Paroles des Amériques

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Numéro 23 - Juin 2011 - édition gratuite et bilingue

POLITIQUE

Le sommet de l’UE cherche à minimiser la crise européenne SOCIETE

Afro uruguayens : le génocide indirect CULTURE

Touche française et diversités du monde avec Gabriel Sivak - Interview


Numéro 23 - Juin 2011

Assoc. Liens et Cultures Latines Directeur de la publication S. Cabrejos S. Collaborateurs: Carlos Murayari - Jérémie Wach-Chastel - Xavier Barois - Hadrien Partouche - Christyan Loza Mendez Florencia Avila - Angélica Montes Collaborateurs à l’étranger: José Ramirez (Hambourg, Allemagne) - Carmen Ponce (Trèves, Allemagne) - Gia Mateo (Californie, Etats-Unis ) - Juan Ponce (Lima, Pérou) José Ponce (Bonn, Allemagne) Collaboration spéciale Olga L.Gonzalez Rubén Grande Corrections Julia Estevez Photographies Hugo Seminario Conception graphique www.agc-creations.fr Distribution Via Internet

www.parolesdesameriques.com lienscultureslatines@yahoo.fr 3 politique Europe Le sommet de l’UE cherche à minimiser la crise européenne

4 SOCIETE Dossier Afro uruguayens : le génocide indirect

6 SOCIETE Immigration La inmigración peruana en Hamburgo: cambios y conflictos socio-culturales

8 SOCIETE Analyse Multiculturalismo, o la lógica cultural del capitalismo multinacional

10 vvre mieux Nutrition Le Quinoa

12 Culture Musique Touche française et diversités du monde avec Gabriel Sivak - Interview 14 LITTERATURE Récit Mi hermano José

Libération des otages en Afghanistan

< Edito >

Responsable de Communication

Tout d’abord c’est avec beaucoup de joie que nous recevons cette nouvelle encourageante pour la vie humaine, journalistes ou simples citoyens, personne n’à le droit d’emprisonner ou ôter la vie à autrui. La « campagne » médiatique va certainement s’accentuer dans les jours à venir suite à la libération des deux journalistes de France 3.

Mais je souhaiterais aller plus loin que ce que nous voyons ou écoutons depuis quelques jours à la télé ou dans les journaux. Quand le ministre Alain Juppé dit au peuple français que « la France ne paiera pas des rançons aux terroristes », il se moque de qui ? Il pense que nous allons avaler ce mensonge ? Pour l’instant nous n’en sommes pas encore là, mais prochainement cette question va revenir de plus en plus dans le questionnement des français. Croyez vous que leur libération est justifiée uniquement parce que les français et étasuniens ont décidé un retrait progressif des troupes en Afghanistan ?

Je ne suis pas là en train d’accuser quelqu’un, loin de là, le métier journalistique est devenu et sera toujours à haut risque, surtout à certains endroits où la guerre est toujours omniprésente, la seule chose à ne pas oublier, c’est que tous les autres journalistes encore emprisonnés ne sont pas traités de la même manière, et cela m’énerve énormément, pour quoi « ce bénéfice » ou « privilège » pour certains et pas pour les autres. Ils seront déjà prêts à écrire ou à raconter leur calvaire comme l’ont fait d’autres prisonniers très « médiatisés » dans le passé ? Nous sommes tous heureux de leur liberté, mais il faudrait comprendre que ils ne sont pas tous traités de la même façon à leur retour et leur vie ne change pas pour autant quand leurs livres sont achetés par des millions de personnes. La vie est amère bien plus que nous l’imaginons.

Avec des études en Communication et en PAO, S. Cabrejos S. a collaboré comme animateur pour une radio associative et écrit des articles pour un magazine des spectacles à Paris, ancien correspondant de presse pour une chaine de télévision au Pérou, est le président de l'association Liens et Cultures Latines qui mène le projet de ce magazine.

Les textes publiés dans cette édition n’engagent que leurs auteurs et non l’ensemble de la rédaction.


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Europe POLITIQUE

Le sommet de l’UE cherche à minimiser la crise européenne

Peu avant un nouveau sommet européen visant à lutter contre la crise grecque et à décider de l’avenir économique européen, les diplomates évoquent une « Union chaotique », alors même que les conclusions provisoires du sommet, consultées par EurActiv, vantent les progrès accomplis.

L

e sommet européen qui débutera aujourd’hui (23 juin) aura pour objectif de progresser sur toute une série de désaccords, notamment l’aide à la Grèce et la réforme d’un ensemble de lois vouées à lutter contre les problèmes de dette des pays. Toutefois, les projets de conclusions, devant être publiés demain mais consultés par EurActiv, sont plus positifs quant aux progrès effectués que ne le sont les législateurs impliqués. Les diplomates, qui ont suivi pendant deux ans les réformes économiques entreprises dans les pays endettés, parlent d’un processus de réformes « chaotique ».

Des versions différentes

« Il existe une grande différence entre les enjeux et inquiétudes considérables d’une part et l’approche pas à pas laissant peu de marge de manoeuvre qui est entreprise d’autre part », a déclaré un diplomate, sous le couvert de l’anonymat. Cependant, demain, dans les conclusions du Conseil, l’UE félicitera les Etats membres pour les mesures qu’ils ont prises ou sont sur le point de prendre. « Le Conseil européen note une détermination claire de la part de tous les Etats membres à faire ce qui est nécessaire pour mettre pleinement en œuvre le Pacte de stabilité et de croissance », peut-on lire dans les conclusions. Cette déclaration ne manque pas d'ironie, font remarquer certains diplomates, dans la mesure où certains pays, et en particulier la France, restent réticents à approuver une révision du Pacte de stabilité et de croissance, le paquet sur la gouvernance économique. La France, et dans une moindre mesure l’Italie et l’Espagne, ne souhaitent pas pour l’instant donner leur aval aux demandes du Parlement européen, colégislateur de la révision, pour que Bruxelles ait davantage son mot à dire s’agissant des déficits, des dettes et des déséquilibres des pays européens. Les ministres des finances des Etats membres et les eurodéputés sont en

désaccord sur l’utilisation du vote à la majorité qualifiée inversée (VMQI), qui implique que les pays doivent voter pour éviter à un pays un contrôle ou des sanctions automatiques de la part de l’UE. Le principe en est que les pays ont moins tendance à ignorer les problèmes lorsqu’un vote officiel est nécessaire. Le Parlement européen souhaite que la procédure de vote soit lancée plus tôt, dès que les pays n'auront pas respecté les orientations données par la Commission européenne sur la réduction des dettes et qu’ils seront sur le point de recevoir un second avertissement. La France craint également que le Parlement ne veuille se montrer aussi sévère envers les économies d’exportation qui créent des déséquilibres qu’envers les pays qui souffrent de déficits et de dettes ingérables.

La Grèce en arrière-plan

En plus du retard accumulé sur la question du contrôle de la dette des pays, la prise de décision quant à un éventuel deuxième programme d’aide pour la Grèce, d’une valeur de 120 milliards d’euros, a été reportée à une réunion extraordinaire des ministres des finances le 3 juillet, afin d’accorder plus de temps au parlement grec pour approuver les mesures d’austérités prévues. « Il est difficile de ne pas constater que le processus a été géré de manière assez chaotique ces dernières semaines », s’est plainte une source diplomatique, montrant ouvertement sa frustration quant à la gestion de la crise grecque par l’UE.

Tests de résistance ?

Les diplomates doutent également de l’utilité des tests de résistance pour les banques, destinés à tester la liquidité du secteur en cas de déclin économique. Les conclusions du sommet de juin souligneront l’importance de la réalisation de ces tests « dans le respect total de la méthodologie et des indications

données par l’Autorité bancaire européenne ». Une source a particulièrement insisté sur le fait que ces tests n’incluaient pas la dette souveraine et les scénarios de remaniement ministériel, comme c’est notamment le cas en Grèce, ce qui « fausserait grandement leur crédibilité ». « Je doute fort qu’ils modifient les lignes directrices à présent », a ajouté le diplomate. Les conclusions du sommet mettent également en avant « une évaluation collective européenne des mesures nationales prévues par les Etats membres », dans le cadre du Semestre européen, une révision annuelle de six mois par la Commission européenne des budgets nationaux.

Strip-tease !

Toutefois, certains diplomates des nouveaux Etats membres de l’UE se disent peu enthousiastes quant à la procédure de ce Semestre européen et affirment souhaiter un système plus sévère qui impliquerait des sanctions dans le cas où les plans prévus ne seraient pas mis en œuvre. « Nous avons besoin d’un strip-tease collectif », a expliqué un diplomate originaire d’un petit pays d’Europe de l’Est. Ce diplomate a insisté sur le fait que de réelles discussions sur les réformes nationales n’auraient lieu que lorsque les pays commenceraient à communiquer, et non pas dans le cadre d’un contrôle exercé uniquement par la Commission.

Claire Davenport – traduit de l’anglais par Amandine Gillet


SOCIETE Dossier

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Afro uruguayens : le génocide indirect

Par le sociologue et écrivain Rafael Bayce,

la discrimination sociale et économique a provoqué la baisse du nombre d’afro uruguayen. Il s’agit, soutient Rafael Bayce dans cet article, d’un génocide indirect peu étudié, qui non seulement n’est pas facile à comprendre, mais dont les responsabilités historiques sont difficiles à attribuer-établir, comme c’est le cas en ce qui concerne le massacre des derniers indiens charruas par Bernabé Rivera.

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émographiquement, le premier noir arrivé en Amérique a débarqué lors du deuxième voyage de Colomb. La première expérience de déportation des noirs en tant que main d’œuvre peu chère dans ce continent date de 1510, la première autorisation formelle de le faire remonte à 1532. On se demande encore si les premiers noirs à débarquer sur le Río de la Plata (Fleuve d’Argent) furent introduits par Hernandarias (qui les inclut dans son testament) ou avec l’expédition de Juan Ortiz de Zárate. Dans tous les cas, ce fut avant le premier quart du XVIIème siècle. On sait par contre de façon certaine qu’un esclave du nom de Gregorio était crieur public deux ans après la fondation de Montevideo en 1728. Jusqu’à 1738, il n’y avait que des esclaves introduits à titre personnel par leurs maîtres. Mais, au cours de cette même année, le Conseil Municipal de la ville de Montevideo demande l’introduction d’une main d’œuvre guinéenne, qui arrive dans un navire de Thomas Navarro en 1743. Ce flux africain fait que le recensement de Viana en 1751 a Montevideo indique la présence de presque 15% d’esclaves

noirs sur le total de la population qui est de 939 résidents (141). L’introduction des noirs ne fut pas très importante jusqu’à 1595, sous le régime juridique des “licencias” (licences), permis d’introduction payants qui n’obligeait pas (leurs détenteurs) à l’introduction effective et qui pouvaient être renégociées. La substitution progressive des licences par les “asientos” (établissement, installation) (1595-1787), augmenta l’arrivée des contingents de noirs, car le permis obligeait que l’introduction de cette main d’œuvre soit effective. Même s’il y exista toujours une importation clandestine, en plus de celle autorisée, l’entrée massive des noirs prend une grande ampleur avec les “capitulaciones” qui négocient l’introduction en très grand nombre des esclaves, dont le trafic est désormais libre et exempt d’impôts (1787-1812). Au milieu de ce mouvement croissant d’introduction des esclaves, auquel les espagnols participeront tardivement et faiblement, Montevideo a le monopole de l’introduction des noirs par le Río de la Plata suite aux dispositions royales de 1789, 1791, 1801 et 1809. Les conséquences démographiques ne se font pas attendre. Le Recensement de Montevideo effectué 1805 indique 3.114 noirs sur une population de 9.359 habitants. Les noirs qui représentaient 15% des habitants de la population de Montevideo en 1751 passent désormais à 33% en 1805. Mais 1813 marque la fin de la période de floraison démographique des noirs à Montevideo, et ils sont désormais 14.000 sur les 21.000 résidents, soit 66% de la population. En somme, démographiquement, les noirs, de 1751 à 1813, c’est-à-dire en 62 ans, multiplient par plus de quatre leur représentation en pourcentage dans la population de Montevideo. Leur contingent est multiplié par cent en nombre absolu à Montevideo dont la population est multipliée par 25 durant cette période. Une recherche devrait alors être entreprise pour répondre à la question suivante : comment Montevideo a-t-elle alors réussi

à réduire, 150 ans plus tard, le contingent de noirs, le faisant passer de 66% de la population à un pourcentage inférieur de 10% ? L’explication se trouve certainement à la fois dans l’immigration massive européenne, la ghettoïsation et la discrimination sociale et économique. Il s’agit en fin de compte d’un génocide indirect peu étudié, qui non seulement n’est pas facile à comprendre, mais dont les responsabilités historiques sont difficiles à établir, comme c’est le cas en ce qui concerne le massacre des derniers indiens charruas par Bernabé Rivera. ABOLITION ET DISCRIMINATION. Mais la croissance démographique initiale était accompagnée d’une crainte elle aussi croissante du nombre de noirs – et évidemment d’une rébellion potentielle – (le fantasme de Espartaco) et d’une stigmatisation morale et sociale ethnocentrique. Les licences nouvellement établies, sont ainsi temporairement interdites en 1550, car on craignait que les coutumes et la morale soient affectées par la religion et les danses africaines. Un fait assez proche allait se produire à Montevideo dans les années 80 alors que l’autorisation pour la construction d’un monument à Iemanjá* dormait dans les bureaux gouvernementaux. La discrimination socioculturelle (au départ conçue pour isoler les contingents malades et infestés a cause des conditions inhumaines d’entassement et d’hygiène des bateaux négriers) se manifeste par la fondation, dans ce qui est aujourd’hui Capurro, du premier ghetto noir alors appelé Caserío de los Negros. (Hameau des Noirs) La discrimination socio culturelle prenait dans ce cadre une forme symbolique et favorisa la discrimination économique qui a reproduit le cercle vicieux de la pauvreté et plus tard celui de la marginalisation. Cependant, la paupérisation, la marginalisation et l’alimentation du cercle vicieux de la pauvreté vont de paire avec la conquête des égalités formelles et l’admission de traits culturels propres aux noirs (ce qui laisse croire à leur acceptation socioculturelle.) En effet les danses, les rythmes et rencontres des “nations” afro uruguayennes se réduisent à des évènements extramuros ou circonscrits aux ghettos urbains qui ont succédé au Caserío de Capurro (comme le Barrio Sur et Palermo…). Les célébrations rituelles sont dépourvues de leur religiosité et trans-


5 formées en contribution exotique à l’inversion feinte des hiérarchies sociales consacrée par le Carnaval. C’est dans ce contexte de marginalisation, de génocide indirect et de pseudo acceptation culturelle que la Constitution de 1830, la première de l’Uruguay indépendante consacre la liberté des ventres. En 1842, arrivera l’abolition de l’esclavage par le gouvernement Colorado (nom d’un parti politique), qui sera confirmé en 1846 par le gouvernement Blanco (autre parti politique important en Uruguay). Les deux grands partis traditionnels uruguayens éliminent l’esclavage avec une précocité

honorable, comparé au reste du monde. Mais dans le même temps ils discriminent, ghettoïsent, alimentent le cercle vicieux de la pauvreté noire, feignent l’acceptation culturelle en la transformant en exotisme et en ne permettant aux noirs de briller que dans un cadre social secondaire (joueurs de football oui, boxeurs également; ministres, médecins et avocats, non). Pour ces raisons, nous devons célébrer avec réserves l’abolition de l’esclavage; qui est important en tant que fait idéologique, mais qui dans les faits elle a fait de l’ombre a la discrimination, la ghettoïsa-

Dossier SOCIETE

tion, la paupérisation et au génocide massif indirect.

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga

Iemanjá* : divinité africaine Yoruba, très présente dans les cultes des afro descendants d’Amérique Latine, notamment au Brésil.

La photo du mois Par Federico Roldán-USA

Ejemplo de tolerancia? Patterson, New Jersey, la colonia peruana más grande en USA, edificio con pancartas de los contendientes a la presidencia del Perú. Coincidencia?, cada piso tenia su candidato...

Exemple de tolérance? Patterson, New Jersey, la plus grande communauté péruvienne aux Etats-Unis, immeuble avec des publicités des prétendants à la présidence du Pérou. Coïncidence? , chaque étage avait leur candidat...


SOCIETE Immigration

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La inmigración peruana en Hamburgo: cambios y conflictos socio-culturales José Ramírez Agurto, nació en Huancayo-Perú, y es sociólogo por la Universidad Nacional del Centro del Perú. Persiste en seguir investigando sobre este controvertido y tan actual fenómeno de la migración para poder arribar a conclusiones y sugerencias que asuman concretamente la posibilidad de buscar que el migrante pueda ser integrado en una sociedad por ser un derecho del ser humano y no el privilegio de unos pocos. Vive desde 1990 en Alemania, y a la par, gracias a su talento musical ha recorrido por diferentes países difundiendo el folklore latinoamericano con su agrupación ILARECK (Amanecer). Actualmente tiene discos compactos plasmados y es autor de varios temas de profundo contenido social.

3.9.-CAMBIOS Y CONFLICTOS SOCIO-CULTURALES DEL PERUANO INMIGRANTE EN HAMBURGO

Es muy cierto lo exótico por nuestra cultura de los Incas, su asombrosa organización y arqueología que se conserva todavía; ha hecho que en general los alemanes admiren con mucho respeto y cariño nuestro país; y también este factor ha dado lugar a que los ritmos musicales traídos a Europa por los primeros grupos de música que llegaron con sus instrumentos andinos hagan que hasta hoy el publico alemán se deleite con sus melodías tradicionales como un vuelo imaginario por los andes peruanos. Asimismo cabe remarcar que el músico que ejecuta los instrumentos goza de este privilegio de ser admirado y aplaudido, pero en contradicción con este tema acota acertadamente un inmigrante ilegal en su testimonio que advierte: “Lo mas hermoso es la aceptación de la gente alemana que disfruta imaginariamente estar en los andes al escuchar tus melodías con las zampoñas, charango, quenas, instrumentos que en verdad convierten la música en algo mágico, este deleite humano lubrica y alivia tenuemente tu alma lacerada por la soledad. Pero no hay que olvidar algo que rápidamente se convierte en una interrogante en tu pensamiento, y es que esa magia musical cultural que vive la gente y ese aprecio que emanan también por tu persona termina el encanto cuando has dejado el instrumento; es decir, tienes que aceptar que sin tu instrumento eres simplemente un extranjero más”. Como se viene notando a lo largo del desarrollo de este tema, existen puntos muy contradictorios sobre si el peruano es discriminado o no, incluso de acuerdo

a nuestras entrevistas realizadas a 50 personas la gran mayoría coincidió que no sufren discriminación, pero la realidad basada en los testimonios y entrevistas manifiestan lo contrario; entonces categóricamente podemos afirmar que sí hay un grado muy alto y marcado de discriminación lo que sucede es que está estratégicamente escondido pero se manifiesta en el vivir cotidiano del poblador inmigrante peruano que siempre encuentra escollos en su camino. Por su parte, el psiquiatra Michael Brune, refiriéndose al punto de los conflictos socio culturales, afirmó: “El problema más común es la `depresión reactiva debido a la nostalgia, al entorno sociocultural en medio de sus seres queridos, la frecuente soledad en el país nuevo, la sensación de insuficiencia por no cumplir los planes, con los cuales uno se fue al nuevo país, y algunos aspectos más. Por las mismas razones, algunos inmigrantes desarrollan cuadros de ansiedad. Hay otros problemas psíquicos, que provienen de problemas y experiencias, que han hecho los inmigrantes en su país de origen, como persecución política, enfermedades psíquicas u otros problemas. Entre personas que llegan con experiencias traumáticas se ve muchas veces síntomas del estrés postraumático.” Y finalmente Brune, reconociendo la otra cara de la medalla, afirma: “Por supuesto, también experiencias malas en el nuevo país, como abuso laboral y el encuentro con un racismo (abierto o encubierto), pueden provocar cuadros

depresivos, de ansiedad o postraumáticos.” León y Rebeca Grinberg, en su libro Psicoanálisis de la migración y del exilio, además de coincidir con las opiniones anteriormente transcritas, agregan: “En los primeros tiempos después de una migración, suelen producirse estados de desorganización, de grado variable, en que pueden reactivarse en el recién llegado ansiedades muy primitivas, que llegan a producir estados de pánico, como temor a ser `devorado por la nueva cultura o bien a ser `despedazado. Estas vivencias pueden provenir del conflicto entre el deseo de confundirse con los otros para no sentirse marginado ni distinto, y el deseo de diferenciarse para seguir sintiéndose él mismo, conflicto que puede originar momentos confusionales por la mezcla entre los dos deseos, dos tipos de sentimientos, dos culturas, o momentos de despersonalización o desrealización.” (Grinberg 1982: 159) Y en muchos casos, lo podemos comprobar fácilmente visitando las viviendas de la mayoría de peruanos en Hamburgo, les motiva aferrarse de manera exa-


7 gerada a su pasado, a su cultura y a algunos de los objetos que les sirve para fortalecer el llamado “sentimiento de identidad”. Leamos: “… el inmigrante necesita traer consigo objetos familiares que le sean efectivamente significativos, para sentirse acompañado por ellos y reconocer, a través de ellos, su continuidad con su propio pasado. Es corriente que las casas de los inmigrantes estén profusamente ornamentadas con objetos típicos de su cultura de origen. El arte y la artesanía, la música folclórica, las pinturas o pequeñas piezas de adornos familiares, de los que hemos hablado, tan caros al inmigrante, tienen por objeto afianzar los vínculos de su sentimiento de identidad: acentúan la diferenciación con los lugareños, evidencian la existencia de un pasado (en esa tierra donde el que emigró dejó su biografía) y hacen presente relaciones con personas ausentes que le ayudan a sobrellevar el sentir en el sitio en que

Immigration SOCIETE

está que no tiene raíces, no tiene historia, no tiene abuelos (abolengo), no tiene recuerdos propios.” (Grinberg 1982: 160) Lo planteado hasta aquí es el cuadro general que pinta el nuevo mundo de los inmigrantes, especialmente, llamados económicos. La situación de los emigrantes forzados o exiliados que tuvieron que salir de su país, entre 1987 y 2007, período de nuestra investigación, por razones ideológico-políticas reales, tiene algunas particularidades que han sido investigadas por algunos especialistas en el tema. Deseamos hacer, una vez más, la aclaración. En Alemania-Hamburgo hay muy pocos exiliados ideológico-políticos auténticos. La gran mayoría, la relación podría ser de 10 a 1, que tiene este estatus son asilados sin haber tenido problemas en el Perú y eso ha pasado, de igual modo, con una buena cantidad de exiliados de América Latina en Europa, especialmente, en su momento dado, con el exilio de los chilenos. Los autores arriba citados, en torno a los que fueron obligados a salir de su país de origen, escriben: “Las personas exiliadas están obligadas a vivir lejos de su país,

han sido forzadas a abandonarla por razones políticas o ideológicas, o han tenido que huir para asegurar su supervivencia. Por lo tanto, se encuentran impedidos de volver a su patria, mientras persistan las causas que determinaron su alejamiento. Éstos son los aspectos específicos del exilio que marcan una diferencia fundamental en las actividades y evolución del proceso migratorio: la imposición de la partida y la imposibilidad del retorno.”


SOCIETE Analyse

E

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Multiculturalismo, o la lógica cultural del capitalismo multinacional [1]

En este artículo el filósofo esloveno Slovej Zizek sostiene que el multiculturalismo es una ideología euro centrista al servicio del capitalismo y la globalización. Dicho en sus propias palabras « de la misma forma que en el capitalismo global existe la paradoja de la colonización sin la metrópolis colonizante de tipo Estado-Nación, en el multiculturalismo existe una distancia euro centrista y /o respetuosa para con las culturas locales, sin echar raíces en ninguna cultura en particular »[2], en este orden de ideas el multiculturalismo trata a las comunidades autenticas[3] como nativos que deben ser tratados y estudiados cuidadosamente. Esto implica que es falsa la negación de la globalización o la homogenización de la vida cultural y social cuando se piensa en el multiculturalismo, ya que este último no es una afirmación positiva del Otro sino un ejercicio conceptual de distanciamiento de ese Otro.

Estado-Nación (que da espacio a la etnisación de la nación), que entra en conflicto con la anterior “universalidad concreta” del Estado-Nación (que hace uso de la “nacionalización de la etnia”).

Dicho en otros términos, el multiculturalismo no rompe con la vieja “universalidad concreta” del Estado-Nación, que se halla estrechamente ligado a la “maquina” globalizante y anónima llamada capitalismo. La pelea por las diferencias culturales se convierte en la unica salida que tiene el espíritu crítico que ha aceptado el capitalismo como un hecho ineluctable. La imaginación social solo nos permite articular las exigencias de los excluidos a las realidades sociales, culturales y políticas que surgen con el capitalismo globalizante.

Para Zizek, la “parición” de minorías étnicas y de estilos de En esta medida el multiculturalista solo puede llegar a deter- vida múltiples, son “síntomas”, es decir elementos que tienen minar la existencia de la(s) comunique mantenerse como dad (des) « autenticas » o « excepciones, es decir “como primordiales » si toma distancia y punto de suspensión del esta distancia solo la puede obtener principio universal” [4] a través del vacío de universalidad. (capitalismo/globalización). En otras palabras, el multiculturalisLa “actitud multiculturalismo es una teoría que no abandona ta” tiene el rol de entretener el concepto de universalidad « absel síntoma. Así, el multicultracta » propio de la ilustración. Esta turalismo se presenta, como constituye una de las críticas echar la poesía ideológica del capial multiculturalismo: los orígenes talismo globalizado. El autor culturales del multiculturalismo son le despoja de todo carácter euro centristas. Pero Zizek no se contestario. queda en esta crítica, para él lo que es en verdad reprochable al multiculturalismo, es que detrás de su euro centrismo (que constituye su critica mas conocida) se esconde una sentencia « el hecho de que sujeto carece completamente de raíces, que su posición verdadera es el [1] Zizek S., « Multiculturalismo, o la logica cultural del capitalismo multinacional » En : Estudios culturales. Reflexiones sobre el multiculturalismo. vacío de universalidad ». El problema que subyace aquí es el de la universalidad: para comprender mejor en que sentido el multiculturalismo, es la ideología del capitalismo mundializante (de la era post-moderna; del post-Estado-Nación) conviene retrazar la idea de universalidad. No se trata de volver a la discusión antológica sobre el carácter “concreto” o “abstracto” del universal. Para Zizek, el interés esta en pensar que existe una tensión al interior de “la universalidad concreta” (orden social universal): la existencia de la tensión entre la universalidad “real” (en el sentido hegeliano de realidad-razón-ideal-negación) de la globalización que supone la existencia (la ficción) de la tolerancia multiculturalista, de respeto de los D.D H.H. y la democracia, implica –necesariamente- la existencia un orden mundial (“la universalidad concreta”) portador de los rasgos universales antes mencionados al interior del cual pueden tener lugar los “estilos de vida particulares”. El problema reside en que la idea de la globalización solo tiene lugar en una “universalidad concreta” post-

Paidos , Buenos Arires/Barcelona .1998, pg. 137-188. [2] Zizek, Op cip, pg. 172.

[3] Casi quisieramos decir « identificaciones primordiales » para referirnos -con el autor- a esas comunidades a las cuales pertenecemos antes de hacer parte de la gran « identificacion secundaria » la del Estado-Nacion [4] En este argumento Zizek sigue de cerca el pensamiento de Hegel, ( Filosofia del derecho ) quien sostenia que el sintoma es la « razon inherente a la razon misma ». Se requiere de este punto de suspension del principio universal para estructurar su equilibrio. Citado por S. Zizek, op cip, pg . 177.

Angélica Montes Montoya

Philosophe colombienne. Spécialiste en philosophie politique, actuellement en doctorat à Paris VIII.


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agenda


vivre mieuX Nutrition

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Le Quinoa

Carmen Ponce de Mirbach, nacida en Los Organos (Piura) -Perú, en Julio de 1959 hizo sus estudios secundarios en el

C

Colegio Miguel Grau en Lima. Licenciada en Turismo y Hotelería por la Universidad de San Martin de Porres de Lima. Viajó a Alemania país donde reside desde 1990. Colaboró con la Agencia Latinoamericana de Servicios Especiales de Información ( ALASEI-Bonn). Actualmente da clases de español en la Universidad del Pueblo en la ciudad de Tréveris.

ultivé depuis des millénaires dans les Andes, le quinoa est devenu aujourd’hui la star de l’alimentation bio en Occident. À tel point que la plante sacrée des Incas y est vantée comme «l’aliment de l’avenir». La demande s’est tellement accrue que les prix à l’exportation du quinoa ont quasiment triplé depuis 2007, 30000 tonnes en 2009.

protéines. En moyenne, le quinoa contient 16 à 18% de protéines. Il contient également tous les acides aminés essentiels à la vie humaine. L’indice PRAL du quinoa est légèrement négatif (-0,19), ce qui en fait un excellent substitut aux céréales dans la prévention de l’ostéoporose.

Avec le voisin péruvien, la Bolivie fournit 88% du La demande importante du marché mondial pour le quinoa dans le monde. En Occident, les éléments quinoa a engendré des modifications importantes de nutritifs du quila part des agriculteurs bolinoa séduisent Les Incas appelaient le quinoa «chisiya mama», ce qui signifie viens en vue d’en intensifier la chaque année production. Cela s’est traduit davantage de en quechua «mère de tous les grains». Aujourd’hui, cette plante par une monoculture de quiconsommamiracle des Incas fait un carton en Europe. noa aux dépens d’activités teurs en quête comme l’élevage ou la culture d’une alimend’autres productions vivrières. tation saine (1) . Cela a des conséquences à la fois environnementales et sociales importantes. Cette plante traditionnelle cultivée depuis plus de 5000 ans sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud, a La farine de quinoa permet de faire de nombreuses été redécouverte. Comme le haricot, la pomme de préparations habituellement réalisées avec du blé, terre et le maïs, le quinoa était à la base de l’alimenta- comme les crêpes, fars – à conditions d’en réduire la tion des civilisations précolombiennes, mais, contrai- quantité de la moitié, car cette farine a un pouvoir rement à ces derniers, il n’a pas retenu l’attention des d’absorption plus important (2). conquérants espagnols à cause de la teneur en saponine de l’enveloppe de ses graines non écorcées, et du 1- L'essentiel; 25-02-2011; fait que la farine qui en est tirée n’est pas panifiable, à Économie; p. 11. cause de l’absence de gluten de sa composition. On 2-Wikipédia; p.2–4. en fait aussi de la bière traditionnelle chicha. Le quinoa est très digeste, sans gluten, pauvre en lipides, mais riche en fer alimentaire et en

Le cour du quinoa a triplé depuis 2007 sous la pression de la demande mondiale


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Survival France CULTURE

Des documents révèlent la «guerre spirituelle» menée par des missionnaires contre les Indiens isolés

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es carnets de bord appartenant à deux missionnaires obtenus par Survival International révèlent leur tentative de contact d’un groupe d’Indiens isolés en Amazonie brésilienne. Les missionnaires qui appartenaient à l’organisation fondamentaliste nordaméricaine JOCUM (Jovens com uma Missão – Jeunes avec une mission), ont vainement chercher à entrer en contact avec les Indiens isolés Hi Merimã en 1995.

L’un d’entre eux avait écrit dans son carnet : ‘Nous pensons avoir atteint notre but, prêts au contact, les traces sont récentes, il ne s’agit pas d’un rêve, c’est la réalité, ils étaient dans notre campement et ils y ont pris des affaires, les Indiens Himarimã existent encore et nous sommes proches d’eux, Alleluia !!!’ Il assimilait le rôle des missionnaires à ’l’invasion d’un territoire ennemi, une région qui a toujours été dominée par le diable, à une guerre spirituelle’.

Son confrère avait noté : ‘Durant tout mon voyage, j’ai mené une guerre spirituelle, prenant possession de cette terre que Dieu nous a donnée. Et nous avons réellement pénétré dans une région qui jusqu’à aujourd’hui était dominée par des ennemis, mais nous avons fini par prendre possession de ce territoire et de ce peuple

Homme et enfants suruwaha. © Survival pour notre Seigneur, nous sommes venus en Son nom, en tant qu’ambassadeurs dépêchés par Dieu’. Toute tentative d’entrer en contact avec des Indiens isolés est illégale et extrêmement dangereuse en raison de leur vulnérabilité face aux maladies extérieures contre lesquelles ils ont peu de résistance et qui peuvent leur être fatales. Dans les années 1980, New Tribes Mission (Mission des nouvelles tribus) était entrée en contact avec la tribu zo’e avec des résultats catastrophiques : un quart du groupe environ avait succombé aux maladies en l’espace de six ans. JOCUM s’est également rendu tristement célèbre par la diffusion de ‘Hakani’, un film truqué montrant un enfant en train d’être enterré vivant par sa

tribu, les Suruwaha. L’organisation fondamentaliste mène actuellement campagne pour que le Congrès brésilien approuve la ‘loi Muwaji’ – une dangereuse initiative fortement contestée par de nombreux Indiens qui appelle les autorités à intervenir dans les cas où quiconque estimerait qu’il existe un risque de ‘pratiques traditionnelles préjudiciables’. La loi n’est pas nécessaire puisque l’infanticide est interdit au Brésil et elle est

dangereuse parce qu’elle implique l’intervention des autorités ayant le pouvoir d’enlever des enfants indiens sur le seul avis d’une personne qui pense qu’un tel risque est bien réel. Si cette loi était adoptée, elle aurait des conséquences catastrophiques en divisant les familles et en menaçant la cohésion des communautés.


CULTURE Musique

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Touche française et diversités du monde avec Gabriel Sivak - Interview les poèmes de Borges, le judaïsme et aussi la diversité des genres musicaux. Cet album est-il le reflet de tes influences intellectuelles ?

HP : La première chose qui surprend quand on lit les quelques éléments de ta biographie, c’est le lieu de ta naissance. Certaines sources disent Buenos Aires et d’autres Montevideo…

GS : Oui d’une certaine manière. Cependant, je n’ai pas fait cet album pour rendre hommage directement à Borges car « Un eco de palabras » est avant tout le résultat d’une longue recherche. Je cherche avant tout une cohérence dans mes influences musicales.

trouvé une certaine musicalité. Mais j’ai eu un certain doute avant de me lancer dans cette création musicale. S’attaquer à l’œuvre de Char était loin d’être évident et représentait un défi. Puis les voix des enfants ont clairement fait la différence, elles étaient l’instrument manquant à cette création et ont donné vie à la poésie de Char.

HP : La première présentation de cette œuvre a eu lieu le 20 mai dernier à Bourg la Reine. Comment le public a-t-il accueilli ta création ?

HP : Ta musique et précisément cet GS : (sourire) Je suis né à Montevideo album, est souvent jugée comme expéri- GS : Les réactions ont été très positives. de parents argentins. Mon père était un mentale. Mais ce qui ressort souvent Le public a été sensible au mélange des réfugié politique, raison pour laquelle je c’est l’invitation au voyage musical par le quatuors à vents et aux voix des enfants. suis né en Uruguay. J’ai grandi dans une mélange des genres : du tango en pas- Je recherchais avant tout l’harmonie et famille politisée et de gauche. Mon père sant par la musique classique mais aussi la cohérence, et à en croire le public elles défendait les prisonniers politiques et parfois le jazz… étaient bien présentes. militait pour une Argentine démocratique. Je peux dire, d’une certaine façon, GS : Je crois que nous vivons dans une HP : Tu travailles actuellement sur un que son activité politique m’a influencé même si j’ai tendan- Tango, musique classique, touche française et des diversités du monde, la ce à relativiser dans ma façon frontières pour lui. Gabriel Sivak, jeune pianiste argentin vivant à Paris se fa de penser. HP : C’est à dire ?

qué pour sa diversité et son univers musical particulier. Rencontre avec un mu génération qui nous expose ses points de vue sur la musique et le monde.

GS : Il y a toujours des paradoxes chez les gens. Je pense que les opinions politiques doivent être en accord avec les actes, ce qui n’est pas toujours évident. HP :

En 2009, l’album « Un eco de palabras » a reçu le prix « Paris jeunes talents » puis le « PremioNacional de las Artes » à Buenos Aires. T’attendais-tu à un tel succès ?

GS : Non, on ne s’attend jamais à la réussite mais cette reconnaissance a été un véritable plaisir. Recevoir un prix est toujours flatteur, mais c’est avant tout l’évolution musicale et la recherche qui m’intéressent comme musicien.

HP :Dans « Un eco de palabras ». on

retrouve diverses influences passant par

époque de synthèse où les influences se croisent et fusionnent. J’ai commencé à 14 ans dans un groupe Punk, ce qui peut sembler schizophrénique quand on voit mon parcours aujourd’hui (rires). Mais même si l’influence Punk ne se retrouve pas directement dans ma musique, elle m’a donnée une certaine liberté dans mon travail et m’a appris à défier tout sectarisme. Je voyage constamment dans mes destinations musicales. Mes influences et mon histoire expliquent ma musique.

HP :Récemment, ta dernière création est un cœur d’enfants d’après des textes de René Char.Comment est né ce projet ? GS : Au départ je ne connaissais pas l’œuvre de René Char. Puis un jour, je me suis plongé dans ses écrits et j’y ai

projet musical avec l’ensemble Ars Nova nommé « Buenos Aires, ville imaginaire». Peux-tu nous donner des détails sur cette création musicale ? GS : Ars Nova est un ensemble musical basé en Poitou Charentes. Il est composé de 3 musiciens (accordéon, violon et violoncelle) et d’une chanteuse. Ars Nova m’a fait part de son désir de nouvelles expériences et nous nous sommes lancés dans la création d’un spectacle à partir de tangos traditionnels que j’ai pu arranger pour eux et de quelques-unes de mes œuvres personnelles.

HP : Buenos aires est ta source d’inspiration. Quelle est la particularité de cette ville ? GS : Buenos Aires est une ville particu-


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Musique CULTURE

lière, mélancolique et à la fois mystérieuse. Sa population est très passionnelle, latine dans l’âme. On dit souvent qu’elle est la ville la plus européenne d’Amérique du sud. Elle inspire souvent de belles choses. On vit dans une période de changement politique et social où tout est remis en question. Je crois que la nouvelle génération lui donne une énergie positive. HP : Quels sont tes autres projets ?

GS : Je travaille actuellement sur une création musicale pour une émission nommée « Alla Breve » sur Radio France. Il s’agit d’une création originale accompagnée de différents instruments de l’Amérique du sud comme la quena, zamponias(flûtes du nord de l’Argentine), et des percussions brésiliennes comme le berimbau. S’ajouteront à ces instruments le piano, le violon, le violoncelle et la clarinette.Je travaille également sur un projet de flûte solo intitulé « Histoire de la lettre i » qui fait partie d’une série de pièces ayant pour thèmes le lien entre les lettres et la morphologie des instruments. Cette œuvre sera présentée au mois de novembre à la Cité Universitaire de Paris.

http://www.gabrielsivak.blogspot.com http://www.myspace.com/gabrielsivak

HP : On peut dire que la diversité culturelle et musicale sudaméricaine est au rendez-vous. Quel message veux-tu faire passer à travers cette œuvre ?

GS : Je ne cherche pas à faire passer volontairement un message. En revanche, s’il y en a un qui doit se dégager de ma musique, c’est celui de la recherche de la liberté.

a musique n’a pas de ait avant tout remarusicien de la nouvelle

Hadrien Partouche est titulaire d'une licence d'histoire. Sa passion pour

l'Amérique Latine l'a amené à participer à plusieurs projets culturels et associatifs. Il a vécu au Paraguay où il a collaboré avec de nombreuses radios. Il est actuellement journaliste et chroniqueur pour l'émission " Radio Café Américas" sur Fréquence Paris Plurielle.


LITTERATURE Récit

B

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Mi hermano José

uscar entre las manos y los cuerpos destrozados de la fosa, un pedazo de lo que fue el uniforme de mi hermano y de lo que de él quedaba, me costó un esfuerzo supremo y sobre todo inhumano. Mi hermano fue ejecutado a los veintidos años por los soldados de la marina y enterrado junto a otros compañeros a las afueras de Lima. Nadie nos advirtió, cuando nos avisaron que habían encontrado a mi hermano, que estaba muerto. Mi madre se inquietó un poco, pero se calmó cuando le dije que José no se metió y ni se metería jamás en problemas y que su militancia en el MR era simplemente pacifica; le gustaba la política pero él no era violento. Cuando partió hace tres meses, mi hermano nos previno que se iba a un entrenamiento del partido en alguna parte de la selva. Nada nos inquietó hasta que un 17 de diciembre escuchamos y vimos por la televisión que un comando del MR dirigido por un desconocido, había tomado la Embajada de un gobierno Asiático. Mi madre se estaba quedando ciega a causa de la diabetes y apenas escuchaba las noticias de la radio. Sin embargo desde el día que mi hermano se marchó a la selva, se levantaba muy temprano y a tientas cruzaba la sala, llegaba hasta la cocina, prendía la radio y se sentaba a escuchar las primeras noticias de «Radio Santa Rosa». El séptimo sentido de madre le decía quizá que su párvulo estaba en peligro y ella pensaba seguramente que escuchando las noticias, se enteraría de algo que ignoraba. Pero en los dos meses siguientes que pasaron mi hermano nos llamaba cada fin de semana y durante los pocos minutos que hablábamos se le notaba tranquilo y de buen humor; decía que ya se acababa los entrenamientos y que pronto volvería a Lima. Cuando en una de esas le pregunté de que entrenamientos se trataba, él me contesto que estaban entrenándose a una manifestación seria contra el gobierno y que para esos días, que serían largos y difíciles, se estaban preparando físicamente. En sus palabras no se notaba nada de extraño o alguna pizca de nerviosismo, parecía que nada le perturbaba. En una de esas llamadas relámpagos, sin embargo, algo me llamo la atención: mi hermano jamás hablaba demasiado, su tema preferido era contornos sobre el calor y la comida de la zona; a mi madre le repetía lo mismo y jamás nos detallaba

en que pueblo estaba, donde dormía y con quienes. Nosotros no le preguntábamos más, al menos yo, creíamos que si él no quería contar más de ese supuesto entrenamiento, pues así debería ser la orden del partido. Un día, a dos semanas de la toma de esa Embajada, José nos llamó a media semana y como nunca habló con mamá un buen rato y se despidió de nosotros muy calurosamente y hasta dijo que nos extrañaba. Aquello me pareció como una despedida para siempre, me sorprendió, porque conocía a mi hermano como la palma de mi mano; sabía que era un joven muy tranquilo pero que nunca te diría les extraño, porque sabía controlar sus sentimientos, no era frío pero tampoco sentimental. Mi madre al contrario se inquietó de repente y eso también me preocupó, algo estaba pasando. Mi hermano José, a pesar de sus veintidos años, no tenía enamorada y si la tenía jamás nos hablaba de ella. Cuando llegaba de sus clases en la universidad, se bañaba, comía, hablaba con mamá un poco y luego me llamaba a la cocina a conversar, mientras lavaba los platos sucios. Por él logré conocer la quinta esencia de la política y como el gobierno de turno estaba asesinando impunemente a gente inocente. Hablaba en voz baja, sin titubear en su oratoria. Me miraba a los ojos y me decía que Montesinos era un asesino y ladrón y que Fujimori un títere. Yo que apenas cumplía los quince años y que como muchos adolescentes de mi edad, no estaba enterado, ni interesado y menos documentado sobre la política y sobre el gobierno donde vivía, me parecía que mi hermano exageraba en sus concepciones. En fin, a mí que me interesaba saber de Montesinos, del chino y de la política o, de que comía o no comía la gente; que me interesaba de los asesinatos y desapariciones y de la guerra en la selva y la sierra. Yo vivía mi adolescencia, pensando en mi enamorada, en jugar un partido de fulbito los fines de semana y no perderme un solo concierto de algún rockero de

moda. Salir de mi casa y buscar a mi enamorada y desaparecer del barrio era mi más urgente preocupación. Desde luego cuando comprendí que no solo yo estaba en una ignorancia total, sino miles y miles de adolescentes de mi patria y que no saber de lo que pasa en tu propio país, es como no saber qué pasa en tu propia casa, mi hermano ya no estaba conmigo… Mi madre no gritó ni lloró cuando se enteró del deceso de mi hermano José. Su ceguera había aumentado, apenas podía caminar unos metros en la casa sin ayuda. El silencio de su luto no fue interrumpido hasta que un día apareció mi padre… Quién lo asesinó, cómo y cuándo; esos momentos cruciales y violentos creo que nunca lo sabré. Mi hermano, creo que no hubiera querido que nosotros sufriéramos con toda esa historia. Ahora que ya pasaron 14 años de su muerte, estoy seguro que José esperaba este momento. Esperaba que me cobre su muerte y que al fin su secreto se escriba y se conozca por todos. Muchas noches se aparecía en mi sueño y me dejaba un recado, una idea, una imagen, algo extraño que me tenía durante días reflexionando: por qué soñé con él y que me quiso decir con eso. A los veinte años, cinco años después de su violenta muerte yo terminaba mis estudios de periodismo y entraba a trabajar en un periódico de oposición de la capital. Aquel trabajo al fin me abrió las puertas a un mundo que no conocía, ese mundo subterráneo de las falsedades, la corrupción y la vergüenza. En las oficinas de ese periódico me enteré por completo de lo que mi hermano ya estaba enterado hace mucho tiempo. Al los seis meses de haber entrado al periódico el gobierno corrupto y asesino de Fujimori y Montesinos cayó en su propia trampa. Arrestado el abominable Montesinos y desaparecido el cobarde presidente Fujimori, el país se derrumbaba como un castillo de naipes. Pero eso no me impidió investigar y saber más sobre el asesinato de mi hermano y de sus compañeros. Cuando el Perú se quedó sin mando, se abrieron las cajas fuertes del presidente y allí se encontraron documentos confi-


15 denciales o que estaban señalados como secretos de estado. El periodismo se enteró al fin de quienes eran esos dos hombres y yo, por obra y gracia de un fenómeno extraño, logré llegar hasta los documentos de la toma de la embajada y de los acontecimientos de la respuesta por los comandos elites de la marina y el ejército. Cuando llegue al folio E me di cuenta que había un CD adherido a la hoja. No había tiempo que perder necesitaba terminar con mi plan trazado durante muchos años en el silencio de mi cuarto y ante la foto y el dolor de mi madre. El hijo de p... de Montesinos, con su camisita Armani, oliendo a perfume caro y con alhajas de varios quilates…mí hermano, pobre mi hermano, cuanto habrá sufrido en esos minutos, en quién pensaría, habrá enfrentado sin miedo la muerte, estoy seguro. El periódico obtuvo la primicia de entrevistar a Montesinos en la carceleta del palacio judicial antes de su primera comparación frente al pueblo peruano. Necesitábamos solo cinco minutos y yo nada más y nada menos que treinta segundos. Juan Enderson con el micro y yo como su asistente, pasamos por todas las postas que salvaguardaban a Montesinos, nos habían rebuscado hasta en los zapa-

Récit LITTERATURE

tos, pero los instrumentos fotográficos y grabadoras solo pasaban por las barras detectoras de metal o explosivo. Mi cámara pasó sin ningún contratiempo, los militares nos miraban desconfiados porque aun estaban a las órdenes del degenerado de su jefe. Cuando entramos al recinto iluminado a media luz mi plan llegaba a su final… La entrevista fue relámpago, pero las fotos una decena fueron tomadas desde diferentes ángulos. Cuando salimos las horas del asesino estaban contadas. Tuvimos que esperar cuatro horas para verle; primero sudar, luego pedir agua, desvanecerse frente a cientos de cámaras fotográficas y de televisión y luego saber de su muerte. Al fin mi hermano estaba vengado…al fin podría abrazar a mi madre y recibir a mi padre en casa. Mi padre había desaparecido de nuestras vidas diez años antes de estos sucesos y cinco antes de que mi hermano cayera. Pero cuando se enteró que mi hermano había sido asesinado, se comunicó con nosotros y nos propuso encontrarnos. Cuando él llegó a casa y vió a mi madre, lloró en su regazo y le pidió perdón por los tantos años perdidos y sin comunicación. Pero mi madre estaba enterada de lo que mi padre hacia y sabía que mi hermano esta-

ba muy cerca de él. Más de diez años en la selva virgen, entre aborígenes que aun no conocían el mundo moderno le hizo conocer sus costumbres y sus secretos, mi padre luchaba también a su manera contra ese orden corrupto de la capital. Cerca de mi padre mi hermano vivió sus últimos tres meses. Mi padre le había dado fuerzas para continuar con su lucha; le dijo que la muerte es solo un proceso y que en el mundo nada muere, todo es relativo y que si le pasa algo, que no dude que su muerte será en vano. Y no fue en vano. Una mezcla de polvos azules, rojos y amarillos. La magia de esas sustancias invisibles empolvados en los flashes de la cámara y finamente esparcidos en los micrófonos que tocaría Montesinos; los flashes disparados y el aliento del asesino aspirando la sustancia. El recinto cerrado, los cinco minutos precisos de la entrevista, nuestra salida tranquila y fría de la celda, los guardias mirándonos, yo sonriéndoles, diciéndoles hasta pronto. No fue en vano hermano José, tu muerte no fue en vano…

Carlos Luis Murayari Coral, nació en Yurimaguas - Perú. Cursó estudios de periodismo en la Univ. “Inca Garcilaso de la Vega” (Perú); La Univ. Estatal de Minsk (Bielorusia). Es licenciado en Pedagogía y Psicología; "Grado máster of arts." de Educación, " consigna de honor" por la Universidad Estatal de Oriol (Rusia). Publicó el libro de relatos y poesía " Sombras" en 2003 (Editorial: Isdatelsvo Oriol). Actualmente prepara una licencia en Literatura Francesa y Latina, en la Sorbona Paris III y su tercer trabajo; “Itinerario de un Guerrero”.

www.agc-creations.fr

www.europalatina.fr



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