Rapport d'activité 2011 - version longue

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Rapport d'activitĂŠ 2011

MPPF – le Planning 34 48 Boulevard Rabelais 34000 Montpellier Tel : 04 67 64 62 19 www.leplanning34.org


SOMMAIRE

Rapport moral de la Présidente

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Présentation de l'association Planning 34

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Vie associative et militante Le réseau Jeunes filles victimes de violence La lutte contre le SIDA et les hépatites Le Planning et l'international

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Les centres de planification

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Les accueils individualisés

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Les animations 25 Programme Femmes Santé Citoyenneté 25 Interventions auprès de personnes en situation de handicap 27 La formation Formation CCF et EAV Prodas : bilan de la première expérimentation Conclusion et perspectives

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Annexes La Puce n°108

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Rapport moral de la Présidente En cette année 2012, je souhaite introduire mon rapport moral par un hommage à Dany Mas, notre collègue et amie, qui nous a quittés récemment, le mercredi 25 avril. Elle s’est battue contre la maladie avec courage et sérénité jusqu’à la fin. Militante du Planning 34, Dani participait aussi à la commission sida au niveau national et à l'inter associatif Femmes et VIH. Elle a cru en la capacité du Planning à accueillir et accompagner les femmes séropositives et nous a montré le chemin. Nous aurons à cœur de continuer son combat, notre combat. Le Planning 34 s’inscrit plus que jamais dans la lutte des femmes pour la conquête de leurs droits à disposer de leur corps. Si nos acquis sont nombreux, ils ne sont toujours pas suffisants et restent bien fragiles. Par conséquent, il est important de les rappeler encore et encore car nous devons poursuivre notre lutte face aux violences omniprésentes à l’encontre des femmes et face aux représentations trop stéréotypées. Tout dernièrement, l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel par le Conseil Constitutionnel le 4 mai dernier nous rappelle la fragilité réelle de nos acquis. Cette abrogation est tout particulièrement cinglante. Comment est-il possible qu’une loi puisse être abrogée en quelques jours après avoir été votée 20 ans auparavant ? Peut être tout simplement en regardant de plus près la composition du Conseil : les sages, c’est ainsi qu’on les appelle, comptent 9 personnes : 7 hommes et 2 femmes. Sans commentaires ! Quelques mois plus tôt, fin janvier, nous avons pu voir comment l’Etat a perdu 500 000 euros pourtant inscrits dans la loi de finances, réitérant le même sursaut qu’en 2009, quand cette ligne de 2,6 millions d’euros affectée à l’accueil, l’information, l’orientation et l’éducation des populations sur les questions relatives à la fécondité, la contraception, la sexualité, et la prévention des IST avait purement et simplement disparue. Pour 2012, la période électorale a très certainement été propice au rétablissement de ces crédits dans un délai record. Je ne m’attarderai pas sur « l’IVG de confort » porté par le Front National, je ne veux accorder aucune importance à ces déclarations démagogiques. Je préfère évoquer un autre exemple, dans un autre registre, mais dont l’impact n’est sûrement pas sans conséquence : Qui n’aura pas entendu cette voix féminine suave (avril 2012) sur les ondes radio pour assurer la promotion d’une région : "Mes rivières sont généreuses, mes courbes engageantes. Viens chez moi, je suis le Jura", "viens randonner sur moi". On croirait rêver et pourtant non, cette publicité radio a été diffusée 287 fois en une semaine sur les antennes de France Info. Nous devons poursuivre nos luttes contre les représentations et répéter sans cesse que les discours ne sont pas suffisants, ils doivent se traduire par des faits. Je rappelle que la loi pour l’accès à l’information et à l’éducation existe depuis 2001 à raison de 3 séances par an du CP à la terminale. Il est presqu’insultant de voir que cela devienne un axe prioritaire de la Ministre des solidarités et de la cohésion sociale, Mme Bachelot, dans les 12 recommandations du rapport sur l’hypersexualisation remis par Mme Jouanno. Dans la même lignée que notre confédération nationale, je rappellerai que le « Déficit du droit, déficit de l'application du droit, l'égalité femmes/hommes restent à conquérir partout, à divers degrés. Ce combat n'est pas une "affaire de femmes", il touche les fondements des sociétés. » L'élection d'un nouveau Président de la République le 6 mai dernier nous laisse entrevoir une évolution dans ce sens selon les déclarations faites durant la campagne électorale. Nous verrons dans la semaine si cela se concrétise effectivement par la mise en place d’un ministère des droits des femmes. François Hollande en réponse aux interpellations du Planning a déclaré qu’ « En 2012, on aurait tort de croire que l’égalité est acquise et que la conquête de l’émancipation des femmes et des hommes dans l’égalité est achevée. De nouvelles pages restent à écrire. Je m’inscris dans ce mouvement de progrès pour le changement .» C’est ce que nous attendons et nous resterons vigilant-es. Une vigilance et une lutte nécessaires également localement. Ainsi, nos permanences dans les hauts cantons ont été supprimées. Le service à la population serait maintenu, nous a-t-on dit... Comme si notre seule préoccupation était de rendre un service au même titre que la médecine libérale ! Notre approche « Planning » se veut différente, elle s’inscrit pleinement dans une démarche d’éducation populaire et, en cela, elle est résolument différente. La négociation que nous avons menée courant 2011 avec notre partenaire n’a pas porté ses fruits. Elle s’est traduite par 3 ruptures conventionnelles. Nous n’avons pas réussi à faire reconnaître notre spécificité. Néanmoins, nous continuons les échanges, car il faut impérativement avancer avec nos partenaires dans le respect de ce que nous menons de part et d’autre au bénéfice des populations les plus isolées. Je m’y attacherai cette année. Je tiens à remercier les élu-es qui ont été sensibles à notre démarche, même s’ils ont été peu nombreux, nombreuses, devraisje dire : leur mobilisation nous permet sans aucun doute d’anticiper sur l’avenir.

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L’année prochaine, nous fêterons les 50 ans du Planning 34, sa 1 ère permanence s’est ouverte à Montpellier en 1964. J’aimerais que nous organisions une grande fête, reflétant la diversité du Planning. Je le répète, rien n’est acquis de façon définitive et c’est ensemble que nous avancerons. Dernier point : pour assurer le développement de notre association, nous avons travaillé à l’évolution de nos statuts. Cela nous a permis de nous mettre en conformité avec l’IPPF mais, plus encore, cette évolution des statuts nous a collectivement fait réfléchir à la transition avec de nouveaux, nouvelles militantes pour qui nous voulons et devons faire la place. Cette réflexion n’a pas été facile mais je crois que nous avons réussi à avancer dans un même objectif. En cela, je tiens à remercier celles qui ont décidé de ne pas renouveler leur candidature au CA pour faire cette place, les remercier pour tout ce qu’elles ont apporté par leur implication dans les actions politiques et activités de terrain, leur militantisme et leur envie d’aller toujours plus loin, mais aussi pour ce qu’elles apporteront encore dans les années à avenir. C’est à mes yeux un véritable tournant que nous engageons en cette année 2012. Notre CA se renouvelle. Notre équipe de salarié(e)s a connu plusieurs évolutions : la séparation avec les intervenantes sur les Hauts-Cantons, Martine, Béatrice et Frédérique ; le départ de notre directrice, Françoise et l’accueil de deux nouvelles personnes, Laurence, conseillère conjugale et familial en charge de la permanence de Lunel et Anne, déléguée générale, en charge de la mise en œuvre de nos orientations politiques, de notre projet associatif et de notre équipe opérationnelle. Je leur souhaite la bienvenue. L’adoption de nos nouveaux statuts représente une véritable avancée dans notre fonctionnement, elle permet de faire une véritable place à l’équipe de permanents qui pourra dès 2013 intégrer le collège des salariés. Enfin, je finirai mon rapport moral sur une note optimiste malgré nos préoccupations encore bien réelles concernant notre budget. Ensemble, nous travaillerons à nos priorités : l’accès à la contraception, les conditions d’une sexualité sans répression, ni dépendance, l’accès à l’IVG, la lutte contre les violences… en direction des jeunes et des femmes. Prenons le temps de faire ensemble, faisons de nos adhésions un enjeu majeur car l’envie et les besoins sont bien présents. Je termine ce rapport moral avec une pensée forte pour les femmes de Lybie, de Tunisie, d’Egypte, de Syrie…, pour les combats qu’elles mènent courageusement pour faire en sorte que la démocratie ne soit pas un vain mot. Fatima Bellaredj, Présidente de l’AD34 14 mai 2012

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L'ASSOCIATION Le Planning familial est un mouvement d’éducation populaire qui œuvre pour le droit à l’information et à l’éducation permanente. Organisé en association, il se donne pour objectif de créer les conditions d’une sexualité vécue sans répression ni dépendance dans le respect des différences, de la responsabilité et de la liberté des personnes. Sa lutte s’inscrit dans le combat contre les inégalités sociales et les oppressions. Le Planning agit pour le changement des mentalités et des comportements en vue de développer les conditions d’une prise de conscience individuelle et collective pour que l’égalité des droits et des chances soit garantie à toutes et à tous. Enfin il défend le droit à la contraception et à l’avortement, combat contre l’oppression spécifique des femmes et contre toutes formes de discriminations et de violences, notamment sexuelles, dont elles sont l’objet et participe aux luttes qui ont pour but de favoriser l’autonomie des femmes et la promotion de leurs droits. A ce titre le Planning familial est un mouvement féministe.

Les missions que nous poursuivons...  Promouvoir l’accès à l’information pour tous, en situant la sexualité sous tous ses aspects culturels, sociaux, économiques, législatifs et relationnels.  Créer des lieux d’écoute et de rencontre, afin de diminuer les relations de dépendance dues au savoir, à la hiérarchie et la conformité aux modèles, en favorisant la remise en cause des images sexistes et des stéréotypes sexuels.  Promouvoir l’accès aux soins en matière de contraception, de prévention et d’interruption volontaire de grossesse.  Participer à la formation de toutes et tous, en particulier de celles et ceux qui sont confrontés dans leur vie professionnelle aux questions liées à la sexualité, en vue de créer des relais d’information.

Bureau et Conseil d'Administration 2011

Présidente

Fatima Bellaredj

Directrice de développement URSCOP

Secrétaire

Marion Danton

Traductrice

Secrétaire adjointe

Nicole Monsterlet

Infirmière (retraitée)

Trésorière

Josette Sainte-Marie

Chargée de recherches CNRS (retraitée)

Trésorière adjointe

Anne-Marie Roch

Infirmière scolaire

Autres administratrices Annie Coutaud Responsable réseau médiathèque Christiane Chein Professeur (retraitée) Fanny Chaze Coordinatrice dans un organisme de formation (bâtiment) Marie Greco Tapissière d'ameublement Naouel Nefissi Intervenante en Education Nationale Roselyne Lesquer Retraitée Marianne Loupiac Retraitée Janine Sarfaty Chargée de recherches CNRS (retraitée) Josiane Moualek Représentante des salarié-es

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Equipe et intervenant-es au 31/12/11 • Les bénévoles Nos activités de terrain sont renforcées par la présence indispensable de bénévoles : Annie Coutaud, Anne-Marie Roch, Camille Bernard, Christiane Chein, Dany Mas, Delphine Henrard, Dominique Sarazy, Françoise Michel, Hayette Dehimi, Janine Sarfati, Josette Sainte-Marie, Maria, Marianne Loupiac, Marie-Christine Jeanney, MarieChristine Vion, Marion Danton, Sandrine Calvet, Sophie Girieud, Roselyne Lesquer, Thierry Ducouret… •

Administration Annie Esposito Françoise Imbert

Animation / Conseil Conjugal et Familial Béatrice Cascales Animatrice de prévention - CCF Latifa Drif Animatrice de prévention – CCF Giorgos Klouras Animateur de prévention

Formation Pierre Colombani Carine Favier Josiane Moualek Nicole Roussel

Planification / Accueils individualisés Françoise Amat Médecin généraliste Boris Astier Sexologue Geneviève Bourtel Médecin gynécologue Béatrice Cascales Animatrice de prévention – CCF Sally Caste Médecin généraliste Céline Claudon Médecin généraliste Latifa Drif Animatrice de prévention – CCF Annie Esposito Animatrice de prévention - CCF Carine Favier Médecin généraliste Abdelhamide Ghaleb Agent d'entretien Françoise Gil Dossa Médecin gynécologue Giorgos Klouras Animateur de prévention Frédérique Le Bourgeois Animatrice de prévention – CCF Mireille Loup Médecin généraliste Martine Martellon Animatrice de prévention Béatrice Méa Médecin généraliste Nancy Montels Animatrice de prévention Josiane Moualek Anim. de prévention – CCF (coordonne le pôle) Béatrice Panis Animatrice de prévention - CCF Sylvie Pellenc Médecin gynécologue Marie-Josée Pigno-Zarella Médecin généraliste Françoise Rivals Médecin généraliste Corinne Simon Médecin généraliste Catherine Toulotte Animatrice de prévention - CCF Martine Teirlink Médecin gynécologue

Régulation Fabienne Harlet Jean-François Bouix

Secrétaire Directrice

Responsable de formation - CCF Formatrice / Responsable programme national RRS Formatrice Formatrice

Psychologue Psychologue

Plusieurs des personnes ci-dessus sont polyvalentes dans leurs missions, et peuvent apparaître sur différents pôles.

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Nos principaux partenaires Le CCAS de la ville d'Agde (Centre Communal d'Action Social) Le CCAS de la ville de Montpellier Le Conseil Général de l'Hérault, Le Conseil Régional Languedoc-Roussillon, Les équipes du CUCS de Agde et Montpellier (Contrat Urbain de Cohésion Social) La DDASS de l'Hérault puis la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale) La DRJSCS (Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale) La DRDFE (Direction Régionale aux Droits de la Femme et à l'Egalité), Le Groupement Régional de Santé Publique L.R, puis l'ARS (Agence Régionale de la Santé) L'INPES (Institut National de Prévention et d'Education à la Santé), Les Villes de Bédarieux, Clermont l'Hérault et Montpellier Sidaction Et au-delà…. Les établissements scolaires, leur personnel éducatif et de santé et les structures associatives qui nous permettent d'intervenir en leur sein, les membres du réseau "Jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales" ainsi que les autres réseaux auxquels nous participons.

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VIE ASSOCIATIVE ET MILITANTE Outre l'Assemblée Générale tous les ans, les Conseils d'Administration tous les trois mois, les bureaux tous les mois, les bénévoles et les salarié-e-s de l'association se mobilisent pour faire avancer les droits des femmes et pour répondre aux besoins ressentis sur le terrain.

Le cercle de paroles des femmes victimes de violence Chaque samedi matin, un groupe de femmes, victimes de violence, se réunit autour de deux bénévoles pour échanger en toute liberté. Ce groupe est fermé aux observateurs mais ouvert à tous ceux qui ont subi des violences, notamment sexuelles. En 2011, le groupe a surtout été formé par des femmes victimes de viol.

Le réseau « Jeunes filles confrontées aux violences et ruptures familiales » Créé en 2000, ce réseau vise à réfléchir collectivement et à proposer des outils de sensibilitation et des réponses sur les questions de violences intra-familiales et en particulier sur les mariages forcés. Piloté par le Planning, il est composé d'une dizaine d'associations impliquées localement auprès de ces jeunes très précarisés. Les accueils Les appels téléphoniques et l'adresse électronique mariageforce@gmail.com sont à l'origine de la majorité des demandes. Seule une jeune femme s'est présentée directement. Les sollicitations par téléphone se font souvent après avoir consulté le site internet mais l'adresse électronique est peu utilisée. Les personnes préfèrent, semble-t-il, téléphoner pour avoir des informations voire du soutien. 63 appels ont été reçus - 38 proviennent de professionnel-le-s, - 8 proviennent de personnes proches de victimes, - 10 proviennent de victimes elles mêmes. 7 concernaient des violences conjugales et 8 situations sont parvenues par email. Des demandes de documentation, de stage, de journalistes recherchant des victimes, d'associations départementales du Planning Familial pour échanger sur des cas pratiques et ou des demandes d'hébergement, sont faites régulièrement par téléphone ou par courrier électronique Au total, 65 situations de mariages contraints ont été gérées. 12 concernent des filles mineures et 4 des garçons. La sensibilisation des professionnel le s Des structures telles que le réseau Santé Béziers ou le réseau violences conjugales Lunel ont fait la demande. D'autres structures ont répondu à notre sollicitation : - Ecole de Police Nîmes, promotion des gardiens de la paix. - La Mission locale de l'Agglomération de la jeune antenne Mosson - Le CCAS de la ville de Montpellier - La PMI Sète, Ile de Thau Nous collaborons avec Karline Gaborit ,avocate, coordinatrice du projet Daphne sur les violences faites aux femmes porté par l'association Karta Européa. Le projet consiste à développer une plate-forme de conseils et d'information pour soutenir les femmes victimes de violences conjugales. Le Planning Familial a proposé d'intégrer la question des mariages forcés. Sensibiliser et renforcer la communication avec les instances diplomatiques Gwendoline LEFEBRE, étudiante en Master 2 Psychologie sociale appliquée à l'environnement, a été accueillie en stage pour réfléchir à des pistes de travail sur ce thème. En effet, l'audition préalable au mariage est prévue dans la loi et de nombreuses jeunes femmes victimes de mariages forcés sont auditionnées par les instances diplomatiques sans être repérées comme étant sous la contrainte. 8


La communication avec les consulats s'avère difficile car il n'existe généralement pas d'interlocuteur sur ces questions, ni sur les violences en général. L'enquête de notre stagiaire montre que les auditions ne constituent pas toujours une étape pour échapper à un mariage contraint, alors qu'elles pourraient l'être si toutes les conditions étaient réunies pour susciter une parole autour du consentement. Les jeunes interrogé-es disent être peu informé-e-s. La sensibilisation et la formation s'imposent pour accueillir, identifier et repérer les victimes. Ce volet qui concerne la sensibilisation des instances diplomatiques est inscrit dans le plan violences 2011-2013 promulgué par le gouvernement. La communication auprès des consulats devra être poursuivie et développée. Consulats de France à l'étranger: Algérie Turquie, Maroc, Tunisie, Mali, Sénégal, Comores; Sri lanka L'organisation du réseau Neuf réunions plénières des membres du réseau ont eu lieu cette année. Au programme : fonctionnement du réseau, dispositif familles d'accueil et communication. - Après deux années parasitées par des questions d'organisation, l'ensemble des membres du réseau a exprimé la nécessité de continuer à réfléchir sur ces questions complexes à traiter, de contribuer au développement d'une culture commune, d'organiser des temps d'analyse de cas pratiques. Outre la réflexion collective, il a été souligné la connaissance du réseau de partenaires et du territoire et la pertinence de la démarche de travail ensemble. - Le Dispositif de Familles d'accueil a pris une place importante dans les réunions du réseau, problème de pérennisation des financements, confusion avec d'autres dispositifs d'hébergement... Une plaquette d'information sera réactualisée pour une meilleure visibilité de ce dispositif indispensable. La diffusion sera assurée par les membres du réseau. - La Communication extérieure : Le réseau a développé des travaux et des outils qui lui ont valu une reconnaissance institutionnelle. Le Planning Familial a poursuivi la diffusion de l'affiche qui promeut le site internet www.mariageforce.fr et le numéro de téléphone 06 75 23 08 19 (540 affiches et 11500 cartes diffusées auprès du Conseil général, Adages, Education nationale, médiathèques de l'agglomération, des stagiaires en formations, des jeunes rencontré-e-s en animations, commissariats etc). Enfin, le réseau a été confronté à des questions qu'il souhaite approfondir dans les mois à venir : - La question des mineures - Le cas de très jeunes filles Roms - L'accueil d’urgence - La baisse des sollicitations Enfin, le Planning Familial envisage de ré-introduire une réflexion de fond autour de la problématique des violences et en particulier dans le contexte spécifique des mariages forcés où la famille est auteure de violences. La connaissance de la problématique des violences, du processus et des facteurs qui entrent en jeu permettent non seulement d'apporter un éclairage mais aussi d'avoir les clefs pour comprendre les personnes concernées et optimiser leur accueil et leur prise en charge.

Le Planning 34 et la lutte contre le Sida, les IST et les hépatites Depuis 20 ans, le Planning Familial 34 se mobilise pour lutter contre le Sida, les Infections Sexuellement Transmissibles et les Hépatites. Nous nous appuyons sur une approche globale de la santé et intégrons dans le champ de la prévention et du dépistage les rapports hommes/femmes. Celles-ci sont en effet plus exposées aux risques de contamination que les hommes pour des raisons biologiques, sociales et économiques. De plus, les facteurs de genre aggravent leur exposition aux risques. Nous nous sommes engagés pour diminuer l’exposition aux risques des femmes et des hommes en intervenant concrètement sur l’accès à l’information, à la prévention et au dépistage du Sida, des Infections sexuellement transmissibles (IST) et des hépatites, sur la lutte contre les violences, sur l’accessibilité à l’ensemble des moyens de protection.

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Notre implication se concrétise par un travail en réseau à différents niveaux 1) Au niveau national Nous sommes, depuis 2004, membre actif de la Commission « Femmes et Sida », espace de réflexion sur les positionnements politiques et les enjeux de la lutte contre le Sida au niveau national et international, mais aussi lieu de développement d’actions au sein du Planning, et en particulier le projet pilote « Accompagnement des femmes et des couples concernés par le VIH » financé par l’INPES et initié en 2006. En 2011, celui-ci a été élargi aux questions des Infections sexuellement Transmissibles et des Hépatites. Le Planning Familial 34 a participé à 2 temps forts :  Formation du 30 juin et 1er juillet à Paris sur les infections sexuellement transmissibles : ces 2 journées nous ont permis de réfléchir la prévalence des IST chez les femmes pour renforcer sur le terrain l’information et le dépistage en Centre de Planification et d’Education Familiale.  Mise place d’un module spécifique « Femmes et VIH » dans le cadre de la formation au Conseil Conjugal et Familial : ce module intègre les questions du vécu de la sexualité, de la prévention et des discriminations. De plus, notre association départementale développe depuis 1988, le programme national « Réduction des Risques Sexuels » en France et dans les Dom Tom en direction d’hommes et de femmes en difficulté d’accès à l’information, à la prévention et au dépistage. 2) Au niveau régional Membre du COREVIH Languedoc Roussillon depuis sa création (Collège 3 : Représentants des malades et usagers au système de santé), nous participons, avec l’ensemble des acteurs associatifs et institutionnels de la région, à l'élaboration des orientations et des recommandations pour les politiques de prévention et de dépistage. Le Planning Familial de l’Hérault fait parti: - De La commission Prévention/Dépistage dans laquelle nous avons travaillé collectivement sur l’élaboration et la diffusion d’une plaquette en direction des médecins généralistes pour favoriser l’accès au dépistage précoce du VIH dans le cadre des bilans de santé. En effet, l’activité de dépistage VIH ne permet pas dans sa forme actuelle de diagnostiquer suffisamment tôt l’ensemble des personnes contaminées. Bien que la prévalence soit faible en population générale, c’est parmi les personnes ne présentant pas de risques identifiés que le retard au dépistage est le plus important. - Du groupe Femmes et VIH dans lequel nous avons réfléchi collectivement aux spécificités de la prise en charge gynécologique des femmes séropositives. Actuellement, 50% d’entres elles ne bénéficient pas d’un suivi. Cette réflexion s’est concrétisée par la mise en place de 2 actions : - Rencontre le 17 mai 2011 à Béziers autour de « Optimiser la prise en charge gynécologique des femmes vivant avec le VIH » en direction des acteurs associatifs et des soignants - Soirée en direction des médecins libéraux à Montpellier sur les spécificités des femmes séropositives par rapport à la contraception, aux IST, à la ménopause, au suivi gynécologique. Enfin, nous avons participé, le 19 octobre à Montpellier, à la soirée des COREVIH, initiative nationale, sur le thème « Secret médical et VIH » autour des aspects juridiques et sociaux ainsi que du vécu des soignants et des usagers. En 2011, sous l’impulsion du Collectif Sida, le « groupe inter associatif (GRIPVA) a vu le jour. Il regroupe tous les acteurs régionaux pour soutenir la virales (VIH/Hépatites) et des addictions au sein des politiques publiques en fragilisé car nous constatons une tendance à la diminution des moyens, à visibilité sur la pérennité des financements.

pathologies virales et addictions » place de la lutte contre les pathologies Languedoc Roussillon. Ce secteur est la concentration et surtout au peu de

3) Au niveau local Nous participons au travail d’échange et de réflexion du Collectif SIDA, lieu de rencontre de toutes les structures locales de lutte contre le SIDA, les IST et les hépatites. Ce collectif coordonne les actions des différents partenaires et assure le maintien d’une visibilité des acteurs. C’est un lieu d’échange de pratique et de formation regroupant toutes les structures locales de lutte contre le SIDA, les IST et les hépatites. Il est animé par le réseau VIH Ville Hôpital. Le Planning Familial 34 a participé à la journée du Collectif, le 16 septembre à Montpellier, sur « Nouvelles recommandations pour la prévention, quelles appropriations et quelles difficultés ? »

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Cette journée nous a permis d’actualiser nos connaissances sur les traitements pré et post exposition au VIH ainsi qu’aux accidents d’exposition (AEV). Ce temps nous a aussi permis de réfléchir au traitement comme outil de prévention de la transmission du VIH. Le « Réseau Hépatites » a organisé une journée de réflexion le 9 septembre sur « Co infections VIH/hépatites B et C - Addictions» à la Grande Motte pour laquelle nous sommes mobilisés. Nous avons principalement travaillé sur les nouvelles trithérapies de l’hépatite C, sur les parcours de soin des patients atteints de l’hépatite B, sur le travail en réseau à partir d’un dispositif expérimental « les micro structures ». Enfin, nous sommes impliqués de façon régulière en tant qu’acteur de prévention dans différents collectifs et réseaux non spécifiques VIH/sida/Hépatites. Nous travaillons cependant ces questions à partir de l’approche globale de la santé sexuelle en tenant compte des différentes réalités de terrain  Réseau Institutionnel et Associatif Pailladin – Montpellier – Quartier Mosson  Collectif Santé jeunes - Montpellier  Collectif Rimbaud – Montpellier – Quartier Petit Bard/Cévennes/Pergola  Collectif Santé Béziers Ces différents espaces de réflexion, d’échange et d’analyse, nous permettent d’actualiser nos connaissances, de réfléchir à notre positionnement en tant acteur de prévention, d’améliorer notre pratique en matière de lutte contre le Sida, les IST et les hépatites. Ce travail en réseau favorise les rapprochements entre structures et donne une meilleure visibilité de nos actions. Notre mobilisation pour la lutte contre le Sida, les IST et les hépatites se concrétisent par des actions spécifiques. 1) Le dépistage du VIH, des IST et des hépatites en population générale dans nos centres de Planification et d’Education Familiale Depuis 1993, nous bénéficions de l'agrément pour le dépistage confidentiel et gratuit du Sida, des IST et des Hépatites avec le soutien du Conseil Général de l’Hérault et de la CPAM. Nous sommes présents sur les villes de Montpellier, Agde et Lunel. Nous intervenons aussi via des Permanences de Planification et d’Education Familiale sur les Hauts Cantons avec réseaux de médecins libéraux : Bédarieux - Clermont l’Hérault - Ganges - Lodève - Pézenas. Dans les centres de dépistage, les tests classiques sont réalisés par des médecins. Les personnes sont reçues en entretiens individuels de Counselling pré et post test de dépistage par les Conseillères Conjugales et Familiales. Pour les permanences des Hauts Cantons, le dépistage est assuré par un réseau de médecins libéraux constitués par le Planning Familial de l’Hérault depuis 1999. Nous travaillons surtout en population générale, et en particulier auprès des jeunes. Le dépistage du Sida, des IST et des hépatites est le second motif de consultation après la contraception. En 2011, nous avons effectué 667 sérologies HIV avec entretien pré-test de dépistage et 481 remises de résultats HIV avec entretien post-test de dépistage. HIV Remise HIV en CPEF Montpellier 454 323 Agde 98 50 Lunel 55 48 Hauts Cantons 60 Remis par laboratoire Totaux 667 421 Le dépistage des autres infections sexuellement transmissibles et les hépatites en Centre de planification et d’Education Familiale (CPEF) : Il concerne en priorité la prévention des cancers du col de l’utérus et des hépatites. Nombre de sérologies et/ou prélèvements réalisés Hépatite B Hépatite C Syphilis Chlamydiae Condylomes (frottis) CPEF Montpellier CPEF Agde CPEF Lunel Totaux

202 62 26 290

173 55 24 252

64 10 11 85

70 50 10 130

121 25 20 296 11


Parfois le dépistage n’est pas la demande initiale. Toutefois, à l’occasion d’un diagnostic de grossesse, d’une pilule du lendemain, d’une contraception, d’un suivi gynécologique, les tests peuvent être proposés. L’approche globale est donc un élément facilitant l’accès au dépistage et à la prévention. De plus, comme nous ne sommes pas un lieu spécifique identifié VIH, nous pouvons accueillir des personnes qui redoutent la stigmatisation. Nous assurons les traitements pour certaines infections sexuellement transmissibles. Dans les autres cas, nous orientons les personnes vers les partenaires : - Le service des Maladies Infectieuses de l’Hôpital Gui de Chaulliac à Montpellier Traitement des condylomes, biopsie, traitement et suivi des infections par le VIH et des Co infections VIH/hépatite C, traitements et suivi des autres IST. - Le service de gastroentérologie de l’hôpital Saint Eloi à Montpellier Traitement et suivi des hépatites B et C. Lors des entretiens, nous abordons, dans la confidentialité et le non jugement l’ensemble des informations nécessaires à la compréhension de la situation ainsi que la perception de la personne par rapport au risque et à la prise de risque. Les entretiens permettent d’amorcer des questionnements sur la prise de risques, la répétition des risques ou, au contraire, sur la question de la croyance erronée du risque. Toute démarche volontaire de dépistage, quelles qu’en soient les motivations, est prise en compte car elle matérialise l’autonomie par rapport à sa propre sexualité. Dans tous les cas, nous abordons la question de l’accès aux moyens de protection par rapport au mode de vie de la personne, et en particulier la vaccination contre l’hépatite B. La prévention en population générale est renforcée par la mise en place d’ateliers et d’animations dans les établissements scolaires, les institutions, et les structures associatives. 2) L’écoute et l’accompagnement des personnes et des couples concernés par le VIH Notre objectif est de mobiliser les femmes et les hommes séropositifs pour faire avancer les questions du vécu de la sexualité et du corps, les questions de l’accès à la prévention et aux moyens de protection. Les permanences pour l’accueil et l'écoute des femmes et des couples concernés par le VIH Le Planning Familial, dans le cadre d’un projet soutenu par l’INPES, a mis en place, depuis 2006, un accueil spécifique pour les femmes séropositives au Service des Maladies Infectieuses de l’Hôpital Gui de Chaulliac à Montpellier tous les mercredis de 9h30 à 12h30. C’est un espace qui permet aux personnes d’exprimer, dans un cadre confidentiel, les questions du vécu de la sexualité et du corps, les questions de l’accès à la prévention et aux moyens de protection. En 2011, compte tenu des problèmes de santé de l’écoutante, la permanence a fonctionné 6 mois : Nombre total de personnes reçues pour la Nombre total de personnes déjà reçues 1erfois 18 personnes soit 30 % 27 personnes soit 60% Total : 45 personnes Nombre de femmes reçues seules en entretien Nombre d’hommes reçus seuls en entretien Nombre de couples reçues en entretien

30 10 5

Soit 66% Soit 23% Soit 11%

La moitié des personnes reçues réside à Montpellier, l’autre moitié est issue des villes moyennes de l’Hérault (Agde – Béziers – Lunel – Narbonne – Sète -) ainsi que des villages situé dans l’arrière-pays. La majorité sont âgées de plus de 30 ans et n’ont pas d’activité professionnelle. Souvent ce sont des femmes qui vivent seules, la plupart du temps avec des enfants. Nous constatons que celles et ceux qui travaillent vivent mieux leur séropositivité VIH car elles/ils continuent à tisser du lien social. La permanence est devenue un point de repère pour les femmes et les couples concernés par le VIH. En effet, beaucoup s’inscrivent dans la durée et reviennent régulièrement. Un lien s’est progressivement créé, un échange et une confiance mutuelle se sont instaurés. Ce partage permet aux femmes de mettre des mots sur leur souffrance, leur vécu de séropositives et leur donne les moyens de se reconstruire.

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A l’issue des entretiens, la plupart des personnes donnent leurs coordonnées téléphoniques. Nous les contactons régulièrement pour maintenir un lien et proposer d’autres espaces. En effet, elles/ils sont en demande d’un suivi à travers lequel elles/ils prennent le temps d’exprimer leurs attentes et leurs besoins. La majorité des femmes exprime un fort sentiment d’isolement personnel et social ainsi qu’une difficulté à évoquer sa séropositivité auprès des enfants, de la famille et des amis. Celles – ci vivent plus ou moins bien le traitement en fonction de l’impact des effets secondaires sur la vie quotidienne et sur leur corps (lipodystrophie). Elles évoquent une image du corps négative et dégradée. Nous avons constaté que lorsque la séropositivité est mal vécue, les femmes ont tendance à s’isoler et à se replier sur elle-même voire à se marginaliser. Les femmes que nous rencontrons, aspirent à une meilleure qualité de vie et se projettent dans l’avenir. Elles souhaitent « vivre normalement » et en particulier retrouver une vie affective et sexuelle épanouissante. Pour celles qui vivent seules, il y a une forte demande de lier amitié avec d’autres, de partager leur vie quotidienne avec une compagne/un compagnon, de sortir, d’avoir des amis… Souvent, par peur du rejet, elles se tournent plutôt vers des personnes concernées par le VIH. Nous avons renforcé le partenariat avec les professionnels de santé du MIT pour faire connaître notre action auprès des femmes et des couples concernés par le VIH. - Rencontres régulières avec les différents intervenants du service : médecins - psychologue - assistante sociale – diététicienne et participation active à la vie du service - Participation à l’élaboration d’une plaquette d’information sur la permanence en collaboration avec les cadres infirmiers du MIT (hospitalisation de jour et hospitalisation complète) pour une meilleure lisibilité de la permanence. Celle-ci est remise systématiquement aux patients dés leur arrivée. - Rencontre avec des femmes issues de l’immigration, en collaboration avec les infirmières du MIT dans le cadre d’un projet sur « Education thérapeutique des personnes nouvellement contaminées ». Afin de faire connaître les spécificités du vécu des femmes concernées par le VIH, nous avons assuré 2 animations à l’extérieur : - Auprès de 50 lycéens de la Grand Combe (Gard) « Sexualité, Femmes et VIH ». - Auprès de 25 femmes de l’Association Solidarité Dom Tom à Montpellier sur « Femmes, VIH et prévention » Nous constatons dans nos permanences que celles qui vivent le mieux leur séropositivité sont celles qui sont impliquées dans des actions de terrain auprès de diverses associations ou dans des réseaux : Le planning 34 a donc pour but de rassembler les femmes séropositives autour de problématiques les concernant et leur permettre d’identifier et de formuler des revendications. Les rencontres, en lien avec les associations et les institutions, sont des outils d’accès à l’autonomie qui permettent aux femmes séropositives de recréer du lien social et surtout de faire émerger leurs attentes et leurs besoins, de les synthétiser et de les formuler en termes de revendications. Nous avons donc mené des partenariats permettant aux femmes concernées par le VIH de s’impliquer : - Rencontre inter – associative « VIH : Femmes, corps et Identité » le 4 et 5 mars à Paris. Cette rencontre a réuni des femmes séropositives, des professionnels, des scientifiques, des sociologues. L’écoutante des permanences du Planning Familial au MIT de l’Hôpital Gui de Chaulliac a fait une présentation de notre travail. Elle a abordé les différents constats de terrain et évoqué les témoignages du vécu des femmes. . - En partenariat avec l’association « Action traitement », nous avons organisé 2 rencontres en direction des personnes concernées par le VIH :  L’une sur le thème des troubles neurocognitifs qui a réuni 35 personnes dont 25 femmes et 10 hommes. Sur 25 femmes, 15 étaient séropositives. (juin 2011)  L’autre sur « VIH, Seul, seule à vivre avec ? Ensemble pour en parler » qui a réuni 30 personnes dont 20 femmes et 10 hommes. Sur 20 femmes, 10 étaient séropositives. (septembre 2011) - En partenariat avec l’association «SOS Hépatites », nous avons mis en place une rencontre mixte sur le thème de la co-infection VIH/VHC en collaboration avec l’association « SOS Hépatite ». 16 personnes en situation de coinfection VIH/VHC y ont participé. Les consultations de sexologie pour les femmes, les hommes vivant avec le VIH Depuis 2005 nous assurons 3 heures de permanence hebdomadaires à l’hôpital Guy de Chaulliac et 3 heures hebdomadaires en structure associative (alternance Planning Familial et association ENVIE). Depuis la création de cette action, nous avons réalisé 655 consultations.

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2011 Nombre total de rendez-vous pris Nombre total de consultations Nombre total de couples en suivi Nombre total de patients dans le cadre d’un suivi Dont Association Envie Nombre total de consultations Nombre total de couples en suivi Nombre total de patients dans le cadre d’un suivi

182 171 4 19

52 1 5

L’espace de parole proposé dans la consultation de sexologie permet aux femmes et aux hommes concernés par le VIH de poser clairement ses difficultés. Il semble indispensable pour permettre aux personnes séropositives d’adhérer à une prévention efficiente, de les accompagner dans leurs difficultés sexuelles. Un vécu douloureux de la sexualité peut avoir des répercussions considérables dans la vie psychique, comme le repli sur soi, la dépression. Ces difficultés peuvent conduire à un relâchement important en termes de prévention et d’adhésion aux traitements. Pour l’ensemble des consultants, la mésestime de soi est particulièrement prégnante : Ils expriment une faille narcissique due à une représentation dévalorisée d’eux-mêmes, à l’image d’un corps dégradé et souffrant. Le vécu de la maladie et des traitements provoque un sentiment d’usure. L’annonce de la séropositivité a marqué un avant et un après dans leur sexualité. Une certaine forme d’insouciance a disparu augmentant le ressenti pathogène de la relation : peur de transmettre le virus, peur de ne plus être aimé, appréhension d’être perçu comme différent … Le manque d’envie est exprimé majoritairement par les femmes même si de nombreux hommes se plaignent d’un manque de libido. La « plainte » pour les hommes s’exprimera en premier lieu par des difficultés d’érection (même si celles-ci sont liées à des troubles du désir). Les personnes vivant en couple, qu’elles soient homosexuelles ou hétérosexuelles, expriment également un manque d’appétence sexuelle. Deux comportements sexuels se dégagent des entretiens au sujet des personnes exprimant un sentiment de solitude et/ou d’isolement :  Seuls sont possibles des rapports occasionnels, furtifs en dehors de tout aspect affectif, reposant, dans quelques cas, sur un caractère pulsionnel de leur sexualité, vécu comme subi.  Soit toute sexualité est abandonnée ou demeure très occasionnelle. Les trois quarts des consultants expriment avoir vécu des périodes d’abstinence de plusieurs mois à plusieurs années. Malgré des améliorations importantes, nombreuses sont les personnes venues en consultation, se posent des questions sur la responsabilité des traitements Anti Rétro Viraux (ARV) sur leurs difficultés sexuelles : Les effets secondaires des traitements semblent avoir un impact direct sur la vie sexuelle des patients. En effet, les intolérances aux traitements les plus fréquentes sont les maux de tête, les nausées et vomissements, la fatigue, la perte d’appétit, les accès de fièvre, les picotements ou brûlures aux mains et aux pieds, les diarrhées et les problèmes de peaux. Ces effets secondaires quand ils s’inscrivent dans la durée peuvent devenir invalidants lors des rapports sexuels. La toxicité des traitements peut être responsable, également, de troubles métaboliques des graisses conduisant à des anomalies de répartition du tissu adipeux, entraînant des transformations physiques. Là où la séropositivité représentait une forme d’invisibilité sociale, la lipodystrophie assigne les personnes porteuses du VIH à la maladie. Pour les femmes, le fait de perdre la masse maigre au niveau de fessier et des seins peut être vécu comme une perte importante de leur féminité. Les conséquences de ces effets secondaires ont donc une forte répercussion sur la vie sociale et intime de personnes : perte de l’estime de soi / rapport au corps modifié / dépression / isolement / abandon de la sexualité et de la séduction. L’enquête VESPA montre à propos des personnes atteintes (enquête réalisée sur 2932 patients) que 40% des personnes interrogées jugent leur vie sexuelle satisfaisante contre 36% qui n’en sont pas ou peu satisfaites, 22% en sont totalement insatisfaites. 19% chez les hommes, 29% chez les femmes déclarent une absence de rapports sexuels au cours des douze derniers mois. En cas d’absence d’activité sexuelle, les raisons invoquées sont :  La peur de contaminer (60%)  L’absence d’envie (60%)  La peur du rejet (40%) 14


 Une situation de santé trop dégradée (25%)  Le refus d’utiliser le préservatif (23%)  Des problèmes sexuels (18%) Compte tenu des représentations liées au VIH, le fait de révéler sa séropositivité à un partenaire sexuel suscite un certain nombre d’interrogations et d’émotions. Cette annonce à un partenaire régulier ou futur est source de rejet dans près d’un cas sur cinq (18,6 %). Savoir dire sa séropositivité semble être un enjeu majeur dans l’équilibre de son vécu sexuel et affectif. La peur qui entoure cette question peut conduire à une mise à l’écart de sa sexualité tant la difficulté peut être vécu comme insurmontable. Une personne sur quatre maintient le secret sur sa maladie vis-à-vis de la majorité de son entourage et 5% n’en ont parlé à personne. Le secret associé au sentiment de honte est souvent à obstacle à une sexualité jugée comme satisfaisant. Le secret scinde souvent l’existence en deux empêchant le sujet se penser dans sa complexité : représentation conforme socialement d’un côté, isolement, dépréciation de soi, de l’autre. Enfin, la question de la prévention nécessite un minimum de dialogue avec son ou ses partenaires. Certains nomment systématiquement leur séropositivité. D’autres dans les premiers temps de la relation préfèrent taire leur séropositivité et imposent le préservatif. Néanmoins, la prévention reste une question extrêmement taboue pour les consultants. Elle est un enjeu primordial dans le vécu de leur sexualité. La gestion de la prévention est très souvent la cause des difficultés sexuelles sans être perçue comme telle. C’est le point de cristallisation où mettre un préservatif ou le demander symbolise l’existence même du virus. Le rapport à la prévention peut agir comme un révélateur. Il est la pierre d’achoppement de « l’entre deux relationnel » quand on parle de sexualité. L’absence de protection ou une surprotection en sont des extrêmes qui mettent en lumière les enjeux de la relation à l’autre : peurs, angoisses, déni s’exposent alors en pleine lumière. 4) Les événements publics  Le Sidaction Le Planning familial 34 a présenté et organisé à l’occasion du Sidaction, au cinéma Diagonal de Montpellier, la projection de « SILENCE = MORTES ». Ce film est composé de 10 courts métrages, fictions et documentaires, de 3 minutes chacun. Cette collection a été initiée à l’occasion des 20 ans d’Act Up à partir de femmes militantes et/ou séropositives. La projection a été suivie d’un débat en présence de Catherine KAPUSTA, coordonnatrice nationale de l’Inter Associatif « Femmes et VIH » et de Carine FAVIER, Présidente nationale du Planning Familial. 40 personnes ont assisté à cette soirée. Lors des échanges, nous avons constaté à quel point la séropositivité des femmes se vit encore dans le secret, la stigmatisation et la honte, et ce malgré les progrès scientifiques.  La journée mondiale de lutte contre le Sida Nous avons, en collaboration avec l’association Mémoires en Chantier et l’association Action Traitement, mis en place un atelier de customisation de piluliers, symbole du quotidien des personnes séropositives prenant un traitement. Ces ateliers ont été menés avec d’autres associations du Collectif Sida et ont débouché sur une exposition à la Maison de la Prévention à Montpellier. De plus, l’exposition « Les objets du Désir » réalisée en partenariat par le Planning Familial 34 a été, à cette occasion présentée au public. Par ailleurs, le Planning Familial 34 a initié à la Commission santé du réseau associatif et institutionnel Pailladin, une enquête sur la question du VIH auprès des professionnels. Enfin, nous avons réalisé une émission avec Radio Campus, radio associative, gérée par des étudiants pour des étudiants, sur notre pratique de la prévention du VIH, des IST et des hépatites auprès des jeunes. En Conclusion Des évolutions suscitent de nombreuses interrogations : Serait- ce la fin « du tout capote » ? Les trithérapies visent aujourd’hui, à réduire au maximum la réplication du virus dans l’organisme. Quand cet objectif est atteint, on parle de charge virale indétectable (- de 40 copie/ml). Cet objectif thérapeutique a eu pour conséquence de réduire considérablement les risques de transmission du VIH et donc de permettre une meilleure qualité de vie physique, sexuelle et mentale. D’autre part, depuis plus d’une dizaine d’années, les traitements sont utilisés avec une efficacité prouvée comme outil de prévention lors des accidents d’expositions au sang des professionnels, dans les risques sexuels, à l’occasion d’un projet de grossesse, pour réduire chez la femme enceinte les risques de transmission à l’enfant

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Le préservatif et les stratégies comportementales côtoient désormais les outils médicalisés. La charge virale indétectable est indiscutablement un outil de prévention de la transmission du VIH. Cependant, comment l’intègre-ton à nos messages auprès des publics que nous rencontrons ? Au-delà des questions autour de la réduction des risques, il est important de noter que cette annonce a sans doute permis d’aborder la question de la non-protection dans le couple de façon plus décomplexée sinon avec moins de tabou. La prévention peut être un but mais pas un moyen. Permettre aux personnes de retrouver du plaisir dans le partage est sans doute le meilleur moyen de faire attention à soi et par conséquent aux autres.  En 2012, nous souhaitons poursuivre le développement des actions existantes. Cependant, c’est l’association ENVIE qui assurera la gestion des consultations de sexologie. Avec le soutien de l’ARS et de la DGS, le Planning familial 34 mettra en place les tests de dépistage rapide à orientation diagnostique (TROD), dispositif complémentaire au dépistage classique. Celui-ci permet à un public non captif et particulièrement exposé d’avoir accès au dépistage précoce du VIH dans un espace non médicalisé. Cet outil de prévention novateur s’inscrit dans une démarche de prise en charge médicale précoce, améliorant ainsi son efficacité et sa qualité. Un enjeu majeur à titre individuel pour améliorer la qualité et l’espérance de vie des personnes porteuses du virus et, sur le plan collectif, pour renforcer la prévention en réduisant les risques de contamination.

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Le Planning Familial et l'international Le Planning Familial est engagé dans des actions internationales pour défendre et promouvoir les droits des femmes dans les instances internationales avec d'autres associations féministes, de Planification Pamiliale et de lutte contre le Sida. Il est membre de l'IPPF (International Planned Parenthood Federation), Organisation Non Gouvernementale, qui défend les droits en matière de santé sexuelle et reproductive pour tous et toutes. Le PF 34 est impliqué dans une action développée dans trois pays du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun et Madagascar. Fortement inspiré du programme Réductions des Risques Sexuels (RRS) développé en France et dans les DOM, il s'inscrit dans un objectif d'échange de pratiques et de partage de compétences ; Ce programme a permis la formation de 427 animatrices qui, depuis 2004, ont conduit près de 900 actions de terrain en direction principalement de femmes. Une brochure de capitalisation de ce programme a été élaborée pour rendre compte de la démarche de ce travail collaboratif et de l'approche d'éducation populaire portée par le Planning. L'année 2011 a été consacrée au lancement du programme « Santé Sexualité Droits et Genre » qui s'inscrit dans la continuité de RRS. Il a reçu le soutien financier de l'Agence Française du Développement, de la Fondation de France et de la Mairie de Paris. Il vise à renforcer la question du genre et l'intégration des hommes à tous les niveaux. La prise en compte du programme par les institutions locales et son inscription dans les politiques publiques est un volet important de cette triennale. Le Planning Familial 34 participe par ailleurs à un programme Européen « Daphne » porté par Papatya, association berlinoise qui gère un dispositif spécifique d'hébergement pour jeunes filles victimes de violences intrafamiliales et notamment de mariages forcés. Participent à ce projet des associations de lutte contre les violences faites aux femmes de plusieurs pays dont le Royaume Uni, la Bulgarie, la Roumanie, l'Autriche et la Turquie. Il s'agit de partager les outils, d'étudier les programmes qui fonctionnent ailleurs, de développer le counselling en ligne et les actions de prévention. Nous avons développé la communication par SMS (texto), une initiative qui a mis en évidence un moyen de maintenir en permanence et discrètement le contact avec les jeunes victimes ou supposé-e-s l'être. Enfin, nous avons contribué au rapport des recommandations sur les violences concernant les jeunes filles mineures, proposé par le Haut Commissariat des Droits Humains des Nations Unies

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LA PLANIFICATION Les Centres de Planification du Planning Familial de l’Hérault s’inscrivent dans une démarche globale d’accès aux soins et à l’information sur les questions de sexualité, de contraception, d’avortement, de rapport homme/femme, de dépistage et de prévention des infections sexuellement transmissibles, du SIDA, des hépatites B et C. Les différentes réalités des territoires influencent fortement les niveaux d’accessibilité aux lieux de parole, d’information et de prévention mis à la disposition des jeunes. Le Planning Familial 34 intervient donc dans le cadre de dispositifs en adéquation avec les réalités locales et présentant une grande souplesse. Nous bénéficions en 2011 d’une large implantation sur le département. Chaque structure est organisée pour tenir compte des réalités locales : densité de population, territoire vaste ou concentré, tissu social, besoins, habitudes de vie, mobilité.  Centre de Planification et d’Education Familiale de Montpellier  Centre de Planification et d’Education Familiale des villes moyennes : Lunel et Agde  Permanences Planification et d’Education Familiale des Hauts Cantons : Bédarieux - Clermont l’Hérault – Ganges – Gignac – Lodève – Pézenas - Saint Pons de Thomières Nos équipes d’intervenants sont formées aux questions de santé sexuelle et de prévention: • 20 Conseillères Conjugales et Familiales • 13 médecins • 3 agents assurant l’accueil et l’orientation des personnes • 1 réseau de médecins libéraux dans le cadre des permanences des Hauts Cantons Nous proposons des consultations médicales précédées d’entretiens pour : • L’accès à la contraception • Le dépistage du SIDA/ Hépatite B et C • Le dépistage et le traitement des IST • Les tests de grossesse • Les contrôles post/IVG • Le suivi gynécologique Les consultations, les frais d’analyse et de pharmacie sont financés par le Conseil Général de l’Hérault pour les mineurs-es et les majeurs-es demandant l’anonymat ainsi que pour toutes les personnes ne bénéficiant ni d’une couverture sociale, ni de l’Aide Médicale d’Etat (AME). Les consultants-es assurés-ées sociaux-ales ne demandant pas le secret bénéficient du tiers payant. Les jeunes sont souvent orientés par les professionnels (infirmières scolaires, intervenants associatifs/institutionnels). Nous appuyons notre action sur le partenariat et sur la participation aux réseaux. 1) Les consultations médicales sont précédées d’un entretien collectif, espace de parole et d’écoute, lieu d’accès à l’information et à l’appropriation des différents outils de prévention des risques sexuels L’entretien collectif est basé sur l’écoute, le non jugement et le respect mutuel. La confidentialité est garantie à tous et à toutes. Il prend en compte, au-delà des connaissances dans le cadre de la transmission d’un savoir-faire technique, les croyances, les valeurs et les représentations liées aux SIDA /autres IST, à la contraception et à la grossesse. A partir de l’échange et de l’expérience personnelle, il permet à chacun de s’informer, et d’identifier les obstacles à l’utilisation des moyens de protection. Ces obstacles sont souvent liés au contexte relationnel et à la dépréciation de soi. Notre intervention s’appuie sur l’expression libre, la valorisation des expériences personnelles et la collectivisation des savoirs. Nous garantissons à toutes et à tous le non jugement et la confidentialité. 5588 personnes reçues en entretiens sur les questions de santé sexuelle et de prévention 46 % sont mineures et 54 % sont majeures. 91 % sont des filles et 9 % des garçons.

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Répartition par sites des personnes reçues en entretien Sites

Filles

Garçons

Nombre total

Mineurs-es

Majeur-es

Agde

650

80

730

340

390

Lunel

420

74

494

214

280

Les Hauts cantons

296

38

334

198

136

Montpellier

3708

322

4030

1834

2196

Total

5074

514

5588

2586

3002

Lors des entretiens, nous abordons un certain nombre de problématiques. Notre expérience nous permet de faire les constats suivants : Ø Les jeunes ont besoin d’espaces de paroles. L’accès à la contraception c’est aussi discuter de leur préoccupations, répondre à leurs questions. Nous constatons qu’une prescription de contraceptifs ou le jeune n’est pas acteur débouche sur des difficultés d’observances voire d’échec. Ø La confidentialité est un élément majeur pour l’accessibilité à la contraception. Le médecin traitant n’apparaît pas comme un garant potentiel de cette confidentialité car souvent il connaît les parents. Si ce n’est pas le cas, les jeunes n’y vont pas pour des raisons financières. Ø Nous constatons qu’à part la pilule, les jeunes connaissent très peu les autres moyens de contraception. Les jeunes filles évoquent souvent les contraintes liées à la pilule et certaines craignent les effets longs terme de l’imprégnation hormonale. D’autres hésitent à venir en consultation médicale car elles ont peur que le médecin n’impose l’examen gynécologique à l’occasion de la prescription de la contraception. Ø Les pratiques médicales sont très ancrées dans la norme contraceptive actuelle, le « tout pilule ». Les jeunes filles ont beaucoup de difficultés à trouver des médecins qui acceptent de leur poser un stérilet, et en particulier si elles sont nullipares. Or, nous savons que ces risques supposés n’existent pas (ANAES 2004). Ø Très souvent, les jeunes filles, même si elles peuvent accéder librement à la contraception, sont dans l’impossibilité d’assurer financièrement l'achat du contraceptif choisi lorsque celui-ci est non remboursé par la sécurité sociale (préservatifs, anneau, patch, certaines pilules). Or ces contraceptifs représentent des alternatives possibles pour une meilleure observance, une meilleure tolérance et une meilleure efficacité pratique. Ø Nous observons les signes d‘une dégradation des conditions sociales et d’une précarisation économique chez les jeunes, et en particulier les étudiants-es et les salariés-ées. La précarité est un facteur de vulnérabilité auquel se rajoute souvent celui de la domination.

2) L’accueil des personnes implique un travail inter disciplinaire médecins/conseillères conjugales et familiales dans le cadre des objectifs du Planning Familial 34 Aussi, afin d’harmoniser nos pratiques et d’améliorer la qualité et la cohérence de nos interventions, le Planning Familial 34 a crée un temps de coordination spécifique aux centres de Planification depuis 4 maintenant. La commission « Centres de Planification » a pour objectif de : • Mobiliser les différents intervenants des centres de planification sur les enjeux politiques liées aux questions de santé sexuelle et de prévention. • D’élaborer des orientations à partir de la réflexion collective sur les pratiques médicales • Construire des outils visant à l’amélioration des modes d’organisation et d’accueil des personnes. • Proposer des espaces de réflexion thématiques et d’actualisation En 2011, nous avons mis en place : 3 rencontres ouvertes à tous les intervenants des Centres de Planification : • « L’implant et le stérilet, quelle pratique au Planning ? » • « La contraception définitive » en collaboration avec le Docteur Laure PANEL, gynécologue à la clinique Beausoleil • « Les IVG, quelle prise en charge pour les jeunes » en collaboration avec l’équipe médicale de la Clinique St Roch 2 journées de formation en direction des médecins du Planning autour des « Techniques de pose et de retrait 19


d’implant » en collaboration avec le Docteur Laure PANEL, gynécologue à la clinique Beausoleil 3) Les consultations médicales 3370 personnes ont été reçues en consultation dont 41 % venant pour la première fois 35 % sont mineures et 65 % sont majeures - 93 % sont des filles et 7 % des garçons

Répartition des personnes reçues en consultation médicale par sites Sexe Total Répartition Sites Filles Garçons Mineurs-es Majeurs-es CPEF Agde 411 44 455 51% 49% CPEF Lunel 240 43 283 43% 57% CPEF Montpellier 2336 141 2477 30% 70% PPEF Hauts Canton 140 15 155 65% 35% Totaux 3127 243 3370 Permanences de Planification et d’Education Familiale (PPEF) des Hauts Cantons : 211 personnes ont bénéficié d’un bon de consultation. 74 % ont effectivement été reçu en consultation médicale alors qu’en 2010, 60 % des personnes les avaient utilisés. Les personnes mineures sont les principales utilisatrices de ce réseau d’intervenants libéraux.

La répartition par âge des personnes reçues en consultation médicale en CPEF : Tranches d’âge Lunel Agde Montpellier 17% Moins de 16 ans 17% 7% 26 % 16 à 17 ans 34% 23% 43% Sous total mineurs (es) 51% 30% 31% 18 à 20 ans 29% 34% 11% 21 à 22 ans 9% 17% 4% 23 à 26 ans 3% 13% 11% Plus de 26 ans 8% 6% 57% Sous total majeur (es) 49% 70% Total 100% 100% 100% Dans les Centres de Planification et d’Education Familiale (CPEF) de Lunel, Agde et Montpellier, la majorité des personnes majeures sont âgées de 18 à 20 ans. Pour les mineures, c’est la tranche des 16/17ans qui domine.

Contraception Dépistage HIV Remise de tests HIV Dépistage Autres IST Test de grossesse Visite post IVG

Répartition des actes par site CPEF Lunel CPEF Agde CPEF Montpellier 33% 33% 37% 16% 15% 15% 14% 8% 9% 21% 32% 15% 15% 13% 23% 1% 0 1%

PPEF Hauts Cantons 41% 25% 0 0 33% 1%

Ø Le premier motif de consultation est la contraception suivie du dépistage VIH/autres IST. Ce constat est équivalent à toutes les autres années. Les consultations post IVG sont en général réalisées à l’hôpital ou à la clinique dans lequel l’IVG a été pratiquée. Ø Sur la ville de Lunel et d’Agde, les CPEF du Planning Familial sont les seules structures proposant le dépistage 20


VIH/autres IST. Cette activité est donc plus importante qu’à Montpellier qui dispose d’un CDAG. Ø Depuis 1993, nous bénéficions de l'agrément pour le dépistage confidentiel et gratuit du Sida, des IST et des Hépatites En 2011, nous avons effectué :  667 dépistages HIV et 481 remises de résultats  542 dépistages Hépatites dont 290 concerne l’hépatite B et 252 l’hépatite C  85 dépistages Syphilis  130 dépistages Chlamydiae  296 dépistages Condylomes 4) En conclusion Les difficultés d’accès à une première contraception, les échecs de contraception, les prises de risques par rapport aux IST/Sida renvoient à la non reconnaissance sociale de la sexualité des jeunes. Or, la reconnaissance de la sexualité conditionne en partie l’appropriation des moyens de protection. L’entretien collectif est un espace où le jeune est reconnu. Cette reconnaissance contribue à la réappropriation de son propre corps et lui permet de s’impliquer véritablement dans une démarche de réduction des risques sexuels. Notre rôle est alors de lui permettre de choisir parmi les méthodes de protection celle ou celles qui lui paraît ou paraissent la plus ou les plus appropriée (s) à son propre univers. Concrètement, le Planning Familial 34 entend continuer à défendre l’accès au plus grand nombre de jeunes et en particulier les plus en difficulté, à la prévention et à la réduction des risques. Pour cela nous poursuivrons notre action autour de deux axes principaux : - Recueillir et valoriser la parole des jeunes par l’approche collective des questions de santé sexuelle et de prévention, et en particulier par les entretiens collectifs. - Renforcer et faciliter l’accès des jeunes à la contraception, à l’IVG et au dépistage du Sida/autres IST.

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LES ACCUEILS INDIVIDUALISES L'accueil individualisé a été créé en même temps que l’association du Planning Familial 34. Il s’articule autour de :  l’accès des femmes et des hommes à l’autonomie dans leurs choix, en toute liberté et dans le respect de leurs droits,  la prise en compte de la personne et de son environnement par l’écoute, la libération de la parole dans le respect des différences,  l’expression des croyances, des valeurs et des représentations sans jugement de valeur ni culpabilisation. Notre démarche est fondée sur la Réduction des Risques Sexuels (RRS), une approche globale de la santé sexuelle et de l’éducation. Celle-ci implique la prise en compte de la personne dans tous ses aspects. En effet, l a capacité de la personne à adopter des comportements de prévention est directement liée à son autonomie et à l’estime de soi. Il s’agit de renforcer la compétence individuelle à prendre en charge sa propre sexualité. Ainsi, dans notre pratique quotidienne, nous favorisons l’expression du choix sur la base d'une information claire, de l’empathie et du respect en fonction de ce que la personne pense être le plus adapté à sa situation et ses possibilités. Nous proposons des espaces individuels d’écoute et d’accompagnement. Nous bénéficions en effet de l’agrément « Établissement d’information et de conseil conjugal ». Les entretiens sont gratuits et confidentiels. Ils sont assurés par des conseillères conjugales et familiales formées. Actuellement, nous intervenons auprès d’un large public mais aussi auprès des personnes les plus en difficulté d’accès à l’information et à la prévention : Permanences de Conseil Conjugal et Familial Tous les Mardis Tous les Mardis Tous les vendredis Accueils spécifiques Personnes en situation de violences/mariages forcés « Projet Femmes Santé Citoyenneté » Personnes en situation de mariages forcés Réseau « Jeunes Filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales » Personnes en situation de handicap « Projet Handicap et Alors » Nombre total d’heures d’entretien Nombre total de personnes reçues

- de 16 ans 636 personnes 15%

Horaires 9h/12h 14h /17h 10h/12h

Lieu Au CCAS – La Paillade Au siège Au siège

Horaires et lieux en fonction des situations Horaires et lieux en fonction des situations Horaires et lieux en fonction des situations 1500 4176

Dont 3 582 femmes et 594 hommes

Répartition par âge des personnes reçues 16 /17 ans 18/ 20 ans 21/ 26 ans 995 personnes 849 personnes 925 personnes 24% 21% 22%

+ de 26 ans 771personnes 18%

La loi du 4 Juillet 2001 a supprimé l’obligation de l’entretien social bien qu’il soit obligatoirement proposé. Cet entretien est toujours obligatoire pour les mineures non émancipées. Cette mesure, en supprimant un obstacle dans le parcours de l’IVG, était une des revendications anciennes du MFPF, à condition que les lieux de paroles soient toujours ouverts et disponibles pour les femmes. Utilisant cette disponibilité, des femmes ou des couples viennent au MFPF pour réfléchir avec une conseillère à leur décision ou pour avoir des informations.

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Répartition des motifs d’entretiens L’interruption Volontaire de grossesse Dont entretiens pré-IVG Dont entretiens post-IVG Dont entretiens IVG dépassées Dont orientations / informations Violences Dont violences intra - familiales Dont violences conjugales Dont viols /agressions sexuelles Dont autres formes de violences Dont Orientations juridiques Sexualité / couple

46% 68% 5% 2% 25% 34% 23% 26% 20% 11% 20% 20%

Les principales difficultés des femmes souhaitant interrompre leur grossesse sont liées à : - L’insuffisance de lieux, les délais d’attente peuvent être importants, surtout lors des vacances scolaires en particulier à l’hôpital, - La précarité sociale et économique qui rend difficile l’accès aux cliniques (dépassements d’honoraires), - Les contacts avec des professionnels de santé mal ou peu informés. De fait, il y a perte de temps et donc risque d’être en délai dépassé, - La peur de la rupture du secret médical et du jugement moral. Depuis 2001, le Planning gère un dispositif téléphonique régional d'écoute et d'orientation, qui vise à informer et orienter les appelants sur les questions de contraception et d'IVG. Ce dispositif est complémentaire à l’accueil individualisé. 2) Dans le cadre du projet « Handicap et Alors », nous avons reçus des adultes en situation de handicap moteur, mental ou psychique issus d'institutions médico-sociales. Nous travaillons en collaboration les équipes éducatives des institutions ainsi qu’avec le GHIP. Certaines personnes sont venues à la suite d’un groupe de parole animé par le Plan ning familial dans leur institution (ESAT, Foyer). Les différentes situations rencontrées : 1 couple : Elle 22 ans et lui 41 ans 1 couple : Elle 29 ans et lui 31 ans (handicap mental) 1 couple : Elle 28 ans et lui 30 ans (handicap mental) 1 homme de 41 ans (handicap physique) 1 homme 32 ans (handicap mental) 1 femme 28 ans (En fauteuil) 1 femme 35 ans (handicap léger) 1 femme 29 ans (handicap léger) 1 femme 36 ans (handicap léger) 1 femme 50 ans (handicap léger)

Comment faire pour avoir des rapports sexuels "normaux" (avec pénétration vaginale) Prendre une décision commune concernant une grossesse non prévue. Rencontrer une prostituée Sentiment de harcèlement de la part de la monitrice d'atelier. Possessivité du partenaire, sentiment d'étouffer et d'être assignée par l'entourage à une vie de couple conventionnelle qui ne lui convient pas. Discuter d’un changement de contraception Avoir un enfant mais son compagnon est-il prêt ? Mal-être lié à des décès dans sa famille Souhait de rencontrer un homme non handicapé

3) Les personnes victimes de violences sont particulièrement exposées aux conséquences des risques sexuels. Les facteurs de risque sont effectivement renforcés par la précarité, l’isolement, les ruptures familiales, les discriminations et les difficultés d’accès aux droits. Pour les femmes en particulier, les situations de violences conjugales sont aggravées par des situations de dépendance par rapport à leur partenaire. La violence liée au genre est un facteur qui augmente l’exposition aux risques de grossesses non prévues et à l’infection VIH. Souvent, elles n’ont pas les moyens de négocier des pratiques sexuelles sûres ou de refuser les rapports sexuels non désirés.

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En 2011, nous avons suivi 12 femmes pour des viols et 2 pour des agressions sexuelles. Nous avons également suivi 62 situations de mariages forcés via le «Réseau Jeunes Filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales ». Parmi les viols, 6 ont été identifiés suite à des demandes initiales d’entretien portant sur un autre thème : 2 situations identifiées à l’occasion d’une demande d’IVG 2 situations identifiées à l’occasion d’une demande de test de grossesse 1 situation identifiée à l’occasion d’une demande de contraception d'urgence 1 situation identifiée à l’occasion d’une demande de visite gynécologique D’autres situations, diverses et souvent complexes, ont fait l’objet d’un suivi. Elles se déclinent ainsi : Violences conjugales Femmes victime de violences physiques Femme victimes de confiscation de salaire Femmes victimes de confiscation de papiers Femme forcée à travailler seule le lopin de terre de la belle famille Enlèvement d'enfant Polygamie Rapatriement forcée au pays d'origine de la famille Interdiction de prendre la contraception Femmes forcées à faire une IVG Chantage aux papiers Violences intra - familiales Demandes de réfection d'hymen Demandes certificat de virginité Opposition de se marier avec petit ami Femme battue par le frère aîné Femme mise à la porte par la femme de son père Femmes rapatriées de force au Maroc Autres formes de violences Violences d’un fils sur sa mère Harcèlement sexuel au travail Femmes nouvellement arrivées en France esclaves de la belle famille Femme excisée qui souhaite réparation

20 situations 1 situation 3 situations 1 situation 1 situation 1 situation 2 situations 1 situation 2 situations 3 situations 6 situations 3 situations 1 situation 1 situation 1 situation 2 situations 1 situation 1 situation 2 situations 1 situation

En 2012, Le Planning Familial 34 entend poursuivre son action pour permettre à toutes et tous l’accès à la parole, à l’information et à la prévention sur les questions de santé sexuelle, l’accès aux droits et la prévention des violences

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LES ANIMATIONS Partie importante de l'activité du Planning en plein dans sa mission d'éducation populaire, les animations se déclinent sous diverses formes avec un souci constant : s'adapter au public et être le plus proche possible des besoins. Les interventions bénévoles et salariées se tiennent, selon les besoins, les sollicitations et les financements, dans des établissements scolaires, dans des forums ou manifestations, dans des établissements médico-sociaux. Cette année, nous avons particulièrement mis l'accent sur la sensibilisation des personnels encadrants. En 2011, les animations ont permis de toucher 5 420 jeunes de moins de 25 ans, 1 216 majeurs et 459 professionnels. Cela représente 392 interventions soit 881 heures de face à face interactif et pédagogique. Cette année, le rapport d'activité portera un regard particulier sur deux programmes originaux portés par le Planning 34 : le programme Femmes Santé Citoyenneté et sur le projet Handicap et Sexualités.

Le programme Femmes Santé Citoyenneté Femmes Santé Citoyenneté est née suite à des demandes répétées de certificats de virginité et de réfection d'hymen, demandes venant en majorité de femmes très jeunes. Très vite, il est apparu un grand déficit en matière d'information, une méconnaissance des droits et un besoin de paroles autour de tout ce qui peut toucher à la santé sexuelle. Ces demandes autour de la virginité nous ont mis-es en difficulté, déclenchant avec un fort questionnement sur notre positionnement professionnel et nos propres représentations pour comprendre et identifier les demandes et être en mesure d'y répondre Le Planning Familial, mouvement féministe d'éducation populaire, s'est donc donné pour mission de développer une action spécifique auprès de ces femmes avec l'objectif d'apporter l'information là où elle manque cruellement. L'action Femmes Santé Citoyenneté s'est développée depuis plus de 15 ans dans les quartiers ciblés par la politique de la ville mais aussi dans quelques villes du département : Sète, Lunel, Béziers, Frontignan, Lodève. L'action est destinée en priorité à des femmes exposées à des situations de vulnérabilité. Bien que l'intitulé intègre la dimension femme, quelle que soit l'origine socioculturelle, les hommes n'en sont pas exclus.

Deux approches complémentaires Le projet s'articule autour de 2 approches, les interventions auprès du public et le travail avec les professionnel-le-s. Les interventions sont déclinées en animations collectives et/ou groupes de paroles avec 3 axes prioritaires : Information, Education et Prévention. Ces interventions sont organisées en priorité dans les structures à caractère éducatif, culturel et social accueillant des femmes. Nous privilégions la démarche de Réduction des Risques, fondée sur une approche globale de la santé, impliquant la prise en compte de la personne dans tous ses aspects. Il s’agit de renforcer la compétence individuelle à prendre en charge sa propre sexualité, en permettant l’accès à l’information et à l’appropriation des différents moyens de contraception et/ou de protection. Dans tous les cas, la décision finale appartient à la personne, car, elle seule est en mesure de déterminer quel moyen de protection lui correspond ou quelle approche préventive lui convient. Ces rencontres sont des espaces citoyens où les thématiques générales en lien avec la santé et en particulier la sexualité sont abordées telles, le corps, la contraception, la grossesse, l'adolescence, les violences, le VIH/Sida, la loi, les relations hommes / femmes, les agressions sexuelles, le droit et le statut des femmes. Une dynamique qui favorise l'échange et conduit à aborder la sexualité sous l'aspect culturel, relationnel, social et politique. Cette approche lève les tabous, croise les représentations et confronte les opinions. Les animations sont toutes traversées par les croyances et les représentations avec une constante : les rôles impartis aux hommes et aux femmes dans la société et la place de chacun dans la sexualité. Les rencontres peuvent être ponctuelles ou suivies sur plusieurs séances. Pour certaines structures, la piqûre de rappel est nécessaire et une intervention est mise en place chaque année : l'objectif est de repérer un lieu d'écoute et d'information. Pour d'autres, des ateliers de 3 séances, voire plus, sont assurés en fonction des besoins. Parfois,des problèmes de langues imposent une traduction ce qui nécessite du temps et une intervention ne suffit pas à traiter une thématique, écouter les personnes, répondre à leurs questions et préciser les informations incontournables. Dans ce cas, des séances suivies sont mises en place et une articulation avec l'apprentissage du français est assurée par les formateures- trices toujours présent-e-s lors des animations.

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Les interventions régulières dans des structures partenaires ont créé du lien et renforcé le partenariat. La mise en place de notre action est préparée bien avant l'arrivée des stagiaires, elle est directement intégrée chaque année dans les programmes. Trois structures importantes ont aménagé leur programme en intégrant l'action FSC : les associations Tin Hinan et Avec qui accueillent majoritairement des femmes migrantes et Nouas formation qui assure, entre autre, dans le cadre du CAI (Contrat d'Accueil et d'Intégration) l'apprentissage du français pour les personnes nouvellement arrivées en France. Un-e référent-e a été désigné-e pour cette action. Il assure le planning et le suivi des interventions. A titre d'exemple, pour pallier aux aléas des entrées et sorties permanentes des stagiaires, une information généraliste est tout d'abord organisée pour touTes les stagiaires. Des rencontres sont ensuite assurées auprès des différents groupes constitués. En 2011, nous avons rencontré 1748 personnes dont : - 1136 femmes et 461 hommes - 151 professionnel-le-s dont 2 hommes - 84 personnes ont fait une demande d’accueil individuel (80 femmes et 4 hommes). Parmi ces personnes : 434 jeunes de moins de 20 ans (177 garçons et 257 filles) 53 professionnel-le-s nous ont sollicité-e-s pour orienter une personne, préciser une information ou demander conseil. Si la concertation et le partage avec certains professionnel le s est une démarche acquise pour mettre en place nos actions, il reste encore des réticences voire des résistances. Les professionnel-le-s sont dans le souci d'efficacité afin de mener à bien leur projet et réussir les actions. Ils / elles sont nombreux-ses à être attentifs et attentives à nos thématiques et relèvent régulièrement les informations erronées et les préoccupations de leurs publics. Toutefois, des clichés qui tendent à catégoriser le public et en particulier les femmes migrantes sont toujours très présents. La sexualité n'est pas un sujet neutre et les femmes, en particulier migrantes, sont toujours regardées comme étant des personnes à part : Elles ne seraient pas en mesure de donner un avis sur un sujet et la sexualité serait une problématique bien éloignée de leurs préoccupations. “ Elles ont toutes des enfants, cela ne sert à rien. Elles ne s'expriment pas, elles sont gênées, ce n'est pas pour elles ! » D'autres sont surpris-es de la gestion de l'animation et de notre pratique qui s'inscrit dans une démarche basée sur l'écoute et les besoins des personnes, une démarche non descendante où s'opère une liberté de parole et une appropriation des questions. « Vous les laissez trop parler d'elles !» « En effet, les femmes parlent de ce qu'elles sont et de ce qu'elles font. « (J. Mossuz Lavau 2000) Un autre discours a également souligné la nécessité d'intervenir auprès de certains groupes : « Nous avons pas mal de maghrébines et surtout des garçons, ils en ont vraiment besoin, avec tout ce qui se passe dans les quartiers ! La violence et tout le reste. » « Les femmes migrantes sont toutes victimes, elles sont trop soumises » ou encore « Vous ne pouvez pas intervenir, nous n'avons plus de maghrébins » « Vous avez l'habitude de travailler avec ces femmes, c'est une minorité, c'est spécifique ! » “La sexualité des migrant-e-s serait forcément « autre » On nous demande souvent s'il y a des difficultés spécifiques aux femmes migrantes, et si tel était le cas, quelles sont les « recettes » pour les accueillir. Pour le Planning, la réponse est la même pour toutes les femmes, car toutes vivent dans une société qui fonde les rapports entre les sexes sur la domination du masculin sur le féminin. Ces rapports inégalitaires ont comme conséquences les grossesses non désirées et souvent les violences. On peut parler de violences multiples car à celles qu'elles peuvent connaître dans leur couple et ou dans la famille s'ajoute la violence administrative dès lors que ces dernières n'ont pas la durée légale de communauté de vie pour bénéficier d'un titre de séjour. Certaines subissent encore les effets discriminatoires des accords entre la France et certains pays. Ces représentations renforcent la stigmatisation des femmes migrantes et conduisent les intervenant e s à penser à la place de leur public, occultant ainsi les besoins en terme de connaissances, d’accès à l ’information et à la prévention. Il nous semble que ces représentations peuvent interférer dans les pratiques institutionnelles et professionnelles. Elles ne peuvent que parasiter et masquer les demandes, renforcant ainsi les traitements inégalitaires. 26


Au MFPF, il n'y a ni eux ni nous, mais des personnes, des femmes et des hommes dont la parole est primordiale et nécessaire pour collectiviser les problèmes, permettre de construire les revendications et la réponse collective et sociale aux inégalités et injustices. Par le moyen de l'information et de la formation, le MFPF veut donner la possibilité à chacun, chacune de faire des choix éclairés dans le domaine des droits sexuels et reproductifs, dans le cadre et le respect des leurs valeurs. Membre de l'IPPF (International Planned Parenthood Federation), doté d'une charte fortement inspirée de la convention Universel des Droits Humains, le Planning Familial plaide pour ces droits sans tenir compte de l'âge, du sexe, de l'invalidité, de l’appartenance religieuse, politique, orientation sexuelle, origine ethnique, état conjugal ou tout autre facteur qui pourrait faire d'une personne objet de discrimination.

• Liste de nos partenaires en 2011 : ADH Cité Mion

FLR Sète

MLI

APS34

Foyer Murviel

MPT Malherbe

ARDI

Holisme

Nouas formation

Asso citoyenne Béziers

Interlude

Objectifs et Animation

AVEC

IPS Formation

Passerelles

Avitarelle

La boutique RDR

PJJ

Cemea Béziers

La gaminerie

Service jeunesse Frontignan

Centre Gitan

Leo Lagrange

Sodoto

CLAF

Lycée Béziers

SOL Dom TOM

Com Santé

Lycée Clémenceau

Tin Hinan

E2C

Lycée Charles de Gaulle Sète

Les interventions auprès des personnes en situation de handicap Dans la continuité des partenariats avec différentes institutions du secteur médico-social, des groupes de parole ont été proposés à des personnes en situation de handicap (mental, psychique et physique). Ces groupes comportaient 6 séances de 1h30 à 2h et ont permis à des personnes volontaires de se rencontrer et d'échanger autour des thématiques de la vie affective, amoureuse et sexuelle. Dans certains établissements, des professionnels ont souhaité prendre part à ces rencontres, avec l'accord avec les autres membres du groupe, en acceptant d'enlever leur « casquette » et en adhérant au cadre proposé. Voici ce que nous avons retenu de l'ensemble des échanges qui se sont déroulés dans ces groupes de parole. - Les attentes des participant-e-s Plusieurs personnes expriment l'envie de discuter en groupe pour découvrir les expériences et vécus des autres et apprendre de ce partage. Un homme dit qu'il attend de sa participation à ce groupe de mieux savoir ce qu'il aime ou pas (en termes de pratiques) dans les relations sexuelles. Deux femmes qui ont des compagnons disent leur envie de ressentir «plus de sentiments amoureux» et l'une d'elles pense que parler des relations sexuelles pourra lui permettre de «ressentir plus de désir sexuel» pour son ami. Plusieurs personnes expriment aussi leur souhait d'apprendre à se repérer dans les relations affectives : comment distinguer une relation amoureuse d'une relation amicale, comment savoir ce qu'est l'autre pour moi et ce que je suis pour lui/elle ? D'autres participants disent qu'ils pensent qu'apprendre à parler de sexualité en groupe pourra leur servir dans leur vie amoureuse et sexuelle (personnes en situation de handicap) ou dans leur vie professionnelle (personnel éducatif participant).

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Les attentes vis à vis du groupe de parole sont donc aussi des attentes vis à vis des effets imaginés de la parole individuelle et de l'écoute au sein d'un collectif. Cette dimension est intéressante car elle revient tout au long des séances, lorsque les effets ressentis de la parole ou de l'écoute peuvent être verbalisés et partagés. - Ce que parler peut faire Compte-tenu des attentes présentées ci-dessus, il est intéressant de voir ce que les participants disent de ce que le dispositif proposé leur fait vivre ou a pu leur apporter, notamment en termes relationnels. Il apparaît ainsi que la possibilité d'expression, de révélation de soi dans un cadre sécurisant et agréable renforce les liens entre les personnes du groupe, même lorsque celles-ci se connaissent depuis longtemps. L'authenticité permise donne accès à des aspects de la vie ou de la personnalité qui demeuraient cachés et qui peuvent venir éclairer ce que l'on vit ensemble au quotidien, en donnant des clés pour une meilleure connaissance et acceptation de l'autre. Cela conduit à un changement de regard, notamment lorsque des professionnels participent aux groupes. Par exemple, dans un foyer accueillant des personnes porteuses d'un handicap mental, une éducatrice a exprimé sa surprise quant à la participation verbale de deux résidents pour lesquels elle pensait que le groupe de parole n'apporterait rien. Une autre dit qu'elle a compris que «le fait de connaître les difficultés des résidents empêche de penser leurs possibilités d'évoluer». Le regard sur soi-même peut aussi bouger, comme cette femme, qui après avoir révélé qu'elle pratiquait la masturbation, dit « j'ai découvert que j'ai été courageuse de dire ce que j'ai dit, en même temps j'ai un peu honte. J'ai aussi peur qu'on change de regard sur moi... On devait me prendre pour une coincée.» Cette possibilité d'identification de ses propres représentations de soi ou de l'autre en tant que handicapé, valide, homme, femme, homme handicapé, femme handicapée faite en collectif donne accès aux représentations sociales du genre, de la sexualité et du handicap et permet aussi de repérer leurs effets et de les questionner, comme le montrent les propos suivants : «On fait honte aux filles quand elles ont une sexualité précoce, ça empêche de la vivre.» / «C'est vrai que quand un homme fait un cunni pour faire plaisir à une femme, on trouve que c'est normal et quand c'est une femme qui fait pareil, on va dire que c'est pas bien, qu'elle va être traumatisée ? » / «On nous dit : «Profitez de la vie, soyez amoureux, faites l'amour ! » mais il faut penser à la pilule, au préservatif tout le temps, c'est tordu. On fait comment pour se faire confiance avec tout ce qu'on nous dit sur les risques ?» / «Sur le handicap, ce qu'on nous dit, c'est des conneries. Tout est toujours en évolution, y a rien de stable. Et d'ailleurs c'est pareil pour les valides, il peut arriver plein de choses dans la vie... Le risque fait partie de la vie mais pour le sexe, on exagère !» - Le handicap, un stigmate identitaire ? Le questionnement autour la définition de soi en relation avec la façon dont les autres nous perçoivent, révèle un fort sentiment d'être réduit à sa situation de handicap, tant par les personnes valides que par celles en situation de handicap. Mais pour la majorité des participants, le handicap «porté» - qu'il soit physique, mental ou psychique – est présenté comme une composante importante de l'identité, qui permet d'expliquer et de comprendre ce que l'on est, en relation avec ce que l'on vit. La solitude, la difficulté à faire des rencontres amoureuses ou même par exemple des traits de personnalité comme la timidité sont reliés à la situation de handicap. Un seul homme s'est démarqué et évoque très positivement sa vie actuelle, son expérience. En référence à son entrée dans le handicap suite à un grave accident, il remarque : «Pour moi, le handicap a été une opportunité extraordinaire qui m'a permis de faire des rencontres exceptionnelles et d'échapper à un destin de violence qui m'aurait très certainement conduit à mourir jeune ». Pourtant, la plupart des expériences et vécus relatés ne sont, en eux-mêmes, pas réservés aux personnes en situation de handicap. Par exemple, deux femmes handicapées physiques racontent avoir subi des attitudes machistes et sexistes de la part de leurs collègues masculins, dans des ESAT où elles étaient les seules femmes. L'une d'elles dit : «Quand je suis arrivée à l'APF, j'étais la seule femme en fauteuil ; j'ai ressenti que je n'étais pas à ma place». Cette parole est intéressante aussi pour nous rappeler que, quand on est «en situation de féminité», il ne suffit pas d'être en fauteuil pour avoir une place dans le monde du travail !

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LA FORMATION En pédagogie, la compétence c’est « l’ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir-être spécifiques à l’exercice d’un rôle, d’une fonction, d’une activité, à un niveau donné, dans des conditions données et pour un objectif donné». Introduction En 2011, le Projet Pédagogique National du Mouvement a fait l'objet d'un travail de réécriture qui rappelle la place primordiale de l'activité formation dans les missions du Planning Familial. En tant que Mouvement d’Éducation Populaire, la formation y est envisagée à la fois : − comme un moyen de développer l’autonomie des personnes et de lutter contre les mécanismes de domination,

− mais également comme un outil de développement des compétences, autour des thématiques du Planning et

en lien direct avec les besoins des publics et des professionnels que nous rencontrons sur le terrain (en centre de planification, dans nos animations et dans les diverses activités et projets que nous menons). Nous parlons d'ailleurs plutôt de « formation-action », qui vise en effet la mise en œuvre d'actions concrètes, répondant à des problématiques observées, recensées et analysées... De ce fait, notre démarche pédagogique se situe dans le courant humaniste qui accorde une place prépondérante aux méthodes concrètes de formation. Nos outils favorisent l’implication personnelle et l’échange des savoirs et des pratiques, à travers ce que nous appelons la «coformation» : « chacun a quelque chose à apprendre de l’autre et à lui apprendre. La coformation permet de lutter contre la relation de dépendance au savoir, de créer des relations égalitaires et se révèle indispensable pour lutter contre les situations de pouvoir (…). L’échange et le partage, en revalorisant la parole de tous, permet à chacun d’analyser ses attitudes vis-à-vis du savoir, du pouvoir et de prendre confiance en soi, tout en acceptant ses limites et celles des autres » 1. Au Planning Familial de l’Hérault, l'activité formation est pilotée et mise en œuvre à travers un « pôle » constitué par différentes instances et espaces de travail : • La commission formation qui réunit bénévoles et salarié-e-s destinée à encadrer essentiellement les aspects éthiques et politiques : les orientations, les priorités et les choix des modules de formation, • L’équipe de formateur-trice-s : également composée de salarié-e-s (un responsable de formation et une formatrice) et bénévoles, qui met en œuvre les formations et travaille conjointement aux contenus et programmes de formation, • Le groupe de travail national de formation – chargé de différentes missions telles que la réécriture du projet pédagogique par exemple, et – d'ailleurs l'une des activités principales du groupe en 2011 – la reconnaissance du Conseil Conjugal et Familial comme un métier à part entière. Ce groupe est également destiné à élaborer et mettre en place des outils de recensement des besoins et mettre en place des formations nationales... L'activité formation du Planning Familial de l'Hérault en 2011 De manière générale, trois types d'actions de formation sont mises en œuvre au Planning de l’Hérault :  Des formations inscrites dans le cadre de projets déposés auprès des institutions et des collectivités territoriales («Handicap, Vie Affective et Sexuelle», «Transidentité : écoute et accompagnement», «Genre et projets»…) qui s’adressent à un public ciblé en fonction de nos priorités et de celles des institutions . L’intérêt de cette démarche - outre son financement par les institutions- est d'intervenir auprès de publics qui sont ciblés comme ayant des besoins spécifiques (travailleurs sociaux, centres d’insertion…) et reconnus par les collectivités locales comme étant de la compétence du Planning Familial. Cette démarche projet s’inscrit sur le long terme et ne se contente pas de proposer une seule action. Par exemple, le projet «Programme de Développement Affectif et Social» auprès des écoles et des collèges comporte un volet formation, et est assorti d'une co-animation avec les enseignant-e-s, durant un laps de temps important, ainsi qu'une Analyse de la Pratique. Lors de l'évaluation de l'action (dont la restitution aura lieu le 11 janvier 2012), nous avons pu noter l’intérêt de cette démarche de « formation action ». La formation « Genre et projet », financée par le Conseil Régional, a été annulée à deux reprises, faute d'un nombre suffisant de participant-e-s. Le financement a donc été reporté sur d'autres projets. Enfin, pour la première année, le Conseil Régional a accepté de financer une formation « Handicap, vie affective, relationnelle et sexuelle : quel positionnement, quel accompagnement dans les institutions ? ». Notre pratique de terrain auprès des publics en situation de handicap s'est ainsi vue reconnue. 1

25 ans d'histoire du Planning

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 Des formations « autofinancées » : Il s'agit des des formations « de base » du Planning Familial : Education à la Vie (EAV), Conseil Conjugal et Familial(CCF). Dans cette catégorie, nous plaçons également les formations commandées par des structures sur des thématiques spécifiques (« Handicap et sexualité », « Violences... », « Mariages forcés » etc.). En 2011, la formation CCF et EAV nous a occupés pas moins de 14 semaines. La session 2010/2011 CCF s'est achevée en décembre 2011 par une semaine de soutenance des mémoires.  Des formations spécifiquement organisées et mises en œuvre par le Planning Familial, en lien direct avec des projets confédéraux, financées au niveau national et destinées aux militants / bénévoles / sympathisants (« Féminin, Masculin, Sexualité », « Contraception, sexualité, vulnérabilités », « Réduction des risques sexuels »), ouvertes à toute personne, professionnelle ou non. Ce volet de formation des bénévoles s'est vu réduit en 2011 pour des raisons de changement au niveau de nos interlocuteurs financiers. Cette situation préoccupante. Tableau des activités de formation Thème/titre de la formation

Précisions

Institution Financement

Nombre de jours Dates

Nombre stagiaires

Formations financées par les institutions ou les structures commanditaires PRODAS

Collège las Cazes

Fondation de France

5 jours – Janvier 2011

17

Professionnels relais

DGS

5 jours – Janvier 2011

16

Contraception / avortement / sexualité

Technicien-ne-s en Intervention Sociale et Familiale

IRTS

1 journée - février 2011

18

Mariages Forcés

Etudiant-e-s Assistante-s sociales

IRTS

½ journée - Octobre 2011

12

Collège Las Cazes

DAFPEN

5 jours - Novembre 2011

16

Tout-e-s professionnelle-s du Handicap

Conseil Régional

5 jours – Janvier 2012

15

Lutter contre les discriminations et inégalités de genre

-

Conseil Régional

4 jours en janvier et février 2011

8

Transidentité, Genre et sexualités

-

Conseil Régional

3 jours en février et novembre 2011

20

Professionnels relais

Ministère Emploi et égalité

4 jours en mai et juin 2011

16

Lodève

Conseil Régional

4 jours en décembre et janvier

13

CCF

-

Autofinancement

40 jours entre janvier et décembre 2011

15

EAV

-

Autofinancement

12 jours entre octobre et décembre 2011

6

TISF

IRTS

1 journée – janvier 2011

17

89,5 jours de formation

189

Réduction des Risques sexuels

PRODAS Handicap, vie affective et sexuelle

Féminin, Masculin, sexualité Jeunes relais

Mariages forcés TOTAL

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Formation Conseiller Conjugal et Familial (CCF) et Education à la Vie (EAV) La formation CCF 2010-2011 La formation CCF d'une durée de 14 semaines (400h + 80h de stage) s'est achevée en décembre 2011. Cette formation a connu des changements suite à l'arrêté du 3 décembre 2010 « relatif à la formation des personnels intervenant dans les centres de planification ou d’éducation familiale et dans les établissements d’information, de consultation ou de conseil familial ». En effet, suite au rapport de l'IGAS de 2005 préconisant une reconnaissance accrue de l'activité de Conseil Conjugal et Familial, tous les organismes proposant cette formation ont dû se réunir sous l'égide du Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé, afin de poser les bases d'une certification possible de l'activité, pour en faire un métier reconnu. Ces organismes (Planning Familial, École des parents et des Éducateurs, Couples et Familles, le Cler Amour et Famille, l'Agence Française des centres de consultations conjugales) ont dû proposer, malgré leurs différences, un canevas commun des différents éléments de sélection / accompagnement / évaluation et validation de la formation. Les groupes formés actuellement ne bénéficieront de la certification – si celle-ci est finalement acceptée – qu'au terme d'une expérimentation de 3 ans qui s’achèvera sans doute fin 2013. Dans les obligations nouvelles auxquelles nous devons souscrire, notons la création d'un jury national de validation des formations. Il s'agit pour nous de mettre en place différents niveaux d'évaluation et de validation qui vont accroître sensiblement les temps de travail et compliquer le dispositif tel qu'il vivait jusqu'à présent. Autrement dit, le Conseil Conjugal se professionnalise et nous devons être extrêmement vigilants quant au respect des critères élaborés nationalement, si nous souhaitons valoriser notre métier. La formation CCF au Planning de l'Hérault est organisée en semaine thématiques. En 2011, les stagiaires ont pu travailler les thèmes suivants : Genre, discriminations et inégalités ; Grossesses non désirées : prévention/accueil et accompagnement ; IST VIH ; Violences sexuelles/Violences en couple ; Méthodologie de projet en éducation à la santé et à la sexualité ; Couples et familles ; Drogues et toxicomanies ; Accouchement sous X, adoption. En décembre, plusieurs stagiaires ont présenté leur mémoire, au cours d'une soutenance ouverte aux adhérents et membres du Planning Familial. Le Jury National se réunira en mars afin de valider les attestations de qualification des stagiaires dont le dossier est complet. Les thèmes des mémoires, et leur évolution dans le temps, montrent les changements de questionnements dans le cadre de l'activité CCF : Liste des thèmes de mémoire soutenus en décembre 2011

− « Violences sexistes au travail : droit et pratiques » par Sabine Harlé − « Regards et considérations sur la transidentité » par Nicole Bossi − « Fleurs niées, fleurs coupées » - Excision physique et psychique – par Charlotte Boniface − « Le Planning Familial : perceptions et représentations sur le Mouvement » par Hayette Dehimi − « Du droit de choisir et de disposer de son corps... au tourisme abortif » par Emilie Bouix − « L'interruption volontaire de grossesse en Haute-Garonne : un droit accessible ? » par Carole Pebay − « Promenade au clair de Lune » - handicap et sexualité – par Laurence Arsac − « Création d'un outil multimédia adapté aux spécificités guadeloupéennes » par Mélina Gounouman − « Education à la vie affective et à la sexualité en collège et lycée : pour un partenariat entre infirmières et CCF » par Cécile Méjeane

− « Accoucher où et comme je veux. Pour une extension de la lutte féministe des droits à disposer de son corps » par Laetitia Negrié

− « Les assignations de genre au cœur de la relation conjugale hétérosexuelle » par Claire Angel − « Les freins à l'épanouissement sexuel des femmes » par France Plouviez. Les soutenances ont été un moment fort de la formation mais également pour le Planning.

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Une seconde session de soutenance pour les stagiaires qui n'ont pas encore présenté leur mémoire se déroulera dans le courant du 1er semestre 2012.  Une nouvelle formation sera organisée au 3e trimestre 2012 suite au module EAV. La formation EAV Une nouvelle formation EAV – 160h + 40h de stage - a débuté en octobre 2011 et s'achèvera en mars 2012. Pour cette session, seuls 6 stagiaires se sont inscrits. Cette formation est également réglementée dans le cadre de l'arrêté du 3 décembre 2010, mais de manière plus souple, étant considérée comme un préalable à la formation CCF. Les thématiques des premières semaines de formation constituent la base du travail d'information, d'accueil et d'orientation en centre d’information et de consultation : Prévention, réduction des risques en éducation à la sexualité ; Corps et sexualité ; Contraception : méthodes et accompagnement. Programme de Développement Affectif et Social : la fin d'une expérimentation... L'expérimentation pilote du PRODAS, débutée en 2009, s'est achevée en juin 2011. La restitution de l'évaluation réalisée par l'Observatoire Régional de la Santé aura lieu le 11 janvier 2012 en présence des représentants des institutions partenaires, représentants des établissements scolaires, enseignants-e-s, animateur-trice-s, etc. Cette expérimentation est donc arrivée à terme... avec succès quant au résultat escompté, malgré la complexité et les moyens importants mobilisés. Présentation et rappel du projet Prodas Le Programme Prodas à Montpellier - largement inspiré du Programme Québécois de Développement Affectif et Social, et de sa suite Transformation2 - vise à développer et/ou améliorer la prise en compte des aspects socio-affectifs dans les apprentissages scolaires en favorisant une amélioration de l’estime de soi, de la confiance en soi des enfants ainsi que de leurs compétences relationnelles… Pour les enseignants ou les adultes, il participe à une meilleure compréhension et une connaissance plus fine des élèves. Il contribue également à apaiser les relations et les conflits 3, favorisant ainsi une bonne relation pédagogique... Pour le Planning Familial, le programme vise un accompagnement égalitaire des filles et des garçons en matière de socialisation, avec un travail de fond sur les questions d'identité, de représentations sociales du masculin et du féminin, mais également de prévention des violences sexistes et sexuelles. Initialement conçu au cours des années 80 par des enseignants et des chercheurs en psychopédagogie, psychologie clinique et psychologie sociale (notamment chercheurs à l’Institut Québécois du Développement Humain) 4, ce programme est avant tout un programme à visée pédagogique, retravaillé pour s'adapter aux exigences actuelles de l’Éducation Nationale en matière d'apprentissage et qui s'intègre dans un travail autour des « compétences psychosociales ». Concrètement, le programme est organisé sous forme de modules traitant de thèmes variés qui intéressent les enfants – et toujours en relation avec des facteurs du développement humain tels que la conscience de soi, la réalisation de soi et les interactions sociales. A travers différentes activités fondées sur la parole, l’expression de soi et de ses ressentis, il s’agit non seulement d’apprendre à mieux communiquer et à gérer ses conflits sans violence systématique, mais également à s’enrichir des réflexions et expériences des autres, apprendre à s’affirmer, à argumenter, à s’exprimer en groupe etc. En précisant que si ce programme est a destination des enfants, les enseignants et/ou personnels administratifs de l’établissement en tirent un immense profit à tous les niveaux : avec la classe bénéficiaire du programme, mais aussi avec les autres enfants, puisqu’ils ont alors l’occasion – à travers une formation initiale mais aussi grâce à l’accompagnement par un-e animateur-trice – de découvrir de nombreux outils pédagogiques et de travailler à leurs propres attitudes d’écoute et d’acceptation. 2

Ainsi que d’autres programmes tels que « Contes sur moi », « Mon corps, c’est mon corps », « Viraj », etc. Certains auteurs nous ont également permis d’enrichir le programme d’outils différents et pertinents : Edith Tartar Goddet - Savoir gérer les violences du quotidien, Retz, 2001 ; Prévenir et gérer la violence en milieu scolaire, Retz, 2006 ; Construire des ateliers de parole avec des adolescents, Retz, 2007 ; David Meram, Geniviève Eyraud, Agnès Oelsner, Denis Fontaine : Favoriser l’estime de soi à l’école, Enjeux, démarches, outils, Chronique sociale, 2006.

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Voir Synthèse de l’évaluation du programme mis en place à Marseille

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Il est né d’un travail commun entre plusieurs laboratoires de recherches cliniques et expérimentales comme l'ARIP (Association pour la recherche et l'intervention psychosociologique), et s’appuie notamment sur les travaux de Thomas Gordon, John Holt et Carl Rogers. 32


Dans ce cadre, l’école devient un lieu de socialisation qui tient compte du vécu des enfants et des enseignants, en partant de leurs expériences pour les amener à échanger et réfléchir dans une perspective d’apprentissage et de lutte contre le mal-être. De ce point de vue, le programme est orienté sur l’acquisition des compétences psychosociales, mais s'inscrit également dans au moins deux des sept piliers du socle commun de compétences : les compétences sociales et civiques et l''autonomie et l'esprit d'initiative. A Montpellier, deux classes pilotes ont été accompagnées par nos animateur-trice salarié-e-s, Béatrice Cascales et Giorgos Klouras. Parallèlement, plusieurs bénévoles, notamment Delphine Henrard et Maria Möller, ont co-animé des classes durant 2 ans en soutenant plusieurs enseignants dans la mise en œuvre du programme. Certain-e-s enseignant-e-s ont également mis en œuvre le programme sans aide extérieure et se sont accrochés pour participer aux analyses de pratiques. Au bout du compte, l'évaluation a pu s'appuyer non pas sur deux mais bien 6 classes – avec des modalités différentes de mise en œuvre - pour recueillir les résultats. Synthèse et conclusion générale de l'évaluation Selon le rapport d'évaluation, le Prodas a eu un impact particulièrement positif dans les deux écoles pilotes, mais a imposé des conditions de mise en œuvre exigeantes et précises... L'évaluation elle-même comporte naturellement des limites et ne rend, encore une fois, pas compte de toute la richesse des échanges, des débats, des évolutions qui se sont produits à l'occasion de ce travail. Du point de vue de l'évaluateur, l’enjeu est essentiel : comment recueillir et analyser rapidement des résultats d'un programme dont l'impact se fera sans doute sentir sur plusieurs années ? Comment développer des outils d'évaluation collectifs plutôt qu'individuels ? Comment mesurer en terme de résultats scolaires l'amélioration de l'image et de l'estime de soi, des compétences relationnelles, des affects... ? Peu d'outils et de méthodes sont à notre disposition... Cela constitue un véritable défi pour l'avenir des démarches d'évaluation. De manière générale, nous avons pu mesurer à quel point l'estime de soi et les aspects relationnels et affectifs sont au cœur de la relation d'apprentissage. Un des enjeux principaux du programme est bien d'accorder à la gestion des émotions et à la dynamique du groupe, la place qui leur revient dans la mise en place de bonnes conditions d'apprentissage. A partir d'objectifs précis et d'outils simples et adaptés à l'école, nous avons pu observer des effets positifs indéniables du programme, sur l'ambiance générale, les liens noués dans la classe et les relations entre les élèves et l'enseignant-e. Nous avons également constaté les changements que la mise en œuvre de cette action a suscités au sein de l'école dans les relations entre les enseignant-e-s et avec les parents d'élèves. Changements positifs et facilitateurs au dire des enseignant-e-s en prise directe avec le programme. Au delà des aspects relationnels, le programme a permis aux enseignants-e-s de tester des méthodes et des outils pédagogiques transversaux et axés sur l'autonomie des enfants. Ces deux années ont donc été – entre autres l'occasion d'une intense réflexion autour des pratiques pédagogiques et du métier/rôle d'un enseignant-e. Plus concrètement, les élèves comme les enseignant-e-s s'écoutent et se parlent de manière plus libre et plus authentique. Cela participe à l'instauration d'une relation de confiance qui se perçoit dans la cour de récréation, mais également dans les temps d'apprentissage en classe. Des discussions importantes ont pu se mettre en place, autour du respect et du sens des règles par exemple, qui ont eu un impact direct sur le comportement des enfants dans l'école, mais aussi dans la réflexion autour des processus d'adhésion à la règle. Nous pouvons également évoquer la question des relations filles / garçons, que l'on a vu évoluer vers plus d'égalité et de respect : plus de partage des jeux dans la cour d'école, une écoute plus égalitaire au sein des « cercles ». Les enseignant-e-s eux-elles-mêmes se sont senti-e-s plus authentiques avec leur classe et moins isolé-e-s dans les difficultés rencontrées. L'apport de la formation à l'écoute (intégrée dans la formation Prodas) a été de ce point de vue, déterminant. Le programme a ainsi donné l'occasion unique aux enseignant-e-s de découvrir leurs élèves autrement et non plus sous l'angle de la réussite ou de l'échec scolaire. Si les enfants ont apprécié et attendaient avec impatience le « temps » du Prodas, les enseignant-e-s concerné-e-s ont souvent adopté, justement hors de ces temps précis, la même posture... et en ont mesuré les effets bénéfiques : moins de stress pour eux-elles-mêmes, des outils pour mieux écouter et comprendre ce qui pourrait faire blocage, des alternatives en terme d'outils pédagogiques. Le programme s'appuie d'ailleurs sur l'idée que des projets pédagogiques développés sur une durée longue peuvent s’ancrer dans les pratiques préexistantes des intervenants en proposant une boîte à outils transversale. Initialement sur un temps ritualisé, au sein de l’école, le programme Prodas s’est peu à peu fondu dans l’activité des équipes au-delà des seuls enseignants impliqués.

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Les parents ont quelquefois eux-mêmes témoigné d'un changement dans le discours ou l'attitude de leur enfant, à la maison et avec leurs camarades, changement qu'ils ont considéré comme positif. Les parents qui ont suivi la mise en œuvre du programme y ont d'ailleurs adhéré sans aucune réticence. Ces conclusions restent bien sûr à nuancer : le programme est loin d'être une recette miracle aux difficultés relationnelles ou d'apprentissage des enfants, loin de répondre à tous les questionnements internes à l'éducation nationale sur les processus de motivation ou de réussite scolaire, loin de répondre aux enseignant-e-s sur toutes les questions liées à leur pratique... Certains enfants n'adhèrent pas ou peu à la démarche, le programme suppose une implication importante de l'enseignant-e et de l'ensemble de l'établissement, les progrès ne se font pas sentir brutalement, mais au long court, ce qui peut s'avérer décourageant. Par ailleurs, il suppose avant tout que les acteur-trice-s du programme soient clairement en accord avec l'idée que leur rôle auprès des enfants est beaucoup plus vaste que celui d'une transmission verticale des connaissances. Certaines conditions restent à ce stade incontournables pour garantir une mise en œuvre qui atteigne ses objectifs : - Tout d'abord le programme doit s'ancrer dans le temps : quelques « séances Prodas » ne suffisent pas à produire un changement concret. En revanche, plus les enfants et enseignant-e-s « s'y frottent », plus les effets sont repérables. L'évaluation marseillaise, qui a l'avantage du recul par rapport à cette expérimentation-ci (le programme étant mis en œuvre depuis 2004), montre que les effets se font rarement sentir en deçà d'une année de mise en œuvre du programme et commencent réellement se mesurer de manière sensible au bout de deux années... avec d'encore meilleurs résultats au bout de trois années. La mise en place du Prodas ne peut s'envisager à terme que comme un projet d'établissement qui, au mieux, intègre tous les niveaux de classe. - La deuxième condition qui participe de la réussite du programme est celle de l'accompagnement de l'enseignante. Cet accompagnement a contribué à rompre l’isolement souvent ressenti au sein de la classe (les séances étant coanimées par un-e intervenant-e du Planning et un-e enseignant-e). Au delà de la « divergence » des cultures professionnelles, l'accompagnement de l'enseignant-e au moment de la mise en œuvre s'est avérée bénéfique. Non formés à l'écoute, ni aux méthodes interactives de co-construction, certain-e-s enseignant-e-s peuvent être mal à l'aise, ont peur de mal faire ou de perdre leur posture d'enseignant-e. D'autres s'y lancent parfois sans difficulté... Dans les établissements où l'ensemble du personnel a été formé (expérience marseillaise), les séances ont pu s'organiser autrement : une co-animation parfois avec le-la documentaliste, ou les assistant-e-s pédagogiques, etc. A terme, les enseignant-e-s expriment eux-mêmes qu'ils n'ont plus « besoin » d'un accompagnement pour chaque séance et que « l'analyse de pratique » suffit. - La troisième condition est la mise en place de temps d'échange et « d'analyse des pratiques » : Ce temps est l’occasion d’entendre le besoin de formation inscrit dans la durée, la nécessité d’un espace de dialogue ouvert à une critique constructive de la méthode : pour les enseignants participants il s’agit parfois du premier dispositif d’analyse de la pratique qu’ils aient connu (en rupture avec le vécu d’isolement, la mise à l’écart des lieux où se décide et s’évalue leur travail, la soumission dans l’organisation, voire le sentiment de devoir faire avec des injonctions paradoxales). Organisée tous les deux mois environ (5 séances par an en moyenne), l'analyse de la pratique permet de traiter collectivement les questions et d'élaborer des réponses partagées entre collègues du même établissement, voire des deux établissements concernés. - Enfin, la quatrième condition, mais chronologiquement la première, est bien sûr la formation préalable des enseignant-e-s. Cette formation d'une durée moyenne de 5 jours permet de sensibiliser les enseignant-e-s au programme, aux théories sous-jacentes ainsi qu'aux outils. C'est aussi une formation à l'écoute active, particulièrement intéressante et efficace pour les enseignant-e-s, les travailleurs sociaux, et tout professionnel qui travaille en prise avec la relation. Perspectives Le portage du programme par le Planning dans sa double tradition d’acteur en éducation populaire et opérateur en counseling permet aujourd'hui d’envisager une ouverture de la formation Prodas hors champ scolaire (auprès des travailleurs sociaux, aux professionnels des secteurs de la formation-insertion) visant là aussi des pistes d’intervention en prévention primaire, c’est-à-dire l’amont des actions habituelles en matière de prévention et de promotion de qualité dans les relations humaines.

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Dans le cadre scolaire, le Planning s'était déjà clairement positionné auprès de nos partenaires financiers : - Une expérimentation pilote afin de mesurer au plus près les effets du programme et l'atteinte des objectifs. - La mise en place de plusieurs programmes « Prodas » proposés aux établissements scolaires (comme actuellement au collège Las Cazes) dans la perspective de constituer un corpus de thèmes et d'outils adaptés, auprès d'élèves d'âges et de niveaux de classe différents. Il s'agit également d'expérimenter différentes modalités d'accompagnement (une séance sur deux, 10 séances uniquement etc.) Ces deux premières étapes arrivent aujourd'hui à terme. Il est indubitable que ce type d'approche et de programme constitue selon nous une réponse : - aux besoins des enseignant-e-s, en terme d'outils pédagogiques, de soutien collectif, mais surtout en terme relationnel avec les enfants et les jeunes, - aux besoins des élèves : la prise en compte de leurs personnalité, de leurs expériences à des fins pédagogiques, leur permet de travailler dans un contexte moins empreint de tensions liés à leur place et leur réussite scolaire. Pour finir, le Prodas – c'est d'ailleurs ce qui en fait la complexité – est un véritable travail de fond, qui vise plusieurs objectifs : - scolaires : maîtrise de la langue, vocabulaire, apprentissage de l'autonomie et de l'esprit critique, éducation à la citoyenneté... - de santé publique : bien être, connaissance de soi, - d'égalité et de lutte contre les discriminations, notamment de genre, - pédagogiques : en réfléchissant et en intégrant les savoirs, savoir faire, savoir être issu des recherches en pédagogie... Si une mise en œuvre à grande échelle, entraîne au départ automatiquement de grands moyens, nous sommes convaincus que l'élargissement de cette approche permettra finalement de réduire progressivement ces moyens : lorsqu'un établissement est « entièrement » formé, par exemple, les problèmes d'organisation ou de co-animation se régulent beaucoup plus aisément. De la même manière, nous avons vu que les outils et l'approche Prodas « débordent » assez rapidement du temps initialement consacré au programme pour s'intégrer à la démarche pédagogique générale. Le suivi d’un programme planifié comme le Prodas n’empêche pas les adaptations, les improvisations et les initiatives. Nous continuerons à le défendre en ce sens pour le bien-être collectif.

La Formation : Conclusion et perspectives Globalement, l'activité de formation en 2011, est en légère baisse. Sur la dernière catégorie de formation (Formations confédérales), il est important de noter que certaines ne sont plus financées au niveau national, mais au niveau des Régions... La formation « Réduction des risques sexuels » par exemple, a vu son financement « État » passer à l'Agence Régionale de Santé qui – à l'heure actuelle – ne nous a pas financé, malgré l'intérêt et la pertinence de cette formation. De la même manière, le projet « Féminin, Masculin, Sexualité » est refondu et en négociation au niveau national et nous n'avons pu en mener autant que nous souhaitions. Enfin, plusieurs initiatives de formations « autofinancées » ont été proposées (« Handicap et sexualité ») mais ont été annulées faute de participant-e-s, ceux-ci connaissant apparemment des difficultés grandissantes à trouver des fonds pour se former 3 ou 4 jours... En parallèle, la formation Conseil Conjugal et Familial (CCF) ainsi que Education à la Vie (EAV) ont occupé à elles-seules 13 semaines de formation. L'actualité 2011 a été riche en rebondissement, notamment sur les questions de genre : remise en question de l'apprentissage des théories du genre dans les manuels SVT, approche considérée comme « non neutre »... L'un des salariés du pôle formation a d'ailleurs suivi une formation de plus de deux mois « Genre et développement durable » par l'ONG Le Monde Selon les Femmes. Cette formation montre à quel point l'approche transversale de genre doit se généraliser afin de mieux comprendre les enjeux et les déterminants sociaux. En parallèle, alors que nous avions du mal à nous faire reconnaître en tant que formateur sur les thèmes « Handicap et sexualité » les demandes ont soudain été plus importantes et le Conseil Régional a même accepté de financer une formation de 5 jours. Le Planning a d'ailleurs reçu le prix de la Fondation de France pour le projet « Handicap' et alors » co-construit dans notre Région en partenariat avec la région PACA.

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L'expérience pilote PRODAS s'est achevée en juin 2011. Le travail de rédaction de l'évaluation et de sa présentation s'est déroulé entre septembre et décembre 2011, avec une restitution en janvier 2012. Suite à cette expérimentation, et conformément à nos objectifs, nous pensons que nous aurons une demande grandissante sur cette thématique. Enfin, face aux difficultés croissantes que nous rencontrons à trouver des financements auprès des institutions, 2012 doit constituer un tournant pour le Planning Familial en matière de formation. Nous devons nous rendre plus indépendants et cela passera par un travail de reconnaissance de nos compétences en formation – travail qui doit se faire au niveau national – ainsi que d'élaboration de formations centrées sur nos activités de base : Accès et accompagnement à la contraception / Education à la sexualité / Violences et violences de genre. Nous souhaitons également participer encore plus fortement à la diffusion des théories du genre, face aux critiques qui lui ont été faites.

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