ON mag - Guide Hifi 2019

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mag Edition 2019/6

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ON mag - Home Cinéma 2019

SOMMAIRE ENCEINTES ACOUSTIQUES

SYSTÈMES

p.6 - Apertura Sensa p.10 - Dali Oberon 1 p.12 - Dynaudio Evoke 30 p.16 - JBL L100 Classic p.18 - JM Reynaud Bliss Jubilé p.22 - Klipsch Forte III p.24 - Martin Logan ElectroMotion ESL p.30 - Q Acoustics Concept 300 p.34 - Studio Lab SLB 102 N p.36 - Triangle Borea BR-03

p.86 - Atoll SDA200 Signature + Davis Acoustics Courbet p.90 - Yamaha CRX-B270D/370D

SOURCES p.42 - 3D Lab Nano Network Player Signature V4 p.46 - MoFi Studiodeck+ p.50 - Pro-ject X1 AMPLIS ET PRÉAMPLIS p.54 - Accuphase E-480 p.58 - Anthem STR Integrated p.62 - Denon PMA-150H p.64 - Devialet Expert 140 p.68 - Gold Note IS-1000 p.74 - Illusonic IAP 4 p.78 - Moon by Simaudio 390 et 330A p.82 - Primare i25 Ce magazine vous est offert par ON-Mag.fr Vous avez le droit de le consulter, l’imprimer, le diffuser, le redistribuer dans son intégralité sans restriction. Cependant, tout découpage, tout retrait et toute modification sont interdits sauf autorisation préalable de notre part. Communication : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46 Rédaction : Alexandra Bellamy, Pierre-Yves Maton, Pierre Stemmelin


Écoutez ce que vous ratez

Les écrans devenant de plus en plus minces, il est difficile d’offrir des performances sonores satisfaisantes. Heureusement, pour ceux qui exigent que le son de leur téléviseur soit aussi précis que l’image, DALI a créé la KATCH ONE.

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ENCEINTES ACOUSTIQUES


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APERTURA Sensa Nos artisans français de la Hifi ont du talent. La marque Apertura, à laquelle préside Christian Yvon depuis de nombreuses années, nous le démontre. Ses nouvelles petites enceintes colonnes Sensa peuvent paraître un peu chères dans l’absolu, mais leur conception est ultra optimisée et à l’écoute, elles ont vraiment ce «truc en plus» qui fait la différence. par Pierre Stemmelin

2950 €

L’Apertura Sensa est une enceinte colonne Hifi discrète, fonctionnant en deux voies, accordée en bass-reflex par un évent tubulaire dorsal. Elle est relativement petite et, comme «tout ce qui est petit est mignon», elle a de belles proportions, de l’élégance dans sa finition placage bois véritable (une version laquée existe aussi).

Une ébénisterie amortie avec des bulles L’ébénisterie de l’Apertura Sensa est montée sur un socle peint en noir satiné légèrement proéminent

qui lui donne une bonne stabilité et qui est prêt, si nécessaire, à accueillir les quatre pointes de couplage fournies. L’arrière de l’enceinte est légèrement arrondi. La construction fait appel à des panneaux de médium de 18 mm d’épaisseur. Les parois sont intérieurement tapissées d’une couche de thibaude. L’amortissement est complété par du film à bulle (oui du «bull pack» comme on dit habituellement) selon une technique propre à Christian Yvon avec un dosage dont il détient le secret. Trois cadres de renfort, dont un prenant appui sur l’arrière du boomer, rigidifient la structure.


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L’ébénisterie de l’Apertura Sensa paraît ainsi particulièrement bien amortie et d’une bonne inertie lors du test de la frappe avec le doigt. Cela devrait se traduire à l’écoute par l’absence de coloration de caisse.

Tweeter Peerless de chez Tymphany, boomer Seas et filtre en composants Jantzen triés sur le volet En haut du baffle de l’Apertura Sensa prend place un tweeter de type «Ring Radiator» provenant de la marque Peerless détenue par Tymphany. Il s’agit d’une version haut de gamme (XT25TG30-04) avec chambre d’amortissement arrière, large aimant ferrite, diaphragme textile à double anneau, bobine de 26 mm et ogive centrale solidaire du noyau. Le boomer est pour sa part un modèle Seas (H152008 U16RCY/P) de 16 cm de diamètre. Sa membrane est en lamelles de polypropylène tissées (ce qui est peu courant), associée à un très solide saladier en métal moulé et un puissant moteur à aimant ferrite. Enfin, le filtre de répartition des fréquences entre les haut-parleurs, éléments essentiels pour qu’une enceinte ait un rendu naturel et musical, utilise des composants audiophiles haut de gamme de chez Jantzen. Il est également important de souligner que les composants d’une paire d’Apertura Sensa sont triés et appairés avec une tolérance serrée

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de façon à ce que les deux enceintes soient bien accordées.

Apertura Sensa : elles ne font pas du son, mais de la musique Pour faire jouer les Apertura Sensa, nous avons utilisé notre ampli de référence habituel et des câbles haut-parleurs AudioQuest Star Quad Type 4 tout à fait en phase avec le niveau de ces enceintes. Cela dépend naturellement de l’acoustique de la pièce, mais nous recommandons dans le cas général d’avoir un espace d’au moins 30 cm entre chaque enceinte Apertura Sensa et le mur arrière. En dehors de ce détail, ce sont des enceintes très faciles à vivre et pas du tout compliquées quant à l’électronique nécessaire à bien les faire fonctionner. Cependant, à l’écoute les Apertura Sensa sont fort surprenantes et très différentes de ce que l’on a l’habitude d’entendre. Ce ne sont absolument pas des enceintes audiophiles coincées au caractère éthéré ou qui paraissent décortiquer le message au scalpel. Au contraire, elles ont de la générosité dans le bas du spectre et de la douceur dans le haut. Mais avant tout, elles ne font pas du son (que ce soit du beau, du gros ou du petit son). Elles font de la musique. Cela peut paraître un peu tiré par les cheveux, exprimé ainsi. On s’explique donc.

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Spécifications

•Type : enceinte colonne, 2 voies, bass-reflex avec évent dorsal •Haut-parleurs : tweeter «Ring Radiator» de 26 mm à diaphragme textile et boomer «Isotactic Matrix» de 16 cm •Sensibilité : 87 dB/2,83 V/1 m •Poids : 14 kg •Dimensions : 17 x 27 x 86,4 cm (hors piètement), 21 x 26 x 92,1 cm (avec piètement)

Notre avis Construction

Design - finition

Performances

Musicalité


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Les Apertura Sensa ne sont pas le plus percutantes dans le grave ni les plus incisives dans les aigus que nous ayons entendues. Leur tenue en puissance n’est par ailleurs pas extraordinaire. Sur certains paramètres purement techniques, d’autres enceintes font mieux. En revanche, tout dans leur restitution met l’accent sur la lisibilité, l’articulation, l’intention de l’artiste ou de l’ingénieur du son. D’un enregistrement à l’autre, les timbres, la sensation d’espace ou l’image stéréophonique changent totalement. Le registre grave n’est pas hyper tendu, mais extrêmement bien modulé. Il fait boom boom de façon absolument pas répétitive. Il met en lumière une infinité de nuances de hauteur et d’intensité. L’aigu est parfaitement intégré au registre médium. Les voix et instruments acoustiques ont une tessiture particulièrement naturelle et humaine. Si vous êtes amateur de musique classique, de chanson délicate, les Apertura Sensa vous combleront par l’intensité des émotions qu’elles savent transmettre. Ces enceintes ne s’adressent pas spécifiquement aux amateurs de rock rageux, de rap lourd ou d’électro surexcité. Néanmoins, sur ces styles aussi, du moment que l’on ne pousse pas exagérément

le volume, elles délivrent quelque chose de très intéressant et même de fort séduisant. Sur le morceau «Coming Home» de Pusha-T avec Lauryn Hill, les basses boursouflées peuvent paraître presque vulgaires. Ça résonne, ça bourdonne, c’est un son bien gras. Les Apertura Sensa ne font rien pour dégraisser, mais semblent totalement dans le vrai. Elles modulent très bien ce grave lourd. Le rythme, le groove sont parfaitement en place. La voix de Lauryn Hill, que l’on retrouve avec une tessiture beaucoup plus profonde que du temps des Fugees, son groupe des années 1990, est, elle aussi, extrêmement bien placée et timbrée. Elle a une superbe présence, absolument pas perturbée ou amoindrie par les grosses basses, tout en conservant beaucoup de naturel. Les Apertura Sensa sont donc pour nous un peu paradoxales dans leur approche. Elles explorent une voie différente, ne cherchent pas à être des bêtes de course, mais ont quelque chose de précieux qui assurément porte une part de grande vérité musicale. Elles peuvent énormément plaire et ce sont des enceintes avec lesquelles la vie est pleine de bonnes surprises.

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DALI

Oberon 1

La gamme d’enceintes Hifi et Home Cinéma Oberon du danois Dali nous avait déjà tapé dans l’œil lors du salon IFA 2018. Depuis, au fil des tests, elle ne nous a pas encore déçus. Nous avons décerné 5 étoiles à sa colonne Oberon 5 et nous avons eu le coup de cœur pour son modèle mural Oberon On-Wall. Nous testons maintenant la benjamine de la famille, l’enceinte de bibliothèque Dali Oberon 1, et elle aussi a de « graves » arguments. par Pierre Stemmelin

La Dali Oberon 1 n’est pas tout à fait une enceinte acoustique premier prix, mais elle est tout de même parmi ce que l’on trouve de moins cher dans le domaine de la Hifi un tant soit peu sérieuse. La première bonne surprise tient donc dans la qualité de sa finition et le soin apporté à son esthétique. Sa façade est revêtue d’une épaisse peinture satinée tandis que le reste du coffret s’habille d’un vinyle imitation bois à la texture et aux veinures bien prononcées. Le tout est complété par un cache en tissu façon laine tressée au rendu relativement haut de gamme. Le résultat est très réussi. Personnellement, nous aimons beaucoup ce design à la scandinave et il semble que nous ne soyons pas les seuls. La Dali Oberon 1 est une enceinte deux voies accordée en bass-reflex par un évent dorsal tubulaire. Son ébénisterie, relativement compacte, est très proprement réalisée en panneaux de médium de 15 mm d’épaisseur. Le baffle accueille un boomer de 13,5 cm et un tweeter de 29 mm. Il s’agit de transducteurs propres à Dali. Le boomer est à membrane en pulpe de bois et moteur à aimant ferrite équipé d’un moyeu central de type SMC spécifique au constructeur danois, qui réduit la distorsion et améliore de fait la tenue en puissance. Le tweeter est à dôme textile associé à un puissant moteur également à aimant ferrite. Les enceintes Dali Oberon 1 sont donc de conception très solide et sérieuse. À l’écoute, leurs performances le sont tout autant. Elles sont livrées avec de petits pieds en silicone autocollants à utiliser pour les poser sur un meuble ou une étagère et leurs dos comportent des pattes de fixation au cas où vous voudriez les accrocher au mur. Contrairement à ce que leur gabarit peut laisser penser, elles ne sont pas réservées à une sonorisation de proximité dans un local de taille réduite. Au contraire, elles donnent leur pleine

400 €

mesure avec un bel espace entre elles et une pièce de dimension généreuse. Nous les avons essayés avec de l’AudioQuest Star Quad Type 4 qui nous sert de câble haut-parleur de référence. Leur registre grave est très costaud en regard de leur taille et d’une bonne tenue. Ces Dali Oberon 1 ont véritablement un coffre étonnant, du punch, de la consistance dans le bas du spectre. Elles ne sonnent pas comme de « petites » enceintes. À l’autre extrémité du spectre, l’aigu est fort détaillé. Il manque un tantinet de fluidité, mais aucunement de matière. Les registres et les voix donnent une bonne sensation de présence. Lorsque les deux enceintes sont suffisamment écartées (plus de 1,50 m), l’image stéréophonique prend de belles proportions tout en conservant un centrage et une focalisation précis. Là encore, on n’a pas l’impression d’écouter de petites enceintes. Les Dali Oberon 1 ne sont pas du tout timides ou réservées.

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Spécifications

•Boomer : 13,5 cm à cône en pulpe de bois •Tweeter : à dôme textile de 29 mm •Réponse en fréquence à ±3 dB : 51 Hz à 26 kHz •Sensibilité pour 2,83 V/1 m : 86 dB •Impédance nominale : 6 ohms •Niveau SPL max. : 106 dB •Ampli recommandé : de 25 à 100 watts •Fréquence de coupure du filtre : 2,8 kHz •Dimensions : 27,4 x 16,2 x 23,4 cm •Poids : 4,2 kg

Notre avis


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DYNAUDIO

3200 €


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Evoke 30 La Dynaudio Evoke 30 est une petite enceinte colonne d’apparence presque classique, mais déjà fort soignée. Derrière un luxe discret, elle cache des technologies et des performances haut de gamme. Son gabarit est compact et ses deux boomers ne sont pas de taille impressionnante et pourtant, elle est capable d’une profondeur dans les graves et d’une puissance acoustique qui décoiffent.

Une tenue en puissance, une tenue dans le grave et une ampleur qui décoiffent

À l’écoute, les Dynaudio Evoke 30 sont réellement très impressionnantes. Elles ont une ampleur, une force dans le registre grave sans commune mesure par Pierre Stemmelin avec leur taille. Alimentées par un ampli Primare i25 et câblées avec de l’AudioQuest Rocket 33, Fabriquée au Danemark, la Dynaudio Evoke 30 elles sont capables de cogner avec une fermeté est donc une enceinte colonne assez discrète. et un poids exceptionnels. Cela est d’autant plus Néanmoins, son apparence témoigne déjà d’un remarquable qu’elles ont une excellente tenue en certain luxe. Son coffret, dont les parois latérales puissance. En poussant le volume, le grave ne se se resserrent vers l’arrière, s’habille au choix de désunit pas. Il reste d’un poids colossal. Le son est l’acquéreur d’une peinture laquée noire ou blanche, extrêmement propre, d’une grande définition. Dans ou encore d’un beau placage en bois véritable une petite pièce, il ne faudra pas hésiter à utiliser noyer ou blond clair. Sous sa base, quatre solides les bouchons en mousse livrés avec les enceintes, pieds proéminents en matériau composite moulé à placer dans les évents pour calmer un peu le jeu viennent se fixer. Fort intelligemment conçus, ces dans les basses. pieds sont munis d’origine de patins en caoutchouc. Face à la déferlante dans le grave, le registre Il est également possible de leur visser les pointes médium pourrait être un poil plus explosif et de couplage fournies et ils assurent une excellente ouvert. Cependant, ces enceintes gardent un stabilité. très bon équilibre tonal. L’aigu est d’une grande L’ébénisterie en panneaux de médium de la fluidité et sans aucune agressivité. Il conserve Dynaudio Evoke 30 bénéficie d’une construction beaucoup de matière jusqu’aux plus hautes octaves. particulièrement sérieuse afin d’éviter les colorations L’image stéréophonique est précise et solidement parasites de caisse. Outre ses flancs non parallèles campée. Les Dynaudio Evoke 30 fournissent des limitant les ondes stationnaires internes, on performances hors normes. remarque son baffle de 22 mm d’épaisseur, ses parois latérales de 19 mm doublées de panneaux de 5 mm et la présence de cadres de renfort interne. Spécifications L’accord bass-reflex est réalisé par un large évent •Type : enceinte colonne, 2,5 voies, bass-reflex tubulaire arrière. •Boomers : 2x 14 cm à membrane MSP En façade, les haut-parleurs et leurs enjoliveurs sont •Tweeter : à dôme textile de 28 mm, Cerotar/Hexis encastrés en affleurement. Il s’agit naturellement •Sensibilité : 88 dB/2,83 V/1 m de transducteurs fabriqués par Dynaudio qui a la •Puissance admissible IEC : 200 watts réputation d’exceller dans ce domaine. Les boomers •Réponse en fréquence (±3 dB) : 40 Hz à 23 kHz de 14 cm sont à membrane propriétaire MSP (du •Filtrage : 1,2 et 2,3 kHz du second ordre polypropylène chargé de magnésium et silicate). •Poids : 15,5 kg Leur moteur est taillé pour encaisser des puissances •Dimensions : 180 x 900 x 267mm sans pieds, 268 x 920 x très importantes. Il comporte un très large puits 342 mm avec pieds central de manière à ventiler la large bobine mobile de 40 mm et décompresser l’arrière de la membrane. L’Evoke 30 travaille en configuration 2,5 voies. Notre avis Le boomer du bas s’arrête à 1,2 kHz. Le second monte jusqu’à 2,3 kHz. Par souci de cohérence de phase, il est installé au plus près du tweeter. Construction Design - finition Ce dernier est typique des réalisations Dynaudio, mais d’un nouveau genre, baptisé Cerotar. Il est à dôme en textile imprégné de 28 mm, avec chambre Performances Musicalité d’amortissement arrière optimisée et un gros moteur à aimant ferrite renforcé au strontium et carbonate.

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JBL

L100 Classic

5000 €

JBL est aujourd’hui connu du grand public surtout pour ses casques, écouteurs, enceintes nomades ou ses barres de son. Mais la marque américaine, qui fait partie du groupe Harman récemment acquis par Samsung, conserve aussi une division pro très importante ainsi qu’un catalogue d’enceintes Hifi et Home Cinéma haut de gamme regroupées sous la famille JBL Synthesis, totalement dédiée aux audiophiles. L’enceinte L100 Classic fait partie de cette famille aux côtés de monuments mythiques comme l’Everest DD67000. Surfant à fond sur la mode néovintage, elle est la réédition d’un best-seller des années 1970, au style typique de volumineuse enceinte de monitoring, armée dans le grave d’un bon gros woofer de 12 pouces, soit 30 cm. par Pierre Stemmelin

La JBL L100 Classic reprend tous les codes désormais vintage de son ancêtre du siècle dernier qui était une sorte d’enceinte moniteur de studio domestiquée. Son coffret, plus large que profond, s’habille sur ses côtés d’un vinyle imitation noyer tandis que ses faces avant et arrière sont peintes en noir. On retrouve aussi sur son baffle des réglages

des niveaux de médium et d’aigu, des éléments que les audiophiles puristes critiqueront, mais qui peuvent être pratiques pour accorder le rendu sonore de l’enceinte à l’acoustique de la pièce d’écoute. Enfin, le cache haut-parleurs est de type Quadrex, il est formé d’une mousse alvéolaire taillée de


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façon à présenter un damier de petits cubes. Il est disponible en gris foncé, bleu ou orange, parfait pour une ambiance lounge des seventies.

Un style vintage, mais des haut-parleurs up-to-date La JBL L100 Classic est une enceinte 3 voies accordée en bass-reflex par un gros évent tubulaire frontal. On peut imaginer la poser sur un buffet bas ou même l’encastrer dans une grande étagère. Elle ne craint pas d’être collée au mur lui faisant dos. C’est un des avantages de sa conception issue du monitoring de studio. Néanmoins, l’idéal est de la poser sur le pied qui lui est dédié. Celui-ci est formé de profilés métalliques de section carrée. Il mesure un peu moins de 20 cm de hauteur et assure une inclinaison idéale de l’enceinte de quelques degrés vers l’arrière. Les haut-parleurs de la JBL L100 Classic sont dérivés de ceux des enceintes monitor pro d’aujourd’hui de la marque. Ils se caractérisent par une tenue en puissance importante. Le tweeter et le médium sont alignés en haut, à la droite du baffle, aussi bien sur l’enceinte droite que sur l’enceinte gauche. Une disposition en miroir de l’enceinte gauche par rapport à l’enceinte droite aurait été, à notre avis, préférable pour obtenir une image stéréophonique plus cohérente. Et puisque l’on est au chapitre des petits reproches : la plaque frontale, accueillant les réglages de médium et d’aigu, porte fièrement l’inscription «JBl, Northridge, CA USA». C’est un peu trompeur. Il s’agit du lieu de naissance de la marque, fondée en

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1946 par John Bullough Lansing, et non du lieu de fabrication de la Classic L100, puisqu’en regardant au dos de l’enceinte, on apprend qu’elle vient d’une usine située en Indonésie. Mais ne boudons pas trop notre plaisir, car les concepteurs de la JBL L100 Classic ont soigné leur copie. L’ébénisterie est construite en panneaux de médium de forte épaisseur (25 mm) et en regardant à l’intérieur, on aperçoit au niveau du filtre une impressionnante batterie de condensateurs au polypropylène de grade audiophile. Le tweeter est un modèle à dôme en titane de 25 mm, à suspension en tissu imprégné, protégé par une petite pièce de mise en phase et logé dans une légère amorce de pavillon. Le transducteur de médium est à membrane en papier teinté noir, équipé d’une suspension elle aussi en tissu imprégné et à double plis. Ce haut-parleur dispose de sa propre charge close, isolée du reste du volume interne de l’ébénisterie par un chapeau en papier mâché. Le woofer avec sa membrane en papier naturel à corrugations concentriques est la plus belle pièce.

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Spécifications

•Type : enceintes 3 voies bass-reflex •Woofer : 30 cm à membrane en papier naturel (JW300PW-8) •Transducteur de médium : 12,5 cm en papier imprégné polymère (105H-1) •Tweeter : à dôme en titane de 25 mm avec suspension en textile (JT205TI1-4) •Puissance admissible : 25 à 200 watts •Fréquences de coupure du filtre : 450 Hz à 3,5 kHz •Impédance nominale : 4 ohms •Réponse en fréquence : 40 Hz à 40 kHz (-6 dB) •Dimensions : 636, 6 x 389,6 x 371,5 mm •Poids : 26,7 kg •Prix : 5000 € la paire (500 € pour les pieds en option)

Notre avis Construction

Design - finition

Performances

Musicalité


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Il possède un saladier très costaud dont les énormes branches en métal moulé soutiennent un moteur ventilé à aimant ferrite non moins impressionnant. Sa bobine mobile de 5 cm de diamètre et ses suspensions autorisant de forts débattements promettent une sacrée trempe dans le bas du spectre.

relativement doux. Mais elles n’en sont pas pour autant éteintes. Au contraire, leurs registres médium et aigu ont de la brillance et de la clarté. L’équilibre tonal ne tombe dans aucune caricature. On retrouve avec beaucoup de plaisir, l’ampleur, la force tranquille et aussi l’adrénaline sur les accélérations que procurent de vrais bons gros woofers de 30 cm de diamètre. Par rapport à beaucoup d’autres À l’écoute : est-ce que les vieilles recettes, enceintes de la production Hifi actuelle dont les même modernisées, font toujours mouche ? boomers plafonnent souvent à 18 cm de diamètre, le registre grave prend une dimension toute Sur le terrain, même si elles sont d’un différente avec les JBL L100 Classic. Il est plus libre, encombrement relativement important, les JBL moins contraint, plus aérien. Il ne descend pas L100 Classic restent fort faciles à vivre. Il n’est pas spécialement plus bas, mais il a moins de coloration, obligatoire d’avoir un gros ampli Hifi pour les plus de légèreté et de force à la fois. Il porte tout tenir et elles sont plutôt conciliantes quant à leur le reste du spectre, lui donnant une assise, une placement dans la pièce. Nous les avons utilisées respiration que l’on ne rencontre généralement pas avec plusieurs électroniques, d’un petit Denon sur les enceintes de cette catégorie de prix. PMA-150H jusqu’à un monstre de la taille d’un Par ailleurs, l’intégration de ce grave magique avec intégré Anthem STR, toujours câblées avec de les autres registres est plutôt réussie. Que ce soit en l’AudioQuest Rocket 33. Elles sont aussi à l’aise pour termes d’équilibre des timbres ou de dynamique, sonoriser de grands espaces et délivrer des niveaux la restitution des JBL L100 Classic reste très sonores importants que pour une écoute presque homogène. de proximité en champ relativement proche. Nous le répétons, ces enceintes ne sont pas dans Les JBL L100 Classic sont, comme on peut s’en une approche intellectuelle visant à faire ressortir le douter, des enceintes faites avant tout pour le moindre détail. Elles sont épanouies, généreuses, plaisir plutôt que la recherche de la précision sans pour autant tomber dans la mollesse et absolue. Elles délivrent une image sonore qui s’étale transmettent une très bonne énergie. C’est ce qui beaucoup en largeur, évitant toutes formes d’effet fait qu’on les aime beaucoup. de projection vers l’avant. Elles ont des timbres

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JM REYNAUD

1950 €


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Bliss Jubilé La Bliss Jubilé est la nouvelle enceinte de bibliothèque haut de gamme ou plutôt compacte haut de gamme du constructeur français JM Reynaud. D’un volume déjà conséquent, elle n’interdit pas d’être posée sur un buffet, mais elle est plutôt vouée à fonctionner sur ses pieds dédiés. Capable d’une puissance acoustique plus importante, d’une image sonore plus ample, de graves plus profonds, on retrouve avec elle les qualités de musicalité que nous avions tant appréciées à l’écoute de la petite JM Reynaud Lucia. par Pierre Stemmelin Fidèle à son habitude et son principe, «le plus important se cache à l’intérieur», JM Reynaud nous propose avec la Bliss Jubilé une grosse enceinte de bibliothèque à l’allure sobre et discrète. Plusieurs finitions sont disponibles au choix : noir satiné, gris anthracite légèrement métallisé, blanc perle ou placage en bois véritable teinté merisier. Mais le look est classique et n’a rien d’excentrique ou d’exubérant. La présentation n’en demeure pas moins soignée. L’ébénisterie reprend les mêmes formes que celles des JM Reynaud Lucia et Folia Jubilé que nous avons déjà testées. On retrouve notamment les arrondis caractéristiques des arêtes latérales à l’avant, ainsi que des arêtes inférieure et supérieure à l’arrière, de même que la découpe du tapis de feutre ovale chargé d’éviter les réflexions parasites et effets de bord autour des haut-parleurs.

Une fabrication toujours française jusqu’au bout des haut-parleurs et une charge à quadruple cavité La JM Reynaud Bliss Jubilé est une enceinte deux voies équipée d’un boomer de 17 cm et d’un tweeter à dôme de 25 mm. Ses haut-parleurs sont de fabrication française, tout comme l’ébénisterie, et ces éléments sont sensiblement les mêmes que ceux de la colonne JM Reynaud Euterpe Jubilé. Le tweeter est à dôme en soie, associé à un moteur à aimant néodyme comportant une petite chambre d’amortissement arrière. Le boomer possède une membrane en papier à fibres longues, ayant reçu le minimum de traitement pour conserver sa légèreté ; il est doté d’un cache noyau en caoutchouc synthétique souple choisi pour sa neutralité acoustique. Le saladier de ce transducteur est en fonte moulée. Il accueille un moteur à double aimant ferrite et sa bobine mobile est ventilée. Comme toujours chez JM Reynaud, ce ne sont pas uniquement les performances pures des hautparleurs qui comptent le plus, mais leur parfaite mise en œuvre grâce au circuit de filtrage et l’accord avec la charge. C’est sur ce point que l’on reconnaît

la patte d’un vrai facteur d’instrument musical, dont le savoir-faire se perpétue de génération en génération. La charge acoustique de la JM Reynaud Bliss Jubilé est donc très travaillée. L’ébénisterie construite en panneaux de médium de 19 mm d’épaisseur est à quadruple cavité à amortissement progressif. Cela permet au constructeur de n’utiliser qu’un minimum de matériaux amortissants (juste quelques plaques bitumineuses et de feutre) de façon à ne pas étouffer le message musical. Effectivement, le comportement de cette ébénisterie est particulièrement neutre, ne laissant entendre aucune coloration ou résonance. Son évent bassreflex laminaire débouchant vers l’avant facilite en outre le placement de l’enceinte. Le filtre de la JM Reynaud Bliss Jubilé est également le fruit d’un travail d’optimisation très poussé. Il emploie des composants très haut de gamme appairés et triés à 1 % de tolérance, notamment des condensateurs SCR de la série Silver Sound ou encore du câblage plaqué argent.

Un pied sur mesure intégrant des résonateurs de Helmotz Les JM Reynaud Bliss Jubilé peuvent très bien fonctionner posées sur un buffet. Nous avons pu

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Spécifications

•Type : enceinte Hifi compacte, 2 voies bass-reflex •Boomer de 17 cm à membrane en papier •Tweeter à dôme textile de 25 mm •Réponse en fréquence : 45 Hz à 25 kHz •Puissance admissible continue/crête : 80 watts •Sensibilité : 88 dB/1 watts (2,83 V)/1 m •Type de filtrage : 12 et 12 dB par octave •Dimensions : 21 x 41,6 x 29 cm (l’unité) •Poids : 10,5 kg (l’unité) •Prix : 1950 € la paire, 2190 € avec les pieds Magic Stand II (520 € pour la paire de pieds seule)

Notre avis Construction

Design - finition

Performances

Musicalité


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constater pendant nos essais qu’elles sont très faciles à mettre en œuvre tant pour ce qui est de leur alimentation que pour leur placement. Un petit amplificateur Hifi peut suffire à les alimenter. De même, sans trop se prendre la tête quant à leur positionnement, l’espacement pas rapport au mur ou la distance entre les deux enceintes, on obtient d’elles une image stéréophonique particulièrement naturelle. La scène sonore bénéficie à la fois d’une excellente focalisation, d’une superbe ampleur, de beaucoup de relief et profondeur. La présence, la sensation d’incarnation d’une voix par exemple au centre de l’image est d’un réalisme confondant. Néanmoins, les JM Reynaud Bliss Jubilé sont encore meilleures lorsqu’elles sont montées sur les pieds Magic Stand II du constructeur français disponibles en option. Ces pieds ne sont pas uniquement réservés aux Bliss Jubilé, mais peuvent également être associés à toutes autres enceintes «de bibliothèque». Leur conception a l’air assez basique puisqu’ils sont constitués d’un assemblage de simples panneaux de médium de 12 à 22 mm d’épaisseur. Mais elle est particulièrement ingénieuse, car chacun de ces pieds intègre deux cavités ouvertes, délimitées par des pans inclinés, qui sont des résonateurs de Helmotz ayant justement pour rôle de neutraliser les modes de résonance indésirables.

Une musicalité évidente et limpide Nous avons écouté les JM Reynaud Bliss Jubilé collées sur leurs pieds Magic Stand II avec de la

gomme Patafix et raccordées à notre amplificateur habituel avec des câbles haut-parleur AudioQuest Type 4. Ce ne sont peut-être pas les enceintes les plus percutantes dans le grave, les plus incisives dans l’aigu ni celles qui donnent la plus grande sensation de transparence chirurgicale de leur catégorie. En revanche, elles font preuve d’une harmonie, d’une cohésion exceptionnelle et sonnent à merveille sur tous les styles musicaux. Leur réponse en fréquence subjective est très légèrement descendante, ce qui favorise l’ampleur et la douceur. Les basses bénéficient de qualités presque paradoxales ou, du moins, que l’on rencontre rarement associées. Elles sont profondes, généreuses, même gourmandes. Elles ne sont pas hyper tendues, jusqu’à en paraître sèches. Cela ne les empêche pourtant pas d’être extrêmement propres, sans bavures, bourdonnements, ni sensations d’embonpoint fatigantes à la longue. Ce registre grave est d’une superbe souplesse et articulation, tout en pleins et déliés. Il s’intègre de façon évidente avec les médiums et les aigus. Nous le répétons, la fluidité, le naturel sont parmi les grandes forces des JM Reynaud Bliss Jubilé. Leurs timbres ont une belle richesse, une grande justesse, un équilibre parfait. Elles sont parmi les enceintes les plus agréables à vivre que nous connaissions. Elles vous mettent en prise directe avec la musique sans demander aucun effort cérébral ou d’intellectualisation. C’est du vrai bonheur, élémentaire, intuitif et limpide.

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KLIPSCH

4300 €

Forte III La Forte III est la réédition d’une enceinte Hifi qui était au catalogue de la marque américaine Klipsch dans les années 1980. De dimensions particulièrement imposantes, elle reprend le style d’époque, les transducteurs de médium et d’aigu à haut rendement et pavillon, le gros woofer de 30,5 cm ainsi qu’un immense radiateur passif de 38 cm. Elle s’inscrit dans la série Heritage aux côtés de références mythiques pour les audiophiles comme l’Heresy, la Scala ou la Klipschorn. par Pierre Stemmelin

91 cm de haut pour 42 cm de large et 33 cm de profondeur, ce n’est pas rien. À l’heure de la miniaturisation, cette énorme enceinte fait figure d’anachronisme. Son design est tout simple. Elle prend la forme d’un énorme parallélépipède habillé d’un placage en bois sur ses côtés et d’une peinture granitée sur ses faces avant et arrière. Encastré dans les bords de son immense baffle, le cache haut-parleurs recouvre toute la façade d’un tissu à grosses mailles. C’est massif, tout en ayant un certain charme vintage.

Les haut-parleurs installés derrière ce cache sont assez impressionnants. Les sections médium et aigu sont armées de grands pavillons de type Tractrix moulés dans un matériau plastique composite. Le tweeter et le transducteur de médium sont à chambre de compression dotés de diaphragmes en titane mesurant respectivement 25,4 mm (1 pouce) et 44,5 mm (1,75 pouce) de diamètre. Ils sont relayés dans le bas du spectre par un woofer de 30,5 cm muni d’une membrane en papier et fibre composite, associée à une suspension multiplis à


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l’ancienne, une large bobine mobile et un sérieux moteur ventilé dont l’aimant ferrite avoisine 20 cm de diamètre. Ce woofer n’est pas accordé par évent bass-reflex, mais par un très grand radiateur passif de 38 cm qui trône au dos de l’enceinte. Le rendement de l’ensemble est annoncé pour une sensibilité de 99 dB, ce qui est très élevé, tandis que la puissance admissible atteint 400 watts sur les crêtes de niveau. La construction de l’ébénisterie est quant à elle assez basique, réalisée en panneaux d’aggloméré de 15 à 19 mm d’épaisseur. En revanche, le filtre utilise des composants de grade audiophile avec notamment des capacités au polypropylène.

Est-ce toujours dans les vieilles barriques que l’on fait les meilleurs crus audiophiles ? Avec les Klipsch Forte III, on est un peu dans le monde de «la sono», mais pas trop. En regard de ses dimensions et de celles de ses haut-parleurs, le prix de ces enceintes n’est pas délirant. La restitution a quelques colorations. Elle n’est pas la plus neutre ou détaillée. Les graves ne sont pas, non plus, les plus fermes. Mais il serait injuste de considérer les Klipsch Forte III uniquement comme des coffres à décibels de foire. Elles ont suffisamment de qualités et d’équilibre pour prétendre s’inscrire dans le monde de la vraie Hifi. Leurs transducteurs de médium à pavillon qui couvrent une large plage de fréquences (de 650 Hz à 5,2 kHz) apportent une transcription très vive et naturelle. Il y a de l’emphase, de la grandeur, mais pas de sensation de son projeté trop marqué. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas nécessaire de dégager beaucoup ces enceintes du mur arrière. Elles préfèrent être alimentées par un ampli assez ferme dans le bas du spectre et avoir un peu d’espace pour s’exprimer, mais fonctionnent déjà bien dans une pièce de 25 à 30 m2. Leur haut

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rendement est une vraie qualité. Le son paraît très spontané et libéré. Le grave n’est pas abyssal, mais donne une sensation d’aisance et de générosité incomparables. Les Klipsch Forte III sont ainsi fort agréables à écouter. Elles excellent sur certains morceaux de musique. Avec elles, nous avons totalement redécouvert l’album «The Wall» des Pink Floyd dont le son correspond parfaitement à l’époque à laquelle les premières Klipsch Forte ont été conçues.

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Spécifications

•Type : enceinte 3 voies, à haut rendement, accordée par radiateur passif dorsal de 38 cm •Tweeter : K-100-TI à diaphragme en titane de 25,4 mm (1 pouce) et pavillon Tractrix K-79T de 14,8 x 8,6 cm •Médium : K-70 à diaphragme en titane de 44,5 mm (1,75 pouce) et pavillon Tractrix K-703-M de 25,2 x 17,2 cm •Woofer : de 30,5 cm à cône en papier et fibre composite •Réponse en fréquence à ±3 dB : 38 Hz à 20 kHz •Sensibilité : 99 dB/2,83 V/1m •Puissance admissible (continue/crête) : 100/400 watts •Niveau SPL max. : 116 dB en régime continu •Impédance nominale : 8 ohms •Fréquences de coupure du filtre : 650 Hz et 5,2 kHz •Dimensions : 91,4 x 41,9 x 33 cm •Poids : 32,7 kg

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Musicalité


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MARTIN LOGAN

3550 €

ElectroMotion ESL La marque iconique Martin Logan est la spécialiste historique des enceintes HiFi, ou plutôt des panneaux acoustiques haut de gamme équipés de cellules électrostatiques. En 2010, elle avait annoncé l’arrivée d’une nouvelle série Electromotion, une gamme à la portée de presque toutes les bourses et ce sans sacrifier en aucune manière la technologie XSat jusque-là réservée à des modèles beaucoup plus onéreux. Un changement de distributeur en France nous a permis de tester le tout premier modèle de cette série, la Martin Logan ElectroMotion ESL (ou EM-ESL) chronique d’un coup de foudre audiophile assumé. par Pierre-Yves Maton Martin Logan est une marque américaine bien connue des audiophiles avertis. Il n’empêche que tout le monde ne connaît pas forcément le chemin parcouru par cette marque devenue maintenant très certainement LE leader mondial des enceintes électrostatiques, qu’elles fussent hybrides ou pas. Effectivement, Martin Logan propose un catalogue extrêmement large et complet qui compte, bien entendu, des enceintes électrostatiques à large bande, des modèles hybrides mais aussi une gamme électrodynamique (avec des haut-parleurs classiques donc), des caissons de grave comme des voies centrales. Et s’ajoutent aussi d’autres modèles plus modernes fonctionnant sans fil, des barres de son, des voies arrière dipôles et des haut-parleurs pour un usage extérieur. Une marque qui a su s’adapter aux modes d’écoutes actuels sans perdre ses fondamentaux.

Martin Logan : un peu d’histoire pour le fun Martin Logan a été fondé à la fin des années 1970 par Gayle Martin Sanders et Ron Logan (on comprend mieux le nom choisi). Tous deux étant de grands passionnés de la reproduction sonore, ils décident de fabriquer leur propre haut-parleur et se dirigent vers la technologie électrostatique, la meilleure selon eux. Mais voilà, si ce mode de reproduction atteignait un summum en matière de pureté et de clarté, il butait alors sur plusieurs écueils : un grave et un niveau sonore limités, une directivité assez prononcée et la nécessité d’utiliser un amplificateur stable sur des charges capacitives. La faiblesse congénitale des fréquences basses s’expliquait tout simplement par le fonctionnement en dipôle (les ondes sonores sortant à l’avant comme à l’arrière des enceintes, mais avec une


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polarité inverse), ce qui en affaiblissait beaucoup le niveau (principe push-pull). Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter, par exemple, la toute première enceinte grand public de ce type : la fameuse Quad ESL 57 (en photo ci-dessus). Cette Quad ESL 57 a longtemps été considérée comme ayant le plus beau registre médium/aigu au monde, mais le grave était inexistant et la puissance acceptable assez faible. Souhaitant contourner ce qui semblait inéluctable dans cette technologie, nos deux fondateurs (et après des essais infructueux mais prometteurs), forment une petite équipe d’ingénieurs de haut niveau (qui s’étaie par la suite d’autres ingénieurs tout aussi pointus) et essaient de nouveaux matériaux destinés à l’aérospatiale.

Des moyens à la hauteur de leur ambition Construit avec de nouveaux revêtements, de nouveaux isolants et des adhésifs à la pointe de la technologie (tout en conservant un diaphragme en Mylar transparent mais cette fois pris en sandwich entre deux stators en acier perforé), le premier succès commercial est incarné par la légendaire Martin logan CLS qui voit le jour au milieu des années 80. Et afin de limiter au maximum la directivité horizontale inhérente à ce mode de reproduction, les concepteurs réussissent l’exploit de donner à leur diaphragme une forme bombée (d’où CLS pour Curvilinear Line Source), aujourd’hui une marque de fabrique pour Martin Logan. S’en suivent bien d’autres modèles comme la fameuse enceinte hybride Sequel, elle-même suivie de bien d’autres modèles tout aussi réussis. Nous n’en ferons pas la liste, elle serait trop longue...

L’électrodynamique en quelques mots Le haut-parleur électrodynamique (ou à bobine mobile), utilisé sur 99% des enceintes HiFi du marché, fait appel à une technologie relativement

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simple, qui peut donc être fabriquée à faible coût. Mais il existe bien d’autres moyens de reproduire du son comme le principe électrostatique, les HP à ruban, les transducteurs isodynamiques et piézoélectriques, toutes ces technologies ayant leurs propres avantages et inconvénients. Un haut-parleur à bobine mobile (le premier brevet est déposé en 1877) fonctionne à l’inverse d’un microphone comme d’une cellule phonolectrice. Il comprend un moteur (aimant et une bobine mobile : en cuivre en général), qui transforme le signal électrique de l’ampli en signaux mécaniques. Ces mouvements (de piston) sont transmis à une membrane (dont la matière peut varier selon les constructeurs : papier, lin, aluminium, Kevlar…) et cette dernière transmet cette énergie mécanique à l’air ambiant, ce qui produit le son. Le tout est monté dans ce que nous appelons un saladier ou châssis qui maintient le plus rigidement possible toutes ces pièces ensemble. Ces HP sont ensuite montés dans une caisse ou coffret, différent pour chaque constructeur.

L’électrostatique : un film ultra-léger baignant dans un champ électrostatique puissant Un transducteur électrostatique fonctionne de façon totalement différente. Il comprend trois éléments de base : les stators (grilles), le diaphragme et les espaceurs ou entretoises, le tout étant assemblé en sandwich dans un cadre en aluminium ultra rigide surnommé l’Airframe chez Martin Logan. L’épaisseur du diaphragme des Martin Logan (très certainement du Mylar) est seulement de 12 microns (8 fois moins épais qu’un cheveu), il est donc presque sans masse et quand on sait que ce film doit changer de direction plus de 40 000 fois par seconde (sur toute sa surface), nous comprenons mieux l’importance de cette faible masse. Il est en fait imprégné d’un revêtement conducteur

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(dépôt au plasma de polyéthyène terathylate en couches minces) et chargé par une tension positive fixe créant un champ électrostatique très puissant autour de lui. Les stators sont reliés à l’amplificateur via un transformateur élévateur. Celui-ci convertit le courant modulé de l’amplificateur en deux signaux haute tension d’égale puissance, mais de polarité inverse. Le diaphragme est donc tiré ou poussé (fonctionnement en dipôle) suivant les tensions des stators. De cette façon, le signal électrique est transformé en signal mécanique. Le son diffusé est uniforme sur toute la surface de la membrane, lui procurant une vélocité et une réponse impulsionnelle sans égales.

La nouvelle gamme Electromotion en détail La nouvelle ElectroMotion Series de Martin Logan propose deux enceintes colonnes hybrides (ESL, ESL X), la première disposant d’un seul HP de grave électrodynamique de 20 cm, tandis que dans la seconde, deux HP de 20 cm sont logés également dans une chambre bass-reflex asymétrique formée de parois en MDF de 2 cm d’épaisseur. Il existe une troisième colonne EFX, un modèle In-Wall (à positionner à même le mur), ainsi qu’une voie centrale (EM-ESL C) avec tweeter à ruban plissé de type Folded Motion. Il est secondé par deux transducteurs électrostatiques XSat et deux HP électrodynamiques à cônes en aluminium puissants de 13,3 cm de diamètre, le tout pouvant éviter l’installation d’un caisson de grave supplémentaire.

Pour finir le tableau, Martin Logan propose l’EMFX2, une enceinte arrière dipôle pour le Home Cinéma, qui dispose de deux tweeters à ruban et d’un seul HP électrodynamique à cônes en fibres de 15 cm de diamètre. La Martin Logan ElectroMotion ESL que nous testons ici est une colonne d’à peine plus d’un mètre de hauteur dont la forme est difficilement descriptible : en tout les cas, les lignes sont tendues, élégantes et d’une grande pureté. Sa cellule électrostatique couvre la quasi-totalité de la bande passante (à partir de 500 Hz). Elle répond à la technologie CLS de la nouvelle génération XSat. Elle est composée d’une membrane transparente de 71,1 x 21,8 cm soit plus de 1 500 cm/carré, qui est prise en sandwich entre deux grilles (stators) MicroPerf qui doublent presque la surface de rayonnement du diaphragme. Ces cadres ou stators sont fabriqués à partir de billes de tolérance aérospatiale et d’alliages d’aluminium extrudé, ceci rendant l’ensemble extrêmement rigide et minimisant de fait toutes sortes de vibrations et résonances indésirables. Pour le grave, la Martin Logan ElectroMotion ESL fait appel à un HP électrodynamique de 20 cm de diamètre placé dans un coffret en MDF de 2 cm aux formes asymétriques. L’évent d’accord bass-reflex de ce boomer, d’une dizaine de centimètres de diamètre, débouche sous l’enceinte, ce qui impose d’utiliser les cônes en métal fournis avec l’enceinte, à visser sous la plaque inférieure. La membrane de ce HP est constituée de papier renforcé par des fibres et il bénéficie d’un filtre


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de type Vojto selon une topologie exclusive à la marque. Ce filtre intègre des composants haut de gamme comme des selfs à air, des résistances en acier laminé et des condensateurs à film polyester. L’important pour le boomer est de produire un son s’accordant à la rapidité et la vélocité de la cellule électrostatique dans le médium/aigu. Un pari gagné comme nous allons le voir.

Ecoute : une transparence, un pouvoir de focalisation comme une microdynamique ou rapidité bien au-dessus des enceintes habituelles Pour connaître, très bien même, les Martin Logan de première génération comme les CLS ou Sequel, la composition de notre système nous avait fait craindre quelques mauvaises surprises : aigus en avant, grave quelque peu gonflé, directivité marquée, etc, etc, etc. Eh bien, il n’en a rien été. La nouvelle génération dont font partie ces ElectroMotion ESL, et grâce aux nouvelles technologies (XSat, Microperf…), rélègue ces défauts aux oubliettes. Nous avons totalement été conquis par ces enceintes. La directivité est quasi nulle tant horizontalement que verticalement et nous retrouvons la clarté, la transparence légendaire de l’électrostatique accompagnées cette fois d’un bas du spectre plus homogène. Notre système d’écoute fut donc basé sur un ampli Micromega M-150 (son très droit, pas de fioriture), des câbles Esprit Eterna (lumineux dans le haut), un lecteur réseau Lumin (plutôt très bien équilibré) et

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notre ensemble dédié aux disques analogiques : platine vinyle VPI Prime, cellule Kiseki Blue NS et un préampli phono Jolida à tubes bien modifié. Les Martin Logan ElectroMotion ESL ont bien l’ADN Martin Logan avec une transparence, un pouvoir de focalisation comme une microdynamique ou une rapidité bien au-dessus des enceintes habituelles dans cette tranche de prix. De plus, leurs boomers s’accordent à merveille avec leurs cellules électrostatiques. Particulièrement dégraissé, le grave développe une attaque et une vitesse qui colle parfaitement avec le reste du spectre. Lorsque nous parlons de transparence ou encore de pouvoir de résolution, nous voulons évoquer la capacité de ces enceintes à nous faire entendre les plus infimes nuances d’un instrument, d’une voix ou encore de la qualité d’un enregistrement. Plus que des mots, un exemple va vous éclairer. Lorsque nous écoutons Hilary Hahn interpréter les «Concertos pour violon seul en E major» de Bach édité chez Sony, nous ressentons toutes les minimes différences d’appui sur les cordes qui donnent sa richesse à l’interprétation de cette jeune musicienne. Elle joue debout devant nous, et nous pourrions même suivre ses mouvements tant sa présence est flagrante. L’extinction des notes est parfaite, le violon sonne admirablement bien avec ce côté boisé mais aussi un peu « grinçant » comme cet instrument l’est parfois. Nous devinons que cet enregistrement (par l’absence de résonance de pièce) a été effectué en studio, Hilary Hahn se tenant devant le microphone.

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Spécifications

•Type : enceinte hybride, 2 voies, accord bass-reflex •Réponse en fréquence : 42 Hz à 22 kHz (± 3 dB) •Sensibilité : 91 dB/2.83 volts/1 mètre •Impédance nom./mini : 6 ohms/1.6 ohms (à 20 kHz) •Fréquence de coupure du filtre : 500 Hz •Panneau électrostatique : 71.1 x 21,8 cm, CLS XStat, 1 550 cm2 •Boomer : 20,3 cm, membrane papier •Ampli recommandé : de 20 à 300 watts •Poids : 21,4 kg •Dimensions : 132.3 x 22.9 x 41,4 cm •Finition : noir mat ou laqué (en édition spéciale)

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Passons maintenant à un autre disque de cette musicienne et plus particulièrement les «Concertos pour Violon BWV 1042» de Bach, édité cette fois par Deutsche Grammophon. Elle est accompagnée de l’orchestre du Los Angeles Chamber Orchestra. Nous quittons l’ambiance intimiste du premier disque. Le son semble venir de plus loin avec des aigus légèrement lissés. La différence de son est flagrante lorsque nous comparons les deux enregistrements ou plutôt la signature sonore des deux éditeurs. Sur ce disque, la spatialisation est remarquable avec un positionnement parfait de chaque rang d’instruments. La scène sonore est majestueuse. Elle est large et profonde, le réalisme est de rigueur là aussi. Bon, avec ces deux disques, nous savions bien que ces demoiselles (les Martin Logan ElectrMotion) allaient exceller, alors nous avons décidé de les titiller quelque peu sur le plan du niveau sonore, de la dynamique et de la rapidité. Nous n’avons rien trouvé de mieux que le vinyle «The Percussion Record» par l’O-Zone Group édité chez le fabricant de platines vinyles Clearaudio. Nous assistons à un véritable festival de sonorités, des plus graves au scintillement de certaines percussions comme des cloches ou xylophones. Outre l’image qui positionne chaque instrument au millimètre au sein d’une scène sonore très réaliste, nous notons que le bas du spectre est assez dégraissé. Il est là, bien

présent, mais n’alourdit pas le message pour autant. La nature parfaitement reproduite de chaque instrument comme un triangle, des congas, apportent un sentiment de réalité étonnant. Ces enceintes manifestent une véritable joie de vivre. C’est vif, nerveux et plein d’entrain. Rien ne traîne et tout s’enchaîne avec une rapidité époustouflante tout en étant hyper réaliste. Puis pour aller encore plus loin, nous nous sommes amusés avec de l’Electro pur et dur. Nous avons mis sur notre platine vinyle le disque «Spanish Breakfast» de Rone (en vérité Erwan Castex) qui dans l’intro lit un texte de l’écrivain Alain Damasio. C’est criant de vérité. Nous avons tous les bruits de bouche de ce musicien avec bien d’autres sonorités électroniques, mais qui ne le paraissent pas en fin de compte tant la profusion de détails est importante. Tous ces détails donnent à ce disque une richesse digne des instruments classiques. Le grave continue de rester à sa place et l’image sonore est hyper vaste avec des petits sons à gauche comme à droite. La microdynamique de ces enceintes Martin Logan ElectroMotion ESL est un vrai bonheur et nous fait apprécier tout type de musique.

Conclusion Grosse surprise pour des enceintes HiFi de ce prix. Elles cumulent des qualités de naturel, de définition, d’homogénéité comme de rapidité que nous ne rencontrons que trop rarement dans ce budget. Attention cependant, et au vu de leur transparence, pour les alimenter, le choix d’un ampli de qualité sera primordial. Leur bon rendement leur permet de se marier avec un ampli en Classe A, à tubes ou autre sans problème, selon ce que chaque futur propriétaire souhaitera obtenir comme tonalité générale. Elles n’ont pas besoin de beaucoup de puissance, mais il leur faut un appareil de qualité. En conclusion, ces Martin Logan ElectroMotion ESL méritent un ON-topaudio Award, nous lui offrons avec un plaisir non dissimulé. Chapeau Messieurs de chez Martin Logan.

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Q ACOUSTICS Concept 300 La Q Acoustics Concept 300 est certainement l’une des enceintes qui a le plus marqué les esprits audiophiles durant cette année 2019. Non pas que les haut-parleurs de cette compacte de luxe soient révolutionnaires, mais parce qu’elle innove sur tout ce qui touche à l’amortissement et au découplage. Cela va d’un coffret triple couche jusqu’à un pied filiforme tripode tendu par des filins, en passant par un socle sur ressorts. par Pierre Stemmelin

3750 €


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Fondée il y a un peu moins de 15 ans, la marque britannique Q Acoustics s’est tout d’abord fait connaître par ses petites enceintes de bibliothèque à l’excellent rapport qualité/musicalité/prix. Longtemps, elle s’est cantonnée à des produits très abordables. Mais depuis quelques années, elle monte progressivement en gamme. Il y a eu tout d’abord la colonne Concept 40 et l’excellente compacte Concept 20 que nous avons classée parmi notre sélection des meilleures enceintes Hifi à moins de 1000 €. Puis est arrivée, en 2016, pour le dixième anniversaire de la marque, la colonne Concept 500. La Concept 300, lancée en 2019, pourrait être considérée comme la simple déclinaison de cette dernière en version compacte. Mais ce serait réducteur. Car elle est encore plus innovante, dotée de nouveaux éléments d’amortissement et découplage qui la rendent totalement unique.

Des haut-parleurs qui restent dans la norme et un habillage des plus luxueux Si l’on s’en tient à ses haut-parleurs, la Q Acoustics Concept 300 demeure une enceinte compacte haut de gamme relativement classique. Elle fonctionne en deux voies accordées par un évent tubulaire arrière. On retrouve un coffret au baffle relativement réduit et d’une profondeur inversement étendue, ce

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qui est une marque de fabrique de Q Acoustics. Ses deux haut-parleurs sont installés au plus près l’un de l’autre pour une meilleure fusion des registres. Le boomer mesure 16,5 cm de diamètre. Il utilise une membrane en papier enduit avec une suspension demi-rouleau de profil optimisé et une bobine mobile de 35 mm sur support en fibre de verre prévu pour une haute tenue en puissance, ainsi qu’un moteur à double aimant ferrite largement dimensionné. Le tweeter est à dôme en microfibre textile imprégné de 28 mm. Il bénéficie d’une petite chambre d’amortissement arrière. Bien sûr, il s’agit de transducteurs de haute qualité, cependant il n’y a jusque-là rien d’exceptionnel et ce même si le filtre est très travaillé à partir de composants de grade audiophile supérieur. La finition du coffret doté d’arêtes fortement arrondies l’est un peu plus. Celui-ci est habillé sur sa partie frontale d’une peinture nacrée ou métallisée et sur son quart arrière d’un placage en bois. Le tout est recouvert d’une superbe et profonde laque piano sans aucun raccord apparent. Là, on met un pied dans le luxe. Mais les vrais atouts de la Q Acoustics Concept 300 sont encore ailleurs.

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Spécifications

•Type : enceinte Hifi 2 voies, bass-reflex •Boomer de 16,5 cm à membrane en papier et tweeter de 28 mm à dôme textile imprégné •Réponse en fréquence : 55 Hz à 30 kHz •Impédance nom./mini : 6/4,7 ohms •Sensibilité : 84 dB •Fréquence de coupure du filtre : 2,5 kHz •Dimensions : 220 x 355 x 400 mm (enceinte), 492 x 690 x 430 mm (pied) •Poids : 14,5 kg (enceinte), 3,9 kg (pied) •Finitions au choix : noir + bois de rose, argent + ébène, blanc + palissandre

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Un son généreux, tout en harmonie et douceur avec un cœur qui bat fort Nous avons eu l’occasion d’écouter plusieurs fois les Q Acoustics Concept 300 : lors de leur lancement à Londres puis au High End de Munich alimentées par des électroniques Cambridge Edge et enfin dans notre salle d’écoute reliées à un ampli Un système de suspension, amortissement Primare i25 par les nouveaux câbles haut-parleurs et découplage à nul autre pareil AudioQuest Type 9+DBS. À chaque fois, nous avons été charmés par leur son majestueux et raffiné ainsi La Q Acoustics n’est pas vraiment une enceinte de que leur grande liberté d’expression. bibliothèque, car elle est expressément conçue pour Ce sont des enceintes compactes et leur rendement fonctionner avec son pied dédié. Et pour cause, est relativement bas. Leur registre grave n’est donc car celui-ci bénéficie d’une structure inédite à notre pas d’une profondeur à lézarder les murs. Elles connaissance dans le domaine de la Hifi. Baptisé n’en demeurent pas moins fort séduisantes dans ce pied Tensegrity, il est composé de trois tubes en registre qui se montre rapide, extrêmement bien inox assez fins (1,5 cm de diamètre) se terminant modulé et d’un excellent suivi rythmique, comme par des pointes, et s’entrecroisant sous la base, on peut s’en apercevoir sur un morceau Electro raccordés par de solides filins métalliques dont on vitaminé tel que «System Bleed» de The Glitch peut ajuster la tension. Cela donne au support un Mob et Lick. Mais leur plus grande qualité se niche aspect particulièrement aérien. L’approche est aux certainement dans leur harmonie et la cohésion de antipodes de ce que l’on a l’habitude de rencontrer leurs timbres. Elles délivrent des voix d’une grande dans la Hifi haut de gamme, où les pieds sont beauté, pleines de vie et d’expressivité. Le style souvent très massifs et lourds. Ici, la résistance et country/jazzy, flirtant avec la comédie musicale, de l’amortissement ne sont pas assurés par la densité la chanson «I’d Rather Die» d’Alphabeat, presque a et la masse, mais par la tension appliquée aux capella, donne immédiatement envie de taper du câbles. pied et claquer des doigts. Ce pied est fixé sous l’enceinte par le biais d’une Les timbres sont purs. L’absence de coloration, plaque montée sur quatre ressorts et deux patins résultant de tous les efforts déployés pour Sylodamp. L’ébénisterie de la Q Acoustics Concept l’amortissement et le découplage, est patente. Mais 300 est également fort particulière. Ses parois sont contrairement à ce que l’on rencontre souvent avec à triple épaisseur, composées d’un sandwich de des enceintes très transparentes, les timbres ne sont panneaux de médium collés et découplés par du pas maigres, acides ou froids. C’est même tout le Gelcore. Elles atteignent une épaisseur de 40 mm ! contraire. La restitution est chaleureuse, pleine de Enfin, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, les douceur et de subtilité. L’image stéréophonique transducteurs sont montés de façon découplée. a en outre beaucoup d’ampleur. Le rendu des Le boomer, par exemple, est plaqué au baffle par acoustiques est grandiose, très vaste et aérée. Dans le biais de deux tiges filetées, rivées à une grosse ce sens, les Q Acoustics Concept 300 sont de très entretoise interne par des boulons et ressorts, qui le grandes enceintes Hifi. mettent sous tension.

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ON mag c’est aussi...


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STUDIO LAB SLB 102 N

La Studio Lab SLB 102 est une enceinte Hifi de bibliothèque de conception française qui était commercialisée au début des années 2000. Elle avait alors excellente presse tant auprès des médias spécialisés que des utilisateurs. En 2018, le groupe AV Industry a eu l’idée d’en sortir une réédition, la SLB 102 N. Et en l’occurrence, il s’agit d’une très bonne idée.

300 €

par Pierre Stemmelin

La Studio Lab SLB 102 N (suffixe N pour «nouvelle» ?) de dernière génération est donc produite par le groupe français AV Industry, détenteur notamment des marques Elipson, Norstone ou Eltax. Cette enceinte partage exactement le même ADN que son ancêtre puisque toutes deux ont le même géniteur : l’acousticien Philippe Penna qui travaille désormais au laboratoire de R&D d’AV Industry. Le design est tout en sobriété et simplicité. On est en présence d’une enceinte Hifi économique et cela se voit. L’ébénisterie aux angles bien carrés s’habille d’un vinyle relativement fin et basique. Mais cela reste propre et pas du tout indigent. Le cache haut-parleur en tissu est tenu par de solides inserts en métal. Les prises de raccordement sont de sérieuses bornes à vis, en métal, acceptant les fiches bananes ou les câbles de forte section. Le nom de la marque au style travaillé, inscrit de façon excentrée sur le baffle ainsi que sur le cache haut-parleur, a même un petit air vintage/chic assez sympathique. La SLB 102 N est une enceinte d’étagère d’un volume déjà non négligeable. Elle travaille en bass-reflex accordée par un évent dorsal. C’est un modèle deux voies. Elle intègre un boomer de 16 cm de diamètre, doté d’une membrane en papier enduit avec une suspension en caoutchouc permettant d’importants débattements, un saladier en tôle emboutie assez léger et un moteur à aimant ferrite tout petit. Il est relayé dans l’aigu par un tweeter à dôme en textile imprégné de 25 mm, équipé d’un aimant ferrite qui apparaît comparativement plus généreux. L’ébénisterie est construite en panneaux de médium de 15 mm. L’intérieur est légèrement amorti par des coussins de dacron. Les châssis des hautparleurs, tout comme l’embouchure de l’évent ou la plaque de raccordement arrière, sont encastrés en affleurement et on note avec plaisir la présence d’un

condensateur de type MKP (grade audiophile) sur le circuit de filtrage. À l’écoute, les SLB 102 N ne sont pas d’une définition ou d’une dynamique extrêmement poussée. Leurs ébénisteries laissent entendre quelques colorations. Leur registre grave est légèrement pneumatique. Elles n’en demeurent pas moins fort convaincantes pour des enceintes premier prix de ce gabarit. Nous les avons raccordées à notre ampli de référence avec du câble AudioQuest Rocket 11 après avoir fait des essais avec des AudioQuest Star Quad Type 4 plus haut de gamme, qui avaient pour effet d’un peu trop encourager les enceintes Studio Lab dans les basses. Dans cette configuration, nous avons obtenu une restitution homogène, douce et généreuse. Les Studio Lab 102 N ont un beau caractère musical et naturel. Elles sonnent bien sur tous les styles musicaux. Leurs basses sont amples. Leur médium est vivant et ouvert. L’aigu est fluide. Tous les registres s’intègrent harmonieusement ensemble. L’image sonore est bien en place. Ce n’est pas parfait, mais pour le prix, le cocktail est très réussi.

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Spécifications

•Type : enceinte de bibliothèque, 2 voies, bass-reflex •Boomer : 16,5 cm à cône en papier •Tweeter : à dôme textile de 25 mm •Réponse en fréquence à ±3 dB : 57 Hz à 20 kHz •Sensibilité pour 1 watts/1 m : 88 dB •Impédance nominale : 6 ohms •Dimensions : 20 x 36 x 24 cm •Poids : 5,5 kg

Notre avis


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TRIANGLE

Borea BR03

400 €

La marque française Triangle s’apprête à lancer une nouvelle série d’enceintes acoustiques d’entrée de gamme baptisée Borea. Nous avons eu la possibilité d’essayer son modèle Borea BR03 en avant-première. Il s’agit d’une enceinte compacte ou de bibliothèque d’un gabarit déjà imposant, capable de délivrer un volume sonore conséquent et des basses profondes. par Pierre Stemmelin Pour ce banc d’essai, nous avons reçu des Triangle Borea BR03 de présérie. Leur habillage n’était pas tout à fait définitif, mais leurs composants, dans leur ensemble, étaient déjà très proches de ceux de la production finale. Seuls quelques discrets éléments cosmétiques pourraient différer, tandis que les performances ne devraient être modifiées que de façon très marginale.

Une conception optimisée et sérieuse qui ne sacrifie pas l’esthétique Les Triangle Borea BR03 sont des deux voies, à deux haut-parleurs, accordées en bass-reflex par deux évents tubulaires frontaux. Elles se veulent des «cost killers» et visent à offrir un très bon rapport performances/prix. Aussi ne faut-il pas s’attendre à


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une finition luxueuse. Néanmoins, leur esthétique n’a pas été négligée et fait preuve d’une vraie recherche. Sur les modèles que nous avons reçus, le baffle était revêtu d’un vinyle gris anthracite granité, tandis que le reste de l’ébénisterie se parait d’un vinyle imitation bois brun. Sous cet habillage, la construction fait appel à des panneaux de médium de 18 mm pour les flancs et le fond, et de 21 mm pour la façade. Deux tasseaux de renfort interne prennent appui sur l’arrière du moteur du boomer et mettent l’ensemble sous tension. Le cache frontal amovible est tendu de tissu et maintenu en place par des aimants. On remarque les anneaux de caoutchouc sur le pourtour des haut-parleurs, parfaitement encastrés en affleurement, afin d’éviter une rupture de profil et les effets de bord que cela peut générer. Le tweeter est à dôme en soie traitée, logé au fond d’une amorce de pavillon avec pièce de mise en phase qui optimise sa directivité et le protège des coups. Son moteur à aimant néodyme est couplé à un petit radiateur de dissipation thermique pour améliorer la tenue en puissance. Le boomer de 16,5 cm se distingue par sa membrane blanche en papier (pulpe de cellulose) non traité armé d’une ogive centrale noire en matériau synthétique. Un travail spécifique d’optimisation de la courbure de cette membrane a été réalisé afin de minimiser la distorsion. Le châssis est en tôle emboutie et le moteur, à bobine mobile de 27 mm double couche, utilise un aimant ferrite largement dimensionné (10 cm de diamètre sur 1,8 cm de haut).

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Spécifications

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•Type : enceinte semi-compacte, deux voies, accordée en bass-reflex par deux évents tubulaires frontaux •Boomer : 16,5 cm à membrane en papier •Tweeter : à dôme en soie imprégnée de 25 mm •Réponse en fréquence : 46 Hz à 22 kHz (±3 dB) •Sensibilité : 90 dB/W/m •Impédance nom./mini : 8/4,2 ohms •Puissance admissible continue/crête : 100/200 watts •Filtre : coupure à 3,6 kHz, 2nd ordre •Poids : n.c. •Dimensions : n.c.

Notre avis Construction

Design - finition

Performances

Musicalité


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Triangle Borea BR03 : du gros et bon son À l’écoute des Triangle Borea BR03, ce qui saute immédiatement aux oreilles, c’est l’ampleur des basses. La marque française ne nous avait pas habitués, du moins sous ce format, à des enceintes aussi virulentes dans ce registre. Le rendement est également relativement élevé, de même que la tenue en puissance. Certes, ce n’est pas parfait. On remarque parfois un peu trop d’emphase et un léger manque de fermeté dans la tenue des graves. Cependant, compte tenu du prix, les performances sont de très bon niveau. D’autant que la cohésion d’ensemble est réussie. Les Triangle Borea BR03 ont de la douceur dans les aigus. Le registre médium est propre et ouvert. Les graves, comme nous l’avons évoqué, descendent relativement bas, avec force et profondeur. Mieux encore, les Triangle Borea BR03 sont vivantes,

dynamiques, absolument pas ennuyeuses. On peut chipoter sur les détails. La transparence n’est pas extrêmement poussée. Mais, là encore, au regard du tarif, les prestations sont fort satisfaisantes. L’image sonore se déploie largement. Les Triangle Borea BR03 sont capables de remplir de grands espaces. La scène stéréophonique est ample et homogène sans effet de projection agressif ou désagréable. Le positionnement des évents vers l’avant est un atout. Ces enceintes ne craignent pas trop la proximité d’un mur à l’arrière. Inversement, quand elles en sont largement décollées, leur restitution ne devient pas décharnée, conservant beaucoup de corps et de poids. Les Triangle Borea BR03 sont le fruit d’un travail très sérieux de mise au point et d’une optimisation intelligente des coûts. Elles en donnent vraiment beaucoup pour leur prix.

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3D LAB

4000 €

Nano Network Player Signature V4 3D Lab est un constructeur français bien connu de nos services. De dimension artisanale, il existe depuis plusieurs décennies. C’était l’un des premiers, au siècle dernier, à concevoir des lecteurs de DVD audiophiles. Sa spécialité se concentre aujourd’hui dans le domaine du traitement audionumérique. Il vient de refondre entièrement sa gamme et son lecteur réseau Nano Network qui passe pour l’occasion en version V4 et se décline en 2 partitions ainsi que trois variations. par Pierre Stemmelin

3D Lab, n’est peut-être pas connu du grand public, mais il a une bonne cote auprès d’un public audiophile connaisseur. Charles Henry Delaleu, concepteur de ses appareils, peut même être considéré comme une figure emblématique du paysage HiFi français. Insatiable expérimentateur, très pointu en électronique, il a très tôt plongé dans l’audionumérique. Il est un grand spécialiste du traitement du signal numérique, de la lutte contre le jitter et il s’est doté de moyens d’investigation, analyse et mesure parmi les plus poussés. Son approche est avant tout scientifique, mais il a aussi l’âme d’un audiophile impénitent, comme nous allons nous en rendre compte avec son lecteur réseau Nano Network V4.

Des lecteurs réseau audiophiles qui maximisent leur compatibilité grâce à l’utilisation d’un module Raspberry Pi Extérieurement, les versions du lecteur réseau 3D Lab Nano Network V4 diffèrent très peu. Les façades, en dehors de la mention de la version, sont identiques et ne portent ni commande ni afficheur. Pour cause,

les fonctions sont les mêmes pour tous les modèles et se pilotent depuis un smartphone ou une tablette. Elles sont assurées par un module, ou plutôt un microordinateur, un Raspberry Pi 4, qui tient sur une toute petite carte placée à l’intérieur de l’appareil. Une fois connecté par Ethernet au réseau domestique (le Wi-Fi est possible avec un boîtier additionnel TP-Link par exemple), le 3D Lab Nano Network V4 est immédiatement identifié. On peut lui envoyer de la musique en utilisant AirPlay depuis un appareil iOS. Il prend aussi en charge les protocoles Spotify Connect et UPnP/DLNA. 3D Lab n’a pas développé d’application spécifique pour le piloter. Le choix d’une plateforme Open Source est bien plus sage, gage de pérennité et d’évolutivité. Le 3D Lab Nano Network V4 peut aussi fonctionner avec les systèmes HQPlayer, Squeezebox ou Roon. On peut utiliser une application comme mConnect ou BubbleUPnP qui donne accès à un grand nombre de services de musique en ligne et à toutes les webradios. L’appareil peut même se transformer en serveur de musique. Il suffit pour cela de brancher un périphérique de stockage sur l’une de ses 4 prises USB à l’arrière.


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La Famille 3D Lab Nano Network V4 avec ou le châssis qui est très largement dimensionné par sans sortie analogique et en trois variations : rapport aux circuits qu’il accueille. Dans les versions Sonata, Standard et Signature haut de gamme, Signature, ce châssis est presque Dans sa version la plus simple, le 3D Lab Nano Network V4 ne dispose pas de sortie analogique. C’est une source purement numérique ou un Transport selon la dénomination choisie par la marque. Dans sa version Player, il intègre un circuit de conversion. Celle-ci s’appuie sur un convertisseur de la série Velvet Sound d’AKM travaillant sur 32 bits à 768 kHz, suivi d’un étage de sortie analogique utilisant un ampli opérationnel haut de gamme (L49720) de chez National Semiconductor. Mais le plus important dans le 3D Lab Nano Network V4 est sa carte d’interface entre le module réseau Raspberry Pi et les sorties numériques ainsi que l’éventuel circuit de sortie analogique. Cette carte est exclusive à la marque et concentre beaucoup de matière grise. Elle regroupe l’étage de synchronisation, reformatage et suréchantillonnage du signal audionumérique, ainsi que celui de filtrage et régulation de l’alimentation fournie par un transformateur secteur externe choisi pour son très faible niveau de bruit. Le traitement du signal numérique est assuré par une puce de type FPGA (Field Programmable Gate Arrays, une Lattice LCMX02-1200HC) entièrement programmée par 3D Lab et associée à deux horloges maîtresses de très haute précision. Cette puce implémente aussi un contrôle de volume numérique, faisant appel (ce qui est une première mondiale) au Leedh Processing, inventé par Gilles Milot, qui a pour essence de faire disparaître toute perte de définition à volume d’écoute modéré, habituellement inhérente à ce type de réglage. La première différence entre les versions Sonata, Standard et Signature du Nano Network V4, comme pour le Nano Network Player V4, concerne

entièrement réalisé en panneaux d’aluminium, de 5 mm pour la façade, 10 mm pour les flancs et 2 mm pour le fond ainsi que le capot amortis par d’épaisses plaques de bitume. La seconde différence tient dans le filtrage et la

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Spécifications

•Type : lecteur réseau •Connectique : Ethernet, 2 ports USB 2.0, 2 ports USB 3.0, sorties numériques optique TosLink, coaxiale RCA, AES/EBU sur XLR, I2S sur HDMI •Sortie analogique sur RCA sur les versions Player •Compatibilité réseau : AirPlay, UPnP/DLNA, Spotify Connect, Roon, Squeezebox, HQPlayer, OpenHome, DLNA Server •Fichiers supportés : jusqu’en PCM 32 bits/768 kHz et DSD256 (ALAC, AAC, AIFF, DSD natif, DSF, DFF) •Alimentation : externe 9 V/2,5 A •Dimensions : 21, 5 x 9,8 x 30,5 cm •Poids : 2,6 kg •Prix : 1000 à 4000 € selon version

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité


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régulation d’alimentation, plus perfectionnés sur les versions Signature. La troisième concerne les horloges qui atteignent un niveau de recul du bruit parasite de -173 dB (ce qui est colossal) sur les versions Standard et Signature. La dernière, enfin, tient dans le convertisseur des modèles Player : un AKM AK4493EQ sur la version Signature, au lieu d’un AKM AK4490EQ sur les versions Sonata et Standard. Pour la montée en gamme, Charles Henry Delaleu travaille, en quelque sorte, à la manière d’un préparateur automobile de course (ce n’est pas un hasard, car il est également en lien avec ce milieu). Partant d’une base déjà très performante, il optimise les paramètres afin de gagner quelques dixièmes de seconde au tour qui font toute la différence dans les sensations et sur la ligne d’arrivée.

Un modelé dans le grave et une sensation de présence exceptionnels Pour nos essais, nous avons eu entre les mains la version la plus complète, 3D Lab Nano Network Player V4 Signature, reliée à notre système en analogique avec un câble de modulation AudioQuest Mackenzie et pour l’alimentation un cordon secteur AudioQuest NRG Y3. Le tarif de cette version la plus haut de gamme «pique un peu», puisqu’il est de 4000 €. Mais il faut garder à l’esprit que la gamme débute à 1000 € pour la version Sonata sans sortie analogique et à 1300 € pour la version Sonata Player, ce qui est particulièrement intéressant. La mise en œuvre de l’appareil n’est pas d’emblée spécialement «user friendly», mais une fois que l’on a compris le principe, l’utilisation depuis un smartphone est d’une simplicité enfantine. En cherchant un peu dans l’interface de paramétrage de l’appareil, accessible depuis un navigateur Web, nous avons même découvert la possibilité de choisir entre plusieurs modes de filtrage numérique. Par ailleurs, pour ce qui est des performances et de la musicalité, nous n’avons que des compliments à faire. Le 3D Lab Nano Network Player Signature V4 délivre une restitution d’une rare lisibilité. Il excelle dans le bas du spectre. Ce registre est extrêmement bien exploré, profond, dynamique, ferme, bien assis, chaleureux sans pour autant avoir trop de lourdeur. Il est d’un modelé magnifique, capable d’une infinie richesse, avec un sens du rythme immédiat et intuitif. Au fil des enregistrements et des différentes sources, on découvre les qualités de ce lecteur réseau et il semble difficile de lui faire un reproche. Sur le premier morceau de l’album de «Live à FiP» du Hadouk Trio, le Doudouk de Didier Malherbe, hautbois d’origine caucasienne et caractéristique

de la musique traditionnelle arménienne, prend des accents de voix humaines fort touchants et émouvants. Le jeu de cloche de batterie, l’atmosphère du Studio 105 de la Maison de la Radio sont transcrits avec beaucoup de réalisme et d’émotion envoûtante. L’image stéréophonique évolue beaucoup d’un enregistrement à l’autre. Le 3D Lab Nano Network Player Signature V4 permet de percevoir beaucoup d’informations de captation. Par exemple, la prise de son des voix des sœurs Haim, du groupe éponyme, sur la chanson «Hallelujah», donne une superbe impression de proximité et de présence. On peut reconnaître la signature sonore des microphones tandis que l’orchestration s’établit en second plan, vers l’arrière. On est en prise directe avec la création artistique. Le lecteur 3D Lab donne à entendre une foultitude de détails, mais ne vous les jette pas aux oreilles de façon agressive ou chirurgicale. Les timbres ont beaucoup de matière. C’est beau, naturel, cohérent, agréable et harmonieux avec un très bon suivi mélodique et rythmique. Le 3D Lab Nano Network Player V4 dans sa version Signature est peut-être un peu cher dans l’absolu, un peu austère en ce qui concerne son ergonomie et son design, mais ce n’est absolument pas un esthète froid est déshumanisé. Il est performant et donne beaucoup d’amour à la musique.

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MOFI

Studiodeck+ Débutant sur le marché de la platine vinyle, MoFi - contraction de Mobile Fidelity Electronics - n’en possède pas moins une longue expérience dans le domaine de la galette noire. La marque a en effet été créée par la maison de production américaine Mobile Fidelity Sound Lab qui, elle, existe depuis 1977. Pour l’instant, elle propose une gamme simple et courte composée de deux platines ainsi que de trois cellules et deux préamplis Phono. La platine Studiodeck+ est son entrée de gamme. Elle est positionnée à 1200 €, ce qui est moyennement onéreux, mais elle profite déjà d’une conception totalement audiophile et pas du tout amateur.

1200 €

par Pierre Stemmelin

Mobile Fidelity Sound Lab est un label américain dont le nom parle sûrement aux connaisseurs. Au cours de son histoire, il a toujours cherché à innover et améliorer la qualité des enregistrements sur disque vinyle, dans une démarche typiquement audiophile. Né dans les années 1970, il est notamment à l’origine du procédé de gravure halfspeed, réalisé à vitesse très réduite, 12,5 tr/min, afin d’augmenter la précision, accroître la réponse en fréquence et la dynamique. MoFi a connu la banqueroute à la fin des années 1990, mais est revenu dès le début des années 2000 à la faveur du renouveau de l’engouement pour le vinyle. Il propose aujourd’hui un important catalogue de rééditions d’enregistrements mythiques, comme ceux de Miles Davis, Bob Dylan, Aretha Franklin ou Frank Sinatra. Sa marque de fabrique consiste à partir du master d’origine, sans y retoucher. Ses «Original Master recording» sont disponibles sur vinyles spéciaux baptisés Gain 2

Ultra Analog LP ou Ultradisc One-Step, sur CD Ultradisc II Gold ou encore sur SACD Ultradisc UHR. Sa division électronique dédiée à la production de platines vinyles, cellules Phono et préamplis RIAA est toute récente, puisqu’elle a vu le jour en 2016.

Une platine vinyle audiophile, encore abordable, qui étonne par sa maturité Il est rare de rencontrer aujourd’hui une nouvelle platine vinyle réellement originale de par sa conception. La platine MoFi Studiodeck+ n’a rien d’un bricolage, d’un travail d’amateur, d’un produit rebadgé, acheté chez Pro-Ject, Teac ou VPI, par une marque opportuniste qui voudrait ajouter une platine vinyle à son catalogue parce que c’est la mode. MoFi a effectué un vrai travail de fond. Le label américain s’est adjoint les services d’Allen Perkins, designer de Spiral Groove, une marque de platines vinyles High End, et de l’équipe de


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HRS (Harmonic Resolution Systems) pour optimiser l’amortissement des vibrations. Cela est d’autant plus étonnant que la Studiodeck+ ne crève pas des plafonds tarifaires et reste sous la barre des 1500 €. La MoFi Studiodeck+ est réalisée sur une base en bois MDF massif de 2 cm, doublée en dessous d’un fin panneau en plexiglas et incrustée sur sa droite d’une plaque d’aluminium destinée à casser les vibrations. Peinte en noir granité, cette base est inhabituellement large. Cela lui confère une signature esthétique différenciante, mais aussi une masse plus élevée et lui donne la possibilité d’accueillir un bras de lecture plus long, ce qui limite l’erreur d’angle de lecture de piste. Le bras est ainsi un vrai modèle de 10 pouces (25,4 cm du pivot à la pointe de la cellule). Il est fait d’un tube d’aluminium avec un robuste porte-cellule rapporté en métal moulé, comportant une vis de réglage d’azimut. Il est monté sur un solide pivot à roulement à billes, ajustable en hauteur, tandis que son antiskating est assuré par un petit poids accroché au bout d’un filin, une méthode courante, mais qu’on peut trouver un peu artisanale et pas très pratique. Le contrepoids en métal massif est de son côté vissé par le biais d’un anneau en caoutchouc amortissant. Il assure un réglage stable et précis, mais n’a pas de bague graduée. Il faut donc utiliser une balance pour ajuster la force d’appui. Le plateau tournant est taillé dans une plaque épaisse de 19 mm en Delrin, un matériau conciliant grande dureté et pouvoir amortissant. Il ne pèse pas moins de 1,75 kg. Son pourtour est taillé d’une gouttière guidant la courroie d’entraînement, en néoprène jaune, et évitant qu’on ne la fasse dérailler par inadvertance en manipulant un vinyle. En dessous du plateau, on ne trouve pas un axe plongeant dans une gorge fixé à la base de la platine. C’est le contraire. La gorge en bronze avec palier en Teflon est montée sous le plateau et s’insère sur un axe en acier trempé, relativement large, qui est, lui, fixé à la base. L’usinage de ces pièces est très précis. On le remarque à l’effet ventouse ou d’amortisseur hydraulique assez marqué se produisant lorsque l’on retire ou met le plateau en place. La courroie jaune, apportant une touche esthétique fort sympathique, est tractée par un moteur dont le couple paraît assez important. Ce moteur est placé au fond à gauche et découplé. Les deux gorges de sa poulie sont facilement accessibles pour opérer le changement de vitesse (33 ou 45 tr/min) qui se fait manuellement en déplaçant la courroie d’une gorge

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Spécifications

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•Type : platine vinyle à entraînement par courroie •Moteur : à couple élevé, 300 tr/min •Vitesse de rotation des disques : 331/3 et 45 tr/min (changement de vitesse par déplacement manuel de la courroie d’une poulie à l’autre) •Plateau : en Delrin de 1,75 kg •Base : en MDF de 20 mm •Roulement en acier trempé avec palier en Teflon •Pieds amortissants conçus par HRS •Pleurage et scintillement : 0,017 à 0,025 % •Rapport signal/bruit : 72 dB •Consommation : <5 watts •Dimensions : 50,2 x 13,4 x 37 cm (couvercle fourni inclus) Poids : 8,66 kg •Bras en aluminium de 10 pouces (25,4 cm) avec angle vertical (VTA) et azimut ajustable, pour cellules de 5 à 10 g •Cellule Studiotracker : MM, double aimant de type VTwin, diamant elliptique, corps en polymère, 3,5 mV de niveau de sortie, poids de 6,4 g, force d’appui recommandée de 1,8 à 2,2 g, 47 kΩ, 100 pF, compliance statique de 35 x 10e-6/dyne, compliance dynamique de 8 x 10e-6/dyne

Notre avis Construction

Ergonomie

Performances

Musicalité


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à l’autre. Enfin, mention spéciale aux quatre pieds de la MoFi Studiodeck+. Ce sont de superbes pièces conçues par HRS. Leurs corps en métal enferment ce qui semble être des ressorts, très fermes pour ceux placés à l’arrière, offrant un débattement d’environ 1 mm, et plus souples à l’avant, avec un débattement d’environ 5 mm. Tous les éléments de cette platine vinyle (made in USA et non made in China) paraissent donc très sérieux, du lève-bras qui descend tout en douceur, au bras lui-même, en passant par le contrepoids massif, les pieds très techniques, le costaud portecellule, la grosse poulie du moteur, l’épais plateau en Delrin... Encore une fois, on le répète, on est assez surpris du niveau de qualité élevé en regard du prix qui reste fort raisonnable.

Une platine vinyle très silencieuse qui donne beaucoup de tension à la musique La MoFi Studiodeck+ est livrée prête à l’emploi avec sa cellule Studiotracker (vendue également séparément à 190 €). Cette cellule MM, à diamant elliptique et haut niveau de sortie (3,5 mV), est fabriquée sur cahier des charges au Japon, semblet-il par Audio-technica. Elle a un rendu sonore un peu raide à notre goût. Cela peut ne pas plaire et dans ce cas, il sera judicieux d’en adopter une autre. Néanmoins, cela ne remet pas en cause notre avis sur la Studiodeck+ que nous trouvons particulièrement réussie sur tous les autres points. Le fonctionnement de la MoFi Studiodeck+ est particulièrement silencieux et la platine est très bien immunisée contre les vibrations extérieures. Contrairement à ce que l’on pouvait attendre compte tenu de son look façon Third Man Records et son origine américaine, elle n’a pas un son qui donne dans la chaleur, l’ampleur ou l’ultra moelleux.

Ses timbres ont une certaine matité, avec une touche de brillance dans le haut médium aigu. L’image stéréophonique se construit en profondeur légèrement en retrait par rapport au plan formé par les enceintes. Elle ne cherche pas à déborder du cadre. Cette platine n’est pas une adepte des colorations ou effets sensationnels. Si le disque est un peu usé ou d’une qualité d’enregistrement un peu brouillonne, elle le fait entendre. Inversement, sur certains albums, elle est capable d’une intensité émotionnelle rare. Elle devient alors beaucoup plus intéressante et harmonieuse, allant chercher ce qui fait le cœur de la musique. Elle sonne très juste, très vrai. Elle est capable de délivrer beaucoup de nuances et de détails. Son silence et sa stabilité de fonctionnement permettent à la cellule de donner son plein potentiel. Elle est transparente et précise dans le sens où elle donne l’impression d’être en prise directe avec ce qui est gravé au cœur du microsillon et donc avec la musique. C’est une expérience que l’on peut qualifier de totalement analogique (par opposition au numérique). Elle n’a pas son pareil, dans sa catégorie de prix, pour faire ressortir cette tension, cette urgence, ce besoin d’instantanéité qu’exprime parfois la musique. Elle transmet une sorte d’énergie vitale qui s’installe en creux au fil des enregistrements, sans s’imposer en force, et emporte peu à peu le sentiment global. La MoFi Studiodeck+ peut sembler réservée au premier abord, et parfois même un peu crue, mais elle excelle à gratter et aller chercher la petite bête qui crée l’émotion musicale. Même si nous ne sommes pas fans de sa cellule d’origine, c’est une platine d’une conception à la fois très sérieuse, solide et fonctionnelle, qui n’enjolive pas le son, mais révèle avec beaucoup d’acuité la richesse des enregistrements. C’est un produit coup de cœur.

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Un classique, revisité

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800 €

X1 La nouvelle X1 de Pro-Ject accompagnée de sa cellule Ortofon spécialement conçue sur cahier des charges a été élue meilleure platine vinyle de la saison 2019/2020 par le jury de l’EISA. Elle joue effectivement l’élève parfaite. Vendue à moins de 1000 €, avec tous ses accessoires et sa cellule déjà montée, elle est de conception presque minimaliste, mais accepte aussi bien les disques 33 et 45 tr/min que les galettes en 78 tr/min, tandis qu’elle délivre un son très pur, rapide et nuancé. par Pierre Stemmelin

Pro-ject est la marque audiophile autrichienne à laquelle tout semble réussir. Fondée en 1991, elle est de celles à avoir le mieux profité du retour en grâce du disque vinyle ces dernières années. Elle s’est imposée comme un leader dans ce domaine. Elle fabrique des platines pour de nombreuses autres marques. Avec sa douzaine de lignes de platines, ses dizaines d’électroniques stéréo, ses quelques enceintes, sans compter les produits de Musical Fidelity dont elle est maintenant propriétaire, Pro-ject propose un catalogue pléthorique. Et pourtant, il semble ne rien y avoir à jeter ni à oublier dans ce catalogue. Ce n’est pas la nouvelle Pro-Ject X1 qui nous contredira.

Un moteur à entraînement par courroie bien découplé et un lourd plateau en acrylique au mouvement bien huilé La Pro-ject X1 est une platine vinyle à entraînement par courroie d’une construction très épurée. Elle n’est cependant pas totalement manuelle. Si le bras doit être déplacé avec les doigts, le changement

de vitesse pour les 33 et 45 tr/min, lui, s’effectue à l’aide d’un petit bouton. On a même la possibilité de lire des 78 tr/min et ce n’est que dans ce cas que l’on doit changer la courroie plate par la ronde (également fournie), pour la placer sur la seconde gorge de la poulie du moteur qui se trouve en dessous du plateau. La base de la platine est réalisée dans un panneau de médium (MDF) assez dense de 3,5 cm d’épaisseur, revêtue, au choix de l’acquéreur, d’une laque piano noire 8 couches ou d’un placage en bois verni satiné. Elle repose sur trois pieds réglables en hauteur, chacun formé de deux petits billots d’aluminium prenant en sandwich un épais joint en Sorbothane. Ces pieds sont assez rigides, mais à l’usage ils s’avèrent très efficaces, limitant de façon étonnante la transmission de vibrations ou de bruits microphoniques parasites. Le moteur est placé dans un évidement de la base, suspendu par des élastiques et silentblocs. Son alimentation externe est un petit transformateur 15 V à courant continu. Le lourd plateau (1,5 kg) est taillé dans de


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l’acrylique translucide connu pour ses qualités d’amortissement. Il est recouvert d’une feutrine et son entraînement se fait par l’entremise d’un sousplateau en matériau synthétique, lui-même mis en mouvement par la courroie plane du moteur, entraînée par une poulie en aluminium. L’axe du sous-plateau est en inox plongeant dans une gorge en bronze avec un palier en téflon. L’usinage des pièces est de haute précision (0,001 mm de tolérance). Cela se remarque immédiatement par l’effet ventouse assez marqué qui se produit lorsque l’on extrait ou replace le sousplateau.

Un bras sandwich en aluminium et fibre de carbone, haut de gamme, monté d’une cellule Ortofon MM sur-mesure Le bras de lecture de la Pro-Ject X1 est une superbe pièce formée d’un tube de 8,6 pouces à structure sandwich en aluminium et fibre de carbone tressée. Il est moulé d’une pièce avec son porte-cellule. Il possède un double cardan qui permet des déplacements horizontaux avec un minimum de friction grâce à un axe horizontal maintenu dans une très solide pièce métallique en «U» et se terminant par des pointes. L’antiskating est assuré par un petit poids accroché à un fil «de pêche» en nylon. C’est le seul élément un peu trop à l’ancienne et manquant de praticité et notre goût. À partir de deux petites vis, on a la possibilité de régler la hauteur du bras et donc le VTA (Vertical Tracking Angle) ainsi que l’azimut. Mais rassurez-vous, lors de la réception de la platine, l’utilisateur n’a pas à se soucier de ces réglages. Une cellule Phono est déjà montée et ajustée. Il s’agit du modèle MM (à aimant mobile) Pick It S2, spécialement conçu pour Pro-Ject par Ortofon, dérivé de la série OM et doté d’un diamant elliptique.

Une association platine vinyle/cellule offrant un équilibre sonore des plus réussis La Pro-ject X1 est livrée avec une paire de gants blancs, un capot en plexiglas transparent ainsi qu’un câble de raccordement de qualité audiophile. Sa mise en œuvre est relativement facile et il est aisé de la faire évoluer en changeant de câble ou en l’équipant d’une cellule MC par exemple. Mais en l’état, elle est déjà parfaitement équilibrée. La rotation se lance par un interrupteur placé sous la base vers l’avant à gauche. On apprécie le lève-bras qui s’abaisse pour poser tout en douceur la pointe de la cellule sur le disque, le sélecteur de vitesse de rotation ou encore l’absence de courroie apparente, ce qui évite de la faire dérailler accidentellement. La restitution sonore est particulièrement propre. Le soin apporté à l’amortissement et à la lutte contre les frictions parasites s’entend

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instantanément. Cette platine a un fonctionnement particulièrement silencieux. Le son est clair, d’une grande transparence. On entend énormément de détails de la qualité d’enregistrement et de gravure du disque vinyle en lecture. Cette transparence ne s’exprime pas au détriment d’une certaine douceur. La restitution bénéficie d’une très belle fluidité. L’image stéréophonique n’est pas trop ample, mais concise, avec une fort agréable sensation de profondeur et un rendu très réaliste des acoustiques. Contrairement à d’autres platines concurrentes, la Pro-Ject X1 n’appuie pas sur la chaleur, mais, encore une fois, cela ne s’exerce pas au détriment de la qualité des timbres qui sont particulièrement élégants, délicatement nuancés et d’une grande richesse. La dynamique et le suivi rythmique sont aussi parmi les meilleurs. Sur l’album jazzy, «Glow», de Robyn Bennet, que nous a fait découvrir M Com’Musique dans sa M Box du mois d’octobre 2019, on est tout de suite pris par le swing de l’interprétation avec une envie irrésistible de claquer des doigts. La Pro-Ject X1 est une platine vinyle un peu haut de gamme, d’une conception fort sérieuse et savante, totalement audiophile et réellement très réussie.

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Spécifications

•Type : platine vinyle à entraînement par courroie •Vitesses de rotation : 33, 45 et 78 tr/min •Variation de vitesse : 0,25 à 0,3 % •Pleurage et scintillement : 0,13 à 0,15 % •Plateau en acrylique de 20 mm d’épaisseur, de 1,5 kg •Axe en acier inoxydable et gorge en bronze •Bras : - de 8,6 pouces, en carbone et aluminium - Longueur effective : 21,85 mm •Cellule Pick It S2 MM (par Ortofon) - Diamant elliptique - Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz - Tension de sortie : 7 mV - Force d’appui recommandée : 1,8 g •Accessoires : transformateur 15 V DC 0,8 A, tapis en feutrine, câble RCA de raccordement, courroies •Consommation : 5 watts •Dimensions : 415 x 125 x 335 mm •Poids : 7 kg

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Le pack Home Cinema ultime. Le système 3000i 5.1 Plus avec le QB12. Profondeur. Définition. Dextérité.

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AMPLIS ET PRÉAMPLIS


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ACCUPHASE

8500 €

E-480 Accuphase est un constructeur fétiche dans le monde audiophile. Il fait partie des deux ou trois spécialistes les plus emblématiques des amplificateurs Hifi haut de gamme. Le modèle E-480 est son intégré stéréo cœur de gamme, la dernière itération d’une longue lignée d’appareils, née en 1972 et qui en est à sa onzième génération. Nous avons pu vivre pendant près d’une semaine avec ce monstre sacré et juger si ce qu’il a dans le ventre est à la hauteur de sa réputation. par Pierre Stemmelin

L’E-480 est l’ampli stéréo intégré le plus puissant et le plus complet de la gamme Accuphase. Juste au-dessus de lui, il y a l’E-650, également un intégré, mais moins puissant puisque fonctionnant en pure classe A, puis les séries de préamplis et blocs de puissance en éléments séparés. Le prix de l’Accuphase E-480 est de 8500 €, ce qui peut naturellement impressionner. Nous allons voir que ce prix n’est pas uniquement justifié par les beaux vumètres et la luxueuse carrosserie, ni par les performances sonores seules, mais tout un

ensemble de choses en plus qui font une grande différence sur le marché actuel de l’électronique - trop souvent guidé par l’éphémère et le court terme.

Un appareil intemporel, mais évolutif et conçu pour durer des décennies Comme tous les appareils Accuphase, l’E-480 arbore une luxueuse façade anodisée champagne, légèrement ambrée, sur laquelle trônent deux


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grands vumètres à aiguille de haute précision. Il s’agit d’un appareil imposant. Il pèse près de 25 kg. Mais ce n’est pas pour autant une créature démesurée et difficile à vivre. Contrairement à beaucoup d’autres gros amplis audiophiles qui jouent aux spartiates, il ne sacrifie absolument pas le confort d’utilisation sur l’autel des performances sonores. Derrière la trappe qui bascule tout en douceur en dessous de ses vumètres, on trouve des réglages de tonalité grave et aiguë, un sélecteur pour deux groupes d’enceintes A ou B, des boutons pour activer le mode loudness (COMP), passer de la stéréophonie à la monophonie, ajuster la balance, dissocier les sections ampli et préampli, inverser la phase ou encore contrôler un enregistrement. La connectique de l’Accuphase est également richement fournie. Outre la prise casque en façade, elle comporte au dos de l’appareil six entrées et une sortie Ligne asymétriques sur RCA, complétées de deux entrées symétriques sur XLR. Les sections ampli et préampli que l’on peut utiliser indépendamment possèdent également chacune des prises asymétriques RCA et symétriques XLR. De série, l’appareil ne possède pas d’étage d’entrée pour des sources numériques ni pour une platine vinyle. Mais, rassurez-vous, ces options sont prévues. Deux emplacements fermés par des trappes amovibles sont prêts à accueillir des cartes enfichables en option comme un DAC Hi-res ou une section Phono MM/MC. C’est la meilleure façon, à notre connaissance, d’assurer la pérennité, la non-obsolescence à court terme de l’appareil en lui donnant la possibilité de s’adapter aux futurs formats.

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Une construction simplement parfaite Avec l’Accuphase E-480, on n’est absolument pas dans le High End délirant, ni dans l’ésotérisme audiophile ou encore dans le luxe excentrique. Il s’agit d’un ampli Hifi cossu, mais également d’une conception technique très sage, très avisée, sans superflu et dans lequel tout semble avoir était poussé à la perfection. Extérieurement, on ne peut noter de défaut, aucun jeu, aucune faille. Les commandes sont très douces et tout paraît d’une solidité presque inaltérable. Sous le capot (car nous avons inspecté en détail, naturellement), tout l’espace est rempli avec intelligence et précision. Aucun élément n’est laissé au hasard. La façade de 15 mm d’épaisseur est en aluminium et le châssis est doublé sur ses flancs par deux panneaux de fonte de 5 mm revêtus d’une peinture métallisée. L’agencement interne est d’une rigueur militaire. Chaque section est compartimentée et isolée des autres par des panneaux métalliques. La gestion du volume utilise un circuit AAVA (Accuphase Analog Vari-Gain Amplifier) exclusif à la marque qui évite la présence de toute résistance sur le trajet du signal. L’étage d’alimentation s’appuie sur un énorme transformateur toroïdal capoté de 13,5 cm de diamètre sur 10 cm de haut, suivi de deux massives capacités de filtrage, de 40 000 µF sous 80 V chacune, estampillées Accuphase. Les circuits de puissance sont en configuration triple push-pull à partir de transistors MosFet

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(IRFP240) pilotés par une paire d’autres transistors de forte capacité (2SC4793 et Sanken 2SC4495). La puissance maximale est la même que pour l’E-470 de précédente génération : 2 x 200 watts sous 8 ohms et 2 x 290 watts sous 4 ohms. Cependant, les transistors ont gagné en capacité en courant : 12 ampères pour chacun des six transistors de chaque canal au lieu de 10 auparavant. Un document disponible sur le site accuphase.com, détaille toutes les améliorations apportées au E-480 par rapport au E-470. Certaines améliorations sont importantes comme le facteur d’amortissement qui passe de 500 à 600. D’autres paraissent plus infimes comme le rapport signal/bruit qui gagne 1 dB pour atteindre 109 dB en entrée Ligne. Mais elles témoignent de la quête insatiable du constructeur japonais de repousser les limites toujours plus loin. Un soin tout particulier est consacré à la prévention des pannes accidentelles. Il n’y a pas de ventilateur de refroidissement, mais le fond de l’appareil est une sorte de grille ajourée d’une multitude de petites ouvertures rondes afin d’assurer aux radiateurs internes en aluminium massif une ventilation idéale. On note la présence de relais de

haute qualité, Omron 12 VDC made in Japan, sur les entrées, de nouveaux capteurs de température et photocoupleurs dans les étages de puissance ainsi que de circuits de protection ultra rapides au plus près des borniers haut-parleurs. Tout est fait pour garantir la meilleure fiabilité et la meilleure durabilité. On comprend pourquoi les appareils Accuphase gardent une si grosse cote sur le marché de l’occasion jusqu’à plusieurs décennies après leur sortie.

Une transparence, une fluidité et une maîtrise sonores semblant d’une totale évidence Nous avons essayé l’Accuphase E-480 dans différentes configurations et avons sollicité les meilleurs câbles audiophiles que nous avions à notre disposition, les modèles haut-parleurs AudioQuest Rocket 33 et le cordon secteur AudioQuest NRG Moonsoon. Nous avons naturellement utilisé nos enceintes étalons Kelinac Kel 714 MG, mais aussi attrapé d’autres enceintes de passage pour les mettre entre les bonnes mains de cet amplificateur


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Hifi extrêmement bien attentionné. À l’écoute, il est difficile d’attitrer un caractère ou une personnalité à l’Accuphase E-480 tant il n’en impose aucun. Ce que l’on entend est la signature sonore de la source, celle des enceintes ou même celle des câbles dans leurs moindres détails, mais pas celle de l’amplificateur qui est d’une neutralité quasiment impossible à prendre en défaut. La restitution sonore est fluide, très précise, extrêmement fidèle au message enregistré. On peut parler d’ultra Haute Fidélité et d’ultra Haute Définition. Le son semble d’une pureté et d’une propreté tout à fait exceptionnelles. Et cela ne se manifeste absolument pas par un excès de clarté ou de l’agressivité. Au contraire, lorsque les tweeters des enceintes suivent un enregistrement qui pouvait paraître trop acide à partir d’un autre amplificateur, avec l’Accuphase E-480 il montre une matière et un filé qui lui donnent une tessiture insoupçonnée. L’E-480 est en effet extrêmement neutre et transparent. Il permet de percevoir une foule de micro-informations tant sur l’interprétation des artistes, l’acoustique de la prise de son ou les techniques d’enregistrement. Cependant, aucun trait n’est forcé, tout s’intègre avec harmonie. Les défauts ou limites de la source ne s’en trouvent pas trop soulignés. La restitution de l’Accuphase E-480 est d’une cohésion totale. Lorsqu’on le sollicite, cet amplificateur sait aussi

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faire parler la poudre. Si les enceintes ont du répondant dans les basses fréquences, il est capable de les faire descendre dans les premières octaves avec une maîtrise absolue. Il est en mesure d’alimenter de très grosses enceintes et de les tenir d’une poigne de fer. On peut pousser le volume sans arrière-pensée, l’Accuphase E-480 conserve sa rapidité et sa maîtrise sans faille. Les timbres sont justes, d’une parfaite unité et cohérence. L’image stéréophonique extrêmement bien définie semble ancrée dans du béton. Là encore, on ne peut que louer sa précision et ses justes proportions. La mise au point (par analogie avec l’optique) la focalisation sont parfaitement réalisées. Il n’y a aucun débordement ou tassement ; chaque élément se pose exactement à la place que lui donne l’enregistrement. L’Accuphase E-480 est véritablement un produit d’exception qui établit la norme en matière de performances, d’une conception millimétrée et d’une construction faite pour durer.

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Spécifications

•Puissance : 2 x 180 watts sous 8 ohms et 2 x 260 watts sous 4 pour une distorsion inférieure à 0,05 %, 2 x 200 watts sous 8 ohms et 2 x 290 watts max. en régime continu •Connectiques : 6 entrées Ligne RCA, 2 entrées Ligne XLR, 1 sortie Ligne RCA, 1 sortie Ligne XLR, entrée ampli sur RCA et XLR, sortie préampli sur RCA et XLR, prise casque jack 6,35 mm, doubles borniers haut-parleurs •Sensibilité et impédance d’entrée Ligne : 190 mV/20 kohms (RCA), 190 mV/40 kohms (XLR) •Contrôles de tonalité : ±10 dB à 300 Hz et 3 kHz •Compensation Loudness : +6 dB à 100 Hz •Rapport signal/bruit (pondération A) : 109 dB (entrées Ligne RCA), 102 dB (entrée Ligne XLR), 125 dB (entrée ampli) •Facteur d’amortissement : 600 à 50 Hz sous 8 ohms •Poids : 24,6 kg •Dimensions : 465 x 181 x 428 mm

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Équipement

Performances

Musicalité


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ANTHEM

4800 €

STR Integrated Anthem est une marque canadienne surtout connue jusque-là pour ses ampli-tuners et blocs de puissance très costauds dédiés au Home Cinéma ou à des applications de diffusion multiroom. Mais depuis peu, elle s’intéresse aussi à la Hifi. Avec son premier intégré stéréo, elle nous livre un appareil haut de gamme extrêmement bien équipé, apte à accueillir toutes les sources analogiques et numériques et à s’adapter à toutes les situations grâce à sa grosse puissance et son système de calibration acoustique exclusif. par Pierre Stemmelin L’Anthem STR Integrated est un appareil très imposant, aux proportions inhabituelles pour le monde de la Hifi, qui affiche tout de suite d’où vient la marque qui l’a conçue. Son gabarit et son très grand afficheur en façade sont en effet plus courants dans le secteur des intégrés et amplis Home Cinéma haut de gamme. Son premier atout est d’être particulièrement bien équipé. L’Anthem STR Integrated ne possède pas de lecteur de musique en réseau intégré, mais il est prêt à accueillir de nombreuses sources analogiques y compris une source symétrique sur ses prises XLR ou une platine vinyle. Cette dernière peut être dotée d’une cellule Phono à aimant mobile (MM) ou bobine mobile (MC). L’Anthem STR accepte les deux simultanément depuis deux entrées indépendantes. Il est également riche en connectique audionumérique. Il possède des entrées optiques, coaxiales, AES/EBU (sur XLR) et

USB-Audio dont la résolution monte jusqu’en 32 bits/384 kHz ou DSD128 (en 5,6 MHz).

Des étages de puissance qui culminent à 550 watts sous 2 ohms et un système d’optimisation acoustique ARC incluant le bass management L’Anthem STR Integrated revendique une puissance de 2 x 200 watts sous 8 ohms. Il double cette puissance sous 4 ohms, ce qui témoigne des capacités en courant importantes de son étage d’alimentation et il peut même aller jusqu’à 2 x 550 watts sous 2 ohms. Il est virtuellement prêt à alimenter tout type d’enceintes y compris des modèles très haut de gamme et difficiles à faire «bouger». Mais ce qui le rend encore plus intéressant, c’est sa capacité à s’adapter aux caractéristiques


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acoustiques du système, des haut-parleurs et de la pièce d’écoute afin d’optimiser les résultats sonores. Il est équipé de deux sorties subwoofers et d’un système de «bass management» afin de gérer directement deux caissons de grave et les accorder au mieux au fonctionnement des enceintes principales. Il est possible de faire fonctionner ces caissons en configuration mono ou stéréo et d’ajuster la fréquence de coupure ainsi que la phase de chacun. Pour chaque canal, le niveau et le délai sont également réglables. On retrouve avec l’Anthem STR Integrated le même menu de configuration que sur un ampli Home Cinéma, mais adapté à une configuration 2.0 (deux enceintes), 2.1 (deux enceintes plus un caisson) ou 2.2 (deux enceintes plus deux caissons). Quatre mémoires sont disponibles pour sauvegarder différents profils, faisant intervenir ou non des caissons, ou pour plusieurs positions d’écoute dans la pièce. Un grand nombre de fonctions sont personnalisables, comme le niveau ou le nom de chaque source, tout cela à partir du grand afficheur en façade de l’Anthem STR. On peut facilement s’y perdre, mais les commandes de base restent assez simples. De même, le système de correction acoustique ARC (Anthem Room Correction) est celui des amplis Home Cinéma de la marque. Il est possible de le mettre en œuvre de plusieurs manières. L’appareil doit être raccordé au réseau local par sa prise Ethernet pour que la prise de mesure initiale fonctionne. Un simple iPhone ou iPad, ses microphones intégrés et l’appli ARC Mobile peuvent suffire pour mener à bien la procédure de calibrage acoustique. Nous avons déjà obtenu un bon résultat en utilisant cette solution. Mais le mieux est d’utiliser le microphone de mesure et son pied fournis avec l’appareil ainsi que le logiciel ARC Genesis pour Windows ou MacOS. Il est alors possible de réaliser des mesures jusqu’en 10 points différents de la pièce, d’obtenir une correction acoustique plus fine

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et aussi (dans le mode expert) de définir la courbe cible (par exemple légèrement relevée dans le grave) ainsi que le niveau d’intervention maximal de la correction acoustique. Il est important de préciser que le système ARC agit uniquement sur la courbe d’égalisation des enceintes dans le domaine numérique. Il ne touche absolument pas à la phase.

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Spécifications

•Type : ampli intégré stéréo avec système de correction acoustique ARC •Puissance : 2 x 200 watts sous 8 ohms, 2 x 400 watts sous 4 ohms, 2 x 550 watts sous 2 ohms •Connectique analogique : 4 entrées Ligne sur RCA, entrée symétrique XLR, 2 entrées Phono MM et MC sur RCA, sortie préampli, 2 sorties subwoofers, sortie Ligne sur RCA •Entrées numériques : 2 optiques Toslink, 2 coaxiales sur •RCA, AES/EBU sur XLR, USB-Audio •Autre connectique : 2 USB (pour mise à jour), Ethernet, RS-232, Trigger in et out •Consommation : 0,38 à 0,42 watts en veille, 1,1 à 1,2 watt en veille avec réseau, 40 watts au repos, 250 watts en régime moyen, 500 watts au max. •Dimensions : 43,2 x 17,2 x 44,5 cm •Poids : 18 kg

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Fonctions

Performances

Musicalité


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Une construction inspirée de produits Home Cinéma à haute tenue en puissance Le gabarit de l’Anthem STR Integrated est celui d’un gros ampli Home Cinéma et ses circuits internes de puissance en semblent étroitement dérivés. Derrière sa façade en aluminium qui atteint, en son point culminant, près de 2,5 cm d’épaisseur et sous son capot également an aluminium, de 2/10ème, l’appareil possède deux blocs d’amplification montés sur de grands radiateurs verticaux qui paraissent très proches de ceux que l’on rencontre sur les modèles multicanal de la série MCA d’Anthem. Ces blocs fonctionnent chacun en configuration quadruple push-pull à partir de transistors Toshiba à haute capacité (2SA2121 et 2SC5949 : 15 A et 220 W de dissipation max. chacun). Leur alimentation est assurée par un gros transformateur toroïdal encapsulé sous un chapeau métallique (14 cm de diamètre pour 8,5 cm de haut) suivi de quatre capacités de filtrage de 8200 µF sous 100 V chacune. Une seconde section d’alimentation, à découpage cette fois-ci, se charge des étages de gestion. La section de traitement audionumérique possède une interface USB Xmos asynchrone, une puce AKM de suréchantillonage à 768 kHz compatible DSD256 (AK4137EQ) et un processeur Analog Devices 32 bits (ADSP-BF706). La conversion analogique vers numérique, qui peut-être désactivée, est réalisée par un ADC AKM 32 bits/768 kHz (AK5552VN) tandis que la conversion numérique vers analogique est confiée à un DAC AKM 8 canaux, 32 bits/768 kHz (AK4456VN) de la série Velvet Sound d’AKM. La construction ne fait aucune débauche de solutions audiophiles ésotériques, mais elle est très professionnelle, très propre et aérée, réalisée au Canada à partir de composants de qualité précisément sélectionnés. L’appareil possède en outre des circuits avancés de protection.

Un son musclé, équilibré et sûr Sur le terrain, l’Anthem STR Integrated fait état d’une grosse musculature. Cet ampli est parfaitement adapté pour alimenter des enceintes volumineuses, dotées de boomers de grand diamètre et éventuellement dont le rendement est limité, pour sonoriser un grand espace. Le système de correction acoustique ARC est un vrai atout. Sur nos enceintes de test Kelinac Kel 714 MG et dans notre pièce habituelle, il a fourni un gain évident d’intelligibilité et de matière dans le registre médium. Sur la chanson «Hallelujah»

des sœurs Haim, la voix de Danielle qui prend le premier couplet, alors qu’elle paraissait un peu nasillarde et bouchée, devient immédiatement mieux centrée, plus claire, mais aussi plus douce et charnelle lorsque l’on enclenche la correction ARC. L’image sonore gagne en cohérence et en profondeur. Il n’est pas nécessaire de tendre les oreilles et d’écarquiller les tympans pour entendre la différence. Dans le même temps, la correction ARC élimine le phénomène de résonance autour de 80 Hz propre à notre pièce d’écoute. Les graves sont plus dégraissés et percutants. Si cela paraît un peu trop sec, il est possible de redonner de l’ampleur en jouant sur la courbe de correction cible, disponible avec le logiciel ARC Genesis en mode expert sur ordinateur. Par défaut, l’Anthem STR Integrated privilégie un équilibre tonal neutre. Par rapport à certains amplificateurs de tempérament plus «audiophile», on peut trouver parfois qu’il lui manque un brin de folie, de fantaisie ou d’excentricité. Mais la possibilité de moduler sa signature sonore, de s’affranchir de bon nombre des défauts acoustiques de la pièce d’écoute, d’alimenter des enceintes très exigeantes rend cet amplificateur particulièrement intéressant. D’autant que ses performances pures sont de très haut niveau. Il délivre un son très propre. Son niveau de puissance est particulièrement rare et cette puissance s’exprime avec une superbe maîtrise. On peut pousser très fort le volume sans craindre de stridence dans les aigus et le registre grave brille autant par sa densité, sa fermeté, que par sa grande souplesse et sa lisibilité. C’est un appareil qui ne déçoit pas et tient ses promesses.

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www. hamysound. com

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ON mag - Hifi 2019

DENON

1200 €


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PMA-150H Le Denon PMA-150H est un petit amplituner Hifi moderne extrêmement bien connecté. Sous un gabarit compact, il intègre un lecteur réseau Heos, propre à la marque et particulièrement riche en fonctionnalités tandis que ses étages d’amplification numériques délivrent une puissance de 2 x 70 watts sous 4 ohms, déjà confortable. par Pierre Stemmelin

Le PMA-150H est le plus gros des amplis de la série Design de Denon. Il n’en demeure pas moins très compact dans son élégant châssis au format «boîte à chaussures». Ce dernier bénéficie d’un habillage luxueux et fort soigné. Il est doté d’une façade noire brillante avec afficheur Oled monochrome et pavé de commandes tactiles ainsi qu’un capot et un fond en aluminium satiné de 5 mm d’épaisseur. Le Denon PMA-150H n’est pas compatible Chromecast Audio. Il est effectivement plus rapide de dire ce qu’il ne fait pas. Pour le reste, il est difficile de se plaindre. AirPlay 2 et Spotify Connect répondent présents. Le pilotage vocal depuis un appareil Alexa ou Google Assistant est possible tandis que l’application de pilotage multiroom Heos, propre à Denon et Marantz, donne accès à Deezer, Tidal, Napster, Soundcloud, Amazon Music ou encore TuneIn pour les webradios. La lecture des fichiers audio disponibles sur le réseau local en mode DLNA est aussi possible, même si ce n’est pas la fonction la mieux mise en valeur sur l’appli Heos. En plus du tuner FM/DAB intégré, la connectique du Denon PMA-150H est assez polyvalente. Elle comporte une prise casque de qualité (avec gestion du gain), plusieurs entrées analogiques, le Bluetooth AptX et des entrées numériques d’une résolution montant jusqu’au 32 bits/384 kHz et DSD256 (11,2 MHz). Tout ce petit monde ainsi que les fonctions réseau se gèrent simplement depuis la télécommande, le pavé tactile en façade, les menus déroulants de l’afficheur ou encore depuis un smartphone. Le PMA-150H est très agréable et facile à utiliser. Sur ce point, Denon a tout compris. Pendant nos essais, nous n’avons rencontré qu’une seule fois une coupure de son. Il faut juste penser à allumer manuellement l’appareil pour qu’il soit disponible et reconnu sur le réseau. À l’intérieur, les circuits privilégient une approche tout numérique. Ils font état d’un haut niveau d’intégration et d’une implantation très propre. L’alimentation possède un petit transformateur en C ainsi qu’une section à découpage de forte capacité. En entrée, on trouve une puce de réception Xmos haut de gamme (8U7C10), une interface de suréchantillonnage AKM (AK4137) et un ADC Burr Brown (PCM9211). En sortie est présent

un convertisseur Burr Brown audiophile (PCM5120) et des étages de puissance pilotés par une puce Qualcomm DDFA (CSRA6620). Ces derniers revendiquent 2 x 35 watts sous 8 ohms et 2 x 70 watts max. sous 4 ohms.

Un ampli Hifi compact, ultra connecté et qui en a un peu dans le ventre Le Denon PMA-150H est parfaitement à l’aise pour alimenter de petites ou grosses enceintes de bibliothèque ou encore de petites colonnes. Nous l’avons entre autres raccordé (avec des câbles AudioQuest Rocket 33) à une paire de JBL L100 qui vaut cinq fois son prix. Cela nous a permis de voir ses limites. Il n’a absolument pas été ridicule. Il délivre un son qui a la pêche avec des timbres bien équilibrés, ne mettant pas un registre en avant au détriment d’un autre. Ses basses sont un peu courtes, mais d’une bonne tenue, avec de la dynamique. Le niveau de détails est correct. L’image stéréo est stable et concise. Le son est propre, sans stridence ou crispation. Le Denon PMA-150H ne cherche pas l’ultra haute performance, mais il est plaisant à écouter.

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Spécifications

•Type : ampli Hifi connecté Puissance : 2 x 35 watts sous 8 ohms, 2 x 70 watts sous 4 ohms •Connectique : 2 entrées Ligne analogiques, une sortie subwoofer, 2 entrées numériques optiques, entrée numérique coaxiale, port USB-DAC, port USB-Host, Bluetooth AptX, antenne FM/DAB, Wi-Fi, Ethernet •Résolution numérique : jusqu’en 32 bits/384 kHz et DS256 (11,2 MHz) •Fonctions réseau : AirPlay 2, Spotify Connect, Heos, DLNA •Consommation électrique : 60 watts •Dimensions : 280 x 337 x 104 mm •Poids : 4,8 kg

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DEVIALET

5000 €

Expert 140 Pro Chez ON-mag, cela faisait longtemps que nous attendions l’insigne honneur que Devialet veuille bien nous prêter un appareil pour test. C’est chose faite, nous avons à demeure depuis quelques semaines un Expert 140 Pro, le petit ampli HiFi de la marque française qui fabrique «les meilleures enceintes au monde» et «le système audiophile absolu». Un peu vexés de ne l’avoir eu plus tôt, nous étions prêts à en dire pie que pendre. Alors certes nous allons être critique, mais pas seulement, car si le Devialet Expert 140 Pro nous a un peu agacés, il a aussi réussi à faire vibrer notre cœur d’audiophile. par Pierre Stemmelin Devialet est connu du grand public pour ses enceintes sans fil «explosives», Phantom Reactor et Phantom Premier. Mais son premier métier lors de ses débuts, il y a une dizaine d’années, était l’amplificateur HiFi haut de gamme. Il y reste toujours fidèle. Sa gamme d’amplis Expert Pro, destinée aux audiophiles les plus exigeants, s’est étoffée au fil du temps et bénéficie régulièrement de mises à jour. Elle comporte aujourd’hui six modèles se répartissant entre trois appareils stéréo (simple châssis) et trois appareils dual-mono (double châssis) que l’on peut combiner pour créer un système multi-amplifié totalement High End. L’Expert 140 Pro est le plus petit ampli Devialet, mais il est déjà un appareil relativement haut de gamme, voire de grand luxe. Son prix frise les

5000 €. Il se présente comme tous ses collègues dans un boîtier très mince, à peine plus gros qu’un ordinateur portable, ce qui ne l’empêche pas d’annoncer une puissance de 2 x 140 watts sous 6 ohms. Certains diront qu’il ressemble à un pèsepersonne design. Son châssis est littéralement taillé dans un bloc d’aluminium, en finition chrome noir poli miroir. C’est particulièrement élégant et résistant (peu de risque de rayure), mais cela accroche ultra facilement les marques de doigts. Pour prendre des photos du Devialet Expert 140 Pro, nous avons dû utiliser des gants. Pendant nos tests, nous nous sommes repris des dizaines de fois à l’astiquer au chiffon microfibre pour faire disparaître toutes les empreintes de petites mains qui étaient passées par là.


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Core Infinity, un lecteur réseau évolutif et déjà Roon Ready Les amplis Devialet de dernière génération ressemblent à s’y méprendre à ceux de précédente génération et pour cause, le constructeur français a toujours eu à cœur de concevoir des appareils pérennes et évolutifs. La principale différence concerne l’arrivée du nouveau module Core Infinity. Il s’agit d’une carte lecteur réseau (ou streamer audio) à la puissance de calcul impressionnante. Elle intègre des récepteurs réseau Ethernet, Wi-Fi et CPL (inactif pour l’instant) ainsi que le Bluetooth, associés à un processeur ARM quadricœur (tournant à 1 GHz avec 1 Go de RAM et 4 Go de mémoire additionnelle), une puce FPGA, une puce DSP SHARC, trois convertisseurs de fréquence asynchrones sans oublier une interface USB. Malgré un tel armement, elle ne fait pour l’instant pas tant de choses que ça. D’autant que Devialet a pris la sage décision d’arrêter le développement de sa propre appli de pilotage audio multiroom. Ainsi, parmi les protocoles standard, le module Devialet Infinity Core ne prend-il en charge que AirPlay, Spotify Connect et l’UPnP/DLNA. Mais il est prévu pour évoluer et s’adapter. Il comprend aussi le protocole AIR propre à Devialet et vient de gagner l’homologation Roon Ready. C’est une très bonne chose, car Roon est le système de lecture de musique en réseau le plus avancé actuellement. Il permet la diffusion ici en audio Hi-res jusqu’en PCM 32 bits/192 kHz ou DSD64. Son défaut est d’être payant (119 $ à l’année ou 499 $ pour une licence définitive), mais Devialet offre la première année d’abonnement.

Beaucoup de possibilités, des paramétrages avancés et une connectique un peu chiche Le Devialet Expert 140 Pro cultive les paradoxes. Il est livré avec une superbe télécommande en aluminium à ondes radio, très simple, très chic et à grosse molette de volume rotative. En revanche, son tout petit afficheur sur le dessus n’est pas des plus pratiques, de même que son unique bouton en façade. Ce dernier sert à l’allumage, l’extinction, la sélection de la source. Mais on se demande et on

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Spécifications

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•Type : ampli intégré stéréo •Puissance : 2 x 140 watts RMS sous 6 Ω •DHT + B : 0,0005 % à pleine puissance, 0,00025 % à 10 watts •Rapport S/B : 130 dB •Impédance de sortie : 0,001 Ω •Facteur d’amortissement : 8000 •Bande passante : DC- 30 kHz à -0,1 dB, DC - 95 kHz à -3 dB •Rotation de phase : 0,4° à 20 kHz, 1,8° à 40 kHz •Liaisons réseau : Wi-Fi et Ethernet •Entrées numériques : USB Audio 2.0 asynchrone, 2x RCA, optique Toslink, mini-jack optique Toslink •Flux numériques max. acceptés : PCM 32 bits/192 kHz, DSD64 (3,072 MHz) •Services connectés : UPnP, Airplay, Spotify Connect, Roon Ready •Entrée analogique : configurable en mode Ligne, Phono MM ou Phono MC •Sortie préampli : en option •Dimensions : 383 x 383 x 40 mm •Poids : 5,65 kg

Notre avis Construction

Équipements

Performances

Musicalité


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cherche encore pourquoi il n’est pas accompagné de touches de volumes. Que dire aussi du système de paramétrage par carte mémoire SD ? C’est un peu un truc «d’ingénieur» qui ne nous semble pas très en phase avec les attentes d’un public actuel connecté, même audiophile. Heureusement, ce système un peu compliqué donne accès à des réglages forts intéressants. Ceux-ci se font en ligne sur la page «Configurator» du site Internet Devialet. On choisit tout d’abord la référence de son appareil. Puis on peut assigner, paramétrer et ajuster les niveaux de chaque entrée, activer ou désactiver les liaisons réseaux, entrer le nom et la clé d’un réseau Wi-Fi, choisir un mode de correction pour ses enceintes... Une fois tous les réglages effectués, on les enregistre sur une carte SD que l’on insère ensuite au dos du Devialet Expert 140 Pro qui charge alors automatiquement les réglages. Enfin, la connectique de l’Expert 140 Pro est un peu chiche pour un appareil de cette classe de prix. Devialet joue la carte de l’épure à la manière d’Apple sur ses ordinateurs. On dispose de cinq entrées numériques (coaxiales, optiques et USB) et seulement d’une entrée analogique. La sensibilité de cette dernière est configurable à un niveau Ligne, phono MM ou Phono MC. Pour cela, elle est associée au circuit RAM (Record Active Matching) propre à Devialet. Le circuit travaille en mode

différentiel et assure une numérisation Hi-res du signal en 24 bits/192 kHz.

SAM c’est celui qui conduit, DAC Magic Wire celui qui dirige et ADH celui qui boit le courant Le Devialet Expert 140 Pro est entièrement conçu et fabriqué en France. Nous avons naturellement jeté un œil sous son capot. C’est une magnifique pièce d’ingénierie réalisée avec une très grande rigueur et exclusivement des circuits propriétaires d’un niveau d’intégration à citer en exemple. Son circuit d’alimentation à découpage est totalement isolé, logé dans un module blindé. Au centre de l’appareil trône la carte d’amplification ADH, elle aussi blindée par un capot. La technologie ADH (Analog Digital Hybrid), qui est à l’origine de la création de la société Devialet, consiste en un système d’amplification hybride. Elle utilise des transistors de puissance qui travaillent en analogique, polarisés en classe A, pour l’amplification en tension, et la Classe D (pseudo numérique) pour l’amplification en courant. La gestion numérique et de type 4 phases sur 5 niveaux, cadencée à 1.6 MHz pour chaque canal. À titre de comparaison, la plupart des amplis numériques ou en classe D du marché s’arrêtent à une cadence de 400 kHz, voire 700 kHz pour les meilleurs.


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Le tout est directement piloté par un processeur et le circuit numérique DAC Magic Wire (encore une technologie propriétaire de Devialet) avec le minimum d’étapes intermédiaires et de composants sur le trajet du signal audio. Enfin, cerise sur le gâteau, le Devialet Expert 140 Pro embarque la technologie SAM (Speaker Active Matching) qui donne la possibilité à l’amplificateur de s’adapter précisément aux caractéristiques de vos enceintes lorsque celles-ci sont référencées dans la base Devialet. Ce n’est pas un système de correction tenant compte de l’acoustique de la pièce, mais cela prouve déjà le très haut niveau d’expertise et de maîtrise de Devialet.

dans la description des bruits de salle, du public, de la profondeur de scène sont bien sensibles entre la version compressée à 320 kbps de Spotify et la version Lossless en AAC lue par le système de Roon. Dans le premier cas, on assiste au concert d’un peu loin à travers une ouverture. Dans le second cas, on est entré dans la salle et on vit le direct. Ne cherchant pas à paraître violent ou d’une dynamique exacerbée, le Devialet Expert 140 Pro délivre de très jolis timbres, particulièrement fleuris et tout en nuances sur les voix féminines. Il est capable aussi d’une très belle scène stéréophonique, très bien structurée, aérée et toute en profondeur, sans effet de projection désagréable. Sur notre extrait «Hopak» de Tchaikovsky par le La vie en musique avec Sa Majesté Devialet Minnesota Orchestra (en 24 bits/176,4 kHz), les pupitres de l’orchestre se positionnent de façon très Une fois correctement configuré, le Devialet Expert naturelle et cohérente. Sur les montées crescendo, 140 Pro fonctionne sans aucune fausse note. Même leurs positions restent parfaitement stables. Les éteint (donc en veille), il est accessible aux requêtes musiciens ne se sautent pas les uns sur les autres. du réseau. Il lui faut juste quelques dizaines de Le Devialet Expert 140 Pro est d’une puissance secondes pour sortir de son sommeil. Nous l’avons élevée. On peut pousser le volume sans arrièreécouté en utilisant Spotify Connect, AirPlay, Roon ou pensée. Mais, paradoxalement, c’est à régime encore en DLNA à partir de l’appli mConnect. Nous modéré ou moyen qu’il nous a le plus séduits. n’avons strictement rencontré aucun bogue. Quand on monte franchement dans les tours, il À l’écoute, le Devialet Expert 140 Pro est un ampli ne se désunit pas, conserve un son très propre HiFi relativement droit et neutre. Contrairement à avec des bases franches, mais apparaît alors un ce que l’on attend d’une électronique de puissance caractère légèrement synthétique, un peu classe fonctionnant en partie en numérique, il n’est pas D. En revanche à niveau raisonnable, convenant à ultra incisif dans le haut du spectre ni très dégraissé des écoutes quotidiennes même un peu soutenues, dans le bas du spectre. Sur ces points, il est très à partir d’enceintes d’un rendement correct, c’est différent des amplis Micromega M-One (voir les plus le caractère de la classe A qui s’exprime. Le tests des M-One 100 et M-One 150) que l’on peut Devialet Expert 140 Pro est alors majestueux, avec considérer, par leur concept, comme ses concurrents un son chaud et aéré. Sa restitution a beaucoup les plus proches. de consistance, de force et de subtilité à la fois, Dans le bas du spectre, le Devialet Expert 140 Pro a des timbres très élégants et donne le sentiment de la profondeur, de l’aisance et même un peu de d’une grande aisance, d’une réserve de puissance rondeur tandis que dans le haut, il est doux et d’une prête à bondir. Nous avons donc passé d’excellents infinie délicatesse. Sa douceur ne l’empêche pas moments musicaux avec le Devialet Expert 140 Pro pour autant d’être d’une grande transparence. Cela et c’est avec un regret certain que nous le voyons s’entend parfaitement sur «Jump» de l’album «The partir à la fin de nos essais. Confessions Tour» de Madonna. Les différences

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GOLD NOTE

IS-1000 Il y a un an exactement, nous vous avions fait part de la naissance de l’IS-1000, le tout premier ampli connecté de Gold Note. En quelques années, cette marque florentine a su totalement transformer son offre et la rendre «connectée». L’IS-1000 est l’enfant naturel du préampli streamer P-1000 et du bloc de puissance PA-1175 MKII et disons-le tout de suite : il chante comme ses grands frères.

4390 €

par Pierre-Yves Maton

Comme dans le monde informatique, en Hifi «le soft pousse le hard» et vice versa. Depuis l’essor d’Internet chez les particuliers, les tendances et modes de consommation de la musique n’ont cessé de changer. Les ventes de CD se sont effondrées, tandis que le disque vinyle a connu un regain d’intérêt, le nombre d’abonnés aux plates-formes de streaming (musique en ligne) a explosé et de nombreux audiophiles achètent maintenant de la musique dématérialisée en téléchargement. Tout ceci oblige les fabricants à revoir leur copie sans cesse en proposant des appareils répondant au mieux à ces nouvelles exigences. D’autre part, nous constatons que la qualité n’est pas en reste. Les audiophiles avertis ont vite compris que le MP3 ne leur suffisait pas et se tournent vers des formats de fichiers audio de bien meilleure résolution.

Pour les fabricants d’appareils Hifi, le challenge est donc double : proposer les appareils les plus «ouverts» possible, sans sacrifier la qualité musicale sur l’autel de la modernité. Depuis quelques années, nous avons vu arriver des réponses à ces nouveaux modes d’écoute avec des électroniques telles que celles de Devialet, Naim Audio, Micromega, YBA, Moon by Simaudio et bien d’autres, qui parviennent à marier au mieux musicalité et modernité. D’un autre côté, les audiophiles et mélomanes que nous restons sont la plupart du temps attachés (quelquefois de façon irrationnelle) à une marque, une signature sonore, comme de véritables collectionneurs. Raison pour laquelle des marques mythiques continuent d’exister en évoluant et se portent parfaitement bien aujourd’hui. Alors à côté de ces «monstres sacrés», Gold Note fait figure de «jeune marque» mais avouons qu’elle a


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su rapidement conquérir son public et ce à travers la planète entière. Effectivement, lorsque l’on constate le nombre de prix et avis positifs que son préampli phono PH-10 a su remporter en peu de temps, l’engouement quelque peu foudroyant des professionnels pour cette marque est un signe qui ne trompe pas.

L’IS-1000 ; un air de famille indéniable Effectivement, l’air de famille avec les autres maillons de la série 1000 (à part le PH-10 et le futur ampli casque DS-10) est flagrant et pour cause. À l’instar des autres appareils de cette série, l’IS-1000 bénéficie du même châssis lourd, composé d’une base en acier que surmonte le capot et la face avant en aluminium de forte épaisseur. Les ouvertures du capot, réparties en quartiers de lune, permettent un refroidissement de l’appareil et ont aussi pour tâche de lutter contre la formation de résonances parasites (comme sur les platines vinyles). D’après Gold Note, c’est leur découpe et leur disposition particulières qui leur permet de jouer ce rôle. La face avant de l’appareil est très dépouillée, arborant un bouton multifonction à droite et un bel afficheur à gauche, visible même de loin. Le bouton à droite joue sur la commande de volume, la sélection des entrées et plus encore. Une légère pression sur ce même bouton SKC permet d’accéder à plusieurs réglages comme l’équilibre du niveau gauche et droit, mais pas seulement. L’utilisateur peut, suivant ses enceintes, jouer sur deux paramètres : le facteur d’amortissement (25 ou 250) avec une bouche de contre-réaction différente

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donc un son plus «tube», ou plus «transistor». Un second réglage «Boost» à 3 positions agit sur le niveau du grave, ce qui n’est pas inutile pour les enceintes de bibliothèque. L’arrière de l’appareil est bien fourni et dispose d’une enfilade de plusieurs prises type Cardas de haut niveau. Le Gold Note IS-1000 offre 3 entrées analogiques haut niveau (2 RCA et 1 XLR), dont une hybride que l’on peut transformer en Phono (MM et MC). On note aussi la présence de 2 sorties (variable et fixe), ce qui laisse un large champ de possibilités : ajout d’un bloc de puissance ou d’un caisson de grave, renvoi du signal vers un enregistreur. Plusieurs entrées numériques et connexions réseau sont également à disposition : 3 optiques Toslink, 1 coaxiale, 1 USB A, 1 port Ethernet et une antenne Wi-Fi.

Et sous le capot : un vrai moteur de course à l’italienne L’Italie nous a habitués à des bolides extrêmes représentés par des marques emblématiques tels que Ferrari, Lamborghini, Alpha Romeo. Est-ce que cette quête de l’absolu va se retrouver dans cet intégré ? Eh bien oui, car en retirant le capot, nous sommes largement rassurés. Tout d’abord, comment ne pas tomber en admiration devant l’énorme transformateur triple blindage de 600 VA à très faible bruit qui saute aux yeux ? Il est totalement amorti mécaniquement et entouré d’une plaque de métal isolante. Nous sentons que nous allons en avoir sous le pied.

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Ce transformateur est réalisé spécialement en Italie pour Gold Note : une preuve que chaque composant est choisi avec un soin extrême, comme l’indique souvent le fondateur de la marque Maurizio Aterni dans ses différentes interviews. La réserve d’énergie est confiée à 4 condensateurs Konek de 4700 µF chacun, positionnés au plus près des étages de puissance. Ces derniers adoptent un montage particulier mettant en œuvre un schéma parallèle avec pour chaque canal un transistor bipolaire pour piloter l’étage de sortie Mosfet. Ainsi les ingénieurs Gold Note peuvent-ils marier musicalité et grande puissance tout en abaissant le niveau de distorsion. À l’écoute, c’est réussi. Tous les composants sont montés sur une épaisse carte avec pistes larges afin de limiter toute perte de signal et obtenir une bonne rigidité mécanique de l’ensemble. Les 4 transistors de puissance sont montés sur un radiateur implanté à droite de l’appareil. Ce dernier est coiffé de deux ventilateurs parfaitement silencieux ; nous ne les avons jamais entendus. On repère également que l’étage phono n’a pas été fait à la va-vite. Il reprend le montage en classe A du PH-10 et gère les cellules MM comme les MC.

Et le numérique n’est pas en reste Le Gold Note IS-1000 dispose de toutes les entrées numériques que nous sommes en droit d’attendre et offre la possibilité de se connecter au réseau

soit en filaire, soit sans fil. Il peut se connecter à n’importe quel serveur NAS contenant des fichiers de musique. La partie numérique, disposée sur des cartes filles, est gérée par un contrôleur Cortex-M4 32 bits dont on connaît les qualités de stabilité. Cet intégré Gold Note IS-1000 embarque une puce de conversion Burr-Brown PCM1796 (24 bits/192 kHz), mais lors de sa commande, l’acheteur peut opter pour un Dac PCM1792A (version Deluxe), de meilleure qualité. Sur le plan des résolutions admises, les 4 entrées S/PDIF (Toslink et coaxiale) n’acceptent que du 24 bits/192 kHz alors que le port USB A, comme le réseau, permet la lecture de fichiers DSD64 sous PCM (DoP). Les formats de codage supportés sont nombreux : AIFF, WAV, FLAC, WMA, WAX, ASX, MPEG-4, AAC, MP3 et DSD64 sous DoP. Pour piloter le Gold Note IS-1000, nous pouvons nous servir de la petite télécommande livrée avec l’appareil, mais pour aller plus loin, l’utilisation de l’application dédiée MConnect Control disponible pour iOS et Android - est très agréable. Avec elle, nous prenons conscience de l’étendue des possibilités de cet appareil. En plus de sa compatibilité DLNA/UPnP et Airplay 1, il est Roon Ready, un système de gestion des bibliothèques musicales très avancé, donnant accès à plusieurs plates-formes de streaming : Tidal, Qobuz, Spotify, Deezer et vTuner. Il peut même aller chercher votre musique sur votre Cloud ou d’autres lieux de stockage comme OneDrive ou Dropbox.


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Une restitution tout en fluidité et douceur qui cache un tempérament hyper percutant Dans un premier temps, félicitons Gold Note pour la facilité d’utilisation de son intégré comme sa stabilité. Nous avons pu conserver cet appareil assez longtemps, un temps nécessaire à une période de rodage bien méritée. Son interface de pilotage s’avère d’une facilité déconcertante avec même un réglage de volume. On passe d’une source à l’autre (NAS, plate-forme de Streaming) sans aucun problème. À part notre serveur Lumïn (seconde génération) dont nous nous sommes servis pour mieux faire le tour du Gold Note IS-1000, pour nos tests, nous avons utilisé notre platine vinyle VPI Prime avec une cellule phono Gold Note Donatello ainsi que notre paire d’enceintes Grand Cru Horizon, le tout câblé en Eterna de chez Esprit avec solution secteur Gigawatts. Malgré un châssis imposant, le Gold Note IS-1000 ne se dépare pas d’une certaine élégance, une élégance que nous constatons aussi au niveau de son rendu sonore. C’est une caractéristique qui nous avait déjà enchantés lors des différents tests que nous avons effectués sur les platines, cellule et amplis intégrés de la marque. Le son est fluide, consistant et offre une image stéréophonique holographique dans laquelle chaque intervenant peut prendre toutes ses aises. En cela, le Gold Note IS-1000 a un léger côté «tube» qui fera plaisir à bien des mélomanes, mais il fait preuve aussi d’une vitalité, d’une capacité à nuancer la musique avec

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une joie de vivre assez époustouflante. Vous l’avez compris, avec lui, la transparence, la liquidité du son ne se paye pas au prix d’une quelconque raideur, ou déséquilibre de son spectre, c’est bien le contraire qui se passe.

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Spécifications

•Type : ampli stéréo connecté •Puissance : 2 x 125 W sous 8 Ω et 2 x 250 W •Connectique numérique et réseau : 3 optiques (Toslink), 1 coaxiale, 1 USB (type A), 1 port Ethernet et Wi-Fi •Connectique analogique : 3 dont 1 XLR et 1 hybride Phono MM/MC, 2 sorties (fixe et variable) •Fonctions réseau : Roon Ready, Airplay 1, Spotify Connect, DLNA/UPnP •Dimensions : 43 x 13.5 x 37.5 cm •Poids : 18 kg •Prix : 4390 € (5190 € avec covertisseur PCM1792A) •Finition noir et aluminium. Doré sur commande

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L’écoute des Double Concertos pour Violon et Hautbois de Bach joué par l’orchestre Camerata Köln nous conforte dans nos premières impressions. Les timbres de cet instrument de premier plan sont magnifiquement reproduits et sonnent particulièrement juste. Ils oscillent entre sentiment de puissance et douceur, ils ne manquent pas de charme en tout cas. Clair ou plein de rondeur et de chaleur, la sensibilité de l’interprétation du musicien, qui appuie certaines notes et laisse d’autres s’épanouir, est flagrante avec le Gold Note IS-1000. L’image stéréophonique est bien calée entre les enceintes. Sur ce plan, cet intégré n’en fait pas trop. En passant le même morceau depuis notre Lumïn, c’est sur ce point que l’on gagne le plus. Dans cette configuration, on obtient une meilleure aération, mais l’addition s’alourdit beaucoup. Le son du Gold Note est vif, plutôt nerveux et extrêmement contrasté. De plus, on obtient un beau recul des plans sonores, avec un suivi des lignes basses parfaitement bien soulignées. C’est vivant, entraînant, et pourquoi pas le dire «jouissif». Puis nous sommes allés le «chatouiller», comme nous l’avons déjà fait avec les Martin Logan ESL, sur le terrain de la puissance et de la bonne tenue générale, y compris avec des messages sonores complexes. Pour cela, rien de mieux que le vinyle du fabricant ClearAudio «The Percussion Record» du groupe O-Zone. À la finesse de ses timbres comme à la qualité de son rendu holographique, cet intégré ajoute une belle musculature. Entre les coups de cymbales, de caisse-claire et plein d’autres instruments à sonorité cristalline, le Gold Note IS1000 nous donne l’impression de se balader et de tout tenir d’une main de fer. Les coups de grosse-caisse, puissants sur ce disque, passent sans aucun souci. Ce Gold Note a non

seulement un bas du spectre qui déchire, mais il descend aussi sans broncher une seule seconde. On assiste à un vrai festival où des sonorités brillent à droite comme à gauche. On a les sons fondamentaux hyper dynamiques mais aussi la vraie nature de chaque instrument. Les tweeters à ruban de nos enceintes sont vraiment à la fête avec ce disque et cet ampli. Même chose avec de la musique Electro. En passant «Endless Revisions» de Chloé, nous sommes rapidement conquis par la puissance des nappes graves de synthé. Ce disque nous dévoile un relief sonore qui jusqu’à présent était passé inaperçu sur notre système. Chaque sonorité est différenciée avec la précision d’un chirurgien. La vie qu’insuffle cet ampli donne comme une âme à cette musique totalement synthétique. Nous restons surpris de la consistance de l’image stéréophonique avec des sons au tout premier plan alors que d’autres derrière sont parfaitement repérables et audibles. Le tout donnant à ce disque un intérêt certain pour juger un système.

Conclusion Au regard des capacités, des possibilités, de la qualité de fabrication comme celle de la restitution sonore, le prix annoncé est totalement justifié. Nous avons vécu avec ce Gold Note IS-1000 des heures de bonheur musical tant il sait «chanter». Gold Note est résolument une marque sur laquelle il faut compter dans le secteur de la Hifi haut de gamme. Ce n’est pas uniquement la performance acoustique que ses ingénieurs recherchent mais aussi la chaleur, la nuance, la précision et surtout la vitalité musicale que doit nous apporter un appareil Hifi digne de ce nom.

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ILLUSONIC

14 000 €

IAP 4 Illusonic est une jeune société suisse spécialisée dans la recherche et le consulting en optimisation acoustique. Elle s’adresse aussi bien au marché des constructeurs automobiles qu’à celui des marques de produits audio. Elle possède également une gamme de quatre préamplis-processeurs, disposant d’un système de correction acoustique avancée et sur-mesure, conçus pour les audiophiles et fans de Home Cinéma. Nous avons testé son modèle IAP 4, notamment capable de gérer un système stéréo en bi-amplification active. par Pierre Stemmelin Les électroniques de la série IAP de la marque suisse Illusonic sont des appareils audio très atypiques et peut-être sans pareils. Il s’agit de préamplisprocesseurs équipés de 2, 4, 8 ou 16 canaux, capables de piloter un système stéréo classique, mais aussi un système en multi-amplification active ou encore en multicanal, tout cela avec ou sans caissons de grave. Les quatre modèles Illusonic (IAP 2, IAP 4, IAP 8 et IAP 16) sont des modèles résolument haut de gamme, commercialisés entre environ 10 000 € pour le modèle 2 canaux et 20 000 € pour la référence 16 canaux. Ces appareils sont tous développés sur la même base. Ils n’intègrent pas de décodeur Dolby ou DTS, mais les modèles équipés de 8 et 16 canaux

peuvent très bien être utilisés pour des applications Home Cinéma multicanal du moment qu’ils sont raccordés à une source disposant de ces décodeurs. Chacun est équipé d’un étage phono, de plusieurs entrées analogiques, audionumériques et HDMI, ainsi que d’un lecteur de type Renderer DLNA pour l’écoute de musique depuis le réseau. Mais surtout, les Illusonic IAP sont tous dotés d’un système de mesure des paramètres acoustiques de l’installation. Celui-ci permet à l’équipe de la marque, par le biais des égaliseurs et DSP de l’appareil, d’optimiser à distance le fonctionnement du système audio en tenant compte des paramètres exacts de la pièce d’écoute ainsi que du comportement des enceintes et haut-parleurs dans celle-ci.


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Entrée Phono MM et MC, Ligne, audionumériques et HDMI, sans oublier un Renderer DLNA pour la lecture de musique en réseau Nous avons eu en main et entre les oreilles le modèle Illusonic IAP 4. La présentation est sobre et l’appareil est fort compact. Il n’est absolument pas tape-à-l’œil, mais comme nous allons le voir, sa conception est particulièrement professionnelle. En façade, on ne dispose que de trois touches et d’une roue codeuse à pression pour ajuster le volume, sélectionner les sources et naviguer entre les modes d’écoute et certains menus de réglages. Ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver, mais le grand écran permet toujours de savoir où on en est. Une petite télécommande Apple est également livrée et donne accès à toutes les fonctions. À l’arrière, on dispose d’une entrée Phono MM/MC, d’une entrée Ligne, de 4 entrées et sorties HDMI ainsi que de 5 entrées audionumériques (optiques, coaxiales et USB). Les sorties vers les amplificateurs sont au nombre de 4, sur prises RCA asymétriques et XLR symétriques. La connexion au réseau peut se faire uniquement en filaire par le port Ethernet. Elle donne la possibilité de piloter l’Illusonic IAP 4 depuis une application UPnP/DLNA comme mConnect ou BubbleUPnP, pour lire de la musique depuis des services de musique en ligne (Qobuz, Tidal, Deezer...) ou une

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unité de stockage distante ou encore d’écouter les webradios.

Une électronique compacte, conçue avec une rigueur toute suisse, comme un appareil de haute précision de laboratoire L’Illusonic est fabriqué en Suisse, à Yverdon-lesBains sur les bords du lac de Neuchâtel. Le châssis de l’appareil est comme un petit coffre blindé. Il est entièrement réalisé en panneaux d’aluminium de 3 mm, avec une façade qui atteint 14 mm. Sous le capot, l’implantation des circuits fait penser à celle d’un appareillage de mesure de haute précision. L’entrée phono utilise des amplis Op haut de gamme (Texas Instruments OPA209A) et les sources analogiques sont numérisées par un ADC 24 bits/216 kHz (Burr Brown PCM4202). Du côté des sources numériques se trouvent une interface Xmos et une carte d’entrée HDMI de chez Momentum Data System. Le lecteur réseau est géré par un processeur Analog Devices (ADSP-BF537) et tous les signaux passent ensuite par un transmetteur à très faible jitter (Cirrus Logic/Wolfson WM8805) de type 24 bits/192 kHz, avant d’attaquer la carte de traitement audio propre à Illusonic, pilotée par un processeur Sharc travaillant sur 40 bits à virgule flottante (Analog Devices ADSP-21489). On remarque le grand soin apporté aux circuits

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de masse, gage d’un fonctionnement silencieux, ainsi qu’aux alimentations régulées, indépendantes pour chaque section. Le transformateur toroïdal d’alimentation est digne d’un petit ampli intégré audiophile. Il provient de chez Noratel (une référence) et mesure 7 cm de haut pour 9 cm de diamètre.

Un outil de calibrage acoustique très pointu et de niveau professionnel À partir d’un signal stéréo, l’Illusonic IAP 4 peut piloter quatre canaux de puissance et autant d’enceintes acoustiques ou de voies de hautparleurs. Sa vocation est d’être le chef d’orchestre d’un système audio High End. Celui-ci peut comporter deux enceintes principales et deux caissons de grave ou bien de très grandes colonnes passives ou actives, dont les sections graves et aiguës peuvent être alimentées séparément, c’est-àdire en bi-amplification. Mais l’appareil permet aussi d’ajouter une voie centrale ou bien de piloter deux systèmes stéréo dans deux pièces séparées. Dans notre cas, afin que nous puissions découvrir par nous-même l’étendue des possibilités de l’appareil, le représentant pour la France d’Illusonic, Rhapsody Hifi, nous a fourni tous les câbles, le microphone et la carte son pour faire les mesures de notre système depuis un ordinateur. La mise en place est un peu technique, mais pas hors de portée pour un passionné. De toute manière, dans la pratique, lors de la vente, le revendeur/installateur doit proposer de se charger de faire les mesures

chez le client. Ces mesures se font en 9 points prédéterminés de la pièce d’écoute à partir du logiciel IAP Calibration propre à la marque, fonctionnant sous Windows et MacOS. Celui-ci pilote simultanément le préampli-processeur Illusonic et la carte son reliée au microphone de mesures. À partir d’un son en fréquence glissante, il capture les courbes de réponse, de taux de distorsion par harmonique, de phase, d’impulsion pour chaque point et chaque canal. Le résultat est ensuite exporté sous forme d’un fichier de données et d’un fichier audio. Le calibrage n’est pas automatique. Il se fait manuellement à partir d’un égaliseur 11 bandes paramétriques proposant des filtres passe-haut, passe-bas avec pentes ajustables ou en cloche avec facteur Q variable. Des réglages de niveaux, délais et tonalité grave et aigu avec fréquences d’inflexion personnalisables ou encore un filtre subsonique sont également disponibles pour chaque canal.

Un service sur-mesure : l’acousticien en chef d’Illusonic optimise lui-même les réglages de votre système comme s’il était dans votre salon Pour nos tests, nous nous sommes essayés au calibrage par nous-même afin, encore une fois, de bien appréhender comment fonctionne l’Illusonic IAP 4. L’outil constitue un formidable terrain de jeu pour geek audiophile. Mais en temps normal, le client n’a à s’occuper de rien. Les fichiers de mesures sont transmis à Illusonic. Christof Faller, son


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fondateur, spécialiste en acoustique à l’origine de nombreuses publications scientifiques, se charge lui-même d’effectuer et optimiser les réglages, ainsi que de créer le fichier de configuration de l’appareil selon les desiderata et besoins de l’acquéreur. Un second logiciel, baptisé IAP Configuration, permet à la fois de charger la courbe de correction finale vers l’Illusonic IAP 4 et donne accès à plusieurs réglages supplémentaires liés aux effets DSP propres à la marque. Naturellement, encore une fois, tous les réglages initiaux et le chargement du fichier de configuration vers l’appareil peuvent être assurés par le revendeur/installateur. Le client a le loisir de demander jusqu’à 10 préréglages de modes d’écoute personnalisés. Outre l’activation ou non de la correction acoustique, ces modes peuvent faire intervenir les réglages de tonalités, le bass management et les effets DSP propres à Illusonic (Clarity, Dynamic Range, Immersion, Gain, Depth...) chacun ajustables sur 25 paliers.

Un message sonore mieux construit et d’une lisibilité musicale accrue Après avoir joué par nous-même sur un grand nombre de réglages dans les logiciels et menus IAP, nous avons demandé à Christof Faller d’Illusonic de nous créer le fichier de configuration final. Même si nous avons un peu d’expérience dans le domaine, son résultat s’est révélé bien supérieur au nôtre. La correction acoustique qu’il nous a fournie apporte un gain indéniable dans le détourage du registre grave, la précision de la scène sonore, la justesse des timbres. Il est assez étonnant de constater à quel point une égalisation pointue de chaque canal,

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réalisée avec art, réorganise la structure de l’image stéréophonique et redessine les contours. Cela ne joue pas uniquement sur l’équilibre des timbres, mais aussi énormément sur la lisibilité du message musical. Cela ne se manifeste pas par une sensation de transparence artificielle, mais plus par celle de détails qui renaissent à la vie de façon très naturelle. Pour ce qui est des qualités intrinsèques à l’électronique de l’Illusonic IAP 4, sa restitution est d’une grande neutralité et précision. Elle ne cherche pas à imposer une personnalité et on ne relève aucune coloration. L’appareil ne joue absolument pas sur le registre de l’audiophilie ésotérique, mais s’applique plutôt à une rigueur que l’on peut qualifier de scientifique. L’émotion musicale n’en est pas pour autant absente. Les effets DSP proposés sont d’ailleurs fort intéressants. Absolument pas caricaturaux, ils magnifient l’expérience sonore avec beaucoup de réalisme. Pendant nos essais, sur deux canaux, nous n’avons pu qu’effleurer le potentiel de l’Illusonic IAP 4. Nous pensons qu’il peut aller beaucoup plus loin et que les possibilités d’ajouter une voie centrale et de passer en bi-amplification active représentent de très gros atouts. Cet appareil est proposé à un prix très élevé, mais il est relativement unique en son genre, le seul modèle qui puisse s’en rapprocher étant l’Amethyst de la marque française Trinnov.

n Spécifications

•Type : préampli-processeur 4 canaux, avec correction acoustique et Renderer DLNA •Entrées : 4 HDMI 2.0 b (jusqu’à 8 canaux supportés en 24 bits/192 kHz), 2 audionumériques coaxiales sur RCA, 2 audionumériques optiques Toslink, USB Audio, port Ethernet, entrée Ligne sur RCA, entrée Phono MM/MC sur RCA, USB de contrôle •Sorties : HDMI 2.0 b, 4 canaux analogiques sur RCA et XLR •Processeur : égaliseur 11 canaux paramétriques, Bass management, filtre subsonique, filtres passe-haut et passe-bas, réglages de tonalités paramétrables, 7 modes DSP propriétaires, personnalisables et combinables •Dimensions : 341 x 314 x 97 mm •Poids : 5,9 kg

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Fonctions

Ergonomie

Performances


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MOON by SIMAUDIO

390 + 330A

9650 €

Moon by Simaudio, ce n’est certainement pas le nom qui vient en premier à l’esprit des audiophiles français lorsque l’on parle d’amplis stéréo haut de gamme. Naim Audio, Accuphase ou McIntosh sont bien plus connus. Pourtant ce constructeur canadien mériterait, à notre avis, plus de reconnaissance. Car il applique des règles de conception éthiques et durables assez peu communes et ses produits bénéficient d’une qualité de réalisation du plus haut niveau. Explication avec le lecteur réseau/préampli Moon 390 et le bloc de puissance stéréo Moon 330A. par Pierre Stemmelin Moon by Simaudio déclare sur son site : «notre mission : créer et offrir des produits d’exception qui cristallisent la pureté sonore, gage d’émotions». De la part d’un constructeur de produits Hifi, c’est jusque-là assez banal comme déclaration. Mais le plus intéressant figure dans son paragraphe concernant le développement durable : «contre l’obsolescence : notre garantie de 10 ans sur nos produits confirme que chez MOON, la haute qualité rime avec pérennité et fierté. Nous faisons bien plus que fabriquer des produits durables, afin de minimiser notre empreinte carbone, nous privilégions des fournisseurs et sous-traitants qui ont la même philosophie que nous. Nos produits sont conçus pour toute une vie». Tout cela ne semble pas des paroles en l’air. La garantie de 10 ans est déjà un engagement fort. En outre d’après nos sources, Moon by Simaudio concentre le maximum d’étapes de production au sein de sa propre usine de Boucherville (juste à côté de Montréal au Québec). Les parts de la société seraient uniquement détenues par un groupe de salariés dirigeants. La société appliquerait une politique de management «familiale», accordant une grande importance à la qualité des conditions

de travail, au bien-être de ses employés, ainsi qu’à offrir des rémunérations de bon niveau. Ces efforts se traduisent peut-être au final par un prix de vente relativement élevé, mais la démarche est louable et donne un intérêt tout particulier aux électroniques Moon by Simaudio.

Moon 390 : le préampli stéréo le plus abordable de Simaudio, doublé d’un lecteur de musique en réseau tourné vers l’audio Hi-Res Pour ce test, nous nous sommes intéressés au préampli connecté Moon 390 et au bloc de puissance Moon 330A de Simaudio. Les deux appareils sont de même taille, formant un ensemble relativement compact. Leurs robustes châssis sont de structure similaire, d’un dessin sobre, mais profitent d’un assemblage millimétré. La partie centrale de leur façade est un panneau d’aluminium de 1 cm d’épaisseur tandis que les joues bombées de part et d’autre sont en plastique. Les flancs sont striés à la manière de dissipateurs thermiques et le reste fait appel à des tôles fort rigides de 3/10ème d’épaisseur.


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Le Moon 390 est positionné à 5950 €. C’est le préamplificateur le plus abordable de la gamme Simaudio et le plus complet pour ce qui concerne ses fonctions. Il possède 3 entrées analogiques dont une Phono configurable en MM ou MC et une XLR, ainsi que 8 entrées audionumériques sous tous les formats : optique Toslink, coaxiale RCA, USB, AES/EBU sur XLR et même HDMI. Il ajoute en complément un port USB Host, des liaisons réseau Ethernet et Wi-Fi ainsi qu’une prise jack en façade pouvant alimenter des casques ayant une impédance jusqu’à 600 Ω. La sortie préampli est à la fois sur prises asymétriques RCA et prises symétriques XLR. Une sortie HDMI ARC est également présente, sans oublier divers ports Trigger 12 V et SimLink pour la synchronisation avec d’autres appareils. La section numérique du Simaudio Moon 390 accepte des flux jusqu’en PCM ou MQA 32 bits/384 kHz et en DSD256 (11,2896 MHz). Le lecteur réseau est piloté par une solution propre à Simaudio, baptisée MiND (Moon intelligent Network Device). Ses possibilités ne sont pas extrêmement étendues, mais privilégient l’accès aux services de musique de la meilleure qualité : Tidal Masters, Deezer Hi-Fi et Qobuz Sublime+. La compatibilité Roon est aussi de la partie, de même que les webradios. La configuration de la connexion Wi-Fi se fait en passant par les boutons de la façade ou la télécommande. Elle est un peu fastidieuse à réaliser. En revanche, en dehors de l’absence de fonction de lecture DLNA/UPnP efficiente, nous avons trouvé l’appli MiND (sous iOS et Android) claire, élégante et simple. Pour l’utilisation de Roon assez gourmand en ressources réseau, la liaison Wi-Fi s’est montrée un peu instable, mais nous n’avons rencontré aucun souci en utilisant la connexion Ethernet.

Une conception et une construction extrêmement propres pour le Moon 390 comme pour le Moon 330A La réalisation des Moon 390 et 330A est impeccable. On sent la volonté de Simaudio de s’en tenir aux solutions les plus sûres, fiables et durables sans négliger aucun détail. L’intérieur du Moon 390 est compartimenté en deux parties. Sa section d’alimentation à découpage très léchée est enfermée sous un capot de blindage l’isolant des circuits de traitement du signal audio.

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Ces derniers, implantés au plus près des prises d’entrées et sorties, utilisent une puce FPGA (Lattice LCMX02) pour la gestion des fonctions réseaux et une puce ESS Sabre Pro (ES9026PRO) pour la conversion. Ils sont montés sur trois cartes, dissociant la connectique HDMI, le module réseau et les étages de traitement numérique. On remarque, côté numérique, un suréchantillonneur PCM/DSD 32 bits/768 kHz (AKM AK4137EQ) et, pour le réseau, un récepteur (KSZ8795CLXIC)

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Spécifications

Préampli/lecteur réseau Moon 390 •Type : préampli, lecteur réseau, DAC, ampli casque •Entrées : 2 analogiques sur RCA dont Phono MM/MC, analogique XLR, 4 audionumériques (optique, coaxial, AES/EBU, USB), 4 HDMI, 1 HDMI ARC, Bluetooth AptX •Sorties : 2 préamplis sur RCA et XLR, analogique fixe sur RCA, HDMI ARC, prise casque jack 6,35 mm (0,8 watt sous 50 Ω, 200 mW sous 300 Ω, 100 mW sous 600 Ω) •Fonctions réseau : Roon Ready, Tidal Masters, Deezer Hi-Fi, Qobuz Sublime+, webradios •Communication : Wi-Fi, 2 Ethernet, ports IR, Trigger 12 V et SimLink •Dimensions : 429 x 89 x 366 mm •Poids : 10 kg •Prix : 5750 € Ampli de puissance 330A •Type : bloc de puissance stéréo •Puissance : 2 x 125 watts sous 8 Ω, 2 x 250 watts sous 4 Ω, 400 watts sous 8 Ω en mode ponté •Entrées : XLR et RCA •Dimensions : 429 x 89 x 356 •Poids : 15 kg •Prix : 3900 €

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Fonctions

Performances

Musicalité


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de chez Micrel, une société spécialisée dans les composants pour usage militaire ou médical.

Moon 330A : un ampli de 2 x 125 watts sous 8 ohms qui a suffisamment de réserve de courant pour monter à 2 x 250 watts sous 4 ohms L’amplificateur Moon 330A délivre 2 x 125 watts sous 8 ohms et double cette puissance sous 4 ohms pour monter à 2 x 250 watts. Il atteint donc sur ce point l’idéal théorique. On a aussi la possibilité de le ponter en mono. Il délivre alors 400 watts. Son fonctionnement est symétrique et polarisé en classe A jusqu’à 5 watts. Simaudio annonce en outre un facteur d’amortissement élevé. Les circuits de l’appareil s’articulent autour d’un gros transformateur toroïdal de 400 VA (modèle Avel Lindberg Inc. de 14 cm de diamètre pour 5,5 cm de haut) suivi de 8 condensateurs de 10 000 µF sous 63 V chacun, fabriqués sur cahier des charges propre à la marque. Les transistors de puissance sont des modèles bipolaires (Moon 25061 et 25062) travaillant en configuration double push-pull. Là encore, la qualité de réalisation est du plus haut niveau, extrêmement propre, avec des composants de choix, des cartes en verre époxy à larges pistes et aucun câblage qui traîne.

Des performances de haut niveau et une restitution qui n’a rien d’excentrique, mais est toujours dans le vrai Nous avons essayé le Moon 390 et le Moon 330A de Simaudio avec nos enceintes Kelinac Kel 714 MG qui nous servent de juges de paix, raccordées avec du câble HP AudioQuest Type 4. La liaison entre le préampli et l’ampli était assurée par de l’AudioQuest Red River. Pour l’alimentation, nous disposions de cordons secteur AudioQuest NRG Y et Z. À l’écoute, ce couple Moon by Simaudio affiche immédiatement une restitution sonore particulièrement fine et précise. Sur ce point également, on peut dire que le travail de la marque est impeccable. La transcription musicale brille par sa neutralité, son sens du détail et sa belle fluidité. Elle n’a rien d’excentrique ou d’exagéré, chaque registre est savamment équilibré. L’aigu file haut. Il est aérien et transparent, mais ne force absolument pas le trait. Il est clair sans être cinglant ou agressif. Il sait toujours conserver une certaine douceur. Le médium fait preuve d’une belle richesse de

timbres. Il a beaucoup de nuances, mais là encore sans coloration. De même, le registre grave est très mesuré. Il ne se manifeste que quand il le faut. Il sait être présent quand c’est nécessaire, mais n’en fait jamais trop. La restitution sonore du Moon 390 associé au Moon 330A ne montre aucun excès. On n’est absolument pas dans un style ultra dynamique caractérisé par des basses qui assènent des uppercuts. On n’est pas non plus dans du gros son, moelleux et généreux, ni un rendu hyper acéré, rapide et incisif, ni encore, inversement, dans une écoute toute en douceur et délicatesse. Cet ensemble d’électroniques Moon by Simaudio est à mi-chemin de tout cela à la fois, s’attachant à un parfait équilibre entre tous les paramètres. La réponse en fréquence subjective est précisément dosée et il en va de même pour l’image stéréophonique. Elle n’est ni ample, ni resserrée et s’évertue à avoir des proportions réalistes s’étalant autant sur les côtés que vers l’avant et en profondeur. Les Moon 390 et 330A de Simaudio jouent donc les élèves parfaits cherchant à être totalement fidèles à la musique sans jamais en rajouter. Ils pourraient paraître trop sages et manquer de caractère. Pourtant, paradoxalement, ce n’est pas tout à fait le cas. Outre ses jolies harmonies, ses timbres agréables, son approche égale de tous les styles de musique, le son de ces électroniques n’est pas exempt d’un goût prononcé pour l’élégance ou d’une petite brillance qui donnent une magnifique signature acoustique aux voix féminines par exemple. D’un morceau à l’autre, on n’est ainsi pas à l’abri de belles surprises. Cet ensemble Simaudio Moon 390 + Moon 330A sonne donc juste et très vrai. Il est carré, performant et fidèle, mais il peut aussi se montrer très raffiné et adore donner dans le beau.

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PRIMARE i25

2500 €

Nous vous avons déjà présenté dans un précédent test l’i15 Prisma, le petit intégré stéréo du constructeur suédois Primare. Il est équipé d’une section DAC complète et d’un lecteur réseau parmi les plus ouverts. Son grand frère, Primare i25, a un pied dans le haut de gamme audiophile. Il gagne une modularité à la carte et des performances qui explosent. par Pierre Stemmelin Le Primare i25 reprend la même présentation que l’i15, mais il grossit pour adopter la taille d’une électronique Hifi standard. Du coup, il gagne un peu en ergonomie, grâce à l’apparition d’un bouton de volume rotatif et de deux boutons séparés pour la sélection des sources. Sa connectique est aussi plus riche et devient évolutive. Dans sa version de base, il possède 5 entrées et une sortie Ligne, ainsi qu’une sortie préampli. Pour l’analogique, il ne lui manque donc qu’une entrée Phono. Deux emplacements sont prévus pour ajouter des cartes optionnelles. La première est un DAC (convertisseur) de haute voltige travaillant jusqu’en PCM 32 bits/768 kHz ou DSD256. La seconde est le module réseau Primare Prisma, un des plus ouverts que nous connaissions puisqu’il est compatible AirPlay, Chromecast, Spotify Connect, DLNA, Roon (à travers Chromecast) sans oublier une liaison Bluetooth. La construction du Primare i25 est hyper sérieuse. La façade en aluminium de 8 mm est légèrement

déportée et renferme derrière elle les étages de commande dans un compartiment blindé. Les autres circuits sont logés dans un solide boîtier en tôles de 2/10e. À l’intérieur, l’implantation des circuits est magnifiquement propre. Sur la carte DAC, le convertisseur est un AKM AK4497. L’interface USB est de type asynchrone (Xmos PG5X21). Les cartes d’entrée analogique et numérique sont dans des compartiments isolés. La moitié avant est occupée par une section d’alimentation à découpage de course comportant pas moins de 6 gros condensateurs (4 de 80 V sous 4700 µF et 2 de 450 V sous 330 µF). L’étage de puissance est très compact. Il travaille en classe D et fait appel à la technologie propriétaire Primare UFPD 2.

L’ampli Hifi, à la fois très performant, audiophile et qui a tout compris ? Pour l’écoute, le distributeur nous avait dit qu’il fallait roder le Primare i25-DAC que nous avions


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Spécifications en test, car il était tout neuf. Nous l’avons branché par acquit de conscience avec un câble secteur AudioQuest NRG Z3 et raccordé à nos enceintes points de repère Kelinac KEL 714G. Et... nous avons tout de suite adoré. Le Primare i25 donne une impression de puissance, de maîtrise et d’aisance très confortables. Il a des basses profondes et fermes. Le haut du spectre est précis et détaillé, sans être trop incisif. Le registre médium présente une excellente définition, tout en ayant du corps, de la matière et de l’ouverture. L’ensemble chante de façon harmonieuse. L’image stéréophonique est bien construite ; elle met parfaitement en évidence les différences entre plusieurs enregistrements ou, mieux encore, entre plusieurs sources. Elle sait faire preuve de profondeur, largeur, relief, ampleur ou présence appuyée lorsqu’il le faut et toujours à bon escient. Le Primare i25 est également très dynamique. Il est musclé, capable d’alimenter des enceintes déjà assez volumineuses et difficiles. Mais c’est aussi le parfait «dur au cœur tendre» en mesure d’asséner des coups de massue sur un morceau de Rap vindicatif, et de vous tirer ensuite une petite larme d’émotion, quelques instants plus tard, sur une balade Pop Country émotive.

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•Type : ampli Hifi intégré •Puissance : 2 x 100 watts sous 8 Ω, 2 x 200 watts sous 4 Ω •Connectique analogique : 5x entrées Ligne, sortie Ligne, sortie préampli •Connectique de contrôle : entrée et sortie IR, Trigger 12 V, RS232 •Module DAC optionnel : 2x entrées coaxiales RCA, 4x entrées optiques TosLink, 2x USB-Audio, sortie coaxiale RCA •Module lecteur réseau Prisma optionnel : connexion WiFi, Ethernet et Bluetooth, compatible AirPlay, Chromecast, Spotify Connect, DLNA, Roon •Poids : 11 kg •Poids : 430 x 106 x 420 mm •Prix : 2500 € en version de base, 3100 € avec module DAC, 3500 € avec DAC et Prisma

Notre avis Construction

Equipement

Performances

Musicalité


BL I SSJ U B I L E Lamus i queenévi denc e

L aMus i quedoi thumbl ement c her c heràf ai r epl ai s i r , l ' ex t r êmec ompl i c at i on es tl ec ont r ai r edel ' Ar t . Cl a udeDebus s y

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CHAÎNES STÉRÉO


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ATOLL + DAVIS ACOUSTICS

3000 € 3000 €

SDA200 Signature + Courbet n°5 À l’occasion des fêtes de fin d’année, les marques françaises Davis Acoustics et Atoll se sont associées pour proposer un système Hifi haut de gamme totalement «made in France». Cette chaîne est composée des enceintes colonnes Davis Courbet N°5, petites sœurs des Courbet n°7 que nous avons déjà testées, et de l’ampli stéréo connecté Atoll SDA200 Signature. Jusqu’à fin 2019, elle est proposée à 4950 € au lieu de 6000 €. Mais ce n’est pas son unique atout et chacun de ses éléments, disponibles également séparément, est d’un grand intérêt audiophile. par Pierre Stemmelin

Davis Courbet N°5 : des enceintes colonnes discrètes dans des coffrets au penchant esthétique La série Courbet, c’est la nouvelle gamme d’enceintes Hifi qui monte très fort en ce moment chez le constructeur français Davis Acoustics. Elle propose une approche légèrement haut de gamme, tout en restant encore abordable ; elle se compose d’un modèle compact (ou de bibliothèque) Courbet N°3 (1800 € la paire) ainsi que, désormais, de trois colonnes Courbet N°4, 5 et 7 (jusqu’à 4500 € la paire). Toutes ces enceintes adoptent un coffret légèrement incliné vers l’arrière rehaussé d’une épaisse base déportée pour les colonnes, ce qui leur confère une intéressante singularité esthétique. Les Davis Courbet N°5 sont de fines colonnes 3 voies à 4 haut-parleurs et double charge acoustique accordée en bass-reflex. Leurs ébénisteries sont construites en panneaux de médium de 19 mm

d’épaisseur et comportent une cloison interne horizontale, à peu près aux deux tiers de la hauteur, délimitant la charge des boomers, en bas, accordée par un gros évent frontal, et celle du transducteur de médium, en haut, accordée par un petit évent dorsal. En haut des Davis Courbet N°5 on retrouve le même tweeter à dôme textile de 28 mm et chambre d’amortissement arrière tubulaire ainsi que le même haut-parleur de médium de 13 cm à membrane en fibre de Kevlar tressée que sur les Courbet N°7. Ces deux transducteurs sont relayés dans le bas du spectre par les deux boomers, qui mesurent également 13 cm de diamètre. Ces derniers utilisent des cônes en fibre de carbone tressée.

Une restitution sonore très vive et tonique À l’écoute, les Courbet N°5 sont des enceintes fines et délicates qui ont beaucoup de peps. Elles distillent la musique avec de l’esprit, de la vivacité


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et des basses toniques. Leur équilibre tonal est subtilement physiologique, se caractérisant par des aigus brillants et aériens et des basses qui ont du corps. Le registre médium n’en paraît pas pour autant mis en sourdine. Au contraire, la restitution sonore est sur ce registre très spontanée et vivante tandis que les autres registres fusionnent avec un beau naturel. Les basses ne sont pas aussi profondes que celles fournies par les grandes sœurs Courbet N°7, mais se défendent déjà pas mal. L’avantage en est que les Courbet N°5 s’adaptent mieux à une pièce d’écoute de petites ou moyennes dimensions. Dans la nôtre, d’une vingtaine de mètres carrés, largement ouverte sur une superficie totale de plus de 40 m2, nous n’avons ressenti, en poussant le volume, aucun phénomène de saturation ou d’effet boomy dans le grave. Les Courbet N°5 sont un peu directives, mais bien adaptées à une écoute en champ relativement proche. Lorsqu’on les dirige précisément vers le point d’écoute, elles délivrent une image stéréophonique bien centrée et concise. Elles ne demandent pas non plus beaucoup d’espace entre le mur et l’arrière de leurs coffrets. Selon l’acoustique de la pièce, 10 à 20 cm peuvent suffire pour laisser respirer l’évent dorsal de leur charge de médium. Les Davis Acoustics Courbet N°5 sont donc des enceintes relativement faciles, qui ont du charme, de l’élégance, un caractère chantant sur tous les styles de musique.

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ainsi qu’un grand nombre d’informations sur le flux en cours de lecture. L’accès aux webradios et aux fichiers de musique disponibles sur le réseau local en mode DLNA peut se piloter entièrement depuis l’afficheur, à partir de la télécommande ou de la molette et du bouton à gauche de la façade. C’est

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Spécifications : Atoll SDA200 Signature

•Type : ampli Hifi connecté •Puissance : 2 x 120 watts RMS sous 8 ohms, 2 x 200 watts RMS sous 4 ohms •Streamer audio intégré compatible DLNA et Airable (webradios), avec appli donnant accès à Qobuz, Deezer et Tidal •Connectique : 2 entrées Ligne, 6 entrées numériques (optiques, coaxiales et USB), port Ethernet, Wi-Fi, entrée Bluetooth, sortie préampli, sorties numériques (optique et coaxiale), sortie Trigger 12 V, prise casque •Dimensions : 440 x 90 x 255 mm •Poids : 11 kg

Notre avis : Atoll SDA 200 Signature Construction

Fonctions

Performances

Musicalité

Atoll SDA200 Signature : un ampli Hifi connecté qui affiche tout sur sa façade L’Atoll SDA200 est un ampli Hifi connecté de 2 x 120 watts RMS sous 8 ohms. Il intègre à la fois un convertisseur et un lecteur de musique en réseau Hi-Res. En plus de ses entrées Ligne analogiques, il possède des entrées numériques optiques, coaxiales et USB d’une résolution montant à 24 bits/192 kHz, ainsi qu’une connexion Bluetooth, une sortie casque et des connexions réseau Wi-Fi et Ethernet. Son lecteur réseau intégré utilise un module audiophile de chez StreamUnlimited. Celui-ci dispose d’un moteur de réception des webradios Airable et de lecture UPnP/DLNA. Il ne propose pas la compatibilité avec les protocoles AirPlay, Google Cast ou Spotify Connect. Mais il fait le choix de la qualité, permettant la lecture de fichiers jusqu’à une résolution de 24 bits/192 kHz. L’ergonomie de l’interface réseau est un peu à l’ancienne. Le paramétrage de la connexion Wi-Fi peut être, par exemple, un peu fastidieux. Il ne se fait pas depuis une appli sur smartphone mais par le méthode de reconnaissance automatique WPS ou manuellement en passant par le menu du grand écran de la façade du SDA200 Signature. En contrepartie, cet écran est fort lisible. Il affiche les pochettes d’albums ou les logos des radios,

Spécifications : Davis Courbet n°5

•Type : enceinte Hifi colonne, 3 voies, bass-reflex •Tweeter : 28 mm à dôme textile •Transducteur de médium : 13 cm à membrane en fibre de Kevlar tressée •Boomers : 2x 13 cm à membrane en fibre de carbone tressée •Puissance admissible nom./max. : 100/160 watts •Rendement : 90 dB •Bande passante (±3 dB) : 50 Hz à 25 kHz •Impédance : 4/8 ohms •Fréquences de coupure : 400 Hz et 4 kHz •Dimensions : 98 x 16 x 25,5 cm

Notre avis : Davis Courbet n°5 Construction

Finition

Performances

Musicalité


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ON mag - Hifi 2019

assez plaisant de pouvoir écouter de la musique depuis le réseau sans être obligé de sortir son smartphone ou sa tablette pour le faire. Naturellement, le pilotage depuis une appli est aussi possible. Celle d’Atoll donne accès aux services Qobuz, Tidal ou Deezer en plus des webradios et du DLNA. Il est également permis d’utiliser d’autres applis comme les grands classiques mConnect ou BubbleUPnP.

Une conception audiophile exemplaire Nous avons bien entendu jeté un œil sous le capot de l’Atoll SDA200 Signature et avons été extrêmement impressionnés par la qualité de conception de cet appareil. Pour commencer, l’étage d’alimentation est digne d’un amplificateur bien plus puissant. Il ne comporte pas un (comme c’est habituel dans cette classe de prix), mais deux transformateurs toroïdaux de 340 VA chacun, ce qui fait une valeur totale de 680 VA ! Ces transformateurs sont suivis de pas moins de 8 condensateurs Nippon Chemi-Con, réalisés sur cahier des charges Atoll, de 6800 µF sous 71 V chacun, pour une capacité totale de 54 400 µF ! L’Atoll SDA200 Signature est donc configuré en double mono. Chacun de ses étages de puissance, gauche et droit, fonctionne en double push-pull à partir de transistors Mos-Fet de chez International Rectifier (IRFP140N et IRFP9140N). Leurs dissipateurs thermiques en aluminium peuvent paraître relativement petits. C’est un choix volontaire et récurrent chez Atoll, dont la fiabilité des produits n’est plus à démontrer. Il témoigne de la volonté de la marque d’optimiser ses produits, de dépenser là où cela est nécessaire, pour en donner un maximum à l’utilisateur en fonction de son investissement. La carte de gestion de la musique est une Stream810 de StreamUnlimited. Elle est accompagnée d’un transmetteur numérique AKM (AK4104), d’un receveur Cirrus Logic (CS8416) et d’un convertisseur Burr Brown (PCM1792, 24 bits/192 kHz). S’en suivent des étages de préamplification enfermés dans des modules blindés, certainement en composants discrets, faisant penser aux fameux modules HDAM de Marantz. Enfin, on peut souligner le soin apporté au châssis doté d’une épaisse façade en aluminium usinée et d’un capot amorti par une plaque de bitume ainsi que la présence d’un interrupteur à l’arrière permettant d’éteindre totalement tous les circuits de l’appareil.

Une association française qui prend de l’ampleur Pour associer les enceintes Davis Courbet N°5 et l’ampli Hifi connecté Atoll SDA200 Signature nous

avons utilisé les câbles AudioQuest nous servant de référence, Type 4 pour les liaisons HP et NRG Y3 pour le courant secteur. Le fonctionnement en réseau de l’Atoll SDA200 Signature s’est révélé d’une excellente stabilité, sans bogue. Nous avons accédé sans problème à nos morceaux de musique stockés sur un disque NAS, avec affichage des pochettes des albums. L’association de ces productions françaises offre un rendu sonore particulièrement esthétique. Par rapport à notre amplificateur de référence, avec le SDA200 Signature d’Atoll, on gagne plus de brillance et de luminosité dans le haut du spectre et une image stéréophonique bien plus ample et spatialisée. On sent que l’ampli en a beaucoup sous le pied et pourrait alimenter des enceintes bien plus exigeantes. La restitution est extrêmement bien articulée avec des timbres particulièrement élégants. Sur l’enregistrement «Live at FIP» de «Vol de Nuit» du Hadouk Trio, on a un sentiment de très belle transparence qui se manifeste par un très haut degré de lisibilité du jeu de chaque musicien. La reprise façon impro de quelques notes de «(I can’t get no) Satisfaction» des Rolling Stones s’installe avec beaucoup de subtilité jazzistique, mélangée de consonance orientaliste, pour ensuite laisser exploser un court instant son caractère Rock. Les cordes ont une superbe tessiture, c’est beau, avec une excellente sensation de présence et des basses qui descendent en souplesse. Les enceintes Davis Acoustics Courbet N°5 et l’ampli connecté Atoll SDA200 Signature sont donc des produits Hifi bien nés, capables de très bonnes performances et de beaucoup de musicalité. On sent qu’ils ont été conçus par des gens passionnés qui ont à cœur de bien faire leur métier. Félicitations !

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Vivent les libellules ! Superbe !

Ou mieux encore!

La Libellule Noire DragonFly Black €99.95

La Libellule Rouge (“DragonFly Red”) €199.95

“Avec la Libellule (“DragonFly”), AudioQuest a créé un moyen simple et abordable d’atteindre le haut de gamme pour une nouvelle génération d’auditeurs, ainsi que le produit parfait pour le système audio personnel de tout audiophile.”

“Les Libellules Rouge et Noire (“DragonFly Red and Black”) figurent parmi les meilleurs exemples d’hifi pour Monsieur Toutlemonde à jamais avoir été publiés dans notre revue. Leurs valeurs de quotient explosent le cadran. ”

— Robert Harley, The Absolute Sound

Et le top du top ! La Libellule Cobalt (“DragonFly Cobalt”) €299.95 La Libellule Cobalt (“DragonFly Cobalt”) rassemble tout ce que les auditeurs aiment dans la gamme Libellule (“DragonFly”), le son superbement dynamique et séducteur, dont elle améliore la mise au point tout en enlevant le duvet et le brouillard dont l’auditeur n’avait même pas conscience jusqu’à ce qu’il ne l’entende plus ! La Cobalt dispose de la même tension de sortie 2.1 capable de tout lire que la Rouge, avec son contrôle de volume numérique à bit parfait, une qualité de rendement MQA exceptionnelle et une compatibilité parfaitement fluide avec les appareils Apple et Androïd. Quelques ingrédients importants qui expliquent la performance de Cobalt qui lui permet aujourd’hui de créer un précédent en la matière : • La puce ESS ES9038Q2M DAC dotée d’un filtre de phase minimum à coupure progressive permettant un son plus naturel. • La micropuce PIC32MX274 microprocesseur réduit l’appel de courant et augmente la vitesse de traitement de 33% par rapport aux Libellules Noire et Rouge (DragonFlys Black and Red). • Un système d’alimentation et de filtrage amélioré, conçu spécifiquement pour réduire les bruits de fond cellulaires ou encore ceux dus au Wifi ou au Bluetooth. • Comporte un adaptateur Queue de libellule DragonTail USB-C vers USB-A modulable. Toutes les Queues de Libellule (DragonTails) utilisent les câbles USB à teneur en carbone de chez AudioQuest.

DragonFly Le DAC + Preamp + Amp de Casque Du MP3 au MQA et à la Haute Résolution, les Libellules préservent tout le corps et toutes la chaleur et la couleur naturelle de votre musique. Profitez de plus de beauté musicale chez vous et partout où vous choisirez d’écouter votre musique.

— John Darko, Darko.Audio


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ON mag - Hifi 2019

YAMAHA

CRX-B270D/370D Que peut-on attendre d’une minichaîne à 400 € ? S’agit-il d’un système véritablement Hifi ? Yamaha, spécialiste japonais de l’audio domestique, présent sur presque tous les segments de marché et toutes les tranches de budget, nous propose sa réponse avec la CRX-B270D et sa version PianoCraft CRX-B370D. par Pierre Stemmelin Les minichaînes Yamaha CRX-B270D et CRX-B370D partagent la même unité centrale au format boîte à chaussures. Celle-ci s’habille d’une élégante façade en aluminium. Logée dans un solide châssis en métal, elle accueille un lecteur de CD-Audio, un tuner pour les radios FM et DAB+ et un récepteur Bluetooth compatible avec le codec AAC. La dotation est complétée par une entrée numérique optique, une entrée analogique sur mini-jack, une prise casque, une sortie subwoofer et un port USB Host permettant de lire des fichiers Hi-res jusqu’en 24 bits/192 kHz. Une grande télécommande, d’une bonne ergonomie, pilote toutes les fonctions.

La différence tient juste dans la finition des enceintes La finition de l’unité centrale est soignée et une visite sous son capot montre des circuits simples, mais sains et d’une grande propreté. L’alimentation à découpage est séparée des autres circuits par une plaque de blindage afin d’éviter les interférences. L’interface audionumérique est de type 24 bits/216 kHz (Burr Brown PCM9211). L’amplificateur est un petit module travaillant en classe D, Texas Instruments TPA3118, capable de délivrer jusqu’à 2 x 30 watts sous 8 ohms. Chacune des deux enceintes qui accompagnent cette unité centrale possède un coffret construit

400 €

en panneaux de bois aggloméré d’environ 10 mm d’épaisseur avec un baffle doublé d’une plaque en matériau plastique. Pour la Yamaha CRXB270D, l’habillage des coffrets est un simple vinyle noir imitant les veinures du bois. Pour la version PianoCraft CRX-B370D, les enceintes ont droit à une finition plus chic constituée d’un épais revêtement synthétique brillant façon laque piano. Ce détail explique les 50 € de différence entre les prix des deux versions. Les enceintes fonctionnent dans les deux cas en deux voies et à partir des mêmes haut-parleurs : tweeters à diaphragme conico-sphérique synthétique de 25 mm et boomers de 10,5 cm à membrane polypropylène, accordés en bassreflex par des évents tubulaires arrière. À noter : les coffrets des enceintes ont des façades très ramassées, mais ils sont assez allongés et donc profonds, certainement pour de bonnes raisons acoustiques (plus de volume de charge, meilleur amortissement interne).

Aparté sur l’absence de fonctions connectées et sur la durabilité On peut regretter que Yamaha n’ait pas intégré dans sa minichaîne CRX-B270D/370D son système audio connecté MusicCast. Cela aurait pu être intéressant de remplacer le lecteur CD par un


ON mag - Hifi 2019

lecteur réseau. Il est possible d’avoir les deux, mais en se tournant vers le modèle supérieur dans la gamme, la minichaîne Yamaha MusicCast MCRN470B (600 €). Compte tenu des tarifs de la CRX-B270D/370D, on peut comprendre le choix de Yamaha. Les licences à payer auprès d’Apple, Google et consorts pour proposer un produit connecté sont fort coûteuses. Par ailleurs, un produit non connecté n’est-il pas plus durable ? Certes, la mécanique de lecture des CD de la minichaîne CRX-B270D/370D n’est pas garantie pouvoir tenir plusieurs décennies, mais l’espérance de vie de l’ensemble ne sera pas limitée dans le futur par l’obsolescence des fonctions réseau. Enfin, pour profiter de la musique en réseau, on peut toujours s’équiper d’un petit lecteur connecté complémentaire, beaucoup moins cher à renouveler que tout un système lorsqu’une mise à jour «hardware» s’impose.

Une minichaîne simple et modeste, mais qui sonne bien et redonne goût à la stéréo Sur le terrain, la simplicité d’utilisation de la minichaîne Yamaha CRX-B270D/370D apparaît évidente et à l’écoute on sent rapidement que de bonnes oreilles se sont penchées sur sa conception. La puissance acoustique disponible n’est pas très importante, mais déjà suffisante pour animer une petite soirée. Par rapport à certaines enceintes touten-un, par exemple la Sonos Play 5 dont les hautparleurs travaillent en configuration active gérée par DSP, les enceintes passives alimentées par un ampli traditionnel de la minichaîne Yamaha apportent un peu moins de profondeur et d’impact dans les basses. Cependant, ce registre n’est absolument pas maigre. Il bénéficie déjà d’une très bonne ampleur et il a un bon punch. L’équilibre global est légèrement physiologique, chaleureux avec une

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petite pointe de brillance dans les aigus. Les timbres affichent une belle cohérence. Le rendu est vivant, naturel et harmonieux. Sur ce point, peu d’enceintes tout-en-un savent faire aussi bien. En outre, avec la minichaîne Yamaha, on bénéficie d’une véritable image stéréophonique. Celle-ci ne peut être aussi large qu’avec un gros système Hifi, mais sa construction est déjà stable et précise. L’écartement idéal entre les deux enceintes se situe aux alentours d’un mètre et elles sont parfaitement adaptées à une écoute de proximité dans une pièce de petite ou moyenne superficie.

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Spécifications

•Type : minichaîne Hifi •Sources intégrées : lecteur de CD, tuner FM/DAB+ •Connectique : entrée numérique optique, entrée analogique sur mini-jack, sortie casque sur jack 6,35 mm, sortie subwoofer sur RCA, USB Host, Bluetooth AAC •Puissance : 2 x 20 watts sous 6 ohms •Enceintes : 2 voies, bass-reflex, boomers de 10,5 cm, tweeters de 25 mm •Dimensions : 180 x 118 x 322 mm pour l’unité centrale, 123 x 192 x 298 mm par enceinte •Poids : 2,7 kg pour l’unité centrale, 2,2 kg par enceinte •Prix : 400 € pour la version MCR-B270D, 450 € pour la MCR-B370D

Notre avis Construction

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Performances

Musicalité



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