Sport n°247 (mars 2011)

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les 10 meilleurs fondeurs en catégorie jeune, une bonne moitié se dirige vers le biathlon. » C’est le cas de Martin Fourcade (lire ci-contre), actuel meilleur français sur le circuit. « Martin a commencé le biathlon vers 15, 16 ans, » explique Stéphane Bouthiaux. « Il a un patrimoine génétique au-delà de la norme, une grosse VO2 max et de grandes qualités naturelles. » Comme la plupart des jeunes, il a bénéficié d’un circuit bien ficelé : « Notre réussite vient du travail effectué dans les catégories de jeunes » révèle Siegfried Mazet. « Au niveau du ski, les athlètes ont un gros bagage. Ils arrivent avec de l’avance et nous pouvons donc les faire travailler sur des points précis. Ils ont une maturité qui leur permet de corriger des choses. » Ce travail offre au biathlon français des générations sans cesse renouvelées. Certes, pas autant qu’au handball mais assez pour voir venir. « Après les Jeux de 2006, où on pensait avoir atteint notre summum (4 médailles, 2 or, 2 bronze) on n’aurait jamais imaginé obtenir les résultats qu’on a eus en 2010 (six médailles, 1 or, 2 argent, 3 bronze), » explique Stéphane Bouthiaux. Et la génération actuelle, autour de Martin Fourcade et Marie-Laure Brunet, 22 ans tous les deux, a l’avenir devant elle. De quoi garantir bien d’autres succès. n

IMAgO / PANORAMIC

découverte n biathlon

martin fourcade

Meilleur espoir Masculin

Depuis le début de l’hiver, Martin Fourcade est le Français le plus régulier. Le vice-champion olympique de Vancouver est une valeur sûre. Il nourrit de grosses ambitions pour les Mondiaux en Russie. Comment es-tu venu au biathlon ? J’ai grandi à Font-Romeu (Pyrénées Orientales). Je faisais beaucoup de sport et le ski de fond me correspondait bien parce que j’avais besoin de me dépenser. En club, j’ai découvert le biathlon. J’ai tout de suite adhéré avec le tir qui apporte un côté ludique. Est-ce que tu as eu des modèles ? Oui, comme toute ma génération, j’ai été marqué par Raphaël Poirée. Mais il y avait aussi Vincent Defrasne, Vincent Vittoz pour le fond. Ils ont été mes principaux modèles.

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Comment expliques-tu la réussite des Français ? Il y a plusieurs facteurs. Tout d’abord, nous avons eu la chance de renouveler notre stock de champions en découvrant certaines personnes au potentiel assez fort et en les faisant adhérer à cette discipline. Ensuite, il y a l’école française de biathlon. Nous n’avons pas de gros moyens mais sommes entourés d’entraîneurs passionnés et très professionnels. Enfin, étant moins bien lotis que les autres nations et les autres sports en France, nous comblons ce manque financier par un investissement plus important et par le dépassement de soi. Ça nous a permis d’émerger.

Médaillée aux Jeux en 2010, Brunet a confirmé en 2011. 30

Est-ce que tu vis du biathlon ? Je suis détaché par l’Armée de terre mais je gagne ma vie grâce au biathlon. Pas comme les footballeurs hein, pas des millions,

mais je fais partie des 3 ou 4 Français qui en vivent bien. Après un an et demi sur le circuit, tu as déjà un joli palmarès. Quels sont tes objectifs à long terme ? Paradoxalement, collectionner les titres et battre les records de Bjoerndalen – que je trouve fantastique – ce n’est pas ce qui me fait rêver. J’ai envie de gagner le plus de titres possibles mais je ne cherche pas à entrer dans le livre des records. Une fois que j’aurai fait ce que j’ai à faire, je me tournerai vers autre chose. Comment abordes-tu les championnats du monde ? Dans la peau d’un favori parce que j’ai été très régulier cet hiver. J’y vais avec des ambitions et des objectifs élevés. Mais le premier objectif reste de ramener des médailles. Ce sera ma deuxième participation à des championnats du monde et je ne suis encore jamais monté sur un podium. Comment gères-tu la pression et ton statut de favori ? Bien. L’an dernier aux Jeux, j’avais déjà une pancarte de favori pour mes adversaires et j’avais quand même ramené une médaille d’argent. Je n’avais pas craqué et je ne pense pas craquer cette année. Pour le relais, l’équipe de France semble moins forte que les années précédentes… Sur le papier peut-être. Nous avons de moins bons résultats que les autres années. Pourtant, on devrait avoir une équipe aussi forte. Ce sont quelques facteurs, comme la blessure de Simon (Ndlr : Fourcade, son frère ainé), la méforme de Vincent Jay sur le début de saison qui ont provoqué ça. Mais cette équipe est capable de rebondir et de rester devant. n Propos recueillis par Louca Hugo

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