Livret d'accompagnement Terminale - parrains

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Livret d’accompagnement Terminale

A destination des parrains

Copyright © 2016. V1-septembre 2016 Crée ton avenir & Fondation un Avenir Ensemble

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Avant-propos Chère marraine, cher parrain, Vous avez accepté de donner de votre temps pour guider un jeune méritant issu de milieux modestes vers le chemin de la réussite. Votre engagement, de la seconde jusqu’à l’insertion professionnelle de votre filleul, fait de vous l’un des bâtisseurs de cette belle aventure humaine et nous vous en sommes extrêmement reconnaissants. Vous le savez, la Fondation Un Avenir Ensemble, s’efforce, depuis 10 ans, de vous accompagner dans votre mission en : -

proposant des actions d’aide à l’orientation et à l’insertion professionnelle (stage découverte métiers, stages linguistiques, BAFA, soutien méthodologique, etc) allouant des aides au financement des parcours d’études, animant des sessions de formation « parrains » ou plus récemment encore, en favorisant les échanges et le partage d’expériences entre tous les acteurs de la communauté «Un Avenir Ensemble» via le réseau social privé de la Fondation (whaller)

Si ces actions ont toujours été conçues pour aider les filleuls à étendre leur champ des possibles et bâtir leur projet d’avenir « en toute connaissance de cause » nous gardions à l’esprit les problématiques suivantes :  Comment aider les filleuls à se projeter de manière plus proactive dans le monde professionnel?  Comment mieux vous outiller, vous parrain, pour vous permettre d’aider votre filleul à progresser dans sa réflexion et trouver sa voie ? Ainsi en aout 2015, le Conseil d’Administration de la Fondation a sélectionné l’association « Créé ton avenir !!! » dont la spécificité est de concevoir des programmes pédagogiques d’aide à la construction de parcours professionnels, en faisant le lien entre « compétences » et «découverte des secteurs, entreprises et métiers » (« stage en main », « entreprise en main »etc.) Ce partenariat nous a permis de renforcer notre démarche pédagogique et de développer des outils de réflexion et d’accompagnement à l’attention des filleuls et des parrains de la Fondation, en interaction avec des actions expérientielles ou d’approfondissement proposées par la Fondation. S’appuyant notamment sur un ensemble de livrets adaptés selon le statut (parrain/filleul) et le niveau d’études (2de, terminale ou Etudes supérieures) cette méthode invite chaque filleul à bâtir un plan d’action cohérent et réfléchi. Celui-ci pourra donc être enrichi par les actions déjà mises en place par la Fondation ou d’autres, qui pourront être suggérées par le parrain, le filleul lui-même et plus globalement par l’ensemble des membres de la communauté.  Des livrets pédagogiques certes, mais aussi et surtout, des moments d’échanges « parrain-filleul » et de partage d’expériences entre acteurs de même académie. Pour inscrire l’utilisation de ces outils dans la logique collaborative, chère à notre Fondation, vous seront également proposés, tout au long de l’année : 4


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Des réunions locales parrains/filleuls de même académie (levier d’échange, de partage d’expériences, d’entraide et de renforcement de lien et initiatives au sein d’une même région) des groupes de pratique inter-parrain et/ou filleuls (dans une logique de progrès continu) un espace d’échange sur le réseau social privé de la Fondation (whaller)

 Liberté d’usage pour une meilleure appropriation, tel sera le 1er principe d’utilisation ! Le présent livret a pour objectif de vous présenter les différentes activités proposées au filleul et le rôle que vous pouvez jouer pour chacune d’elles. Bien-sûr, les jeunes n’ont pas pour « obligation » de faire toutes les activités. En outre celles-ci peuvent être menées avec ou sans vous. Il ne faut pas voir ici une contrainte mais une proposition d’outils méthodologiques que vous pouvez utiliser, adapter, faire évoluer pour mieux vous aider dans votre rôle de guide. Vous avez donc toute liberté d’aborder les activités sous un autre angle que celui proposé, de les compléter ou pondérer leur contenu. Vous pouvez aussi vous en servir comme base de discussion pour aborder de nombreux sujets. Si son usage est assez souple, votre implication dans ce nouveau programme est primordiale. Ainsi, comme vous pourrez le constater, pour chaque exercice (visant à aider votre filleul à se connaitre, à définir ses centres d’intérêt, ses compétences, ses ambitions et découvrir le monde professionnel etc.) votre rôle est décrit en quelques lignes. Enfin, s’agissant d’une première proposition d’outils à destination des parrains, et de notre première année de collaboration avec l’association « Crée ton avenir !!! », nous serons à l’écoute de vos questionnements, vos impressions et vos « bonnes pratiques ». Nous pourrons alors adapter nos outils afin de les rendre toujours plus pertinents. Un grand merci à vous pour votre implication et votre engagement !

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Sommaire Vision du projet professionnel dans la démarche Fondation un Avenir Ensemble .....................9 La construction du livret de votre filleul............................................................................................................. 10-11 Thématique « Mon environnement » ............................................................................................................................. 12 Thématique « Monde professionnel » .......................................................................................................................... 13 Thématique « Compétences » ........................................................................................................................................... 14 Focus sur la notion de « Compétences primaires » ..................................................................................15-16 L’approche par « compétences primaires ».................................................................................................... 16-22 Comment établir le lien entre « compétences primaires » et orientation ? .......................... 22-23 Comment accompagner votre filleul, dans la constitution de son projet professionnel, avec les outils proposés ?................................................................................................................................................................ 24

Septembre Thème : Mon environnement Activité 1 : Mes centres d’intérêt ........................................................................................................................... 25-26 Activité 2 : Mes centres d’intérêt... précis .............................................................................................................. 26 Activité 3 : Analyser mes centres d’intérêt ....................................................................................................... 26-27 Thème : Monde professionnel Activité 1 : Mesurons tes connaissances ! ............................................................................................................... 27 Activité 2 : L’entreprise pour moi, c’est... ............................................................................................................ 27-28 Activité 3 : Echange avec ton parrain ..................................................................................................................... 28 Thème : Compétences Activité 1 : Définir le terme « Compétences » ....................................................................................................... 29 Activité 2 : Introduction aux compétences primaires ...................................................................................... 29 Activité 3 : Définition des 10 compétences primaires ..................................................................................... 30

Octobre Thème : Mon environnement Activité 1 : Mes traits de personnalité ............................................................................................................... 31-32 Activité 2 : Mes traits de personnalité vus par les autres .......................................................................... 32 Activité 3 : Synthèse traits de personnalité ................................................................................................... 32-33 Thème : Monde professionnel Activité 1 : Quels services connais-tu ?...................................................................................................................... 33 Activité 2 : Retrouve les principales missions de chaque service ......................................................... 34 Activité 3 : Allons plus loin... ........................................................................................................................................ 34-35 Thème : Compétences Activité 1 : A chaque action sa compétence !.................................................................................................... 35 Activité 2 : A chaque compétence, une action ................................................................................................. 36 Activité 3 : Cassons-nous la tête ........................................................................................................................... 37-38

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Novembre Thème : Mon Environnement Activité 1 : Mes matières préférées ............................................................................................................................... 39 Activité 2 : Mes activités scolaires préférées ............................................................................................... 39-40 Activité 3 : Faire le lien ................................................................................................................................................... 40-41 Thème : Monde professionnel Activité 1 : Le cas Macrosoft ............................................................................................................................................ 41 Activité 2 : Le bon ordre des tâches .......................................................................................................................... 42 Activité 3 : Ton exemple ......................................................................................................................................................... 42 Thème : Compétences Activité 1 : Le jeu du gobelet ........................................................................................................................................... 43 Activité 2 : Je devrais le faire mais... ............................................................................................................................ 43 Activité 3 : Allons au cinéma ..................................................................................................................................... 44-45

Décembre Thème : Mon Environnement Activité 1 : Mon bilan ............................................................................................................................................................... 46 Activité 2 : Difficultés rencontrées ................................................................................................................................... 47 Activité 3 : Analyser mon bulletin de notes .................................................................................................... 47-48 Thème : Monde professionnel Activité 1 : Trouver 3 métiers par service ................................................................................................................. 49 Activité 2 : Rattacher métier et service ..................................................................................................................... 50 Activité 3 : Le métier le plus demandé est... .................................................................................................. 50-51 Thème : Compétences Activité 1 : Graouuu !!! ........................................................... ;..................................................................................... 52-53 Activité 2 : EFTERFJORDRÄGADKNOP .......................................................................................................................... 54 Activité 3 : Pluie en Inde ........................................................................................................................................................ 54

Janvier Thème : Mon Environnement Activité 1 : Chercher le/les salons ......................................................................................................................... 55-56 Activité 2 : Choisir le/les salons ........................................................................................................................................ 56 Activité 3 : Mes objectifs ....................................................................................................................................................... 57 Thème : Monde professionnel Activité 1 : Choisir un métier .............................................................................................................................................. 58 Activité 2 : La récolte d’informations ........................................................................................................................... 59 Activité 3 : Croiser les informations ....................................................................................................................... 59-60 Thème : Compétences Activité 1 : Préparation aux événements................................................................................................................... 61 Activité 2 : Mon attitude pendant le salon ................................................................................................... 61-62 Activité 3 : Mon autonomie ................................................................................................................................................. 62 7


Février Thème : Mon Environnement Activité 1 : Quiz APB ................................................................................................................................................................. 63 Activité 2 : Les types de formation ....................................................................................................................... 63-64 Activité 3 : Ordonner ses choix ........................................................................................................................................ 64 Thème : Monde professionnel Activité 1 : Le CV de Laura Passonbac .......................................................................................................... 65-66 Activité 2 : Mettre en forme son CV...................................................................................................................... 66-67 Activité 3 : Comment rédiger son CV................................................................................................................... 67-68 Thème : Compétences Activité 1 : Les compétences primaires au lycée ...................................................................................... 69-70 Activité 2 : Classer ses compétences primaires ................................................................................................... 71 Activité 3 : Laquelle choisir ? ........................................................................................................................................... 71

Mars Thème : Mon Environnement Activité 1 : Bilan final ...................................................................................................................................................... 72-73 Activité 2 : Difficultés rencontrées ................................................................................................................................... 73 Activité 3 : Analyser mon bulletin de notes .................................................................................................... 73-74 Thème : Monde professionnel Activité 1 : Pourquoi faire une lettre de motivation ? ........................................................................... 74-75 Activité 2 : Rédaction de la lettre de motivation ............................................................................................ 75 Activité 3 : L’entretien ...................................................................................................................................................... 75-76 Thème : Compétences Activité 1 : Lien entre tâches professionnelles et compétences primaires .................................... 77 Activité 2 : 10 compétences primaires par métier ................................................................................... 77-78 Activité 3 : Compétences primaires et formation ............................................................................................... 78 Conclusion .............................................................................................................................................. 79

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Vision du projet professionnel dans la démarche Fondation un Avenir Ensemble Définir son projet professionnel est une démarche complexe … De multiples méthodologies existent : tests, coaching, analyses diverses. Il est parfois difficile pour le jeune de faire le lien entre les questions qui lui sont posées et le résultat, car il n’en comprend pas la mécanique. Ces tests apportent un résultat souvent très défini en terme de profil, voire de métier dans lequel le jeune peut avoir du mal à se projeter. Il s’agit souvent de réponses immédiates et limitatives, ne respectant pas la nécessité d’un cheminement de cette réflexion. Le champ des possibles est très ouvert et évolutif. Comme de multiples possibilités de domaines, de métiers et de formations s’offrent aux jeunes, il est compliqué de définir son choix. De plus, ces possibilités évoluent sans cesse. Il serait ainsi hasardeux de penser :      

Que le projet professionnel du filleul est figé à vie Qu’il n’est fait que pour un métier Que pour arriver à choisir un métier, il devrait les connaître tous Que les métiers d’aujourd’hui sont les métiers de demain Qu’entre le moment de la définition du projet professionnel et l’entrée dans la vie active, aucun métier n’aura disparu ou n’aura été créé Que les autres seraient plus à même de définir son projet professionnel

      

Le savoir L’expérience La maturité La connaissance de soi-même Les rencontres Les opportunités L’environnement

Si le filleul comprend et intègre le processus amenant à une réponse réfléchie, il sera capable de le reproduire, à n’importe quel moment, en y adaptant les éléments en fonction de sa propre évolution. Quelle que soit la méthodologie retenue, il est primordial de placer le jeune en son centre, lui seul pouvant apporter ses réponses, avec l’aide de son parrain.

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La vision du projet professionnel

Dans le sens de la démarche de la Fondation un Avenir Ensemble, un projet professionnel est en perpétuelle évolution car il est impacté, pour chacun, par des éléments fluctuants :


La construction du livret de votre filleul

Votre filleul dispose de 3 livrets, un par trimestre. Afin de structurer la démarche de construction du projet professionnel, le livret du filleul se décline chaque mois avec les mêmes rubriques :

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Les objectifs du mois et le schéma de début de mois* Thématique « Environnement » : comprenant 3 activités Thématique « Monde professionnel » : comprenant 3 activités Thématique « Compétences » : comprenant 2 activités pour les filleuls en classe de PREMIERE et 3 activités pour les filleuls en classe de TERMINALE L’essentiel du mois : les points vus pendant le mois et à retenir Le schéma de fin de mois*

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La construction du livret de votre filleul

   


*Au fur et à mesure des activités faites par votre filleul, mensuellement, il pourra repérer son avancement dans la construction de son projet professionnel à l’aide d’un schéma s’assimilant à une « boussole d’orientation ».

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La construction du livret de votre filleul

De plus, à chaque fin de trimestre, figure une « fiche projet professionnel » qui permettra au filleul de définir et de faire évoluer son projet professionnel en fonction du lien qu’il établira avec les résultats obtenus lors de la réalisation des activités.


Thématique « Mon environnement »

Les objectifs de cette thématique sont : 

 

Faire identifier par le filleul : o Ses caractéristiques : traits de personnalité, centres d’intérêt … o Les facteurs externes ayant une influence directe : matières scolaires, bulletins de notes, choix de filières …Il est important pour chaque filleul d’apprendre à analyser sa situation (points forts, axes d’amélioration), ses conséquences et ses causes Lui permettre de faire le lien entre la découverte de ces premiers éléments et la construction de son projet professionnel Eviter les raccourcis (Aimer les animaux ne veut pas nécessairement dire que l’on doit devenir vétérinaire), les à prioris négatifs sur les filières professionnelles, la considération de la filière scientifique comme l’unique voie d’excellence si elle n’est pas subordonnée à un projet professionnel en relation. Partir du principe que chaque possibilité peut être la bonne sans considération d’une quelconque « valeur » de chacune d’elle.

Les activités de ce thème visent à installer un mécanisme de réflexion chez le jeune qui doit devenir un automatisme et ne pas s’arrêter à la fin du livret.

Le rôle du parrain est ESSENTIEL car il devra : 

 

Accompagner le filleul dans son questionnement sur lui-même en n’hésitant pas à le « pousser dans ses retranchements ». La question majeure et systématique est « pourquoi ?» : Pourquoi il pense qu’il a ce trait de personnalité, quels actions ou comportements lui fait penser cela ? Pourquoi il aime faire ceci ou cela de manière concrète et précise ? … L’aider à faire des connections entre ce qu’il est, ce qu’il fait et les pistes possibles à exploiter dans son projet professionnel … Le conseiller par rapport à des difficultés rencontrées, l’inciter à trouver par lui-même des solutions et s’auto-évaluer sur les résultats

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Thématique « Mon environnement »

Le rôle du parrain pour cette thématique


Thématique « Monde professionnel » Cette thématique s’articule autour de trois parties : 1. Introduction aux spécificités du monde professionnel : notion d’entreprise/organistion, son fonctionnement, ses services, ses métiers, les tâches attachées à chacun d’eux, les formations requises, le marché de l’emploi … 2. Découverte de métiers différents et développement de ces connaissances via différentes sources afin d’attiser la curiosité du filleul : participation à des salons, méthodologie de recherche sur internet, …. 3. Approfondissement des ces connaissances en contact direct avec le monde professionnel : interviews, stages …

Le rôle du parrain pour cette thématique INDISPENSABLE, l’accompagnement du parrain permettra de :

Mettre le filleul dans une dynamique d’exploration et d’apprentissage en l’aidant avec ses propres connaissances et son expérience S’assurer que l’imaginaire du filleul par rapport à un domaine ou à un métier est proche de la réalité

Aussi courant qu’illogique est le cas d’un élève qui souhaite exercer un métier dont il ne connaît rien et qui s’est construit un imaginaire autour de celui-ci. Le problème de l’imaginaire est qu’il peut être assez éloigné de la réalité. Nombre d’élèves veulent, par exemple, travailler dans la communication, le marketing ou devenir ingénieur. Pour autant, lorsqu’on leur demande en quoi consistent ces métiers, les réponses sont évasives du type « Plus tard, je veux travailler dans la communication pour faire des pubs pour Nike ». Il est donc important de pousser les jeunes à se renseigner sur les métiers afin de ne pas laisser de place à l’imaginaire et donc, possiblement, à la déception. 

Confronter le filleul à la nécessité de multplier les sources d’information Un autre cas, plus réfléchi, mais pas moins dangereux, consiste à voir le jeune consulter une ficher métier sur un site internet et... s’arrêter là. Les tâches qui y sont écrites représenteront l’unique source d’information pour le jeune qui basera ses choix sur celle-ci. Aussi bien rédigée soit-elle, une fiche métier est neutre et ne peut présenter un métier à elle seule. Il est important d’inculquer aux jeunes la notion et l’importance de croiser les informations. Chaque métier n’est pas exercé d’une seule et même façon et, pour s’en rendre compte, consulter plusieurs sites, procéder à des interviews, rencontrer des professionnels, se rendre à des événements spécifiques et faire des stages, sont les seuls moyens qui permettront à votre filleul d’avoir une idée assez précise d’un métier en particulier. Les exemples pris dans le livret peuvent s’appliquer à tous types de domaines, de structures ou de métiers.

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Thématique « Monde professionnel »


Thématique « Compétences » La prise en compte des compétences est capitale dans les choix d’orientation et dans la construction d’un projet professionnel. 

Quelles sont les différentes étapes de l’initiation aux compétences primaires ?

Arriver à un niveau de conscience de ses compétences primaires, permettant de s’en servir dans ses choix d’orientation, est une démarche progressive, d’autant plus lorsque l’on est lycéen et que l’on a même jamais imaginé appréhender ce concept. Afin de le, rendre accessible à tout un chacun, l’approche de cette thématique est décomposée en onze étapes :

      

Étape 1 : Etre en mesure de définir ce qu’est une compétence Etape 2 : Etre en mesure de définir ce qu’est une compétence primaire Etape 3 : Etre en mesure de définir chacune des 10 compétences primaires Etape 4 : Comprendre que nous utilisons les compétences primaires dans chaque action de notre quotidien Etape 5 : Comprendre que nous avons les 10 compétences mais à des niveaux de développement différents Etape 6 : Identifier les compétences primaires dans les actions du quotidien ou scolaire Etape 7 : Identifier ses compétences primaires fortes Etape 8 : Identifier les compétences primaires fortes d’un métier ou d’une formation Etape 9 : Comparer sa carte de compétences primaires à celle d’un métier ou d’une formation Etape 10 : Palier à ses compétences faibles à l’aide de ses compétences fortes Etape 11 : Transférer ses compétences primaires d’une action à une autre

Ces 11 étapes prennent la forme d’activités réparties sur les livrets de 1ère et de Terminale et amènent cette réflexion de manière ludique et progressive. Le rôle du parrain pour cette thématique Cette thématique étant complexe, votre accompagnement est CAPITALE pour :  

Aider le filleul à comprendre cette notion de compétences primaires et à faire le lien entre ses actions et le développement de ses compétences Faciliter l’identification des compétences primaires majeures du filleul et le lien possible avec son projet professionnel (choix de domaines, métiers, formations, …) Amener le filleul à percevoir la notion de transférablité de ses compétences primaires

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Thématique « Compétences »

   


Focus sur la notion de « Compétences primaires » La définition du terme « compétences » :  

Un ensemble de savoir, de savoir-faire et de savoir-être (Référentiel de l’Education Nationale) Une compétence permet d’agir/ou de résoudre des problèmes professionnels et/ou personnels dans un contexte particulier, en mobilisant diverses capacités (Carre et Caspar)

La notion complexe de « compétences » Il ne s’agit là que de deux définitions parmi des dizaines tournant autour de la même idée mais plus ou moins restrictives quant à leur caractéristiques. Les compétences représentent donc une assez large famille de mots que l’on range dans cette catégorie, faute de mieux. Ainsi, dessiner, courir, jouer au football, parler une langue étrangère, utiliser un logiciel particulier, conduire, cuisiner, écrire entrent dans le cadre défini ci-dessus et peuvent être considérés comme des compétences, alors que chacune de ces actions recoupe des caractéristiques bien différentes. Néanmoins, si l’on se prête au jeu de la décomposition en savoir, savoir-faire ou savoir-être, on abordera la notion de compétence avec plus d’exhaustivité comme en témoignent les exemples suivants :

Savoir-faire

Etre en mesure d’appliquer ces techniques sur le terrain pour passer, tirer, etc... (pratique)

Savoir-être

Respecter les règles, les autres joueurs, etc...

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Conduire

Dessiner

Connaître les manipulations à effectuer pour démarrer, passer une vitesse, freiner, etc...(théorie) Etre en mesure d’appliquer ces manipulations pour démarrer, passer une vitesse, freiner, etc... (pratique)

Connaître les différentes techniques dessin...

Respecter le code de la route...

Respecter les droits d’auteur, ne pas plagier, respecter les demandes des clients...

Etre en mesure d’appliquer une ou plusieurs techniques de dessin...

Thématique « Compétences »

Savoir

Jouer au football Connaître les différentes techniques pour faire une passe, un tir, etc... (théorie)


Cet ensemble très hétéroclite peut donner lieu à des sous-classifications permettant de mettre un peu d’ordre dans cette définition. On peut, par exemple, citer les termes de « compétences techniques », « compétences linguistiques » ou « compétences métiers », parmi les plus courants. Si l’on applique à la lettre les enseignements des définitions et exemples précédemment donnés, nous risquons de considérer que, par exemple, toutes les personnes possédant un niveau équivalent de savoir, savoir-faire et savoir-être liés au dessin, ont le même niveau de compétence et devraient donc dessiner de la même façon. Or, chaque personne possédant cette compétence ne l’illustrera pas de la même façon. Dans cet exemple, l’environnement extérieur, la personnalité et le caractère donneront une touche particulière à chaque individu. Toutefois, dans le cas peu réaliste de trouver deux personnes avec ce type de caractéristiques identiques, il existe un point qui permettra à chacun de se différencier. Ce « point » est ce que nous appelons « compétences primaires ». L’approche par « compétences primaires » 

D’où vient cette notion de compétences primaires ?

Cette notion de « compétences primaires » a été introduite en France par l’Association Crée ton avenir !!!, partenaire de la Fondation, et s’est construite en s’appuyant sur un socle de travaux : L’approche par « soft skills » des anglos-saxons :

Les anglo-saxons (et plus particulièrement les Nord-Américains) accordent une très grande importance à la notion de « soft skills » dans le processus de recrutement de collaborateurs, en les valorisant tout autant que les compétences techniques ou linguistiques. On retrouve ce mot dans quelques écrits français mais le terme est souvent utilisé en remplacement du mot « qualités humaines », ce qui le détourne de son sens premier. Néanmoins, son sens s’est aussi grandement étendu outre-Atlantique, si bien qu’il est difficile aujourd’hui d’y attacher une définition stricte. o

L’approche par « compétences génériques » des Canadiens :

Le Canada (et plus particulièrement le Québec) utilise une terminologie plus séduisante, parlant de « compétences génériques » et introduit la notion de transférabilité d’une compétence générique d’une action à une autre. Accordant une importance toute particulière à la notion de transférabilité, notre notion de « compétences primaires » s’approche très près de la définition de « compétences génériques ». Vous trouverez cidessous celle que l’on peut trouver sur le site internet www.mescompetencesgeneriques.com elle-même tirée de la définition de l’ICEA (Institut de Coopération pour l’Education des Adultes) « Une compétence générique se définit, en premier lieu, comme une compétence commune à une gamme étendue d’activités ; c’est en ce sens qu’on parle de compétences transférables. Comme c’est le cas des compétences essentielles, les compétences génériques agissent comme fils conducteurs entre les différentes expériences des gens (travail, vie de famille, projets personnels). Elles ne sont pas liées à une fonction précise comme les compétences

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Thématique « Compétences »

o


spécialisées, mais elles se développent dans toutes sortes de situations d’apprentissage et elles se complètent dans l’action. Voilà pourquoi, elles sont considérées comme des compétences de base (ICÉA, 1995, p. 21). La notion de compétence générique utilisée par l’ICÉA s’articule autour des réalités suivantes : -

Une compétence générique regroupe un ensemble de capacités Une compétence générique se développe dans l’action Une compétence générique évolue dans la vie d’une personne Une compétence générique se développe dans toutes sortes d’expériences de vie et de situations de travail Il existe plusieurs compétences génériques Une même personne peut avoir développé plusieurs compétences génériques Les compétences génériques sont le résultat d’apprentissages réalisés dans l’action Les compétences génériques sont utiles dans tous les milieux de vie (maison, emploi, école ou autres) Les compétences génériques sont transférables, c’est-à-dire qu’elles peuvent être mobilisées dans différents champs d’application, contextes d’action et familles de situations. »

Si chacun de ces termes est intéressant, il était nécessaire d’en réduire la liste afin d’en rendre le concept abordable à des lycéens et donc de fusionner ou supprimer certains de ces termes. o

L’approche par « compétences entrepreneuriales » des Belges :

Les travaux faits par la Belgique sur cette notion ont permis d’affiner l’approche par « compétences primaires ». En effet, 6 compétences, dites « entrepreneuriales », ont été définies. Il s’agit de : - La confiance en soi - L’esprit d’initiative - La créativité - L’esprit d’équipe - Le sens des responsabilités - La persévérance La terminologie « entrepreneuriales » ne doit pas être entendue au sens strict de l’entreprenariat lié à la création d’entreprise mais au fait d’être entrepreneur de sa vie.

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Thématique « Compétences »

Néanmoins, si l’on peut apprécier la précision de cette définition, elle pourrait convenir à un grand nombre de termes et c’est précisément le cas au Canada, où chaque organisme définit sa liste de compétences génériques. L’on pourrait toutefois définir ’une « base » commune qui reprendrait les 20 compétences génériques suivantes : Confiance en soi, créativité, débrouillardise, efficacité, esprit d’analyse, esprit d’équipe, facilité à communiquer, facilité à s’adapter, sens des responsabilités, esprit d’initiative, intégrité, intelligence émotionnelle, leadership, maturité, minutie, motivation, persévérance, sens de l’observation, sens de l’organisation, volonté d’apprendre.


o

L’approche du « socle commun des connaissances et des compétences de l’Education Nationale »

Le socle commun des connaissances et des compétences de 2006, rédigé par le ministère de l’Education Nationale, révisé en 2015, a permis de mettre en exergue certaines compétences génériques canadiennes et les compétences entrepreneuriales belges ; privilégiées dans l’approche des « compétences primaires ».

Compétences génériques

Compétences entrepreneuriale s

Socle commun

Créativité

X

X

X

Persévérance

X

X

X

Sens des responsabilités

X

X

X

Confiance en soi

X

X

X

Esprit d’équipe

X

X

X

Esprit d’initiative Autonomie Sens de l’organisation Maîtrise de son environnement

X X X

X

X X

Compétences primaires

Sens de la communication 

Regroupement de l’esprit d’analyse, de la facilité à s’adapter et du sens de l’observation X

X

Pourquoi ces compétences sont dites « primaires » ?

En effet, si l’on ne devait conserver que deux caractéristiques de ces compétences, elles seraient les suivantes : - Une compétence primaire ne peut s’utiliser qu’avec une autre compétence - Une compétence primaire est par nature transférable Prenons l’exemple du dessin et de la créativité : Dessiner est une compétence que l’on peut qualifier de technique. Elle m’est utile dans le cadre du dessin, mais savoir dessiner ne me sera d’aucune aide pour rédiger une nouvelle ou écrire une partition de musique. Sa transférabilité est donc faible mais la maîtriser permettra de mener à bien certaines tâches. 18

Thématique « Compétences »

A l’aide de ces sources, ont été retenues les 10 compétences primaires :


Prenons maintenant la créativité : en tant que telle, elle ne me permet rien.  Si on ne maîtrise pas les techniques de dessin, même avec la plus grande créativité on ne saura pas dessiner,  Sans connaître le solfège, on ne pourra pas écrire de partition (à de rares exceptions près),  Sans savoir écrire, on ne pourra pas rédiger de nouvelles. Par contre, si on maîtrise chacune des techniques susmentionnées, alors la créativité jouera un rôle prépondérant dans ces actions. Sa transférabilité, si elle n’est pas forcément automatique, est donc élevée et elle ne peut s’utiliser seule. Nous sommes donc bien en présence d’une compétence « primaire ».

Compétence Technique Je sais dessiner

Compétences Primaires Aucune

Je sais dessiner

Créativité

Je sais dessiner

Sens de l’organisation

Je sais dessiner

Créativité + l’organisation

Je ne sais pas dessiner

Aucune compétence

Je ne sais pas dessiner

Créativité

sens

de

Résultats Capacité à reproduire un modèle dans un temps indéfini Capacité à créer des dessins qui me sont propres dans un temps indéfini Capacité à reproduire un modèle dans un temps défini Capacité à créer des dessins qui me sont propres dans un temps défini Incapacité à reproduire ou imaginer de manière correcte un quelconque dessin Je peux imaginer des dessins, mais je suis dans l’incapacité de les dessiner

Ce tableau ne révèle qu’un petit échantillon des combinaisons possibles entre compétences techniques et compétences primaires mais nous permet de mettre le doigt sur une autre particularité intéressante des compétences primaires, il s’agit de leur capacité à se cumuler autour d’une même compétence technique afin de la rendre plus personnelle.

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Thématique « Compétences »

Cela veut-il dire que sans créativité, un individu est dans l’incapacité de dessiner ? Absolument pas, En réalité, les compétences primaires fortes vont avoir une incidence sur le type de dessinateur qu’il sera. Les combinaisons étant nombreuses, il est quasi impossible de toutes les recenser, mais le tableau ci-après présente quelques possibilités, afin d’en expliquer la logique.


Cela veut-il dire pour autant que toutes les compétences primaires vont avoir le même impact ou la même utilité sur une compétence technique ? La réponse est non. Si l’on prend les dix compétences primaires seules, aucune n’est supérieure à une autre, elles ouvrent juste des possibilités différentes. Par contre, selon le contexte, l’une ou l’autre pourrait avoir un impact plus important.

Dans le cas d’un artiste non reproducteur d’œuvres d’autrui, la compétence primaire qui lui sera utile sera la créativité, puisqu’il crée des œuvres qui lui sont propres. Sans cette compétence, il lui serait difficile de trouver de l’inspiration ou d’être original.

Pour le dessinateur industriel, le sens de l’organisation sera primordial. Le respect des délais et l’attention qu’il portera à chaque détail lui permettra de réaliser des plans parfaits.

Quant à l’infographiste, sa persévérance sera souvent éprouvée puisqu’il devra traduire les idées du directeur artistique ou d’un client en réalisation graphique et devra recommencer jusqu’à donner satisfaction à celui-ci.

Comme on peut le constater, une compétence technique identique couplée à une compétence primaire différente donne naissance à un talent particulier qui peut être attaché à un métier. Si les combinaisons entre compétences techniques et primaires sont nombreuses, les possibilités de métiers le sont tout autant. Cela signifie qu’il est possible de faire correspondre talent et métier, tout comme l’on peut totalement se méprendre si l’on ne se réfère qu’à une compétence technique ou une appétence. En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’un individu sait dessiner qu’il doit devenir artiste. La difficulté réside dans le fait que la non-maîtrise d’une compétence primaire n’empêche pas l’exécution d’une tâche, ce qui n’est pas le cas pour la non-maîtrise d’une compétence technique. Bien sûr, cette démonstration peut être faite avec n’importe quelle compétence technique et n’importe quel métier. Si bien que l’on peut affirmer, sans aucun doute, que chaque métier nécessite la maîtrise d’une ou plusieurs compétences primaires et que ne pas les avoir représenterait un sérieux handicap. 

Comment décrypter ses compétences primaires ?

La démonstration précédente nous a permis d’établir que chaque métier faisait appel à un ensemble de compétences techniques et de compétences primaires. Il ne nous reste plus qu’à définir la relation entre chaque individu et les compétences primaires. On peut affirmer sans conteste que chaque individu possède ces 10 compétences primaires, mais à des niveaux de développement différents, entraînant de fait des affinités particulières avec celles-ci.

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Thématique « Compétences »

Reprenons la compétence technique de « savoir dessiner ». Cette compétence étant très vague, nous allons la contextualiser en prenant trois métiers où cette compétence technique est requise : artiste, dessinateur industriel, infographiste.


En réalité, chaque action que nous faisons, de la plus infime à la plus complexe, nous fait utiliser une compétence primaire et est également un indice sur nos affinités avec celles-ci. Nous recherchons naturellement des actions nous permettant d’utiliser nos compétences fortes mais la relation qui nous unit à elles est indicible. Prenons en exemple nos centres d’intérêt, ce sont généralement des loisirs qui ne nous sont pas imposés, nous pouvons donc partir du principe que nous les pratiquons de bon gré et que nous prenons du plaisir à les faire. Si nous nous interrogeons sur la raison qui nous pousse à les apprécier, il peut être difficile de l’expliquer. Contextualisons cette idée de manière simple. Prenons l’exemple d’un filleul qui aime courir deux à trois fois par semaine. Il aime le faire car c’est un moyen de se maintenir en bonne santé. Pour autant, n’importe quel autre sport lui permettrait d’arriver à ce même résultat. Il pratique aussi la natation et le vélo pour des raisons assez similaires. Ces différentes pratiques mises en relation avec une de ses compétences primaires fortes prennent tout leur sens... En effet, le point commun entre ces trois loisirs est que ce sont des sports qui se pratiquent seul, pour lesquels le filleul se fixe ses propres objectifs. Le filleul peut le traduire comme un premier élément détecteur de la compétence primaire « autonomie ». Il lui faudra conforter cette hypothèse par d’autres éléments observables. Si ceci vaut pour les centres d’intérêt, cela vaut également pour toutes les actions que nous effectuons...

Dans le livret à destination des filleuls, est pris notamment l’exemple de « faire un exposé » et les filleuls doivent identifier quelle compétence primaire ils utilisent pour mener à bien cette tâche. Or, cette action vague permet, dans l’absolu, l’utilisation de chacune des 10 compétences primaires. Sens de la communication pour l’oral, sens de l’organisation pour le préparer, maîtrise de son environnement pour rechercher les informations au bon endroit, etc. Mais la première réponse donnée sera indubitablement une preuve de la compétence primaire la plus utilisée par l’individu pour cette tâche et donc un indice de taille sur son affinité avec cette compétence. L’expérience montre qu’en règle générale, chaque individu possède une compétence primaire forte et deux compétences primaires satellites plus développées que les autres. Par opposition, on peut dénombrer trois compétences primaires faibles en moyenne par individu. En réalité, certaines sont plutôt compatibles entre elles et créent de fait une incompatibilité avec d’autres. Par exemple, la créativité et l’esprit d’initiative font plutôt bon ménage alors qu’il est rare de voir associés créativité et sens de l’organisation. Il faut néanmoins nuancer ces relations inter-compétences car il ne s’agit que de probabilités et non d’une vérité absolue. De même, une personne créative n’ayant pas d’affinité avec le sens de l’organisation n’est pas vouée à n’avoir aucune organisation. Elle pourra tout à fait développer cette compétence par contrainte mais ne l’utilisera jamais naturellement et rarement avec plaisir.

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Thématique « Compétences »

S’il est difficile d’identifier de but en blanc ses compétences primaires fortes, cela devient possible lorsque nous analysons nos actions car leur utilisation naturelle les trahissent. Il est encore plus intéressant de se prêter à l’exercice de l’activité multi-compétences pour identifier ses affinités.


La notion de compétence primaire est très intéressante, car à un niveau de maîtrise élevé, elle permet de s’appuyer sur nos forces afin de contourner nos faiblesses. En effet, certaines situations nécessitent l’utilisation d’une compétence primaire peu développée chez nous, ce qui peut nous mettre en difficulté. L’astuce consistera donc à « forcer » l’utilisation d’une de nos compétences fortes pour palier à ce problème. Prenons un cas réel récemment rencontré : une jeune femme a une confiance en soi et un sens de la communication peu développés. Or, lors d’une réception professionnelle, elle doit accueillir chaque invité (qu’elle ne connaît pas), ce qui l’oblige à utiliser ces deux compétences primaires. La situation semble donc mal engagée. Néanmoins, cette jeune fille a comme compétence primaire forte le sens de l’organisation. Elle va donc contourner la difficulté en préparant pour chaque invité un petit texte qu’elle apprendra. Le résultat ne sera probablement pas du niveau d’un individu ayant un sens de la communication aiguisé mais sera tout de même tout à fait convenable. Voilà un exemple illustrant comment il est possible de s’appuyer sur ses compétences fortes pour compenser ses compétences faibles. Le dernier point est plus complexe car il nécessite un niveau d’auto-analyse assez développé. En effet, une des caractéristiques intéressantes des compétences primaires est, comme nous l’avons vu, leur transférabilité d’une action à l’autre, ce qui ouvre des possibilités quasi-infinies. Le problème est que le transfert n’est pas forcément automatique. Pourquoi peut-on faire preuve de créativité dans une activité et pas dans une autre ? Autrement qu’est ce qui « déclenche » notre créativité ou l’inhibe ?

Néanmoins, ce processus n’est pas évident et nécessite donc de décortiquer une compétence que l’on utilise de manière spontanée et non réfléchie. Or, il est particulièrement difficile d’expliquer un mécanisme que nous ne contrôlons pas. S’il est intéressant d’aborder ce thème, celui-ci ne sera pas développé de manière profonde car il semble trop complexe pour des lycéens. 

Comment établir le lien entre « compétences primaires » et orientation ?

Etre en mesure d’identifier les compétences primaires avec lesquelles on a des affinités et les mettre en relation avec un métier ou une formation est la base d’une orientation réussie. Si la profession vers laquelle nous nous tournons est en adéquation avec notre profil, alors il est très probable que nous puissions nous épanouir à travers celle-ci et y être performant. Bien sûr, il s’agit là d’une base de réflexion et d’autres critères viendront préciser le projet professionnel du jeune, comme sa capacité à acquérir les compétences métiers nécessaires, son environnement ou les opportunités qu’il rencontrera. N’oublions pas que chaque individu n’est pas fait que pour un métier mais, qu’au contraire il peut être performant dans un ensemble de métiers en adéquation avec son profil et, de fait, avec ses compétences primaires.

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Thématique « Compétences »

Prenons l’exemple d’une personne dont la compétence forte serait la créativité. Celle-ci va s’exprimer à travers différentes activités (écriture, dessin, décoration...) mais pas dans d’autres (cuisine, musique...). Si les compétences techniques ne sont pas le frein, alors nous nous retrouvons face à un dilemme, car cette compétence « semble » se déclencher de manière aléatoire. « Semble » uniquement, car si l’on analyse chaque action dans lesquelles se déclenche cette compétence et chaque action dans lesquelles elle ne se déclenche pas, on sera en mesure d’en comprendre le fonctionnement et ses limites et donc de reproduire les conditions nécessaires à son transfert.


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Thématique « Compétences »

La connaissance de ses compétences primaires n’apporte pas de réponse en soi, ni ne définit un métier mais elle est une base nous donnant une direction et une méthodologie de réflexion.


Comment accompagner votre filleul, dans la constitution de son projet professionnel, avec les outils proposés ?

Comment faire pour que votre filleul s’approprie son livret ?

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Lui expliquer l’objectif de ce livret : c’est un outil d’aide à la construction de son projet professionnel dans lequel il trouvera des activités à faire régulièrement sur 3 thématiques utiles pour son orientation. Il convient d’insister sur l’importance d’une démarche progressive, où la régularité sera gage de succés. Lui apporter quelques précisions sur les thématiques abordées : « Mon environnement » : Apprendre à mieux se connaître « Monde professionnel » : Découvrir et approfondir ses connaissances, sur le monde professionnel « Compétences » : Prendre conscience de ses compétences, élément clé d’une orientation réussie. Découvrir avec lui l’organisation du livret : par trimestre, par mois, par thème, par activité et les repères (« Boussole d’orientation » et fiche « projet professionnel » Lui demander de définir un rythme de travail : Il y a 8 activités proposées par mois, comment souhaite-t-il s’organiser pour mener à bien ces activités, sachant qu’il est libre de faire tout au partie des activités ? Ses choix doivent tenir compte de son état d’avancement dans la définition de son projet professionnel. C’est l’occasion pour votre filleul de travailler son sens de l’organisation et son autonomie. A quel rythme accompagner le filleul ? Ce rythme est fonction de la relation que vous entretenez avec votre filleul. Il ne s’agit pas d’imposer un mode opératoire, mais de partager des bonnes pratiques. Le livret de votre filleul ainsi que votre guide étant organisés par trimestre et par mois, il peut être intéressant d’organiser le suivi ainsi :

  

Chaque fin de mois : Point téléphonique ou rencontre pour étudier les points d’avancement du filleul Chaque fin de trimestre : Rencontre avec votre filleul pour faire le point sur sa fiche « projet professionnel En fin d’année : Rencontre avec votre filleul pour un bilan global Que faire si vous ou votre filleul avez des questions ou des difficultés ? Les questions ou difficultés peuvent être posés :

 

Soit sur l’adresse mail suivante : suggestions@cree-ton-avenir.fr A votre référent

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Comment accompagner votre filleul ?

Vous pouvez organiser une rencontre avec votre filleul, dès la réception du livret, en début d’année scolaire, afin de :


SEPTEMBRE

Thème : Mon environnement Objectif : 1. Apprendre à identifier et analyser les centres d’intérêt de votre filleul

Activité 1 : Mes centres d’intérêt Analyser ses centres d’intérêts dans le cadre de la construction de son projet professionnel est assez rationnel. En effet, partir du principe que ce que l’on aime faire sans qu’on nous y oblige (un loisir en somme) doit être transformé en activité professionnelle est logique puisque cela reviendrait à dire que notre activité professionnelle se transforme en loisir. Ce raisonnement est rationnel, certes, mais extrêmement simpliste et dangereux. Un loisir est peut-être... juste un loisir. Si une personne lambda fait un footing trois fois par semaine, cela ne veut nécessairement pas dire qu’elle souhaite devenir coureur de fond. Non, peut-être qu’elle suit cette pratique sportive, pour décompresser, se maintenir en forme, se vider l’esprit etc... Il faut faire attention à ce type de raccourcis, surtout lorsque l’on s’adresse à un jeune en pleine recherche de son orientation car sinon nous risquons d’arriver à la conclusion que la majorité des jeunes doivent devenir joueurs de jeux vidéo professionnels !

Néanmoins, est ce qu’un loisir à priori non connectable à un projet professionnel (cf. jogging) ne peut tout de même pas être utilisé dans la définition de celui-ci ? Non, je ne vais pas renier le paragraphe précédent mais juste le compléter. Chaque individu va choisir ses loisirs parce qu’ils lui correspondent, parce qu’il « aime ça ». Il est compliqué d’expliquer pourquoi l’on aime ou l’on n’aime pas un loisir. Si vous demandez à un jeune, il vous répondra probablement avec un haussement d’épaule « Je sais pas, j’aime bien c’est tout » mais en réalité, et de manière très naturelle, chaque individu choisit ses activités de loisirs en adéquation avec lui-même... et donc en fonction de ses traits de personnalité et de ses compétences primaires. Reprenons l’exemple du jogging. Cela nécessite autonomie, persévérance, rigueur et est plutôt compatible (mais pas exclusif, d’autres traits peuvent être cités) avec une personnalité solitaire, discrète et patiente. D’autres sports mettront davantage en avant 25

SEPTEMBRE

A l’inverse, certains loisirs peuvent être liés à une orientation professionnelle. Comme je l’indique dans le livret jeune, si votre filleul à une passion déclinée en plusieurs activités différentes mais traitant de la même thématique, c’est sans doute une piste à suivre (par exemple ; les animaux). Mais, ici encore, il faut éviter de tirer des conclusions hâtives. Aimer les animaux ne veut pas dire qu’il faut devenir vétérinaire, on peut tout à fait devenir ingénieur en recherche et développement dans une entreprise créant des accessoires pour animaux ou encore responsable marketing pour une entreprise liée à cet univers. La plupart des articles traitant du lien centres d’intérêt / projet professionnel oublient ces précisions sans doute par souci de simplicité et d’accessibilité. Or, cette lecture peut donner naissance à des projets professionnels irrationnels, il est donc important d’accompagner les jeunes dans cette réflexion.


l’esprit d’équipe et enfin d’autres loisirs (pas obligatoirement liés au sport) nous permettront d’utiliser notre créativité ou d’autres compétences. Analyser ces centres d’intérêts est donc important mais cela doit se faire à trois niveaux. Premièrement, il faut être en mesure de les lister, puis de les trier et enfin de les analyser. Cette première activité va donc permettre à votre filleul de recenser tous ses centres d’intérêt. Une liste est présente dans les livrets filleuls afin de l’aider dans sa réflexion mais elle n’est pas exclusive et il peut rajouter des items de son choix. Rôle du parrain Votre filleul peut tout à fait préparer cette activité en amont de votre rencontre et vous présenter sa réflexion pendant celle-ci. Vous pouvez alors, dans un premier temps, lui demander, si besoin, de préciser ses réponses et vérifier s’il n’a pas oublié de citer certains de ces centres d’intérêt (le but est vraiment de tous les citer, même les plus insignifiants). Activité 2 : Mes centres d’intérêt... précis Il est ici demandé à votre filleul de compléter les réponses données lors de l’activité précédente et d’aller un peu plus loin dans sa réflexion. En effet, pratiquer un sport ou lire ne sont pas des informations assez précises pour déboucher sur une analyse fine. Il lui faudra donc indiquer le nom du sport, le nombre d’années de pratique, le type de livres ou les auteurs préférés, la fréquence de lecture, etc. Rôle du parrain Vous pouvez demander à votre filleul comment, d’après lui, ses centres d’intérêt peuvent l’aider dans la définition de son projet professionnel. Le but étant d’introduire l’activité suivante et de lui expliquer que si on peut tirer de chaque centre d’intérêt une information, il ne faut pas pour autant faire de raccourcis et en tirer des conclusions trop hâtives. Activité 3 : Analyser mes centres d’intérêt Cette activité a pour objectif de trouver des points communs entre les activités de loisirs pratiquées par votre filleul. Cela permettra de pouvoir les trier et les analyser. Ces points communs peuvent être de tout ordre (thématique, cadre, compétence...). Il n’y a bien sûr aucune obligation d’y trouver des points communs.

Cette activité étant plus complexe, vous pouvez aider votre filleul à trouver des points communs en lui donnant des exemples liés à votre expérience. L’objectif principal de cette activité étant que votre filleul intègre bien la démarche de réflexion liée aux centres d’intérêt et ne tire pas de conclusions hâtives. Il est important de bien insister sur le fait que cette démarche ne s’arrête pas avec cette activité (les centres

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SEPTEMBRE

Rôle du parrain


d’intérêt pouvant, bien entendu, évoluer), mais qu’elle doit devenir un mécanisme de réflexion naturel.

Thème : Monde professionnel Objectifs : 1. Apporter des connaissances basiques sur le monde professionnel et plus particulièrement sur les entreprises 2. Travailler sur la représentation de l’entreprise 3. Apporter votre connaissance et votre regard sur le monde de l’entreprise à votre filleul

Activité 1 : Mesurons tes connaissances ! Cette première activité a pour objectif d’attiser la curiosité du jeune sur le monde professionnel. Si la plupart des lycéens ont eu, à travers leurs enseignements, une introduction à l’économie ou au fonctionnement des entreprises, il n’en reste pas moins vrai que le sujet reste très flou pour la plus grande majorité d’entre eux. Plutôt que de leur proposer un monologue formel, nous avons opté pour un quiz, outil plus ludique. Rôle du parrain Votre rôle peut prendre différentes formes concernant cet exercice :  Vous pouvez faire le quiz avec votre filleul, pour lui montrer que certaines questions sont difficiles même pour vous, cela pourra le rassurer.  Vous pouvez compléter ce questionnaire avec des questions de votre choix et apporter plus de précisions aux réponses données.  Vous pouvez demander à votre filleul de remplir ce questionnaire avant l’une de vos rencontres et échanger avec lui sur les réponses qui l’ont surpris ou questionné. Si votre filleul a peu de bonnes réponses, rassurez-le en lui précisant que l’objectif de cette activité est de lui apprendre certaines données de base sur le monde professionnel. Activité 2 : L’entreprise pour moi, c’est...

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SEPTEMBRE

Cette activité permet au jeune de construire sa propre définition de l’entreprise et de le faire réfléchir sur la connotation qu’il a de cet univers. Le fait de définir l’entreprise par l’argent ou l’humain n’a pas le même sens et c’est une excellente base de discussion avec votre filleul. L’image que les jeunes ont du monde de l’entreprise est souvent très stigmatisée et négative. Il est donc important de pouvoir compléter ou modifier leur vision en partant de leur ressenti initial.


Rôle du parrain Votre rôle est, ici, mineur dans la réalisation proprement dite de l’activité mais primordiale pour éclaircir, expliquer et rassurer.

Activité 3 : Echange avec ton parrain

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SEPTEMBRE

L’activité précédente avait pour objectif principal de préparer celle-ci. En partant de la base donnée par votre filleul, vous pouvez apporter votre point de vue et corriger certaines idées reçues qu’il pourrait avoir. Vous pouvez aussi expliquer comment votre point de vue a évolué au cours des années. L’idée n’est pas de dresser un portrait idyllique du monde professionnel et des entreprises ou, à l’inverse, d’en faire une description sinistre mais de pouvoir partager les expériences que vous avez pu avoir, qu’elles soient positives ou négatives. Si vous n’avez jamais travaillé dans une entreprise, cela n’empêche pas que vous ayez un avis, intéressant pour votre filleul.


Thème : Compétences Objectifs : 1. Définir le terme « Compétences » 2. Introduire la notion de compétences primaires 3. Définir les dix compétences primaires

Activité 1 : Définir le terme « Compétences » Il est difficile de définir ses propres compétences si l’on n’est pas en mesure de définir ce qu’est une compétence. Or, si cet exercice peut sembler simple – tout le monde connaît le mot « compétence » - en apporter une définition précise l’est beaucoup moins. Nous ne garderons que les éléments importants dans l’éventail des points de vue, retenant la notion de « savoir », « savoirfaire » et « savoir être », généralement utilisée par l’Education Nationale car elle apporte une décomposition simple et facilement compréhensible à travers un exemple. Rôle du parrain Il faut ici s’assurer de la bonne compréhension de ce terme par votre filleul et discuter avec lui sur les compétences qu’il pense avoir. Ce travail est intéressant et concerne la connaissance de soi, étroitement liée à la méthodologie de définition du projet professionnel.

Activité 2 : Introduction aux compétences primaires Les filleuls doivent prendre conscience de l’importance des compétences primaires dans la définition de leur projet professionnel. Nous avons choisi une approche volontairement simple. Les activités des mois suivants apporteront des précisions complémentaires, au fur et à mesure de leur déroulé. Rôle du parrain

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SEPTEMBRE

Vous pouvez échanger avec votre filleul sur la compétence primaire qu’il a choisie, afin de comprendre les motivations de son choix. Exprimer le choix d’une compétence primaire peut être un exercice difficile pour votre filleul ; à juste titre puisqu’identifier ses compétences primaires fortes nécessitent une vraie réflexion.


Activité 3 : Définition des 10 compétences primaires De la même façon que pour les activités « Compétences » du mois précédent, il est nécessaire de s’assurer de la bonne compréhension de chacune des dix compétences primaires par votre filleul ; ces mots étant courants mais très génériques. Rôle du parrain

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SEPTEMBRE

Vous pouvez aider votre filleul, s’il rencontre des difficultés à définir une de ces compétences, en reformulant les définitions si nécessaire.


OCTOBRE

Thème : Monde professionnel Objectifs : 1. Faire réfléchir votre filleul sur ses traits de personnalité et la perception qu’en ont les autres 2. Faire le lien entre traits de personnalité et projet professionnel

Activité 1 : Mes traits de personnalité Comment se définit-on ? Quels sont nos traits de personnalité les plus prégnants ? Ce type de questions revient souvent dans les entretiens d’embauche et laissent bon nombre de candidats assez démunis. Les réponses en découlant sont importantes. Elles le sont effectivement pour plusieurs raisons. Avoir conscience de ses caractéristiques est un signe de maturité et de remise en question positive. D’autre part, le recruteur va pouvoir constater la compatibilité du candidat avec le poste et l’équipe qu’il intégrera en cas d’embauche. Les compétences seules ne peuvent être un gage de succès absolu. Avoir conscience de ses traits de personnalité forts, c’est donc être en mesure de créer un lien entre ceux-ci, un emploi et son environnement et, de ce fait, de prouver et démontrer une compatibilité réciproque. Apprendre aux jeunes à avoir cette démarche de réflexion et d’identification de leurs traits de personnalité permet de les initier à cette pratique qui leur servira tout au long de leur vie mais qui leur sera également utile dans la définition de leur projet professionnel. En effet, un jeune qui voudrait par exemple devenir chirurgien et qui se définit comme tête en l’air, comprendrait que ce trait de personnalité n’est pas compatible avec son souhait. Heureusement, un trait de personnalité n’est pas figé et peut évoluer avec l’expérience, la maturité ou la volonté. Identifier un trait de personnalité non compatible avec son projet professionnel permet donc de prendre conscience de la façon dont l’on doit évoluer pour atteindre ses objectifs.

La première activité a donc pour vocation de « traduire » ce concept de manière ludique et accessible pour un lycéen. En premier lieu, votre filleul va choisir, parmi une liste de 75 adjectifs, les 8 qui le définissent le mieux, cela nous donnera donc la vision que le jeune a de lui-même. Puis, votre filleul demandera à trois personnes de faire le même exercice. Il est important que les trois personnes qui vont le définir n’appartiennent pas à la même « catégorie » de 31

OCTOBRE

Néanmoins, il n’est pas forcément simple d’avoir conscience de ses traits de personnalité, surtout à cet âge. Il peut exister d’importantes divergences entre la façon dont un jeune se définit et la façon dont les autres le perçoivent. Certains, en effet, vont se définir de la façon dont ils aimeraient être ou de la façon dont les autres aimeraient qu’il soit. Il faut donc, en premier lieu, avoir conscience de cette différence de perception, pour en comprendre les causes afin de les corriger. Cette prise de conscience permettra alors au jeune de tester au mieux leur compatibilité avec son orientation professionnelle.


proches. Cela peut, par exemple, être vous, un membre de sa famille et un ami. Chacune de ces personnes ne connaissant pas votre filleul dans le même contexte, celui-ci peut avoir un comportement différent, pouvant impacter le regard de chacun. Néanmoins, les traits de personnalité forts devraient être identiques et ressortir de la même façon. Cet exercice rendra les différences de perception visibles et sera une bonne base de travail ou de prise de conscience pour votre filleul. Si les perceptions sont compatibles, cela le confortera dans la perception qu’il a de lui-même. Enfin, il pourra réfléchir de la compatibilité de ses traits de personnalité et de son orientation professionnelle. Rôle du parrain Vous avez ici un rôle d’accompagnement très important. Tout d’abord, en expliquant l’intérêt de cet exercice car il n’est pas sûr que tous les jeunes fassent le lien entre celui-ci et leur projet professionnel. Ensuite, vous serez, très probablement, mis à contribution dans la définition des traits de personnalité de votre filleul. Puis, votre rôle sera d’expliquer et de synthétiser les informations recueillies via cette activité et la façon dont votre filleul doit les interpréter, les comprendre et les utiliser. Vous pouvez vous servir de votre expérience pour illustrer vos propos. Vous pouvez vous impliquer plus directement dans cet exercice en demandant à votre filleul de définir vos traits de personnalité. Ceci peut illustrer de manière simple les différences de perception possibles entre ce que l’on pense et ce que pense autrui.

Activité 2 : Mes traits de personnalité… vus par les autres ! Ici, votre filleul va devoir demander à trois personnes de son entourage de réaliser le même exercice et donc de cocher 8 adjectifs qui le définissent le mieux selon eux. Il est important que ces trois personnes n’appartiennent pas à la même « catégorie » de proches. Cela peut, par exemple, être vous, un membre de sa famille et un ami. Chacune de ses personnes ne connaissant pas votre filleul dans le même contexte, celui-ci peut avoir un comportement différent, pouvant impacter le regard de chacun. Néanmoins, les traits de personnalité forts devraient être identiques et ressortir de la même façon. Activité 3 : Synthèse traits de personnalité Cette activité rendra les différences de perception visibles et sera une bonne base de travail ou de prise de conscience pour votre filleul. Si les perceptions sont compatibles, cela le confortera dans la perception qu’il a de lui-même. Enfin, il pourra également réfléchir sur la compatibilité de ses traits de personnalité et de son orientation professionnelle. Pour cela, nous demandons à votre filleul d’identifier, parmi les quatre grilles renseignées, les trois adjectifs ressortant le plus et qui représentent donc ses traits de caractère les plus prégnants.

Vous avez ici un rôle d’accompagnement très important. Tout d’abord, en expliquant l’intérêt de cet exercice car il n’est pas sûr que votre filleul fasse le lien entre celui-ci et son projet professionnel. Ensuite, vous serez, très probablement, mis à contribution dans la définition des traits de personnalité de votre filleul. Puis, votre rôle sera d’expliquer et de 32

OCTOBRE

Rôle du parrain


synthétiser les informations recueillies et la façon dont votre filleul doit les interpréter, les comprendre et les utiliser. Vous pouvez vous servir de votre expérience pour illustrer vos propos. Vous pouvez vous impliquer plus directement dans cette activité en demandant à votre filleul de définir vos traits de personnalité. Ceci peut illustrer de manière simple les différences de perception possibles entre ce que l’on pense et ce que pense autrui.

Thème : Monde professionnel Objectifs : 1. Apporter une connaissance basique de l’organisation type d’une entreprise et des différents services la composant 2. Montrer à votre filleul que connaître un nom de service ne suffit pas à en connaître les missions

Activité 1 : Quels services connais-tu ? Il est surprenant de voir que des jeunes en classe de 1ere n’ont qu’une connaissance très faible du monde des entreprises. Ceci est d’autant plus dommageable que beaucoup d’entre eux seront amenés à travailler dans une entreprise toute ou partie de leur vie professionnelle. Quand bien même le jeune se destinerait à une autre voie (fonction publique, professions libérales...). Il existe des similitudes entre les différents types de structures et cela fait également partie de la culture générale. Nous avons choisi ici de mettre en avant 10 services d’une entreprise. Ce choix n’est pas totalement arbitraire, il s’agit tout simplement des 10 services les plus communs que l’on retrouve dans toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. (Dans une TPE, on ne pourra bien entendu pas parler de services en soi, mais plus de fonctions, puisqu’une ou plusieurs personnes assument l’intégralité des missions attachées à ces services). Rôle du parrain

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Vous pouvez guider votre filleul, s’il éprouve des difficultés, en lui donnant des indices. Cette activité peut aussi permettre de discuter sur le monde des entreprises au sens large, de voir s’il est « à priori » attirer par l’un de ces services.


Activité 2 : Retrouve les missions principales de chaque service Connaître le nom des services, c’est bien, savoir ce qu’ils font c’est mieux. Les dix actions que votre filleul doit relier aux dix services sont des actions très basiques. L’objectif de cet exercice n’est pas de dire que les tâches de ces services se limitent à cette seule action mais de montrer que chacun d’eux a des missions bien spécifiques. Rôle du parrain Cette activité peut servir de base pour expliquer plus en profondeur le rôle d’un ou plusieurs services qui attiseraient la curiosité de votre filleul, en donnant d’autres exemples de missions, ou l’évolution de celles-ci au fil des années par rapport à ce que vous en avez connu durant votre vie professionnelle. Par exemple, aujourd’hui, un service communication ou marketing n’utilisent plus les mêmes moyens qu’il y a vingt ans et ont vu leurs missions se diversifier. Se servir de cette évolution est aussi un bon moyen de rappeler à votre filleul que lorsque que l’on dit que de nombreux métiers de demain n’existent pas encore aujourd’hui, on ne parle pas forcement de robotique ou de métiers technologiques. Si votre filleul est curieux d’en apprendre plus sur certains services mais que vous n’avez pas les connaissances pour l’aider, vous pouvez l’encourager à rechercher ces informations par lui-même sur Internet ou l’orienter vers des personnes de votre connaissance qui pourraient l’accompagner dans cette démarche. Enfin, si vous souhaitez compléter les réponses de cette activité ou les nuancer, vous le pouvez tout à fait. Prenons par exemple l’action 1 « Procède au recrutement des salariés », la rattacher au service Ressources Humaines est logique. Dans beaucoup d’entreprises, le recrutement se fait par ce service et par le service souhaitant recruter. La procédure de recrutement, même si elle est encadrée par le service Ressources Humaines, n’est pas menée de A à Z par celui-ci dans beaucoup d’entreprises. Ce type de précision peut réellement intéresser votre filleul, s’il est donné et basé sur un ou plusieurs exemples que vous avez vécus. Activité 3 : Allons plus loin... Comme vu précédemment, les 10 services cités ne représentent pas les seuls services que l’on peut trouver dans une entreprise. Chacune entreprise a une organisation unique et donc des services spécifiques. Que les filleuls découvrent par eux-mêmes la richesse et la pluralité des organisations leur permettra de découvrir de nouvelles possibilités, élargissant ainsi leur spectre de connaissances et leurs champs du possible.

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Un des objectifs de ces activités est aussi de faire prendre conscience aux filleuls que dire que l’on souhaite travailler dans le « marketing » ou dans la « communication » ne veut pas dire grand-chose, si l’on ne sait pas ce que font ces services... Pour un jeune, la représentation de ces métiers peut être totalement déconnectée de la réalité... L’amener à se renseigner pour préciser ses idées apparaît donc comme fondamental.


Rôle du parrain Pour les filleuls, pour lesquels l’identification des dix services de base d’une entreprise aura été difficile, en trouver d’autres serait peut-être complexe. Vous pouvez vous appuyer sur votre expérience professionnelle pour faire découvrir de nouveaux services à votre filleul ou s’appuyer sur un exemple d’entreprise qu’il connaît en lui demandant de faire une rapide investigation (via le site internet de l’entreprise, par exemple). Si votre filleul a déjà une idée précise du service ou des services dans lesquels il souhaiterait travailler, vous pouvez l’interroger pour savoir ce qu’il en connaît et l’inciter à se renseigner à ce sujet afin d’éviter toute déconvenue.

Thème : Compétences Objectifs : 1. Démontrer l’utilisation des compétences primaires dans les actions du quotidien 2. Montrer qu’une même action peut activer des compétences primaires différentes selon les affinités que l’on a avec celles-ci 3. Montrer, au travers d’un exemple simple, comment la persévérance peut être mobilisée dans notre quotidien Activité 1 : A chaque action sa compétence ! Le mois précédent, votre filleul a pu découvrir, à travers un set d’actions basiques, que les 10 compétences primaires sont utilisées quotidiennement. Il a également appris que, pour une même action, plusieurs compétences primaires peuvent être utilisées. Cela dépend grandement de nos affinités personnelles avec celles-ci. Cette activité a pour but de renforcer cette réalité. En effet, votre filleul va devoir faire le travail inverse de l’activité précédente et trouver une action pour chaque compétence primaire présentée. En faisant cet exercice, il va mettre plus ou moins de temps pour identifier une action pour chacune d’elles et c’est tout l’intérêt de l’exercice. Plus une compétence nous est familière, plus nous y faisons appel régulièrement, et plus il est facile de trouver un exemple pour l’illustrer et inversement. La relative facilité ou difficulté à trouver des actions est donc un indice supplémentaire dans la définition des compétences fortes de votre filleul.

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Si l’exercice peut être mené seul par votre filleul, l’analyse qui en découle aura plus d’impact si vous l’aidez dans cette réflexion Vous pouvez l’interroger sur la raison pour laquelle il a eu plus de mal à identifier une action pour certaines compétences primaires. De fil en aiguille, votre filleul arrivera par lui-même à la conclusion que les compétences qu’il utilise le moins sont celles pour lesquelles il éprouve le plus de difficulté à identifier une action.


Activité 2 : A chaque compétence, une action Les compétences primaires étant une notion absolument inconnue par les jeunes. Il est important de montrer à votre filleul que derrière ce mot ne se cache rien de vraiment complexe. Cette activité poursuit plusieurs objectifs :  Montrer que la notion de compétences primaires n’est pas complexe,  Montrer que, sans le savoir, il les utilise en permanence. En effet, chaque action, de la plus simple à la plus complexe, mobilise une compétence primaire. Attacher à chaque action une compétence permet cette démonstration. Ce qui est particulièrement intéressant réside dans le fait que, pour une même action, Votre filleul peut citer une compétence différente. Effectivement, il n’existe pas une réponse unique. Il vous appartient de vérifier que la réponse de votre filleul est cohérente et que la justification qu’il vous en donne a du sens. Comme expliqué précédemment, chaque personne a une affinité particulière avec une ou plusieurs compétences et va donc plus naturellement utiliser celle-ci qu’une autre. Ainsi, si pour certains, cuisiner fait appel au sens de l’organisation, pour d’autres, cela sera la créativité. La réponse qui nous vient spontanément à l’esprit est donc la compétence que l’on utiliserait également de manière spontanée. Cela ne veut pas dire que l’on ne va utiliser qu’une compétence pour cuisiner, mais qu’on utilisera celle-ci en priorité. Trouver la compétence utilisée pour chacune des quinze actions citées va donner une information intéressante. En effet, il est probable qu’une ou plusieurs compétences soient plus citées que les autres, ce qui donne un indice sur les compétences primaires fortes de votre filleul. A la façon du bébé devant lequel on place un ballon afin de déterminer s’il est gaucher ou droitier, selon le pied avec lequel il va le frapper, répondre de manière spontanée à cette activité donne une indication qui, à défaut d’être une vérité absolue, est un bon point de départ pour identifier ses compétences primaires fortes. Rôle du parrain

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Vous pouvez questionner notre filleul sur les compétences qu’il a citées, afin de vérifier si sa justification est appropriée ou non, puis entamer une discussion sur les compétences qui semblent prépondérantes (retrouve-t-on une de ces compétences dans celles citées le mois précédent ? Est-il surpris par les trois compétences qui ressortent ?) Vous pouvez également lui rappeler qu’être en mesure d’identifier ses compétences primaires sera un véritable plus dans son choix d’orientation à venir.


Activité 3 : Cassons-nous la tête ! Cette activité est la première d’une série de neuf ayant pour objectif, et de tester chacune des compétences primaires en condition réelle, et de montrer dans quel type d’activité on peut être amené à les utiliser. Bien sûr, cela reste des mini-jeux sans valeur scientifique et ne représente pas une vérité absolue. Ce n’est pas parce que votre filleul échoue à l’une de ces activités que cela signifie qu’il n’a aucune affinité avec cette compétence primaire. Cela veut plutôt dire que, dans le cadre de cette activité, il ne l’a pas mobilisée. Plus que le résultat de ces mini-jeux, c’est la réflexion et la discussion que vous aurez avec votre filleul qui apportera du sens. Il faut plutôt voir ces ateliers comme une introduction à un questionnement que comme une réponse d’une fiabilité absolue. Cette première activité va permettre au jeune de tester sa persévérance. Pour cela, il devra résoudre trois casse-têtes faisant appel à des sens logiques différents. Le premier est davantage basé sur l’observation (mais avec des chiffres), le second sur un raisonnement mathématique et le dernier sur l’observation (mais avec des mots). Plusieurs enseignements peuvent être tirés de la manière dont votre filleul va aborder ces problèmes. Bien sûr, le temps passé à les résoudre peut donner une bonne idée de la persévérance du jeune mais cela serait très réducteur de se limiter à cela. Ainsi, un élève ayant des difficultés ou des facilités en mathématiques va avoir une appréhension complètement différente des exercices 1 et 2 et ce quel que soit son niveau de persévérance. Si les compétences primaires sont importantes, elles ne s’utilisent pas seules mais en complément d’autres connaissances, compétences ou traits de caractère. Un élève, même très mauvais en mathématiques peut résoudre ces casse-têtes sans aucun problème puisqu’aucune connaissance mathématiques n’est requise mais le fait que ces problèmes fassent appel à des chiffres peut être rebutant pour le jeune qui partira avec l’idée que, de toute manière, il n’y arrivera pas. Dans ce cas, sa persévérance sera annihilée par ce conditionnement. De la même façon, un élève peu à l’aise en français aura une appréhension négative de la troisième énigme, alors que celle-ci ne fait pas appel à une quelconque compétence en français. C’est la première leçon qu’il faut tirer de cette activité. Les compétences primaires ne sont pas un mécanisme binaire autosuffisant. Elles s’expriment ou non en fonction d’autres facteurs qui peuvent être de différents ordres (contexte, enjeu, motivation...). A terme, il faut bien comprendre que connaitre ses compétences primaires fortes n’est pas l’objectif final mais une étape permettant de comprendre ce qui nous permet de les activer ou de les inhiber. Une fois ce mécanisme assimilé, s’ouvre à nous de nouvelles possibilités, à la fois de stratégies de déclenchement d’utilisation des compétences primaires mais aussi de transferts à de nouvelles activités. Bien sûr, arriver à ce stade nécessite une certaine réflexion et un certain temps. Néanmoins, commencer à faire réfléchir votre filleul sur ce sujet en l’interrogeant sur les raisons qui lui font mobiliser une compétence primaire dans certains types de situations et pas dans d’autres peut lui faire conscience que certaines « barrières » ne sont que psychologiques.

Votre rôle est ici important car il va vous permettre d’expliquer l’exercice et ce que l’on en attend de votre filleul. La résolution ou non du casse-tête n’est pas en soi d’un grand intérêt et peut même avoir des conséquences négatives si on ne l’explique pas. Un élève ne réussissant pas, peut être amené à penser qu’il n’est pas persévérant alors que ce n’est possiblement pas le cas. Quel que soit le résultat de cet exercice, demandez à votre filleul pourquoi il a fait preuve de persévérance (ou non) dans ce cas présent, puis demandezlui si, dans d’autres situations, il fait plutôt preuve de persévérance ou non. Demandez-lui 37

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des exemples précis de situations et faites-le réfléchir sur ce qui lui permet d’utiliser sa persévérance ou non. Puis, amenez la discussion sur l’importance de la persévérance dans son cursus scolaire et, s’il a déjà une idée de projet professionnel, si la persévérance en est un pilier. Vous pouvez également apporter votre propre vision de la persévérance et expliquer comment vous avez été amené à la mobiliser dans votre expérience professionnelle. Enfin, soyez attentif à ce que votre filleul ne confonde pas persévérance et entêtement ; le second étant le pendant négatif du premier.


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Thème : Mon environnement Objectifs : 1. Identifier les matières scolaires préférées de votre filleul et en comprendre les raisons afin d’en tenir compte dans les choix d’orientation post-bac

Activité 1 : Mes matières préférées Cette activité demande à votre filleul de classer les matières scolaires par ordre de préférence, de celles qu’il affectionne le plus à celles qu’il aime le moins. Cette réflexion n’est qu’une première étape qui sera développée dans les mois à venir. A ce stade, dire que l’on aime les maths et qu’il nous faut donc faire des études de mathématiques est un raisonnement trop simpliste et pouvant cacher plusieurs vérités. Les activités suivantes permettront de les dévoiler. Rôle du parrain Il est important de ne pas intervenir sur cette activité. Votre filleul doit classer les matières selon sa propre réflexion, même si celle-ci se base sur des éléments irrationnels. Activité 2 : Mes activités scolaires préférées

Ainsi, trois catégories de raisons peuvent être identifiées : - Les raisons liées à l’enseignant : avoir de bonnes notes, prof sympa et/ou intéressant, contrôles faciles,... - Les raisons liées au type d’activités : apprendre par cœur, utiliser sa créativité, utiliser ses mains, faire quelque chose de concret, dessiner, être en action, se dépenser, travailler en groupe, oral, débat, utiliser des chiffres, utiliser des outils informatiques, rédiger, calculer,... - Les raisons liées aux connaissances : aimer le thème abordé par la matière (la littérature du XIXème siècle, la génétique, la 2nde guerre mondiale,...) Ces trois catégories couvrent la plus grande majorité des raisons permettant de justifier le fait d’aimer ou non une matière. Néanmoins, elles ne sont pas exclusives et peuvent être complétées par votre filleul. Le point le plus important étant l’analyse qui en sera faite.

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Le but de cette activité est que votre filleul s’interroge sur les raisons qui lui font apprécier une matière ou non. Cela lui permettra de comprendre que les motifs peuvent être différents et que tous n’ont pas la même valeur.


Rôle du parrain Si votre filleul éprouve quelques difficultés à identifier les causes de son attirance ou de sa répulsion pour une matière, et donne une réponse du type « J’aime bien cette matière parce que je l’aime bien, y a pas de raisons particulières », poussez sa réflexion en lui donnant des pistes (est-ce que tu aimais déjà cette matière l’année dernière ?...). Cet exercice n’est pas évident pour un lycéen car on le pousse à réfléchir d’une manière différente et à analyser ses ressentis. Cela est néanmoins nécessaire afin de ne pas faire de raccourcis entre matière et orientation post bac. Activité 3 : Faire le lien Nous allons ici expliquer à votre filleul, l’intérêt des activités précédentes. Le fait d’identifier les raisons qui lui font apprécier une matière ou non permet de séparer celles qui peuvent servir son projet professionnel des autres. En effet, « aimer » une matière scolaire parce qu’il a de bonnes notes ou parce que le prof est « sympa » ne représente pas un critère pertinent car, d’une part, cela peut évoluer en fonction de facteurs qu’il ne peut pas contrôler et, d’autre part, cela ne relève donc pas d’une affinité avec la matière elle-même. Les deux autres types de raisons présentées vont générer deux types d’analyses différentes. Apprécier une méthodologie de travail peut être déconnecté de la matière elle-même et reproductible à un ensemble d’autres matières scolaires, formations ou métiers. Votre filleul ne devra pas obligatoirement se focaliser uniquement sur cette matière mais également s’intéresser à celles proposant des caractéristiques équivalentes, ce qui ouvre davantage de possibilités. Enfin, la troisième et dernière catégorie met en évidence une appétence pour une thématique. Il faudra définir l’orientation de cette appétence. Doit-elle rester un loisir ou peut-elle être utilisée dans le projet professionnel de votre filleul ? A titre d’exemple, on peut trouver deux typologies d’enseignants, les passionnés d’un thème et les passionnés par l’enseignement, pour ceux qui ne combinent pas les deux Certains jeunes souhaitent devenir enseignant car ils sont, pour exemple, passionnés d’histoire. Or, une fois en classe, ils s’aperçoivent... qu’ils n’aiment pas enseigner... Leur passion n’était donc pas directement intégrable à leur projet professionnel et les conclusions d’orientation n’étaient pas les bonnes.

Une fois cette catégorisation faite, votre filleul devra trouver des points communs entre les différentes raisons qu’il a formulées car il est possible que ce qui lui fait apprécier une matière se retrouve également dans une autre. Plus les raisons se trouveront être identiques ou proches et plus cela représentera un indice important à prendre en compte dans la définition de son projet professionnel.

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Il est très important que votre filleul comprenne qu’aimer une matière si on en n’analyse pas les raisons n’a pas vraiment de sens et peut contribuer à des choix d’orientation non pertinents.


Rôle du parrain Si le résultat de l’activité a un intérêt immédiat dans la définition du projet professionnel de votre filleul, il lui faudra aussi comprendre son intérêt à moyen terme, dans la suite de ses études, et le pousser à adopter ce type de raisonnement pour optimiser ses chances de faire les bons choix.

Thème : Monde professionnel Objectifs : 1. Montrer la complémentarité des services à travers un exemple concret 2. Vérifier la compréhension des missions de chaque service à travers un exemple fictif et un exemple concret

Activité 1 : Le cas Macrosoft Lors des mois précédents, nous avons présenté aux jeunes le monde de l’entreprise de manière générale. S’il est intéressant de connaitre les différents services d’une entreprise, il est encore plus pertinent de comprendre, à travers un cas concret, le genre de tâches qu’ils peuvent être amenés à mener. De plus, l’utilisation d’un exemple permet aussi de bien vérifier que votre filleul a compris le rôle de chaque service. Cette première activité prend comme exemple une société éditrice de logiciel souhaitant commercialiser un nouveau produit. Dans ce cadre, chaque service de l’entreprise est sollicité pour mener à bien des tâches spécifiques. Outre vérifier la bonne compréhension des missions des services, cette activité a aussi pour objectif de montrer aux filleuls que le succès d’un produit ne dépend pas d’un seul service ou d’une seule activité. Il faut que l’ensemble des services mènent à bien leurs tâches, une défaillance pouvant entrainer tout le projet vers l’échec. Rôle du parrain

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Le thème ayant déjà été abordé lors des séances précédentes et les réponses étant présentes dans le livret, cette activité peut être menée sans votre présence. Néanmoins, vous pouvez vous appuyer sur celle-ci pour poser d’autres questions afin d’approfondir le sujet. Vous pouvez notamment demander quelles autres tâches peuvent être menées à bien par chaque service (ou par un service intéressant plus particulièrement votre filleul) ou demander quelles erreurs pourraient être faites par chaque service et qui pourraient avoir un impact négatif sur le succès de la commercialisation de ce nouveau logiciel. Vous pouvez aussi vous servir de vos connaissances personnelles pour illustrer les erreurs possibles que peuvent faire les entreprises à travers des cas réels (erreur de communication, de prix, de cibles, de conformité...)


Activité 2 : Le bon ordre des tâches ! Cette activité est la suite logique de la précédente. Elle nous permet de mettre en évidence une autre spécificité du travail en entreprise ; le chainage des différentes tâches. En effet, tous les services ne peuvent travailler sur leurs missions en même temps, et doivent donc « attendre » que la tâche précédente ait été menée à bien. C’est la raison pour laquelle les plannings en entreprise sont extrêmement rigoureux, car si le premier service prend du retard dans l’exécution de ses tâches, alors celui-ci sera répercutée sur le service suivant, etc. Nous prenons ici l’exemple d’une entreprise, mais cela est également vrai pour d’autres types de professions, notamment liées à la fonction publique. Beaucoup de jeunes rêvent de métiers où ils seraient « dépendants de personne ». Malheureusement, la dépendance existe toujours, qu’elle vienne d’un supérieur, d’un autre service ou d’un client. A partir du moment où un métier fait intervenir une tierce personne, se crée une forme de dépendance. Rôle du parrain Comme l’activité précédente, celle-ci peut également être faite sans votre intervention. Si votre filleul a une idée du métier qu’il souhaite exercer, vous pouvez lui demander d’essayer de trouver de quels services, personnes, ou évènements il pourrait être dépendant. N’hésitez pas, en vous appuyant sur votre expérience personnelle, à raconter à votre filleul les liens existants entre services ou métiers et les conséquences négatives que ne pas les respecter peut générer (aussi bien en termes de résultats que d’ambiance ou de cohésion).

Activité 3 : Ton exemple Le meilleur moyen de vérifier la bonne compréhension par votre filleul d’une information est de lui demander de la reformuler. Cette activité permet, à l’aide d’un exemple de son choix, de décomposer la chaine de création d’un produit ou d’un service en suivant la logique de l’exemple de l’activité n°1. Rôle du parrain

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Cette activité étant plus complexe, votre aide sera certainement requise. Dans le choix même du produit ou du service, n’hésitez pas à demander à votre filleul de prendre un exemple en lien avec son projet professionnel ou son (ses) domaine(s) d’appétence(s).


Thème : Compétence Objectifs : 1. Tester la créativité de votre filleul 2. Tester son sens des responsabilités 3. Tester comment votre filleul maitrise son environnement

Activité 1 : Le jeu du gobelet Cette activité fait partie de la série des neuf ateliers visant à tester les compétences primaires de votre filleul. Durant celle-ci, nous lui demandons d’imaginer, toutes les fonctions que pourrait avoir un gobelet en plastique et de les écrire dans l’espace prévu à cet effet. Plus il trouvera de réponses différentes, plus cela démontrera sa capacité à mobiliser sa créativité. Bien sûr, il n’existe pas qu’un type de créativité et cet exercice ne montre qu’un des moyens d’expression de cette compétence. Rôle du parrain Votre filleul peut effectuer cette activité seul ou vous pouvez la faire avec lui. Comme pour chaque mini-jeu, vous pouvez vous en servir comme base de discussion en lui demandant si, dans une plus large mesure, il se sent créatif (à travers des activités scolaires ou extrascolaires) ou non et s’il pense que la créativité peut avoir une importance dans son projet professionnel. Activité 2 : Je devrais le faire mais... Voilà une activité quelque peu retorse. En effet, elle permet de tester le sens des responsabilités des jeunes. Il leur suffit de sélectionner trois actions qu’on leur reproche de ne pas faire. Cela peut aller du rangement de chambre jusqu’à promener le chien, il est inutile de trouver des actions particulièrement complexes. Une fois celles-ci identifiées, votre filleul doit s’engager à les faire durant les deux prochaines semaines. Comme personne ne les y oblige fondamentalement et que personne ne peut le vérifier, il ne tient que de leur responsabilité de le faire ou non. C’est une facette du sens des responsabilités qu’il est intéressant de mettre en avant. Les jeunes ont tendance à assimiler la responsabilité à une tierce personne (je fais mes devoirs pour ne pas être sanctionné, je fais tel chose parce que untel me l’a demandé, etc.). Or, la responsabilité est avant tout un engagement personnel qui ne doit pas être mené sous une contrainte extérieure. Il est donc important que les jeunes aient bien conscience de cette caractéristique avant de se positionner.

De la même façon que pour les activités précédentes du même type, vous pouvez vous servir de cette activité comme base de discussion. Qu’est ce qui a poussé votre filleul à suivre son engagement alors que rien ne l’y contraignait ou inversement, dans quelle situation passée a-t-il fait preuve de responsabilités, quelle importance a le sens des responsabilités dans son projet professionnel, etc. 43

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Activité 3 : Allons au cinéma ! La dernière étape du processus de recrutement est l’entretien d’embauche. Cette phase permet au recruteur de compléter les informations du CV et de la lettre de motivation, de découvrir la personnalité du candidat, d’évaluer son potentiel et de donner quelques précisions sur le poste. Dans le cas d’un stage d’observation, cette étape est plutôt rare. Il peut arriver que la structure accueillante souhaite s’entretenir par téléphone avec le candidat pour vérifier sa motivation et lui expliquer ce qu’il pourra faire durant son stage. On ne peut véritablement parler d’entretien d’embauche. Néanmoins, comme la plupart des lycéens seront également amenés à passer des entretiens dans un futur proche, les préparer au plus tôt ne peut qu’être bénéfique. Traditionnellement, on peut rencontrer trois types de difficultés qui peuvent impacter négativement l’entretien, il s’agit de : 1. Manque de préparation 2. Stress/pression/appréhension 3. Méconnaissance des codes du monde du travail Tous ces points sont liés. La méconnaissance des codes du monde du travail est due à un manque de préparation qui, fatalement, créera du stress. L’expérience et l’entrainement permettent aussi de mieux réussir ses entretiens d’embauche. Il est d’ailleurs assez rare de réussir son premier entretien d’embauche, ce qui peut être assez dommageable quand notre premier entretien est pour le poste dont l’on rêve. L’activité proposée va principalement agir sur le point n° 3 (codes du monde du travail), ce qui permettra de poser les bases de l’entretien d’embauche. Pour ce faire, nous retrouvons M. Gilot qui, malgré son CV et sa lettre de motivation catastrophiques, a réussi à décrocher un entretien d’embauche au sein de l’association « Crée ton Avenir ». Votre filleul dispose dans son livret des liens Internet pour visualiser les vidéos de cet entretien. Afin d’en faciliter l’analyse, celui-ci a été coupé en 5 parties de 1 à 3 minutes. Dans chacune d’elles, votre filleul va devoir relever trois erreurs de M. Gilot qu’il ne faut en aucun cas commettre. Une fois les erreurs identifiées, sept règles sont énoncées auxquelles il ne faut pas déroger.

Bien sûr, il serait tout à fait possible d’ajouter de nombreuses autres règles mais, pour un jeune n’ayant jamais fait d’entretien, il est important de se focaliser sur cette base. Si ces règles vous semblent certainement basiques, elles ne le sont malheureusement pas pour tous les lycéens. La posture, l’expression orale, la tenue vestimentaire, la prise de notes et de renseignements sur l’entreprise ne sont pas, généralement, acquis. Pour autant, une fois expliquées, la plupart d’entre eux intègrent aisément ces règles. .

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Ces règles sont les suivantes : 1. Tenue correcte 2. Avoir une posture appropriée 3. S’exprimer de manière professionnelle et polie 4. Ne jamais mentir 5. Prendre des notes 6. Ne pas parler du salaire en début d’entretien 7. Se renseigner sur l’entreprise et préparer des questions


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Outre le fait de sensibiliser votre filleul à l’importance d’un entretien d’embauche et de ses règles, vous pouvez proposer aux jeunes de passer une simulation d’entretien avec vous ou quelqu’un de votre entourage (il est toujours plus difficile de passer un entretien avec un inconnu). Si vous en avez la possibilité et sous réserve que votre filleul soit d’accord, vous pouvez filmer cet entretien (la plupart des téléphones portables disposent de cette option). Cela servira alors de support pour analyser sa prestation. Il est quelque fois difficile de se rendre compte de son attitude ou de sa manière de s’exprimer par eux-mêmes mais le fait de se voir facilite grandement cette prise de conscience.


DÉCEMBRE Thème : Mon environnement Objectifs : 1. 2. 3. 4. 5. 6.

Faire de l’auto-évaluation un réflexe Apprendre à prendre du recul sur soi-même Apprendre à analyser des commentaires Apprendre à se fixer des objectifs Faire du bulletin scolaire un outil de progression Insister sur l’importance du bulletin scolaire dans le choix des études post-bac

Activité 1 : Mon bilan La fin d’un trimestre est, pour votre filleul, le moment idéal de faire un point sur sa situation car c’est une étape préalable à la lecture de son bulletin de classe. En effet, avoir fait le point sur le trimestre écoulé et sur son ressenti permettra de mieux comprendre les commentaires des enseignants. Pour analyser cette activité, il est important de se référer aux réponses que votre filleul avait données au mois d’octobre dans l’activité « Tout se passe comme prévu ? ». En effet, les items à cocher sont identiques et l’intérêt va être de noter l’évolution des réponses. Une situation, un ressenti peut rapidement évoluer, sans que cela soit forcément visible. Or, une prise de conscience rapide peut permettre d’agir pour éviter qu’une situation ne se gangrène. Le fait pour votre filleul de pouvoir s’apercevoir de l’évolution de sa propre vision de sa situation peut permettre un changement. Si cet exercice est utile en classe de 1ere, son utilité ne se limite pas à cette classe. Il doit réellement prendre l’habitude de se poser régulièrement ce type de questions et de faire son propre bilan. L’autoévaluation et l’auto-critique sont d’excellents moyens de progresser et d’éviter de s’enliser dans des situations délicates. Rôle du parrain

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Votre rôle est d’analyser les réponses de votre filleul et d’en tirer des conclusions. Si certaines difficultés apparaissent ou perdurent, votre expérience et vos conseils seront précieux pour le faire progresser.


Activité 2 : Difficultés rencontrées De la même manière que vu précédemment, le fait pour votre filleul de réfléchir aux difficultés rencontrées peut lui permettre de les surmonter. Comprendre comment l’on a surmonté une difficulté peut aider dans d’autres situations à venir. Pour cette raison, il est important d’analyser ce début d’année pour effectuer cette démarche.

Rôle du parrain Vous allez prendre connaissance des craintes de votre filleul. Avec votre expérience, vous allez pouvoir lui proposer des solutions ou le rassurer. N’hésitez surtout pas à lier les trois activités et à expliquer à votre filleul que cette démarche sera à reproduire pour les années suivantes, afin de faire les bons choix d’orientation. Activité 3 : Analyser mon bulletin de notes L’analyse du bulletin de notes est un élément important de la définition du projet professionnel. Tout d’abord, les notes ou l’intérêt pour la matière donnent une indication des possibilités qui vont s’offrir à votre filleul. Ensuite, les commentaires des enseignants représentent des sources d’informations également importantes dans le choix du type d’études à poursuivre. Un jeune, dont le bulletin pointe un manque d’assiduité, devrait éviter une formation à l’université où il risquerait de se laisser emporter par sa nature. Si aucune autre possibilité n’existe, cela devra alors devenir un point de vigilance particulièrement important. Si les commentaires négatifs sont autant d’axes d’amélioration transformables en objectifs, les commentaires positifs apportent également leur lot d’informations à prendre en compte et, peut-être, à dupliquer sur l’ensemble des matières. Il est important de préciser que si votre filleul souhaite s’orienter vers une filière sélective, son dossier scolaire de 1ere et de terminale sera étudié avec attention et les appréciations des enseignants jouent un rôle au moins aussi important que les notes car elles apportent une précision sur l’attitude et l’implication du jeune alors qu’une moyenne n’est qu’un indice d’une fiabilité relative puisque variable d’un enseignant à l’autre. Puisque ces appréciations sont à soigner, vous pouvez tout à fait encourager votre filleul à demander à ses enseignants, avant le conseil de classe, d’écrire des commentaires détaillés. En effet, certains enseignants, par manque de temps ou parce qu’il ne le pense pas utile, se contente de commentaires banals du type : « bon trimestre », « continuez comme cela », « ensemble moyen »,... qui ne permettent pas une analyse fine du travail fourni par le jeune. Le fait de demander à l’enseignant des commentaires détaillés (au minimum 15 jours avant le conseil de classe), sera dans l’immense majorité des cas bien perçu (du moment que l’on en explique la raison) et permettra de valoriser le dossier scolaire de votre filleul. Dans une plus large mesure, analyser son bulletin de notes, c’est apprendre à écouter les critiques d’autrui et les prendre en compte afin de s’améliorer.

La première tâche que vous aurez à faire est de rappeler à votre filleul toute l’importance du bulletin scolaire dans l’orientation professionnelle. Puis, de l’inciter à demander à ses enseignants d’étayer leurs commentaires sur celui-ci.

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Enfin, si le jeune n’est pas d’accord avec certains commentaires, et c’est sans doute la partie la plus difficile, il faut lui faire comprendre, que même s’il ne partage pas l’opinion de son professeur, c’est la réalité que celui-ci perçoit. Il faut donc comprendre d’où vient cette perception et faire en sorte que celle-ci change. Il est important de dépasser les commentaires du type « le prof ne m’aime pas », ou « j’ai pourtant beaucoup travaillé »... qui ne permettent pas vraiment de se projeter. Enfin, quels que soient ses commentaires et ses notes, il faut toujours demander à votre filleul de progresser en se fixant de nouveaux objectifs pour le trimestre suivant.


Thème : Monde professionnel Objectifs : 1. Faire prendre conscience à votre filleul du faible nombre de métiers qu’il connait 2. Faire prendre conscience à votre filleul du nombre très important de métiers existant 3. Apprendre à votre filleul à définir et prendre en compte l’attractivité d’un métier

Activité 1 : Trouver 3 métiers par service L’orientation professionnelle pour un jeune consiste, la plupart du temps, à avoir une idée très précise du métier qu’il exercera plus tard. Or, comme nous l’avons vu, cela est une erreur, car un projet professionnel n’est jamais totalement figé, il continue d’évoluer avec le temps, en fonction de notre maturité, expérience, environnement, opportunité... De plus, pour faire un choix, il faut connaitre les différentes propositions qui s’offrent à nous. Le problème est que le niveau de connaissance, pour un lycéen, des métiers existants est extrêmement faible. Cette activité a pour objectif d’amener votre filleul à cette prise de conscience. Nous reprenons les dix services dont nous parlons depuis le début de ce livret et demandons à votre filleul de trouver, pour chacun d’eux, trois métiers pouvant y être rattachés. Pour un lycéen, cette tâche est quasiment impossible, ce qui montre bien que faire un choix de métier ou de service quand on n’en connait quasiment rien revient ni plus ni moins qu’à faire un choix à l’aveugle. N’oublions pas que la nomenclature officielle (ROME) comptabilise plus de 10 000 métiers et qu’elle n’est pas complète... Rôle du parrain

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On peut tout à fait sortir du monde de l’entreprise pour cet exercice, en demandant à votre filleul de lister tous les métiers qu’il connait. Peut-être atteindra-t-il la cinquantaine, soit à peine 0.5% de la nomenclature officielle. Bien sûr, l’idée n’est pas de transmettre à votre filleul qu’il faut connaitre ces 10 000 métiers sur le bout des doigts pour faire le bon choix. L’objectif est plus raisonnable ; transmettre à votre filleul l’idée qu’il doit être curieux et s’intéresser à d’autres métiers que ceux qu’il connait. Vous pouvez l’encourager à consulter différents sites internet (comme celui de l’ONISEP) en lui demandant de regarder les métiers liés à un domaine avec lequel il a une appétence (santé, animaux, sport...) ou liés à un des dix services de l’entreprise afin de compléter cet exercice.


Activité 2 : Rattacher métier et service Cette activité reprend la logique de l’exercice précédent et tend à démontrer à votre filleul que, même en connaissant le titre d’un métier, il est difficile ne serait-ce que de l’attacher au bon service. Nous avons sélectionné 10 métiers, plutôt communs, que l’on retrouve dans beaucoup d’entreprises de plus de 50 salariés. L’objectif est, une nouvelle fois, de montrer au jeune que ses connaissances sont limitées et qu’il doit développer sa curiosité pour en apprendre davantage. Rôle du parrain Vous pouvez encourager votre filleul à rechercher des informations complémentaires sur les métiers présentés ou lui demander comment il s’y prendrait pour trouver davantage de précisions sur ceux-ci. Trouver des informations sur ces métiers n’est pas l’objectif de cette activité. L’objectif est de travailler avec lui sur la démarche de recherche qu’il met en place. Peu importe son projet professionnel, la démarche restera identique. Si votre filleul ne s’y prend pas de la bonne manière, cela le desservira. Choisir un métier ou un service sans avoir recherché un minimum les métiers équivalents existant ou sans qu’il ait enrichi son champ de possibilités peut représenter un risque dans la définition du projet professionnel. S’entrainer avec cette activité est donc le meilleur moyen de valider avec lui le bienfondé de sa démarche de recherche. Faire en sorte que votre filleul soit curieux et cherche à en apprendre plus représente tout l’intérêt de cet exercice. .

Les jeunes oublient généralement une donnée fondamentale dans la définition de leur projet professionnel... Cette donnée est l’état du marché du travail. En effet, choisir une profession ou les candidats se bousculent et pour lesquels les entreprises recrutent peu va obligatoirement nécessiter la mise en place d’une stratégie « agressive » pour se démarquer et sortir du lot. A l’inverse, choisir un métier ou les candidats sont peu nombreux et pour lesquels la demande est forte est un gage d’embauche rapide. Avoir conscience de l’état du marché du travail AVANT de s’engager dans des études post-bac est donc d’une nécessité absolue. Or, à voir le nombre de jeunes souhaitant devenir géographe, sociologue, traducteur, travailler dans le luxe ou dans un club de foot professionnel, il est peu sûr que cette réflexion soit de mise pour de nombreux jeunes à l’heure actuelle. La frontière entre rêve d’enfant et projet professionnel est parfois mince mais le réveil, lui, peut être brutal. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas rêver et qu’il faut absolument choisir une voie « sûre » mais cela veut dire qu’il faut avoir clairement conscience des difficultés ou possibilités que l’on va rencontrer en choisissant une voie. Certains pourront objecter, à juste titre, que le marché du travail d’aujourd’hui, ne sera pas celui de demain et que 3 à 10 ans le séparent de son entrée effective sur le marché du travail. Toutefois, prendre le réflexe de se renseigner sur ce critère dès aujourd’hui s’inscrit dans la démarche globale de définition de projet professionnel. D’autre part, certaines tendances, à moins d’un profond revirement de notre économie, ne feront que s’accentuer dans les années à venir. En reprenant les exemples cités, il est peu probable que nous assistions dans les années à venir à une explosion de la demande de sociologues,

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Activité 3 : Le métier le plus demandé est...


géographes, traducteurs et que le secteur des métiers du luxe ou du football suivent une tendance différente de celle des 10 dernières années. Concrètement, que peut amener cette prise de renseignements ? Montrer que si l’horizon semble limité, deux solutions s’offrent à lui :  La première : se démarquer des autres, afin d’optimiser ses chances. Comment ? En multipliant les stages, les interviews, les prises de contacts, en développant les compétences techniques propres à ce métier, en obtenant une mention, un diplôme rare, etc.  La seconde : en regardant quels autres métiers aux caractéristiques équivalentes ou liés à ce secteur d’activité pourraient garantir un même épanouissement personnel (voilà qui nous fait revenir à l’intérêt et à la démarche des activités 1 et 2). Cette activité, de manière très simple, résume cette réflexion. Le jeune doit retrouver le classement de dix métiers qui font partis du TOP 200 des métiers les plus recherchés (selon le Pôle emploi). Il est peu probable que les jeunes trouvent le classement précis ou même les classent dans le bon ordre. Rôle du parrain

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Votre rôle ici est triple. L’activité en elle-même n’est qu’une excuse à l’introduction de l’importance de la prise en compte de l’état du marché du travail pour un métier ou un secteur donné. Une fois celle-ci effectuée, vous pouvez inciter votre filleul à se rendre sur le site internet du pôle emploi et à en consulter le classement afin d’ouvrir la discussion sur son projet professionnel et les éventuelles difficultés qu’il risquerait de rencontrer selon ses choix. Il est important que la prise de conscience naisse du filleul et qu’elle ne lui soit pas « imposée ». Il serait également contre-productif de lui dire qu’il faut choisir un métier qui recrute en faisant abstraction de tout autre critère.


Thème : Compétences Objectifs : 1. Tester la confiance en soi de votre filleul 2. Tester son sens de l’organisation 3. Tester son ésprit d’initiative

Activité 1 : Graouuu !!!

Cette activité a donc pour objectif de montrer une des conséquences d’un manque de confiance en soi ou, à l’inverse, d’un trop plein de confiance. Votre filleul dispose de quelques secondes pour regarder une image représentant une jungle avec des tigres puis il doit deviner le nombre de tigres. De nombreux tigres ne sont pas visibles au premier coup d’œil. Votre filleul part avec un capital de 20 points et le but du jeu est d’en perdre le moins possible. Chaque différence entre sa réponse et la bonne réponse lui coute 1 point. (Si l’on répond 10 tigres et qu’il y a en réalité 25, on perd donc 15 points). Pour l’aider à trouver le bon nombre de tigres, il a le droit de lire des indices mais chaque indice lui coute également un point.

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S’il est assez facile de trouver quelle compétence est actionnée par certains mini-jeux, il sera quasiment impossible de le deviner avec celui-ci, ce qui est tout à fait volontaire. Nous allons aborder une compétence extrêmement délicate et posant généralement problème à bon nombre de jeunes : la confiance en soi. On peut, sans conteste, affirmer que la majorité des lycéens souffrent d’un déficit de confiance en eux. En l’espace de peu de temps, les jeunes vont passer d’adolescents à jeunes adultes, entrainant un développement de leur vision du monde et de leur positionnement dans la société. Cela peut engendrer un manque de confiance pouvant aller jusqu’à tétaniser les jeunes face à certaines situations. Cette absence de confiance est d’autant plus dommageable qu’elle peut occasionner échec scolaire, stress, voire dépression dans les cas les plus extrêmes. Sans entrer dans une sphère philosophique, il est certain que croire que l’on n’est pas capable de faire quelque chose augmente de manière non substantielle nos chances d’échec et inversement. En effet, l’excès de confiance ne conduit pas non plus à la réussite... Avoir une juste vision de ses qualités et de ses faiblesses permet de garder ses moyens dans les situations que l’on sait alors maîtriser. L’ensemble des activités de ce livret a d’ailleurs pour vocation d’améliorer le capital confiance des jeunes. Prendre conscience que l’on a des compétences et des capacités, analyser ses échecs et ses réussites, se fixer des objectifs sont autant de moyens de se connaitre et d’améliorer la confiance placée en soi-même. Il n’existe pas de recette miracle permettant, tout d’un coup, de prendre confiance et de transformer l’hésitation en sûreté. Un manque de confiance vient essentiellement d’une méconnaissance de soi-même et d’un doute de ses propres capacités ; travailler la connaissance de soi a donc un effet mécanique sur l’image que l’on a de soi-même et donc sur sa confiance. Savoir que l’on est capable ou non de mener à bien une action ou d’en mesurer les risques, annihile une grande part d’inconnu, principale terreau du doute et du manque de confiance en soi. Le meilleur moyen d’en prendre conscience est de s’autoévaluer et d’analyser les causes de nos succès ou de nos échecs.


Répondre trop vite, sans lire d’indices, représente l’excès de confiance. La réponse a très peu de chances d’être juste et le résultat sera très éloigné de la réalité. A l’inverse, lire trop d’indices aura trois conséquences : perdre beaucoup de points, perdre du temps et semer la confusion dans l’esprit du jeune. Ceci symbolise le manque de confiance et reprend une situation que les jeunes ont tous expérimentés au moins une fois pendant un contrôle à la lecture d’un énoncé. Certains répondent trop vite, sûr de connaitre la réponse, et peuvent donc rater les subtilités de la question et d’autres vont s’interroger pendant de très longues minutes en se demandant si la réponse qu’ils pensent écrire est la bonne. Le temps passant, ce doute va amener stress et confusion pouvant déboucher sur l’échec de l’ensemble du contrôle. La bonne attitude étant de mobiliser ses connaissances pour répondre à la question et de marquer la réponse qui nous semble la plus juste. S’il est impossible de répondre à la question car nous n’en connaissons pas la réponse, alors il faut tout simplement passer à la suivante. Il est rare qu’un contrôle ne comprenne qu’une question... et quand bien même, nous ignorerions toutes les réponses d’un contrôle, cela ne devrait pas affecter notre confiance mais servirait à remettre en question notre manière de réviser et de réfléchir à comment faire pour que cet incident ne se reproduise pas. Rôle du parrain

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Cette activité peut amener une discussion sur la confiance qu’a le filleul en lui et sur son impact sur son parcours scolaire et professionnel. Lui expliquer le lien entre connaissance de soi et confiance semble primordiale. Si votre filleul est d’un naturel peu confiant, votre mission sera alors de lui prouver qu’il peut avoir confiance en lui. Lister avec lui ses plus grands succès et demandez-lui de les analyser, puis faites de même avec ses échecs, en expliquant qu’un échec ne doit pas amener de doute mais doit être un outil permettant de progresser et de s’améliorer. Si votre filleul a déjà naturellement confiance en lui, demandezlui de lister les actions pour lesquelles il n’a pas confiance (la confiance absolue est tout de même rare) et aidez-le à en déterminer les causes puis à réfléchir avec lui sur comment les contrer. Enfin, vous pouvez lui demander dans quelle mesure la confiance en soi est importante dans son projet professionnel.


Activité 2 : EFTERFJORDRÅGADKNOPP Cette activité va permettre de mesurer le sens de l’organisation des jeunes à travers un mini-jeu dans lequel ils vont devoir se projeter. En effet, ils vont devoir imaginer les étapes à suivre pour monter un meuble en kit de l’ouverture des cartons jusqu’à la dernière vis placée. Cette activité est intéressante car elle demande de réfléchir à une action que votre filleul n’a certainement jamais exécutée. Réfléchir à l’organisation d’une action déjà expérimentée est une chose, mais faire de même avec une action inconnue en est une autre et permet d’identifier plus facilement un sens de l’organisation aguerri ou non, de la part de votre filleul. Rôle du parrain : Comme pour les autres activités de ce type, vous pouvez, si vous ne l’avez déjà fait, vous appuyer sur cette activité pour revenir sur l’importance du sens de l’organisation et demander à votre filleul des exemples dans lesquels il a, selon lui, mobilisé cette compétence dans le cadre scolaire ou extra-scolaire. Vous pouvez le faire réfléchir sur les situations dans lesquelles un meilleur sens de l’organisation lui aurait permis d’éviter de se retrouver dans une situation délicate. Enfin, vous pouvez également le conseiller sur la façon dont il peut améliorer la maitrise de celle-ci.

Activité 3 : Pluie en Inde

Rôle du parrain Une fois l’exercice fait, vous pouvez demander à votre filleul s’il a l’impression d’avoir un esprit d’initiative. En cas de réponse positive, vous pouvez lui demander des exemples précis et ainsi confirmer qu’il est en mesure de faire la différence entre agir et réagir. Vous pouvez également voir si, pour lui, l’esprit d’initiative a une place importante dans son projet professionnel.

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Ce mini-jeu va permettre à votre filleul de tester son esprit d’initiative mais pas de la façon dont l’énoncé le laisse supposer... En effet, l’exercice propose de regarder une vidéo sur laquelle on peut voir un arbre bloquer une route très fréquentée en Inde. Alors que plusieurs personnes se dirigent vers l’arbre pour le bouger, une pluie battante refreine leurs ardeurs bien rapidement. Un enfant seul se décide à agir. La vidéo se termine ainsi et votre filleul doit deviner ce que va faire cet enfant. Une fois son idée écrite, nous l’invitons à regarder la solution... sauf que le lien vers cette vidéo n’est pas marqué. La réaction de votre filleul par rapport à ce fait va permettre de mesurer son niveau d’initiative. En effet, en cherchant un minimum, il lui est assez facile de trouver la suite de la vidéo, puisqu’elle se trouve sur le même site internet (et la même page) que la première partie, mais il peut tout aussi bien tourner la page de son livret sans se poser plus de questions. Il était important de faire un exercice de ce type car si vous demandez à votre filleul s’il a l’esprit d’initiative, il vous répondra par l’affirmative sans beaucoup d’hésitation. Or, beaucoup confondent agir et réagir. Ce n’est pas parce qu’il fait ce que l’on lui demande qu’il prend pour autant des initiatives.


JANVIER Thème : Mon environnement Objectifs : 1. Présenter les différents moyens de récolter des informations utiles dans la construction de son projet professionnel 2. Faire comprendre l’importance des salons et journées portes ouvertes 3. Aider à la préparation et à l’optimisation de ces évènements

Activité 1 : « Chercher le/les salons » En ce mois de janvier, la réflexion de votre filleul a dû, grâce à votre aide, commencer à mûrir. Certains filleuls ont peut-être davantage de certitudes que d’autres mais il est probable que la majeure partie d’entre eux aient encore des interrogations sur leur choix. Heureusement, le mois de janvier et les mois suivants sont propices à la récolte d’informations puisque de nombreux salons ouvrent leurs portes. On peut classer les différents types d’évènements en trois grandes familles :  Les salons étudiants à destination des lycéens,  Les salons de l’emploi  Les journées portes ouvertes des formations post-bac. Sur un salon étudiant sont généralement présentes des formations post bac sélectives (école de commerce, d’ingénieur, d’arts...) dont l’objectif est de se « vendre » aux lycéens. Il faut donc faire attention aux informations récoltées car leur objectivité pourrait parfois être remise en question... Les stands étant tenus majoritairement par des étudiants, les discussions autour des métiers ou secteur d’activité manquent de profondeur. Il ne faut pas faire des salons étudiant une source d’informations unique et croire sur parole chaque interlocuteur. Cela reste néanmoins une excellente entrée en matière pour se faire une opinion sur certaines formations, s’intéresser aux critères de sélection, coût des formations, spécificités ou spécialités de chacune d’elle, etc. Les salons de l’emploi sont des salons où les recruteurs (des entreprises privées et publiques) présentent leurs métiers afin de séduire des candidats potentiels. Deux raisons poussent les entreprises à être présents sur ce type d’évènements : faire la promotion de métiers « en tension » (pour lesquels la demande est plus forte que l’offre) et se montrer (ce type d’évènements donne une image positive de l’entreprise). L’intérêt pour un jeune n’est pas de chercher à se faire recruter, mais d’aller découvrir les spécificités de certains métiers et, pourquoi pas, confronter son projet professionnel aux recruteurs.

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Des informations utiles comme le niveau de formation nécessaire, la reconnaissance de tel ou tel diplôme sur le marché du travail, le type de profil le plus recherché par les entreprises sont des informations tout aussi pertinentes à collecter.


Par contre, tout comme les salons étudiants, les exposants sont ici pour « vendre » les qualités de leur entreprise, il faut donc faire attention à l’objectivité de certaines informations à ce sujet. Les salons de l’emploi ont généralement une thématique liée à un secteur d’activité (salons des métiers du numérique), géographique (les métiers de Paris), ou spécifique (pour les personnes en situation de handicap), il est donc assez facile de s’y retrouver. Dans le livret filleuls, nous avons indiqué quelques sites internet afin qu’ils puissent chercher les salons leur correspondant. Enfin, les journées portes ouvertes vont apporter plus ou moins le même type d’informations que les salons étudiants, mais elles permettent d’en apprendre plus sur une formation spécifique et d’en découvrir les locaux. Rôle du parrain Il est important que votre filleul prenne conscience qu’il ne faut pas attendre l’année de Terminale pour se rendre sur un salon étudiant, et que ce type d’évènement ne représente pas une source d’informations absolue et unique. Vous pouvez aider votre filleul dans ses recherches afin de dresser une liste des évènements à venir dans sa zone géographique. Activité 2 : Choisir le/les salons La plupart des salons étant concentrés sur la même période, des choix devront nécessairement être faits. Si votre filleul a déjà une idée de projet professionnel, même vague, cela va largement contribuer à réduire le champ des possibilités, celui-ci pourra se focaliser sur les évènements en rapport avec son projet. Si votre filleul n’a aucun projet professionnel, il va pouvoir s’appuyer sur les activités des mois précédents (les centres d’intérêt, les traits de personnalité, les découvertes du monde de l’entreprise) pour l’aider à choisir les évènements susceptibles de l’intéresser. Il peut aussi privilégier les salons les plus généralistes possibles afin de découvrir de nouveaux métiers et possibilités. Il faut également bien se renseigner sur ces évènements (lieux, dates, horaires, prix,...) afin de ne pas se déplacer pour rien. Rôle du parrain

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Votre filleul peut, à ce stade, se sentir un peu perdu sur les évènements à sélectionner et ne pas savoir comment s’y prendre. Par rapport aux activités des mois précédents, à votre expérience et à votre connaissance de votre filleul, vous pouvez l’accompagner dans sa réflexion. Si son projet professionnel n’est qu’à un stade de réflexion embryonnaire, rassurez-le, ces évènements vont justement servir à préciser sa pensée.


Activité 3 : Mes objectifs Il est assez facile de se faire déborder, une fois physiquement présent au salon, et de devenir inefficace. La foule, la multitude de stands, les conférences, les exposants alpaguant les passants sont autant de facteurs favorisant la perte de concentration. Pour éviter de s’éparpiller et d’être partout et nulle part en même temps, il est préférable de se fixer des objectifs au préalable et de s’y tenir. Les objectifs peuvent être de tout ordre ; de rencontrer X professionnels, de connaitre les débouchés d’une formation en particulier (des exemples sont cités dans le livret filleuls). Avec des objectifs précis en tête, votre filleul aura moins tendance à se disperser. Rôle du parrain

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Il s’agira sans doute, pour votre filleul, de sa première occasion de se rendre à un évènement de ce type. Il est donc normal qu’il ne sache pas vraiment comment s’y prendre, ni ce qu’il peut y trouver et comment récolter l’information. Vous pouvez l’aider à se fixer des objectifs et, si cela est possible pour vous et ne dérange pas votre filleul, lui proposer de l’accompagner aux premiers évènements afin de le rassurer et de l’aider.


Thème : Monde professionnel Objectifs : 1. 2. 3. 4.

Accompagner votre filleul dans sa démarche de récolte d’informations à travers un exemple précis Montrer l’importance de croiser les sources d’informations Expliquer pourquoi certaines sources peuvent donner des informations très différentes Montrer qu’il n’y a pas qu’une façon d’exercer un métier

Activité 1 : Choisir un métier Comme nous l’avons vu dans les activités du thème « Mon environnement », les différents évènements auxquels vont participé votre filleul ont pour vocation de l’aider dans la définition de son projet professionnel. Néanmoins, même en se fixant des objectifs, il va être confronté à une problématique nouvelle : celle des informations contradictoires, ce qui peut être déroutant pour un jeune ne maitrisant pas le sujet. Dans ce contexte, votre filleul peut choisir de prendre les informations du premier exposant pour vérité absolue et s’arrêter là. Les trois activités que nous proposons sur cette thématique vont mettre cette réalité en évidence et l’expliquer. Pour cela, nous avons choisi neuf métiers pour lesquels les informations sont faciles à trouver et où les informations contradictoires sont légion. Nous choisissons volontairement de nous détacher du projet professionnel votre filleul pour ces activités qui ont valeur de démonstration. Si vraiment aucun de ces métiers ne lui convient, il peut en sélectionner un de son choix, mais cela rendra plus complexe le déroulé des activités suivantes. Rôle du parrain

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Vous pouvez expliquer à votre filleul l’objectif de cet exercice et l’importance de croiser les informations lorsque l’on façonne son projet professionnel.


Activité 2 : La récolte d’informations Nous avons défini certains items basiques à collecter pour chaque métier (tâches principales du métier, formation requise et niveau de rémunération). Ceux-ci sont volontairement vagues mais reprennent les trois questions que posent traditionnellement les jeunes quand ils souhaitent se renseigner sur un métier. Votre filleul va donc devoir collecter, au sein d’un même salon ou non, ces informations sur le métier choisi lors de l’activité précédente. Pour recueillir ces informations, il devra interroger les exposants. Rôle du parrain Vous n’avez pas de mission particulière sur cette activité. Si vous accompagnez votre filleul sur les différents évènements, vous ne devez pas aller recueillir les informations à sa place. Si la récolte d’informations est l’objectif de cette activité, le fait, pour votre filleul, de faire la démarche par lui-même est également importante, surtout si il est timide ou mal à l’aise lorsqu’il s’adresse à un adulte. Les erreurs qu’il pourrait faire resteraient sans conséquence, puisqu’il ne s’agit que d’un exercice non directement lié à son projet professionnel.

Activité 3 : Croiser les informations

Enfin, les annonces d’offres d’emploi nous apporterons une information très précise... trop précise même... puisqu’elles ne s’appliqueront qu’à ce poste dans cette entreprise. 59

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Cette activité se décompose en deux parties. La première consiste à aller chercher sur internet les mêmes informations métier que lors des évènements sur lesquels s’est rendu votre filleul. La deuxième, à fournir une explication sur les différences importantes que l’on peut relever concernant les informations recueillies sur un même métier. Le fait de demander à votre filleul de consulter trois annonces ou trois sites internet différents est important car la plupart des lycéens se contentent de relever la première information trouvée sur le premier site internet et de s’arrêter là. Une fois la collecte d’informations terminée, l’ensemble des filleuls fera probablement le même constat : l’on peut presque tout dire et son contraire pour un même métier. Cela peut être perturbant car votre filleul peut alors se demander comment trier l’information et comment construire son projet professionnel à partir de cette base inconstante. Il est alors important d’expliquer ces contradictions. Tout d’abord, il faut garder à l’esprit que chacun est, au mieux, expert en son domaine et donne des informations par rapport à sa propre expérience. Prenons l’exemple du chef de marché ; sur un salon étudiant, les écoles de commerce sont probablement les plus à même, de fournir des informations sur ce métier. Néanmoins, il sera plus judicieux de se focaliser sur les informations liées à la formation que sur le métier luimême, puisqu’il s’agit d’un organisme de formation. On y apprendra très certainement qu’une école de commerce est le meilleur choix pour y parvenir. Il faut alors garder cette option en tête et consulter d’autres stands basés sur d’autres typologies de formations. En se rendant sur un salon de l’emploi, on pourra alors confronter les premières informations recueillies face à des professionnels du recrutement qui, peut être, nous diront que l’école de commerce est un bon choix tout comme l’université peut en être un. Concernant les tâches du métier, on pourra recueillir une certaine précision... mais qui ne vaudra que pour l’entreprise dont le recruteur fait partie...


Néanmoins, en croisant toutes ces informations, certains renseignements vont indubitablement ressortir : quelle durée d’étude est à privilégier ? Quel type de tâches ? Quelle fourchette de rémunération obtenir ? Il est impossible d’obtenir des informations précises du type « Pour faire le métier X, je dois faire l’école Y, je ferais les tâches A,B,C et je gagnerais Z », car il faut garder à l’esprit qu’il n’existe pas qu’un chemin (sauf pour certains métiers précis) pour arriver à un métier et que si les tâches seront grosso modo du même ordre, l’entreprise, le secteur d’activité, la taille de l’entreprise peuvent avoir une forte incidence sur le poste lui-même. La rémunération, enfin, dépendant d’un ensemble très large de facteurs ne peut pas être définie à l’avance. L’expérience, le niveau d’étude, le secteur d’activité, la zone géographique, la taille de l’entreprise sont des exemples de facteurs ayant un fort impact sur la rémunération. Il ne faut pas oublier que le facteur le plus important dans la détermination de la rémunération est l’individu lui-même. Si l’on est performant dans son travail, il y a des très fortes probabilités pour que l’on gagne plus que celui qui ne l’est pas (y compris dans la fonction publique ou de bonnes notations peuvent permettre de gravir les échelons plus rapidement). Enfin, pour se rendre compte concrètement en quoi consiste un métier, il faut le pratiquer. Les évènements, quels qu’ils soient, ne pourront jamais apporter le même degré d’informations que de le vivre concrètement, d’où l’intérêt de multiplier les stages (thème du mois suivant). Rôle du parrain

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Obtenir des informations apparemment contradictoires peut être déstabilisant pour votre filleul. Il sera donc important de lui expliquer pourquoi la description d’un même métier peut ne pas être identique selon la personne le décrivant. Il est essentiel que votre filleul apprenne à trier les informations selon son interlocuteur et comprenne qu’il existe plusieurs façons d’exercer un même métier. Enfin, il sera important de l’amener à la conclusion que, pour se faire une idée précise, il doit appréhender concrètement le métier, et donc faire des stages.


Thème : Compétences Objectifs : 1. 2. 3. 4.

Vérifier la bonne préparation du salon par votre filleul Mesurer sa capacité à mobiliser son sens de l’organisation Mesurer sa capacité à mobiliser son sens de la communication Mesurer sa capacité à mobiliser son sens de l’autonomie

Activité 1 : Préparation aux évènements Nous avons évoqué, lors des activités précédentes, l’importance d’une bonne préparation et organisation des salons et autres manifestations auxquels votre filleul va se rendre. A travers le degré de préparation, il est possible d’évaluer son sens de l’organisation. De plus, cette activité permet aussi de faire le point sur ce que votre filleul peut améliorer. Les 10 points que nous citons ne sont pas exclusifs et votre filleul peut avoir mené d’autres actions ayant permis d’utiliser cette compétence primaire. L’objectif est, dans une plus large mesure, de lui montrer à travers quel type d’actions ou de situations, il est amené à mobiliser cette compétence. Rôle du parrain Comme pour les autres activités de ce type, cet atelier sert de base de discussion à la place et l’importance de l’organisation pour votre filleul. Il est important de le faire réfléchir sur sa capacité à mobiliser son sens de l’organisation et l’importance de celui-ci dans la détermination de son projet professionnel. Vous pouvez également en profiter pour faire le point sur l’organisation qu’il a mis en place pour participer aux différents évènements et le conseiller, si besoin, pour qu’il s’améliore. Activité 2 : Mon attitude pendant le salon

Rôle du parrain Vous pouvez discuter avec votre filleul de l’importance de bien communiquer dans le monde professionnel comme dans sa sphère personnelle. Vous pouvez aussi amener la discussion sur la différence de communication selon les interlocuteurs que l’on a en face de soi. Le stress, la peur d’être ridicule, le regard des autres, un complexe d’infériorité, la peur de dire une bêtise ou tout simplement la timidité sont autant de facteurs pouvant inhiber le sens de la communication. Votre expérience peut apporter une véritable aide à votre filleul pour contrer ces facteurs. Vous pouvez également, comme pour les autres activités, lui 61

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Le sens de la communication est une compétence que les jeunes pensent généralement avoir. Communiquer se limitant, pour certains d’entre eux, à parler avec d’autres personnes. Or, si le langage n’est pas le seul moyen de s’exprimer, on peut également faire une différence importante entre parler, écouter et se faire comprendre d’une personne que l’on côtoie ou d’un inconnu. Pendant les évènements auxquels s’est rendu votre filleul, il a dû utiliser cette compétence primaire, en allant rechercher les informations voulues auprès des bons interlocuteurs. Son attitude est un bon révélateur de son sens de la communication.


demander quelle est l’importance du sens de la communication dans son projet professionnel. Activité 3 : Mon autonomie Il est assez aisé de mesurer l’autonomie de votre filleul en fonction de son attitude lors du salon. Pour cette raison, nous demandons à votre filleul de choisir, parmi une liste d’items, celui qui correspond le mieux à son comportement. Rôle du parrain

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Cette activité peut vous permettre de revenir sur la notion même d’autonomie. Beaucoup de jeunes se méprennent et pensent qu’être autonome signifie agir seul. Or, l’autonomie signifie agir par soi-même. Demander de l’aide à quelqu’un peut, par exemple, être une preuve d’autonomie. En effet, se rendre compte par soi-même d’une difficulté et prendre conscience que le meilleur moyen de la résoudre est de demander l’appui d’une tierce personne, est une preuve d’autonomie. Un manque d’autonomie aurait été, au contraire, de ne rien faire et d’attendre.


FÉVRIER

Thème : Mon environnement Objectifs : 1. Donner des informations complémentaires sur APB 2. Sensibiliser votre filleul aux différents choix de formation possibles 3. Apprendre à votre filleul à classer ses choix APB

Activité 1 : Quiz APB Nous ne reviendrons pas sur le fonctionnement de la plateforme APB, ni sur la manière d’enregistrer ses vœux. De nombreuses plaquettes l’expliquent déjà en détail. Cette première activité va permettre d’apporter à votre filleul un lot d’informations complémentaires qui peut faire partie des questions qu’il se pose et pour lesquelles il ne trouve pas de réponse. Certaines questions de ce quiz servent également de mises en garde sur des actions à ne surtout pas faire (comme par exemple n’inscrire qu’un seul vœu). En plus de la réponse, il trouvera une explication pour chaque question. Rôle du parrain Cette activité peut être menée par votre filleul, sans que vous ayez spécialement besoin d’intervenir. Néanmoins, cet exercice a aussi pour objectif de le sensibiliser aux détails de cette procédure, à lui faire poser les bonnes questions et de ne pas tenter des stratégies qui pourraient avoir des répercussions négatives. Il est important pour votre filleul, s’il a des questions spécifiques, d’interroger son professeur principal avant d’agir.

Si le fonctionnement de la plate-forme APB est relativement bien expliqué, ses différentes possibilités restent floues pour la plupart des élèves. Si certaines vocations ne peuvent donner lieu qu’à un type de formation (comme médecine), d’autres offrent des choix beaucoup plus larges (comme les carrières commerciales). Les élèves, bien souvent, ne connaissent pas les spécificités de chaque type de formation et font leur choix en fonction d’un présumé « prestige ». Or, s’il existe différentes typologies de formations, c’est bien évidemment qu’elles comportent des caractéristiques différentes. Cette activité va permettre de spécifier chaque type de formation par rapport à un certain nombre de critères (conditions d’accès, coût, diplôme reconnu par l’état, déroulement des cours, alternance, matières étudiées,...).

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Activité 2 : Les types de formation


Enfin, même avec une dénomination identique, tous les organismes ne diffusent pas « exactement » la même formation, ni les mêmes conditions d’enseignement. Il est donc également important de se renseigner et de visiter les différents centres de formation. Ainsi votre filleul s’apercevra qu’un type de formation et un établissement est plus en accord avec ses attentes qu’un d’autre. Rôle du parrain Certains jeunes ayant des idées très arrêtées sur leur choix d’étude, il est important de leur ouvrir les yeux sur l’ensemble des possibilités qui s’offrent à eux. Cela ne veut pas dire qu’il faut que votre filleul change d’avis, quel que soit son choix initial, mais juste être sûr que son choix soit celui qui lui convienne le mieux. Certaines filières méconnues, comme les DUT, offrent des formations très qualitatives, peu coûteuses et permettant soit une insertion sur le marché du travail soit une poursuite d’étude. Il est important que le choix de votre filleul soit rationnel et vienne de lui. Il faut, à tout prix, éviter les choix par défaut, les choix « pour faire la même chose qu’un ami », ou encore les choix imposés. Activité 3 : Ordonner ses choix Maintenant que votre filleul est préparé à renseigner APB de manière rationnelle, en étudiant toutes les possibilités qui s’offrent à lui, nous allons lui montrer comment ordonner ses choix de manière logique. De l’activité précédente ont découlé des préférences, et donc un classement naturel. Il faut (bien entendu) privilégier ses préférences, mais sans exclure les autres possibilités. Nous suggérons, pour chaque type de formation retenue, de trouver un nombre d’établissements différents la délivrant. Exemple : un jeune a défini que le type de formation qu’il privilégie est l’IUT Techniques de commercialisation. Habitant en région parisienne, il va donc regarder quels sont les IUT Techniques de commercialisation de sa région. Il en sélectionnera cinq qu’il classera par ordre de préférence (selon des critères qui lui sont propres ; géographiques, réputation, etc.). Son deuxième choix est l’université, il reproduira donc la même réflexion et ainsi de suite pour les choix suivants.

Rôle du parrain

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APB permettant un grand nombre de vœux, il faut donc choisir la stratégie mettant votre filleul dans la meilleure configuration possible. Privilégier ce qui lui plaît en termes de formations et de type d’établissements est un prérequis. Pour autant, il faut également penser à des choix secondaires, « au cas où ». Cette étape demande un investissement personnel important, car il nécessite de se renseigner et de comparer chaque possibilité. Il est néanmoins primordial que votre filleul ait conscience de l’importance de cette étape dans laquelle vous pourrez l’accompagner.


Thème : Monde professionnel Objectifs : 1. Apprendre les bases de rédaction d’un CV, aussi bien sur le fond que la forme 2. Rédiger un CV en suivant ces règles

Activité 1 : Le CV de Laura Passonbac S’il est vrai qu’il est difficile pour votre filleul de rédiger un CV à cet âge, cela n’est pas impossible et revêt une double importance. Premièrement, tous les jeunes choisissant une filière sélective devront constituer un dossier contenant un CV constituant un élément de sélection important. Un « bon » CV permettra de valoriser une candidature ne se démarquant, à priori, pas. Deuxièmement, la plupart des jeunes, dans un futur proche, seront amenés à rédiger un CV pour trouver un stage, un job d’été ou un emploi. Les entraîner dès maintenant leur permettra d’y être mieux préparés le moment venu. Pour cette activité, nous avons décidé de nous focaliser sur la rédaction d’un CV pour postuler à une filière sélective. Bien sûr, ces conseils peuvent être utilisés pour tout type de CV, avec quelques petites adaptations. Il existe de nombreuses règles de rédaction de CV, parfois contradictoires. Il peut être difficile de s’y retrouver parmi les informations que l’on peut trouver sur Internet ou les conseils de proches ou d’« experts ». En réalité, beaucoup oublient un point essentiel pour bien rédiger ce type de document. Un CV est une sorte de résumé de notre vie ayant pour objectif de nous mettre en valeur. Chaque individu étant différent et n’ayant pas les mêmes qualités, il semblerait irrationnel de dire qu’il n’existe qu’une façon de rédiger un CV. Le secret pour rédiger un « bon » CV est de l’adapter, aussi bien sur le fond que sur la forme, à notre personnalité, nos compétences, et au poste/entreprise auquel on postule. Dans le cas d’un lycéen, quel serait l’intérêt de lui faire mettre en avant ses diplômes, alors qu’il a le brevet des collèges et, éventuellement, un brevet de secourisme ? Cela veut-il dire que le CV d’un lycéen est une coquille vide ? Assurément non, il est possible pour un lycéen de produire un document très qualitatif et pertinent. Cette première activité va permettre à votre filleul d’identifier les bases d’un CV. Pour cela, nous proposons en exemple le CV fictif de M. Gilot, volontairement très exagéré. Le fait de grossir le trait de cette manière permet d’identifier les erreurs plus facilement et empêche de s’identifier à ce type de document. Le document contient 11 erreurs communément commises par les lycéens (et beaucoup d’adultes). Pour chacune d’elle, une explication est fournie après l’exercice dans le livret filleuls.

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.

Ne pas faire de fautes d’orthographe Indiquer son numéro de téléphone Indiquer une adresse email professionnelle Donner un titre à son CV Veiller à la bonne lisibilité du document Utiliser la couleur à bon escient Ne pas mentir 65

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Ces points sont les suivants :


8. Développer la rubrique « Centres d’intérêt » 9. Mettre en avant des compétences en lien avec le poste pour lequel on postule 10. Indiquer ses diplômes 11. Expliquer ou compenser un manque d’expérience professionnelle par d’autres points Ces règles sont certes basiques, mais sont suivies, au mieux, par un lycéen sur dix. Les respecter ne permet pas d’être embauché mais évite de voir sa candidature terminer au fond d’une corbeille... Rôle du parrain Si votre filleul est peu convaincu de l’intérêt de rédiger un CV pour trouver un stage d’une semaine, il sera important d’insister sur le fait que faire cet exercice maintenant est un bon entrainement pour sa vie future. Vous pouvez également revenir sur les points cités et expliquer en quoi il est important de les respecter. Beaucoup de jeunes trouvent que faire une faute d’orthographe « ce n’est pas grave » ou que « mentir un peu, c’est normal ». Or, le monde professionnel ne pardonne pas ce genre de considérations et vous pouvez vous appuyer sur votre expérience pour étayer vos propos. Activité 2 : Mettre en forme son CV La mise en forme d’un CV est particulièrement importante et ce quel que soit l’âge de la personne le rédigeant. N’oublions pas qu’un recruteur va recevoir plusieurs dizaines ou centaines de CV pour une offre d’emploi. Se démarquer est donc un excellent moyen d’attirer son attention. Il faut, pour autant, choisir une forme qui soit, d’une part en accord avec le poste pour lequel on postule et, d’autre part, en accord avec sa personnalité au risque d’être contreproductif. Afin d’illustrer ce concept, difficile à appréhender par un jeune, nous proposons une activité mettant en avant 5 CV au contenu identique mais à la forme différente, chacun d’entre eux correspondant à un poste précis. Le jeune va donc devoir rattacher à chaque CV un poste. L’exemple met en avant des différences très marquées afin d’en rendre la prise de conscience plus aisée. Il permet de comprendre que si un dessinateur fait preuve de peu de créativité dans son CV, il aura peu de chances d’être sollicité pour un entretien, tout comme un acheteur international ne mettant ni en avant ses compétences linguistiques, ni sa connaissance de marchés internationaux, et cela vaut pour tous les métiers. Cet exercice a aussi pour objectif de faire tomber certaines interprétations erronées. On a tendance à dire, par exemple, que le CV d’un comptable doit être sobre, ce qui est vrai, mais sobre ne veut pas dire laid. De la même manière, que le CV d’un dessinateur (ou infographiste) doit être créatif, mais créatif ne veut pas dire illisible ! Il est important de garder à l’esprit que, quelle que soit la forme que l’on donnera à son CV, son objectif reste de donner envie au recruteur de le lire.

Après cette activité, vous pouvez demander à votre filleul quelle forme, d’après lui, serait la plus appropriée pour la réalisation d’un CV en lien avec son projet professionnel. Quelles compétences celui-ci devrait faire transparaitre à sa seule vue. Cet exercice montre, une nouvelle fois, l’intérêt des compétences primaires car, généralement, les plus utilisées dans un métier sont celles devant être perceptibles directement par la forme du CV. Si votre

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Rôle du parrain


filleul a déjà réalisé un CV, vous pouvez lui demander de l’analyser à l’aide des activités 1 et 2, afin de vérifier s’il respecte les règles précitées. Activité 3 : Comment rédiger son CV

Un exemple de CV, reprenant cette trame, est donné à titre d’exemple et n’a pas pour but d’être recopié tel quel. Concernant la forme du CV, s’agissant d’un stage en entreprise, et non d’un poste précis, votre filleul a la liberté de le faire correspondre à sa personnalité ou au secteur d’activité de l’entreprise dans laquelle il postule.

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A l’aide des activités précédentes, auront été mises en lumière les erreurs à ne pas commettre dans la rédaction d’un CV et l’importance de sa forme. Nous pouvons donc aborder maintenant la structure de celui-ci. Traditionnellement, un CV comprend les rubriques suivantes : compétences, expérience professionnelle, diplômes obtenus, centre d’intérêt. Mais un CV étant un moyen de mettre en avant ses atouts, l’ordre et l’importance des rubriques en découlent. Dans le cas d’un lycéen, il est probable que ses atouts principaux soient ses compétences. Afin de les mettre en avant, cette rubrique peut être déclinée en compétences primaires, compétences linguistiques et compétences techniques. L’accent sera mis sur la justification de chacune de ces compétences. Compétences primaires S’agissant d’un CV pour un stage d’observation, les compétences primaires que le jeune va mettre en avant doivent être les compétences primaires qu’ils pensent avoir et qu’ils pensent les plus utiles dans le cadre de son projet professionnel. L’erreur à ne pas faire est de citer telle ou telle compétence et inventer une justification parce qu’elle correspond à tel métier. Compétences linguistiques et techniques Il faut être honnête quant à son niveau. Dire que l’on est bilingue ou que l’on est un expert de tel logiciel sera vérifié par la structure accueillante au cours de l’entretien ou pendant le stage. Compétences professionnelles Si votre filleul a une expérience professionnelle, il est important de la mettre en avant. L’objectif est ici de montrer qu’il a déjà une notion du monde du travail. Cette rubrique peut aussi permettre de justifier ses compétences. Dans le cadre d’un CV de lycéen, toutes les expériences sont intéressantes et valorisantes. Si votre filleul n’a pas d’expérience professionnelle (ce qui serait très étonnant, puisque tous les jeunes ont normalement fait un stage en classe de 3eme), il peut décider de mettre en avant ses centres d’intérêt, il est inutile de vouloir « remplir » à tout prix la rubrique « expérience professionnelle ». Diplômes La rubrique « diplômes » fait office de décoration pour un lycéen et n’est pas obligatoire. Il peut indiquer l’obtention du brevet ou la formation suivie actuellement. Cela a davantage de sens si votre filleul suit un cursus professionnel. Centres d’intérêt C’est une des rubriques les plus importantes pour un lycéen. Elle permet de justifier bon nombre de ses compétences et montre une partie de sa personnalité. La règle est ici très simple ; tous les centres d’intérêt sont intéressants à partir du moment où ils sont développés. Ainsi, indiquer aimer lire et jouer au foot n’a pas d’intérêt particulier. Par contre, citer des auteurs appréciés ou des titres de livres, tout comme indiquer son poste et le nombre d’années de pratique de football donnent une information intéressante.


La loi française n’interdit pas les photos sur les CV (le décret de la loi 2006 rendant obligatoire le CV anonyme, et donc sans nom ni photo, pour les entreprises de plus de 50 salariés n’a jamais été publié). Le choix de mettre une photo sur un CV est un choix purement personnel. Si le candidat choisit de mettre une photo, il faut veiller à ce que celle-ci respectent les règles élémentaires suivantes : 1. Elle doit être sobre (il faut éviter les photos de mode) 2. Elle doit être d’une taille raisonnable (taille photo d’identité) 3. Elle ne montre que le visage et les épaules (une photo de plein pied n’a aucun intérêt) 4. Le fond de la photo doit être neutre (pas de paysage) 5. Elle doit respecter les codes de l’entreprise (il faut donc éviter de mettre une photo avec une casquette, un survêtement, des écouteurs,...) Rôle du parrain

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Votre rôle est d’accompagner votre filleul dans la rédaction et la construction de son CV et de veiller à qu’il en respecte bien les règles définies dans les activités vues précédemment.


Thème : Compétences Objectifs : 1. Montrer un des liens entre monde scolaire et monde professionnel 2. Montrer que chaque action scolaire permet d’utiliser et de développer une compétence primaire 3. Permettre à votre filleul d’identifier ses compétences primaires fortes

Activité 1 : Les compétences primaires au lycée

Certains élèves se demandent quel est l’intérêt d’étudier telle ou telle matière ou de faire tel type d’exercice et ne créent pas de lien entre ceux-ci et leur avenir. Si l’on ne s’intéresse qu’aux connaissances apportées par les matières scolaires, cette remarque peut sembler légitime. Néanmoins, ces jeunes ont en réalité une réflexion trop binaire de l’enseignement et ne voient que l’aspect « connaissances » de celui-ci. Or, comme nous l’avons vu précédemment, il est important de garder à l’esprit qu’un des objectifs de l’Education Nationale est de préparer les jeunes à la vie professionnelle en favorisant leur insertion. Si les études post-bac ou professionnelles vont apporter des compétences métier, il est impossible pour le collège ou le lycée de faire de même car les filières ne sont pas assez spécialisées pour le permettre. L’enseignement de ces niveaux va donc mettre l’accent, non pas sur l’apport de connaissances métier, mais sur la base nécessaire à une bonne intégration dans la vie professionnelle quelle que soit la voie choisie, à savoir : l’apprentissage des codes du monde du travail à travers les codes scolaires, le développement des compétences primaires des jeunes (essentielles quel que soit le métier visé) et la méthodologie de travail (nous verrons dans le livret de Terminale que chaque type d’activité scolaire à un pendant professionnel). Sans s’en rendre compte, votre filleul, à travers chaque activité, chaque tâche, chaque exercice scolaire apprend et développe sa capacité méthodologique en adéquation avec celle du monde du travail, utilise et affine ses compétences primaires. C’est sur ce dernier point que cette activité va se concentrer. Si vous interrogez les élèves sur les types d’activités qu’ils aiment ou n’aiment pas faire à l’école, vous vous apercevrez que celles qui ont leur préférence sont celles pour lesquelles ils ont certaines facilités et inversement. Les jeunes seraient bien incapables d’expliquer d’où leur vient cette « facilité » car elle est tout à fait naturelle pour eux. Les causes peuvent en être multiples mais le rôle des compétences primaires y est particulièrement important. En effet, chaque type d’action scolaire va mobiliser au minimum une compétence primaire chez les jeunes. Ils utiliseront naturellement celle avec laquelle ils ont le plus d’affinité même si, à première vue, ce choix ne semble pas le plus logique pour une tierce personne. A chaque fois qu’ils seront contraints d’utiliser une compétence primaire avec laquelle ils ont peu d’affinités, l’exercice leur semblera plus compliqué et leur plaira moins. Prenons comme exemple celui donné dans l’activité en cours et donné en introduction de ce livret : « faire un exposé ». En réalité, cette action pourrait être décomposée en plusieurs : chercher l’information, rédiger, mettre en forme le dossier, préparer l’oral, présenter 69

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Les activités des mois précédents nous ont permis de découvrir la notion de compétences primaires, leur importance, leur utilisation et comment les identifier dans toutes les actions de notre quotidien. Nous abordons ici une nouvelle facette de ces compétences en montrant comment les activités scolaires permettent d’identifier nos affinités avec celles-ci et de les développer.


son dossier au professeur ou à la classe... Chacune de ces actions sollicite une compétence primaire. Il est intéressant de voir celle que va citer le jeune et sa justification. Dans l’exemple donné, nous mettons « sens de la communication » et nous mettons en avant la partie présentation orale de cet exercice, mais nous aurions aussi bien pu citer « le sens de l’organisation » en le justifiant par la préparation nécessaire pour présenter l’exposé. En réalité, la compétence citée est liée la plupart du temps à la partie de l’action qui nous a permis d’utiliser une de nos compétences primaires fortes. On peut le vérifier simplement en demandant au jeune s’il aime cette partie de l’exercice. Si la réponse est oui, il devient plus que probable que le jeune a une affinité particulière avec cette compétence. L’intérêt de cet exercice est donc de montrer :  que chaque type d’activité scolaire nous fait utiliser plusieurs compétences primaires,  que spontanément, nous en citons une  que celle-ci est le plus souvent liée à la partie de l’activité que nous préférons, ce qui met en évidence notre affinité avec cette compétence. Etre en mesure d’identifier les compétences utilisées dans chacune d’elles nous permet de les appréhender d’une manière différente et donnent un nouveau sens à celles-ci. Cette réflexion est, vous l’aurez compris, difficile à mener. Pourtant, elle est maintenant à la portée de votre filleul. En effet, tous les mini-jeux des mois précédents ont permis de montrer le fonctionnement de chaque compétence primaire à travers des exemples simples (exception faite de l’esprit d’équipe et de l’autonomie, difficilement testables à travers un jeu écrit). Rôle du parrain

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On peut décomposer cette activité en deux parties. La première, identifier pour chaque action une compétence, peut être faite seule par votre filleul. Par contre, la seconde, l’analyse de ses réponses, requiert une aide extérieure. L’amener à la prise de conscience du raisonnement développé ci-dessus nécessite de procéder par étape. Si votre filleul éprouve des difficultés à comprendre ce raisonnement, vous pouvez prendre en exemple un de ses centres d’intérêt et reprendre le même processus. Quelle compétence primaire utilises-tu à travers ce centre d’intérêt => Justifie le => Qu’estce que tu préfères dans cette activité ? => Est-ce en lien avec la compétence primaire citée ? A la fin de cette activité, votre filleul doit avoir pris conscience qu’il utilise ses compétences primaires dans toutes les activités scolaires et extrascolaires, qu’il a des affinités avec certaines d’entre elles, qu’il a naturellement tendance à utiliser celles-ci plus que les autres et qu’il apprécie davantage les actions qui lui permettent d’utiliser ces compétences. Il doit également être en mesure d’identifier les compétences primaires s utilisées dans chaque action. Cette base est nécessaire pour la bonne compréhension des activités suivantes de cette thématique, qui permettront d’expliquer en quoi ces compétences sont d’une importance capitale dans le choix d’orientation et de projet professionnel.


Activité 2 : Classer ses compétences primaires Le niveau de connaissances de votre filleul sur les compétences primaires doit maintenant lui permettre de pouvoir les classer en trois catégories. Ses compétences les plus développées, ses compétences les moins développées et les compétences neutres. C’est ce que nous appelons la « carte de compétences ». Pour remplir ces différentes catégories, il faut se reporter à l’ensemble des activités de la thématique « Compétences » du Livret Filleuls. Le plus simple est de commencer par définir les compétences fortes, puis les compétences faibles et enfin de terminer par les compétences neutres. Le nombre de compétences pour chaque groupe est variable et dépend réellement de chaque individu. Nous avons indiqué trois compétences fortes et faibles, car c’est la moyenne que nous avons observée. Rôle du parrain Cette activité est ardue pour le filleul mais vous ne pouvez vraiment l’aider, car lui seul est en mesure de définir ses compétences fortes de manière fiable. Néanmoins, s’il rencontre des difficultés dans cet exercice, vous pouvez l’aider dans sa démarche de réflexion, en procédant notamment par élimination (Commence par rayer les compétences pour lesquelles tu es sûr que ce ne sont pas les plus développées chez toi, essaie de trouver une action de manière spontanée que tu fais pour chaque compétence, etc.). Si la difficulté persiste, une autre méthode peut être utilisée. Pour cela, il faut demander à votre filleul de toujours avoir sur lui, pendant une semaine, un petit carnet de notes dans lequel il attribuera une page à chaque compétence et lui demander, pour chaque action faite, de la noter sur la page de la compétence qu’il aura utilisée pour la mener à bien. Ainsi, à la fin de la semaine, certaines compétences se seront naturellement détachées. Activité 3 : Laquelle choisir ? L’exercice précédent a permis à votre filleul de dresser sa carte de compétences primaires. Pour autant, peu importe le nombre de ses compétences fortes, il en possède obligatoirement une plus développée que les autres. Il s’agit de sa compétence primaire principale. La connaître lui permettra d’affiner ses choix et sa compatibilité avec des professions ou des formations. Pour la définir, il est demandé à votre filleul de lister autant d’actions que possible pour chaque compétence forte qu’il a définie. La compétence pour laquelle il aura trouvé le plus d’actions est sa compétence forte. Si plusieurs compétences arrivent à « égalité », il peut alors utiliser la technique du carnet précédemment expliquée. Rôle du parrain

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Tout comme l’activité précédente, la seule personne en mesure de définir sa compétence primaire principale est votre filleul. Néanmoins, vous pouvez l’aider dans sa réflexion en reprenant des exemples d’actions scolaires ou de la vie quotidienne.


MARS Thème : Mon environnement Objectifs : 1. Etablir le bilan de cette année de Terminale 2. Se fixer des objectifs pour l’année prochaine

Activité 1 : Bilan final Pour la quatrième (et dernière) fois cette année, nous demandons aux élèves de se positionner par rapport à une liste d’items mesurant leur ressenti sur leur filière. La formulation de certains d’entre eux a été légèrement modifiée pour être en adéquation avec cette fin d’année. Afin de mesurer l’évolution de votre filleul, nous lui proposons de compléter un graphique qui en facilitera la lecture. Une fois ce graphique renseigné, la tendance de la courbe (vers le haut, le bas, dent de scie ou stable) donne lieu à un commentaire spécifique et conseille la prise de certaines mesures selon les résultats. Rôle du parrain Vous avez accompagné votre filleul tout au long de cette année, vous avez donc une idée assez précise de son ressenti et avez fait tout votre possible pour l’améliorer ou le maintenir au plus haut niveau. Si le bilan global de l’année est négatif, une réorientation est sérieusement à envisager. Il ne sert à rien de s’acharner dans une voie qui ne lui plait pas et dans laquelle il ne se sent pas bien. Quel que soit le prestige de la filière, il est important de garder à l’esprit qu’il n’existe qu’une seule et unique voie d’excellence ; celle qui est en accord avec soi-même et qui garantit un épanouissement personnel. Il faut dépasser le cadre de la pression familiale, sociétale ou scolaire qui a tendance à dicter le même idéal pour tous, et accepter d’être soi-même.

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Un élève en difficulté, à cette période de l’année, a peu de chances de ne plus l’être à la fin de l’année (à moins que la cause puisse en être résolue). La motivation et l’envie ne se déclenchent pas sur commande et il faut maintenant tout faire pour éviter un décrochage scolaire potentiel à quelques mois du bac. La question de la réorientation est ici complexe. Tout dépend de la filière de votre filleul. Dans certains cas, il sera possible de se « réorienter » dans une filière post-bac plus en adéquation avec ses envies, alors que dans d’autres cas le redoublement de la classe de Terminale pour passer dans une autre filière sera un prérequis. Certains jeunes ne souhaitent pas se réorienter pour ne « pas perdre une année ». Si votre filleul est dans ce cas, il sera important de lui préciser que cette année qu’il considère « perdue » doit être considérée comme un gain de temps car il choisira une formation en meilleure adéquation avec ses envies.


Une réorientation vaut toujours mieux qu’un acharnement. Ce choix n’est pas obligatoirement une filière générale. Aujourd’hui, les voies professionnelles et technologiques ne sont ni des voies de « garage », ni synonymes d’une rapide sortie d’études. Un jeune ayant obtenu un Bac pro vente peut, sans aucun problème, poursuivre ses études avec un BTS Relation Client ou Management des Unités Commerciales puis enchainer sur une licence et, pourquoi pas, un Master ou s’arrêter quand il le souhaite. Il est important de rassurer votre filleul sur le fait que se réorienter n’est pas un échec.

Activité 2 : Difficultés rencontrées Cette activité est identique à celles faites lors des trimestres précédents. Encore une fois, l’objectif est ici de faire de ce questionnement un réflexe naturel chez votre filleul. Bien sûr, la redondance de certaines difficultés et son l’incapacité à y trouver une solution fiable doit donner lieu à une réflexion plus poussée. Pour ce trimestre, il est également important que votre filleul prenne conscience que l’année prochaine se prépare dès maintenant. Anticiper les nouvelles difficultés et réfléchir à la préparation des différents évènements de l’année à venir, pendant les vacances d’été, ne pourront qu’être bénéfique. N’oublions pas que le Bac (général) n’est qu’un sésame vers les formations post-bac et ne représente en rien une finalité. Rôle du parrain S’agissant d’une activité de bilan, il peut être intéressant de faire le point sur toutes les difficultés rencontrées par votre filleul durant cette année, en mettant en avant celles qu’il a réussi à surmonter. Cela lui permettra de matérialiser sa progression et de lui donner (si besoin) un élan de confiance, utile pour aborder l’année de terminale de la meilleure des façons. Pour les difficultés que votre filleul n’a pas réussi à surmonter, cette fin d’année est un excellent moment pour revenir dessus et analyser ce qui n’a pas fonctionné. Vous pouvez encourager votre filleul, une nouvelle fois, à se servir de ses vacances d’été pour réfléchir à de nouvelles stratégies à mettre en place à la rentrée pour contrer ces difficultés. Enfin, il est important d’être rassurant, en insistant sur le fait que même les meilleures préparation et anticipation ne peuvent garantir à 100% de ne pas rencontrer de difficultés. Activité 3 : Analyser mon bulletin de notes Le bulletin du second trimestre a également son importance puisque, plus que les performances dudit trimestre, il est le dernier qui sera pris en compte par APB. Ainsi, le professeur principal, dans son commentaire, donnera un avis très important sur l’élève. L’erreur à ne surtout pas faire, serait de se dire qu’APB étant passée, il est inutile de rechercher un quelconque enseignement de ce bulletin. IL faut garder à l’esprit, que cette réflexion pourra et devra également être menée durant les années de formation post-bac. Enfin, il est important de se fixer des objectifs pour la fin de l’année et notamment pour les épreuves du bac, cela pouvant servir de motivation supplémentaire. Il est aussi possible de commencer à se fixer des objectifs pour l’année suivante afin de commencer à réfléchir aux nouvelles problématiques amenées par les formations post-bac. Rôle du parrain 73


De la même manière que pour l’activité précédente, il est important de ne pas s’attacher qu’au trimestre écoulé mais à l’ensemble de l’année ; mettre en avant le positif de votre filleul, sa progression globale et les qualités soulevées par les enseignants. Il sera également important d’amener la discussion sur ce qui n’a pas fonctionné et réfléchir à comment changer cette situation l’année prochaine.

Thème : Monde professionnel Objectifs : 1. 2. 3. 4.

Expliquer l’importance d’une lettre de motivation Apprendre les bases de rédaction d’une lettre de motivation Expliquer le déroulé et l’importance d’un entretien d’embauche Préparer les entretiens de sélection

Activité 1 : Pourquoi faire une lettre de motivation ?

Cette activité a aussi pour objectif d’attirer l’attention sur un « détail » : une lettre de motivation doit être unique et personnalisée. Cela sous-entend donc qu’elle doit être différente pour chaque candidature. Envoyer une lettre non personnalisée, ou copiée d’un site internet aurait l’effet inverse de celui escompté et aboutirait très probablement dans la corbeille du recruteur... Il vaut mieux ne pas rédiger de lettre de motivation que d’en rédiger une de cette manière. Cette rédaction demande un temps important sans aucune garantie de voir sa candidature retenue, ce qui peut être décourageant. Néanmoins, procéder de cette manière optimise fortement les chances d’être sélectionné. On peut considérer la rédaction d’une lettre de motivation comme la première étape de sélection séparant ceux qui ont fait cet effort des autres... Une fois ce cadre dressé, il est important de comprendre les règles de rédaction d’une telle lettre. Dans cette activité, nous retrouvons Laura Passonbac qui, après nous avoir gratifié d’un CV hors norme, nous livre une lettre de motivation du même acabit. Exagérément mal écrite, elle ne fait qu’amplifier la plupart des erreurs que l’on retrouve communément sur ce type de document. En retrouver les erreurs permettra à votre filleul d’en assimiler les règles. Enfin, nous terminons cette activité avec la structure type d’une lettre de motivation. Beaucoup de spécialistes s’accordent sur la structure que nous proposons mais certains donnent des conseils contradictoires. La structure que nous proposons l’est à titre informatif, 74

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Tout comme le CV, la lettre de motivation est un élément obligatoire et de grande importance dans la constitution d’un dossier APB (ou hors APB) d’une filière sélective. De même, la plupart d’entre eux seront amenés à rédiger un tel document lors de la recherche d’un stage ou d’un emploi. Malheureusement, très peu de jeunes rédigent une lettre de motivation lorsqu’ils candidatent et ceux qui le font, utilisent rarement une méthodologie appropriée. Or, cet élément est un véritable élément de différenciation qu’il ne faut pas négliger. Entre deux jeunes ayant le même diplôme, à peu près les mêmes notes et observations, c’est l’outil qui permettra de favoriser une candidature plutôt qu’une autre. Charge aux jeunes de convaincre et de prouver leur motivation !


le plus important étant, bien entendu, le message que l’on arrive à faire passer dans la lettre. Utiliser telle ou telle manière de rédiger n’a que peu de sens si le contenu n’est pas intéressant. La structure d’une lettre de motivation est généralement composée de trois paragraphes reprenant les classiques « Vous » (l’entreprise), « Moi » (le candidat), et « Nous » (le projet). Dans le cadre d’une lettre de motivation pour une formation sélective, il est difficile d’en reprendre les intitulés. Pour cette raison, nous proposons la forme suivante : Pourquoi je postule, pourquoi je réussirais, pourquoi cette formation et pas une autre. Nous proposons un exemple de lettre de motivation, à titre informatif, afin de servir de base de travail (et non pour être recopiée en l’état). Rôle du parrain Le premier objectif est de faire comprendre à votre filleul l’importance d’une lettre de motivation et le deuxième de lui faire comprendre qu’une lettre de motivation doit être unique. Vous pouvez étayer vos propos à l’aide de votre propre expérience. Activité 2 : Rédaction de la lettre de motivation Maintenant que tous les conseils ont été donnés, il ne reste plus qu’à la rédiger ! Dans le cadre de la recherche de stage, nous suggérons à votre filleul de rédiger trois lettres de motivation pour les entreprises qui l’attirent le plus. Cela va déjà représenter un exercice long, il ne semble pas utile de lui demander de mener cette action pour toutes ses candidatures, ce qui représenterait un travail soit trop fastidieux soit bâclé. Rôle du parrain Transmettre à votre filleul les bons réflexes de rédaction de sa lettre de motivation, le relire et le conseiller lui seront d’une aide précieuse. S’il est en panne d’inspiration, insistez sur le fait qu’il vaut mieux être soi-même et rédiger une lettre qui nous est propre, même courte, plutôt que d’aller recopier une lettre impersonnelle que l’on pourrait trouver sur de multiples sites internet. Activité 3 : L’entretien d’embauche

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La dernière étape du processus de recrutement est l’entretien d’embauche. Cette phase permet au recruteur de compléter les informations du CV et de la lettre de motivation, de découvrir la personnalité du candidat, d’évaluer son potentiel et de donner quelques précisions sur le poste. Dans le cas d’une candidature à une formation sélective, certains établissements feront passer des oraux aux candidats. Si ceux-ci peuvent prendre différentes formes selon la structure, tous contiendront une série de questions visant à mieux cerner votre filleul, sa personnalité, son projet professionnel et sa motivation. Il est important de s’y préparer un minimum pour éviter de bafouiller, de stresser ou tout simplement de ne pas savoir quoi répondre.


Traditionnellement, on peut rencontrer trois types de difficultés qui peuvent impacter négativement l’entretien, il s’agit de : 1. Manque de préparation 2. Stress/pression/appréhension 3. Méconnaissance de la formation et de la structure accueillante Tous ces points sont liés. La méconnaissance de la formation ou de la structure est due à un manque de préparation qui, fatalement, créera du stress. L’expérience et l’entraînement permettent aussi de mieux réussir ses entretiens. On ne laisse pas de deuxième chance au candidat, il serait donc dommage de rater la formation de ses rêves... L’activité proposé va principalement agir sur le point n° 1 (préparation), ce qui permettra de poser les bases de l’entretien. Pour ce faire, nous proposons un ensemble de questions « type » que l’on retrouve traditionnellement durant ces entretiens. Pour chacune d’elle, nous indiquons des conseils et les erreurs à ne surtout pas faire. L’objectif n’est pas que votre filleul prépare des réponses à l’avance et les apprennent par cœur (car il manquerait profondément de naturel) mais qu’il y réfléchisse afin de pouvoir répondre de manière spontanée avec des arguments préparés. Rôle du parrain

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Outre le fait de sensibiliser votre filleul à l’importance d’un entretien, vous pouvez lui proposer de passer une simulation d’entretien avec vous ou quelqu’un de votre entourage (il est toujours plus difficile de passer un entretien avec un inconnu). Si vous en avez la possibilité, et sous réserve que votre filleul soit d’accord, vous pouvez filmer cet entretien (la plupart des téléphones portables disposent de cette option). Il est quelquefois difficile de se rendre compte de son attitude ou de sa manière de s’exprimer mais le fait de se voir facilite grandement cette prise de conscience.


Thème : Compétences Objectifs : 1. Expliquer le lien entre tâches professionnelles et compétences primaires 2. Montrer que l’on peut dresser une « carte de compétences » pour chaque métier 3. Expliquer l’intérêt des compétences primaires dans les choix d’orientation de votre filleul

Activité 1 : Lien entre tâches professionnelles et compétences primaires

Les précédentes activités de ce thème n’auraient pas un grand intérêt si votre filleul ne comprenait pas en quoi elles lui sont utiles dans la construction de son projet professionnel. Pour cela, nous allons d’abord montrer que, tout comme chaque action scolaire ou de notre quotidien, chaque action professionnelle active une ou plusieurs compétences primaires. Ainsi, cette activité présente dix personnages fictifs exerçant chacun un métier différent. Ceux-ci vont expliquer une des tâches qu’ils mènent à bien (il ne s’agit pas forcément de leur tâche principale) en utilisant des termes renvoyant à une des dix compétences primaires. Votre filleul devra, pour chacune des actions décrites, la rattacher à une de ces compétences. Rôle du parrain Cet exercice sert à introduire le lien entre métier et compétences primaires mais reprend le même principe que celui vu avec les actions du quotidien et les tâches scolaires. Votre filleul doit être parfaitement en mesure de mener à bien cette activité sans votre aide. Vous pouvez dépasser le cadre de cette activité en décrivant certaines tâches que vous avez été amené à effectuer dans votre vie professionnelle et en demandant à votre filleul d’identifier les compétences que celles-ci vous ont amené à utiliser. Activité 2 : 10 compétences primaires par métier Maintenant que nous avons établi que chaque tâche professionnelle active une compétence primaire, nous allons développer davantage le lien qui les unit. Le but est que votre filleul comprenne que l’école, son quotidien et le monde professionnel demandent d’utiliser les dix compétences primaires présentées. Si certaines sont plus utilisées, par affinités, toutes sont sollicitées. Ainsi quel que soit le métier, un individu utilisera ces dix compétences dans son activité professionnelle.

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Pour s’en rendre compte, l’activité proposée présente dix tâches réalisées par un directeur administratif et financier. Le but est de relier chacune de ces tâches à une compétence primaire. Les termes utilisés pour décrire chacune de ces actions orientent très fortement les réponses. Bien sûr, nos affinités personnelles avec les compétences primaires peuvent amener à proposer plusieurs réponses. Il faut considérer cet exercice comme un exemple. Enfin, il est expliqué que si chacune des compétences est utilisée par tous les métiers, elles ne le sont pas au même niveau. Dans le cas de cet exemple, ce cadre fera notamment moins appel à sa créativité qu’à son sens de l’organisation. Il est donc important de faire


correspondre les compétences primaires les plus sollicitées par un métier avec ses compétences primaires fortes. Rôle du parrain Cette activité permet de comprendre, qu’en comparant ses compétences fortes avec celles d’un métier, il est possible de définir l’adéquation des deux. Pour cela, votre filleul peut dresser sa carte de compétences et faire de même avec son projet professionnel et les comparer. Vous pouvez tout à fait l’accompagner dans cette démarche. Activité 3 : Compétences primaires et formation Enfin, nous terminons cette thématique avec une activité permettant de mesurer la compatibilité d’une formation avec la personnalité de votre filleul. De la même façon que chaque métier permet l’utilisation des dix compétences primaires, une formation le fera également. Il est demandé à votre filleul de trouver, pour chaque compétence primaire, une action ou une tâche propre à la formation retenue, qui permettra de l’activer. Puis, il doit trouver quelles seront les trois compétences les plus sollicitées par cette formation. L’idée étant, bien évidemment, de vérifier si ces compétences sont identiques aux compétences fortes de votre filleul, ce qui permettra de définir d’un niveau de compatibilité. Rôle du parrain

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En plus de définir d’une compatibilité entre la personnalité de votre filleul et la formation qu’il souhaite intégrer, cette activité permet également de discuter avec lui des différentes options qui s’offrent à lui, de vérifier les recherches qu’il a menées et son niveau de connaissances pour chacune d’elles.


Conclusion Nous espérons que ce livret vous a permis de mieux appréhender notre méthodologie et vous a permis d’accompagner votre filleul dans son développement personnel, sa recherche d’orientation et la construction de son projet professionnel. Nous terminons volontairement les activités en mars afin de laisser à votre filleul la liberté de pouvoir se concentrer sur la préparation de ses épreuves de Baccalauréat. Vous pouvez néanmoins utiliser ce temps pour revenir sur des concepts complexes et approfondir certaines thématiques ou tout simplement faire certaines activités que vous et votre filleul n’auraient eu le temps de mener à bien. Notre objectif étant de vous apporter l’aide la plus utile et la plus appropriée possible, nous serions heureux de recueillir votre avis, ressenti (positif ou négatif) ou suggestions à l’adresse mail suivante : suggestions@cree-ton-avenir.fr Nous vous donnons rendez-vous en septembre prochain pour débuter une nouvelle année de parrainage avec un suivi spécifique post bac.

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ISSN 2260-9563


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