alles nicht so einfach La Canaille kommt zurück ins Pays de Montbéliard um sein süßes Gift zu versprühen, das abhängig macht.

liard et présenté à la Mals de Sochaux puis durant le festival Rencontres et Racines. La Canaille revient dans le coin le temps d’une résidence de création (du 5 au 12 septembre) lui permettant de peaufiner un live (samedi 13) accompagnant la sortie d’un nouvel album au titre sartrien : La Nausée.

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Par Von Emmanuel Dosda Portrait de Porträt von Julien Jaulin

À Audincourt, au Moloco, samedi 13 septembre In Audincourt, im Moloco, Samstag 13. September +33 (0)3 81 30 78 30 www.lemoloco.com À Strasbourg, à La Laiterie, vendredi 12 décembre In Straßburg, in La Laiterie, Freitag den 12. Dezember +33 (0)3 88 237 237 www.artefact.org

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ans la vieille cité française, existe une race de fer dont l’âme comme une fournaise a de son feu bronzé la chair. Tous ses fils naissent sur la paille, pour palais ils n’ont qu’un taudis. C’est la canaille, eh bien, j’en suis ! » Ce chant révolutionnaire, repris par le groupe, a donné son nom au combo hip-hop qui fait le lien entre la Commune de Paris, Jacques Brel (Trop Facile) et NTM. Samples empilés et riffs aiguisés, rimes engagées et colère extravertie, La Canaille fusionne les genres et se fait thermomètre de la rue, des « bâtards », des « rebuts » ou des « ventres creux ». Pour Marc Nammour et sa bande, « le soulèvement aura lieu, l’air est électrique, le temps lourd et orageux ». Attention, avis de tempête décrété par des artistes sans dieu ni maître, protégés du Moloco qui les a déjà conviés, en 2013, afin de concocter un “opérap” d’envergure sur le quotidien ouvrier de cette région industrielle nommé Ici le bout de la chaîne, avec la complicité du Conservatoire du Pays de Montbé-

n der alten französischen Stadt existiert eine Rasse aus Eisen, deren Seele wie von einer Glut gebräunt ist. Alle Söhne werden auf Stroh geboren, eine Bruchbude als Palast. Das ist die Kanaille zu der ich gehöre !“ Dieser revolutionäre Gesang, von der Gruppe wieder aufgenommen, hat der Hip-Hop Kombo ihren Namen gegeben, die eine Verbindung zwischen der Kommune von Paris, Jacques Brel (Trop Facile) und NTM herstellt. Haufenweise Samples, scharfe Riffs, engagierte Reime und extravertierte Wut, La Canaille vereint die Gattungen und wird zum Pulsmesser der Straße, der „Bastarde“, des „Abschaums“ und der „leeren Mägen“. Für Marc Nammour und seine Gruppe, „wird der Aufstand stattfinden, die Luft ist elektrisch, dick und gewittrig“. Achtung, Wetterwarnung herausgegeben von Musikern ohne Gott und Meister, Schützlingen des Moloco, das sie schon 2013 eingeladen hatte, um einen „OpernRap“ über den Arbeiteralltag dieser Industrieregion unter dem Namen Hier das Ende der Kette, in Zusammenarbeit mit dem Konservatorium des Pays du Montbéliard zusammenzubrauen, der in der Mals von Solchaux und anschliessend während des Festivals Rencontres et Racines gezeigt wurde. La Canaille kommt zurück in die Region für eine Kreationsresidenz (5. bis 12. September) die es ihnen erlaubt einen Liveauftritt (Samstag der 13.) vorzubereiten, der das Erscheinen ihres neuen Albums mit einem Titel à la Sartre begleitet: Der Ekel.


Saisons culturelles 2014 / 2015 Kultursaison 2014 / 2015

➜ ALSACE Elsass LES RÉGIONALES

Nos coups de cœur. Ma Cabane, d’après Thoreau, entre théâtre et installation multimédia, par la compagnie Des Châteaux en l’air. Notre coup de cœur jeune public. Entre deux roseaux, l’enfant, spectacle musical théâtralisé de la compagnie Musiques en Balade, avec le musicien d’origine irakienne, Fawzy Al-Aiedy. À partir de 18 mois. Et aussi. Les contes-dits-du-bout-desdoigts : La Sorcière du placard aux balais, une interprétation théâtrale bilingue qui revisite le conte. Par la compagnie Les Compagnons de Pierre Ménard, à partir de 6 ans. Unser Favorit. Ma Cabane, nach Thoreau, zwischen Theater und Multimediainstallation, von der Kompanie Des Châteaux en l’air. Unser Favorit für junges Publikum. Entre deux roseaux, l’enfant, musikalisches Theater der Kompanie Musiques en Balade mit dem irakischen Musiker, Fawzy Al-Aiedy. Ab 18 Monaten. Und ebenso. Les contes-dits-du-boutdes-doigts : La Sorcière du placard aux balais, eine zweisprachige Interpretation, die das Märchen neu erzählt. Mit der Kompanie Les Compagnons de Pierre Ménard. Ab 6 Jahren. ☛ www.culture-alsace.org

➜ BADEN-BADEN FESTSPIELHAUS

Nos coups de cœur Un récital baroque de Cecilia Bartoli (15/11), l’hommage rendu à Pierre Boulez pour son 90e anniversaire (18/01), le piano inspiré de Maurizio Pollini (22/02), un récital dédié à l’opérette de la méga-

superstar Jonas Kaufmann (26/04) et Rolando Villazón qui met en scène La Traviata de Verdi (22, 25 et 29/05). Culte. Le chorégraphe John Neumeier et le Hamburg Ballett pour Shakespeare Dances (04 & 05/10) et Giselle (10 au 12/10). Événement. Der Rosenkavalier de Richard Strauss par les Berliner Philharmoniker et Sir Simon Rattle (27 & 30/03 et 02 & 06/04). Unsere Favoriten. Ein Barockkonzert von Cecilia Bartoli (15.11.), eine Hommage an Pierre Boulez zu seinem 90. Geburtstag (18.01.), das von Maurizio Pollini inspirierte Piano (22.02.), ein Konzert, das der Operette des Megasuperstars Jonas Kaufmann (26.04.) gewidmet ist und Rolando Villazón der La Traviata von Verdi inszeniert (22., 25. und 29.05.). Kult. Der Choreograph John Neumeier und das Hamburg Ballett für Shakespeare Dances (04.& 05.10) und Giselle (10. bis 12.10). Ereignis. Der Rosenkavalier von Richard Strauss mit den Berliner Philharmonikern und Sir Simon Rattle (27.& 30.03. und 02.&06.04.). ☛ www.festspielhaus.de

➜ BÂLE Basel KASERNE BASEL

Nos coups de cœur. Flip Book de Boris Charmatz, l’une des pièces chorégraphiques contemporaines les plus

importantes (08 au 10/05). La performance déjantée à l’humour ravageur de Miet Warlop (Dragging the bone, du 26 au 28/03) et le lynchéen This is how you will disappear de Gisèle Vienne (06 & 07/02, voir Poly n°155 ou sur www.poly.fr). Et aussi. Le mélange de langage, lumière et sons de la chorégraphe Cindy Van Acker avec Drift (05 & 06/12), la réappropriation de Parade (qui réunissait Cocteau, Satie et Picasso en 1917) par Fabian Chiquet qui le transpose au XXIe siècle (22 au 24/10) entre arts visuels, musique et danse. Musique. La fine fleur du hip-hop avec Talib Kweli (29/11), l’electro rock aux mélodies clinquantes de Phantogram (08/11) et la soul inspirée de Meshell Ndegeocello (04/11). Culturescapes Tokyo. Des créations venues du soleil levant, par le biais de la Suisse : l’étonnant travail sur le quotidien des japonais Kim Itoh et Zan Yamashita (15 & 16/11), la performance sur la société de consommation de Toshiki Okada (Super Premium Soft Double Vanilla Rich, 13 & 14/11). Unsere Favoriten. Flip Book von Boris Charmatz, eine der wichtigsten zeitgenössischen Choreographien (08. bis 10.05.). Die ausgeflippte Performance von Miet Warlop mit zerstörerischem Humor (Dragging the bone, vom 26. bis 28.03.) und das an David Lynch angelehnte This is how you will disappear von Gisèle Vienne (06. & 07.02., siehe Poly Nr. 155 oder auf www.poly.fr). Und ebenso. Die Mischung aus Sprache, Licht und Ton der Choreographin Cindy Van Acker mit Drift (05. & 06.12.), die Neuinterpretation der Parade (die Cocteau, Satie und Picasso 1917 vereinte) von Fabian Chiquet der sie ins 21. Jahrhundert versetzt (22. bis 24.10.) zwischen Bildender Kunst, Poly 170 Septembre September 14

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THEATER BASEL

Brechtissime. Der aufhaltsame Aufstieg des Arturo Ui mis en scène par Robert Gerloff (à partir du 31/10). Nos coups de cœur. Otello de Verdi vu par le très décapant Calixto Bieito (à partir du 29/10), une nouvelle pièce de Christoph Marthaler dont le nom n’est pas encore déterminé (à partir du 20/05). Rareté. Daphné, tragédie bucolique de Richard Strauss inspirée des Métamorphoses d’Ovide (à partir du 13/02). Brechtig. Der aufhaltsame Aufstieg des Arturo Ui inszeniert von Robert Gerloff (ab dem 31.10.). Unsere Favoriten. Otello von Verdi, von Calixto Bieito neu interpretiert (ab dem 29.10.), ein neues Stück von Christoph Marthaler dessen Namen noch nicht fest steht (ab dem 20.05.). Sel tenheit . Daphné, ländliche Tragödie von Richard Strauss, inspiriert von den Methamorphosen Ovids (ab dem 13.02.). ☛ www.theater-basel.ch

➜ BELFORT CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE FRANCHE-COMTÉ

Création maison. 9,000 Steps de Joanne Leighton (27 & 28/01 dans le cadre du festival Frimats) autour de la fugue pensée comme une métamorphose. Découverte. La dernière pièce de Clara Cornil (chorégraphe / danseuse aperçue chez Bruno Meyssat ou Thierry Thieû Niang) Yuj (04/03), qui 40

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signifie relier et joie en sanscrit, avec l’ensemble]h[iatus (musique contemporaine et improvisée). RDV. La Fête de la danse (09/05) avec cours d’initiation et bal des voisins festif et convivial. Kreation des Hauses. 9,000 Steps von Joanne Leighton (27.& 28.01. im Rahmen des Festivals Frimats) um die Fuge als Methamorphose. Entdeckung. Das jüngste Stück von Clara Cornil (Choreographin/ Tänzerin bei Bruno Meyssat oder Thierry Thieû Niang) Yuj (04.03.), was die Verbindung und Freude in Sanskrit bedeutet, mit dem Ensemble ]h[iatus (zeitgenössische und improvisierte Musik). Rendez-vous. Das Tanzfest (09.05.) mit Anfängerkursen, festlichem und geselligem Nachbarschaftsball. ☛ www.ccnfc-belfort.org

le chorégraphe circo-hip-hop Mourad Merzouki et les touche-à-tout numériques Adrien M et Claire B ! Festivals. Frimats, dédié à la danse, et Europe en scènes (avec MA scène nationale, 14 au 24/04). Kreation. Die poetische Arbeit von Lazare (Petits contes d’amour et d’obscurité, vom 12. bis 14.11.) und Assoiffés von Pauline Ringeade, Träume und Utopien eines Jugendlichen von Wajdi Mouawad (vom 20. bis 24.01.). Erstaunlich. Les Clowns von François Cervantes, Spiel in seinem reinsten Zustand (10. & 11.03.). Für Familien. Plan B Spektakel von Aurélien Bory (18. & 19.12.) zwischen Humor, Phantasie und Akrobatik sowie Pixel (02.12.), die Begegnung zwischen dem Circo-Hip-Hop Choreographen Mourad Merzouki und den digitalen Alleskönnern Adrien M und Claire B ! Festivals. Frimats, dem Tanz gewidmet, und Europe en scènes (mit MA scène nationale, vom 14. bis 24.04.). ☛ www.legranit.org

LE GRANIT

➜ BESANÇON CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL DE BESANÇON

Les Clowns © RdL

Musik und Tanz. Musik. Das Beste vom Hip-Hop mit Talib Kweli (29.11.), Elektro-Rock mit protzigen Melodien von Phantogram (08.11.) und inspirierter Soul von Meshell Ndegeocello (04.11.). Culturescapes Tokyo. Kreationen aus dem Land der aufgehenden Sonne, auf Umwegen aus der Schweiz : die erstaunliche Arbeit über den Alltag der Japaner Kim Itoh und Zan Yamashita (15. & 16.11.), die Performance zur Konsumgesellschaft von Toshiki Okada (Super Premium Soft Double Vanilla Rich, 13. & 14.11.). ☛ www.kaserne-basel.ch

Création. Le travail poétique de Lazare (Petits contes d’amour et d’obscurité, 12 au 14/11) et Assoiffés monté par Pauline Ringeade, rêves et utopies adolescentes signées Wajdi Mouawad (20 au 24/01). Étonnant. Les Clowns de François Cervantes, du jeu à l’état pur (10 & 11/03). En Famille. Plan B, spectacle phare d’Aurélien Bory (18 & 19/12) entre humour, fantaisie et acrobaties ainsi que Pixel (02/12), la rencontre entre

Immanquable. Le génial Krystian Lupa s’attaque au huis clos fratricide de Thomas Bernhard Déjeuner chez Wittgenstein (08 & 09/04, en polonais surtitré en français). Création. La Bête dans la jungle (15 au 22/01), exploration des thèmes durassiens mâtinés de ceux d’Henry James par Célie Pauthe, directrice du CDN. Jeunesse. Julien Gosselin signait en 2013 l’adaptation phare du festival d’Avignon avec Les Particules élémentaires de Houellebecq (20 au 22/04). Guillaume Vincent (voir Poly n°161 ou sur www.poly.fr) raconte entre fiction et réalité une maniaco-dépressive dans Rendez-vous Gare de l’Est (30/09 au 11/10). Unbedingt. Der geniale Krystian Lupa geht an den Brudermord hinter verschlossenen Türen von Thomas Bernhards Dejeuner chez Wittgenstein heran (08. & 09.04., in polnischer Sprache mit französischen Übertiteln). Kreation. La Bête dans la jungle (15. bis 22.01.) Erkundung der Themen von


Marguerite Duras gemischt mit jenen von Henry Hames, von Célie Pauthe, Leiterin des CDN. Jugend. Julien Gosselin hat 2013 die Hauptinterpretation des Festival von Avignon mit den Elementarteilchen von Houellebecq inszeniert. (20. bis 22.04.) Guillaume Vincent (siehe Poly Nr. 161 oder auf www.poly.fr) erzählt zwischen Fiktion und Realität einer Manisch-Depressiven in Rendez-vous Gare de l’Est (30.09. bis 11.10.). ☛ www.cdn-besancon.fr

Unser Favorit. Das Kino-Konzert von Ozma mit Les Trois âges von Buster Keaton (13.03.). Junges Publikum. C’est très bien von Tartine Reverdy (22.04.). ☛ www.salleducercle.fr

chwitz starben. Kunst als menschlicher Widerstand... Oper. Armida (19.02.), die Kreation einer seltenen Barockoper von Haydn mit Marame Clément ! Präsentation der Saison am Dienstag den 9. September, um 19h, im Theater Ledoux ☛ www.les2scenes.fr

➜ BISCHWILLER M.A.C.

➜ BISCHHEIM LA SALLE DU CERCLE

Création hybride. Daral Shaga, une histoire d’émigration d’acrobates vers le monde de l’opéra sur un livret de Laurent Gaudé (07 au 09/10), mise en scène par l’excellent Fabrice Murgia. Danse. Tiger Tiger Burning Bright (16 & 17/10) où l’accélération du monde revisitée dans le corps des danseurs et leurs relations par la compagnie Kubilai Khan Investigations et la Carmen de Dada Masilo (24 & 25/01), une héroïne vulnérable et dangereuse comme un volcan. Musique. Brundibár (21/03), œuvre composée et créée au camp de concentration de Terezin par Hans Krasa et Viktor Ullmann qui moururent à Auschwitz. L’art comme résistance humaine… Opéra. Armida (19/02), la création d’un opéra baroque rare de Haydn par Mariame Clément, une valeur sûre ! Présentation de saison mardi 9 septembre, à 19h, au Théâtre Ledoux Zwitterkreation. Daral Shaga, eine Emigrationsgeschichte von Akrobaten in die Welt der Oper, zum Text von Laurent Gaudé (07. bis 09.10.), inszeniert vom exzellenten Fabrice Murgia. Tanz. Tiger Tiger Burning Bright (16. & 17.10.) oder die Beschleunigung der Welt neu interpretiert in den Körpern der Tänzer und ihrer Beziehungen mit der Truppe Kubilai Khan Investigations und die Carmen von Dada Masilo (24. & 25.01.), eine verwundbare Heldin, gefährlich wie ein Vulkan. Musik. Brundibár (21.03.) ein im Konzentrationslager Terezin konzipiertes und kreiertes Werk von Hans Krasa und Viktor Ullmann, die in Aus-

L’Heure suprême

LES 2 SCÈNES SCÈNE NATIONALE DE BESANÇON

Les ciné-concerts. L’Heure suprême, de Frank Borzage, film mis en musique par Gaël Mevel (piano, bandonéon) et Agnès Vesterman (violoncelle), dans le cadre du festival Jazzdor (14/11). L’humour. Titoff avec son nouveau spectacle, Déjà de retour (23/01). Notre coup de cœur. Le ciné-concert d’Ozma sur Les Trois âges de Buster Keaton (13/03). Jeune public. C’est très bien de Tartine Reverdy (22/04). Tout est dit dans le titre… Kino-Konzerte. L’Heure suprême von Frank Borzage, musikalisch unterlegt von Gaël Mevel (Klavier, Akkordeon) und Agnès Vesterman (Geige), im Rahmen des Festivals Jazzdor (14.11.). Humor. Titoff mit seiner neuen Show, Déjà de retour (23.01.).

Notre coup de cœur. Ma Cabane, de la compagnie des Châteaux en l’Air dans le cadre du festival Décalages (22/01). Les concerts. Stephan Eicher (« Et je bois je bois, et je suis saoul de toi saoul de toi », 24/01). Maxime Le Forestier (« C’est une maison bleue, adossée à la colline », 05/11). L’humour. Le spectacle scientificoburlesque Zéro, l’histoire d’un nul de la compagnie des Arts Pitres (12/03). Unser Favorit. Ma Cabane, der Theatergruppe Châteaux en l’Air im Rahmen des Festivals Décalages (22.01.). Die Konzerte. Stephan Eicher ( « Et je bois je bois, et je suis saoul de toi saoul de toi », 24.01.). Maxime Le Forestier (« C’est une maison bleue adossée à la colline », 05.11.). H u m o r . Das wissenschaftlichburleske Spektakel Zéro, l’histoire d’un nul der Gruppe Arts Pitres (12.03.). ☛ www.mac-bischwiller.fr

➜ CERNAY ESPACE GRÜN

Classique revisité. L’Avare : l’or est remplacé par l’eau et les personnages sont incarnés par des robinets (27/11). Cirque. L’univers celtique de Triskel (05/12). En résidence. La compagnie des Rives de l’Ill monte Les Mains d’Edwige d’après Wajdi Mouawad (23 & 24/01). Neuinterpretierte Klassik. Der Geizige : das Gold wird durch Wasser ersetzt und die Figuren werden von Wasserhähnen gespielt (27.11.). Zirkus. Das keltische Universum von Triskel (05.12.). Residenz. Die Kompanie des Rives de l’Ill zeigt Les Mains d’Edwige nach Wajdi Mouawad (23. & 24.01.). ☛ www.espace-grun.net Poly 170 Septembre September 14

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Ali 74 © Virginie Meigne

COMÉDIE DE L’EST

Surprenante. La série théâtrale en 7 épisodes signée Pauline Sales et Fabrice Melquiot Docteur Camiski ou l’esprit du sexe (épisodes 1 & 2 du 30/09 au 02/10, 3 & 4 du 26 au 28/11 et 5 à 7 du 21 au 23/04). Romans. L’incroyable amitié de Birdy de William Wharton monté par Emmanuel Meirieu (14 & 15/04) et la sublime Pluie d’été de Duras par Sylvain Maurice (18 & 19/02). Boxe. Nicolas Bonneau explore avec Ali 74, Le Combat du siècle (10 & 11/02) la portée politique et sociale du légendaire match Ali vs Foreman à Kinshasa ! Überraschend. Die Theaterserie in 7 Episoden von Pauline Sales und Fabrice Melquiot Docteur Camiski ou l’esprit du sexe ( Folgen 1 & 2 vom 30.09. bis 02.10., 3 & 4 vom 26.11. bis 28.11. und 5-7 vom 21.04. bis 23.04.). Romane. Die unglaubliche Freundschaft von Birdy von William Wharton, inszeniert von Emmanuel Meirieu (14 & 15.06.) und die wunderbare Pluie d’été von Duras von Sylvain Maurice (18. & 19.02.). Boxen. Nicolas Bonneau erkundet mit Ali 74, Le Combat du siècle (10. & 11.02.) die politische und soziale Dimension des legendären Kampfes Ali vs Foreman in Kinshasa ! ☛ www.comedie-est.com LÉZARD

Du nouveau. Lézard fait ses cartons et déménage pour un nouveau lieu « plus grand et plus beau », au 12 route 42

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d’Ingersheim. Organisation d’un weekend d’inauguration les 12 & 13/11. À ne pas manquer. L’expo de céramiques signées Barbara Lebœuf (07/11 au 18/12). Notre coup de cœur. L’éthio soul d’Ester Rada (06/11 au Grillen). Temps fort. La 19e édition du festival Musiques métisses, du 22 au 24/05. Neu. Der Lézard packt seine Kisten und zieht um, in einen neuen „größeren und schöneren Raum“, 12, route d‘Ingersheim. Organisation eines Einweihungswochenendes am 12. & 13.11. Nicht zu verpassen. Die Keramikausstellung von Barbara Lebœuf. (07.11. bis 18.12.). Unsere Favoriten. Der äthiopische Soul von Ester Rada (06.11. im Grillen). Höhepunkte. Die 19. Auflage des Festivals Musiques métisses, vom 22. bis 24.05. ☛ www.lezard.org

protestantischen Tempel). Ereignis. Die Woche der Musik in Freiheit (18. bis 24.05. in der Mediathek): Begegnung mit der Illustratorin Marie Dorléans, Ateliers zu elektronischer Musik... Herzlichen Glückwunsch zum Hundertjährigen ! J‘ai 100 ans, Konzert-Spektakel zum Hundertjährigen der Roethinger-Orgel (Église SaintMartin, 21.11.). Mit Frédéric Mayeur (Orgel), Daniel Depoutot (Bildhauer, Performance) und Kristine Groutsch (Tanz). ☛ www.ville-erstein.fr

➜ FORBACH LE CARREAU

What the body does not remember © Danny Willems

➜ COLMAR

➜ ERSTEIN SAISON CULTURELLE D’ERSTEIN

Ouverture de saison. En musique et avec humour, en compagnie d’Alain Bernard (20/11) et de son Piano Rigoletto (à la Maison des Œuvres SaintMartin). Guest star. Concert-lecture avec Marie-Christine Barrault et le concertiste Nicolas Céloro (10/10) pour une découverte de Frédéric Chopin (au Temple protestant). Événement. La semaine de la musique en liberté (18 au 24/05 à la Médiathèque) : rencontre avec l’illustratrice Marie Dorléans, ateliers de musiques électroniques… Joyeux centenaire ! J’ai 100 ans, concert-spectacle du centenaire de l’orgue Roethinger (Église Saint-Martin, 21/11). Avec Frédéric Mayeur (orgue), Daniel Depoutot (sculpture, performance) et Kristine Groutsch (danse). Saisoneröffnung. Musikalisch und humoristisch, in Begleitung von Alain Bernard (20.11.) und seines Piano Rigoletto (in der Maison des Œuvres Saint-Martin). Guest Star. Konzert-Lektüre mit Marie-Christine Barrault und dem Konzertisten Nicolas Céloro (10.10.) für eine Entdeckung von Frédéric Chopin (im

Festival. Loostik, festival jeune public franco-allemand entre Forbach et Sarrebruck (du 08 au 17/10) et Primeurs, dédié à l’écriture dramatique contemporaine (en français et en allemand, du 19 au 22/11). Star 1. Le chorégraphe flamand Wim Vandekeybus remonte sa première pièce (What the body does not remember, 25/11). Star 2. L’irrévérencieuse italienne Emma Dante pourfend les carcans sociaux (Operetta burlesca, 10/03) dans une ode à la liberté. Star 3. Joël Pommerat monte Une Année sans été de Catherine Anne (11 & 12/12, surtitré en allemand) autour des peurs et révoltes adolescentes. Festival. Loostik, das Festival für ein junges deutsch-französisches Publikum zwischen Forbach und Saarbrücken (vom 08. bis 17.10.) und Primeurs, das zeitgenössischen Theaterstücken



Goldmark (ab dem 18.04.). Theater 1. Agonie und Ekstase des Steve Jobs (03. & 24.10.). Theater 2. Immer noch Sturm von Peter Handke (27.03. bis 08.04.). ☛ www.theater.freiburg.de

➜ FROUARD THÉÂTRE GÉRARD PHILIPE

Folie baroque. L’Orontea de Pietro Antonio Cesti (à partir du 06/02). Rareté. Die Passagierin de Mieczysław Weinberg : ombres et fantômes d’Auschwitz sur un paquebot (à partir du 06/03). Wagner Power. Reprise de la très belle production de Parsifal signée Christof Nel, sous la direction de Bertrand de Billy (à partir du 21/03). Barocker Wahnsinn. L’Orontea von Pietro Antonio Cesti (ab dem 06.02.). Seltenheit. Die Passagierin von Mieczysław Weinberg : Schatten und Gespenster aus Auschwitz auf einem Passagierdampfer (ab dem 06.03.). Wagner Power. Wiederaufnahme der sehr schönen Produktion des Parzival von Christof Nel, unter der Leitung von Bertrand de Billy (ab dem 21.03.). ☛ www.oper-frankfurt.de

Présentation de saison. Vendredi 26/09 à 19h30 avec la compagnie Les Objets Perdus. Le temps fort. Le Festival Le Lézard à roulettes, spectacles pour petits et grands (28/11 au 18/12). Création. C’est l’enfer (05 & 06/02) plongée dans les toiles de Bosch dans un mélange de théâtre d’objets, de magie et d’arts numériques. Notre coup de cœur. La Grande Guerre passée en revue par le collectif Hotel Modern, avec maquettes scéniques et caméras miniatures, les soldats étant des jouets d’enfants (21 & 22/11). Saisonpräsentation. Am Freitag den 26.09. um 19h30 mit der Theatergruppe Les Objets Perdus. Höhepunkte. Das Festival Le Lézard à roulettes, Spektakel für Groß und Klein (28.11. bis 18.12.) Kreation. C’est l’enfer (05. & 06.02.), Eintauchen in die Gemälde von Bosch in einer Mischung aus Objekttheater, Magie und digitaler Kunst. Unser Favorit. La Grande Guerre des Kollektifs Hotel Modern, mit Szenen-Modellen und Miniaturkameras, die Soldaten sind Kinderspielzeuge (21. & 22.11.). ☛ www.tgpfrouard.fr

➜ FREIBURG

➜ GUEBWILLER

Theater Freiburg

LES DOMINICAINS DE HAUTE-ALSACE

➜ FRANCFORT-SURLE-MAIN OPÉRA

Opéra 1. Die tote Stadt de Korngold (à partir du 17/01). Opéra 2. La Reine de Saba de Karl Goldmark (à partir du 18/04). Théâtre 1. Agonie und Ekstase des Steve Jobs (03 & 24/10). Théâtre 2. Immer noch Sturm de Peter Handke (27/03 au 08/04). Oper 1. Die tote Stadt von Korngold (ab dem 17.01.). Oper 2. La Reine de Saba von Karl 44

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Syncrétisme. Hayet Ayad entre cultures chrétiennes, juives et musulmanes (04/10). Queer. Greta Gratos fait son show (19 & 20/02). Grand siècle. Hervé Niquet et Le Concert spirituel (02/04). Baroque. Sandrine Piau, merveilleuse soprano pour un concert Ariane en Arcadie (24/04).

Synkretismus. Hayet Ayad zwischen christlichen, jüdischen und muslimischen Kulturen (04.10.). Queer. Greta Gratos zieht ihre Show ab (19. & 20.02.). Großes Jahrhundert. Hervé Niquet und Le Concert spirituel (02.04.). Barock. Sandrine Piau, wunderbare Sopranistin für ein Konzert Ariane en Arcadie (24.04.). ☛ www.les-dominicains.com

Greta Gratos © Olivier Lelong

gewidmet ist (in deutsch und französisch, vom 19.11. bis 25.11.). Star 1. Der flämische Choreograph Wim Vandekeybus inszeniert erneut sein erstes Stück (What the body does not remember, 25.11.). Star 2. Die unehrerbietige Italienerin Emma Dante prangert die sozialen Zwänge (Operetta burlesca, 10.03.) in einer Ode an die Freiheit an. Star 3. Joël Pommerat inszeniert Une Année sans été von Catherine Anne (11. & 12.12., Übertitel in deutsch) um Ängste und Revolten der Jugend. ☛ www.carreau-forbach.com

➜ HAGUENAU RELAIS CULTUREL

Les temps forts. Le festival L’Humour des notes, mêlant musique et rires (09 au 17/05) en salle et dans les rues ! Nos coups de cœur. Fellag (19/11) et son humour irrésistible, Emily Loiseau (03/02) pour un concert intimiste, la chanteuse espagnole Luz Casal (10/03) et Manu Dibango (21/04) pour un show soul makossa ! Nouveau. Les concerts du dimanche matin et la Nuit de la culture (04/10). Die Höhepunkte. Das Festival L’Humour des notes, vermischt Musik und Lachen (09. bis 17.05.) im Saal und auf der Straße ! Unsere Favoriten. Fellag (19.11.) und sein unwiderstehlicher Humor, Emily Loiseau (03.02.) in einem intimen Konzert, die spanische Sängerin Luz


➜ HEIDELBERG

berers der Geschichte erzählt, Alexander des Großen (12.05.). Kreation. Anachronique ! des Théâtre Lumière um das Werk von René de Obaldia (10. bis 13.03.). Die Höhepunkte. Die mythischen Rapper von IAM (30.10.). ☛ www.illiade.com

Theater Heidelberg

➜ KARLSRUHE

Festival 1. Born with the USA, une réflexion sur la longue présence américaine dans la ville (03 au 05/10). Festival 2. Heidelberger Schlossfestspiele, la musique classique dans un cadre enchanteur (27/06 au 02/08). French touch. Pelléas et Mélisande de Debussy (à partir du 15/11). Festival 1. Born with the USA, eine Reflexion über die lange Präsenz der Amerikaner in der Stadt (03. bis 05.10.). Festival 2. Heidelberger Schlossfestspiele, klassische Musik in einem märchenhaften Rahmen (27.06. bis 02.08.). French touch. Pelléas et Mélisande von Debussy (ab dem 15.11.). ☛ www.theaterheidelberg.de

➜ ILLKIRCHGRAFFENSTADEN L’ILLIADE

Nos coups de cœur. La voix à nulle autre pareille de CharlElie Couture (15/10), Timber ! ou du cirque par des bûcherons (01 & 02/11), la fouge et la puissance des Tambours de Brazza (30/01) et Le Tigre bleu de l’Euphrate pièce de Laurent Gaudé qui retrace le voyage du plus grand conquérant de l’histoire, Alexandre le Grand (12/05). Création. Anachronique ! du Théâtre Lumière autour de l’œuvre de René de Obaldia (10 au 13/03). Le temps fort. Les rappeurs mythiques d’IAM (30/10). Unsere Favoriten. Die unvergleichliche Stimme von CharlElie Couture (15.10.), Timber ! oder Zirkus mit Holzfällern (01. & 02.11.), der Schwung und die Kraft der Trommeln von Brazza (30.01.) und Le Tigre bleu de l’Euphrate Stück von Laurent Gaudé, das die Reise des größten Ero-

BADISCHES STAATSTHEATER KARLSRUHE

Rareté. Verlobung im Traum, opéra d’après Dostoïevski de Hans Krása jugé dégénéré par les nazis et assassiné à Auschwitz (à partir du 18/10). Nos coups de cœur. Parsifal de Wagner (à partir du 29/03), les Händel-Festspiele (20/02 au 03/03) avec notamment le fantastique Teseo. Reprise. Die Meistersinger von Nürnberg de Wagner (à partir du 26/10). Seltenheit. Verlobung im Traum, Oper nach Dostoïevski von Hans Krása, von den Nazis als entartet bezeichnet und in Auschwitz ermordet (ab dem 18.10.). Unser Favorit. Parzival von Wagner (ab dem 29.03.), die Händel-Festspiele (20.02. bis 03.3.) insbesondere mit dem fantastischen Teseo. Wiederaufnahme. Wagners Die Meistersinger von Nürnberg (ab dem 26.10.). ☛ www.staatstheater. karlsruhe.de

➜ LINGOLSHEIM MAISON DES ARTS

Lancement de saison. Des brèves de comptoirs par Jean-Luc Falbriard du Kafteur (03/10). Danse. Lumos, par l’atelier de danse contemporaine ados / adultes de La Maison des Arts (10/10). Nos coups de cœur. Le trio Maggie Nicols / Denis Charolles / David Chevallier dans le cadre du festival Jazzdor (20/11). Non mais t’as vu ma tête ! de la compagnie Lucamoros (10 & 11/12). Se dépayser. Avec Dikakanyo (danse, théâtre) de la compagnie Matlosana (19 & 20/03) et Entre deux roseaux, l’enfant avec Fawzy Al-aiedy (15 & 16/04). Saisonauftakt. Des brèves de comp-

toirs von Jean-Luc Falbriard aus dem Kafteur (03.10.). Tanz. Lumos, mit dem zeitgenössischen Tanzatelier der Maison des Arts für Jugendliche und Erwachsene (10.10.). Unsere Favoriten. Das Trio Maggie Nicols / Denis Charolles / David Chevallier im Rahmen des Festivals Jazzdor (20.11.). Non mais t’as vu ma tête ! der Kompanie Lucamoros (10. & 11.12.). Umgebungswechsel. Mit Dikakanyo (Tanz, Theater) der Kompanie Matlosana (19. & 20.03.) und Entre deux roseaux, l’enfant mit Fawzy Al-aiedy (15. & 16.04.). ☛ www.lingolsheim.fr

➜ LUXEMBOURG PHILHARMONIE DE LUXEMBOURG

Sir Simon Rattle © Peter Adamik / EMI Classics

Casal (10.03.) und Manu Dibango (21.04.) für eine besondere Soul-Show ! Neu. Die Sonntagmorgenkonzerte und die Nacht der Kultur (04.10.). ☛ www.relais-culturelhaguenau.com

Nos coups de cœur. Le Paradis et la Péri de Schumann par le LSO et Sir Simon Rattle (12/01), Patricia Petibon chante des mélodies françaises (30/01), l’orchestre du Concertgebouw et Iván Fischer pour une intégrale des symphonies de Beethoven (13 au 16/04). Drôle d’endroit pour une rencontre. Le Quatuor Ébène et Stacey Kent autour de la musique brésilienne (04/10). Baroquissime. Les Arts Florissants et William Christie autour de Rameau (04/11). Unsere Favoriten. Le Paradis et la Peri von Schumann mit dem LSO und Sir Simon Rattle (12.01.), Patricia Petibon singt französische Melodien (30.01.), das Orchester Concertgebouw und Iván Fischer für eine Gesamtheit der Symphonien von Beethoven (13. bis 16.04.). Komische Begegnung. Das Quartett Poly 170 Septembre September 14

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LES THÉÂTRES DE LA VILLE DE LUXEMBOURG

Nos coups de cœur. Rosas, chorégraphie mythique d’Anne Teresa de Keersmaeker (20/11), Asobi par Kaori Ito et les Ballets C de la B mêlant danse et fétichisme (10 et 11/12), Antigone avec Juliette Binoche (25, 27 et 28/02) et Madama Butterfly de Puccini mis en scène par Jean-François Sivadier (19, 24 et 26/06). Expérience. Une mise en scène signée Waut Koeken du Italienischen Liederbuch, cycle de lieder d’Hugo Wolf (09 & 12/06). Unsere Favoriten. Rosas mythische Choreographie von Anne Teresa de Keersmaeker (20.11.), Asobi von Kaori und die Ballette C de la B, die Tanz und Fetischismus vermischen (10. und 11.12.), Antigone mit Juliette Binoche (25., 27. und 28.02.) und Madama Butterfly von Puccini, inszeniert von François Sivadier (19., 24. und 26.06.). Erfahrung. Eine Inszenierung des Italienischen Liederbuchs von Waut Koeken, Liederzyklus von Hugo Wolf (09. & 12.06.). ☛ www.theatres.lu

➜ METZ LES TRINITAIRES + LA BAM

Nos coups de cœur. Peter Hook & The Light (Joy Division / New Order, 09/09, à la BAM), Lloyd Cole (12/11, à la BAM), Trans Am (15/11, aux Trinitaires), Bertrand Belin
+ Singes Chromés (26/11, aux Trinitaires). Pour les petits. Membre du Collectif Effervescence, le trio rock rennais-clermontois La Terre Tremble !!! va faire des dégâts en mettant en musique des épisodes de Tom & Jerry (16/12, à la BAM). Moment phare. Inauguration de la BAM avec concerts (Woodkid, Dirty Beaches, Omar Souleyman…), installations, visites et spectacles jeune public, du 26 au 28/09. Unsere Favoriten. Peter Hook & 46

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ORCHESTRE NATIONAL DE LORRAINE

The Light (Joy Division / New Order, 09.09., im BAM), Lloyd Cole (12.11., im BAM), Trans Am (15.11., in den Trinitaires), Bertrand Belin + Singes Chromés (26.11., in den Trinitaires). Für die Kleinsten. Mitglied des Collectifs Effervescence, wird das Rocktrio aus Rennes und Clermont-Ferrand La Terre Tremble !!! Schäden anrichten indem es Episoden von Tom & Jerry vertont. (16.12. im BAM). Besonderer Moment. Einweihung der BAM mit Konzerten (Woodkid, Dirty Beaches, Omar Souleyman…), Installationen, Besichtigungen und Spektakeln für junges Publikum, vom 26. bis 28.09. ☛ www.trinitaires-bam.fr

Notre coup de cœur. La voix de Laurent Naouri dans Mahler (15/11). Créations mondiales. Surchauffe de Dominique Delahoche (10/04 à Meisenthal et 12/05 à Metz) et Cantate de Jean-Louis Agobet (22/05). Rareté. Antoine et Cléopâtre de Florent Schmitt (27/02). Unsere Favoriten. Die Stimme von Laurent Naouri in Mahler (15.11.). Weltkreationen. Surchauffe von Dominique Delahoche (10.04. in Meisenthal und 12.05. in Metz) und Cantate von Jean-Louis Agobet (22.05.). Seltenheit. Antoine et Cléopâtre von Florent Schmitt (27.02.). ☛ www.orchestrenationallorraine.fr

L’ARSENAL

OPÉRA-THEATRE DE METZ-MÉTROPOLE

Ibrahim Maalouf © Denis Rouvre

Ébène und Stacey Kent mit brasilianischer Musik (04.10.). Barockig. Die blühenden Künste und William Christie um Rameau (04.11.). ☛ www.philharmonie.lu

Nos coups de cœur. Illusions par le trompettiste Ibrahim Maalouf (10/12), Beethoven Project VI, VII et VIII, suite de l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven par François-Frédéric Guy (30/01, 07 et 12/02) et Les Nuits chorégraphie autour de Shéhérazade signée Angelin Preljocaj (05 & 06/02). Bilingue. Je t’aime… Ich Auch nicht avec pour thème Les Artistes et la guerre (07 au 18/11). Unsere Favoriten. Illusions mit dem Trompeter Ibrahim Maalour (10.12.), Beethoven Project VI, VII und VIII, Konzertfolge für Klavier von Beethoven von François-Frédéric Guy (30.01., 07. und 12.02.), und Die Nächte Choreographie um Scheherazade, von Angelin Preljocaj (05.& 06.02.). Zweisprachig. Je t’aime...Ich auch nicht mit dem Thema Die Künstler und der Krieg (07. bis 18.11.). ☛ www.arsenal-metz.fr

Nos coups de cœur. Le Malade imaginaire monté par Michel Didym (27 au 29/01), L’Étranger de Camus vu par Paul-Émile Fourny (27 & 28/02) et une nouvelle production d’Un Ballo in maschera de Verdi (05 au 09/06). Création mondiale. Un Amour en guerre de Caroline Glory, opéra sur 14-18 avec un livret de PPDA (24 & 26/10). Rareté. Les Caprices de Marianne, opéra fifties d’Henri Sauguet (21 & 23/11). Unsere Favoriten. Le Malade imaginaire inszeniert von Michel Didym (27. bis 29.01.), L’Etranger von Camus gesehen von Paul-Émile Fourny (27. & 28.02.) und eine neue Produktion eines Un Ballo in maschera von Verdi (05. bis 09.06.). Weltkreation. Un Amour en guerre von Caroline Glory, Oper über 14-18 mit einem Operntext von PPDA (24. & 26.10.). Seltenheit. Les Caprices de Marianne, fünziger Jahre Oper von Henri Sauguet (21. & 23.11.). ☛ www.opera.metzmetropole.fr THÉÂTRE DU SAULCY

Création. Les Pas perdus de Denise Bonal (08 & 09/10), balaie les grandes émotions se déroulant dans les gares, des adieux aux retrouvailles.



➜ MONTBELIARD LE MOLOCO

Nos coups de cœur. Bertrand Belin, le Bill Callahan français, aux Bains douches (25/11), la jolie HollySiz, alias Cécile Cassel (13/12). À ne pas manquer. Different voices : Mesparrow & le chœur du Conservatoire (23 & 24/10). Et aussi. Le concert engagé de La Canaille (13/09). Unsere Favoriten. Bertrand Belin, der französische Bill Callahan, in den Bains douches (25.11.), die Schöne HollySiz, alias Cécile Cassel (13.12.). Nicht verpassen. Different voices : Mesparrow & der Chor des Konservatoriums (23. & 24.10.). Und ebenso. Das engagierte Konzert 48

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MA SCÈNE NATIONALE

Festivals. Europe en scène (co-réalisé avec Le Granit de Belfort) avec notamment l’excellente Sanja Mitrović (Crash course chit chat, 16/04) et Green Days, rendez-vous printanier du mois de mai. Comédiens. Dominique Pinon et Claude Rich (La Tempête de Shakespeare, 17/10), Emmanuelle Devos (Platonov de Tchekhov, 14/11). Monstres sacrés. Marianne Faithfull (10/02), les touaregs de Tinariwen (20/11) ou encore Wim Vandekeybus remontant sa toute première pièce (What the body does not remember, le 27/11). Festivals. Europe en scène (Co-Realisation mit Le Granit de Belfort) insbesondere mit der hervorragenden Sanja Mitrović (Crash course chit chat, 16.04.) und Green Days, Frühlingsrendez-vous im Mai. Schauspieler. Dominique Pinon und Claude Rich (La Tempête de Shakespeare, 17.10.), Emmanuelle Devos (Platonov de Tchekhov, 14.11.). Heilige Monster. Marianne Faithfull (10.02.), die Touaregs aus Tinariwen (20.11.) oder Wim Vandekeybus der sein erstes Stück wiederaufnimmt (What the body does not remember, 27.11.). ☛ www.mascenenationale.com

➜ MULHOUSE NOUMATROUFF

À nouveau à Mulhouse. DJ Krush, le Yakuza de l’abstract hip-hop, back to Nouma (03/10), tout comme Miossec et son nouvel album qui fait un retour aux sources (09/10).

À ne pas manquer. Les Tambours du Bronx pour un show énergique (10/10). Et aussi. Deluxe, signature electro groove du label ChineseMan Records (11/10). Wieder in Mulhouse. DJ Krush, der Yakuza des abstrakten Hip-Hop, zurück im Nouma (03.10.), genauso wie Miossec und sein neues Album, das eine Rückkehr zu den Ursprüngen ist (09.10.). Nicht verpassen. Die Trommeln der Bronx für eine energiegeladene Show (10.10.). Und ebenso. Deluxe, mit ElektroGroove des Labels ChineseMan Records (11.10.). ☛ www.noumatrouff.fr LA FILATURE Les Particules élémentaires © Simon Gosselin

von La Canaille (13.09.). ☛ www.lemoloco.com

Marianne Faithfull © DR

Biennale. La 2 e Biennale Koltès autour de la violence et du désir dans l’œuvre du dramaturge et dans le théâtre contemporain (du 20 au 25/10). Étonnant. Face de cuillère, texte touchant de Lee Hall, entre maladie et incroyable vision du monde dans une mise en scène lauréate du 3e concours national de théâtre étudiant (30/09). Absurde. Détresse et espoir, impossibilité de faire, de s’appuyer sur une utopie sont autant de pistes du En attendant Godot monté par Laurent Vacher avec notamment l’excellent Luc-Antoine Diquéro (06 & 07/11). Kreation. Les Pas perdus von Denise Bonal (08. & 09.10.), zeigt die großen Emotionen in den Bahnhöfen, Abschiede und Wiedersehen. Biennale. Die 2. Koltès-Biennale um Gewalt und Begehren im Werk des Dramaturgen und im zeitgenössischen Theater (20. bis 25.10.). Erstaunlich. Face de cuillère, berührender Text von Lee Hall, zwischen Krankheit und einer unglaublichen Vision der Welt in einer Inszenierung des Preisträgers des 3. Nationalwettbewerbs des Studentischen Theaters (30.09.). Absurd. Not und Hoffnung, Hilflosigkeit, das Stützen auf eine Utopie sind alles Pisten in Warten auf Godot, inszeniert von Laurent Vacher mit dem exzellenten Luc-Antoine Diquéro (06. & 07.11.). ☛ www.univ-lorraine.fr

Danse. L’audace de Pierre Rigal et d’Aurélien Bory avec Érection + Standards (11 au 13/02) et la puissance tellurique de DeLaVallet Bidiefono face à la mort (Au-delà, 25/03). Théâtre. Les grands dramaturges internationaux Angélica Liddell (Ping Pang Qiu, 13 & 14/01), Romeo Castellucci (Go down, Moses, 21 & 22/03), Joël Pommerat (La Grande et fabuleuse histoire du commerce, 21 au 24/01). Festivals. Scènes d’automne dédié aux jeunes créateurs régionaux, Les Vagamondes (hommage aux cultures du Sud du 13 au 18/01) et Horizon (27/05 au 06/06). Découverte. Les Particules élémentaires de Houellebecq par Julien Gosselin (28 & 29/11) et le solo Hallo de Zimmermann sans de Perrot (07 au 09/01) ! Tanz. Die Kühnheit von Pierre Rigal und Aurélien Bory mit Érection + Stan-



dards (11. bis 13.02.) und die Tellsche Kraft von DeLaVallet Bidiefono im Angesicht des Todes (Au-delà, 25.03.). Theater. Die großen internationalen Dramaturgen Angélica Liddell (Ping Pang Qiu, 13. & 14.01.), Romeo Castellucci (Go down, Moses, 21. & 22.03.), Joël Pommerat (La Grande et fabuleuse histoire du commerce, 21. bis 24.01.). Festivals. Herbstszenen, die jungen regionalen Schöpfern gewidmet ist, Les Vagamondes (Hommage an die Kulturen des Südens vom 13. bis 18.01.) und Horizont (27.05. bis 06.06.). Entdeckung. Houellebecqs Elementarteilchen von Julien Gosselin (28. & 29.11) und das Solo Hallo von Zimmermann ohne de Perrot (07. bis 09.01.) ! ☛ www.lafilature.org ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE MULHOUSE

Casting de rêve. Cléopâtre de Massenet (en version concertante) avec Sophie Koch, Cassandre Berthon et Ludovic Tezier (15/11). French Touch. Le merveilleux Concerto pour flûte d’Ibert par l’exquise Juliette Hurel (10 & 11/04). XX e siècle. Programme Boulez / Copland / Ravel / Stravinski (22 & 23/05). Traumcasting. Cléopâtre von Massenet (in Konzertversion) mit Sophie Koch, Cassandre Berthon und Ludovic Tezier (15.11.). French Touch. Das wunderbare Concerto pour flûte von der exquisiten Juliette Hurel (10. & 11.04.). X X . J a h r h u n d e r t . Programm Boulez / Copland / Ravel / Stravinski (22. & 23.05.). ☛ www.orchestre-mulhouse.fr

Catcheur, la Pute & le Dealer et Elisa do Brasil (01/11). Tout un programme… Unsere Favoriten. Zeitgenössische Trauer und sein moderner ElektroKrautrock (11.10.). Nicht verpassen. Christine and the Queens (11.10.), um den Buzz zu verstehen, der die Sängerin umgibt... Und ebenso. Die Zombie Rocherz Party mit Punish Yourself, Sidilarsen, Le Catcheur, la Pute & le Dealer und Elisa do Brasil (01.11.). ☛ www.lautrecanalnancy.fr CCN – BALLET DE LORRAINE

Livextreme. Pour nous faire vibrer toute l’année, le Ballet de Lorraine multiplie les rencontres entre musique et danse live. Livextreme (18 & 19/10) réunit ainsi William Forsythe (The Vertiginous Thrill of Exactitude), Merce Cunningham (Sounddance) et la création Shaker Loops d’Andonis Foniadakis. L’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy et les artistes d’Alpage Records (en partenariat avec NJP) interprètent en direct toutes les compos musicales (John Adams, David Tudor…). Livextase. 2 créations : HOK, solo pour ensemble d’Alban Richard et le très attendu cyclone chorégraphique signé Itamar Serussi avec COVER sur des musiques d’Andriessen et Berlioz interprétées par l’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy (05 au 08/03). Présentations de saison. le 11/09 à

19h au CCN – Ballet de Lorraine. Extremlive. Um uns das ganze Jahr über zu bewegen, multipliziert das Ballet de Lorraine die Begegnungen zwischen Musik und Livemusik. Livextreme (18. & 19.10.) vereint so William Forsythe (The Vertiginous Thrill of Exactitude), Merce Cunningham (Sounddance) und die Kreation Shaker Loops von Andonis Foniadakis. Das Symphonische und lyrische Orchester von Nancy und die Künstler von Alpage Records (in Zusammenarbeit mit NJP) interpretieren live alle musikalischen Kompositionen (John Adams, David Tudor...). Live-Extase. 2 Kreationen : HOK, solo pour ensemble von Alban Richard und der sehnlichst erwartete choreographische Zyklon von Itamar Serussi mit COVER zu Musik von Andriessen und Berlioz, interpretiert vom Symphonischen und lyrischen Orchester Nancy. (05. bis 08.03.). Saisonpräsentation. Am 11.09. um 19h im CCN – Ballet de Lorraine. ☛ www.ballet-de-lorraine.com L’ENSEMBLE POIREL

Nos coups de cœur. L’exposition Quiz, entre design et art contemporain jusqu’au 12/10 et Étienne Daho qui fait une étape nancéienne pour son Diskönoir tour (09/10). Joyeux anniversaire. À l’Ensemble Stanislas qui fête ses 30 ans (19/10), et à la Madeleine Proust qui, elle aussi, fête 30 ans de scène (29/01). Du théâtre. Avec L’Or et la paille de

➜ NANCY Notre coup de cœur. Tristesse contemporaine et son electro-krautrock moderne (11/10). À ne pas manquer. Christine and the Queens (11/10), pour essayer de comprendre le buzz qui entoure la chanteuse… Et aussi. La Zombie rockerz party avec Punish Yourself, Sidilarsen, Le

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Aliados © Philippe Stirnweiss

L’AUTRE CANAL


OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

Nos coups de cœur. Les Mamelles de Tirésias opéra surréaliste de Poulenc mis en scène par Macha Makaïeff (30/12 au 06/01), Die tote Stadt de Korngold (21 au 30/04) dans la géniale production de 2010 signée Philipp Himmelmann. Surprenant. Aliados où l’on croise Thatcher et Pinochet (13 au 18/03). Unsere Favoriten. Les Mamelles de Tirésias surrealistische Oper von Poulenc, inszeniert von Macha Makaïeff (30.12. bis 06.01.), Die tote Stadt von Korngold (21. bis 30.04.) in der genialen Produktion von 2010 signiert von Philipp Himmelmann. Überraschend. Aliados wo man auf Thatcher und Pinochet trifft (13. bis 18.03.). ☛ www.opera-nationallorraine.fr ORCHESTRE SYMPHONIQUE ET LYRIQUE DE NANCY

Nos coups de cœur. Schelomo d’Ernest Bloch (06 & 07/11), le violoniste Michael Barenboim interprète le Concerto À la mémoire d’un ange de Berg (26 & 27/03), un programme Mozart sous la baguette de Christophe Rousset (04 & 05/06). Unsere Favoriten. Schelomo von Ernest Bloch (06.& 07.11.), der Violonist Michael Barenboim interpretiert das Concerto À la mémoire d’un ange von Berg (26. & 27.03.), ein Mozartprogramm unter dem Dirigenten Christophe Rousset (04.& 05.06.). ☛ www.opera-nationallorraine.fr

THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE

Allemande. Neue Stücke explore la dramaturgie allemande (12 au 16/11) et La Mousson d’hiver (20 au 27/03) théâtre ultra contemporain et jeunesse venus d’Allemagne, de France et du Luxembourg ! Mythique. En attendant Godot, chefd’œuvre de Beckett par et avec Jean Lambert-Wild et Marcel Bozonnet (25 au 28/11). Rare. Stéphane Braunschweig poursuit ses créations de nouveaux textes du norvégien Arne Lygre : Rien de moi, entre amours et fantômes (02 au 05/12). Création. Le vertige endiablé du Malade imaginaire de Molière par Michel Didym (13 au 24/01). Deutsch. Neue Stücke erkundet die deutsche Dramaturgie (12. bis 16.11.) und La Mousson d’hiver (20. bis 27.03.) ultra-zeitgenössisches Theater aus Deutschland, Frankreich und Luxembourg ! Mythisch. Warten auf Godot, Meisterwerk von Beckett von und mit Jean Lambert-Wild und Marcel Bozonnet (25. bis 28.11.). Seltenheit. Stéphane Braunschweig setzt seine Kreationen neuer Texte des Norvegers Arne Lygre fort : Rien de moi, zwischen Liebe und Gespenstern (02. bis 05.12.). Kreation. Der teuflische Taumel des Malade imaginaire von Molière von Michel Didym (13. bis 24.01.). ☛ www.theatre-manufacture.fr

➜ NIEDERBRONNLES-BAINS MOULIN 9

Résidence. Le Moulin 9 et la compagnie de Théâtre Lumière poursuivent leur collaboration artistique avec 7 auteurs, 7 rendez-vous artistiques durant toute la saison. Théâtre. L’Avare par la Compagnie Alain Bertrand (21/05). Musique ! Murray Head (« Say it ain’t so, Joe », 28/02). Les Toulousains de Zebda et leurs copains (28/03). Residenz. Le Moulin 9 und die Kompanie Théâtre Lumière setzen ihre künstlerische Kooperation die ganze

Saison über mit 7 auteurs, 7 rendezvous artistiques fort. Theater. L’Avare mit der Kompanie Alain Bertrand (21.05.). Musik ! Murray Head (« Say it ain’t so, Joe », 28.02.). Zebda und ihre Freunde aus Toulouse (28.03.). ☛ www.niederbronn-les-bains.fr

➜ OBERNAI ESPACE ATHIC Soritat © Clothilde Grandguillot / Pisteurs d'étoiles 2014

Barillet et Gredy (06 & 07/05). Unsere Favoriten. Die Ausstellung Quiz, zwischen Design und zeitgenössischer Kunst bis zum 12.10. und Etienne Daho, der in Nancy eine Etappe mit seiner Diskönoir Tour macht (09.10.). Herzlichen Glückwunsch zum Geburtstag. An das Ensemble Stanislas, das sein 30jähriges Bestehen feiert (19.10.). La Madeleine Proust, die ebenfalls ihr 30jähriges Bühnenjubiläum feiert (29.01.). Theater. Mit L’Or et la paille von Barillet und Gredy (06. & 07.05.). ☛ www.poirel.nancy.fr

Temps fort. Pisteurs d’étoiles, le festival international de cirque d’auteur fête sa vingtième édition du 30/04 au 30/05. Incroyable ! De l’humour + du rythme = l’Incredible drum show des Fills Monkey (13/03, sous chapiteau). Ça décoiffe ! L’Opéra pour sèche-cheveux de Blizzard concept (17/02), spectacle de manipulation d’objets. Présentation de saison. Les 5 & 6/09. Höhepunkte. Pisteurs d’étoile, das internationale Zirkusfestival feiert seine zwanzigste Auflage, vom 30.04. bis 30.05. Unglaublich ! Humor+ Rythmus = Incredible drum show der Fills Monkey (13.03., im Zelt). Das geht ab ! L’Opéra pour sèchecheveux von Blizzard concept (17.02.), Spektakel mit Objektmanipulation. Saisonpräsentation. Am 05.& 06.09. ☛ www.espace-athic.com

➜ REICHSHOFFEN La Castine

Coup de cœur. Ali 74 (25/04), soit Poly 170 Septembre September 14

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➜ SAINT-DIÉ L’ESPACE GEORGES-SADOUL

Coups de cœur. Pour Gainsbourg, poète majeur, soirée inspirée de lectures avec Jane Birkin, Michel Piccoli et Hervé Pierre (20/09). Événements. Le 25 e festival international de géographie (03 au 05/10) qui met les Îles britanniques à l’honneur. Le renouveau de l’humour avec Gaspard Proust, sans madeleine (27/02). Electro. Owlle + Mister Flash (11/10), une belle pop-electro et un vieux de la vieille de l’écurie Ed Banger Records ! Voyageur. Bernard Lavilliers, on the road again (12/12). Unsere Favoriten. Gainsbourg, poète majeur, Abend inspiriert von Lektüren mit Jane Birkin, Michel Piccoli und Hervé Pierre (20.09.). Event. Das 25. Internationale Festival 52

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der Geographie (03. bis 05.10.) das die Britischen Inseln ehrt und die Wiederauferstehung des Humors mit Gaspard Proust, ohne Madeleine (27.02.). Elektro. Owlle + Mister Flash (11.10.), eine Pop-Elektro-Schönheit und einer aus dem alten Stall Ed Banger Records ! Reisender. Bernard Lavilliers, on the road again (12.12.). LA NEF

Notre coup de cœur. L’Operetta Burlesca (13/03) de l’enfant terrible du théâtre italien, Emma Dante (voir Poly n°127 ou sur www.poly.fr). Événement. La Première Guerre mondiale et l’enfer des tranchées portés à la scène par l’immense Luk Perceval dans une polyphonie de langues et de points de vue (Front, 10 & 11/11). Danse. Badke, la danse des mariages en Palestine, fruit du projet du KVS sur cette région du moyen-orient, réalisé avec Les Ballets C de la B avec de jeunes performers locaux (07/04). Unsere Favoriten. L’Operetta Burlesca (13.03.) des enfant terrible des italienischen Theaters, Emma Dante (siehe Poly Nr.127 oder auf www.poly. fr). Ereignis Der Erste Weltkrieg und die Hölle der Schützengräben auf die Bühne gebracht vom gewaltigen Luk Perceval in einer Polyphonie der Sprachen und der Standpunkte (Front, 10. & 11.11.). Tanz. Badke, der Hochzeitstanz in Palästina, Ergebnis des Projekts des KVS über diese Region im Mittleren Osten, realisiert mit Les Ballets C de la B mit jungen ortsansässigen Performern (07.04.). ☛ www.saint-die.eu

➜ SAINT-LOUIS LA COUPOLE

Notre coup de cœur. Zelda et Scott (04/11) de Renaud Meyer ou les aventures du couple Fitzgerald sous les yeux d’Hemingway avec Chloé Lambert, Julien Boisselier et Jean-Paul Bordes. Incontournable. La Double inconstance de Marivaux (07/11) par la Compagnie Roland Furieux que l’on ne présente plus ! Voix. Le Festival Musique du monde

avec la béninoise Angélique Kidjo (13/11) et la cap-verdienne Carmen Souza (15/11). Unsere Favoriten. Zelda et Scott (04.11.) von Renaud Meyer oder die Abenteuer des Ehepaares Fitzgerald unter den Augen von Hemingway mit Chloé Lambert, Julien Boisselier und Jean-Paul Bordes. Unumgänglich. La Double inconstance von Marivaux (07.11.) mit der Kompanie Roland Furieux, die man nicht mehr vorstellen muss ! Stimme. Das Festival Musique du monde mit Angélique Kidjo aus Benin (13.11.) und Carmen Souza (15.11.). ☛ www.lacoupole.fr

➜ SAUSHEIM ED&N

Étienne Daho

l’histoire punchy de la rencontre entre Mohamed Ali et George Foreman, en mots, en musique et en images, par Nicolas Bonneau, dans le cadre de la tournée 2014 / 2015 des Régionales. Théâtre. Moooonstres par la Compagnie Label Brut : l’histoire d’un dormeur chahuté par des monstres de la nuit (18 au 20/02). Ciné-concert. Des contes et légendes de Lotte Reiniger (mis en musique par Christine Ott (piano, ondes Martenot, composition), Anne-Irène Kempf (alto) et Katia Jacob (violoncelle), dans le cadre du festival Augenblick (18/11). Unsere Favoriten. Ali 74 (25.04.), die schlagkräftige Geschichte der Begegnung zwischen Mohamed Ali und George Foreman, in Worten, Musik und Bildern von Nicolas Bonneau im Rahmen der Tournée des Régionales 2014/ 2015. Theater. Moooonstres von der Kompanie Label Brut : die Geschichte eines von Nachmonstern gestörten Schläfers (18. bis 20.02.). Kino-Konzert. Die Märchen und Legenden von Lotte Reiniger (musikalisch inszeniert von Christine Ott (Klavier, Martenot-Wellen, Komposition), AnneIrène Kempf (Bratsche) und Katia Jabob (Violoncello) im Rahmen des Festivals Augenblick (18.11.). ☛ www.lacastine.com

Week-end à Rome. Avec Étienne Daho (11/10). Femmes, femmes, femmes. Serge Lama et sa voix inoxydable (16/01). Humour. Les sketches irrésistibles de Chevallier & Laspales (20/02). Notes en folie. Les quatre membres du MozART group font découvrir le versant drolatique de la musique classique (20/03). Wochenende in Rom. Mit Etienne Daho (11.10.). Frauen, Frauen, Frauen. Serge Lama und seine rostfreie Stimme (16.01.). Humor. Die unwiderstehlichen Sketche von Chevallier & Laspales (20.02.). Verrückte Noten. Die vier Mitglieder



der MozART group zeigen ihnen die lustige Aspekte der klassischen Musik (20.03.). ☛ www.eden-sausheim.com

➜ SARREBRUCK SAARLÄNDISCHES STAATSTHEATER

Festival. Primeurs, dédié au théâtre francophone contemporain réalisé avec Le Carreau de Forbach (19 au 22/11). Science-Fiction. Der Blade Runner, Phillip K. Dick et Ridley Scott au théâtre ! (27/03 et 21/04). Rareté. Le Coq d’or, opéra de RimskiKorsakov (à partir du 14/03). Festival. Primeurs, das dem zeitgenössischen francophonen Theater gewidmet ist, in Zusammenarbeit mit Le Carreau in Forbach (19. bis 22.11.). Science-Fiction. Der Blade Runner, Phillip K. Dick und Ridley Scott im Theater (27.03. und 21.04.). Seltenheit. Der goldene Hahn, Oper von Rimski-Korsakov (ab dem 14.03.). ☛ www.theater-saarbruecken.de

Tambours de Brazza (31.01.), legendäres Orchester aus dem Kongo. Verrückt. Vier Sonnen (15.01.) von der Kompanie Lucamoros, Umsetzung des Mythos um die Erschaffung der Welt der Indianer aus Zentralamerika, in Musik und Bild. Im Rahmen des Festivals Décalages. ☛ www.espace-rohan.org

chen Gruppe Esbjorn Svenssion Trio (19.10.) oder der Saxophonist Charles Lloyd (21.11.), francophone Chansons mit Dick Annegarn (07.11.), Humor mit der traditionnellen Revue scoute (ab dem 15. Januar). Unsere Favoriten. Der bretonischste der französischen Sänger Miossec kommt ins Elsass (10.10.) und präsentiert sein neues Album, eine wahre Rückkehr zu den Ursprüngen, im Finistère aufgenommen, das ihm so wichtig ist. Der Touareg-Rock von Tinariwen (25.11.) und Afrobeat von Seun Kuti (20.05.). ☛ www.ville-schiltigheim.fr

➜ SCHILTIGHEIM

➜ SCHWEIGHOUSESUR-MODER SAISON CULTURELLE

➜ SAVERNE Happy birthday ! L’espace Rohan fête ses vingt ans (11 & 12/10) en musique (nomade) avec Les Yeux noirs. Grande journée festive, le 12/10 : spectacles gratuits de music-hall, théâtre, magie, jonglerie… Plongée spectaculaire. Avec la relecture de Jules Verne et son 20 000 lieues sous les mers (22/05), entre conte fantastique et théâtre d’objets. Dépaysement. Avec Les Tambours de Brazza (31/01), orchestre de légende du Congo. Décalé. Quatre soleils (15/01) de la compagnie Lucamoros, transposition du mythe de la création du monde vue par les Indiens d’Amérique centrale, en images et en musique. Dans le cadre du festival Décalages. Happy Birthday ! L’espace Rohan feiert sein zwanzigstes Jubiläum (11. & 12.10.) mit Nomaden-Musik von Les Yeux noirs. Großer Festtag am 12.10.: Gratisaufführungen in der Music-Hall, Theater, Magie, Jonglage... Spektakulärer Tauchgang. Mit Les 54

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Seun Kuti © Johann Sauty

ESPACE ROHAN

SCHILTIGHEIM CULTURE

Les temps forts. Du jazz avec Magnus Öström, batteur de la formation suédoise Esbjorn Svensson Trio (19/10) ou le saxophoniste Charles Lloyd (21/11), de la chanson francophone avec Dick Annegarn (07/11), de l’humour avec la traditionnelle Revue scoute (à partir du 15/01). Nos coups de cœur. La venue en terres alsaciennes du plus breton des chanteurs français, Miossec (10/10), qui présente son nouvel album, véritable retour aux sources, enregistré dans le Finistère qui lui est cher. Le rock touareg de Tinariwen (25/11) et l’afrobeat de Seun Kuti (20/05). Höhepunkte. Jazz mit Magnus Öström, Schlagzeuger der schwedis-

Le temps fort. Le festival du conte (04 au 07/06) : contes, musiques et animations. Nos coups de cœur. Intimement Barbara : un voyage au cœur de l’univers de la chanteuse (04/10) ; Le Grand Bazar des Weepers Circus (24/01) ; Le Bureau national des Allogènes, rencontre de deux hommes, de deux cultures (13/02) ; Les 20 balais et des poussières du Kafteur (21/02). Höhepunkte. Das Märchenfestival (04. bis 07.06.) : Märchen, Musik und Animationen. Unsere Favoriten. Intimement Barbara : eine Reise in das Herz der Sängerin (04.10.) ; Le Grand Bazar des Weepers Circus (24.01.) ; Le Bureau national des Allogènes, Begegnung zweier Männer und zweier Kulturen (13.02.) ; Les 20 balais et des poussières des Kafteur (21.02.). ☛ www.mairie-schweighouse.fr

➜ SÉLÉSTAT LES TANZMATTEN

Soirée d’ouverture de saison. Avec Jules et le Vilain Orchestra (12 & 13/09). La semaine de l’humour. Du 15 au 30/11, avec Le Grand Tremplin de l’Humour Animé par Antonia de Rendinger, Patrik Cottet Moine, Camille Chamoux qui est Née sous Giscard…


➜ SOULTZ-SOUSFORÊTS LA SALINE

Les temps forts. Décalages, du 15 au 24 janvier, festival des Scènes du NordAlsace : avec L’Ami des Belges de la Cie Impakt, Qui sommes-je ? de Ludor et Consort… Nos coups de cœur. Le mariage “hallal-sacienne” Choucroute Merguez (10/10). George Sand, ma vie, son œuvre de Caroline Loeb (31/01). Présentation de saison. Avec Xavier Ferran et son corps à corps musical et chorégraphique Tombé dans l’piano (20/09). Höhepunkte. Décalages, vom 15. bis 24. Januar, Bühnenfestival des Nordelsaß : mit L’Ami des Belges der Cie Impakt, Qui sommes-je ? von Ludor et Consort… Unsere Favoriten. Die „halal-elsässische“ Hochzeit Choucroute Merguez (10.10.). George Sand, ma vie, son œuvre von Caroline Loeb (31.01.). Saisonpräsentation. Mit Xavier Ferran und seinem musikalischen und choreographischen Nahkampf Tombé dans l’piano (20.09.). ☛ www.la-saline.com

➜ STRASBOURG LE KAFTEUR

Nos coups de cœur. Caroline Ferry chante les chansons de François Morel (11 au 20/12) ; Aïe ! Aïe ! Aïe ! : la découverte du monde déjanté du Grand Fakir Royal et de son assistant Tandoori. Ah, ah, ah ! (compagnie Houppz (12 au 28/03). Inédit. Love me tender. Les origines du mal de Manuel Pratt (07 au 18/04). Made in Le Kafteur. Le show chaud L’Envers du dessous (15 au 30/05). Pour les petits. Ma robe est suspendue là-bas de la cie Les yeux comme des hublots (théâtre visuel et costumes animés, 18 au 22/11). Unsere Favoriten. Caroline Ferry singt die Lieder von François Morel (11. bis 20.12. ) ; Aïe ! Aïe ! Aïe ! : Die Entdeckung der durchgeknallten Welt von des Grand Fakir Royal und seines Assistenten Tandoori. Ah, ah, ah ! (Kompanie Houppz (12. bis 28.03.). Unveröffentlicht. Love me tender. Der Ursprung des Bösen von Manuel Pratt (07. bis 18.04.). Made in Le Kafteur. Die heiße Show von L’Envers du dessous (15. bis 30.05.). Für die Kleinsten. Ma robe est sus-

pendue là-bas von der Kompanie Les Yeux comme des hublots (visuelles Theater und animierte Kostüme, 18. bis 22.11.). ☛ www.kafteur.com LA LAITERIE

Nos coups de cœur. St Vincent, copine de Sufjan Stevens et de David Byrne (22/11) ; Jungle : plus qu’un phénomène (le génial clip de Platoon a fait le tour du web), une belle découverte groove (27/11). Temps fort. Le festival electro Ososphère : samedi 20/09 (avec Popof, Don Rimini, Rocky…) à La Laiterie et les 26 & 27 (avec Gesaffelstein, Trentemøller, Green Velvet, Cassius, The Hacker, Black Strobe…) sur le site de la Coop. Réservez vos places. Pour Jeff Mills, dieu de la musique electro US qui présente son odyssée techno, Time Tunnel (31/01). Unsere Favoriten. St. Vincent, Freundin von Sufjan Stevens und David Byrne (22.11.) ; Jungle : mehr als ein Phänomen (der geniale Clip von Platoon war ein Star des Webs), eine schöne Groove-Entdeckung (27.11.). Höhepunkte. Das Elektrofestival Ososphère : Samstag 20.09. (mit Popof, Don Rimini, Rocky...) in La Laiterie und am 26. & 27.09. (mit Gesaffelstein,

La Laiterie, Jungle

Résidence de création théâtrale. Rouge définitif (06 & 07/11) de la compagnie Indigo : un chœur de femmes à trois voix fait résonner les mots d’anonymes. Intime et fragile… À voir. Gong et Magma, entre free jazz, rock d’avant-garde et musique contemporaine (05/12). Saisoneröffnungsabend. Mit Jules et le Vilain Orchestra (12. & 13.09.). Die Woche des Humors. Vom 15. bis 30.11. mit Le Grand tremplin de l’Humour Animé von Antonia Rendinger, Patrik Cottet Moine, Camille Chamoux die Unter Giscard geboren ist... Residenz zur Theaterkreation. Rouge définitif (06. & 07.11.) der Kompanie Indigo : ein dreistimmiger Frauenchor lässt anonyme Worte ertönen. Intim und zerbrechlich.... Zu sehen. Gong und Magma, zwischen Free Jazz, Avant-Garde Rock und zeitgenössischer Musik (05.12.). ☛ www.tanzmatten.fr

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Trentemøller, Green Velvet, Cassius, The Hacker, Black Strobe…) auf dem Gelände der Coop. Reservieren Sie ihre Plätze. Für Jeff Mills, Gott der US Elektromusik, der seine Techno-Odysee Time Tunnel vorstellt (31.01.). ☛ www.artefact.org L’ESPACE CULTUREL DJANGO REINHARDT

Notre coup de cœur. Electrik GEM, super-formation qui regroupe bon nombre d’artistes de L’Assoce Pikante. Il s’agit (en gros) du Grand Ensemble de la Méditerranée, mais dans une version plus explosive, plus électrique, plus rock (18/09). Le plus show. Dirty Dozen Brass Band, méga big band de NouvelleOrléans, pour une soirée en fanfare (28/11). Et aussi. Jerez Texas, entre jazz et flamenco (04/12). Unsere Favoriten. Electrik GEM, Super-Formation, die einige Künstler von L’Assoce Pikante vereint. Es handelt sich (grob gesagt) um das Große Mittelmeerensemble, aber in einer exlplosiveren, elektrischeren, rockigeren Version (18.09.). Die größte Show. Dirty Dozen Brass Band, Mega-Big-Band aus New Orleans, für einen Abend mit Pauken und Trompeten (18.09.). Und ebenso. Jerez Texas, zwischen Jazz und Flamenco (04.12.). ☛ www.strasbourg.eu

len in Straßburg und der Region (mit Tom Harrell, dem Quartett von Émile Parisien...), das Festival Jazzdor Strasbourg-Berlin in der deutschen Hauptstadt für vier Tage im Juni (03. bis 06.06.). Unser Favorit. Eine Hommage an den Saxophonisten Thomas de Pourquery in Sun Ra, genauso verrückter wie genialer Jazzkomponist, im Rahmen des Festivals Jazzdor (08.11.). Reservieren Sie ihre Plätze. Für die wunderbare Begegnung zwischen der Flötistin Nicole Mitchell und dem Koraspieler Ballaké Sissoko (20.02.). ☛ www.jazzdor.com

LE MAILLON

Immanquable. Le Macbeth du sudafricain Brett Bailey avec des anciens soldats de République Démocratique du Congo (12 au 15/11, surtitré en All / Fr). Jeunesse. Fabrice Murgia monte Laurent Gaudé (Daral Shaga, 04 au 06/12). Poids lourds. Romeo Castellucci (Go Down, Moses, 26 au 28/03), Angélica Lidell (Todo el cielo sobre la tierra, 17 au 19/01) et tg STAN autour de Bergman (Après la répétition, 06 au 08/01, et Scènes de la vie conjugale, 09 au 11/01).

Temps forts. Le Festival Jazzdor, (07 au 21/11) dans une quinzaine de salles de Strasbourg et sa région (avec Tom Harrell, le quartet d’Émile Parisien…), le festival Jazzdor Strasbourg-Berlin dans la capitale allemande pendant quatre jours en juin (03 au 06/06). Nortre coups de cœur. L’hommage du saxophoniste Thomas de Pourquery à Sun Ra, compositeur jazz aussi farfelu que génial, dans le cadre du Festival Jazzdor (08/11). Réservez vos places. Pour la belle rencontre entre la flûtiste Nicole Mitchell et le joueur de kora Ballaké Sissoko (20/02). Höhepunkte. Das Festival Jazzdor, (07. bis 21.11.) in fünfzehn Konzertsä56

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Macbeth © Nicky Newman

JAZZDOR



OPÉRA NATIONAL DU RHIN

Über-alsacien. L’Amico Fritz, rareté d’après Erckmann-Chatrian signée Mascagni (24/10 au 07/11 à Strasbourg, 21 & 23/11 à Mulhouse). French touch. Ariane et Barbe-Bleue opéra de Paul Dukas monté par Olivier Py (26/04 au 06/05 à Strasbourg, 15 & 17/05 à Mulhouse). Mix L’exquise Anne Sofie von Otter mêle Ferré, Fauré, Saint-Saëns et Trenet dans un excitant récital (20/12). Über-elsässisch. L’Amico Fritz Seltenheit nach Erckmann-Chatrian von Mascagni (24.10. bis 07.11. in Straßburg, 21.& 23.11. in Mulhouse). French touch. Ariane et Barbe-Bleue Oper von Paul Dukas, inszeniert von Olivier Py (26.04. bis 06.05. in Straßburg, 15. & 17.05. in Mulhouse). Mix. Die wunderbare Anne Sofie von Otter vermischt Ferré, Fauré, SaintSaint-Saëns und Trenet in einem aufregenden Konzert (20.12.). ☛ www.operanationaldurhin.eu ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG

Nos coups de cœur. Eliahu Inbal dirige Mahler (27 & 28/11), le génial HK Gruber compositeur de talent et chef brillant (04/12), création mondiale d’un concerto pour deux percussions de 58

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Philippe Manoury, compositeur en résidence (09 & 10/04), Mischa Maisky, le violoncelle le plus excitant de la planète (30/04) et un concert (gratuit) pour le millénaire de la cathédrale (16/05). En résidence. Le pianiste virtuose Cédric Tiberghien donnera cinq concerts faisant admirer l’étendue de son talent (27 & 28/11, 14/12, 14/03, 26/04 puis 04 & 05/06). Culte. Le Château de Barbe-Bleue de Bartók avec une distribution stratosphérique (08 & 09/10). Unsere Favoriten. Eliahu Inbal dirigiert Mahler (27.& 28.11.), der geniale HK Gruber, Komponist mit Talent und brillanter Chef (04.12.), Weltkreation eines Konzertes für zwei Schlagzeuge von Philippe Manoury, Komponist in Residenz (09.& 10.04.), Mischa Maisky, das aufregendste Cello des Planeten (30.04.) und ein (gratis) Konzert zur Tausendjahrfeier der Kathedrale (16.05.). Residenz. Der virtuose Pianist Cédric Tiberghien gibt fünf Konzerte (27. & 28.11., 14.12., 14.03., 26.04. und 04. & 05.06.). Kult. Le Château de Barbe-Bleue von Bartók mit einer stratosphärischen Verteilung (08. & 09.10.). ☛ www.philharmoniquestrasbourg.com PÔLE SUD (aussi / auch p.62)

Nouvelles. Le festival divisé en deux temps : Le Nouveau Festival (08 au 23/04) qui accueillera notamment Miet Warlop avec Dragging the bone (16 & 17/04, coproduit avec le TJP) et le Festival Extrapôle (19 au 23/05). Immanquables. Le Vader des Peeping Tom (16 au 18 décembre

avec Le Maillon) et Cédric Andrieux, solo composé par la star Jérôme Bel avec des extraits de pièces de Trisha Brown ou encore Merce Cunningham (27 & 28/11) sans oublier la Rapsodie démente de François Verret (21 au 23/01 avec Les Migrateurs). Nouvelles. Das Festival in zwei Teilen : Das neue Festival (08. bis 24.04.) das insbesondere Miet Warlop mit Dragging the bone empfängt (16.& 17.04. Koproduktion mit dem TJP) und das Festival Extrapôle (19. bis 23.05.). Nicht verpassen. Der Vader von Peeping Tom (16. bis 18. Dezember mit Le Maillon) und Cédric Andrieux, Solo komponiert vom Star Jérôme Bel mit Auszügen aus Stücken von Trisha Brown oder auch Merce Cunningham (27. & 28.11.) ohne Rapsodie démente von François Verret zu vergessen (21. bis 23.01. mit Les Migrateurs). ☛ www.pole-sud.fr LES TAPS

Coups de cœur. Laurent Crovella qui crée une histoire d’amour signée Jon Fosse (Hiver, 27 au 30/11) et une comédie triste et cruelle de Hristo Boytchev (Orchestre Titanic, du 02 au 07/12). Pour réviser ses classiques. Don Quichotte ou le vertige de Sancho (13 au 20/01) de Cervantès par Régis Hebette et Tchekhov revisité par Thibaut Wenger (La Cerisaie, 28 au 31/01). Jeunesse. Catherine Umbdenstock crée Preparadise sorry now (20 au 25/01) de Rainer Werner Fassbinder et Pauline Ringeade revient au Taps avec le très beau Assoiffés (03 au 08/02) de Wajdi Mouawad.

Hiver © Raoul Gilibert

Ovni. La Grande guerre (05 au 07/11) version Hotel Modern, avec maquettes scéniques et caméras miniatures, les soldats étant des jouets d’enfants. Nicht verpassen. Die Macbeth des Südafrikaners Brett Bailey mit ehemaligen Soldaten der Demokratischen Republik Kongo (12. bis 15.11. mit deutschen und französischen Übertiteln). Jugend. Fabrice Murgia inszeniert Laurent Gaudé (Daral Shaga, 04. bis 06.12.). Schwergewichte. Romeo Castellucci (Go Down, Moses, 26. bis 28.03.), Angélica Lidell (Todo el cielo sobre la tierra, 17. bis 19.01.) und tg STAN um de Bergman (Après la répétition, 06. bis 08.01., und Scènes de la vie conjugale, 09. bis 11.01.). UFO. La Grande guerre (05. bis 07.11.) Version Hotel Modern, mit szenischen Entwürfen und Miniaturkameras, die Soldaten sind Kinderspielzeuge. ☛ www.maillon.eu


TJP

Ovni. Gisèle Vienne, encore et toujours, avec Showroomdummies#3 (recréé avec le Ballet de Lorraine, 27 au 29/01 au Maillon). Come back. Sous ma peau / sfu.ma.to d’Alice Laloy (11 au 15/03), Aurélien Bory avec Plexus (09 au 11/04), solo composé pour la chorégraphe Kaori Ito et Les Limbes (co-production TJP / Le Maillon) d’Étienne Saglio, incroyable jongleur et metteur en scène. Création. Profils (présenté avec Le Maillon du 10 au 14/02) du directeur du TJP Renaud Herbin et du chorégraphe Christophe Le Blay autour de la métamorphose. Présentation de saison et des chantiers Corps-Objet-Image. Mardi 09/09 à 18h30 au TJP – Grande scène. UFO. Gisèle Vienne, wieder und immer mit Showroomdummies#3 (neu kreiert mit dem Ballett von Lothringen, 27. bis 29.01. im Maillon). Come back. Sous ma peau / sfu.ma.to d’Alice Laloy (11. bis 15.03.), Aurélien Bory mit Plexus (09. bis 11.04.), Solo komponiert für den Choreographen Kaori Ito und Les Limbes (Co-Produktion TJP / Le Maillon) von Étienne Saglio, unglaublicher Jongleur und Regisseur.

Martyr © Jean-Louis Fernandez

Présentations de saison. 09 & 10/09 à 20h30 au Taps Scala Réservation(s) au 03 88 23 79 30 Unsere Favoriten. Laurent Crovella der eine Liebesgeschichte von Jon Fosse inszeniert (Hiver, 27. bis 30.11.) und eine traurige und grausame Komödie von Hristo Boytchev (Orchestre Titanic, vom 02. bis 07.12.) Klassiker. Don Quichotte ou le vertige de Sancho (13. bis 20.01.) von Cervantes, von Régis Hebette und Tchekhov neuinterpretiert von Thibaut Wenger (La Cerisaie, 28. bis 31.01.). Jugend. Catherine Umbdenstock kreiert Preparadise sorry now (20. bis 25.01.) von Rainer Werner Fassbinder und Pauline Ringeade kommt ins Taps zurück mit dem sehr schönen Assoiffés (03. bis 08.02.) von Wajdi Mouawad. Vorstellung der Saison. 09. & 10.09. um 20h30 im Taps Scala Reservierung unter +33 (0)3 88 23 79 30 ☛ www.taps.strasbourg.eu

Kreation. Profils (präsentiert mit Le Maillon vom 10. bis 14.02.) des Direktors des TJP Renaud Herbin und des Choreographen Christophe Le Blay um die Methamorphose. Saisonpräsentation und Vorstellung der Baustellen Corps-ObjetImage. Am Dienstag den 09.09. um 18h30 im TJP – Grande scène. ☛ www.tjp-strasbourg.com THÉÂTRE NATIONAL DE STRASBOURG

Création. Ainsi se laissa-t-il vivre mis en scène par Guillaume Delaveau (04 au 16/11) avec six comédiens incarnant le poète Robert Walser. Rendez-vous. À Karlsruhe pour la 10e édition du Festival Premières co-organisé avec Le Maillon et le Badisches Staatstheater (04 au 07/06). Coup de cœur. Matthieu Roy, formé à l’École du TNS, s’empare de Martyr de Mayenburg (27/01 au 08/02), où l’adolescence face au fanatisme religieux. Ovni. La Veillée des grands gourmands (12 au 24/05) de et avec François Chattot qui interroge la mondialisation depuis un camion d’épicerie itinérant ! Présentations de saison. Le 05/09 à 20h et le 06/09 à 18h au TNS. Kreation. Ainsi se laissa-t-il vivre inszeniert von Guillaume Delaveau (04. bis 16.11.) mit sechs aussergewöhnlichen Schauspielern, die den Dichter Robert Walser verkörpern.

Rendez-vous. In Karlsruhe zur 10. Auflage des Festival Premières co-organisiert mit Le Maillon und dem Badischen Staatstheater (04. bis 07.06.). Unsere Favoriten. Matthieu Roy, ausgebildet an der Schule des TNS, geht Martyr von Mayenburg an (27.01. bis 08.02.), oder die Jugend im Angesicht des religiösen Fanatismus. UFO. La Veillée des grands gourmands (12. bis 24.05.) von und mit François Chattot, der die Globalisierung von einem wandernden Supermarktlastwagen aus hinterfragt ! Präsentation der Saison. Am 05.09. um 20h und am 06.09. um 18h im TNS. ☛ www.tns.fr LE ZÉNITH

Notre coup de cœur. L’electro-pop glaciale de London Grammar, trio britannique – comme son nom l’indique – et ses chansons à la fois épiques et minimalistes, entre ombre et lumière (14/10). Notre gros coup de cœur. Le compositeur de la BO du Bon, la Brute et le Truand, j’ai nommé l’immense Ennio Morricone, en concert au Zénith, accompagné d’un orchestre et de chœurs. Le monde se divise en deux : ceux qui s’y rendront et ceux qui passeront à côté de l’événement (20/03). Pour les nostalgiques de Patrick Swayze. Dirty dancing, la comédie musicale (12 au 14/06). Unser Favorit. Der eisige ElektroPoly 170 Septembre September 14

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Pop von London Grammer, dem britischen Trio – wie sein Name angibt – und seine gleichzeitig epischen und minimalistischen Chansons, zwischen Licht und Schatten (14.10.). Unser großer Favorit. Der Komponist der Filmmusik von Zwei glorreiche Halunken, Ennio Morricone gibt ein Konzert im Zénith, in Begleitung eines Orchesters und eines Chores. Die Welt wird sich in zwei Lager spalten : diejenigen, die dabei sind und jene, die das Event verpassen werden (20.03.). Für die Fans von Patrick Swayze. Dirty dancing, die Musicalkomödie (12. bis 14.06.). ☛ www.zenith-strasbourg.fr

➜ STUTTGART STAATSTHEATER STUTTGART

Essentiel 1. Du weißt einfach nicht, was die Arbeit ist, un théâtre déjanté signé René Pollesch (à partir du 04/10). Essentiel 2. Jakob Lenz, opéra de Wolfgang Rihm (à partir du 25/10). Essentiel 3. Strawinsky HEUTE, chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui (à partir du 13/03). Rareté baroque. Il Vologeso de Jommelli (à partir du 15/02). Essentiel 1 Du weißt einfach nicht, was die Arbeit ist, ein verrücktes Theater von René Pollesch (ab dem 04.10.). Essentiel 2. Jakob Lenz, Oper von Wolfgang Rihm (ab dem 25.10.). Essentiel 3. Strawinsky HEUTE, Choreographie von Sidi Larbi Cherkaoui (ab dem 13.03.). Barocke Seltenheit. Il Vologeso von Jommelli (ab dem 15.02.). ☛ www.staatstheater-stuttgart.de

Danse + arts numériques. Hakanaï, performance chorégraphique en forme de haïkus par Adrien Mondot (18/12). En famille. Miravella, création (23/01, dès 6 ans) de Catherine Dreyfus : « un voyage organique au cœur de notre être primal ». Dans le cadre des Régionales. Saisoneröffnung. Musikalisch mit Chorale public für einen familiären Abend, der eine „populäre und anspruchsvolle“ Saison ankündigt. (19.11.). Unser Favorit. Der New Yorker unter den Franzosen. CharlElie Couture – im Konzert am 14.10. mit Singe Chromés aus Mulhouse als Vorgruppe ! Tanz und digitale Kunst. Hakanaï, choreographische Performance in Form eines Haikus von Adrien Mondot (18.12.). Für Familien. Miravella, Kreation (23.01. ab 6 Jahren) von Catherine Dreyfus: „eine organische Reise ins Herzen unseres primären Wesens“. Im Rahmen der Régionales. ☛ www.relais-culturel-thann.net

➜ THIONVILLE NEST – NORD-EST THÉÂTRE

Festival. TTT pour Total Theater Treffen (14 au 30/11) entre le Nest, le Théâtre de Trèves et le Théâtre national du Luxembourg. Une relecture de L’Argent d’Émile Zola par Dagmar Schlingmann avec la troupe du Staatstheater de Sarrebruck (14/11, en allemand surtitré), les scènes de vie d’Hanokh

Levin avec le cabaret Que d’espoir ! par la vosgienne Marie Normand (15 au 19/11) et le Blind date de Theo van Gogh, cinéaste néerlandais assassiné en 2004, mis en scène par la luxembourgeoise Myriam Muller (26 & 27/11). Créations maison. Animal(s) par Jean Boillot (14 au 22/01) qui réunit deux pièces zoologiques de Labiche sur le parasite ! Une chronique de la jeunesse avec La Machine à révolte de la québécoise Annick Lefebvre, montée par Jean Boillot du 07 au 10/04. Duras. La savoureuse Pluie d’été de Duras par Sylvain Maurice (25 au 27/02) où le quotidien et les rêves doux-amers d’immigrés échoués en banlieue, à Vitry-sur-Seine. Festival. TTT für Total Theater Treffen (14. bis 30.11.) zwischen dem Nest, dem Theater Trier und dem Nationaltheater Luxemburg. Eine Neulektüre von Émile Zolas Das Geld durch Dagmar Schlingmann mit der Kompanie des Staatstheaters Saarbrücken (14.11. in deutsch mit Übertiteln), die Szenen aus dem Leben von Hanokh Levin mit dem Kabarett Que d’espoir ! Von Marie Normand aus den Vogesen (15. bis 19.11.) und das Blind Date von Theo van Gogh, dem 2004 ermordeten niederländischen Cineasten, inszeniert von der Luxemburgerin Myriam Muller (26. & 27.11.). Kreation des Hauses. Animal(s) von Jean Boillot (14. bis 22.01.) das zwei zoologische Stücke von Labiche zu Parasiten vereint ! Eine Chronik der Jugend mit La Machine à révolte der Quebecerin Annick Lefebvre, inszeniert von Jean Boillot vom 07. bis 10.04.

➜ THANN Ouverture de saison. En musique avec Chorale public pour une soirée en famille qui ouvre une saison « populaire et exigeante » (19/11). Notre coup de cœur. Le plus newyorkais des Français – CharlElie Couture – en concert le 14/10 avec, en première partie, le Mulhousien Singe Chromés : nickel ! 60

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Cendrillon © Cici Olsson

RELAIS CULTUREL PIERRE SCHIELÉ


➜ TRÈVES Theater Trier

Culte. Carmen avec, dans le rôle-titre, Kristina Stanek (à partir du 14/09) Chaud. Biedermann und die Brandstifter, de Max Frisch, une passionante parabole sur notre société aveugle (à partir du 27/09). Antique. Orphée aux Enfers, une descente dans le royaume des morts accompagnée par la musique bondissante d'Offenbach. (à partir du 08/11). Kult. Carmen mit, in der Titelrolle, Kristina Stanek (ab dem 14.09.). Heiß. Biedermann und die Brandstifter, von Max Frisch zeigt uns eine Parabel über unsere blinde Gesellschaft (ab dem 27.09.). Antik. Orpheus in der Unterwelt, ein Abstieg ins Totenreich zur rasenden Musik von Offenbach (ab dem 08.11.). ☛ www.theater-trier.de

➜ VANDŒUVRELES-NANCY CCAM

Présentation de saison. Le 21/09 avec concerts de l’ensemble Ultim’Asonata et du quintette Gustatori suivi du projet de théâtre musical de la compagnie Les Patries imaginaires. Le temps fort. La 31e édition du festival Musique Action (18 au 31/05). Se dépayser. Avec Ziya, musique dansante de Grèce et d’Asie Mineure (16/11). Notre coup de cœur. Le projet théâtre-danse-musique de Pierre Meunier, Forbidden Di Sporgersi (24 au 26/03). Saisonpräsentation. Am 21.09. mit Konzerten des Ensembles Ultim’Asonata und des Quintetts Gustatori, gefolgt vom musikalischen Theaterprojekt der Gruppe Les Patries imaginaires.

Höhepunkte. Die 31. Auflage des Festivals Musique Action. (18. bis 31.05.). Umgebungswechsel. Mit Ziya, Tanzmusik aus Griechenland und Kleinasien (16.11.). Unser Favorit. Das Theater-TanzMusik-Projekt von Pierre Meunier, Forbidden Di Sporgersi (24. bis 26.03.). ☛ www.centremalraux.com

rinnen der Region fördert, vorallem Champagne Mademoiselle ! (16.01.). Es pulsiert. Die vier Clown-Schlagzeuger Rebels of Rythm (Percossa, 15.10.). Kabarett. Burlesk und heimlich, die Maxi Monster Music Show (22.11.) verblüfft alle ! Stars. Die 7 Finger der Hand, das geht ab (Patinoire, 12.12.) und der Toulouse Con Tour mit Yvan Cukious, Magyd Cherfi und Art Mengo für ein Spitzenkonzert (20.02.). Höhepunkt. Les Éphémères #3 (10.03. bis 12.04.), transdisziplinärer Kreationsparcours. Präsentation der Saison. Am 11. und 22. September um 19h30 mit eine Konzert von Aelle. ☛ www.vendenheim.fr

➜ VENDENHEIM ESPACE CULTUREL DE VENDENHEIM

➜ WISSEMBOURG Relais culturel Patinoire © Les 7 doigts de la main

Duras. Die köstliche Pluie d’été von Duras von Sylvain Maurice (25. bis 27.02.) oder der Alltag und die bittersüßen Träume von in der Banlieue gestrandeten Immigranten in Vitrysur-Seine. ☛ www.nest-theatre.fr

Coquin. L’Envers du dessous avec Le Kafteur qui fait la part belle aux effeuilleuses talentueuses de la région, Champagne Mademoiselle ! notamment (16/01). Ça pulse. Les quatre clowns-percussionnistes de Rebels of Rythm (Percossa, 15/10). Cabaret. Burlesque et clandestin, le Maxi Monster Music Show (22/11) en étonnera plus d’un ! Stars. Les 7 doigts de la main, des circassiens québécois qui envoient (Patinoire, 12/12) et le Toulouse Con Tour avec Yvan Cukious, Magyd Cherfi et Art Mengo pour un concert au sommet (20/02). Le temps fort. Les Éphémères #3 (10/03 au 12/04), parcours de création transdisciplinaire. Présentations de saison. Les 11 et 12/09 à 19h30 avec un concert d’Aelle. Frech. L’Envers du dessous mit Le Kafteur der die talentierten Strippe-

Ouverture de saison. Avec Manège enchanté, vocalise, humour musical et autres impromptus improvisés (19/09). Théâtre musical. Son free son par la compagnie Médiane (22/03) : des notes de musique et des pelotes de laine… Temps fort. Je vous ai compris de la compagnie belge Le Groupov, dans le cadre du Festival Décalages (20/01). Un spectacle émouvant sur la guerre d’Algérie. Coup de cœur. Bérénice de Jean Racine par la Cie Oc&Co, dans une mise en scène d’une grande sobriété signée Olivier Chapelet (02/12). Saisoneröffnung. Mit Manège enchanté, vokalisiertes, humoristisches Musical mit Improvisationen (19.09.). Musiktheater. Son free son mit der Kompanie Médiane (22.03.) : Musiknoten und Wollknäule... Höhepunkte. Je vous ai compris von der belgischen Truooe Ke Groupov, im Rahmen des Festivals Décalages (20.01.). Ein berührendes Spektakel über den Algerienkrieg. Unser Favorit. Bérénice von Jean Racine mit Cie Oc&Co, in einer Inszenierung von großer Nüchternheit von Olivier Chapelet (02.12.). ☛ www.relais-culturelwissembourg.fr Poly 170 Septembre September 14

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DANSE Tanz

pôle position Le futur Centre de développement chorégraphique de Strasbourg, Pôle Sud, entre dans une nouvelle ère en doublant son festival et augmentant ses résidences d’artistes : regard à la loupe sur la saison 2014-15. Das künftige Zentrum für Choreographische Entwicklung in Straßburg, Pôle Sud, tritt in eine neue Ära ein, indem es sein Festival verdoppelt und seine Künstlerresidenzen vermehrt : Die Saison 2014-15 unter die Lupe genommen.

Par Von Irina Schrag Photo de von Ian Douglas

Présentation de saison à Pôle Sud (Strasbourg), vendredi 12 septembre à 20h, suivie d’une pièce de Kubilai Khan Investigations et d’un concert jazz du duo Jean-Marc Foltz et Philippe Moratoglou Réservation obligatoire à billetterie@pole-sud.fr Apéroprog, jeudi 18 septembre à 19h à la Librairie Quai des Brumes de Strasbourg Präsentation der Saison in Pôle Sud (Straßburg), am Freitag den 12. September um 20h, gefolgt von einem Stück von Kubilai Khan Investigations und einem Jazzkonzert des Duos Jean-Marc Foltz und Philippe Moratoglou Obligatorische Reservierung unter billetterie@pole-sud.fr Apéroprog, am Donnerstag den 18. September um 19h in der Librairie Quai des Brumes in Straßburg +33 (0)3 88 39 23 40 www.pole-sud.fr

Voir Springville dans Poly n°153 ou sur www.poly.fr

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2 Lire notre article sur Rotkäppchen dans Poly n°155 ou sur www.poly.fr 3 Voir interview avec Franck Chartier dans Poly n°145 ou sur www.poly.fr

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xit Nouvelles Danse – Performance qui se voit dédoublé avec Pôle Danse (08 au 23/04 sur diverses scènes locales) accueillera notamment des fidèles strasbourgeois : les folies burlesques de Miet Warlop1 (16 & 17/04 avec le TJP), les recherches charnelles de Sylvain Huc2 (Kaputt, 12/02), une création des Ballets C de la B avec de jeunes Palestiniens (Badke, 08/04). Au mois de mai, le Festival Extrapôle (19 au 23/05) se déploiera quant à lui dans l’espace public ! Avant ces deux temps forts, seront accueillis quelques chorégraphes parmi les plus intéressants du moment dont Jérôme Bel avec le solo Cédric Andrieux composé avec des extraits de pièces de Trisha Brown ou encore Merce Cunningham (27 & 28/11) mais aussi le premier volet de la nouvelle trilogie des Peeping Tom3 sur la famille (Vader, du 16 au 18/12 avec Le Maillon). En point d’orgue : François Verret qui terminera cette saison sa résidence au long cours et son travail sur « l’atelier de l’histoire » avec la création, fort attendue, de Rapsodie démente (21 au 23/01 avec Les Migrateurs).

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xit Nouvelles Danse – Performance, die verdoppelt wird mit Pôle Danse (08. bis 23.04. auf diversen lokalen Bühnen) empfängt vorallem seine treuen Strasburger : die burlesken Verrücktheiten von Miet Warlop (16. & 17.04. mit dem TJP), die fleischlichen Recherchen von Sylvain Huc (Kaputt, 12.02.), eine Kreation des Ballets C de la B mit jungen Palästinensern (Badke, 08.04.). Im Monat Mai, wird sich das Festival Extrapôle (19. bis 23.05.) im öffentlichen Raum ausbreiten ! Vor diesen Höhepunkten werden einige der aktuell interessantesten Choreographen eingeladen, darunter Jérôme Bel mit dem Solo Cédric Andrieux komponiert aus Auszügen aus der Stücke von Trisha Brown oder Merce Cunningham (27. & 28.11.) aber auch der erste Teil der neuen Trilogie der Peeping Tom über die Familie (Vader, vom 16. bis 18.12. mit Le Maillon). Als Höhepunkt : François Verret der diese Saison seine Langzeitresidenz und seine Arbeit über „das Atelier der Geschichte“ mit der sehnlichst erwarteten Kreation von Rapsodie démente beenden wird (21. bis 23.01. mit Les Migrateurs).



MUSIQUE CLASSIQUE Klassische Musik

orchestres en fête Une plongée au cœur de l’orchestre que l’on découvrira dans tous ses éclats : tel est le parti-pris du Festival de musique de Besançon.

das orchester feiert

Ein Eintauchen in das Herz des Orchesters, das man in seinem gesamten Glanz kennen lernt : das ist das Motto des Musikfestivals von Besançon.

diversité possible de sonorités et d’expressions : lyrisme, rythme, mélodie, polyphonie… » Mais les orchestres ne seront pas les seules stars d’un festival où étincèlera également la maestria du pianiste russe Mikhail Rudy pour deux récitals protéiformes (13/09 à la Saline royale d’Arc-et-Senans et 14/09 à la Cité des Arts).

S Par Von Hervé Lévy

À Besançon et dans ses environs, du 12 au 21 septembre In Besançon und Umgebung, 12. bis 21. September +33 (0)3 81 82 08 72 www.festival-besancon.com

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À

la tête du festival depuis 2012, JeanMichel Mathé en assume désormais seul la programmation. Il a choisi de recentrer la 67e édition de la manifestation bisontine sur l’orchestre, invitant notamment le Sinfonieorchester Basel et Dennis Russell Davies qui donneront les monumentales Planètes de Holst (21/09 au Théâtre) ou l’Orchestre des Pays de Savoie pour un programme 100% français (12/09, en plein air, Prés-de-Vaux) où brille The Shining one de Guillaume Connesson inspiré d’un personnage d’Abraham Merritt, pionnier de la SF et de la fantasy. On retrouvera le compositeur néo-tonal français en résidence au festival au fil des concerts avec notamment The Ship of Ishtar (17/09 à la Kursaal) interprété par les Salzbourg Chamber Soloists (en photo). Dans cette pièce pour cordes construite sur le plan traditionnel d’une symphonie en quatre mouvements, il a essayé de « réunir la plus grande

eit 2012 mit der Leitung des Festivals betraut, kümmert sich Jean-Michael Mathé von nun an allein um das Programm. Er hat beschlossen die 67. Auflage dieser Veranstaltung in Besançon zu rezentrieren, insbesondere, indem er das Sinfonieorchester Basel und Dennis Russell Davies einlädt, die die monumentalen Planètes von Holst spielen (21.09. im Theater) oder das Orchestre des Pays de Savoie für ein 100% französisches Programm (12.09. Openair, Prés-de-Vaux) in welchem The Shining One von Guillaume Connessin brilliert, inspiriert von einer Figur Abraham Merritts, Pionier der Science Fiction und der Fantasy. Man trifft wieder auf den neo-tonalen französischen Komponisten der auf dem Festival residiert, insbesondere mit The Ship of Ishtar (17.09. im Kursaal) interpretiert von den Salzbourg Chamber Soloists (Photo). In diesem Stück für Streicher, für eine traditionelle Symphonie in vier Sätzen konstruiert, hat er versucht „die grösstmögliche Diversität von Klängen und Expressionen zu vereinen : Lyrik, Rythmus, Melodie, Polyphonie...“ Aber die Orchester werden nicht die einzigen Stars eines Festivals sein, auf welchem ebenfalls der russische Pianist Mikhail Rudy auf majestätische Weise zwei vielfältige Konzerte geben wird (am 13.09. in der Saline royale d’Arc-et-Senans und am 14.09. in der Cité des Arts).



PIANO KLAVIER

passer son bach Pierre-Laurent Aimard s’attaque à un monument du répertoire pianistique : avec Le Clavier bien tempéré, il propose un Bach d’une extraordinaire netteté.

das geht den bach hoch

Pierre-Laurent Aimard packt ein Monument des Klavierrepertoires an : mit Le Clavier bien tempéré, präsentiert er einen Bach von aussergewöhnlicher Klarheit.

Par Von Hervé Lévy Photo de von Marco Borggreve

À Luxembourg, à La Philharmonie, jeudi 18 septembre In Luxemburg, in La Philharmonie, Donnerstag den 18. September +352 (0)26 32 26 32 www.philharmonie.lu www.pierrelaurentaimard.com

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I

l était logique qu’un des plus grands virtuoses de la scène internationale, le français Pierre-Laurent Aimard, se plonge dans Le Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach (enregistrement paru en août chez Deutsche Grammophon), dont il donnera le Livre 1 regroupant 24 préludes et autant de fugues. En 2008, sa version discographique de L’Art de la fugue (également chez DG) était en effet d’une telle évidence, à la fois pleine de rigueur et pétrie de métaphysique – deux termes qui vont comme un gant au “Cantor de Leipzig” – qu’on ne pouvait imaginer qu’il ne s’intéressât pas à ce corpus d’une intense exigence marqué du sceau de la perfection. Lorsque nous l’avions rencontré, il définissait ainsi l’aventure sans cesse renouvelée qui l’entraînait dans le monde du compositeur : « J’essaie de trouver des réponses qui transposent ce que j’imagine que Bach a pu s’imaginer lui-même dans un univers contemporain, avec un instrument contemporain. » Démonstration éclatante et suite de l’épopée à Luxembourg…

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s war logisch, dass einer der großen Virtuosen der internationalen Szene, der Franzose Pierre-Laurent Aimard, in Das Wohltempertierte Klavier von Johann Sebastian Bach eintaucht (Aufnahme im August erschienen bei Deutsche Grammphon), dessen erster Band er aufführen wird mit 24 Auftakten und ebenso vielen Fugen. Im Jahr 2008 war seine Schallplattenversion von Die Kunst der Fuge (ebenfalls bei DG) von solcher Offensichtlichkeit, gleichzeitig voller Strenge und durchdrungen von Metaphysischem – zwei Termini die genau auf den „Kantor von Leipzig“ zutreffen – dass man sich nicht vorstellen konnte, das er sich nicht für diesen Korpus von intensiver Herausforderung mit dem Siegel der Perfektion interessieren würde. Als wir ihn trafen, definierte er folgendermaßen das Abenteuer, dass ihn ohne Unterlass in das Universum des Komponisten zog: „Ich versuche Antworten zu finden, die das transportieren, was sich Bach in meiner Phantasie hätte vorstellen können, in einem zeitgenössischen Universum, mit einem zeitgenössischen Instrument.“ Eine durchschlagende Demonstration und forsetzung des Epos in Luxemburg...



PORTRAIT Porträt

star system Intendant du Festspielhaus depuis 1998, Andreas Mölich-Zebhauser a installé l’institution de Baden-Baden, financée par des fonds privés, au panthéon de l’opéra et du répertoire symphonique. Retour sur une trajectoire musicale. Seit 1998 Intendant des Festspielhauses hat Andreas Mölich-Zebhauser die Institution von Baden-Baden, die aus privaten Geldern finanziert wird zum Pantheon der Oper und des Symphonie-Repertoires erhoben. Rückblick auf eine musikalische Laufbahn.

Par Von Hervé Lévy Photos de von Benoît Linder pour für Poly

À venir au Festspielhaus : - Récital de Joyce DiDonato (20/09) - Un ébouriffant duo de pianos Alice Sara Ott & Francesco Tristano (21/09) - La traditionnelle résidence de John Neumeier et du Ballet de Hambourg (à partir du 03/10) Herbst-Highlights im Festspielhaus: - Konzert von Joyce DiDonato (20.09.) - Das verblüffende Klavier-Duo Alice Sara Ott & Francesco Tristano (21.09.) - Die traditionnelle Residenz von John Neumeier und dem Hamburger Ballett (ab dem 03.10.) +49 (0)72 21 3013 101 www.festspielhaus.de

L

e pianiste Maurizio Pollini, la violoniste Julia Fischer, le chef Sir Simon Rattle, la chanteuse Cecilia Bartoli, le ballet du Mariinsky… Chaque saison du Festspielhaus rassemble des étoiles scintillantes. L’artisan de ce miracle ? Il se nomme Andreas MölichZebhauser, à la tête de la maison depuis 1998. Né en 1952, la musique est une évidence dès l’enfance pour lui : avec une mère soprano appartenant à la troupe de l’Opéra de Gelsenkirchen et un père chef d’orchestre et pianiste, comment pouvait-il en être autrement ? À son arrivée à Baden-Baden, la situation n’est guère brillante : la structure de 2 500 places1, inaugurée quelques mois plus tôt, mais déjà minée par des conflits internes, affiche un déficit de 10 millions de marks en moins d’une saison. « Dans le projet initial, un taux de remplissage irréaliste de 90% était prévu, alors qu’il n’a pas excédé un cinquième », explique AMZ appelé à la rescousse.

Less is more

L’homme avait fait ses preuves à l’Ensemble Modern2, dont il avait pris les rênes en 1991, après avoir gravi tous les échelons chez l’éditeur musical Ricordi. L’orchestre était alors en pleine déconfiture : « À cette époque, la musique contemporaine était sous une cloche de verre. Je crois que personne ne souhaitait réellement élargir son public, on voulait les “vrais amateurs”. C’était une vision très académique. » À Francfort, il casse les frontières, ouvrant largement les portes et multipliant les projets transversaux, comme Yellow shark avec Frank Zappa ou un film de Bill Viola sur Déserts de Varèse. Et cela fonctionne, mais lui coûte la direction de l’Alte Oper de la cité, à laquelle il avait postulé, considérant sa mission à la tête de l’Ensemble Modern 68

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achevée. Son étiquette “musique contemporaine” faisait peur… Quelques mois plus tard, il reçoit une proposition de Baden-Baden où il décide immédiatement « de donner moins de concerts – pas plus de cent par an – et de privilégier le très haut niveau. Deux artistes, la violoniste Anne-Sophie Mutter et le chef Valery Gergiev3, ont de suite adoré la salle, son atmosphère et son acoustique merveilleuse. Cela a été une chance pour nous, créant un important effet d’entraînement ». Autour de ces deux figures tutélaires s’est bâtie une “famille” composée de musiciens qui ont leurs habitudes dans la ville d’eaux, comme les Berliner Philharmoniker, en résidence à Pâques depuis deux saisons4, un des plus beaux succès d’Andreas Mölich-Zebhauser qui a réussi à les faire quitter Salzbourg où ils officiaient depuis 1967 !

Diamant, rubis, saphir…

L’autre originalité du Festspielhaus c’est son financement privé (même si le bâtiment appartient à la ville et au Land) : son budget – « équilibré chaque année », précise AMZ – d’environ 25 millions d’euros résulte principalement de la vente des billets (60%) et du mécénat (35%). Un ovni dans le paysage musical, un puzzle dont chaque pièce est essentielle, des “amis” (plus de 1 500, donnant chacun environ 500 euros annuellement) aux membres de la Fondation, sans oublier les mécènes (répartis en différentes catégories : un “diamant” contribuant, par exemple, à hauteur de 100 000 euros). « Notre public est une véritable famille, un organisme vivant » affirme le directeur qui souhaite multiplier les initiatives pour élargir le cercle, du très dynamique et innovant Toccarion5 destiné au jeune public à la volonté de proposer aux enfants


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Ce qui en fait le deuxième opéra d’Europe en taille, juste derrière Bastille

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Formation de musique de chambre fondée en 1980, essentiellement dédiée à la musique contemporaine www.ensemble-modern.com

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3 Depuis 1998, la première a donné plus de 30 concerts au Festspielhaus, le second y a dirigé environ 150 fois 4

Voir Poly n°156 et n°166

Un véritable monde de la musique, un espace de 600 m2 dédié aux enfants mis en place grâce à la Sigmund Kiener Stiftung www.toccarion.de 5

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des places à 10 € pour chaque concert. Tous les financeurs contribuent à rendre possible une programmation exceptionnelle répartie sur quatre périodes : « Dans l’avenir, nous souhaitons proposer une nouvelle production lyrique au cours de chacune d’elles », affirme un intendant « opposé à une vision hyper intellectuelle de l’opéra. Chaque mise en scène ne doit pas forcément donner un point de vue nouveau sur une œuvre d’hier. Ce qui m’intéresse, c’est l’émotion, les voix. Je réfléchis toujours d’abord aux chanteurs, le metteur en scène vient ensuite. » Voilà un credo rafraîchissant dont certains feraient bien de s’inspirer… Reste-t-il encore des rêves dans la tête d’Andreas Mölich-Zebhauser qui vient d’être reconduit à la tête du Festspielhaus jusqu’en

2019 ? La réponse fuse : « Faire un Ring dirigé par Christian Thielemann. Nous avons déjà essayé deux fois, mais ca n’a pas fonctionné. » Et ses yeux clignotent de bonheur à cette réjouissante pensée. Le même regard qu’il avait sans doute, lorsque, tout petit, il incarnait le rôle du fils de Pinkerton et de l’héroïne – chantée par sa mère – dans Madama Butterfly de Puccini ou, dans Wozzeck de Berg, celui de l’enfant de Marie, interprétée par la mythique Marilyn Horne. Les étoiles, déjà…

D

er Pianist Maurizio Pollini, die Violonistin Julia Fischer, der Chef Sir Simon Rattle, die Sängerin Cecilia Bartoli, das Ballett des Marrinsky...Jede Saison im Festspielhaus versammelt die glitzerndsten Sterne. Der Erschaffer dieses


PORTRAIT Porträt

Wunders ? Er heißt Andreas Mölich-Zebhauser und ist seit 1998 der Kopf des Hauses. Für den 1952 geborenen ist die Musik von Kindheit an eine Offensichtlichkeit: Wie hätte es anders sein können mit einer Sopransängerin als Mutter, die der Truppe der Oper von Gelsenkirchen angehörte und einem Vater der Orchesterchef und Pianist war ? Bei seiner Ankunft in Baden-Baden ist die Situation nicht gerade glänzend: Die Struktur von 25001 Plätzen, die einige Monate zuvor eingeweiht wurde, war schon von internen Konflikten untergraben, war in weniger als einer Saison mit 10 Millionen Mark in den Miesen. „Im ursprünglichen Projekt, war eine irrealistische Sitzplatzauslastung von 90% vorgesehen, obwohl ein Fünftel nicht überschritten worden war“, erklärt der zur Hilfe gerufene AMZ.

Less is more

Der Mann hatte sich am Ensemble Modern2 bewiesen, dessen Zügel er 1991 in die Hand genommen hatte, nachdem er die Karriereleiter beim Musicalverlag Ricordi erklommen hatte. Das Orchester war damals Mitten im Ruin: „Zu dieser Zeit, war die zeitgenössische Musik unter einer Glasglocke. Ich glaube niemand wollte wirklich sein Publikum erweitern, man wollte „echte Liebhaber“. Das ist eine sehr akademische Vision.“ In Frankfurt, öffnet er Grenzen, indem er die transversale Projekte vermehrt, wie Yellow shark mit Frank Zappa oder einem Film von Bill Viola über Déserts von Varèse. Und es funktioniert, kostet ihn aber die Leitung der Alten Oper der Stadt, für welche er kandidiert hatte, da er seine Mission am Ensemble Modern als abgeschlossen angesehen hatte. Sein Etikett „zeitgenössische Musik“ macht Angst... Einige Monate später bekommt er ein Angebot aus Baden-Baden wo er sich sofort dazu entschließt „weniger Konzerte zu geben – aber mehr als hundert pro Jahr – und ein sehr hohes Niveau zu privilegieren. Zwei Künstler, die Geigenspielerin Anne-Sophie Mutter und der Chef Valery Gergiev3, haben den Saal sofort gemocht, seine Atmosphäre und seine wunderbare Akustik. Das war ein Glück für uns, da es einen Dominoeffekt erzeugt hat.“ Um diese beiden Eckpfeiler hat sich eine „Familie“ aufgebaut, bestehend aus Musikern, die alle ihre Gewohnheiten in anderen Wasserstädten haben, wie die Berliner Philarmoniker, die die zweite Saison in der Osterresidenz verbringen4, einer der größten Erfolge von Andreas Mölich-Zebhauser der es geschafft hat, sie

Salzburg verlassen zu lassen, wo sie seit 1967 wirkten !

Diamanten, Rubine, Saphire...

Die andere Originalität des Festspielhauses ist seine private Finanzierung (selbst wenn das Gebäude der Stadt und dem Land gehört): sein Budget - „jedes Jahr ausgeglichen“, präzisiert AMZ – von ungefähr 25 Millionen Euro resultiert hauptsächlich aus den Ticketverkäufen (60%) und dem Mäzenatentum (35%). Ein UFO in der musikalischen Landschaft, ein Puzzle in welchem jedes Teil existentiell ist, von den„Freunden“ (mehr als 1500, von denen jeder jährlich um die 500 Euro spendet) über die Mitglieder der Stiftung, ohne die Mäzene zu vergessen (in verschiedene Kategorien aufgeteilt: ein „Diamant“ trägt zum Beispiel 100 000 Euros bei). „Unser Publikum ist eine richtige Familie, ein lebender Organismus“, bestätigt der Direktor, der die Initiativen vermehren will um den Kreis zu erweitern, vom sehr dynamischen Toccarion5 der an ein junges Publikum gerichtet ist und Kindern Preise von 10€ pro Konzert anbieten möchte. Alle Finanzierenden tragen zu einem aussergewöhnlichen Programm bei, das auf vier Perioden verteilt ist: „In der Zukunft, wollen wir im Laufe jeder Periode eine neue lyrische Produktion anbieten“, bestätigt ein Intendant „die mit einer hyperintellektualisierten Vision der Oper bricht. Nicht jede Inszenierung muss unbedingt eine neue Sichtweise auf ein Werk von gestern geben. Was mich interessiert ist die Emotion, die Stimmen. Ich denke immer zunächst über die Sänger nach, der Regisseur kommt anschließend.“ Ein sehr erfrischendes Credo, von dem sich einige sicherlich inspirieren lassen könnten... Hat Andreas Mölich-Zebhauser, der als Leiter des Festspielhauses gerade bis 2019 bestätigt wurde, noch Träume ? Die Antwort kommt wie aus der Pistole geschossen: „Einen Ring unter der Leitung von Christian Thielemann machen. Wir haben es schon zweimal probiert, aber es hat nicht funktioniert.“ Und seine Augen zwinkern vor Glück angesichts dieses erfreulichen Gedankens. Der selbe Blick, den er sicherlich hatte, als er, ganz klein, die Rolle des Sohnes von Pinkerton und seiner Heldin – gesungen von seiner Mutter – in Madama Butterfly von Puccini spielte oder, in Wozzeck von Berg, jene des Kindes von Marie, gespielt von der mythischen Marilyn Horne. Damals schon die Sterne...

1 Was aus ihr die zweite Oper dieser Größe in Europa direkt hinter der Bastille macht 2 Kammermusikensemble, gegründet 1980, vor allem der modernen Musik gewidmet www.ensemble-modern.com 3 Seit 1998, hat Erstere mehr als 30 Konzerte im Festspielhaus gegeben, der Zweite hat dort fast 150 Mal dirigiert 4

Siehe Poly Nr. 156 und Nr. 166

Eine echte Welt der Musik, ein Raum von 600m2 der den Kindern gewidmet ist, installiert dank der Sigmund Kiener Stiftung www.toccarion.de

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EXPOSITION AUSSTELLUNG

le collectionneur À Baden-Baden, une impressionnante exposition bicéphale célèbre un double anniversaire : les dix ans du musée Frieder Burda et les quarante ans de sa collection, dont sont présentées les pièces emblématiques.

der sammler

In Baden-Baden feiert eine beeindruckende Ausstellung an zwei Orten einen doppelten Geburtstag : das zehnjährige Bestehen des Museums Frieder Burda und das vierzigjährige Jubiläum seiner Sammlung, aus welcher emblematische Stücke gezeigt werden.

Par Von Hervé Lévy

À Baden-Baden, au Museum Frieder Burda et à la Staatliche Kunsthalle, jusqu’au 26 octobre In Baden-Baden, im Museum Frieder Burda und in der Staatlichen Kunsthalle, bis zum 26. Oktober +49 (0)72 21 398 980 www.museum-frieder-burda.de +49 (0)72 21 3007 6400 www.kunsthalle-badenbaden.de

T

out a commencé il y a quarante ans avec un acte de “rébellion” : l’achat par Frieder Burda d’un tableau de Lucio Fontana, une toile rouge percée de longues fentes, une manière de se détacher de son « père qui était passionné par l’expressionnisme allemand ». Ce premier coup de cœur en engendrera bien d’autres, puisqu’aujourd’hui sa collection compte plus de mille pièces. Elle est présentée dans un écrin lumineux alors que le collectionneur allemand, amoureux de la France, désirait originelle-

ment bâtir son musée à Mougins (Alpes-Maritimes). C’était compter sans les pesanteurs administratives hexagonales et la mauvaise volonté d’une municipalité qui ne souhaitait pas voir le calme troublé. Après d’inutiles efforts, l’ensemble fut donc “rapatrié” à Baden-Baden dans un cadre lumineux et fluide inauguré il y a dix ans et signé Richard Meier. Intitulée 40 | 10, cette exposition qui étend ses ramifications dans la voisine Staatliche Kunsthalle ressemble à une tentative de bilan puisqu’on y discerne, à travers certaines acquisitions majeures, les lignes de force de la collection. L’art allemand occupe un belle place, des expressionnistes – avec notamment d’époustouflantes vues de Baden-Baden signées Max Beckmann – aux monstres sacrés que sont devenus Sigmar Polke, Anselm Kiefer, Neo Rauch, Georg Baselitz ou Gerhard Richter, sans doute l’artiste favori de Frieder Burda. Le visiteur peut appréhender toute la diversité de sa création, des fulgurantes abstractions à des œuvres comme Party (1963), toile balafrée où les personnages sont couturés, métamorphosant une soirée idéale de l’American way of life en bal des vampires où jaillissent, sanguinolentes, quelques traînées de peinture rouge. Le XXe siècle est balayé dans le regard du collectionneur, avec la couleur pour ligne directrice – s’il faut absolument en donner une –, du pop d’Andy Warhol à l’hyperréalisme de Malcolm Morley, dont est présenté l’éblouissant Alice (2007), en passant par la mélancolie de Tim Eitel. Dernier axe de la collection, les pièces tardives de Pablo Picasso – une passion précoce, puisqu’elles

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ont été achetées alors qu’elles étaient encore abordables – sont présentes en nombre. Ce qui a séduit Frieder Burda dans ces toiles longtemps sous-estimées ? « Une manière de peindre extraordinairement expressionniste. Il y a là une grande proximité avec Beckmann. Mais au fond je ne sais pas réellement ce qui m’a attiré. J’ai réagi comme un collectionneur, c’est-à-dire de manière intuitive. » Et l’aventure se poursuit…

A

lles begann vor vierzig Jahren mit einem Akt der „Rebellion“: Frieder Burda kaufte ein Gemälde von Lucio Fontana, eine rote Leinwand von langen Schlitzen durchbrochen, eine Art sich von seinem „Vater, der vom deutschen Expressionismus fasziniert war“ abzunabeln. Dieser Liebe auf den ersten Blick folgten viele weitere, denn seine Sammlung zählt mehr als tausend Werke. Sie wird in einem luminösen Schmuckkästchen präsentiert, obwohl der deutsche Sammler, als großer Frankreichliebhaber ursprünglich sein Museum in Mougins (Alpes-Maritimes) erbauen wollte. Doch er hatte weder mit der schwergängigen französischen Administration gerechnet noch mit einer widerwilligen Gemeinde, die in ihrem Frieden nicht gestört werden wollte. Nach unnötigen Anstrengungen, wurde das Ensemble also nach Baden-Baden zurückgebracht in einen lichtdurchfluteten und flüssigen Rahmen, der vor zehn Jahren von Richard Meier eingeweiht wurde. Unter dem Titel 40 | 10 ähnelt diese Ausstellung, die sich bis in die benachbarte Staatliche Kunsthalle ausdehnt einem Versuch der Bilanzierung, da man anhand einiger Hauptanschaffungen, die Roten Fäden der Kollektion erkennt. Die deutsche Kunst nimmt einen großen Platz ein, von den Expressionisten – insbesondere mit den atemberaubenden Ansichten Baden-Badens von Max Beckmann – bis zu den heiligen Monstern, die Sigmar Polke, Anselm Kiefer, Neo Rauch, Georg Baselitz oder Gerhard Richter, wohl der Lieblingskünstler von Frieder Burda, geworden sind. Der Besucher kann die ganze Vielfältigkeit seiner Kreation erfassen, von den wütenden Abstraktionen zu Werken wie Party (1963), einem verletzten Bild in welchem die Figuren mit Narben bedeckt sind, so dass ein idealer Abend des American way of life in einen Ball der Vampire verwandelt wird, auf welchem einige blutige Spuren roter Farbe auftauchen.

Das 20. Jahrhundert aus Sicht des Sammlers mit der Farbe als rotem Faden – wenn man einen erkennen will –, vom Pop Andy Warhols über den Hyperrealismus von Malcolm Morley, dessen atemberaubende Alice (2007) gezeigt wird, bis zur Melancholie von Tim Eitel. Die letzte Achse der Sammlung, zahlreiche Spätwerke von Pablo Picasso – eine frühreife Leidenschaft, da sie gekauft wurden, als sie noch erschwinglich waren. Was hat Frieder Burda an diesen lange unterschätzen Gemälden gefallen ? „Ein aussergewöhnlich expressionistische Malweise. Es gibt eine große Nähe zu Beckmann. Aber eigentlich weiß ich nicht genau, was mich angezogen hat. Ich habe wie ein Sammler gehandelt, auf intuitive Art und Weise.“ Und das Abenteuer geht weiter...

Sigmar Polke, Porträt Frieder Burda, 1996. Museum Frieder Burda, Baden-Baden © The Estate of Sigmar Polke, Köln / VG Bild-Kunst, Bonn 2014 Mark Rothko, No. 36 (Black Stripe), 1958. Museum Frieder Burda, Baden-Baden © VG BildKunst, Bonn 2014

À voir / Ansehen À l’occasion de l’exposition un DVD trilingue (allemand, anglais et français) a été publié avec notamment des visites d’ateliers et des entretiens avec Gerhard Richter et Georg Baselitz (22,50 €). Anlässlich der Ausstellung wird eine dreisprachige DVD (deutsch, englisch und französisch) herausgegeben mit Atelierbesuchen und Gesprächen mit Gerhard Richter und Georg Baselitz (22,50 €).

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BIJOUX Schmuck

la ligne claire Le Schmuckmuseum consacre une vaste exposition à Winfried Krüger : plus de 300 pièces, broches, colliers et autres bijoux retracent sa trajectoire créatrice depuis les années 1960.

die klare linie Das Schmuckmuseum widmet Winfried Krüger eine umfangreiche Ausstellung : mehr als 300 Stücke, Broschen, Ketten und andere Schmuckstücke zeichnen seine kreative Laufbahn seit den 1960er Jahren nach.

Par Von Raphaël Zimmermann Photo de von Petra Jaschke

À Pforzheim, au Schmuckmuseum, jusqu’au 19 octobre In Pforzheim, im Schmuckmuseum, bis zum 19. Oktober +49 (0)72 31 39 21 26 www.schmuckmuseumpforzheim.de

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infried Krüger (né en 1944) est en quelque sorte l’enfant du pays : enseignant jusqu’en 2010 au Centre de formation des orfèvres de Pforzheim, il fut lauréat du Prix du Land de Bade-Wurtemberg pour l’artisanat d’art, en 1992. Le visiteur est convié à découvrir ses œuvres, des bijoux traditionnels des débuts aux réalisations d’aujourd’hui. Ces dernières, le plus souvent en argent mat, sont marquées par une précision quasi chirurgicale : des lignes claires, des formes nettes (bien souvent des structures géométriques élémentaires, carrés ou cercles) et audacieuses à la fois se mettent au service de la pureté et de l’élégance. Dans un collier de 2009, par exemple, l’argent semble délicatement tressé, rappelant curieusement les sacs et ceintures de la griffe italienne Bottega Veneta. Dans la même matière, une broche de 2008 évoque, pour sa part, l’altière simplicité d’un roulement à billes. D’autres composantes sont convoquées – parfois surprenantes comme le papier – dans un corpus multiforme dont l’humour n’est pas absent.

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infried Krüger (geboren 1944) ist in mancher Hinsicht ein Sohn des Landes : er lehrte bis 2010 im Ausbildungszentrum für Goldschmiede in Pforzheim, war 1992 Preisträger des Preises für Kunsthandwerk des Bundeslandes BadenWürttemberg. Der Besucher entdeckt seine Werke, traditionnellen Schmuck vom Beginn seiner Realisationen bis heute. Letztere, meist in mattem Silber sind durch eine fast chirurgische Präzision charakterisiert : klare Linien, deutliche und gewagte Formen (oft geometrische elementare Formen, Rechtecke oder Kreise) die gleichzeitig Reinheit und Eleganz verkörpern. In einem Collier von 2009, zum Beispiel, scheint das Silber fein verflochten zu sein, was auf überraschende Weise an die Handtaschen und Gürtel der Italienerin Bottega Verneta erinnert. Aus demselben Material eine Brosche von 2008, die ihrerseits an die hochmütige Einfachheit eines Kugellagers denken lässt. Andere Komponenten sind zur Stelle – manche überraschend wie das Papier – in einem multiformen Korpus, der nicht ohne Humor ist.



boum !

Jeff Wall, The Destroyed Room, 1978 © The artist, photo: Glenstone

En accueillant l’exposition Damage control : Art and Destruction since 1950, le Mudam de Luxembourg revient sur le bouleversement des relations entre création et destruction dans l’ère post-atomique. Mit der Ausstellung Damage control : Art and Destruction since 1950 blickt das Mudam in Luxemburg auf die Umbrüche der Beziehungen zwischen Schöpfung und Zerstörung in der post-atomaren Ära zurück.

Par Von Thomas Flagel

À Luxembourg, au Mudam jusqu’au 12 octobre In Luxemburg, im Mudam bis zum 12. Oktober +352 (0)45 37 85 1 www.mudam.lu

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i certains ont fait de la tension entre pulsion destructrice et besoin de contrôle un manifeste et une raison d’être comme Raphaël Montañez Ortiz (Destructivism : a Manifesto, 1962) qui éclate des pianos depuis près de 50 ans à la hache (son arme favorite, loin d’être la seule !) en écho aux rituels sacrificiels ancestraux des peu-

plades d’Amérique latine, pour d’autres, le geste est politique, engagé et engageant. Les trois clichés d’Ai Weiwei le représentant en train de lâcher un vase de la Dynastie Han se brisant au sol, en 1995, font ainsi référence aux dégâts de la Révolution culturelle maoïste tout autant qu’à la course (folle) en avant de la Chine contemporaine. Plus radical encore


EXPOSITION Ausstellung

et tout aussi provocateur fut le Destruction in Art Symposium (1966) de Gustav Metzger qui, accompagné des Actionnistes viennois, invitait de nombreux artistes à transformer l’acte destructeur en puissant geste artistique. Christian Marclay nous plonge dans l’effroi pur avec Guitar Drag, film dans lequel il suit une guitare électrique Fender, branchée à un ampli à l’arrière d’un pick-up et traînée par une corde sur le macadam durant de longues minutes en résonnance au lynchage en 1998 d’un afro-américain dans l’état du Texas. Le vacarme strident de bruits recrée l’horreur de cet insoutenable crime. L’acte destructeur peut aussi être tout en contrôle et en référence à l’histoire de l’art à l’image de The Destroyed Room de Jeff Wall, subtile évocation des grandes lignes (diagonale, dominante rouge) de La Mort de Sardanapale de Delacroix dans lequel un roi regarde la fin des êtres qui lui sont proches, preuve que le carnage peut être de toute beauté. Avec The Scorceress (1961), Jean Tinguely donnait, lui, vie à un automate autodestructeur, miroir de la condition humaine. Une œuvre rare, dont le fonctionnement est malheureusement arrêté pour des soucis de conservation (sic !) qui ne manquent jamais de nous révolter quand ils vont, comme ici, à l’encontre même du geste de l’artiste. Ed Rusha pousse la bravade jusqu’au bout avec The Los Angeles County Museum of Art on Fire (1965-68), peinture érigée contre l’institutionnalisation de son art, dans laquelle se retrouve aussi un écho aux émeutes raciales de Watts qui enflammèrent la ville, cette même année. Mais force est d’attribuer le clou de l’audace à Jake et Dinos Chapman (Injury to Insult to Injury, 2004) qui détruisirent des œuvres originales de Francisco de Goya (Disasters of War) avec une ironie génialement provocante, ajoutant aux exactions représentées avec talent et réalisme des éléments purulents et des bestioles atrocement effrayantes.

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inige haben aus der Spannung zwischen Zerstörungsdrang und Kontrollbedürfnis ein Manifest und eine Daseinsberechtigung gemacht, wie Raphaël Montañez Ortiz (Destructivism : a Manifesto, 1962), der seit fast 50 Jahren Klaviere mit der Axt (seiner Lieblingswaffe, aber nicht der Einzigen!) zerstört, als Echo zu altüberlieferten Opferritualen der Völker in Südamerika, für andere ist die Geste eine politische, engagierte und engagierende. Die drei Photographien von Ai

Weiwei, die ihn dabei zeigen, wie er 1995 eine Vase aus der Han-Dynastie auf den Boden fallen lässt, sind ebenso eine Anspielung auf die Beschädigungen der maoistischen Kulturrevolution wie auf die (verrückte) Flucht nach von des modernen China. Noch radikaler und genauso provozierend war die Destruction in Art Symposium (1966) von Gustav Metzger, der gemeinsam mit den Wiener Aktionisten zahlreiche Künstler dazu einlud, den Akt der Zerstörung in eine künstlerische Geste zu verwandeln. Christian Marclay lässt uns mit Guitar Drag in das pure Schaudern eintauchen, einem Film in welchem er einer elektrischen Fender-Gitarre folgt, die an einen Verstärker auf einem Pick-Up angeschlossen ist und viele Minuten lang an einem Seil über den Asphalt gezogen wird, als Resonanz auf den Akt der Lynchjustiz an einem Afro-Amerikaner im Jahr 1998 im Bundesstaat Texas. Das grelle Höllenspektakel lässt den Horror dieses unhaltbaren Verbrechens wieder aufleben. Der zerstörerische Akt kann auch kontrolliert sein und in Beziehung zur Kunstgeschichte stehen, wie in The Destroyed Room von Jeff Wall, einer subtilen Erwähnung der großen Linien (Diagonale, Dominanz der Farbe Rot) in La Mort de Sardanapale von Delacroix, in welchem der König das Ende seiner Angehörigen betrachtet, ein Beweis dafür, dass ein Gemetzel voller Schönheit sein kann. Mit The Scorceress (1961) erweckte Jean Tinguely einen zerstörerischen Automaten zum Leben, als Spiegel der menschlichen Kondition. Ein seltenes Werk, dessen Betrieb leider aus Konservierungsgründen eingestellt wurde (sic!), die uns immer dann empören wenn sie, wie hier, der Geste des Künstlers entgegengestellt sind. Ed Rusha treibt die Herausforderung mit The Los Angeles Country Museum of Art on Fire (1965-68) auf die Spitze, einem Gemälde, das gegen die Institutionalisierung seiner Kunst gerichtet war, in welchem sich ein Echo zu den radikalen Aufständen von Watts findet, die die Stadt in jenem Jahr entflammten. Aber die Medaille der Dreistigkeit ist Jake und Dinos Chapman zu vergeben (Injury to Insult to Injury, 2004), die Originalwerke von Francisco de Goya (Disasters of War) mit genial provozierenden Ironie zerstörten, und zu dem mit Talent und Realismus repräsentierten Übergriff eitrige Elemente und erschreckende Bestien hinzufügten.

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EXPOsition Ausstellung

à l’ouest, l’eden De Krazy Kat à Blueberry, en passant par Lucky Luke, le Cartoonmuseum de Bâle revient sur près d’un siècle de BD western avec l’exposition Going West !

im westen, eden

Von Krazy Kat bis Blueberry, über Lucky Luke, das Cartoonmuseum blickt auf fast ein Jahrhundert des Westerncomics mit der Ausstellung Going West ! zurück.

Par Von Philippine Brucher Dessin Zeichnung de von Yakari par von Derib

Au Cartoonmuseum de Bâle jusqu’au 2 novembre Im Cartoonmuseum von Basel bis zum 2. November +41 (0)61 226 33 63 www.cartoonmuseum.ch

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n 1948, Jigé, Franquin et Morris quittaient leur Belgique natale pour explorer les contrées lointaines de l’Amérique des cowboys et des Indiens. Un voyage de légende qui, à leur retour, allait engendrer une bande dessinée nouvelle, plus seulement destinée aux enfants mais à tous les lecteurs friands de belles images et d’aventures bien ficelées. Le Cartoonmuseum de Bâle retrace en 100 planches et dessins originaux, des années 1920 à aujourd’hui, l’histoire de la BD de western aux États-Unis et en Europe, via l’exposition Going West ! Le regard de la bande dessinée tourné vers l’Ouest. D’une case à l’autre, on croise les grands noms du genre, Morris et son Lucky Luke bien sûr, mais aussi Hergé, dont le Tintin en Amérique posa les jalons des premières critiques sur l’expulsion des Indiens. Une partie spécialement conçue pour les enfants est consacrée au suisse Derib, père de Yakari et de la célèbre saga du trappeur Buddy Longway. Un héros atypique, reflet de la réflexion de son auteur sur la culture indienne, le métissage et un certain rapport à la nature. Aux murs, d’autres dessins mythiques signés George Herriman (Krazy Kat), James Swinnerton (Little Jimmy) ou Frank King (Gasoline Alley) qui vadrouillèrent à cheval entre le Grand Canyon et Monument Valley puis rendirent hommage à cette expédition dans leurs œuvres. Les dessins et les techniques ont évolué mais le western lui, n’a pas pris une ride.

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m Jahr 1948 verließen Jigé, Franquin und Morris ihr Heimatland Belgien um die Weiten des Amerikas der Cowboys und Indianer zu erkunden. Eine Reise der Legenden, die bei ihrer Rückkehr einen neuen Comic hervorbrachte, der nicht mehr nur an Kinder gerichtet war, sondern auch an Leser mit einer Vorliebe für schöne Bilder und gut gestrickte Geschichten. Das Cartoonmuseum Basel schildert in 100 Bildtafeln und Originalzeichnungen von den 1920er Jahren bis heute die Geschichte des Westerncomics in den Vereinigten Staaten und in Europa, in der Ausstellung Going West! Der Blick des Comics gen Westen. Von einem Feld zum nächsten, trifft man auf die großen Namen der Gattung, Morris und seinen Lucky Luke natürlich, aber auch Hergé, dessen Tim und Struppi in Amerika den ersten kritischen Blick auf die Vertreibung der Indianer warf. Ein speziell für Kinder konzipierter Teil ist dem Schweizer Derib gewidmet, dem Vater von Yakari und der berühmten Saga des Pelztierjägers Buddy Longway. Ein untypischer Held, der die Überlegungen seines Autors über die indianische Kultur, die Rassenmischung und eine gewisse Beziehung zur Natur reflektiert. An den Wänden andere mythische Zeichnungen von George Herriman (Krazy Kat), James Swinnerton (Little Jimmy) oder Fran King (Gasoline Alley), die zu Pferd zwischen dem Grand Canyon und Monument Valley herumgondelten und diese Expedition in ihren Werken verarbeiteten. Die Zeichnungen und Techniken haben sich weiterentwickelt, aber der Western hat nicht eine Falte bekommen.



ART CONTEMPORAIN Zeitgenössische Kunst

droit dans le mur Krištof Kintera, fils spirituel de Jean Tinguely, expose à Bâle son travail politique et caustique fait de bric, de broc et de chocs. Chez lui, une poussette blindée aux motifs camouflage cohabite avec des palmiers faits en canettes de soda. La couleur de son humour est annoncée : noir.

gegen die wand Krištof Kintera, der spirituelle Sohn von Jean Tinguely, stellt in Basel seine politischen und ätzenden Arbeiten aus allem möglichen aus. Bei ihm koexistiert ein vollgestopfter Kinderwagen mit Kamouflagemotiven mit Palmen aus Limonadendosen. Die Farbe seines Humors : schwarz.

Par Von Emmanuel Dosda

À Bâle, au Musée Tinguely, jusqu’au 28 septembre In Basel, im Museum Tinguely, bis zum 28. September + 41 (0)61 681 93 20 www.tinguely.ch www.kristofkintera.com

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AM NOT YOU, affirme, en lettres capitales, l’artiste tchèque. S’il revendique sa singularité, nul doute que le plasticien né en 1973 se reconnaît des œuvres mécaniques de Tinguely créées à partir des déchets de notre société industrialisée. Le célèbre artiste suisse a mis en scène des machines bruyantes qui gesticulent inutilement, anticipant l’époque contemporaine semblant tourner frénétiquement à vide. Une grosse poignée d’années plus tard, Krištof Kintera propose de nous confronter à son installation nommée Revolution (2005) : un personnage se frappe avec une violence mécanique la tête contre la cloison qui l’empêche d’avancer, fissurant cette dernière et l’endommageant petit à petit à force d’acharnement. Brutale relecture du mythe de Sisyphe, effroyable vision d’un monde où l’on va droit dans le mur… Cet homme d’un mètre de haut est situé dans un recoin du musée, au bout d’un couloir, au sous-sol, laissant une drôle d’impression, un désagréable goût âcre au visiteur. Celui-ci est souvent secoué et pris à partie, notamment par un volatile bavard, un oiseau de mauvaise augure qui l’harangue dans l’espace central de l’institution. Pour accéder aux salles consacrées à l’exposition de Kintera, enfant terrible de l’art tchèque, il est d’ailleurs impératif de traverser une sorte de magasin discount bradant des produits bas de gamme, fringues hyper cheap et accessoires méga toc. Embusqués au milieu de ce capharnaüm balisé par des panneaux rouge vif indiquant “-50%”, des mannequins taille XS interpellent le chaland

égaré dans ce micro-univers violement consumériste. Jeux d’assemblages improbables, constructions low-tech, inventions vaines… le Pragois envahit l’établissement bâlois et son parc avec des œuvres, sculptures ou installations, tout droit sorties de l’esprit ingénieux et tortueux d’un Géo Trouvetou trash, oscillant entre séduction et répulsion. Avec les œuvres critiques de Kintera, on passe du rire (souvent jaune) aux grincements de dents, restant circonspect devant ce qui semble être un corps sans vie enroulé dans un drap, gisant au sol au milieu d’une flaque visqueuse, ou mi amusé, mi effrayé face à un individu diabolique affublé de cornes qui tape inlassablement sur une grosse caisse tandis qu’un poste de radio diffuse des (mauvaises) nouvelles. « Je veux faire de la mort un jeu vivant » soutenait Tinguely plusieurs décennies avant le travail macabre de Kintera qui semble suivre cette voie. Sans issue ?

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AM NOT YOU, bekräftigt der tschechische Künstler in Großbuchstaben. Auch wenn er seine Einzigartigkeit proklamiert, gibt es keinen Zweifel daran, dass der 1973 geborene Künstler, sich in den mechanischen Werken von Tinguely wiedererkennt, die dieser aus Abfällen unserer industrialisierten Gesellschaft erschaffen hat. Dieser berühmte Schweizer Künstler hat lärmende Maschinen inszeniert, die ohne Grund gestikulieren, und somit eine zeitgenössische Epoche antizipiert, die frenetisch im Leerlauf


Krištof Kintera, Demon of the Growth, 2014 © Stefan Holenstein

ist. Viele Jahre später schlägt Krištof Kintera vor uns mit seiner Revolution (2005) genannten Installation zu konfrontieren : Eine Figur mit Kapuze schlägt mit mechanischer Gewalt ihre Kopf gegen eine Wand, die sie am Fortkommen hindert, lässt einen Riss entstehen und beschädigt sie nach und nach dank ihrer Hartnäckigkeit. Eine brutale Lektüre des Sisyphos-Mythos, eine erschreckende Vision einer Welt, die gegen die Wand fährt... Dieser Mann von einem Meter Höhe ist in einer Ecke des Museums aufgestellt, am Ende eines Ganges, im Untergeschoss, was beim Besucher einen komischen Eindruck hinterlässt, einen unangenehmen bitteren Geschmack. Dieser wird oft gerüttelt, angepöbelt, vor allem von einem geschwätzigen Federvieh, einem Unglücksraben, der ihn in der zentralen Halle der Institution anspricht. Um zu den Sälen der Ausstellung von Kintera, dem enfant terrible der tschechischen Kunst zu gelangen, ist es ausserdem unerlässlich eine Art DiscountGeschäft zu durchqueren das Produkte von minderwertiger Qualität, super billige Kleidung und Plastik-Accessoires zu verscherbelt. Inmitten dieses mit feuerroten „-50%“ Schildern markierten Trödelladens, warten

im Hinterhalt Mannequins mit Größe XS, die den verirrten Kunden in diesem gewaltigen Mikro-Kosmos des Konsums interpellieren. Unwahrscheinliche Montagespiele, low-tech Konstruktionen, aussichtslose Interventionen... der Prager nimmt das Basler Gebäude und seinen Park mit seinen Werken, Skulpturen und Installationen ein, die alle direkt dem einfallsreichen und gewundenen Geist eines trashigen Géo Trouvetou entsprungen sind und zwischen Verführung und Abstoßung schwanken. Mit den kritischen Werken von Kintera, wankt man vom Lachen zum Zähneknirschen, bleibt bedacht vor dem was ein lebloser Körper in einem Laken zu sein scheint, der auf dem Boden inmitten einer dickflüssigen Pfütze liegt, ist halb amüsiert, halb erschrocken angesichts eines teuflischen Individuums mit Hörnern, das ohne Unterlass auf eine große Kiste haut, während ein Radio (schlechte) Nachrichten verbreitet. „Ich will aus dem Tod ein lebendiges Spiel machen“, deklarierte Tinguely mehrere Jahrzehnte vor der makabren Arbeit Kinteras, die diesem Weg zu folgen scheint. Ohne Ausweg ?

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EXPOsition Ausstellung

l’écume des jours Au Musée des Beaux-Arts de Dole, Jean-Marc Cerino présente l’exposition Le Grain des jours, une sélection de ses œuvres spectrales.

der schaum der tage Im Museum der Schönen Künste in Dole, präsentiert Jean-Marc Cerino die Ausstellung Die Oberfläche der Tage, eine Auswahl seiner spektralen Werke. par le peintre, qu’il a entrepris de noyer sous des superpositions de noir, de blanc, de couleurs bombées sur verre. Les images ne sont pas choisies au hasard, toutes portent en elle la trace d’une histoire qui se passe de narration, illustrations silencieuses de moments que Jean-Marc Cerino sublime et densifie par ses procédés plastiques. Un regard, et l’on ressuscite avec lui ces instants disparus, entre poésie et fragilité.

Par Von Philippine Brucher

À Dole, au Musée des BeauxArts, jusqu’au 21 septembre In Dole, im Musée des BeauxArts, bis zum 21. September +33 (0)3 84 79 25 85 www.doledujura.fr

G Jean-Marc Cerino, Atterissage mouvementé sur le terrain d'Ursel en Belgique, Bewegte Landung auf dem Ursel-Gelände in Belgien 1940-2012 © Yves Bresson

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es silhouettes fantomatiques, des ruines, des visages au regard perdu, des carcasses d’avion et des lieux abandonnés. Les œuvres de Jean-Marc Cerino semblent flotter dans un nuage de gaze, ne s’offrant jamais complètement aux yeux qui les contemplent. On croit observer des souvenirs un peu flous, et l’on n’est pas loin du compte : l’artiste travaille en effet la mémoire. Le Grain des jours mêle deux séries. La première, Les Racontés, rassemble six photographies de proches, hommes ou femmes debouts, dont les silhouettes transparaissent sous des dizaines de couches de cire appliquées sur la toile. Un effacement volontaire des sujets qui pose la question de ce que l’homme révèle de lui-même lorsque son apparence est voilée. La seconde se nourrit de clichés célèbres (Mussolini et Clara Petacci pendus par les pieds) ou anonymes achetées

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eiserhafte Silhouetten, Ruinen, Gesichter mit verlorenem Blick, Flugzeugwracks und verlassene Orte. Die Werke von Jean-Marc Cerino scheinen in einer Tüllwolke zu schweben, so dass sie sich nie ganz dem Blick des Betrachters zeigen. Man meint verschwommene Erinnerungen zu sehen und man täuscht sich nicht : Der Künstler arbeitet in der Tat zum Thema Erinnerung. Die Oberfläche der Tage vereint zwei Serien. Die erste, Die Erzählten versammelt sechs Photographien von Angehörigen, stehenden Männern oder Frauen, deren Silhouetten hinter mehreren Schichten von Wachs hindurchschimmern. Eine bewusste Auslöschung der Subjekte, die die Frage danach stellt, was der Mensch von sich preisgibt, wenn seine Erscheinung verhüllt ist. Die zweite nährt sich aus den bekannten (Mussolini und Clara Petacci an den Füßen aufgehängt) oder anonymen Bildern, die der Maler gekauft hat, um sie unter Schichten von schwarzer, weißer und bunter Sprühfarbe zu ertränken, die er auf Glasplatten aufträgt. Die Bilder sind nicht zufällig ausgewählt, alle tragen in sich die Spur einer Geschichte, die auf Erzählungen verzichtet, stille Illustrationen von Momenten, die Jean-Marc Cerino durch seine plastische Vorgehensweise veredelt und verdichtet. Ein Blick, und man lässt mit ihm diese verschwundenen Momente zwischen Poesie und Zerbrechlichkeit wiederaufleben.



ART CONTEMPORAIN Zeitgenössische Kunst

ouvrez la cage aux oiseaux Le Frac Franche-Comté milite pour Laisser les sons aller où ils vont avec une exposition plastique et sonore dont John Cage est la figure tutélaire.

öffnet den vogelkäfig Der Frac Franche-Comté will Die Klänge dahin gehen lassen wo sie hin gehen mit einer plastischen und akustischen Ausstellung, deren zentrale Figur John Cage ist.

Par Von Emmanuel Dosda

À Besançon, au Frac FrancheComté, jusqu’au 27 septembre In Besançon, im Frac FrancheComté, bis zum 27. September +33 (0)3 81 87 87 00 www.frac-franche-comte.fr

Le plasticien, qui représentera la France à la Biennale de Venise en 2015, est également exposé du 6 septembre au 22 novembre à L’Aubette 1928, à Strasbourg www.musees.strasbourg.eu

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* Der Bildhauer, der Frankreich bei der Biennale in Venedig 2015 vertreten wird, stellt ebenfalls vom 6. September bis 22. November in L‘Aubette 1928 in Straßburg aus.

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éleste Boursier Mougenot* est passé du conservatoire au white cube, de la composition musicale aux salles d’expo du monde entier. Il n’a cependant pas abandonné une pratique pour une autre, liant musique et arts plastiques en des installations poétiques, parfois zen lorsqu’il fait voguer des bols de porcelaine, s’entrechoquant et cliquetant dans une piscine gonflable. Au Frac, il livre une nouvelle version de From here to ear (1999) : des oiseaux volètent librement dans un espace où sont disposées des guitares électriques. Les volatiles s’agrippent aux cordes comme ils le font sur les lignes à haute tension, prenant les instruments pour des perchoirs et créant ainsi des sons, un joli concerto aléatoire de griffes et de riffs. Le Frac a puisé dans ses collections et dans celles du Centre national des arts plastiques pour une exposition mêlant librement formes, bruits ou notes et regroupant des œuvres de l’écrivain pluridisciplinaire Pierre Alferi, du musicien plasticien Davide Balula (qui fait

Céleste Boursier Mougenot, From here to ear (détail), Courtesy Galerie Xippas - Adagp, Paris / CNAP. photo : Blaise Adilon

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écouter des battements cardiaques à des orties…) ou de Katie Paterson faisant tourner le vinyle des Quatre Saisons à la vitesse de la terre sur son axe… la partition de Vivaldi devenant imperceptible. Tous rendent hommage à John Cage qui revendiquait être « pour les oiseaux et non pour les cages dans lesquelles les hommes les mettent ».

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éleste Boursier Mougenot * kam vom Konservatorium zum white cube, von der musikalischen Komposition in die Ausstellungssäle der ganzen Welt. Trotzdem hat er nicht die eine Praxis für die andere aufgegeben, verbindet Musik und plastische Kunst in poetischen Installationen, manche ruhig, etwa wenn er Porzellanschalen rudern lässt, die in einem aufblasbaren Schwimmbecken aufeinanderstoßen und klirren. Im Frac liefert er eine neue Version von From here to ear (1999): Vögel flattern frei in einem Raum herum, in welchem elektrische Gitarren arrangiert sind. Das Federvieh setzt sich auf die Saiten wie auf Hochspannungsleitungen, hält die Instrumente für Sitzstangen und erzeugt so Klänge, ein schönes zufallsbedingtes Konzert erklingt. Der Frac hat aus seiner Sammlung geschöpft und aus jenen des Centre national des Arts plastiques, für eine Ausstellung, die Formen, Geräusche und Noten frei mischt und Werke des pluridisziplinären Autors Pierre Alferi, des plastischen Musikers Davide Balula (der Brennnessel Herzschläge hören lässt...) oder von Katie Paterson zeigt, die die Schallplatte der Vier Jahreszeiten in der Geschwindigkeit der Erdumdrehung abspielt, wobei die Partition von Vivaldi...unerkenntlich wird. Alle huldigen John, Cage der sich dazu bekannte „für die Vögel zu sein und nicht für Käfige in welche die Menschen sie setzen.“



ANTIQUITÉ & BROCANTE Antiquitäten & Trödel

the place to be Plus de 20 000 visiteurs et quelque 70 antiquaires et brocanteurs professionnels : depuis 2005, le Marché européen de la Brocante et de la Collection du Broglie est, cinq fois par an, un événement incontournable. Mehr als 20 000 Besucher und fast 70 professionelle Antiquare und Trödelhändler : seit 2005 ist der Europäische Trödel-und Sammlermarkt auf der Place Broglie fünf mal jährlich eine unumgängliche Veranstaltung.

Par Von Raphaël Zimmermann Photos de von Jean-Louis Hess

Les prochaines éditions du Marché européen de la Brocante et de la Collection du Broglie se dérouleront à Strasbourg, sur la place Broglie, samedis 6 septembre et 4 octobre 2014 (de 8 h à 18 h) Et aussi, Les Puces du Design le vendredi 3 octobre devant le MAMCS à partir de 9h Die nächsten Termine für den Europäischen Trödel-und Sammlermarkt auf der Place Broglie in Straßburg sind der 6. September und der 4. Oktober (8 bis 18h) Und ebenso, der Design Flohmarkt am Freitag den 3. Oktober ab 9 Uhr vor dem MAMCS www.brocantes-strasbourg.fr

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e part et d’autre d’une allée centrale, des dizaines de stands s’alignent avec élégance. Chacun ressemble à une mini exposition où les objets semblent disposés dans un charmant “désordre ordonné”. Brocanteurs généralistes, antiquaires et vendeurs de pièces design et vintage venus de toute la France proposent une marchandise de qualité dont sont exclus copies et objets neufs. Tous les professionnels présents sont aussi de fins connaisseurs et des gardiens du patrimoine qui permettent sa circulation, de génération en génération. Il est possible d’acheter bien des choses au Marché européen de la Brocante et de la Collection du Broglie, de l’édition originale du Château des Carpates de Jules Verne à un crucifix d’ivoire du XIXe siècle, en passant par un coffre polychrome alsacien, un blouson so sixties, un service Carmen complet des faïenceries de Sarreguemines, une statue yoruba, une série de globes terrestres anciens, des bijoux en bakélite, des boîtes de Meccano rares… Liste très largement non exhaustive. Amateurs avertis, chineurs chevronnés, esthètes éclairés et simples curieux trouveront sans conteste leur bonheur.

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uf der einen und der anderen Seite einer zentralen Allee reihen sich die Stände aneinander wie Perlen auf einer Schnur. Jeder erscheint wie eine Miniatur-Ausstellung in welcher die Objekte in einer charmanten „geordneten Unordnung“ organisiert sind. Trödelhändler, Antiquare und Verkäufer von Design-und Vintagestücken aus ganz Frankreich bieten eine hochwertige Ware an, die keine neuen Objekte oder Kopien enthalten. Alle anwesenden Fachleute sind auch Kenner und Bewahrer des Kulturerbes, dem sie die Zirkulation, von einer Generation zur nächsten erlauben. Vielerlei Dinge kann man erstehen auf dem Europäischen Trödel-und Sammlermarkt auf der Place Broglie, von der Originalausgabe des Château des Carpates von Jules Verne zum Kruzifix aus Elfenbein aus dem 19. Jahrhundert, über einen mehrfarbigen elsässischen Koffer, ein 60er-Jahre-Jacke, ein komplettes Carmen-Service aus der Steingutfabrik in Sarreguemines, eine Yoruba-Statue, eine Serie von alten Weltkugeln, Schmuck aus Bakelit... Eine mehr als unvollständige Liste. Liebhaber, geübte Trödelbesucher, Ästheten und Neugierige werden ohne Zweifel ihr Glück finden.



Géographie geographie

de l’art d’occuper l’espace Le Festival international de Géographie fête son quart de siècle avec une édition prenant pour thème “Habiter la Terre”.

wohn-raum-art Das Internationale Festival der Geographie feiert sein 25jähriges Jubiläum mit einer Auflage zum Thema „Die Erde bewohnen“. dont les êtres humains construisent la relation au monde dans lequel ils vivent, Se loger, fait se croiser les regards d’architectes et de géographes. Communes et Territoires questionne les configurations urbaines, tandis qu’Habiter risqué confronte les crises humaines aux risques naturels.

D Par Von Philippine Brucher Photo de von Kwiatek7, Cliffs of Moher at sunset, Co. Clare, Ireland

À Saint-Dié-des-Vosges, du 3 au 5 octobre In Saint-Dié-des-Vosges, vom 3. bis 5. Oktober +33 (0)3 29 42 16 74 www.fig.saint-die-des-vosges.fr

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e rendez-vous annuel de quelque 50 000 festivaliers prend la géographie comme prisme pour comprendre certaines questions posées par les sciences humaines, l’économie ou l’écologie. Pour cet anniversaire l’anthropologue Philippe Descola, médaillé d’or du CNRS en 2012 et président du FIG réunit autour de lui des éminences grises : le philosophe Raphaël Enthoven, le journaliste Alex Taylor, la sociologue et politologue Dominique Schnapper. Du beau monde venu explorer le thème de cette année, “Habiter la Terre”. Pour l’illustrer, le festival invite les îles britanniques, qui ne sont pas que l’Angleterre mais bien quatre nations avec l’Écosse, le Pays de Galles, l’Irlande et quatorze territoires d’outre-mer. Entre post-colonialisme et mondialisation, c’est un vaste terrain sur lequel spécialistes et auditeurs échangeront autour de tables rondes, conférences-débats et cafés-géographiques. Quatre itinéraires de réflexion viennent compléter cette édition passionnante. Habiter, une nouvelle question pour les photographes, interroge la façon

as jährliche Treffen von fast 50 000 Festivalteilnehmern benutzt die Geographie als Prisma um einige Fragen zu verstehen, die von den Geisteswissenschaften, der Wirtschaft oder der Ökologie gestellt werden. Zu diesem Jubiläum vereint der Anthropologe Philippe Descola, Goldmedaille des CNRS von 2012 und Präsident des FIG die grauen Eminenzen um sich: den Philosophen Raphaël Enthoven, den Journalisten Alex Taylor und die Soziologin und Politologin Dominique Schnapper. Eine feine Gesellschaft um das diesjährige Thema „Die Erde bewohnen“ zu sondieren. Um es zu illustrieren, lädt das Festival die Britischen Inseln ein, die nicht nur aus Großbritannien bestehen sondern vier Nationen mit Schottland, Wales und Irland sowie vierzehn Überseegebiete vereinen. Zwischen Post-Kolonialismus und Globalisierung ist dies ein weites Feld über welches die Spezialisten und Zuhörer sich bei Tischgesprächen, Konferenzen und Geographie-Cafés austauschen werden.Vier Reflexionswege vervollständigen diese begeisternde Ausgabe. Wohnen, eine neue Fragestellung für Photographen, hinterfragt die Art und Weise auf welche Menschen eine Beziehung zu der Welt aufbauen in der sie leben, Wohnen kreuzt die Blicke von Architekten und Geographen. Kommunen und Territorien stellt die urbanen Konfigurationen in Frage, während Riskant wohnen die menschlichen Krisen mit natürlichen Risiken konfrontiert.



un puzzle de mots

Poésie, roman, philosophie, illustration… Avec plus de 80 rendez-vous, les Bibliothèques idéales marquent la rentrée littéraire strasbourgeoise de multiples pierres blanches. Parcours au cœur d’une programmation foisonnante. Par Hervé Lévy Portrait de John King signé Philippe Matsas

À Strasbourg, à L’Aubette, à la Médiathèque Malraux et dans les librairies de la ville, du 11 au 27 septembre +33 (0)3 88 60 93 37 www.bibliotheques-ideales. strasbourg.eu

Elle vient de publier L’Homme de la montagne chez Philippe Rey (20 €) www.philippe-rey.fr

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2 Le livre sort le 11 septembre Au Diable Vauvert (22 €) www.audiable.com

Pour Vie de monsieur Leguat paru aux éditions du Sonneur (12 €) www.editionsdusonneur.com

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omme toutes les belles histoires, les Bibliothèques idéales débutent par un prologue (06/09 à 18h, à la Cité de la musique et de la danse) : autour de la Méditerranée, les mots de Marguerite Yourcenar et du poète grec Constantin Cavafy – qu’elle traduisit – s’entrecroisent avec volupté dans la bouche de Charlotte Rampling. La suite est souvent une affaire de rencontres tout aussi surprenantes : nous partirons par exemple sur les chemins croisés de l’Académicien François Cheng – véritable pont entre Orient et Occident – et du violoncelliste Marc Coppey (11/09 à 18h30, à L’Aubette) avec une réflexion sur la vie et la mort ponctuée d’instants musicaux. Autre duo prometteur, celui formé par deux explorateurs des marges (16/09 à 19h, à L’Aubette), l’américaine Joyce Maynard1 (qui narra avec délicatesse sa relation amoureuse avec J. D. Salinger dans Et devant moi, le monde) et le britannique John King dont le dernier roman White Trash2 est une nouvelle plongée chez les prolos d’outre-Manche. Celui qui s’était fait connaître par une trilogie footballistique (Football Factory, La Meute et Aux couleurs de l’Angleterre) en forme de

voyage au pays des hooligans, écrite comme un coup de poing dans l’estomac, nous séduit avec un texte naviguant entre interrogation sur l’actualité de la notion de classe et roman social. Il entraîne cette fois son lecteur dans l’univers hospitalier britannique, emblématique de la déréliction des services publics de l’après Thatcher. Parmi les autres instants forts, citons la rencontre avec le monument des lettres françaises qu’est Bernard Pivot (27/09 à 14h30, à la Médiathèque Malraux avec, dans la foulée, la remise du Goncourt de la nouvelle à Nicolas Cavaillès3) et celles avec l’insubmersible Jean d’Ormesson (17/09 à 16h, à L’Aubette) et le dessinateur Jean-François Cellier, auteur d’une belle adaptation de la vie de Jeanne d’Arc en BD, chez Soleil (13/09 à 14h30, à la Librairie Ehrengarth). Serge Moati, pour sa part, sera le pivot d’une table ronde consacrée à l’avalanche littéraire coutumière de la rentrée (26/09 à 20h, à la Médiathèque Malraux), posant une essentielle question : la critique donne-t-elle envie de lire ?



DESIGN

flou artistique Séduire l’œil et intriguer l’esprit. Tel est le pari de Quiz, exposition hors des cases qui investit la Galerie Poirel de Nancy. Créés par des artistes ou des designers, une centaine d’objets hybrides et récalcitrants s’amusent à cacher leur vraie nature.

künstlerische unschärfe Das Auge verführen und den Geist anregen. Das ist das Ziel von Quiz, einer aussergewöhnlichen Ausstellung, die in der Galerie Poirel in Nancy gezeigt wird. Von Künstlern oder Designern kreiert, amüsieren sich um die hundert zwitterhafte und widerspenstige Objekte dabei ihre wahre Natur zu verstecken.

Par Von Dorothée Lachmann

À Nancy, à la Galerie Poirel, jusqu’au 12 octobre In Nancy, in der Galerie Poirel, bis zum 12. Oktober +33 (0)3 83 32 31 25 www.poirel.nancy.fr

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rt ou design ? Où commence l’un ? Où s’arrête l’autre ? Comment classer les ovnis imaginés par certains créateurs ? Le designer autrichien Robert Stadler est obnubilé par ces questions depuis longtemps. Pour la carte blanche que lui offre la Galerie Poirel, il a choisi d’inviter des artistes et des designers dont la recherche consiste à dissiper les clivages. Y sont présentés, selon son expression, « des objets qui ne disent pas clairement ce qu’ils sont, qui résistent à l’appréciation de nos filtres de lecture habituels. Certaines œuvres d’art utilisent les codes stylistiques du design, tandis que des objets de design peuvent cacher leur fonction alors qu’ils en ont bien une. » Conçue pour être visitée de manière intuitive et ludique, l’exposition vise d’abord à intriguer. Pas de cartels sur les œuvres, juste un numéro : aux visiteurs de jouer à ce gigantesque Quiz, en devinant la nature cachée de ce qu’ils ont devant les yeux. L’imagination n’a plus qu’à profiter de cette liberté stimulante offerte par des pièces méconnaissables. Que sont donc ces BLPs (prononcer blips), étranges formes noires que l’artiste Richard Artschwager collait sur les bâtiments ? « Le BLP n’a pas de fonction pratique mais il est difficile pour autant de le classer comme une sculpture. C’est plutôt une chose, un parasite », estime Robert Stadler. Lui-même expose une œuvre détournée d’un fauteuil Chesterfield, baptisée Pools and pouf ! « J’ai utilisé le capiton, mais comme un reste, une sorte de flaque, en le privant de sa fonction

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primaire. » La pièce du plasticien Ricky Swallow donne la parfaite illusion d’une lampe, sauf qu’il s’agit en réalité d’une… sculpture en bronze, sans aucune fonctionnalité. De même pour le pouf surdimensionné de l’autrichien Heimo Zobernig, en polystyrène. Mais on peut trouver dans l’exposition sa correspondance pratique, avec le fameux pouf-poire Sacco né dans les années 1950. Parmi les pièces historiques, celle de Friedrich Kiesler intrigue particulièrement : qui devinera que ces étranges formes sculptées sont en réalité un mobilier multifonctionnel, à la fois siège, table ou stèle ? De même, derrière ses airs d’œuvre d’art, ce petit monticule en plâtre percé de trous créé par le plasticien Mathieu Mercier est en parfait état de marche puisqu’il s’agit, comme l’indique son nom, d’une Multiprise. Pour Quiz, Robert Stadler a imaginé une scénographie étonnante, étalant de grandes surfaces bleues dans l’espace de la Galerie Poirel, afin d’en percevoir la totalité, sans interruption. « Le bleu aide à n’établir aucune hiérarchie entre les objets, il donne l’impression de les faire flotter. C’est aussi une couleur dans laquelle le visiteur a envie de plonger. » Le parcours s’achève avec une énigmatique vidéo de David Musgrave : une créature imaginaire, sorte de golem, tombe dans un trou. Vers quel autre monde ?

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unst oder Design ? Wo fängt das eine an ? Wo hört das andere auf ? Wie soll man die von einigen Kreateuren erfundenen UFOs einordnen ? Der österreichische Designer Robert Stadler ist von


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diesen Gedanken seit langem besessen. Für die freie Hand, die ihm die Galerie Poirel gewährt, hat er entschieden, Künstler und Designer einzuladen, deren Recherche darin besteht, die Diskrepanzen zu überwinden. Es werden, nach seiner Formulierung „Objekte, die nicht klar sagen was sie sind, die sich dem Ermessen unsere üblichen Lektürefilter widersetzen präsentiert. Einige Kunstwerke benutzen die stilistischen Codes des Designs, während Designobjekte ihre Funktion verstecken können, obwohl sie sehr wohl eine besitzen.“ Die Ausstellung, die auf spielerische und intuitive Art konzipiert ist, will zunächst Neugierde wecken. Keine Beschriftungen an den Werken, nur Nummern: der Besucher nimmt an diesem riesigen Quiz teil, indem er die versteckte Natur dessen, was er vor den Augen hat, errät. Die Vorstellungskraft profitiert von dieser stimulierenden Freiheit, die die unkenntlichen Stücke bieten. Was sind also diese BLPs (Aussprache blips), diese komischen schwarzen Formen, die der Künstler Richard Artschwager auf die Gebäude klebte ? „Das BLP hat keine praktische Funktion aber es ist trotzdem schwierig es als Skulptur einzustufen. Es ist eher eine Sache, ein Parasit“ schätzt Robert Stadler. Er selbst stellt ein zweckentfremdetes Werk eines Chesterfield Sessels aus, das er Pools and pouf ! getauft hat. „Ich habe das Polster wie einen Rest benutzt, eine Art Pfütze, indem ich ihn

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seiner Ursprungsfunktion entnehme.“ Das Werk des Bildhauers Ricky Swallow stellt die perfekte Illusion einer Lampe dar, obwohl es sich in Wirklichkeit um... eine Bronzeskulptur ohne jegliche Funktion handelt. Ebenso für den übergroßen Sitzsack des Österreichers Heimo Zobering, aus Styropor. Aber man kann in der Ausstellung seine praktische Entsprechung finden, den berühmten BirnenSitzsack aus den 1950er Jahren. Unter den historischen Stücken macht jenes von Friedrich Kiesler besonders stutzig: Wer würde erraten, dass diese seltsamen Skulpturformen in Wirklichkeit ein multifunktionales Möbelstück sind, das gleichzeitig als Sitz, Tisch und Stele dient ? Ebenso ist dieser kleine Hügel aus Gips voller Löcher des Bildhauers Mathieu Mercier, obwohl er wie ein Kunstwerk aussieht, voll funktionsfähig und wie es sein Name angibt eine Mehrfachsteckdose. Für Quiz hat Robert Stadler sich eine erstaunliche Inszenierung einfallen lassen, die grosse blaue Oberflächen in Raum der Galerie Poirel verteilt, um die Gesamtheit wahrzunehmen, ohne Unterbrechung. „Das Blau hilft dabei, keine Hierarchie unter den Objekten aufzubauen, und verleiht den Anschein, das sie schweben. Es ist auch eine Farbe, in welcher der Besucher gerne eintauchen möchte.“ Der Parcours endet mit einem rätselhaften Video von David Musgrave: eine Phantasiekreatur, eine Art Golem fällt in ein Loch. In welche andere Welt ?

Légendes Photolegenden 1. ECAL / Miloš Ristin, Hrefna, 2013 Courtesy ECAL © Nicolas Genta 2. Robert Stadler, Pools and pouf!, 2004, Courtesy Carpenters Workshop Gallery © Carpenters Workshop Gallery

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Promenade spaziergang

on jurerait le jura Un château bâti sur un piton rocheux, quelques influences monégasques et une grotte mystérieuse… Voilà ce qui nous attend dans cette circumnavigation autour de Ferrette.

der reichtum des jura Ein Schloss auf einer felsigen Bergspitze, einige monegassische Einflüsse und eine mysteriöse Grotte...das erwartet uns in dieser Umrundung von Ferrette.

Par Von Hervé Lévy Photos de von Stéphane Louis pour für Poly

Une des échelles du modélisme ferroviaire, celle des puristes, qui correspond à 1/160e (tandis que la plus répandue, HO, équivaut à 1/87e) 1 Eine der Nenngrössen der Modelleisenbahn, die der Puristen, die 1:160 (während die verbreitetste HO 1: 87 entspricht) 1

Jean Variot, Légendes et traditions orales d’Alsace, Georges Crès, 1920

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n route. Plein Sud. Direction le “Jura alsacien”, partie montagneuse du Sundgau à quelques kilomètres à peine de la frontière suisse. De cette localisation géographique naît un sentiment psychologique trouble : l’impression de ne plus être en Alsace et, déjà, d’aborder les riants pâturages helvètes. Au fur et à mesure que la voiture se rapproche de Ferrette, cela est de plus en plus prégnant… Une drôle de sensation, celle d’avoir été réduits à la taille d’un Schtroumpf et de rouler au milieu d’un gigantesque train électrique à l’échelle N 1. Arrivée dans une charmante bourgade de 1 000 âmes, blottie au pied des ruines de son château perché à plus de 600 mètres d’altitude sur un piton

rocheux : le lieu est mignon, pas encore rongé par les affres de la misérable modernité. Rien de “bling bling” dans cette bourgade dont le comte est pourtant… Albert de Monaco. La montée depuis l’église – foutrement raide pour un début de promenade – commence. La matinée est encore jeune, il fait frais. Ouf… Sur une des bâtisses qui bordent la route, se détache une plaque : c’est dans cette maison que le poète Guillevic (1907-1997) passa une partie de son adolescence. Le chemin s’éloigne du village. Les constructions se raréfient, le bitume laisse la place à une terre caillouteuse qui mène à la ruine d’une des plus anciennes forteresses d’Al-


Autour de Rund um Ferrette Distance Distanz 10 km Temps estimé Dauer 3 h Dénivelé Höhenunterschied 350 m

Mulhouse 38 km

Rossberg-Turm Tour de Rossberg

Départ D Start

Pfarrhaus Presbytère P

Ferrette

NORDEN NORD

Château Schloss

Réservoir

sace… De ces pierres éboulées se dégage, aujourd’hui encore, un puissant sentiment de noblesse. Nos pas nous entraînent ensuite sur des sentiers rocailleux autour de sommets déchiquetés avec vue imprenable sur la vallée et notamment un sinistre complexe de casernes de gendarmerie qui semble abandonné… Le paysage est propice au mystère et l’on se souvient qu’à une portée de fusil de là, à Kästlach, les sorcières ont coutume de tenir sabbat. Nous poursuivons notre chemin et arrivons dans la Gorge aux Loups, un étroit boyau où des formes spectrales se déploient dans le rocher. On croit apercevoir une version minérale du Cri de Munch. Pas une parole : le lieu est impressionnant et incite au silence. La grotte est une entaille triangulaire dans la roche, large balafre d’où sourd une histoire de nains et d’humains venue des temps anciens qui fut rapportée par Jean Variot dans ses Légendes et traditions orales d’Alsace2. La promenade circulaire se poursuit, la boucle se boucle, via la Tour du Rossberg, avatar contemporain d’un Belvédère de bois de 16 mètres de haut érigé en 1901 par le Club vosgien à une altitude de 675 mètres d’où le panorama est exquis… Retour à Ferrette puis remontée vers le Nord laissant derrière nous ces terres gorgées de légendes.

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Grotte des Nains Zwergen-Grotte

Loechlefelsen

os geht’s. Gen Süden. In Richtung des „Elsässischen Jura“ einer bergigen Landschaft im Sundgau, wenige Kilometer von der Schweizer Grenze entfernt. Aus dieser geographischen Situation stiftet ein Gefühl der Verwirrung: Den Eindruck nicht mehr im Elsaß zu sein, und sich schon den heiteren helvetischen Almen zu nähern. Je mehr sich das Auto Ferrette annähert, desto prägnanter wird dieses Gefühl...ein komisches Empfinden auf die Größe eines Schlumpfes reduziert zu sein und durch eine gigantische elektrische Eisenbahn in Nenngrösse N1 hindurchzufahren. In einer charmanten Ortschaft mit 1000 Seelen angekommen, zu Füßen der Schlossruine in mehr als 600 Metern Höhe auf der felsigen Bergspitze : Ein reizender Ort,

Clairière de Keucht Lichtung von Keucht

Basel 26 km

der noch nicht von den Qualen der miserablen Modernität aufgefressen wurde. Kein Bling-Bling in diesem Fleckchen, dessen Fürst kein anderer als... Albert von Monaco ist. Der Aufstieg von der Kirche aus – ziemlich steil für den Beginn der Wanderung – beginnt. Der Morgen ist noch jung, es ist kühl. Auf einem der Bauwerke am Straßenrand ist ein Schild zu erkennen: in diesem Haus verbrachte der Dichter Guillevic (1907-1997) einen Teil seiner Jugend. Der Weg entfernt sich vom Dorf. Die Gebäude werden seltener, der Asphalt weicht einer steinigen Erde, die zur Ruine einer der ältesten Festungen im Elsaß führt... Von diesen eingestürzten Steinen geht noch heute ein mächtiges Gefühl von Noblesse aus. Unsere Schritte führen uns anschliessend auf steinige Wege um den zerklüfteten Gipfel mit einem unvergleichlichen Blick auf das Tal und vor allem auf einen finsteren Kasernenkomplex der Gendarmerie der verlassen scheint... Die Landschaft birgt Geheimnisse und man erinnert sich daran, dass einen Kanonenschuss von hier entfernt in Kästlach, die Hexen Sabbat feiern. Wir setzen unseren Weg fort und kommen in der Wolfskehle an, einem engen Graben in welchem sich gespenstige Formen auf den Felsen ausbreiten. Man glaubt eine Mineralversion von Munchs Schrei zu erkennen. Nicht ein Wort: Der beeindruckende Ort gebietet Stille. Die Grotte ist ein dreieckiger Einschnitt im Fels, eine breite Narbe aus welcher eine Geschichte von Zwergen und Menschen aus früheren Zeiten emporsteigt, wie sie von Jean Variot in seinen Legenden und mündlichen Traditionen aus dem Elsaß 2 überliefert werden. Die Rundwanderung setzt sich fort, der Kreis schließt sich, via den Rossbergturm, einem zeitgenössischen Avatar eines Aussichtsturmes aus Holz, vom Vogesenclub 1901 in 657 Höhenmetern errichtet, der ein exquisites Panorama bietet... Zurück nach Ferrette und dann gen Norden lassen wir dieses Land der Legenden hinter uns.

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GASTRONOMIE

haute couture

En plein cœur de la Forêt noire, à la Schwarzwaldstube, officie Harald Wohlfahrt un des plus grands chefs d’Europe récompensé par trois Étoiles au Guide Michelin depuis 1992. Visite dans un temple de la gastronomie. Im Herzen des Schwarzwaldes in der Schwarzwaldstube, ist Harald Wohlfahrt tätig, einer der größten Küchenchefs Europas, ausgezeichnet mit drei Michelinsternen seit 1992. Besuch in einem Tempel der Gastronomie.

Par Von Hervé Lévy

La Schwarzwaldstube se trouve dans l’hôtel Traube Tonbach, Tonbachstraße 237 à Baiersbronn-Tonbach im Schwarzwald. Ouvert du jeudi au dimanche ainsi que le mercredi soir. Menus de 148 à 205 € Die Schwarzwaldstube befindet sich im Hotel Traube Tonbach, Tonbachstraße 237 in Baiersbronn-Tonbach im Schwarzwald. Geöffnet Donnerstags bis Sonntags sowie Mittwoch Abend. Menus von 148 € bis 205 € + 49 (0) 74 42 49 20 www.traube-tonbach.de

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arald Wohlfahrt a été formé à la meilleure école, travaillant avec deux chefs qui ont contribué de manière significative à l’essor de la gastronomie de pointe allemande dans les années 1970, Willy Schwank (au Stahlbad de Baden-Baden) et Eckart Witzigmann (au Tantris, à Munich) mais aussi avec le prince de la cuisine française des seventies, Alain Chapel. Depuis 1976, il œuvre dans les cuisines d’une des plus belles adresses du Rhin supérieur, l’hôtel Traube Tonbach, havre de paix au luxe voluptueux et véritable bulle d’air pur. À la Schwarzwaldstube se déploie une cuisine d’un raffinement extrême et d’une profonde authenticité, rappelant que le chef, enfant, « passait beaucoup de temps dans la ferme de [s]es grandsparents, près de la terre et des animaux ». Son credo ? Aller au plus profond du goût et explorer toutes les potentialités du produit,

en tirant la substantifique moelle et en sublimant l’essence comme dans cette plongée stupéfiante au cœur des saveurs insoupçonnées d’un poisson simplissime avec les Filets légèrement fumés et tartare de sardines accompagnés d’une petite salade d’artichauts et de haricots, huile épicée de chorizo. « La passion, l’enthousiasme et la joie » animent Harald Wohlfahrt… et transparaissent dans des assiettes généreuses servies, dans un ballet précis et harmonieux, au cœur d’une salle intime (pas plus de 35 convives) et élégante. S’il n’a jamais cédé aux sirènes de la cuisine moléculaire, le chef, qui a imaginé il y a quelques années des menus pour les astronautes de l’Agence spatiale européenne, refuse de « vivre dans un musée. Il faut innover sans cesse » affirme-t-il. Et ses créations laissent pantois, tant les alliances sont délicates et les


équilibres subtils dans une Poitrine de volaille fermière farcie au foie gras et truffes du Périgord, purée de pois chiche et jus de truffes. Pour accompagner ces éclats du pure perfection, le choix de Stéphane Gass est avisé : on se laisse guider les yeux fermés par le sommelier alsacien originaire de Birkenwald qui, toujours, propose d’éclatantes découvertes. Cette fois, ce fut la Cuvée X de la maison allemande Knipser, avec son assemblage de Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc et Merlot évoquant les meilleurs Bordeaux.

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arald Wohlfahrt wurde an der besten Schule ausgebildet, arbeitete mit zwei Chefs die auf signifikante Art und Weise zur Spitzengastronomie der 1970er Jahre beigetragen haben, Willy Schwank (im Stahlbad in Baden-Baden) und Eckart Witzigmann (im Tantris in München) aber auch mit dem Prinzen der französischen Küche der seventies Alain Chapel. Seit 1976 ist er in den Küchen einer der schönsten Adressen am Oberrhein tätig, im Hotel Traube Tonbach, luxuriösem Hafen des Friedens und wahre Luftblase. In der Schwarzwaldstube entfaltet sich eine Küche von extremer Finesse und authentischer Tiefe, die daran erinnert, dass der Chef als Kind „viel Zeit auf dem Bauernhof seiner Großeltern, nah an der Erde und den Tieren verbracht“ hat. Sein Credo ? In die Tiefe des Geschmacks eintauchen und alle Möglichkeiten des Produkts ausschöpfen, indem man das substantielle Mark heraus-

zieht in diesem überraschenden Eintauchen in das Herz unerwarteter Geschmäcker eines einfachsten Fischs mit leicht geräucherten Filets und einem Sardinentatar, begleitet von einem kleinen Salat aus Artischocken und Bohnen, Öl mit Chorizo gewürzt. „Leidenschaft, Enthusiasmus und Freude“ erfüllen Harald Wohlfahrt... und spiegeln sich in seinen generösen Tellern wieder, serviert in einem präzisen und harmonischen Ballett, im Herzen eines intimen (nicht mehr als 35 Gäste) und eleganten Saals. Auch wenn er noch nie den Sirenen der Molekularküche nachgegeben hat, weigert sich der Chef, der vor einigen Jahren Menus für die Astronauten der Europäischen Weltraumagentur erdacht hat, „in einem Museum zu leben. Man muss ohne Unterlass Neues erfinden“ sagt er. Und seine Kreationen verschlagen einem die Sprache, so sehr sind seine Verbindungen delikat und die Ausgeglichenheit subtil in einer Geflügelbrust, die mit Foie Gras und Trüffeln aus dem Perigord, Kichererbsenpüree und Trüffelsaft gefüllt ist. Die Auswahl zur Begleitung dieser Splitter der Perfektion, den Stéphane Gass trifft ist besonnen: Man lässt sich mit geschlossenen Augen von diesem elsässischen Sommelier aus Birkenwald führen, der immer durchschlagende Entdeckungen bereit hält. Dieses Mal war es die Cuvée X des deutschen Hauses Knipser, mit seiner Assemblage aus Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc und Merlot, die es mit den besten Bordeauxweinen aufnehmen kann. Poly 170 Septembre September 14

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GASTRONOscope

attachez vos ceintures ! Fort de café : à Strasbourg, un coffee shop propose des nectars du monde entier, expresso ou filtre. Dégustation au Café Bretelles en compagnie d’Olivier, gérant.

schnallen sie sich an ! In Straßburg bietet ein Coffee Shop den Nektar aus der ganzen Welt an, als Espresso oder Filterkaffee. Verkostung im Café Bretelles (Hosenträger) mit dem Geschäftsführer Olivier.

Pourquoi “bretelles” ? C’est le signe de ralliement des amateurs de bon café ? J’ai travaillé dans l’audit, un domaine peu réputé pour être funky. Afin de casser l’image chemise blanche / cravate, je portais des brettelles flashies. Lorsque nous avons ouvert, j’ai de suite pensé à cet accessoire, synonyme de sérieux et de décontraction. De quelle origine est l’expresso très acide que nous buvons ? De Colombie. Nos fournisseurs torréfient nettement moins le café que celui que nous trouvons habituellement : on n’a pas de goût de brûlé ni d’amertume, mais l’acidité est très présente. Surprenante, elle permet de révéler les arômes. D’où viennent vos cafés ? D’Éthiopie, du Salvador, du Costa Rica… Nos torréfacteurs voyagent beaucoup et vont directement dans les fermes. Le café est saisonnier, donc ils s’approvisionnent dans des pays différents au fil de l’année. Nous changeons régulièrement la carte pour montrer que le café n’a pas un seul goût. C’est une plante : en fonction du terroir et de la culture, on arrive à des résultats très différents. Votre préférence : expresso ou filtre ? Filtre – ce que nous nommons la “méthode douce” – durant la journée et expresso après le repas.

dem Bild von weißem Hemd/ Krawatte zu brechen, trug ich fetzige Hosenträger. Als wir eröffnet haben, habe ich sofort an dieses Accessoire gedacht, das gleichzeitig Synonym für Seriosität und Ungezwungenheit ist. Woher stammt der sehr saure Espresso, den wir gerade trinken ? Aus Kolumbien. Unsere Lieferer rösten den Kaffee sehr viel weniger, als wir ihn normalerweise vorfinden : Man hat weder einen verbrannten noch einen bitteren Geschmack, aber die Säure ist sehr präsent. Erstaunlicherweise erlaubt Sie es, die Aromen hervorzuheben. Woher stammen ihre Kaffees ? Aus Äthiopien, Salvador, Costa Rica...Unsere Röster reisen viel und gehen direkt auf die Kaffeefarmen. Kaffee ist ein Saisonprodukt, also decken sie sich im Laufe des Jahres in verschiedenen Ländern ein. Wir ändern häufig die Karte, um zu zeigen, das Kaffee nicht nur einen einzigen Geschmack hat. Es ist eine Pflanze: Je nach Territorium und Kultur, kann man sehr unterschiedliche Ergebnisse erzielen. Was ziehen Sie vor: Espresso oder Filterkaffee ? Filterkaffee – wir nennen es die „sanfte Methode“ – während des Tages und Espresso nach dem Essen.

Par Von Emmanuel Dosda

Warum „Hosenträger“ ? Das geheime Erkennungszeichen unter Liebhabern des guten Kaffees ? Ich habe als Wirtschaftsprüfer gearbeitet, einer Domäne, die nicht dafür bekannt ist besonders funky zu sein. Um mit 98

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Café Bretelles, à Strasbourg, 57 rue de Zurich (de 8h à 18h du lundi au vendredi et de 9h 19h le samedi) Café Bretelles, in Straßburg, 57 rue de Zurich (8h bis 18h Mo-Fr und 9h bis 19h Samstags) +33 (0)3 88 23 20 96 – www.cafe-bretelles.fr




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