d’une révolution. journées sont organisées travail salarié. d’évitement : Marine est obsédée comblant le désir libéral rencontrée par Eva S. réduit à une estrade Zumba. Eva S.meurt. 978-2-49353-401-9
EUGÉNIE ZÉLY
d’impression soi-même, relier au niveau de cette zone
« Thune amertume fortune raconte la possibilité d’une révolution. Eva Sig est pauvre. Elle vit en Vendée. Ses journées sont organisées autour de la nécessité de ne pas exercer de travail salarié. Elle met en place toutes sortes de stratégies d’évitement : de la pensée magique à la privation. Laura et Marine sont ses amies. Marine est obsédée par les maisons, Laura par le bien-être. La voyante gagne sa vie en comblant le désir libéral capitaliste de réponses (elle le sait) de ses clientes. Andrea Quem est rencontrée par Eva Sig dans un NOZ, quelque chose change. La coach sportive dont le monde est réduit à une estrade devant un miroir raconte sa vie en détail avant de donner son cours de Zumba. Eva Sig meurt. Andrea Quem dispraît. La révolution a lieu. »
En cas
Dernières modifications le 27 mai 2022 9:04 — PDF sur http://editionsburnaout.fr/
Communiquédepresse:Thuneamertumefortuned’EugénieZély Éditions Burn~Août, 46 avenue du Président Wilson, 93230, Romainville
éditions burn~août
EUGÉNIE ZÉLY THUNE AMERTUME FORTUNE eba Nombre de pages : 184 Dimensions : 120*180 Prix de vente : 18€ ISBN : 978-2-493534-019 Conception graphique : Elorah Connil Publié en avril 2022 Licence éé version 0.9
Testa
PRÉSENTATION
Situé à Paris à l’époque contemporaine, le roman décrit la montée en puissance d’un homme politique démagogue et charismatique par les yeux de deux personnages que tout semble opposer, un écrivain désabusé qui connaît et aime la Suisse,etunemployéd’uneusineagro-alimentairedelaprochebanlieue.Cesdeux hommes, qu’il aurait été facile d’opposer, vont être amenés à se rencontrer et –dans une certaine mesure – à s’apprécier.
A travers ce qu’ils voient et vivent se révèle donc peu à peu ce politicien jouant sur les émotions et une mystique floue, homme fort, beau et séduisant, leader d’un siècle où l’image est tout.
L’intention de l’auteur a été de contourner les discours habituels et leurs sempiternelles références à l’économique et au sociétal pour se pencher sur des aspects plus irrationnels, quasi pulsionnels, qui semblent jouer dans la montée en puissance de certains dirigeants politiques présents, passés et à venir.
AUTEUR
Né en 1966, Philippe Testa vit et travaille à Lausanne. Il est l’auteur de plusieurs romans explorant les désenchantements contemporains, dont Sonny, lauréat du prix du Roman des Romands en 2010-2011. En parallèle à sa carrière d’écrivain, il enseigne dans un collège lausannois. »
L'Obscur (Hélice Hélas, 2020) en 2022 paraîtra en poche chez Folio SF.
POUVOIR Philippe
En librairie 12.2022 Format : 14 x 21 cm Pages : 192 p. Reliure : broché, collé rayon : littérature Prix : 18 € / 25 CHF ISBN : 978-2-8290 0659-3
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes de Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres Paon diffusion – 44 rue Auguste Poullain – 93200 SAINT DENIS SERENDIP livres – 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île St Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip livres.fr gencod dilicom3019000119404
Après L'Obscur (Folio SF), récit prémonitoire d'un blackout énergétique, Philippe Testa nous plonge dans une politique
fiction pointant
la déraison
des masses face et la fascination d'un chef.
16
Janvier
Marisa Cornejo
L’empreinte. Une archive dʼartiste soustraite au terrorisme dʼÉtat
1973 Genève, 2023. Des photographies retrouvées pour raconter
répercussions du coup d’état militaire de Pinochet sur une famille d’artistes et d’enseignants sur les routes de l’exil. Le récit intime d’une fille dédié à la mémoire de son père.
En 2006, une caisse de 3 mètres cubes est déposée devant une coquette villa d’un lotissement construit deux décennies plus tôt dans les environs Genève pour les fonctionnaires internationaux. Elle arrive du Mexique et renferme quelques meubles, des ob jets d’art, des peintures, dessins, gravures et des milliers de photographies. C’est l’essentiel de l’archive d’Eugenio Cornejo, né à Santiago du Chili en 1940 et mort à Puebla au Mexique en 2002, artiste engagé, enseignant, victime d’emprisonnement politique et de torture sous la dictature de Pinochet, ré fugié non reconnu comme tel et mort en exil d’alcoo lisme, sans avoir obtenu aucune réparation ou compen sation de l’État chilien.
L’artiste Marisa Cornejo, sa fille, a organisé le sau vetage, et poursuit dès lors la fouille et le tamisage de l’archive de son père. Elle est engagée depuis quelques années dans ce processus lorsqu’elle décide de numéri ser le contenu de 15 boîtes remplies de 1500 diapositives qui lui révèlent le versant solaire de l’exil qui a mené la famille du Chili au Mexique en passant par l’Argen tine, la Bulgarie et la Belgique dans un monde en pleine guerre froide. Sites archéologiques, splendeurs de la na ture, scènes familiales, réunions amicales et excursions, les images ainsi révélées comblent les trous de mémoire de la petite fille qui a vécu ce périple entre sa 2e et sa 9e année et lui permettent de construire un récit à partir de ce qui n’avait été jusque-là qu’une confusion trauma tique indicible.
La collection Pacific//Terrain Débutée en 2022, Pacific//Terrain regroupe des narra tions documentaires, en textes et en images, ayant l’in tention de cultiver l’hétérogénéité des connaissances, bousculer les genres et décentrer les points de vue.
genre biographie, narration documentaire rayon histoire, actualité
récit intime, féminisme, exil, traumatisme, guerres sales d’Amérique latine, archive, mémoire
connexe Hilaria. Récits intimes pour un féminisme révolutionnaire de Irene (Divergences,
thèmes
livre
2022) collection Pacific//Terrain format 15 x 21 cm, 272 pages, dont cahier couleur de 20pp., broché isbn 978-2-88964-031-7 prix CHF 27 / € 24 PARUTION : 6 JANVIER 2023
Chili,
les
BIOGRAPHIE NOUVELLE COLLECTION art&fiction
Née à Santiago de Chile en 1971, Marisa Cornejo est une artiste basée en Suisse et en France. Elle obtient son bachelor en arts visuels à l’UNAM de Mexico et son master en arts visuels CCC à la HEAD à Genève. Après le Coup d’État en décembre 1973, elle part, avec sa famille, vivre en exil en Argentine de 1973 à 1976, en Bulgarie de 1977 à 78, en Belgique de 1978 à 1980, puis à Mexico de 1980 à 98 où elle étudie la danse contempo raine, les arts visuels et collabore dans le collectif d’ar tistes La Panadería. En 1998, elle émigre en Angleterre où elle devient mère de deux filles. En 2002, elle démé nage à Bruxelles où elle a un fils. Depuis 2005, elle est installée près de Genève où elle travaille la thématique de la mémoire et l’identité marquée par la migration forcée, à travers le dessin de ses rêves en tant qu’artiste chercheuse. Le travail de Marisa Cornejo, constitue une archive des rêves où elle recueille ce que la terre-mère transmet comme message sur les problématiques de la femme migrante et les solutions à connaître sur le terri toire qu’elle habite. Elle a publié chez art&fiction General (2011), I am (2013), Comme une Neptune (2018).
L’autrice en 6 dates 1971 naissance à Santiago de Chile 1973 exil en Argentine, puis en Europe 1996 commence à dessiner ses rêves 2011 parution de son premier livre 2013-2015 performances La Huella 2023 exposition Chili-Genève 1973-2023 Le Commun, Genève
Ces images me rendent malade, elles sont toutes plus floues les unes que les autres, comme si les adultes en état de choc étaient soudain incapables de se servir correctement d’un appareil photo. Un intense bleu brumeux s’étend à l’infini, hors de la mise au point. Quand prendra-t-elle fin, cette ouverture vers l’infini, se terminera-t-elle un jour ?
© Philippe Weissbrodt
M ARI s A C ORNEJO | L’ EMPREINTE BIOGRAPHIE
Une question
« Qu’est-ce que l’exil ? » Il est minuit en plein hiver 1997 et la petite réception organisée par l’artiste français Philippe Hernandez dans son appartement à deux rues du Zocalo à Tenochtitlan se poursuit entre conversations et shots de tequila, lorsque cette question m’est soudain adressée. J’ai alors la sensation d’être engloutie par la terre. Ce qu’est l’exil, j’avais essayé de me l’expliquer à moimême, de l’expliquer à d’autres, ou du moins de le rendre intelligible, depuis le jour où j’ai su que j’étais quelqu’un. Mais je n’ai pas pu me l’expliquer, parce que je n’avais aucun point de référence.
Pour moi l’exil, c’était jouer pendant des heures avec mon frère à construire des véhicules où nous pouvions embar quer nos ours en peluche et tous nos jouets, nous déplacer tous ensemble et nous arrêter n’importe où, sans avoir à abandonner l’un d’eux derrière nous ;
l’exil, c’était attendre interminable ment dans des lieux publics, tels que des réceptions d’hôtel, des couloirs d’aéroports, des salles d’attente d’am bassades ou de ministères de l’Intérieur, y construire des maisons avec des pros pectus publicitaires sur les meubles de ces espaces impersonnels, mais attendre patiemment ;
l’exil, c’était récupérer des meubles laissés dans la rue pour aménager notre intérieur ;
l’exil, c’était voir réapparaître subite ment des proches, parents ou amis, puis de les voir disparaître sans savoir com bien de temps leur absence allait durer ;
l’exil, c’était avoir peur de la « vie nor male » que nous voyions se dérouler en dehors de notre maison, à laquelle nous n’aurions du reste jamais pu aspirer ;
l’exil, c’était être toujours un « nouvel arrivant », avec de multiples handicaps, à qui il fallait toujours tout expliquer en partant de zéro pendant que les autres l’observaient ;
l’exil, c’était avoir une mère et un père qui paraissaient idiots dans la me sure où ils ne parlaient pas la langue de
l’endroit où nous vivions, et qui dépri maient ou avaient des angoisses face à de simples tâches ;
l’exil, c’étaient des vacances sans fin où n’importe quel endroit était assez bon pour faire un pique-nique ;
l’exil, c’était être bienvenu dans l’in timité des foyers d’autres exilés, nos amis dans quelque ville que ce soit ;
l’exil, c’était être maintenu dans l’obligation de maîtriser parfaitement une nouvelle langue, et l’oublier ensuite pour en apprendre une autre en repar tant de zéro ;
l’exil, c’était prétendre devant mes amis que c’est bien là que j’allais vivre désormais, afin qu’ils soient motivés à cultiver une amitié avec moi ;
l’exil, c’était ne pas avoir le droit de voir mes grands-parents, cousins, tantes et oncles, pour un temps qui excède de loin mon enfance ;
l’exil, c’était, en Bulgarie, se sentir plus proches des gitans et des Turcs que des Bulgares, en Belgique plus proches des Congolais et des Italiens que des Belges ;
l’exil, c’était vivre dans des appar tements sociaux avec des meubles de seconde main et s’en montrer reconnaissante ;
l’exil, c’était faire l’innocente à mon arrivée à Mexico, comme si je n’avais pas vu à la télé les vidéoclips de Blondie et de Bob Marley, ou les punks dans mon quartier en Belgique, comme si je n’étais encore qu’une enfant ;
l’exil, c’était voir mon père retenu par la police dans chaque douane ou poste de sécurité pour la simple raison qu’il était basané alors que ma mère, qui était blanche et blonde, ne l’était pas, et faire comme si c’était normal ;
l’exil, c’était apprendre à écrire avec de belles lettres manuscrites liées entre elles, changer de pays et se mettre à écrire avec des lettres séparées ;
l’exil, c’était croire que si j’écrivais à mes grands-parents, ils en vivraient un peu plus longtemps, jusqu’à ce que j’aie le droit de revenir dans mon pays et de les voir ;
M ARI s A C ORNEJO | L’ EMPREINTE BIOGRAPHIE
« Santiago de Chile (1971-1973) Ferney-Voltaire, France, (2005-2021) Genève, Suisse (2021-) • Buenos Aires • Plovdiv, Bulgarie (1976-1978) Mons, Belgique (1978-1980) Puebla Londres, Canterbury, Wye Grande-Bretagne (1998-2002) Bruxelles, Belgique (2002-2005) Rio Cuarto • Bariloche Argentine (1973-1976) Tenochtitlan, Coyacán, Tepoztlan (Mexico) Mexique (1980-1998)
l’exil, c’était le fait que les autres avaient toujours raison et nous jamais ; c’était arriver à l’aéroport avec un excé dent de poids de valises et de bagages à main ;
l’exil, c’était faire semblant, devant mes camarades d’école, que finalement je n’avais pas vu grand-chose du monde pour qu’ils ne croient pas que je fabule ; l’exil, c’était vivre des fêtes transgé nérationnelles, et un peu amères, dans des stations de train ou des aéroports, au moment des adieux.
Au moment où Philippe Hernandez m’a posé la question, l’exil s’était trans formé en autre chose. J’aurais tout aussi bien pu lui répondre :
Nous avons quitté Santiago du Chili le 28 décembre 1973, j’avais deux ans.
J’aurais ensuite listé : 1973-1976 : Argentine (Buenos Aires, Rio Cuarto, Bariloche) ; 1976-1978 : Bulgarie (Plovdiv) ;
• 1978-1980 : Belgique (Ghlin) ;
• 1980-1998 : Mexique (Puebla, Tenochtitlan, Coyacán, Tepoztlán) ; Puis j’aurais poursuivi, si j’avais pu anticiper mon propre itinéraire : 1998-2002 : Grande-Bretagne (Londres, Canterbury, Wye) ;
• 2002-2005 : Belgique (Bruxelles) ; 2005-2021 : France (Ferney-Voltaire) ; 2021 : Suisse (Genève, Lausanne).
Mais sur le moment, je n’ai pas eu la force de répondre à sa question. J’ai insisté sur la tequila, l’ai accompagnée de cocaïne, puis je me suis réfugiée dans les toilettes pour faire l’amour avec ma meilleure amie et ne pas avoir à répondre. L’abîme intérieur était trop grand et j’étouffais si j’essayais d’en rendre compte. La seule manière de sor tir de cet abîme était un chemin spirituel avec de multiples arrêts, dont une étape allait être de trouver un lieu sûr et de plonger dans les archives de ma famille.
En 1998, un rêve que j’ai intitulé « De retour chez moi » m’a donné le
courage de commencer ce travail. Le voi ci : « De regreso a mi casa. Je rêvais que j’entrais dans ma maison. C’était comme pénétrer dans un œuf en passant à tra vers son nombril, pour autant que les œufs en possèdent un. Je revenais d’un long voyage et en entrant je me trouvais face à une fête un peu décadente, avec de jeunes gens très ivres. J’étais déçue de ne pas trouver un nid ou un endroit douillet, fatiguée du long vol que j’avais fait. C’était, malgré la beauté extérieure du foyer, un espace envahi par la dou leur et la volonté d’évasion anesthé siante. Cependant c’était réconfortant d’être parvenue à faire ce trajet pour dé couvrir ça. C’était comme une rave party prolongée jusqu’à l’aube . »
M ARI s A C ORNEJO | L’ EMPREINTE BIOGRAPHIE
»
8 9 l empreinte diaporama S’arrêter en chemin 22 23 l’empreinte diaporama Figer des instants M ARI s A C ORNEJO | L’ EMPREINTE BIOGRAPHIE
L’AUTEUR
LE LIVRE
Parti de rien,
une trajectoire
se définissait ainsi:
: il n’est arrivé nulle part.
ne peut que le contredire ! Malmené de son vivant par une critique trop tiède et un lectorat effrayé par la noirceur de ses textes, il trouvera enfin la reconnaissance qui lui était dûe, mais de manière posthume, suite à la réédition complète de son oeuvre.
L’OMBRE DES FORÊTS
Jean-Pierre Martinet
Roman
« Quand viendront les grandes pluies d’automne, qu’aurons-nous fait de nos pauvres vies ? »
avec une nouvelle préface d’Éric Dussert, une lettre inédite de l’auteur et un dossier de presse
Un ultime roman comme dernière tentative avant d’abandonner le métier d’écrivain qui condense à lui seul tout le talent de l’auteur pour jouer avec nos émotions.
Quatre personnages : Céleste, Monsieur, le duc de Reschwig et Rose Poussière, comme autant de figures perdues dans la ville de Rowena écrasée par le soleil d’été. Ils suivront chacun leurs trajectoires incertaines, et c’est à une perdition orchestrée à laquelle on assistera, fascinés par la beauté de ce désespoir sans faille.
En s’éloignant de la monstruosité plus directe de ses premiers romans pour mieux se rapprocher de ses personnages, l’auteur distille ici une tension fulgurante, qui saura serrer le cœur des plus aguerris.
Une lecture qui ne laissera personne indemne.
– nos livres sont distribués et diffusés par Serendip Livres.
pas à nous contacter pour toute demande de service de presse ou d’organisation d’événement.
7 avenue de Blida 57000 Metz / camille@latteinte.com / 06 99 19 69 26CONTACT
Parution : 18/01/2023 Prix TTC : 22 euros Nombre de pages : 312 Format : 13 x 18 cm ISBN : 9782956166047 Jean-Pierre Martinet (12/12/1944-18/01/1993)
«
Martinet a accompli
exemplaire
» On
– n’hésitez
INFOS WWW.LATTEINTE.COM
« Ce qui fait que L’Ombre des forêts est un livre beaucoup plus classique. C’est un livre sur des gens tourmentés, torturés, complètement tordus même, mais sans que cela transparaisse dans la forme.
Je dirais que c’est un livre simple sur des gens compliqués. [...] Il y a une nostalgie infinie de l’amour. »
Jean-Pierre Martinet — entretien pour la revue Roman — 1987
« Les traces sur le lecteur sont tenaces. » Gérard Guéguan — Sud-Ouest dimanche — 1987
« Avec L’Ombre des forêts, Martinet achève sa trilogie des villes “absentes à la vie normale” » Raphaël Sorin — Le Matin — 1987
« [...] un ouvrage remarquable dont la teneur littéraire relève presque de la magie. »
Serge Rigolet — Le Magazine Littéraire — 1987
« On retrouve [...] humour et désespoir dispensés d’une page à l’autre et les imprégnant d’un irrésistible charme, d’une noire tendresse [...] » George Anex — La Gazette de Lausanne — 1987
« Une réussite exceptionnelle. »
P. de V. — Marianne — 1987
« Son écriture, sobre jusqu’au dépouillement, dessine avec une rare subtilité les méandres de l’âme humaine. »
O. le B. — Le Républicain Lorrain — 1987
Rien.
Personne.
Céleste sentait qu’elle ne tarderait pas à avoir un malaise. Il y avait déjà un bon moment qu’elle avançait sans plus très bien savoir où elle allait ni dans quelle ville elle se trouvait. Sans doute le soleil. Elle n’avait jamais supporté le soleil, surtout au mois d’août, lorsque la lumière était si aveuglante qu’il lui fallait presque fermer les yeux pour ne pas être prise de vertige. La rue était déserte, à perte de vue. Au fond, elle préférait cela. Rien de plus humiliant que de s’effondrer sur le trottoir, devant une foule de badauds indifférents. Elle se laissa tomber lourdement sur un banc, et essaya de reprendre son souffle. Comme elle n’y parvenait pas et que son cœur battait toujours la chamade, elle s’allongea, en se servant de ses deux sacs à provisions comme d’un oreiller. Ainsi, la sensation d’être dans un lit était presque parfaite, bien que l’oreiller fût un peu dur et qu’il n’y eût comme drap que le ciel d’août, mesquin et souillé, d’un blanc sale qui lui rappelait les lingeries douteuses, négligemment jetées au pied des lits défaits, qu’elle avait entassées consciencieusement pendant des années dans les placards des maisons où elle servait de bonne à tout faire. Elle prononça à voix basse des mots comme « véranda », « glycines », elle ne savait pas très bien pourquoi, mais cela l’apaisait, et, peu à peu, son cœur se remit à battre à un rythme plus normal. Au-delà du ciel, elle sentait palpiter une autre lumière, un peu sauvage, instable et douloureuse. Elle imagina les saisons futures, celles que, sans doute, elle ne verrait jamais. D’habitude, cette idée la révoltait. Le monde sans elle ? Impossible. À mourir de rire. Juste une parodie de la vie, un pauvre spectacle à la limite de l’obscénité. Ce n’était même pas envisageable. Mais maintenant, au fond, crever là, sur ce banc, lui était assez indifférent, pourvu que cela se passât vite et qu’il n’y eût personne pour tenter de lui porter secours. Surtout pas d’hôpital. Par une fenêtre ouverte, le son d’une radio lui parvenait. Le speaker annonçait d’une voix monocorde, comme s’il pensait à autre chose, qu’on signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique. « Elle se déplace d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie. » Céleste se demandait pourquoi elle prêtait une telle attention à ces paroles insignifiantes. D’ailleurs, l’Atlantique était si loin, et la chaleur si moite, si orageuse, que l’on se serait cru en Asie, plutôt. Elle pensa brusquement à un livre qu’elle avait lu il y a bien longtemps. Elle avait complètement oublié l’histoire d’ailleurs, la plupart du temps, elle avait un mal fou à suivre une intrigue, même la plus simple, au bout de quelques pages elle ne comprenait déjà plus rien, elle confondait les personnages et finissait par se décourager car tout devenait épouvantablement compliqué – mais, lancinante, revenait l’idée de mousson, ce devait être à Bombay ou à Ceylan, elle ne savait plus. Mousson. Elle aimait ce mot. La mousson d’été venait de la mer, de cela elle était sûre. Elle apportait des passions, la fièvre, parfois même un cyclone. Bien qu’elle eût, peu à peu, retrouvé son souffle, l’air épais lui parais sait de plus en plus irrespirable, avec des relents de latrines, d’étoffes moisies. Un morceau de velours mauve délavé pendait d’un balcon. L’absence de vent lui donnait une rigidité étrange. Elle le fixa un long moment, comme si elle avait attendu que ce malheureux bout de tissu râpé lui délivrât un message, même banal, aussi commun que deux paroles échangées dans un café ou une épicerie, mais non, rien, lui aussi restait obstinément muet, pas le plus petit mot d’encouragement, la moindre incitation à se relever pour faire encore quelques mètres parmi les vivants. La pauvre draperie violâtre gardait ses secrets.(...)
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En librairie 01.2023
Format
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions
DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE
Paon diffusion
Fantômes et autres nouvelles Jérôme Meizoz
PRÉSENTATION
«Je suis noir de monde…», chantait Alain Bashung.
Les absents continuent à bruisser. Tant de voix et de visages nous hantent, qu’un récit peut faire revivre le temps de la lecture. Salué par la presse et la critique lors de sa parution en 2010, Fantômes est désormais augmenté de huit nouvelles inédites.
« Dans cette plongée en eaux profondes, Fantômes est une belle réussite esthétique et littéraire. » (Virginie Mailles Viard, Le Matricule des anges, Montpellier, 2010)
AUTEUR
Jérôme Meizoz, né en Valais, vit à Lausanne. Lauréat d’un Prix suisse de littérature 2018 pour Faire le garçon (Zoé, 2017), il a notamment publié : Père et passe (En bas, 2008), Séismes (Zoé, 2013), Temps mort, préface d’Annie Ernaux (En bas, 2014), Haut Val des loups (Zoé, 2015), Les Précédents (En bas, 2017) Absolument modernes ! (Zoé, 2019), Malencontre (Zoé, 2022).
d’en bas Rue des Côtes de Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
Paon diffusion/SERENDIP livres
44 rue Auguste Poullain 93200 SAINT DENIS SERENDIP livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’Île St Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip livres.fr
: 11,1 x 18,4 cm Pages : 108 pages Reliure : broché, collé rayon : Nouvelles Prix : 11 € / 18 CHF ISBN : 978 2 8290 0663 0
Saut du loup
La vie est ce qui passe pendant qu’on est occupé à faire autre chose. John Lennon
C’est le frère de la tante Bertha, le cantonnier, qui nous a ramenés en plaine à la tombée du jour. On s’est enfilés dans la voiture et nos questions se cognaient à la vitre. Le retour imprévu nous laissait sans voix, on avait lâché nos jouets. Durant ces trois jours, tout a été si précipité, incompréhensible.
Arrivés à la sortie du village, la route formait un tournant au bord d’une pente vertigineuse. Derrière la glissière bombée, on devinait tout en bas une gorge, « où vivait un ermite », ajoutait la tante. On était attirés par cette chute, on aurait voulu savoir l’histoire de ceux qui étaient tombés, ce qui gisait là en bas, mais l’oncle disait simplement, « C’est le saut du loup », comme si ce nom n’appelait aucune explication, comme s’il avait toujours été là, mythologique. Mais on pressait le chauffeur de questions, et en recollant ses courtes phrases l’histoire prenait corps visible, comme avec nos puzzles. Si on prêtait l’oreille, on pouvait encore entendre l’écho du hurlement d’un loup dans la gorge. C’était le dernier de la vallée, il y était tombé autrefois, poursuivi par des chasseurs. «A présent, il n’y a plus de loup ici, et les enfants peuvent jouer tranquilles dans le village», concluait l’oncle tout en manœuvrant le break VW.
Tout en bas, on voyait les villages de plaine, les vignes grises encore malgré l’herbe revenue, et les lampes publiques déjà en veille. C’était comme si l’on survolait toute la vallée dans la grande voiture qui nous emmenait pour la première et dernière fois. Tout était vu d’en haut, dans un silence irréel. L’oncle nous parlait sur un ton doux, comme si on avait droit soudain à des égards.
Depuis quand faisait il le chauffeur sur demande, après le travail ?
En façade comme en coulisse, la tante Bertha n’avait pas donné d’autres explications à notre départ pour ces trois jours, à peine que «maman avait besoin de repos», et que le temps était «idéal pour passer quelques jours à la montagne».
On ferait du feu, la cousine Annette serait de tous les jeux, on aurait droit à glisser dans les prés sur les matelas oranges, comme l’été précédent. Notre avis n’avait pas été consulté, tout s’était organisé en hâte. Chaque recommandation de la tante tombait avec clarté, comme le soleil à nouveau mordant.
André Dhôtel
176 pages
Format : 12,5 x 19 cm
Poids : environ 200 gr Prix : 15 €
Genre : Littérature générale, roman CLIL : 3443
Mots-clés : Grèce, adolescence, amour
Collection Hodeïdah ! La collection Hodeïdah ! se consacre au roman.
Couverture : Jeanne Macaigne
www.lacleamolette.fr
: Alain Poncet
70 31 36 50 lcam@orange.fr
Diffusion : Paon diffusion
Lorsque tu reviendras
Initialement paru chez Phébus en 1986 (l’auteur a alors 86 ans), Lorsque tu reviendras est le quarantième et dernier roman d’André Dhôtel.
Roman de la maturité, d'une écriture simplifiée, il convoque à nouveau tout l'univers de l'auteur, mais sur le mode philo sophique du renoncement et de la contemplation.
Sans ambitions, Antonis voit s'éloigner de lui Angeliki, la jeune fille – et les conventions inhérentes – qu'il pourrait épouser, et passe le plus clair de son temps à observer la mer au même endroit, attentif à de vagues reflets et à la recherche d'une certaine lumière.
Il y a chez Dhôtel, et en particulier dans ce roman de la veine grecque (Dhôtel à vécu en Grèce quelques années et quelques-uns de ses livres les plus attachants se passent en Grèce) une vision écologique du monde avant l’heure, qui questionne l’agitation humaine, le culte des affaires, et sug gère l’inaction ou encore l’idée de cultiver un vrai jardin.
Avec la parution de ce curieux livre méconnu et très atta chant, la clé à molette conclu sous forme de trilogie le programme de réédition des romans et nouvelles d’André Dhôtel, après « Un soir » et « La route inconnue ».
L’auteur
André Dhôtel (1900-1991) : professeur de philosophie, romancier et poète, ami de Jean Paulhan, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Le pays où l’on n’arrive jamais, prix Fémina 1955. Il reçoit en 1974 le Grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.
Distribution : Serendip livres
Géraux
L’ILE-SAINT-DENIS
Il reste d’actualité et revient constamment sur le devant de la scène, comme quand l’auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad répond, à la question que lui pose Télérama en 2018 (Quel écrivain a le plus compté pour vous ?) : “Le romancier André Dhôtel […] est sans doute mon auteur favori ! […] Il est l’écrivain du premier amour qui ressurgit dans la vie. Cela me bouleverse.”
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21 bis rue Arnold
93450
Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594 934 00 gencod dilicom : 3019000119404 Parution mars 2023 ISBN : 979-10-91189-26-2
Un soir...
André Dhôtel
€
On a tout dit sur Dhôtel, sa modernité absente, sa merveilleuse particularité au sein de la littérature française et la lumineuse simplicité de son écriture.
S’il reste ici l’écrivain de l’enchantement et des lisières que l’on connaît, ces onze récits permettent de (re)découvrir un Dhôtel nouvelliste hors-pair, sans concession, instruit des choses de la vie, explorateur de l’âme et souvent aussi âpre qu’inattendu.
En inscrivant ses personnages aux marges de la société, en créant une géographie en constante voie d’effacement, se jouant du hasard pour son plaisir et le nôtre, Dhôtel échappe instinctivement à son temps et, les années passant, prouve à chaque lecture qu’il a atteint une forme d’universalité romantique.
André Dhôtel (1900-1991) : professeur de philosophie, romancier et poète, ami de Jean Paulhan, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Le pays où l’on n’arrive jamais, prix Fémina 1955 ; il reçoit, pour l’ensemble de son œuvre, le Grand prix de littérature de l’Académie française en 1974.
Octobre 2014 Français 12,5 x 19 cm. 240 pages
CAM-02
LA CLÉ À MOLETTE 15,-
LA ROUTE INCONUE
André Dhôtel
« — Il y a des endroits merveilleux où on crève de faim et de froid, dit Agathe. Tout est perdu, toujours, toujours, mais ce qui est magnifique c’est que je ne vais pas encore crever ni ce soir ni la semaine prochaine. »
Avec ce roman, André Dhôtel propose un véritable space opera des champs, des hameaux et des collines, dont le véhicule « interespace » est la bicyclette. Sous les yeux du héros Valentin se déploie une fresque initiatique où la recherche de pistes inconnues, les poursuites nocturnes dans les châteaux vides, la chasse aux trésors cachés, constituent l’essence même d’une liberté adolescente à conquérir et à préserver.
André Dhôtel (1900-1991) : professeur de philosophie, romancier et poète, ami de Jean Paulhan, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Le pays où l’on n’arrive jamais, prix Fémina 1955. Il reçoit en 1974 le Grand prix de littérature de l’Académie française.
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La clé à molette Octobre 2015 Broché Collection et al. 12.5 X 19 cm 350 gr 352 pages 979-10-91189-05-7 16 euros roman
à une étoile
mélanie berger
imprimé en Suisse / 11,5 x 16,5 cm / EUR 16 / 100 p. / isbn : 978-2-940518-75-3
Mélanie Berger livre dans un récit intime et sans fard ses doutes et ses interrogations, la complexité de pensées et de sentiments ambivalents qui surgissent avant, pendant et après une intervention volontaire de grossesse ou I.V.G.
« […] Par ce témoignage, j’espère amener une meilleure compréhension d’un vécu souvent douloureux et encourager une parole libérée favorisant le dialogue, avec soi -même ou autrui, afin d’aider peut être d’autres femmes dans leur propre cheminement. »
PARUTION EN FRANCE PRÉVUE POUR FÉVRIER 2023
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Ce livre n’a pas la prétention de statuer sur l’avor tement, il n’est que le partage de mon vécu personnel d’une interruption de grossesse.
J’ai le privilège de vivre en Suisse, un pays qui depuis la votation du 2 juin 2002 autorise l’I.V.G. jusqu’à 12 semaines de grossesse afin de proscrire les risques et dommages encourus – tant sur le plan physique que psychique – lors d’un avortement illé gal. Chaque femme devrait être libre de ses choix et ne pas être passible de prison si elle décide de ne pas poursuivre sa grossesse.
Selon les circonstances, par exemple à la suite d’un viol, une I.V.G. peut aussi être vécue comme une déli vrance ; néanmoins, la légalité de l’acte n’empêche pas la honte et la culpabilité parfois éprouvées, et même si la décision d’une intervention est sans équivoque, rares sont les femmes qui en parlent ouvertement. Il y a une sorte d’omerta quant au ressenti des femmes
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ayant subi une I.V.G., et peut-être un manque dans la formation des intervenants pour proposer un accompagnement psychologique.
Dès lors, cela relève d’une démarche individuelle d’aller chercher un groupe de soutien, une thérapie ou toute autre forme d’aide qui pourrait s’avérer bienvenue.Je n’ai rencontré aucune femme qui considère cette expérience comme un acte anodin, et peu en parlent autour d’elles. La plupart du temps, les proches ou la famille l’ignorent et seules quelques rares personnes, souvent une ou deux amies, sont dans la confidence.
La charge de la responsabilité d’une I.V.G. ou d’une grossesse non désirée menée à terme incombe en général à la femme, et que la grossesse soit inter rompue à la suite d’une fausse-couche,une I.M.G.ou une I.V.G., il en résulte dans tous les cas un processus de deuil périnatal.
Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en ligne de compte dans la décision de cesser de porter la vie. Par ce témoignage, j’espère amener une meilleure compréhension d’un vécu souvent douloureux et encourager une parole libérée favorisant le dialogue, avec soi-même ou autrui, afin d’aider peut-être d’autres femmes dans leur propre cheminement.
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Aires de prières
Hélène Ling 96 pages 11 euros
paraître le 6 février 2023
Charles Serjic, conseiller financier en attente de son vol à Roissy, est entraîné par l’enseigne «Aire de prière» dans une longue méditation sur les enjeux existentiels de ses contemporains. La rencontre d‘une femme chinoise, Catherine Lee, l’oblige à remettre en jeu ses certitudes et à résoudre ses contradictions. Avec ce court récit, Hélène Ling explore les dessous d’une époque et ses mutations irréversibles, où le «désenchantement du monde», selon Max Weber, fait place au marché des religions et des identités, désormais le destin de notre temps.
Hélène Ling enseigne le français dans un lycée parisien. Elle a publié trois romans (Lieux dits, Allia, 2006, Repentirs, Gallimard 2011, Ombre chinoise, Rivages, 2018). Elle fait paraître avec Inès Salas à la rentrée prochaine un essai, Le Fétiche et la plume (Rivages), consacré à la littérature contemporaine à l’ère du capitalisme tardif.
éditions JOU / 60 rue Édouard Vaillant, 94140 Alfortville – France mail : contact@editionsjou.net http://www.editionsjou.net
ISBN : 978-2-492628-04-7 à
Mars
Pierre Escot & Hubert Renard
Dimensions variables
Dimensions variables est un roman à quatre mains en équilibre entre arts visuels et littérature. Le monde de l’art contemporain est son dé cor, qu’il érige entre réalisme et satire. Les changements de forme à l’intérieur du récit (poèmes, journal intime, listes, dialogues et chansons) et les variations de tonalité (de la farce à la comédie dramatique) témoignent de la volonté des deux auteurs complices d’utiliser tous les ressorts du milieu parisien de l’art, qu’ils fréquentent assidûment - et jo vialement ! - depuis de nombreuses années, en tant que plasticiens. Les personnages s’affirment, les intrigues se tissent et le narrateur, d’une généreuse goujaterie,
s’amuse à créer les rencontres dans ce milieu si inquiet de son apparence. Si l’on peut reconnaître des figures et des caractéristiques du monde globalisé de l’art, de ses manies et de ses vanités, l’ouvrage évite habilement la critique institutionnelle ou l’étude sociologique. Il préfère le jeu avec les images et les symboles. Malgré leurs égos encombrants, les personnages de ce roman contemporain, en quête désespérée de visibilité ou dans des élans de retrait de la vie publique, dans l’eupho rie et la démesure, ou dans l’urgence de la disparition, cherchent tous une réponse à cette lancinante question : Qu’est-ce qu’une vie réussie ?
genre roman rayon littérature thèmes Paris, art contemporain, décideurs culturels livre et film connexes A Moveable Feast d’Ernest Hemingway
Paris est une fête, trad. de Marc Saporta, Gallimard, 1964), The Party de Blake Edwards (1968)
collection ShushLarry format
cm, env. 300 pages,
(
11 x 17,5
broché isbn 978-2-88964-048-5 prix CHF 17,80 / € 14 PARUTION : 3 MARS 2023
Paris est une fête, écrivait l’autre… Pas pour tout le monde ! répondent en cœur Hubert Renard et Pierre Escot dans un récit à la fois loufoque et tragique sur un milieu qu’ils connaissent bien, celui de l’art contemporain.
ROMAN art&fiction
Pierre Escot, né à La Rochelle en 1965, vit à Paris. Il est écrivain, poète, éditeur et plasticien. Ses vidéos ont été montrées au Centre Pompidou dans le cadre de Littératures pirates et dans divers festivals en Europe. Il a publié Planning aux éditions PPT en 2007, Occiput, poème sexuel à l’Espace d’en bas en 2020, Piotr chez Incertain sens en 2021. Chez art&fiction a paru Le Carnet Lambert en 2015.
Né en 1965 à Lyon, Hubert Renard vit et travaille à Paris. Il construit sa propre et possible carrière d’artiste, en ac cumulant une documentation constituée de catalogues d’exposition, d’articles de presse et de monographies. Il publie son premier roman Sans titre chez art&fiction en 2013 et Le Catalogue raisonné d’Hubert Renard en 2021 aux éditions Michèle Didier.
Rémanence et salami : vidéoinstallation, six écrans suspendus, six performers. Dimensions variables. Œuvre réalisée en collaboration avec l’Ecole les sourd-muets d’Aix-laChapelle et le groupe de lecture de Saint-Cyr.
P IERRE E S c OT & H U b ERT R ENAR d | dIMENSIONS v ARIA bl ES ROMAN
© Seb Kohler
© Seb Kohler
Bon, alors hier, j’ai vu Julien. Il vient juste de finir son dossier de demande de rési dence. Il y avait Olga avec son Ricard tomate, elle dit que Matessard, ce vieux con, fait partie du jury. Julien tra verse deux nuits d’insomnie.
Avant-hier, Philippe m’a assommé au téléphone avec son discours sur la perte des signes. Je sortais d’une bronchite. Il dit que l’art doit retrouver son pouvoir de transcendance. J’ai repris un suppo.
Avant avant-hier, en pleine bron chite, Sophie est passée à l’improvis te. Elle dit : tu es un hypocondriaque procrastinateur.
Avant, avant, avant-hier, Luc me montre un roulement à billes. Il le pose sur l’unique table de son atelier vide. Il dit : « C’est exactement ça. »
Avant, avant, avant, avant-hier, ren dez-vous à Confluences où Jacques et John présentent leur concert-perfor mance pour quatuor à cordes et frigi daires. Je déteste les performances et les artistes qui font des performances. On voit tous les jours des performances à la télé ou sur youtube. Pas grand monde mais ambiance très chaude.
Avant, avant, avant, avant, avanthier, table ronde à Grenoble : « Multiple/ unique ; Proche/lointain ; Public/privé. »
Je me suis fait agresser par une conser vatrice à la retraite. Elle me reprochait mes propositions trop radicales. J’ai en fin rencontré Thomas Richmeyer, nous avons bu, beaucoup, il dit tu es un réac tionnaire ultra-libéral.
Avant, avant, avant, avant, avant, avant-hier, Olga m’avait promis de me présenter une stagiaire, elle débarque avec une jeune fille, étudiante en his toire de l’art. Pendant qu’elle me vante ses mérites, je me demande ce que pour rait bien donner un plan à trois avec jeux de rôles et accessoires en cuir, Olga en Maîtresse juste mais sévère.
Avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant-hier, réveil malaise, à quoi bon tout ça ? Pourquoi continuer ?
Je vais me faire un café, coup de télé phone, la subvention a été acceptée, je me recouche.
Avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant-hier, dimanche en famille, mon père imperturbable me de mande quand je vais trouver un vrai tra vail, ma mère s’inquiète de mon célibat, ma sœur me trouve amaigri, son caniche me renifle l’entre-jambe.
Avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant-hier, soirée mondaine en appartement chez JeanJacques avec la crème des folles de l’art. Soirée MDMA, coke et whisky. Nous partons au Dépôt. Là-bas, tout le monde s’éclate sur le dancefloor ou s’enfile dans les backrooms. Je vais rejoindre Jessica dans sa boîte à gouines.
Avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant-hier, à la librairie du Centre Pompidou, en feuil letant le dernier Art-press, je trouve mon nom dans une liste faite par un artiste suédois, recensant les personnalités qui ont nourri son travail. Surpris d’être cité par ce médiocre, ce suiveur, ce sé ducteur de jeunes curatrices égarées, ce charlatan des faubourgs, je déchire la page et la glisse dans ma poche.
Avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant, avant-hier.
Contrôle, fenêtre de tir Diffusion sonore par haut-parleurs dans des pots en verre de Murano, fi lins, gyrophares et panneau indicateur. Dimensions variables.
Arrestation souple
Super 8, refilmé en mini-DV, transfert Pal-Secam numérisé 16 mm sur support HD, 1 mn 27, en boucle.
L’agence d’intérim
Vitrine, un poussin vivant, roulette de casino en mouvement. 150x105×100 cm.
Mode d’emploi
Texte à la craie blanche sur mur blanc. Dimensions variables.
Ça va chier dans le ventilo
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«
Fumigènes, néons rouge, avertisseurs, céramiques, tapis de plumes, cotillons, escabeau.
Dimensions variables.
Clair-obscur et cadenas Broderies de fils électriques sur plexi glas rétro-éclairé. 54×33×15 cm.
Trente-trois positions identiques 33 figures en carton découpé dis persées dans l’espace d’exposition. 33 fois 45×33×50 mm.
Rémanence et salami Vidéo-installation, six écrans suspendus, six performers. Dimensions variables.
Œuvre réalisée en collaboration avec l’école des sourds-muets d’Aixla-Chapelle et le groupe de lecture de Saint-Cyr.
Pipi
Peinture murale. Dimensions variables.
Fabienne Camus Bas-relief sur éponge de cuisine. 80×65×25 mm.
Le syndrome de Stendhal Système de balise thermosensible assis té par ordinateur à reconnaissance vo cale, traceurs laser à résonance magné tique. Dimensions variables.
Commande dans le cadre du pro gramme « Art et Science » du minis tère de la Culture en partenariat avec l’INSERM.
Localisation de la République Terminal informatique et systèmes en réseaux. Dimensions variables.
Œuvre réalisée dans le cadre d’un échange entre l’université multimédia de Toronto et le Shanghai Institute.
La mort des mondes Vidéo, 30 secondes. Projetée une fois par heure. HD.
Ça va l’faire.
La tasse en porcelaine de bohême bleue à fleurettes blanches sur la table en for mica orange. Une main d’homme, les ongles manucurés, jaillit d’une manche de fibre blanche lisse et fraichement re passée au bouton de manchette en or. La caméra pivote mais alors très très très lentement. Des chants d’oiseaux printaniers se font entendre. Le plan pivote encore très lentement mais vrai ment très très très très lentement sur un autre homme assis. Cheveux orange ébouriffés, œil au beurre noir, rouge à lèvre écarlate, sourire édenté. Il porte une robe à crinoline de dentelle rouge et noire. Il ferme les yeux et dit avec dou ceur : « oui, oui, oui, oui. » Une silhouette passe devant l’écran, m’invite dans la salle d’exposition suivante : les jolis culs ont toujours été les guides privilégiés de mes visites et pérégrinations muséales.
Je rentre, emprunte le long couloir blanc, il fait sombre. Luc a supprimé les appliques électriques. Je déboule dans une grande pièce vide. La table basse et le fauteuil club ont disparus.
Il me dit au sujet du roulement à billes qu’il m’a montré avant, avant, avant-hier :
— C’est pas exactement ça, c’est pas tout à fait ça, c’est pas encore tout à fait ça, c’est pas ça quoi.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Je crois que ce n’est toujours pas le bon.
— Tu déconnes là...
— Mais non, j’t’assure.
— Luc, il est vraiment très bien ce rou lement à billes. Qu’est-ce qu’il te reste maintenant ?
— Et bien, il me reste un matelas, une table, une cafetière, un jeu de vêtements et ma trousse de toilettes. Et le roule ment à billes.
Depuis des années, Luc cherche dans son atelier, l’objet, le seul, l’unique, le premier et le dernier, résumant à lui seul trente ans de recherches. Il fut un peintre figuratif pour les beaux jours de la rive gauche en quête de sens. Ses expositions étaient attendues, courues,
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commentées, admirées. Ses œuvres achetées avant même d’être terminées. Il passa assez vite d’un travail figuratif et flashy, scènes de rues et panneaux de signalisations, à des agrandissements au microscope de végétaux, microbes et bactéries. Il en vint à réaliser des monochromes à vingt-cinq couches de peinture croisées et superposées. Cette évolution de son travail lui fit perdre collectionneurs et galeristes. Une jeune femme nouvelle dans la profession, dé cidée et admirative, l’exposa encore. Il montra tous les ans dans sa galerie un unique monochrome gris dont il rajou tait une couche à chaque exposition. Luc finit par rompre avec elle, cessa toute ac tivité publique, quitta son appartement donnant sur la Seine pour vivre défini tivement dans son atelier dont l’unique verrière ouvre sur le jardin japonais de l’hôtel particulier d’un chanteur rock parti au Népal. Depuis, il a recensé dans un cahier d’écolier à petits carreaux et marge à gauche, tous les objets de l’ate lier jusqu’au bout de scotch laissé sur le mur blanc. À chaque fois qu’il débar rasse l’atelier d’un objet, il le barre d’un trait horizontal et définitif. L’atelier se vide progressivement vers son œuvre ultime : le dernier objet.
Je tourne autour de l’unique grande table. Le roulement à billes est là, au mi lieu, étincelant. Je revois Luc me dire avant, avant, avant-hier : « c’est ça, c’est exactement ça. »
Luc m’observe, désarmé, triste.
Je prends le roulement à billes qui m’échappe et tombe. Les billes pro jetées hors de la structure métallique cliquettent sur le sol en s’éparpillant. Nous les regardons se répandre sur le parquet. Certaines s’arrêtent entre deux lattes, d’autres suivent la légère déclivité du sol.
— Ouaiiis !
— Quoi ?
— C’est exactement ça !
Luc se baisse, prend une bille entre le pouce et l’index.
— La bille ! C’est exactement elle !
16 h 12. J’attends Olga. Qu’est-ce qu’elle me veut ? Un rendez-vous avec un galeriste, une subvention, l’intronisa tion dans un réseau ? Il y en a tant, de ces filles curatant de partout, sourire bien veillant, mot gentil, enthousiasme juvé nile, c’est agréable. Elles aiment tout le monde et quand elles n’aiment pas, elles n’en disent rien. Elles sont assistantes de galerie, médiatrices de centres d’art, amantes de jeunes artistes ou de vieux. Elles grattent quelques lignes par-ci parlà pour nous dire que l’artiste interroge le réel. On les trouve dans les couloirs du ministère, dans les mairies derrière la porte marquée culture, dans les fracs, les dracs, les cnacs, les macs, les cracs, les clacs, les credacs, les camacs, les ci pacs, les cnaps, les cacs, les ceacs, les ensacs, les esacs, les snacs, les iacs, les ecnacs, ce sont elles qui viennent vous dire qu’il manque un formulaire à votre dossier, c’est avec elles que vous vous battrez pour arriver à monter l’expo du commissaire en vogue, elles pré parent le service de presse, font un café, cherchent et proposent, composent avec les instances, vont chercher l’argent, redoublent d’enthousiasme, elles sont endurantes, elles ont de la mémoire ces nouvelles ambassadrices, ce sont elles qui décident, ce sont elles qui font tout.
16 h 45. Olga n’est toujours pas là. Je la prendrai en levrette en l’insultant, je sais qu’elle aime ça.
17 h 15. Olga ne viendra pas. Je lui laisse quatre textos d’insulte. Je rentre me branler. Il faudrait quand même que je me mette au travail. Finissons de mettre à jour ces dossiers.
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les immuables - guy chevalley
imprimé en Suisse / 11,5 x 16,5 cm / EUR 21 / 160 p. / isbn : 978-2-940518-76-0
Auteur du fraîchement paru Dictionnaire insolite de la Suisse (Cosmopole, 2022) et de deux romans, De fiel et de fleurs (L’Âge d’Homme, 2019) et Cellulose (Olivier Morattel, 2015), Guy Chevalley manie la plume comme d’autres le scalpel : avec dextérité et finesse, il taille sept portraits délectables à l’humour caustique dont les morsures s’attaquent à nos travers immuables et laissent entrevoir notre humanité.
PARUTION EN FRANCE PRÉVUE EN MARS 2023
Assise sur le vaste escalier d’un bâtiment public, je mange ma barquette avec une fourchette en plas tique. Dans une échoppe qui propose à la fois du kebab et du fish & chips, j’ai acheté une grigliata di pesce à l’emporter – repas de solitaire. Les rues pié tonnes de la petite ville convergent vers une place centrale où des jeunes circulent en Vespa malgré l’interdiction, des familles cherchent une bonne table, des couples flânent et un type alcoolisé pisse contre un banc.
La friture croustille, le poisson est bon. Je rince mes doigts graisseux à la fontaine et jette l’emballage dans la première poubelle. À présent que la nuit est tombée, j’ai envie de marcher. Je traverse le front de mer bordé par des restaurants en regardant l’horizon plutôt que la foule ; au large il n’y a rien, juste le bruit des vagues agitées par la lune. On peut rejoindre la pension par la palmeraie, il suffit de longer la plage en laissant derrière soi les lumières de ce chef-lieu
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administratif, seul point urbanisé de la région. Le retour est plus rapide par la route, mais comme il n’y a pas de trottoir, les voitures vous frôlent et cer taines n’allument même pas leurs phares.
La pension est une ancienne ferme, un mur rec tiligne et son haut portail bordent la route. À droite, le bâtiment occupé par la propriétaire ; au fond, une remise où s’entasse du vieux matériel agricole ; à gauche, dans une grange-étable rénovée, trois ou quatre chambres alignées et de plain-pied. En tra versant la cour intérieure graveleuse à la végétation asséchée par le soleil, j’aperçois un campagnol détaler.
Je me suis installée devant ma chambre, assise sur une chaise en plastique, avec un cendrier et une petite table. D’un geste du pouce, j’expédie le noyau d’une pêche parmi les touffes de graminées, puis fume ma cigarette du soir, la tête appuyée contre le mur. D’ici, on n’entend pas la mer, même en tendant l’oreille – seulement le trafic. Mon mégot finit dans le cen drier poussiéreux. La logeuse m’a tannée avec ça dès mon arrivée : pas de mégot par terre, risque d’incendie élevé.
En allant me coucher, je laisse la porte-fenêtre béante pour avoir de l’air. C’est la seule ouverture
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de ma chambre, excepté le minuscule soupirail de la douche, avec des barreaux et sans vitrage… Lorsque je m’en suis étonnée, la logeuse m’a répondu en me fixant de ses paupières lourdes : « Je suis là, je surveille. » Dernier geste avant de dormir : sortir le manuscrit de la valise – pour demain.
La table du petit déjeuner est mise sous toit de la remise, à côté des pneus de tracteur entassés. Un couple est déjà attablé. Au moment le plus frais du matin – j’étais réveillée –, ils se sont envoyés en l’air sans fermer leur porte-fenêtre. L’homme est vêtu d’un simple boxer noir, je me dis qu’il a dû y ranger son sexe après l’avoir frotté contre la femme. Et elle, la manière dont elle se passe la langue sur les lèvres après chaque bouchée…
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En librairie 03.2023
Format : 15 x 21 cm
Pages : 162 p.
Reliure : broché, collé
rayon : littérature, récit de voyage
Prix : 16 € / 26 CHF
ISBN : 978-2-8290 0667-8
DIFFUSION
DIFFUSION
Où je me rêve
Philippe Rahmy
« Quelle est ma ville natale ? Elle est le texte que je suis en train d’écrire. »
PRÉSENTATION
Les récits de voyage réunis dans ce recueil, dont beaucoup sont inédits, témoignent de la capacité inouïe de Philippe Rahmy à se fondre dans ce qui l’entoure pour en restituer l’essence même. « Raconter » ne l’intéresse pas : il veut « habiter le langage comme on campe sous une voie rapide ». La fulgurance de son regard, son empathie à l’égard de ceux privés de parole, bêtes, choses et êtres confondus, infusent le corps du texte avec rage et humour. À Mexico, les bâtiments s’effondrent « dans un craquement de biscottes », tandis que dans les îles d’Aran, les paysans de la mer ramassent les paquets d’algues « comme on soulèverait des corps en les prenant sous les aisselles ». À Buenos Aires, certains chiens de race sont de « longues saucisses à tête de Charlemagne » et à New York au mois de janvier, les gratte ciel deviennent « des falaises de béton, luisantes de gel, dégoulinantes d’électricité ».
Portés par une écriture tour à tour lyrique et syncopée, ces textes de Philippe Rahmy immergent le lecteur dans un monde éblouissant de violence, fulgurant de beauté.
AUTEUR
Égyptologue de formation et membre fondateur du site littéraire remue.net, Philippe Rahmy, né à Genève en 1965, a publié deux recueils de poésie chez Cheyne Éditeur : « Mouvement par la fin », avec une postface de Jacques Dupin (2005), et « Demeure le corps » (2007). En 2013, il publie à La Table Ronde, « Béton armé », un récit couronné de plusieurs prix littéraires, dont le Prix Michel Dentan, et élu meilleur livre de voyage de l’année par le magazine LIRE. Suivent, en 2016, « Allegra », distingué par le Prix suisse de littérature et en 2017, « Monarques », toujours à La Table Ronde. « Pardon pour l’Amérique », auquel il travaillait au moment de sa mort, y paraîtra en 2018. « Propositions
proposals » a paru aux éditions d’en bas en octobre
Grand
a été décerné à Philippe Rahmy pour l’ensemble
démocratiques/Democratic
2017 Le
prix C.F. Ramuz 2020
de son œuvre.
ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes de Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres Paon diffusion – 44 rue Auguste Poullain – 93200 SAINT DENIS SERENDIP livres – 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île St Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip livres.fr gencod dilicom3019000119404
Mexico, Mexique
Tant que l’effort est produit par celui qui écrit, l’invention et la description creusent un même tunnel. Parfois, presque jamais, c’est un moment sans fin, sans fin, un éternel moment de délire, d’interminable solitude, soudain, alors, la charge propulse l’écriture qui devient extérieure et réelle.
Le texte est un terrain parmi d’autres. Son style est désuni. Les noirs lisses, les gris rugueux et ternes, les verts, etc. Il existe des accumulations, des symétries, des différences, inutile de nommer. On va où on veut. Ailleurs, on parle pour raconter. Pas ici. Ce qui intéresse : habiter le langage comme camper sous une voie rapide. Ou ailleurs. Chaque lieu produit un résultat différent qui s’additionne aux autres. S’installer. On se fout que ce soit dans la peau de celui qui fait naufrage, ou une enquête, ou le tapin. Ou d’un mec aujourd’hui sans arme ni uniforme, qui s’est fait baiser. On n’est pas venu regarder le p aysage, mais travailler. L’écriture, c’est en plus. Un élément est inséré dans un système sans le perturber. Puis ça monte en puissance et ça se déglingue, point barre. Mais personne ne se pose la question de l’efficacité du programme de réinsertion. Mieux vaut, d’ailleurs, qu’il soit inefficace. Que ferions nous dans le cas contraire, sinon nous remettre à ramper ? Que fait on des soldats une fois qu’ils ont servi ? Il y a ceux qu’on retrouve complètement nus, cognant aux portes des maisons dans un périmètre d’une dizaine de kilomètres autour de l’hôpital. Eux, ce ne sont pas les cas les plus graves. Lorsque la situation le permet, lorsqu’une chose absolument abjecte se produit, qui ne tient pas seulement du simple pétage de plombs d’un malade sous médicaments, mais d’une sauvagerie longtemps réfrénée qui se détend comme un ressort, et si cela se produit dans un coin tranquille, il arrive que les flics abattent l’un d’entre nous comme un loup. Du loup, il nous reste le sentiment de la meute qui nous permet de travailler à ce projet d’agriculture urbaine, pour peu d’y aller ensemble, au moins à deux, ou à trois, chaque jour que Dieu fait.
Mars 2010
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Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
Nétonon Noël Ndjékéry
Les nouvelles qui composent ce recueil sont initialement parues en 2014 aux éditions la Cheminante. Dans cette réedition, l’art de la narration, de la satire politique et du « pleurer rire » de l’auteur helvéto-tchadien Nétonon Noël Ndjékéry se tissent habillement à travers cinq récits des déboires et des infamies politiques, ainsi que des horreurs des crises humanitaires dans la région du Sahel. En cinq tableaux, Nétonon Noël Ndjékéry nous immerge dans les vécus des impotents et des puissants, de ceux et celles que le pouvoir écartent ou rendent orgueilleux, des infortunés qui se vident des famines endémiques, se révoltent silencieusement, ou attendent leur heure, ou leur minute de gloireetdetrépas.
Souscetitreénigmatiquede la Minute mongole ce recueil conirme le talentmanifestedesonauteuràentrelacerles récits, à les placer en situation d’échos dans un frisson d’horreur. Il dresse ainsi une critique acerbe d’une région qui se présente comme un « laboratoire à ciel ouvert du Diable » entre les guerres civiles, les jeux d’inluence des Ministères, les abus des brigades armées, les sécheresses et les famines. Au milieu de ces événements, des hommes et des femmes subissent ces drames dans leur corps et leurs entrailles. Ils et elles paient le prix fort des incapacités à sortir de logiques claniques et d’allégences, de captation des solidarités, et d’œuvrer pour un bien commun même quand les occasionsensontfournies.
LA MINUTE MONGOLE
L'auteur :
Nétonon Noël Ndjékéry est né à Moundou au Tchad et débute sa carrière d’auteur avec une première nouvelle publiée par Radio-France Internationale. Depuis, il habite sur les rives du Léman, en Suisse. A ce jour, il est l’auteur de cinq romans, dont Au petit bonheur la brousse et Il n’y a pas d’arc-en-ciel au Paradis, publié chez Hélice Hélas Editeur en 2019 et en 2022. En 2017, il reçoit le Grand Prix Littéraire National du Tchad pour l’ensemble de son œuvre.
Collection : Mycélium mi-raisin
Genre : Nouvelles
Sujets abordés : histoire africaine ; Sahel ; déboirs politiques
Format 11.5x16,5 cm, 192 pages
ISBN 978-2-940700-25-7
CHF 20 / EUR 14
Parution : Mars 2023, Suisse, France et Belgique.
"Depuis une vingtaine d’années, le romancier, nouvelliste et poète compose une œuvre qui explore les thèmes de la domination et de la liberté à travers le passé et le présent tourmentés de son pays natal et de l’Europe. L’auteur plonge de picaresques héros dans les affres de l’histoire. " Le Monde
La première déflagration roula comme un coup de tonnerre dans le lointain. Absakine en ressentit l’intensité jusque dans son rêve puisque ses doigts se crispèrent sur le sein gauche de Mariam. Celle-ci poussa un léger soupir et se lova davantage contre lui. La seconde déflagration porta la foudre dans la chambre même. Et l’onde de choc les projeta au bas du lit dans une grande envolée de draps, de couvertures et d’oreillers. Extirpés de la langueur de la sieste, ils se rele vèrent, la panique au ventre. Lui bredouilla une sourate. Elle fit de même. Puis ils virent une mince fumée blanche ramper sur le tapis. Tandis qu’elle se mettait à tousser comme une damnée, il empoigna résolument une machette, avança jusqu’à la porte et l’ouvrit.
L’horreur l’assaillit par les narines avant d’envahir ses pupilles, puis de lui éclabousser la conscience. Etait-ce déjà la fin du monde ?... Sa boutique était en feu ! De grandes flammes avides et dansantes en léchaient le toit. Qui avait provo qué cet incendie criminel ? Pour quel manquement Allah le punissait-il ainsi ?
Le regard à peine envahi par le rouge du brasier, Mariam poussa un hurlement et s’écroula, évanouie. Sans se soucier de sa douce
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moitié, Absakine se jeta dans la cour enfumée. Il était comme fou, courait dans tous les sens et dévidait des jurons vite mangés par le bruyant festin des flammes. Il avait le sexe qui lui battait l’entrejambe avec la frénésie d’un serpent déca pité. Les voisins, accourus en masse, furent décontenancés par les gesticulations du commer çant où l’hystérie le disputait à l’impudeur. Cependant, passé le premier instant de désarroi, tous se mobilisèrent pour combattre le sinistre. Ils vidèrent une noria de bacs de sable et de seaux d’eau sur le foyer. Mais rien n’y fit. Le bâtiment se consuma jusqu’au bout aux sons des boîtes de conserve qui explosaient.
L’ultime fumerolle était encore en transe au-dessus des charpentes calcinées quand le ciel tout entier s’embrasa à son tour. De sourdes explosions et des rafales d’armes automatiques se répondaient en écho. Elles paraissaient même se relayer pour ne laisser aucun répit au silence. De toute évidence, la guerre civile venait de renaître de ses cendres.
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* * *
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N’Y A PAS D’ARC-EN-CIEL AU PARADIS
Nétonon Noël Ndjékéry
Il n’y a pas d’arc-en-ciel au paradis est une plongée dans les horreurs de la traite négrière transsaharienne. Des caravanes en partance pour la péninsule arabique, en passant par la colonisation française, l’enrôlement des tirailleurs africains pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à l’essor du mouvement djihadiste Boko Haram, Nétonon Noël Ndjékéry met en récit deux cents ans d’histoire de la privation de liberté et de l’exploitation humaine dans la région de l’actuel Tchad. Le titre est une référence explicite aux différents programmes missionnaires qui promettaient et promettent toujours aux populations d’Afrique noire d’être « blanchies » en accédant à un paradis, soit-il celui des chrétiens ou des musulmans.
En porte-à-faux à ces programmes, l’auteur dresse le portrait d’une Afrique multiple, diversifiée dans ses croyances, ses arts du vivreensemble, mais également dans celui de porter collectivement un projet et un récit de développement et d’émancipation. Sur une île mouvante du lac Tchad, l’auteur invente une société utopique qui pourrait poser les bases d’un projet que nous pourrions qualifier à la suite d’Achille Mbembe « d’afropolitanisme ». Toutefois, le prix de cette utopie est celle d’un isolement et d’une dangereuse ignorance des affres de l’Histoire et du développement des Etat-nations africains actuels.
Nétonon Noël Ndjékéry est né à Moundou au Tchad et débute sa carrière d’auteur avec une première nouvelle publiée par RadioFrance Internationale. Depuis, il habite sur les rives du Léman, en Suisse. A ce jour, il est l’auteur de quatre romans, dont Au petit bonheur la brousse, publié chez Hélice Hélas Editeur en 2019. En 2017, il reçoit le Grand Prix Littéraire National du Tchad pour l’ensemble de son œuvre.
Collection : Mycélium mi-raisin
Genre : roman épique et utopique
Sujets abordés : esclavage subsaharien ; histoire africaine ; Tchad
Format 14.5x18,5 cm, 376 pages ISBN 978-2-940700-11-0
CHF 28 / EUR 22
Parution 1er mars 2022, Suisse, France et Belgique.
IL
NÉTONON NOËL NDJÉKÉRY IL N’Y A PAS D’ARC-EN-CIEL AU PARADIS
ARGUMENTAIRE
TITRE : Au petit bonheur la brousse
AUTEUR : Nétonon Noël Ndjékéry
PARUTION : 01 mai 2021
PAGES : 448
PRIX : 16 EUR
COLLECTION : Mycélium Mi-Raisin (littérature contemporaine)
GENRE : Roman de formation
Un roman d’initiation
A la croisée des idiomes et des accents, entre la Suisse et son idéal de blancheur et d’ordre, et le Tchad marqué par l’arbitraire d’une histoire postcoloniale « mal apprivoisée », Noel Nétonon Ndjékéry narre les aventures de Bendiman, un enfant tchadien ayant grandi à Genève et s’étant nourri des mythologies des bons petits helvétes : Guillaume Tell, la Mère-Patrie, la Croix-Rouge etc. Un soir son père est rappelé au Tchad avec toute la famille. A l’aéroport de N’Djaména, une voiture noire emporte ses parents. Recueilli par un oncle, il mène son enquête pour découvrir que son père et sa mère sont enfermés pour « Raison d’Etat».
Commence alors pour Bendiman une quête pour faire sortir ses parents de prison dans un pays qu’il ne connaît finalement pas. Un pays en guerre civile, un pays tourneboulé par un afflux massif de pétrodollars, un pays où le droit n’a jamais vraiment quitté les livres pour entrer dans la vie quotidienne des gens. Entretemps, il se retrouve hanté par les chiffres 10, 15 et 6 dont il peine à comprendre le sens, lui qui a toujours su jouer en virtuose avec les nombres. S’agit-il des trois premières composantes de la série gagnante de la loterie nationale ou du tiercé hippique local ? A moins que cette suite numérique ait un quelconque lien avec les déboires juridico-financiers de son père…
Le conte d’une Afrique « helvétisée »
Nétonon Noël Ndjékéry livre ici un récit picaresque, plein de saveur entre les helvétismes et l’oralité des griots. A mi-chemin entre le conte et le récit d’initiation, Bendiman est le héros malgré lui d’une chevauchée entre les langues et les imaginaires moraux. Ce récit célèbre la francophonie dans ce qu’elle a de plus féconde et d’étendue, la capacité de se jouer des frontières et de mélanger les mots, les expressions, ainsi que les sensibilités.
Nétonon Noël Ndjékéry, entre les rives du léman et N’Djaména
Nétonon Noël Ndjékéry est né à Moundou au Tchad. Son père étant un soldat de l’armée française ayant combattu dans la colonne Leclerc durant la seconde guerre mondiale, il grandit dans un camp militaire et a très tôt été mis au contact de la langue française. Il s’est également nourri à la puissante sève de l’oralité subsaharienne et des griots de passages.
Sa carrière d’auteur débute au Tchad avec une première nouvelle publiée par Radio-France Internationale. Depuis, il habite sur les rives du Léman, en Suisse. Dans ses écrits, Nétonon Noël Ndjékéry flirte autant avec la poésie, les nouvelles et le théâtre qu’avec le roman. A ce jour, il a trois romans à son actif : Sang de kola (1999, l’Harmattan), Chroniques tchadiennes (2008, In Folio) et Mosso (2011, In Folio). En 2014, il publie un recueil de nouvelles La minute mongole aux éditions de la Cheminante. En 2017, il reçoit le Grand Prix Littéraire National du Tchad pour l’ensemble de son oeuvre.
Hélice
Hélas Editeur Tel. +4176307869 Rue des Marronnier 20 litterature@helicehelas.com 1018 Vevey www.helicehelas.org
«
visage
des traits. Je m’en fiche.
lèvres
] C’est n’est pas nécessairement aux
rouge, mais dans un endroit de lui-même
LA REVUE
Double discours, double perception d’une même présence, double fantasmé ou jeté aux rebuts, double révélé ou nié, aimé ou haï, duplicité d’un motif inlassablement répété, insensiblement travesti… Rien ne venant jamais seul, suivons les chemins toujours doubles qu’ouvre la lecture parallèle des images et du texte.
La revue pan devait un jour où l’autre se pencher sur la figure du double : après deux ans sans paraître, la voici enfin, forte des contributions de nombreux nouveaux artistes, pour interroger ce motif crucial, latent, en fait, depuis ses commencements.
Prologue, interludes et épilogue / Texte H. Michaux et images M. Rivoal
………../ Images S. Couderc et texte L. Thizy
Images B. Muller et texte V. Blanc
/ Images L. Ribeyron et texte M. Nabias
/ Images M. Pellet et texte J. Fabro
/ Images J. Fischer et texte E. Delarue
Images C. Vuillier et texte A.-S. Plaisant
pan 6 comité éditorial : J. Fischer/J. - B. Labrune couverture : S. Couderc REVUE LITTERAIRE ET DESSINEE novembre 2022 210 x 140 mm 160 pages – 500 ex. 18 € ISBN : 978-2-9567475-5-0
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Bou clard
Bouclard est une revue annuelle de 64 pages qui traite du livre sous toutes ses facettes (un lieu, un événement, un auteur, etc.). Dans l’esprit du nouveau journalisme, Bouclard revendique une approche subjective, assume les digressions en tout genre, et s’aventure même dans ce qui pourrait vous paraître anecdotique.
Sommaire du numéro 5
DERNIER LIVRE AVANT LA FIN DU MONDE par Timothée Demeillers
UNE BIBLIOTHÈQUE MERDE D’OYSON ! par Patrice Allain
AU PILON par Cyril Gay
ÇA N’A PAS DE PRIX par Rudy Spiessert & Thierry Fétiveau
LE CHAT ET VISCONTINE par Rim Battal
MODE & LITTÉRATURE
ILLUSTRATION DE COUVERTURE par Lisa Mouchet www.instagram.com/lisamouchet
Fiche technique Contact
Format : revue de 64 pages, 16 x 23 cm
Impression : couleur
Parution : annuelle
Tirage : 750 exemplaires
Papier : Fedrigoni
Diffusion : Serendip / ISBN : 978-2-493311-03-0 Prix de vente : 10 €
Bouclard Éditions 7 rue de la Gagnerie — 44830 Bouaye www.bouclard-editions.fr contact@bouclard-editions.fr
86 66 76 18
La revue Bouclard a reçu le soutien du CNL et de la Région des Pays de la Loire.
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LA REVUE, NUMÉRO 5, PARUTION MARS 2023
Bou clard
éditions
Bouclard, c’est un mot d’argot, dérivé de l’anglais « book », qui désigne une librairie.
Bouclard, c’est pour ceux qui accumulent des livres, n’en lisent que la moitié, mais persévèrent.
Bouclard, c’est pour ceux qui se foutent de l’actualité du livre car seule compte la bonne rencontre au bon moment.
Bouclard, c’est pour ceux qui se plaisent dans les à-côtés de la littérature.
Bouclard, c’est pour ceux qui savent qu’un livre est fait de chair, de vécu et que ça, on va vous le raconter.
Laurence Boissier Histoire d’un soulèvement
RÉIMPRESSION
Tout a été consigné dans un cahier où l’on trouve l’empreinte de plusieurs histoires, la grande, celle du soulèvement des Alpes, racontée par un guide excentrique, la petite, celle de la vie quotidienne d’un groupe de randonneurs. Neuf jours de marche ponctués par les paysages traver sés, l’effort, le poids du sac, la promiscuité dans les cabanes. La petite troupe s’est à la fois bien et mal entendue. Partie sans entraînement, une citadine se disant autrice mélange ses propres
souvenirs, les premiers cours de ski, les appar tements de vacances loués en famille, à ceux, immémoriaux, d’un attachant fossile. Le guide réussira-t-il à mettre en évidence le lien entre les convections du noyau terrestre et la présence sur l’alpe de ces marcheurs ? Malheureusement, le cahier finira dans la crevasse d’un glacier et avec lui, ce qui aurait dû être l’histoire vraie de cette randonnée.
COLLECTION SHUSHLARRY
ART&FICTIONROMAN DISPONIBLE DÈS LE 1 OCTOBRE 2021
format 11 x 17.5 cm, 248 pages
978-2-940570-90-4
17.80 / euro 14
genre roman multi-strates
abordés histoire des Alpes, récit des origines, fertilité
LA LIBERTÉ « DRÔLE DE BESTIAIRE
RABOUD
3 ÉDITIONS
EXEMPLAIRES
DES LECTEURS DE LA VILLE DE LAUSANNE
« LES PLAQUES CONTINENTALES
NE SONT PAS LES SEULES À DÉRIVER.
——— Laurence Boissier, née en 1965, vit à Genève. Auteure qui excelle dans la forme brève, elle est également artiste et architecte d’intérieur. Elle intègre Bern ist Überall en 2011, collectif d’écri vains, avec lequel elle monte régulièrement sur scène. PRIX : Prix suisse de littérature, 2017 ; Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne, 2018 ; Prix Pittard de l’Andelyn, 2018 PUBLICATIONS : Safari , art&fiction publications / Der Gesunde Menschenversand, 2019 ; Rentrée des classes , art&fiction, 2017 ; Inventaire des lieux , art&fiction, 2015, rééd. 2017 ; Cahier des charges , d’autre part, 2011 ; Noces , Ripopée, 2011 ; Projet de salon pour Madame B , art&fiction, 2010 ———
9 jours dans les Alpes : autour d'elle, tout se soulève, mais elle peine…
isbn
chf
sujets
2000
PRIX
THIERRY
© Sophie
Kandaouroff
LAURENCE BOISSIER | HISTOIRE D’UN SOULÈVEMENT PRESSE
LAURENCE BOISSIER | HISTOIRE D’UN SOULÈVEMENT PRESSE
À PARAÎTRE EN MARS 2021
Tabor, un roman de Phœbe Hadjimarkos Clarke
Mona et Pauli ont survécu à d’étranges et immenses inondations. Elles vivent et s’aiment à Tabor, un nouveau monde bricolé. Mais de mystérieux visiteurs, sorciers ou fonctionnaires, viennent en troubler l’équilibre, jusqu’à l’ensauvagement définitif. Comment faire face ? Anticipation révolutionnaire ou rêverie gothique, ce récit explore la possibilité de l’amour et de l’action dans un monde en ruines.
Phœbe Hadjimarkos Clarke est née en 1987. Elle vit dans des grandes villes et des petits villages. Tabor est le premier roman de notre Collection du seum consacrée aux récits.
120 x 185 mm, 280 pages
ISBN : 978-2-492352-02-7
Collection du seum 13,00€
Nous vivons dans un village abandonné, relati vement intact, que nous n’arrivons pas à appe ler autrement que campement, malgré les mois ou les années passés ici et le caractère supposé ment définitif de notre installation. On appelle aussi ce lieu : Tabor. C’est le nom d’un mont hébreu épargné par le Déluge, dans le temps –ça nous a donc paru de circonstance. Tabor, c’est aussi le nom d’une ville fondée par des révolu tionnaires fous au Moyen Âge. Ça, c’est Mona qui nous l’a appris. Elle s’était particulièrement intéressée à ces questions de groupes anar cho-mystiques, à l’époque où l’on pouvait se pencher sur autre chose que l’immédiateté de son existence. Ça l’avait passionnée, ces his toires de pauvres qui reprennent leur vie en main, qui fondent quelque chose de nouveau et d’immédiat, sans rien demander à personne, en attendant un temps nouveau. En arrivant ici, elle a donc su trouver le nom parfait, plein de toutes les imbrications nécessaires. Mais enfin, on peut tout aussi bien ne pas le nommer, cet endroit, c’est un espace sans titre, n’appartenant à personne, ce n’est plus nulle part mais c’est au centre de nos vies. Si on parle, on parle d’ici.
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Un chant écarlate
Un chant écarlate
le roman inédit d’une figure emblématiQue du féminisme africain
Une histoire d’amour impossible entre deux étudiants idéalistes, une française et un sénégalais, dans le Dakar des années 1980, où l’apprentissage de l’autre, au-delà des frontières, des cultures et des traditions, s’avère difficile.
Ousmane, jeune sénégalais de condition modeste et Mireille, française, fille de diplomate, se rencontrent sur les bancs du lycée, à Dakar. Ils se marient, au grand damn de leurs familles respectives. Mireille coupe les ponts avec les siens et se convertit à l’islam. Ousmane impose sa femme à ses parents, catastrophés. Un fils naît de cet amour, Gorgui. Mais le poids des traditions et la pression sociale et familiale aura raison de leur amour….
Mariama Bâ
une écrivaine pionnière et militante (1929- 1981)
• le second roman inédit en france d’uine écrivaine majeure
• publié à titre posthume, c’est une pépite méconnue
• un chant écarlate a été traduit en 7 langues
• une préface d’axelle jah njiké, journaliste
• illustration de couverture d’elke foltz, peintre
Née en 1929, Mariama Bâ est une figure iconique de la littérature sénégalaise. Elle connaît un succès international avec Une si longue lettre, son premier roman. Issue d’une famille traditionnelle et musulmane, elle intègre une école française et devient enseignante en 1943. Femme engagée, Mariama Bâ s’engage pour nombre d’associations féminines militant pour l’éducation et les droits des femmes. Elle devient une voix importante de son pays et prend part aux débats publics. Elle meurt en 1981 d’un cancer, peu de temps avant la sortie de son second roman, Un chant écarlate, aux éditions NEAS au Sénégal.
prix : 22 €
tirage : 1000 ex. parution : 04/02/2022
format : 14 x 20,5 cm pagination : 320 p. ISBN : 978-2-493324-00-9
roman
Mariama
Bâ
v i s u e l n o n d é f n i t i f
Elles parlent de Mariama Bâ ...
« Je crois que [Mariama Bâ] était la première écrivaine africaine à parler avec autant de lumière de la condition des femmes. » Véronique Tadjo
« C’est en lisant Mariama Bâ que je deviens africaine. [...] Le roman de Mariama Bâ, considérée à juste titre comme une pionnière de la littérature féminine en Afrique subsaharienne est l’un des premiers à rompre le silence des femmes par le biais de l’écriture » Axelle Jah Njiké, LSD, France culture
Un livre au cœur d’un écosystème créatif
axelle jah njiké, la préfacière
« On la soupçonne d’être influencée par les idéologies venues de l’étranger. « Si être féministe signifie révéler les tares d’une société, alors je le suis ! », réplique-t-elle aux critiques. Sa vie privée témoigne du même combat pour une vie libre, en conformité avec ses idées. » Kidi Bebey, Le Monde
UNE SI LONGUE LETTRE, UN VÉRITABLE LIVRE-MANIFESTE FÉMINISTE » Kidi Bebey, Le Monde
le premier roman best-seller de mariama bâ
ce roman épistolaire a reçu le prix noma en 1981
• traduit en 20 langues, il est considéré comme un classiQue de la littérature féministe.
• publié en france aux éditions du rocher, il a été édité en plusieurs formats (motifs, poche)
• un roman étudié partout dans le monde, et régulièrement cité...
Autrice afropéenne, podcastrice et militante féministe, Axelle Jah Njiké est l’autrice de lé série radiophonique «Je suis noire et je n’aime pas Beyoncé», dont le premier épisode est consa cré à Mariama Bâ, (cf LSD, France Culture).
elke foltz, l’illustratrice (couverture)
Elke Foltz est une peintre française, née en 1990. Elle a des origines allemandes et sénégalaises. Elle vit et travaille à Berlin. Pour la couverture, elle a travaillé dans les tons ocres et rouges de la terre au Sénégal.
alexandra déglise, la comédienne
Comédienne et metteuse en scène basée en Martinique, Alexandra Déglise prête sa voix pour l’enregistrement d’extraits sonores d’Un chant écarlate, disponibles sur le site internet des Prouesses à la sortie du livre.
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«
Mai 1968 trouva la famille de La Vallée à Paris. À cette époque, Mireille était confrontée à des états d’âme languis sants. Un tourment nourri de désir exacerbé par la solitude la consumait. Dans son être, ses élans se coagulaient.
Comme elle aurait aimé se départir de sa réserve, de son attitude polie, de son calme quotidien, et extérioriser les troubles qui l’habitaient.
Elle avait acquiescé à toutes les exigences de l’intransigeant Ousmane. Les difficultés de leur entreprise, cruellement pro jetées à ses yeux, ne la découragèrent pas. Ousmane tonnait :
« Je te dissuade de choisir ! » « Ne fais pas de moi ton élu ! » « Il en est temps encore ! » Mais ces exhortations n’empêchaient pas Mireille d’avancer.
La religion dont elle avait promis de se dépouiller n’était plus un vêtement à sa taille depuis longtemps. Trop d’interdictions, à mesure qu’elle grandissait, le rendaient de plus en plus étriqué. Elle ripostait :
L’habitat religieux que tu me proposes ne me va pas mieux que celui dont tu exiges l’abandon. Mais je l’endosse... Sans enthousiasme. Ne magnifie pas mon geste. Il est sans grandeur. Il ne recouvre aucun sacrifice. Il n’est pas arrachement. Il n’est que la logique d’un processus déjà déclenché, avant notre rencontre. Elle aussi, elle regimbait.
Je suis décidée à rester Moi pour l’essentiel, pour les valeurs auxquelles je crois, pour les vérités qui m’éclairent. Ne voulant pas faire de toi un pantin entre mes mains, j’accepte d’avance tes refus comme des cris de conscience. Je ne peux donc moi aussi t’apporter en guise de dot une liste de renoncements. Je ne serai pas malléable, épousant toutes les formes de l’Afrique. Car l’Afrique n’a pas seulement ici le visage du travailleur immigré qui vit un dur exil pour nourrir sa famille lointaine. Elle dégoûte, sous les lumières crues, accrochée pour survivre à des manteaux de femme. Tant d’histoires me sont contées, vomies dans des hoquets et des rictus hideux. Les victimes de promesses délibérément violées, celles dépouillées de leurs biens par des fiancés nègres volatilisés, me mettent en garde quand je parle de toi. Mais je me dis que les drames passionnels n’ont pas rayé l’Amour du monde. Chaque être est condamné à vivre son expérience propre. Je souhaite la mienne réussie. Je suis Amour et Volonté.
Et parce qu’elle se sentait « Amour et Volonté », comme elle aurait souhaité attiser quotidiennement au vent de la révolte estudiantine le feu qui la brûlait !
Mais son père, rigide comme toujours, demeurait l’écluse
Extrait d’Un chant écarlate 7
Extrait d’Un chant écarlate
qui referme ses vannes prudemment, avant tout débordement.
Non, ma petite. Tu ne sortiras plus d’ici. Avec ces émeutes ! Avec ça (son « ça » favori dont il recouvrait tout ce qu’il n’aimait pas), ces coups donnés et reçus, on ne sait jamais.
Pour endormir la vigilance paternelle, Mireille se contenta de participer épisodiquement à l’ébranlement. Mais comme elle se sentait aussi passionnément motivée que ses copains, la plupart enfants de bourgeois comme elle, situés à l’aile la plus dure des émeutiers !
La famille traditionnelle les révoltait, comme une institution à démanteler pour en repenser le contenu, restreindre le pouvoir et remodeler les limites. L’école qu’ils pratiquaient les brimait. À leurs yeux, elle se révélait être l’appui de la famille.
M. de La Vallée croyait sa fille « en dehors de la fournaise » grâce à son autorité et à sa persuasion. Revenu de son lieu de travail, il relatait les événements, à sa manière, dans les sens de l’optique gouvernementale répercutée par les ondes et la télévision.
Mais Mireille s’évadait la nuit et vivait bien la fournaise. La mêlée écoulait sa colère. La violence de la tempête la ressuscitait.
Le tonnerre déclenché drainait ses aspirations fougueuses de bouleversements sociaux. La fournaise convenait à son choix de vie et faisait corps avec son inhabituel engagement amoureux. En ces heures troubles de déchaînement sans retenue, Mireille avait deux visages qu’elle troquait l’un contre l’autre, habilement. Celui de la jeune fille sereine de l’appartement tranquille lui convenait moins que le masque décidé de l’étudiante engagée.
Que dirait son père, s’il la voyait, en jean retroussé jusqu’aux cuisses, cheveux au vent, œil brillant, à la bouche tous les gros mots bannis du vocabulaire de l’appartement. Sa mère s’évanouirait encore si elle la savait à la tête des émeutiers, lançant comme eux des armes hétéroclites sur les voitures et les vitrines. Le courrier de Mireille relatait à son ami les événements qui bousculaient la capitale.
Le refus de la ségrégation entre filles et garçons, dans la même université où on avait apostrophé le ministre de la Jeunesse n’a été que le prétexte pour l’éclatement d’un conflit latent.
Bien sûr, Mireille abondait dans le sens de ceux qui désiraient l’abolition des règles établies, tandis que son père dépassé et écœuré par les événements, grognait :
Cette jeunesse ! Cette jeunesse ! De l’audace, elle en a à revendre (il ne parlait pas de courage, remarqua sa fille). Cette jeunesse, plus on lui cède, plus elle exige. Elle est inconsciente. Parlementer avec elle, c’est la démission. La mater ! L’écraser !
Si j’étais à la place du ministre de l’Intérieur ! Ce sont des cadavres que leurs faibles parents ramasseraient. Je te retiens bien ici (il désignait Mireille du doigt, ignorant ses fugues).
Si tous les pères avaient pris leur responsabilité ! Eh bien, il n’y aurait plus de manifestants ! Plus de manifestants, plus de barricades ! Plus d’affrontements.
Et M. de La Vallée réajustait ses bretelles remises en service par le dévouement de sa femme qui suivait avec angoisse son
Extrait d’Un chant écarlate
amaigrissement. L’exacerbation des nerfs de M. de La Vallée soumettait son épouse à une dure épreuve.
Et Mireille informait son ami :
Quant à Maman, Ousmane, elle est acceptation devant son époux. Elle répète à nos visiteurs, sans tenir compte de leur opinion sur la « marée » (un mot de papa), ce qu’elle retient des arguments de son mari contre « les fous » (un autre mot de papa).
Mireille terminait ainsi :
La ligne droite, favorite de mon père, n’existe plus. Tout, en ces lieux, est brisé, tordu. La remise en cause de ses conceptions sur l’honneur, le devoir, l’obéissance déséquilibre mon père. Ses larges gestes, ses fulminations, ses allées et venues inlassables dans l’appartement n’ont pas empêché le sinistre réveil du matin du 11.
Les rues des quartiers assiégés par les étudiants étaient jonchées de décombres. Persistait, incommodante, l’aigreur de la fumée des incendies et des grenades lacrymogènes.
Ah ! Comme j’ai participé aux émeutes ! Comment te commu niquer l’ivresse d’écouler dans le fracas de l’affrontement ma haine des conventions ? Comme j’ai joui d’un coup de pied donné sur le visage d’un défenseur de l’ordre !
J’ai cassé avec plaisir quelques voitures de ces messieurs guindés, qui prônent fraternité, humanisme dans leurs discours et qui ont des cœurs secs. Ah ! Comme j’ai participé, Ousmane !
Le lendemain, une autre lettre :
Des négociations n’ont rien apporté. Les ouvriers ne se reconnaissent pas dans les compromis signés par leurs dirigeants syndicaux.
La grève est reine et la ville pue.
L’odeur du poisson sec qui malmène tes narines le soir au Grand-Dakar doit être plus agréable que les relents qui nous entourent...
Les bourgeois qu’abandonnent leurs enfants, remplacés par des animaux dans leur tendresse, ne savent plus que faire de leur temps : la puanteur de la rue les cloître. Et quand ils sortent, les braves bourgeois, ils ont du mal à trouver le pied d’arbre ou le rebord de mur où leurs chiens se soulagent. À la place des tas dégoûtants de crotte qu’un talon étourdi écrase et éparpille sur les trottoirs, nous avons des monceaux de saletés : boîte en fer, coton, détritus, épluchures.
J’entends la prière des bourgeoises :
« Dieu ! faites revenir les éboueurs ! Les marchands des quatre saisons ! Les épiciers aussi ! Tout manque ! L’essence ! L’argent ! »
L’abondance houspillée a fui.
Mes camarades et moi continuons à rechercher « la plage sous les pavés ». Notre cri « Il est interdit d’interdire » reste souverain.
À bientôt.
Mireille
propos d’Un chant écarlate
« Dans Un Chant écarlate, Mariama Bâ se livre à une cri tique de la pathologie de la différence ou, pour reprendre les termes de Franz Fanon dans Peau noires, masques blancs, de ce « manichéisme délirant » auquel conduit toute idéolo gie identitaire excluant dialogue et compromis.»
Jeanne-Sarah de Larquier in Pour un humanisme du compromis dans Un chant écarlate de Mariama Bâ, The French Review, vol.77, No.6, Mai 2004
« C’est son âme que Mariama Bâ livre au lecteur. Elle ne reste pas extérieure à ses personnages. On sent son intérêt pour les femmes, quelle que soit la couleur de leur peau. Leur émancipation est sa cause. Sa hauteur de vue, sa no blesse de cœur pour juger les sociétés et les humains font d’elle une internationaliste convaincue. [...] Un chant écarlate est un enseignement pour les femmes. Mariama Bâ leur montre les dangers de tout abandonner au profit d’un homme, de s’investir totalement dans l’amour. L’auteur a compris, comme beaucoup de femmes, que les femmes émancipées vivent une époque dangereuse où elles peuvent croire que les hommes ont accepté l’égalité des femmes. Croyant cela, elles sous-estiment la force des préjugés accumulés depuis des siècles, ancrés profondément dans l’idéologie masculine et qui ressortent chez beaucoup (sans qu’ils en prennent conscience souvent). Les mentalités ne changent pas vite, les révolutionnaires doivent le savoir. »
Isabelle Eynard, critique littéraire, in Mariama Bâ ou les allées d’un destin, Mame Coumba Ndiaye, NEAS, 2007
« Ce roman doit-il être interprété à travers la même grille que ses autres écrits qui débordent en général de leur cadre de création. Les idées qu’elle défend ici s’inscrivent plutôt comme un véritable plaidoyer pour l’épanouissement des valeurs universelles et leurs retombées heureuses sur les bonnes volontés. En atteste le soutien apporté à son frère dans le choix de son épouse, une jeune française de pure souche. Des relations épistolaires avaient contribué à leur rapprochement, et une première enfant née du couple, la petite Mariama, devait être le symbole vivant de leur amitié. Elle écrivait dans ce sens : « Il y a l’homme partout, quelles que soient sa couleur et sa langue. Il faut savoir hisser son cœur au rythme de l’univers. Admettre et œuvrer pour l’ère du bannissement des frontières, l’ère des grands en sembles, dans l’âge du grand dialogue. Je souhaite une ré ception de l’homme de plus en plus axée aux divers pollens fécondants des floraisons qui l’entourent. Certainement se lèvera un jour où tous les jets nobles vaincront réticences et préjugés, nourris des valeurs universelles. Et l’amour, le vrai, jaillira dans sa véritable essence, aux sources même de la vie.»
Mame Coumba Ndiaye, in Mariama Bâ où les allées d’un destin, NEAS, 2007
À
La Nuit je suis Bufy Summers Chloé Delaume
Préface Pacôme Thiellement
Littérature
160 pages - isbn : 978-2-9561782-5-5 - 13 euros
Sortie le 3 avril 2020 reportée au 28 août Distribution Serendip livres
L’hôpital psychiatrique dans lequel vous séjournez est en proie à l’agitation. Vos voisins de cellule sont fébriles, le personnel soignant tendu ; les rumeurs se répandent, les incidents se multiplient. Vous ne voyez pas le rapport entre le trafic d’organes orchestré par l’infirmière en chef et la dénommée Bufy Summers aka la Tueuse, héroïne de série télévisée. Pourtant vous allez devoir enquêter, survivre, et peut-être même sauver le monde. Enfin si vous êtes prêt à jouer.
Roman interactif s’inspirant des traditionnels livres dont vous êtes le héros, Lanuitjesuis Bufy Summersmêle fan-fiction et détournements littéraires Il a été publié pour la première fois en 2008 aux éditions ère.
Chloé Delaume est née en 1973. Elle pratique l’écriture sous de multiples formes et supports depuis bientôt deux décennies. Beaucoup de textes courts, près d’une trentaine de livres comme autant d’expériences. Romans, fragments poétiques, théâtre; autofictions. Son dernier ouvrage, Mes bien chèressœurs est paru au Seuil en 2019. www.chloedelaume.net
60 rue Édouard Vaillant, 94140 Alfortville – France
contact@editionsjou.net
éditions JOU
éditions JOU
mail :
http://www.editionsjou.net
En librairie 12. 2022
Collection La Parole au peuple
En bas poche 35
Format : 11,1 x 18,4 cm
Pages: 192 p.
Reliure : broché, collé
rayon : Récit
Relations internationales et géopolitique
-Sciences politiques
Prix: 25 CHF.- / 18 €
ISBN 9782829006579
LA RÉVOLTE A PÉRPÉTUITÉ
Sante Notarnicola Traduit de l’italien par Gérard Fellay
Notarnicola n’est pas seulement un précurseur de la guérilla urbaine d’origine populaire, il est aussi une espèce de symbole des risques et de la dignité de la révolte sousprolétarienne contre toutes les tentatives de la détruire, contre toutes les tentations de se détruire.
PRÉSENTATION
D’un certain point de vue, Sante Notarnicola n’est qu’un assassin coupable de hold up sanglants. Très exactement un de ces droit commun, haïs par la bourgeoisie et largement méprisés par les socialistes.
La manière dont Notarnicola raconte son itinéraire oblige à réfléchir autrement. On voit comment d’une situation typiquement sous-prolétariene (la pauvreté rurale, l’institution pour enfants, les travaux occasionnels d’un immigré du Sud dans la banlieue de Turin) naît une révolte profonde qui s’exprime de plus en plus difficilement dans le cadre du parti communiste et va exploser dans une violence dont Notarnicola fait aujourd’hui une critique politique. Condamné à la prison à perpétuité, transféré depuis 11 ans [en 1977] de pénitencier en pénitencier pour sa participation à la lutte des prisonniers,
AUTEUR
Sante Notarnicola est né en 1938 dans le Sud de l'Italie. Vingt-neuf ans plus tard, il est arrêté à la suite d'une chasse à l'homme dont les proportions frappèrent à un tel point l'imagination des populations qu'un metteur en scène de troisième ordre à l'affût d'affaires juteuses se dépêcha d'en faire un mauvais film au titre alléchant : Banditi a Milano. Mais à ce moment-là, personne n'aurait pensé que quelques années plus tard ces chasses à l'homme allaient devenir monnaie courante dans la quasi-totalité des pays européens, que de la chasse au bandit l'on allait passer à la chasse aux révolutionnaires dans le plus pur style « Belle Époque », l'Allemagne se singularisant même par la réintroduction de la pratique hideuse de la mise à prix des têtes recherchées, avec affiches dans tous les lieux publics.
Sante Notarnicola est décédé à Bologne le 22 mars 2021.
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes de Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres Paon diffusion – 44 rue Auguste Poullain – 93200 SAINT DENIS SERENDIP livres – 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île St Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip livres.fr gencod dilicom3019000119404
Ivan Havel
Genre : fiction
Traduit du tchèque et annoté par Erika Abrams
Postface de Václav Havel
9 dessins de l’auteur
Format : 12 x 18,5 cm
Pages : 160
Prix : 18 €
ISBN : 978-2-490251–71-1
Ivan Havel (1938-2021), exclu du collège au lendemain du coup de Prague pour cause d’ascendance bourgeoise, a obtenu en 1971 un doctorat en science informatique à l’université de Californie à Berkeley. Spécialiste de l’intelligence artificielle, tenté par tous les tours et détours interdisciplinaires, il a animé des séminaires clandestins de philosophie à Prague avant de fonder en 1990 le Centre d’études théoriques, qu’il dirigera jusqu’en 2008, accueillant notamment les Archives Jan Patočka. Arsémide (1956-2016) est son unique ouvrage littéraire, indépendamment des inspirations appor tées dès les années 1960 à l’œuvre dramatique de son frère aîné, élu en 1989 premier président de la Tchécoslovaquie postcommuniste.
Arsémide, objet littéraire non identifiable, qui tient à la fois du mouvement perpétuel, de la bande de Möbius et « un peu du miracle » (écrira la poétesse Viola Fischerová dans une note en marge de la première édition), est, avec quelques poèmes de Jiří Kolář, l’une des très rares traces du legs spirituel de Ladislav Klíma que conserve la littérature tchèque. La première version, commise en 1956 – moitié par jeu, moitié par défi de la part de celui qui, enfant encore, était alors apprenti dans un atelier de mécanique légère – et « publiée » l’année suivante en un unique exemplaire dactylographié, sera ensuite perdue et retrouvée par deux fois avant de connaître trois éditions (1997, 2004, 2016) et autant d’augmentations successives et asynchrones pour aboutir à la « féerie en 41 tableaux et quatre versions » qui a servi de base à la traduction française. Au moment où la mort l’a surpris, l’auteur travaillait même à une cinquième, qui aurait porté le total des tableaux au-delà de 50 – non en en remettant une couche pardessus, mais comme la vie, palimpseste qui oublierait de s’effacer, en entretissant le neuf à l’ancien. Tantôt poème, en prose ou en vers, tantôt inventaire, vaticination, fable, saynète, mini-essai, parabole, paradoxe, canular, confession, dialogue, mise en abyme, semé de clins d’œil à Joyce ou à Morgenstern, à Tchekhov ou à Charlot, avec un arrière-parfum d’oulipisme avant la lettre, c’est une œuvre d’art (les illustrations aussi sont de l’auteur) et de pensée totale. Absurde au sens le plus vivifiant du terme. D’une lecture intimement réjouissante par temps de détresse.
«
… œuvre singulière, insolite, étrange […] monolithe d’originalité jusque dans la différentielle de la syllabe ou l’atome du phonème… »
Janvier
Václav Havel Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com Téléphone : 06 60 40 19 16 Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip Éditions du Canoë 2023
Format: 11.1 X 18 4 cm
Pages: 528 p.
Reliure: broché, collé Collection en bas poche grand format Rayon: Roman
CLIL: 3444
Prix: 20.- €
Parution: janvier 2023 ISBN: 978-2-8290-0557-2
MARLENE VAN NIEKERK TRIOMF
Traduit de l’afrikaans PAR DONALD MOERDIJK ET BERNADETTE LACROIX
ROMAN
Marlène Van Niekerk retrace la vie d’une famille blanche pauvre, les Benade, au cours des deux mois qui ont précédé les premières élections libres en Afrique du Sud, en novembre 1994. La famille Benade vit dans des conditions misérables depuis plusieurs générations. Chez les Be nade, l’inceste est érigé au rang de tradition. Humiliés et désespérés, ils réussissent cependant à obtenir un logement dans le nouveau quartier blanc, Triomf, érigé sur les ruines de Sophiatown, ancienne township de Johannesburg rasé par le pouvoir de l’apartheid. C’est l’histoire d’un double traumatisme, celui de la pauvreté et celui d’un régime qui s’ef fondre en emportant dans son naufrage les quelques rares points de repère qui permettaient encore à cette famille du sous-prolétariat afri kaner de survivre. La famille se referme alors sur sa honte et ses secrets dans son carré encombré de gravats et d’ordures. La langue des Benade se réduit à un état brut, sa syntaxe est des plus frustes. Le plongeon final aura lieu le 24 novembre 1994, jour des élections.
« Secrets de famille », rugit Lambert, fouillant dans les paperasses d’un tiroir autrefois fermé à clef. Tout est dans la famille : de Mol, Pop, Treppi et Lambert ; sans oublier chiens, carcasses de voiture et frigos, éléments intrinsèques de cette famille Benade complètement paumée. Et pourtant le rire n’est jamais loin des larmes, alors que scènes lou foques et paroles profondes se croisent sans cesse sous les yeux ébahis du lecteur captivé tant par l’histoire (les histoires) que par l’écriture de Marlene van Niekerk, faite de cynisme et de tendresse, de cruauté et de compassion.
MOTS-CLEFS
AUTEUR Marlene van Niekerk est une écrivaine sud-africaine de langue afri kaans. Elle est née le 10 novembre 1954 près de Caledon, dans la pro vince du Cap. Elle étudie les langues et la philosophie à l’université de Stellenbosch, où elle écrit ses premières pièces de théâtre. Marlene van Niekerk est actuellement professeure d’afrikaans et de néerlandais à l’université de Stellenbosch. Agaat est paru aux Éditions Gallimard, Collection Du monde entier, dans une traduction de l’afrikaans de Pierre-Marie Finkelstein en 2014.
Rue des Côtes-de-Montbenon 30 | 1003 Lausanne Tél : +41.21.323.39.18/ Fax : +41.21.312.32.40 contact@enbas.ch www.enbas.net
fin apartheid | lumpenproletariat blanc | racisme | bidonville
Ce jour-là, les cafres ont dû déguerpir si vite qu’ils ont même pas eu le temps d’emmener leurs clébards.
Pas mal de leurs affaires y sont restées. Des buffets entiers, remplis de vaisselle. T’entendais les trucs se casser quand les bull dozers sont passés. Des lits, des cuvettes en émail, des bassines en tôle, toutes sortes d’affaires. Tout, ils écrabouillaient tout ce qui se trouvait là devant eux.
Fallait voir ça.
Les cafres, ils hurlaient et couraient partout comme des fous. Ils essayaient de ramasser ce qu’ils pouvaient, pour l’emporter dans les camions quand on viendrait les prendre.
Et les chiens des cafres, ils aboyaient et jappaient, ils se fau filaient pour éviter tous ces trucs qui tombaient et se cassaient la gueule. Y en avait partout.
Mol se rappelle bien ce jour-là. Quand ils avaient emmené le premier lot de cafres. Il pleuvait. C’était en février 1955. Eux, elle et Pop et Treppi, de l’autre côté de la rue Ontdekkers, tout au bout, regardaient. Parce que Treppi avait entendu dire qu’ils avaient un projet au Développement communautaire : construire des maisons bon marché pour des « Blancs économiquement faibles », là où il y avait Sophiatown avant.
Ça allait s’appeler Triomf, le nouveau quartier, à ce qu’ils avaient entendu dire.
Seulement pour Blancs. On allait commencer à construire en 1960.
De Fietas à Triomf ! qu’il a dit, Treppi. Fallait plus qu’ils se plaignent de ne pas avancer dans la vie.
Plus tard, Fietas aussi a été rasée. Juste après qu’ils étaient partis.
Là aussi c’était un beau foutoir, à Vrededorp. Fietas s’appelait Vrededorp, le Village de la Paix : en fait, c’était ça son vrai nom.
Gerty se tortille dans les bras de Mol. Mol la pose, et se retourne encore une fois pour regarder le tas. Il va creuser encore combien, Lambert ? Dieu seul le sait. C’est pour de l’essence, dit Lambert. Il veut stocker de l’essence là-dedans. Pour le jour où ça merdera, après les élections, qu’il dit. C’est Treppi qui est toujours après lui, à lui fourrer des conneries comme ça dans la tête.
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Virgil Gheorghiu
Genre : roman
Un seul livre, La 25e heure, paru en 1948, aura suffi à faire la célébrité de Virgil Gheorghiu. Né le 9 septembre 1916 à Războieni, dans le judeţ de Neamţ, Virgil Gheorghiu est l’aîné de six enfants d’un pope. À douze ans, ne pouvant aller au séminaire faute d’argent, il entre au lycée militaire de Chişinău, où il fait ses premières armes de poète, puis à la Faculté de Lettres et de Philosophie de Bucarest. Il publie plusieurs recueils de poésie, avant de devenir reporter de guerre à partir de 1941. Après l’invasion de la Roumanie par les troupes soviétiques, il choisit l’exil avec sa femme. Arrêté « automatique ment » par les autorités américaines, le couple est balloté de camp en camp pendant près de deux ans. Libérés « automatiquement », ils entrent clandestinement en France, avec le manuscrit de La 25e heure. Dès sa sortie, le livre rencontre un immense succès public et critique qui propulse Gheorghiu au premier rang des écrivains de l’immédiat après-guerre. Mais en 1952, une violente campagne est lancée contre lui par les Lettres françaises qui entachera durablement sa réputation, et nuira à la suite de sa carrière littéraire. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont une grande partie de romans, ainsi que quelques essais spirituels, Virgil Gheorghiu est ordonné prêtre de l’église orthodoxe roumaine à Paris, en 1963. En 1986, il entreprend la publication de ses Mémoires, qui devaient compter sept volumes. Après la chute du Mur de Berlin, il s’engage activement dans le combat qui mènera à la chute des Ceauşescu. Il meurt à Paris le 22 juin 1992.
Écrit en 1982, Dracula dans les Carpates est le dernier roman de Virgil Gheorghiu. Inédit en français, le manuscrit en a été retrouvé quinze ans après sa mort. Renouant avec la veine de ses grandes œuvres (La 25e heure, La Seconde Chance, Les Sacrifiés du Danube, La Cravache, etc.), Gheorghiu confronte une fois de plus la Roumanie de son enfance, une Roumanie à la fois tra ditionnelle et éternelle de petites gens, paysans pour la plupart, avec la violence de l’Histoire incarnée par le dernier envahisseur, l’empire soviétique. Avec un sens aigu de l’absurde kafkaïen de ce nouveau maître, Gheorghiu revient sur cette date fatidique de l’invasion russe qui fait suite à tant d’autres invasions depuis 2000 ans. Sans pour autant donner quitus aux empires concur rents, le Britannique notamment, incarné par cet Irlandais, Baldin Brendan, diplômé en vampirologie, venu dans les Carpates rechercher les traces de Dracula, Gheorghiu démonte, dans ce roman haletant et grinçant, la mécanique du totalitarisme avec sa bêtise mauvaise qu’appliquent subalternes et exécutants zélés, face aux valeurs ancestrales d’un peuple tétanisé, attaché à ses tra ditions, et face aux brigands, aux hors-la-loi, les haïdouks gardiens du sens, qui résistent ouvertement depuis leurs refuges monta gnards. L’arbitraire règne, la rationalité n’a plus cours, la guerre des logiques contradictoires fait rage dans un climat de cocasse rie et d’effroi. Avec ce roman d’une grande virtuosité, construit comme une tragédie grecque, Gheorghiu semble avoir plongé les haïdouks de son compatriote Panaït Istrati dans l’univers gro tesque et inquiétant des grands romans d’Ismaïl Kadaré.
Mars
Format : 12 x 18,5 cm Pages : 800 Prix : 32 € ISBN : 978-2-490251-73-5
Copyright : tous droits réservés.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com Téléphone : 06 60 40 19 16 Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip Éditions du Canoë 2023
« Je n’ai rien à vous donner que mes chants. Toute ma vie, j'ai été un troubadour vagabond, me nourrissant surtout de la poésie de l'existence. Et tout ce que je vous offre ici, c’est l'essence poétique de mon expérience. »
RÉSUMÉ
De la Jamaïque à Harlem, de Marseille à Tanger, en passant par Londres, Moscou ou Paris, Claude McKay revient sur les années les plus prolifiques de son parcours d’écrivain (1918-1934). Celles qui ont notamment vu naître Banjo et Romance in Marseille
À contre-courant des mouvements de son époque, son itinéraire et son expérience — ponctués par des rencontres avec Bernard Shaw, Sylvia Pankhurst, Trotski, Lamine Senghor, Max Eastman Charlie Chaplin ou Isadora Duncan — en font un témoin privilégié de l’histoire politique et culturelle de son temps et façonnent une identité diasporique singulière qui influencera plus tard les poètes de la Négritude.
Œuvre complexe et puissante qui retrace l'errance d’un libre-penseur noir dans un monde blanc, Un sacré bout de chemin surprend par la modernité de son discours, mettant en premier lieu la critique du rejet et du racisme, jamais dupe devant le racisme ordinaire des élites blanches de la gauche européenne ou l'élitisme de l'intelligentsia noire de la Renaissance de Harlem.
L'AUTEUR
Né en 1889 en Jamaïque, Claude McKay est l’auteur de recueils de poésie et de romans, parmi lesquels Home to Harlem (1928), Banjo (1929) et Romance in Marseille (publié de manière posthume en 2020). Il est considéré comme l'un des écrivains les plus emblématiques mais aussi les plus marginaux de la Renaissance de Harlem, reconnu pour son intense engagement à exprimer les défis et les problématiques auxquels sont confrontés les Noirs aux Etats-Unis et en Europe. Personnage complexe et fascinant, il publie son autobiographie, A long way from home en 1937. Claude McKay est mort en 1948 à Chicago.
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UNSACRÉBOUTDECHEMIN
A V E C U N B U T "
Claude McKay est un électron libre, un personnage complexe et fascinant Voyageur infatigable, il est l'écrivain vagabond et sans frontières de la Renaissance de Harlem Se décrivant comme poète, il est journaliste à New York et à Londres et coudoie la presse d'extrême gauche ; à Moscou, il joue au porte parole révolutionnaire sans jamais totalement adhérer au communisme ; Marseille et Tanger consacrent le romancier, McKay s ’ y faisant le chroniqueur de la question raciale, abordant la place des populations noires sous un angle social et non communautariste.
Sa trajectoire singulière en fait un «vagabond avec but» qui interroge la perception des cultures noires dans la société occidentale et préfigure une deuxième partie de XXe siècle marquée par l’exil, l’immigration des populations noires et la décolonisation
Première édition publiée en 1937 par Lee Furman (illustration d'Aaron Douglas)
D E H A R L E M À T A N G E R :
L E P E L E R I N A G E M A G I Q U E D ' U N " V A G A B O N D
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Photographies de Claude McKay à Mocou (années 1920)
D ' I N N O M B R A B L E S A R C H I V E S Héliotropismes s 'est emparé de la traduction de Michel Fabre, d'abord publiée par André Dimanche et devenue introuvable Après un travail de révision et de correction, les éditeurs ont fait un remarquable travail d’archive pour accompagner la lecture de nombreuses photos, poèmes, lettres ou articles En plus de la postface originale du traducteur, une préface de Claudine Raynaud et une note de Richard Bradbury complètent l’appareil critique U N S A C R É B O U T D E C H E M I N / C L A U D E M C K A Y Editions Héliotropismes Collection : Harlem Shadows n°2 Parution : 7/6/2022 ISBN : 979 10 97210 10 6 Format : 148 x 210 mm Prix : 23 € TTC Traduction : Michel Fabre Préface : Claudine Raynaud Postface : Richard Bradbury & Michel Fabre Dessins et graphisme : Carlos Chirivella Lopez Edition : Renaud Boukh & Armando Coxe
« Mecque noire », lieu providentiel et sacralisé, chargé d’un symbolisme fécond mais équivoque, le Harlem des années 1920 a cristallisé le rêve d’une ère nouvelle empreinte de liberté, de fierté raciale et de foisonnement culturel. Si le mouvement culturel qui y vit le jour se heurta rapidement à d’infranchissables dilemmes (volonté de respectabilité, d’élitisme et par conséquent méfiance des arts populaires) et finit par s ’essouffler, l’ombre de la Renaissance de Harlem, à travers des voix et des talents comme ceux de Langston Hugues, Zora Neale Hurston, Claude McKay, Ann Petry, Aaron Douglas ou Duke Ellington, finira par s’étendre aux mouvements sociaux, politiques et culturels noirs du monde entier. Avec cette collection, qui emprunte son nom au recueil de poésie de Claude McKay, Harlem Shadows, nous souhaitons mettre en lumière les voix singulières, les récits perdus ou périphériques qui ont gravité, gravitent et graviteront autour, en marge ou dans l’orbite du New Negro
Créée en 2017 à Marseille, Héliotropismes est une maison d’édition qui publie de la littérature des marges et s’intéresse aux mémoires sociales qui gravitent en périphérie. Elle porte une attention particulière aux récits frontière qui retracent les expériences de l’exil, des marges sociales ou urbaines, sans aucune concession Qu’ils se situent à l'intersection de plusieurs thématiques sociales, qu’ils soulignent la spécificité de conditions marginales et l’interaction des catégories de différence, les textes que nous défendons ont pour vocation de se situer à la croisée des genres, d’où leur trajectoire éditoriale passée, parfois accidentée. Notre maison d’édition fait le choix, au détriment d’une quelconque « identité » ou « ligne éditoriale » de mettre en avant la porosité, l’hybridité des genres littéraires et des sujets abordés Notre démarche consiste avant tout à se mettre au service d'auteur e s dont nous admirons la seule liberté possible
L A C O L L E C T I O N : H A R L E M S H A D O W S U N S A C R É B O U T D E C H E M I N / C L A U D E M C K A Y Editions Héliotropismes Collection : Harlem Shadows n°2 Parution : 7/6/2022 ISBN : 979 10 97210 10 6 Format : 148 x 210 mm Prix : 23 € TTC Traduction : Michel Fabre Préface : Claudine Raynaud Postface : Richard Bradbury & Michel Fabre Dessins et graphisme : Carlos Chirivella Lopez Edition : Renaud Boukh & Armando Coxe H É L I O T R O P I S M E S
PRINCESA
FERNANDA FARIAS DE ALBUQUERQUE MAURIZIOIANNELLI
J’avais sept ans et je ne savais pas ce qu’était le péché. Les grands me cachaient les mots, moi, je les leur volais : Tu vois comment il se comporte Fernandinho ? Il ne joue pas comme les autres garçons, il veut toujours faire la fille pour eux !
UN DES PREMIERS TEXTES DE LA LITTÉRATURE TRANSGENRE
« Autobiographie » de Fernanda Farias de Albuquerque, Princesa est l’un des premiers textes de la « littérature migrante » en langue italienne. C'est aussi l'un des récits pionniers de la littérature transgenre en Europe. Ce roman biographique retrace une vie marquée par la tentative fragile et impétueuse de dépasser les limites imposées, qu’elles soient territoriales, corporelles, identitaires ou linguistiques.
En 1990, Fernanda Farias de Albuquerque, qui se fait appeler Princesa la nuit, est condamnée à plusieurs années de prison ferme pour tentative d’homicide. C’est lors de son incarcération dans la prison romaine de Rebibbia qu’elle rencontre Giovanni Tamponi, un berger sarde qui lui indique l’écriture comme remède à l’enfermement et lui fait connaître Maurizio Iannelli, un ancien brigadiste rouge. La correspondance que les trois détenu•e•s entretiennent à travers les barreaux des cellules et les grilles des fenêtres donne naissance à une multitude de feuillets et de carnets écrits dans une langue hybride, à michemin entre le portugais, l’italien et le sarde. Les fragments épars de cette « spirale épistolaire » sont ensuite compilés et traduits dans un italien plus standardisé par Tamponi et transformés en livre par Iannelli, co-auteur avec Farias de Princesa paru en 1994 chez Sensibili alle foglie .
LE RÉCIT
De la campagne nordestine, aux métropoles de Rio et São Paulo, la route de Fernando devenue progressivement Fernanda se poursuit sur les trottoirs d’Europe, d’abord en Espagne puis en Italie. La narration, âpre et crue, mélange le motif de la fuite et celui de la transformation. La fuite comme refus de l’assignation à la masculinité, la route comme seul moyen de survie face aux violences des répressions policières à l’encontre des transsexuel•le•s mais aussi comme course vers l’affirmation d’une féminité pleinement assumée. Cet élan sur une route accidentée et saturée d’incertitudes se termine à Rebibbia, un « enfer » de plus sur lequel la narratrice choisit de faire silence. Au terme de cette parabole, les lecteur•ices auront cependant entendu une parole violente, trop souvent étouffée.
Princesa
Farias
& Maurizio Iannelli
À PARAÎTRE / NOVEMBRE 2021
/ Fernanda
de Albuquerque
ISBN : 979-10-97210-090 165 pages • Vingt euros Format : Broché 148 x 210 mm
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FERNANDA FARIAS DE ALBUQUERQUE
LES DEUX AUTEURS
Il s ’est approché, je savais ce qui allait se passer Je ne me suis pas enfui J’ai essayé de parler, il n ’est sorti qu ' un filet de voix : Laisse moi, je ne veux pas ! Pour moi c'était encore un jeu, moi la vache Mais il a donné un coup sec et m ’ a pénétré C’était la première fois Mon ventre et ma tête ont été retournés, un vrai supplice. Il s ’est déchaîné comme un diable dans ma douleur. Très brièvement, j'ai vu l’eau se teindre en rouge Je suis devenu blanc de peur J’ai vomi et pleuré à cause de la douleur, du remords « Si tu fais les choses du diable, tu iras en prison et en enfer ! » La fièvre grimpa d’un coup, elle prit possession de moi Je tremblais de peur, de honte Qu’est ce que tu m ’ as fait ! Paulo est devenu blanc lui aussi Mais c ’est toi qui voulais ! a t il dit C’était vrai, je le voulais Ça me faisait mal, mais je le désirais Simple et inacceptable, c ’est ça mon souvenir C’est comme ça que les choses se sont passées Il a couru le long de la rivière dans tous les sens pour trouver une herbe, pinhão roxo, celle qui arrête le sang, le coagule Son chien lui tournait toujours autour, il jouait, sautillait. Paulo a essayé d’essuyer mes larmes et d’arrêter l’hémorragie : mais c ’est vraiment la première fois ? Oui Pourquoi tu me l’as pas dit ? Fernandinho, tu dois pas en parler chez toi ! Dis que tu es tombé sur une pierre pointue, sur une branche Dis ce que tu veux mais ne le dis pas ! J’avais huit ans, lui seize F e r n a n d a F a r i a s d e A l b u q u e r q u e nait et grandit dans une région rurale du Nordeste brésilien Après une enfance marquée par le refus de son assignation au sexe masculin, elle commence à se prostituer dans les grandes villes du Brésil avant de partir en Europe Elle est emprisonnée à la prison de Rebibbia au début des années 1990, où elle écrit Princesa, à l'aide de Maurizio Iannelli et Giovani Tamponi. Le livre sera traduit dans de nombreuses langues et fera l'objet de plusieurs documentaires, d'un film, et de reprises dans la culture populaire (notamment la chanson P r i n c e s a , de Fabrizio de Andrè) Fernanda Farias de Albuquerque se suicide en 2001 à Jesi, en Italie
Né en 1952, Maurizio Iannelli fut membre de la colonne romaine des Brigades rouges Arrêté en 1980 et condamné à deux peines de prison à vie, il est libéré en 2003 et exerce depuis comme réalisateur et scénariste.
Farias de Albuquerque & Maurizio Iannelli
: Collectif Princesa
Chirivella
P r i n c e s a / Fernanda
Traduction
Illustrations : Carlos Lopez
Préface : Anna Proto Pisani Collection : Lire/Péril n°3 PRINCESA
MAURIZIO IANNELLI
9
Ed Lacy
Genre : roman policier
Format : 12 x 18,5 cm
Pages : 192
Traduit de l’américain et préfacé par Roger Martin Prix : 16 € I.S.B.N. : 978-2-490251-61-2
Ed Lacy est un des nombreux noms de plume sous lesquels Leonard Zinberg (1911-1968) se cacha pour publier les romans policiers tirés et lus à des dizaines de milliers d’exemplaires. Auteur sous son patronyme de 4 romans et de plus de 200 nouvelles, il a joué avec le feu. Juif, non croyant, communiste, marié à une Noire et père adoptif d’une petite fille noire, elle aussi, il a eu l’inconscience de faire de ses personnages principaux des militants communistes et de publier des articles dans la presse noire. Victime de la chasse aux sorcières, il reprend son ancien métier de postier qu’il avait exercé entre 1935 et 1940 sans s’arrêter d’écrire des nouvelles qu’il signera Ed Lacy ou Steve April. Abandonnant le roman social et politique, il se lance alors dans le roman noir, genre où se sont illustrés des progressistes comme Dashiell Hammett, Horace McCoy ou Robert Finnegan. Resté fidèle aux valeurs progressistes, il stigmatise dans tous les romans qu’il publie au rythme de 2 par an de 1951 à 1968, le racisme, la misogynie institutionnalisée, le culte de la virilité et des armes, la corruption et la violence pour la violence.
Le héros de Traquenoir est un Afro-Américain nommé Toussaint Marcus Moore. Engagé comme détective pour retrouver l’auteur d’un crime oublié dont l’arrestation constitue le clou d’une émis sion de téléréalité à gros budget, il doit pister un pauvre Blanc, lequel, malgré la filature serrée dont il est l’objet, se fait assassiner. C’est alors lui, Toussaint Marcus Moore, qui devient le premier suspect… et il est noir ! Si on l’arrête, il est bon pour la chaise électrique. Il faut donc absolument qu’il retrouve l’assassin. L’intrigue est très bien menée. Le suspens ne faiblit pas. Le roman se déroule dans une Amérique blanche et raciste des années du maccarthysme. Bien avant les héros de Chester Himes, Ed Cercueil et Fossoyeur-Jones, Toussaint Marcus Moore est l’un des premiers personnages noirs de détective, faisant de Leonard Zinberg alias Ed Lacy un pionnier au talent incontestable.
Mai
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com Téléphone : 06 60 40 19 16 Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip Éditions du Canoë 2022
4 juin
Sophia de Mello Breyner
Éditions du Canoë
Genre : conte
Format : 12x 18,5 cm
Traduit du portugais et préfacé par Colette Lambrichs
Pages : 48
Prix : 10 €
ISBN : 978-2-490251-46-9
Née à Porto en 1919 dans une vieille famille aristo cratique, ayant vécu sa vie à Lisbonne où elle meurt en 2004, Sophia de Mello Breyner est une des voix majeures de la littérature portugaise. Engagée poli tiquement à gauche, elle a joué un rôle de premier plan dans les combats qui ont permis l’instauration de la démocratie au Portugal. Poète avant tout (elle a publié son premier recueil, Poesia , en 1944), elle est aussi l’auteur de nouvelles et récits pour la jeunesse qui ont enchanté plusieurs générations d’enfants. Dès 1999, elle reçoit le prix Camões, la plus haute distinction au Portugal ; en 2001, le prix Max Jacob et le prix Reine Sophia de poésie. La plupart de ses poèmes ont été traduits en français par Joaquim Vital aux Éditions de la Différence : Méditerranée (1980), Navigations (1988) et Malgré les ruines et la mort (2000).
Une plage du Nord du Portugal battue par les vents et la mer. La beauté simple et joyeuse des gens du cru qui vivent au rythme des marées, de l’arrivée des enfants qui viennent pour les vacances en famille, des me nus travaux de tous les jours… et puis, soudain, la mort du maître-na geur écorne ce paradis et, de malheur en malheur, le précipite en enfer, celui de la laideur.
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com ; tel 06 60 40 19 16 Diffusion-distribution : Paon diffusion.Serendip
2021
auxLettresnouvellesen1973,recherché parleK.G.B.poursesécritsouvertementcritiquesàl'égarddurégimesoviétique, s'estréfugiéenFranceàpartirde1975oùunedizainedeseslivressontpubliés
NICOLASBOKOV L'unetl'autre éditionbilingue–inédit–TraductionChristianMouze Format:11,5x24,5cm 36pages Couverturerempliée–broché 100g prixpublic:15€ Disponibleseptembre2022 ISBN:979-10-95625-20-9 «Publiés»àl'origineartisanalementparleurauteuràquelquesexemplaires [Samizdat],cescourtspoèmesévoquantlaformeduhaïkupourraientêtreune méditationsurl'automneetceluidelavie.NicolasBokov,connuenFrance depuislapublicationanonymede Nikto
auxéditionsNoirsurBlanc.
Niko Todassio (Nicolas Bokov)
1
Sur mon chemin tombe le fruit d’un prunellier. J’ai souri sans le vouloir. Le vent déjà s’éloigne.
2
Au crépuscule je me rappelle les enfants. Sans doute ont ils peur de marcher dans la nuit ; Comme moi jadis, il y a bien longtemps, bien longtemps. Et volontiers, Je les eusse rassurés.
3 Le voyage à Kyoto de nouveau se dessine. D’ailleurs, les nuages au ciel valent un parterre de pensée.
4
Le melon aux rayures Invite à réflexion
C’est un fruit tigre. Un blason de grossesse.
5
Feuillage rassis. Ciel froid. Le cœur se serre Et des yeux, le goutte à goutte.
6 Oh, Oiseau solitaire de la forêt d’automne. J’ai envie aussi
Poèmes
NIKOLAÏOLEÏNIKOV
Éditionbilingue–inédit–traduction:AnnedePouvourville Format:18x17cm 48pages–couverturerempliée-broché 100g Chaqueexemplaire estenrichi(couverture)d'unepeintureoriginale de ZAVENPARÉ prixpublic:25€ Disponibleseptembre2022 ISBN:979-10-95625-19-3 LespoèmesdeNikolaïOleïnikov(1898–1937)prochedumouvementObériou (Harms,Vvedenski,Zabolotski…),nefurentquasimentpaspubliésdesonvivant. Oleïnikovfutredécouvert(enU.R.S.S.etàl'étranger)àlafinduXXe siècle.Cette éditionimpriméesen3couleurstentederestituerunpeudelafoliejoyeusedece trèsgrandpoèteencorepeuconnu.
NicolasMILLET
reprendre,haleine
Format:17,5x24,5cm
Couverturerempliée–2couleurs-broché
prix:25€
NicolasMilletestpoète,traducteur(EmilyDickinson,Hopkins,…)etdepuispeuéditeur(ed. Atmen).
Unseullongpoème,àlaformesingulièreoùchaquepageetchaquemotrespirentenlienavectous leséléments(ponctuations,espaces,…)quidisentl'expérienced'unerésurgenceintime. reprendrehaleine estlepremierlivredeNicolasMilletauxéditionsHarpo&.
96pages
Disponibledébutnovembre2022 ISBN:979-10-95625-21-6
Harpo & 16, impassedu PortailNeuf 84820Visan tel. : 06 29 308758
ma ma belle , ma toute belle , ma aimée
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reprendre haleine — le poète le dit, certains mots « exigent appellent ou illuminent de proche en proche, (…) leur apparition, l’obsession de leur présence (…) germes
Reprendre H 13 AOÛT.indd 9 16/08/2022 16:42
TextedeBrunoYvonnet,1989
LaFrances'appelaitautrefoislaGaule.LesGauloisvivaientgroupésentribusetpeupladesquise querellaientsouvent.Alors,poursauversescompagnonsquiallaientmourirdefaim,Vercingétorixse renditàCésar.
Aprèssamort,onracontasurluideschosesextraordinaires:onl'appelaitl'empereuràlabarbe fleurie.Ondisaitqued'unseulcoupdesonépée,iltranchaitendeuxunsoldattoutarméavecson cheval.Unmoine,Pierrel'Ermiteallaitdevillagesenvillagesrépéterlamêmechose.Lesgens criaient:«partons,Dieuleveut!».Plusdelamoitiépérirent.
Auboutdetroisans,lessurvivants,commandésparGodefroydeBouillon,arrivèrentàJérusalem,et laprirentd'assaut.Àlabataille,iln'avaitpeurderien.Maisiln'aimaitpaslaguerre.
Ilétaitaussitrèsjuste.Etilrendaitsouventlajusticelui-mêmesousunchêneduboisdeVincennes. Danscettecohue,lesflèchesennemiespleuvaientcommeneigeetleurscoutiliersachevaientles cavalierstombésàterre.Jusqu'àlanuit,lecarnagecontinua.
Malgrésesparents,ellevoulutpartir.EnfinleseigneurdeVaucouleursluidonnasixhommes d'escorte,lesgensdupaysluiachetèrentuncheval.
Alorscommençasonsupplice,quiduraunan.
L'évêquePierreCauchon,amidesAnglais,essayaitdelafairepasserpourunemauvaisechrétienne ouunesorcière.Enfin,l'odieuxtribunaldéclaraqu'elleseraitbrûléevive.Ilfitenfermerdansdes cagesdeferceuxquiluirésistaient.Auxpoètesquifaisaientdejolisvers,ildonnadespensions.Luimêmecomposaitdeschansonsetdespoèmes.Celafinitparuneguerredereligion.
Unhommebonetraisonnable,leministreduroi,MicheldeL'Hôpital,leurdisait:«c'esttrèsmalde tuerquelqu'unparcequ'ilnepensepascommevous.»
En1610,lesFrançaisapprirentqu'onl'avaitassassiné.
Ilspleurèrentbeaucoup.«Ah!disaient-ils,nousavonsperduunpère».Alors,lesdéputésduTiersEtat,avecquelquesdéputésduClergé,s'enallèrentdansuneautresalle,oùonjouaitquelquefoisàla paume.Ensouvenirdecettevictoiredupeuple,le14juilletestdevenufêtenationale.Lelendemain soir,lemaireréunitlesinvitésdelaveille.Audessert,ilseleva;et,desabellevoixdeténor, accompagnéauclavecinparsanièce,ilentonna:«AllonsenfantsdelaPatrie».
Bientôtlechantfutconnudanslemidi.Etaucouplet«Liberté,Libertéchérie...»ilstombaientà genouxetfondaientenlarmes.L'annéesuivante,cefutletourdesPrussiensàIéna;puisceluides RussesàEylauetàFriedland.Lessoldatsétaientémerveillés.
MaislesRussesbrûlèrentlavilleetilfallutl'évacuer.Alorscommençauneterribleretraite.Celadura troisjournées(lestroisglorieuses):27,28et29juillet1830.Lessoldatsvivaientdanslaboueetla vermine,ayantfaim,ayantfroid,décimésparlesballes,lesobus,lesmines,lesgazasphyxiants.En 1917,cependantlesFrançaissedécourageaient.
Le11novembre1918,lesclochesdetouteslesvillesetdetouslesvillagesfrançaisannonçaient l'armistice.Lemondeentierétaitdélivréd'unhorriblecauchemar.
TABLEAUNOIR
Jean-Patrice Courtois
Langage et document
Lors d’une rencontre publique dans les locaux de Zoème, Jean-Patrice Courtois s’est entretenu avec Benoît Casas. Enregistrée, puis transcrite et retravaillée par les auteurs, la conversation fait aujourd’hui l’objet de cette nouvelle parution dans notre collection « En main ». JeanPatrice Courtois discute de son travail d’écriture, notamment de l’utilisation qu’il fait du document dans sa trilogie en cours (deux titres parus aux éditions Nous : Théorèmes de la nature et Descriptions), et plus largement de questions de poétique. Mobilisant des outils conceptuels tirés aussi bien des sciences dites dures que de la théorie littéraire, la philosophie esthétique ou l’écologie, Langage et document propose ainsi une singulière traversée de l’histoire de la littérature et des arts, qui convoque des écrivains, des artistes et des motifs extrêmement divers, dont Théo-crite et sa « bouche desséchée des muses », Aldo Leopold et le regard de la louve qu’il abat dans les forêts du Wisconsin, l’objectivisme américain (Charles Reznikoff, Louis Zukofsky), Hito Steyerl et ses « chorégraphies sociales », James Joyce et son rapport aux nombres, la photogra-phie de Marc Pataut ou l’invention d’objets techniques tels que le télégramme ou l’appareil Kodak. L’entretien est suivi de cinq poèmes inédits du livre à venir de la trilogie.*
Né en 1954, Jean-Patrice Courtois est poète, philosophe, essayiste. Il a publié une douzaine de livres parmi lesquels : Vie inverse (Deyrolle/Verdier 1992), Hors de l’heure (Deyrolle/Verdier, 1996), Complicationdusommeil(Circé, 2001), D’arbreetd’œil(Éditions Prétexte, 2002), Les Jungles plates (Nous, 2010), Théorèmes de la nature (Nous, 2017) et Descriptions (Nous, 2021). Il a publié de nombreux articles sur la poésie moderne et contemporaine : Reverdy, du Bouchet, Jacques Dupin, Jean-Luc Parant, Valère Novarina, Maurice Roche, Olivier Cadiot, entre autres. Il travaille, en littéraire et en philosophe, aux relations entre littérature, philosophie, esthétique et écologie. Il a enseigné en collège et en lycée avant d’entrer à l’Université. Il a donné un Séminaire durant 6 ans intitulé « Littérature, esthétique, écologie » à l’Université Paris-Diderot où il enseignait la littérature et l’esthétique et a dirigé longtemps une section intitulée « Lettres et Arts ».
1 juillet 2022 12.5 x 17.5 cm Dos carré collé 68 pages 978-2-493242-03-7 11 €
artistiquement à la question non immédiatement esthétique du monde dans lequel nous voudrions vivre. Et que puissent s'intriquer les deux questions dans la réponse d'une forme. Je ne laisse tomber aucun des deux côtés.
Dans les années 60, il y a des discussions sans fn chez les artistes américains et européens. On peut même remonter avant, aux constructivistes russes et à tout leur entourage, avant la grande fermeture stalinienne. Le monde russe des années 1920 a beaucoup inventé. Quand on s'y plonge, c'est absolument prodigieux de voir le débat sur le matériau, la forme, l'émotion du matériau brut, la mise en forme... C'est absolument prodigieux de relire tout ça. Je pense en particulier au débat paru dans le LEF, en 1927, le débat entre les écrivains, les intellectuels et les artistes6 . C'est absolument extraordinaire, et c'est d'un niveau théorique vraiment magnifque. Et tout résonne avec le temps d'aujourd'hui.
On n'en est pas vraiment plus loin. On ne se trouve pas dans les mêmes circonstances, ni dans les mêmes confgurations, ni dans la même masse de processus artistiques cumulés, mais on n'en est pas beaucoup plus loin, si l'on parle en termes conceptuels. Mais on est dans une autre confguration historique et dans une autre logosphère7. Pas plus loin en théorie, mais il reste à savoir
6 | Voir Valérie Pozner, « “Joué” versus “non-joué” – La notion de “fait” dans les débats cinématographiques des années 1920 en URSS », Communications, « Des faits et des gestes », dir. J.F. Chevrier et P. Roussin, Seuil, 79/2006, p. 91-104 suivi de « Le LEF et le cinéma – Extraits du procès-verbal de la réunion de décembre 1927 », p. 105-120.
7 | C'est Gaston Bachelard qui invente le terme « logosphère », Le Droit de rêver,
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comment on articule ces deux choses-là aujourd'hui en pratique ?
Pour ne pas en rester à la chronique du désastre, la question est : comment on fait de l'art et comment on s'occupe de la question « dans quel monde voulons-nous vivre ? », qui est une question politique au sens large. C'est ça la question : comment on fait avancer les deux, sans fracasser l'exigence éthique et esthétique sous les effets d'une envahissante tendance au simulacre éditorial enté lui-même sur une simulation d'art.
Mais on a une différence aussi – et elle pointe déjà dans les années 60. Je veux parler de la circulation d'informations, du fux propre aux redéfnitions de la logosphère, à quoi s'ajoutent une iconosphère et la démultiplication numérique des deux sphères. J'ai remonté la généalogie de mon travail qui part des matériaux « archives de presse » – pas l'archéologie, mais la généalogie de mon travail. Je l'ai fait récemment en rassemblant des références techniques et philosophiques, toutes des années 1880. Je mets ensemble trois éléments : premièrement, dans les années 1880, on invente le moyen technique de mettre de la photo dans la presse, de mettre de la photo dans la presse à grand tirage. Deuxièmement, les années 1880 encore, 1888 précisément, c'est un moment magique, c'est l'invention du Kodak, c'est l'invention de l'appareil photo Kodak, avec le fameux mot d'ordre de prodigieuse « réclame » : Press the button, we do the rest. Il y a eu des critiques de ceux qui trouvaient le principe Kodak misérable. Clic
Quadrige/PUF, 2021 (1970), voir « Rêverie et radio ». Mais la conférence à la radio est de 1949, époque du primat de la logosphère en termes de media.
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Album
Hapax éditorial, ce carnet a été conçu au milieu des années 1930. Il offre une interlope bande-dessinée antimilitariste et transgenre : Le Pays du cul. On y découvre aussi des col lages surréalistes, des photomontages dont l’un décapite une œuvre de Dora Maar, des illustrations weird, des portraits inattendus de Michèle Morgan, quelques frangines et les fesses de Loris lui-même.
Ce « missel » balistique et plastique est accompagné de poèmes de l’auteur et d’un essai de Patrice Allain, auteur, digger, collec tionneur et fin connaisseur du surréalisme.
Son dernier ouvrage paru : Jacques Vaché : Lettres de guerre 1914-1918, coll. Blanche, éditions Gallimard, 2018.
L’auteur : Fabien Loris
Fabien Loris a eu mille vies, entre sa naissance en 1906 et sa mort en 1979. Ami cher des frères Prévert, membre du Groupe Octobre, il fut graphiste, poète, boxeur, chanteur, acteur de théâtre et de cinéma sous la direction de Marcel Carné et Jean Renoir. Il fut aussi un insoumis militaire, un virulent anti-colonialiste, réfractaire à la religion et surtout aux bonnes mœurs.
Bouclard éditions 7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18 www.bouclard-editions.fr Collection « L’Officine », N°2, première parution décembre 2022 © Loris par Tabard
Album Patrice Allain
« Loris affectionne tout particulièrement le croisement des genres, mais toujours avec l’outrecuidance et l’obscénité volontaires. Ainsi dans son audacieuse suite dessinée, intitulée Le pays du cul — sans doute l’un des tous premiers récits graphiques transgenres — tous les attributs sexués s’échangentils véritablement. Mais c’est toujours avec une délectation quasi sadique — un « art cruel » — qu’il se livre au cannibalisme du photomontage pour — littéralement — y imprimer sa propre empreinte. Comme il croque, il taillade, il incise. Il réassortit. »
Fiche technique
Album est le deuxième volume de notre collection « L’Officine ». Nous y publions de beaux petits livres à tirage limité, soigneusement imprimés et façonnés, signant notre amour des curiosités littéraires.
Format : 112 pages, 10 x 22 cm Tirage : 1500 exemplaires Prix de vente : 30 € Diffusion : Serendip ISBN : 978-2-493311-04-7
Collection « L’Officine », N°2, première parution décembre 2022 Bouclard éditions 7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18 www.bouclard-editions.fr Exposition Dé-cadrage colonial oct. 22 à fév. 23 Beaubourg
Bouclard Collection L’Officine Album
PRÉFACE (Patrice Allain)
Façonnage :
Dos carré cousu collé, papier intérieur : Fedrigoni Arcoprint Milk
Pagination : 64 pages
POÉSIES (Fabien Loris)
Façonnage :
Piqure à cheval, papier intérieur : Fedrigoni Arcoprint Milk
Pagination : 24 pages
FAC-SIMILÉ (Fabien Loris)
Façonnage :
Couverture rigide, papier teinté masse Fedrigoni Sirio, lettrage en dorure à chaud. Intérieur : impression quadri sur papier Fedrigoni Arena rough white
Pagination : 56 pages
FICHE TECHNIQUE
Parution : 2022
Format : 10 x 22 cm
Tirage : 1 000 exemplaires
Prix de vente : 30 € (estimation)
FOURREAU
Façonnage :
Papier calque transparent Fedrigoni Pergamenata Bianco, impression noir et blanc
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Bouclard éditions 7 rue de la Gagnerie 44830 Bouaye contact@bouclard-editions.fr 07 86 66 76 18 www.bouclard-editions.fr Collection « L’Officine », N°2, première parution décembre 2022
Nadaud / Noël
Genre : correspondance
reproductions couleur
Né le 6 décembre 1942 à Paris, Daniel Nadaud, peintre, dessinateur, assembleur, rêveur iconoclaste, se lie d’amitié avec Bernard Noël avec lequel il entame à la fin des années 70 une correspondance nourrie qui se terminera quelques semaines avant sa mort, en 2021. En guise de préface, une dernière lettre de Daniel Nadaud à l’ami disparu. Au fil des échanges, les lettres de Nadaud s’illuminent de dessins de plus en plus élaborés qui rendent compte de son travail en cours. L’exposition des œuvres de Daniel Nadaud qui est inaugurée à la Bibliothèque Nationale de France en janvier 2023, donnera à voir une part de cette œuvre secrète, originale, au rêve habituée, enchanteresse.
On ne présente plus Bernard Noël, poète avant tout mais aussi auteur d’essais, de proses multiples issues de ses échanges avec les écrivains, les peintres, les photographes. Son œuvre abondante s’alimente des relations avec les autres créateurs auxquels il attache une attention extrême. La correspondance qu’il poursuit durant plus de 40 ans avec Daniel Nadaud en témoigne.
Cette correspondance fait pénétrer le lecteur au sein d’une amitié qui s’approfondit de lettre en lettre. Elle se fonde sur le travail passionné des deux épistoliers, mêlé à leur vie, qui interroge le monde alentour. Bernard Noël, à travers le langage, Daniel Nadaud, par le biais des images. La plupart des lettres de Daniel Nadaud sont reproduites en couleur pour la beauté de ces missives que Bernard Noël recevait comme un cadeau. Toutes les lettres sont aussi composées en typographie pour que le lecteur puisse les lire sans effort.
Décembre
Format : 13 x 21 cm Pages : 360 pages 200 lettres 80
Prix : 26 € ISBN : 978-2-490251-70-4
Contact et libraires : colette.lambrichs@gmail.com Téléphone : 06 60 40 19 16 Diffusion et distribution : Paon diffusion.Serendip Éditions du Canoë 2022
ÉRIC PESTY ÉDITEUR
Au sommaire :
Claude Royet-Journoud : La nature des actes transitifs
Bénédicte Vilgrain : Calcutta
Jean Le Gac : Jour inachevé
Lyn Hejinian : Le Désuivre
Gil J. Wolman : Planche séparée
Note d’intention de Jean Daive pour la revue K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. rédigée en 2012, année de fondation de la revue :
Koshkonong est un mot indien Winnebago qui donne son nom à un lac important du Wisconsin. Il signifie au-delà de toutes les polémiques d'hier et d'aujourd'hui : " The Lake we Live on" — Le Lac qui est la vie. C'est là que Lorine Niedecker est née et a vécu, dont les poèmes ouvrent le premier numéro de K.O.S.H.K.O.N.O.N.G.
Le poème de Lorine Niedecker fait d'échos, de résonances, introduit une écoute autre à propos d'accents autres et de sens autres.
L'écriture principalement connaît trois phénomènes : la main, la voix, le mur. Le mur est une manifestation qui s'adresse le plus naturellement du monde à l'homme, quel que soit son état de marche, quel que soit son état de cœur : le mur qui écrit la revendication, le mur des amoureux, des accusations, le mur des avis, notices, affiches, placards, proclamations, le mur des graffitis, des signes, des mots bombés, le mur est manifestation de l'urgence, de l'injustice, du procès, de la contagion, de l'épidémie.
K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. est une revue qui veut prendre en compte toutes les résonances de la langue et l'urgence, toutes les désaccentuations possibles et l'alerte.
K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. est une revue de l'ultimatum.
(COUVERTURE PROVISOIRE)
Parution : décembre 2022 Prix :
Pages : 20 Format : 15,5 x 24 cm
:
: poésie contemporaine
CONTACT PRESSE ET LIBRAIRE Éric Pesty : contact@ericpestyediteur.com
11 €
EAN
9782917786796 Rayon
K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. n° 23
Le Désuivre, extraits
traduits par Martin Richet
Je réaliserai moi-même cette traduction, et s’il y a des parties auxquelles il faudrait renoncer, dites-le-moi maintenant et j’y renoncerai
Un homme d’encre sur le papier, un homme de craie sur un trottoir, et un homme d’ombre, un homme endormi, un homme de cendre, un homme d’os – eh bien, ils ne me font pas peur
Jetez un œil
Se pourrait-il qu’en anglais, en français, en swahili, en ourdou, ou en espagnol vous ne soyez jamais réunis – les fesses à l’air, dos à dos, dans le plus simple appareil
L’apparition malvenue d’un nuage au-dessus de nos têtes complètement visible entre les bâtiments (on dirait un airedale dressé sur une balle) ne produit rien qu’une ombre éphémère
Brillat-Savarin dit que « quiconque arrive à entasser une grosse somme d’argent facilement est presque contraint, fatalement, d’être gourmand »
Qu’avons-nous là sinon un haïku dans un chariot
Encore et encore je rejoue la dispute, souffre différemment ou à des moments différents, opérant quelques altérations
On nous demande de noircir le nez d’A et de tracer des points sur ses joues pour indiquer les pores d’où pousseront les moustaches du chat
Le cerveau a un estomac, les poumons ont des mains, partout les gens se dérobent, abandonnent autrui, les uns ironiques, les uns paresseux, les autres militants
Les préparations précédent le projet et nous nous élançons
Sous les fenêtres un jardin austère murmure dans une coquille
Nous avons une sauce aux oignions rouges et à la menthe dans le vinaigre balsamique pour le saumon poché dans l’eau et le vin blanc
La mer joyeuse descelle et appelle ses astres aléatoires
54.
18
Lyn Hejinian
ÉRIC PESTY ÉDITEUR
Ulf Stolterfoht des objets
et l’hypothèse selon laquelle nous connaîtrions les // choses à travers leur seul impact sur nos terminaisons nerveuses relève d’une / surchauffe de la sensualité.
des objets, poème, se compose de cinq pages de cinq strophes de cinq lignes. Comme tous les livres d’Ulf Stolterfoht, des objets est d’abord un livre de lecture. L’auteur commence par y lire le Tractatus logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein, dont on reconnaîtra (au début surtout) des bribes, parfois littéralement citées. La suite du poème mixe avec espièglerie les théories logiques et philosophiques qui ont marqué l’auteur au cours de ses studieuses années d’apprentissage. Remarquablement traduit de l’allemand et approprié par Bénédicte Vilgrain, ce poème constitue la deuxième partie du chapitre 11 de « Une grammaire tibétaine ». Car en traduisant des objets, Bénédicte Vilgrain – comme elle s’en explique dans sa postface – s’attache à poursuivre ses investigations philologiques et linguistiques, trouvant dans la poésie d’Ulf Stolterfoht l’application d’une règle analogue à celle observée dans la grammaire tibétaine, qui fait l’objet de son travail de poésie depuis 2001.
Auteurs
Ulf Stolterfoht est un poète expérimental allemand né à Stuttgart en 1963. Il est traducteur de J. H. Prynne et de Gertrude Stein. Le grand œuvre d’Ulf Stolterfoht, fachsprachen (langages spécialisés), comprend à ce jour 45 livres-chapitres répartis en cinq volumes. Trois de ces cinq volumes ont été plusieurs fois ré-édités ou ré-imprimés.
Bénédicte Vilgrain est née en 1959. Elle est autrice et traductrice. Elle crée en 1984 le Théâtre Typographique, rejointe en 1990 par Bernard Rival. Entre 1981 et 1991, Bénédicte Vilgrain étudie le tibétain. Depuis 2001, elle a décidé de « ranger », pour que rien ne se perde, son vocabulaire dans une « Grammaire » : traversée du modèle classique de la Grammaire tibétaine de Thonmi Sambhota (VII° siècle). Elle a publié depuis plus d’une dizaine de chapitre chez des éditeurs indépendants.
La publication de ce livre d’Ulf Stolterfoht s’inscrit dans notre label « Un Bureau sur la mer du nord ». des objets jouxte les livres de J. H. Prynne (Angleterre), de Martin Högström ou Helena Eriksson (Suède) et de Jørn H. Svaeren (Norvège).
Traduit de l’allemand et postfacé par Bénédicte Vilgrain Parution : décembre 2022 Prix : 10 € Pages : 16 Format : 14x22 EAN : 9782917786765 Collection : agrafée Rayon : poésie contemporaine CONTACT PRESSE ET LIBRAIRE Éric Pesty : contact@ericpestyediteur.com
connaît on des objets on connaît des états de choses [states of affairs]. moi qui depuis près de trente cinq ans me suis presque exclusivement employé à me défendre des objets, je n’en connais pas moins quelques unes de leurs possibles occurrences (dans des états de choses justement mais aussi autrement). chacune de ces possibilités relevant de la nature ob
jectale des objets. qui plus est : des objets une fois donnés s’ensuit forcément un état de choses. quoi qu’il en soit un état de choses n’est encore pas une situation. la situation [complex affair] en tant que dis position intrinsèque à de possibles états de choses décrit la forme de l’objet (ici filtre une contradiction endologique). l’objet quant à lui
est simple. un cluster d’objets simples forme une manière de substrat. soit dit en passant : les objets n’ont cela va de soi pas de pesanteur. admettons néanmoins que deux objets aient la même densité logique, alors ils ne se distinguent l’un de l’autre que par ce qu’ils ont de divers. (dans ce raisonnement ci une erreur peut s’être tapie !)
poursuivons : les objets donnent au monde une forme solide. définition : le solide, le subsistant et les objets ne font qu’un. leur configuration produit en revanche l’état de choses. passons. dans l’état de choses les objets pendent simplement tout autour comme des paresseux dans l’arbre. dans la situation en revanche les objets d’une certaine façon correspondent.
l’interdépendance particulière aux paresseux est la structure logique du monde. moi qui depuis trente cinq ans me suis voué au refus du monde, je dois cependant concéder que nommer fait venir à nous les objets. ainsi ai je à plusieurs reprises dans le cours de ce poème utilisé le mot « paresseux ». et j’ai aussi l’intention de continuer.
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éditions
02/12/2022
diffusion
diffusion
Le recueil de poèmes En habits de femme nous plonge dans la vie et l’intimité de Dora Ratjen, une athlète intersexe qui a défendu les couleurs nazies dans les années 1930. Avec une sobriété dans le verbe, une écriture clinique aux allures d’archives, ce livre nous apparaît comme une enquête historique qui vient questionner aujourd’hui les injonctions normatives de genre.
Les poèmes sont accompagnés d’une très riche iconographie établie par l’auteur.
Hourra En habits de femme — Zoltán Lesi isbn 978-2-491297-04-6 poésie contemporaine fiche technique 112 pages offset noir brochures cousues collées format 11x18 cm prix 18 € parution le
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Paon
paon.diffusion@gmail.com distribution Serendip-livres contact@serendip-livres.fr édition Hourra contact@editions-hourra.net genre poésie thèmes LGBTQIA+ intersexuation, transidentité sport, Allemagne nazie
éditions
Hourra
le livre
En habits de femme est un recueil de poèmes établi par l’auteur Zoltán Lesi. Ce livre, écrit en allemand, a été publié pour la première fois en Autriche en 2019.
Ce livre est un ensemble de poèmes aux allures de documents, assemblés comme une suite de lettres et d’articles, où les destinataires sont des personnages historiques. Le lecteur est pris dans une enquête à la fois sensible et historique autour de l’histoire de Dora Ratjen, athlète intersexe qui a concouru en tant que femme pour l’Allemagne nazie.
L’ensemble poétique met en regard la biographie de Dora Ratjen avec celles de Gretel Bergmann, sa concurrente juive, Stella Walsh, une athlète intersexe américaine, ou encore Rrose Sélavy, l’alter-égo féminin de Marcel Duchamp. Dans ce livre, Zoltán Lesi a l’audace de faire parler des personnages historiques, et de provoquer des rencontres inédites.
Ce livre est précieux tant il nous alerte sur la continuité historique d’une discrimination, celle des personnes intersexes, et d’une nécessité de rompre avec la binarité des institutions, ici sportives ou policières. Le texte, qui utilise un retour chariot percutant, s’affaire à créer un trouble, entre la littérature et l’histoire, entre la fiction et le documentaire, entre la poésie et l’archive, entre deux genres finalement.
Les textes sont accompagnés d’une sélection d’images d’archive choisies par l’auteur. L’iconographie mêle photographies d’époque, coupures de presse et fichiers de police. L’édition originale ayant remporté un prix national de design en Autriche, l’édition française se veut graphiquement cohérente et fidèle à l’esprit originel.
Le texte est traduit à quatre mains, depuis l’allemand (Autriche), par Christophe Lucchese et Sven Wachowiak.
l’auteur
Zoltán Lesi, né en 1982 en Hongrie, vit et travaille entre Vienne (Autriche) et Budapest (Hongrie). Il a publié plusieurs recueils de poésie et livres pour enfants, et par ses traductions, il cherche à faciliter les échanges entre la littérature autrichienne et hongroise. Son travail a fait l’objet de plusieurs traductions dans le monde.
En habits de femme — Zoltán Lesi isbn 978-2-491297-04-6 poésie contemporaine
cri
éditions Hourra publient de la poésie et des écrits sur l’art. Créée en 2019 sur la montagne limousine, la maison naît de l’envie de défendre des pratiques d’écritures marginales où se rencontrent le poétique et le politique. Fruit d’amitiés et d’intuitions communes, elle réunit des artistes et des autrices pour qui la révolte fait corps avec la beauté.
Hourra
avenue Porte de la Corrèze
Lacelle
éditions Hourra En habits de femme — Zoltán Lesi isbn 978-2-491297-04-6 poésie contemporaine 978-2-491297-04-6 la maison d’édition — Honneur à celles par qui le scandale arrive ! Hourra : 1. cri de joie 2.
de guerre Les
éditions
|36,
|19170
www.editions-hourra.net
Éditions le Sabot Collection du Zbeul
FOUTAISE
Foutaise est un recueil de poésie construit autour de cinq parties distinctes (tant sur le fond que la forme), illustré par une dizaine de dessins signés Mélody Da Fonseca (jeune illustratrice de renom), dans lesquelles les lecteurs et lectrices sont invités à picorer sans se soucier d'une trame narrative ou d'un parcours linéaire. On y croise un érotisme gay cru et débridé, des considérations cruelles sur la famille et l’existence, un jeu verbal constant, et un concert d’humour corrosif dont la poésie invite à remettre en question ses propres normes.
Les textes recueillis interpellent par leur étrangeté rimée, leur maîtrise, leur cruauté et leur sens de la dérision. Ils entraînent le lecteur dans une vision sombre, sans être pessimiste, où l'inconfort devient cathartique et rigolard. On passe alors d'un moyen âge futuriste, avec un côté Villon frondeur, à une perspective très contemporaine sur les entrelacs entre la langue, la sexualité, l'homosexualité et les perceptions hypocrites de ce qui relève du vice ou de la vertu. L'écriture témoigne d'une certaine exubérance, s'appuyant sur un travail d'orfèvre au niveau du son et du rythme, n'hésitant pas à user d'un lexique baroque tourné vers l'injure fleurie. Tout un tas d'ingrédients qui doivent nous permettre d'entrer dans un jeu, de faire sortir la langue du quotidien. Des élans rabelaisiens se ruant joyeusement dans les fêtes contemporaines.
L'auteur:
Bibi-la-Vertu est un pèlerin sans chute, figure des terrasses de la banlieue parisienne, sans époque fixe. Il propose un écho contemporain à Bibi-la-Purée, personnage montmartrois de la fin du XIXe siècle, ami de Verlaine et voleur de parapluie.
C’est aussi le pseudonyme d'un jeune homme vivant aux bords de l’Ourcq, à Paris.
à paraître en décembre 2022 120 x 185 mm, 130 pages, 12€ Thèmes: poésie, humour noir, érotique, famille, nature ISBN : 978-2-492352-10-2
contact.lesabot@gmail.com le-sabot.fr 11 rue Gabriel Péri 59370 Mons-en-Baroeul +33 676249059
le Sabot Collection du
FOUTAISE
SENTENCES
Faire comme pour l'hiver : Attendre que cela passe
Il se reboutonna et s'en alla tristement
Il imposait qu'on ouvrît les Portes par crainte d'être Toujours surpris
Ce coi coït qui est le mien
Ne feindre que le sommeil d'après
Mon coeur : A consommer de préférence avant le [voir emballage]
On ira me pendre A quelque réverbère Et on rira de mes fuites
Vulves et vulvettes belles à croquer enchantent de leurs lèvres les ombres de l'été
j'irai respirer du charme aux fleurs ciselées de vos culs et m'attendrir la langue à vos replis confus je les brosserai, dans tous les sens des poils humant là cette humeur nacrée goûtant ci la torpeur infinie qui se perd ou se renfle : c'est selon l'ouverture, et c'est selon vos cris.
Sèche un peu tes cours, Viens mouiller mes draps.
LA SAINTE FAILLE
Le Führoncle
Le petit doigt relevé et l oeil à tout prétendre, il cause.
La langue enfarinée des fadeurs et des gloses, il lorgne, les effets de ses poses.
Gouffre de fatuité, la suf��isance en tas, plein d'aigreurs et tout cynique, il pérore, il éructe, il comique comme à se palucher la trique.
La joie des humbles l'indispose, à rutiler il s'en agace, brandit les enfers en menaces, un pet graisseux en guise de pause dans un sermon fort faisandé
Il a le cul de son Shire, le groin rougi, le pied podagre, et le graillon de ses sueurs pique les yeux, lève le coeur.
Débarrassez-nous, ô Nature, vous qu'avez horreur du vide, du vent merdeux qu'est sa parole ! Délivrez-nous, obole, de cette tare aboyeuse !
Faites-la taire et à jamais, cet avorton, faites avortez cette grossesse gazeuse !
Souvent j’entends des gens raconter leur rencontre c’est une histoire facile à retenir toujours la même dans ce bar chez des amis à cette soirée pendant ce bla bla bla bla bla il était là elle faisait ça et alors et j’ai dit et on a ah oh ah c’est fou oh ah oh dis donc
La promise
C'est une équarrisseuse. Elle enfouira aux jointures de tes nerfs quelques coins exigus à te faire éclater.
C'est une laboureuse qui pellera ta face et de tes chairs retournées, germera son audace à te voir humilié
C'est une blanchisseuse : Ta vie javellisée reluira pour ces fêtes et tu ramperas sous les coups de ses verges, pauvre encaustiqué
Et elle n'est pas baiseuse, pas ��ileuse, ni vertueuse, ni pisseuse, ni heureuse.
Elle t'a fabriqué la loi et n'a pour elle de n'avoir eu que toi.
Éditions
Zbeul contact.lesabot@gmail.com le-sabot.fr 11 rue Gabriel Péri 59370 Mons-en-Baroeul +33 676249059
Polo Kouman / Polo Parle
Henri Michel Yéré
PRÉSENTATION
Mêlant passé, présent et avenir, Polo kouman (Polo parle) est le nouveau recueil poétique de Henri Michel Yéré. Ecrit en nouchi et en français, sous la forme d’un dialogue poétique entre Polo et l’Avenir, il démontre que la poésie possède, parmi l’éventail de ses pouvoirs, celui d’outrepasser la linéarité du temps et celui de démultiplier nos visions. Puisant dans les deux langues ce qu’elles ont de plus privé pour le révéler par la parole, les poèmes se répondent les uns aux autres et ne se ressemblent pas. Malgré l’abandon de ses ancêtres, Polo résiste, rêve et éprouve les désolations de l’existence et les espoirs qui en découlent. Si les visions sont multiples, une seule certitude émerge de ce recueil : lorsqu’il y a dialogue, toute solitude finit par disparaître.
À ceux qui prétendent que je ne parle pas français : je veux dire que ma parole démolit les murs. Ceux qui m’ont entendu sont transformés.
Préface de Marina Skalova.
En librairie 02.2023
Format : 11,1 x 18,4 cm
Pages: 96 pages
Reliure : broché, collé
: Roman
12 €
ISBN : 978-2-8290-0665-4
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes de Montbenon 30 1003 Lausanne
021 323 39 18
contact@enbas.ch / www.enbas.net
DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres
AUTEUR
Poète ivoirien née le 18 septembre 1978 à Abidjan. Docteur en histoire contemporaine, il a étudié en France, en Afrique du Sud et en Suisse. Marié, Jean Michel Yéré vit à Bâle et est le père de deux enfants.
Paon diffusion
rue Auguste Poullain
SAINT DENIS SERENDIP livres
+33 140.38.18.14
contact@serendip livres.fr
44
93200
– 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’Île St Denis
rayon
Prix:
Mon tchapali s’est debout le jour le Vieux a parlé que c’est pas lui, alors que je commençais à grouiller dans ventre de la Vieille. Mon premier koumanli est sorti sec ; personne n’a sciencé ça que j’ai parlé. Moi seul je suis devenu mon gars sûr. Le fanga n’est pas même chose dans mes deux pieds. La Vieille a été mon défenseur devant soleil. Pluie me dabassait on dirait tempête. C’est à cause de malin de pluie et de soleil sur moi que mon tchapali s’est djigui encore.
J’ai commencé à parler le jour où mon père a dit qu’il n’était pas mon père, alors que ma mère sentait la vie poindre en son sein. À ma première parole, aucun écho ; mes mots ne furent pas entendus. La solitude devint très tôt une amie. Mes deux jambes ne m’ont jamais porté avec une force égale. De fait, ma mère fut mon seul bouclier contre le soleil. Chaque pluie s’imposait à moi comme une tempête. Ma parole dût renaître, en tenant en respect une partie du ciel.
6
PRÉSENTATION
HUMAINS est un spectacle humaniste et positif, une bulle d’air théâtrale dans une période malmenée par la pandémie, la crise climatique et les menaces de guerre. Il raconte la formidable histoire de l’humanité vue dans son ensemble, et non pas concentrée sur des exceptions : Poutine est une exception, Jeff Besos aussi, et ce n’est pas Steve Jobs qui a inventé l’iPhone il a juste lancé l’idée d’un appareil sans bouton. Le téléphone portable est le résultat des efforts cumulés de millions de personnes durant des milliers d’années. C’est le point de départ du spectacle qui va démontrer que la grande force de l’être humain, ce n’est pas son intelligence comme on le croit souvent, mais sa capacité à collaborer, à partager et à accumuler des connaissances. Dès lors, nous sommes tous et toutes une part de l’humanité. En librairie 02.2023
Format : 15,5
Pages : 96 p.
Reliure : broché, collé
rayon : littérature, musique,
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE
AUTEUR
Poète et musicien, il possède un doctorat en musicologie de l’Université de Genève. Il découvre la poésie slam en 2006, devient champion de France en 2013, travaille avec Marc Smith, l’inventeur du slam à Chicago en 2013 et 2014. Il a créé trois spectacles mêlant poésie, musique et vidéo : Regardez vous en 2009, Cliquez sur j’aime en 2014 et Toi Tu Te Tais en 2018 ; ces 2 derniers ont été publiés aux éditions d’en bas. Chacun d’eux a été joué plus de 200 fois. Ses chroniques pour RTS Culture font le buzz sur Internet (1 million de vues pour l’épisode Ils soignent). Narcisse est invité dans des festivals de poésie du monde entier. Il est cité dans l’Anthologie vidéo de la poésie romande et dans l’Histoire de la littérature en Suisse romande. Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Narcisse_(artiste)
DIFFUSION ET DISTRIBUTION
Paon
HUMAINS Narcisse
x 23 cm
slam Prix : 12 € / 19 CHF ISBN : 978 2 8290 0661 6
Éditions d’en bas Rue des Côtes de Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres
diffusion 44 rue Auguste Poullain 93200 SAINT DENIS SERENDIP livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île St Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip livres.fr gencod dilicom 3019000119404
Parler
Et puis, au final
Le fait de naître prématurés
A fait naître une autre qualité Fondamentale De l’humanité
Ces bébés qu’il fallait surprotéger
Ont poussé peu à peu Ceux
Qui les avaient fécondés À fonder
Des tribus, des familles
Des pères des mères des filles Des fils regroupés Autour d’un même foyer
Et à celles et ceux
Qui partaient cueillir Chasser
Deux ou trois jours
On a eu envie de dire
Au retour : Alors mon amour Comment ça s’est passé ?
Et eux
Ont eu envie de raconter Où ils ont été La chaleur de l’été La douceur de l’eau qu’on boit Le chant
Des oiseaux Le détour par les Champs, par les Bois
Peu à peu tu vois L’humain s’est mis À parler
Tous les bébés du monde qui ont faim font : mmm Mmm
Nous aussi d’ailleurs, quand on nous demande : c’est bon ? Nous répondons : mmm
Et si nous ouvrons la bouche en faisant mmm Ça fait mmmaaa Alors forcément, un jour un bébé, au sein de sa mère, qui avait faim mais qui voulait aussi s’amuser à faire des sons en ouvrant la bouche, a fait : mmmaaa mmmaaa Et sa mère, émerveillée comme le sont toutes les mères, a dit : oui, mama, c’est moi
Et plus tard, le bébé, qui avait assez mangé mais qui voulait toujours s’amuser, a ouvert la bouche sans faire mmmm. Et ça a fait paaa paaa
Et le père qui passait par là, émerveillé comme le sont tous les pères, a dit :
Oui, papa, c’est moi
En réalité
Bien sûr personne ne sait Si ça s’est vraiment passé comme ça Mais pourquoi pas Pourquoi pas
Format: 15.5 X 23.5 cm
Pages: 96 p.
Reliure: cousu, collé Rayon: poésie
CLIL: 3634
Prix: 20.- €
Parution: 2014 Éditions d’en bas ISBN: 978-2-8290-0468-1
(Jean-Damien Humair) : narcisse@narcisse.ch
Rue des Côtes-de-Montbenon 30 | 1003 Lausanne Tél : +41.21.323.39.18/ Fax : +41.21.312.32.40 enbas@bluewin.ch www.enbas.net | www.enbas.ch
NARCISSE CLIQUEZ SUR J’AIME
SLAM
Cette publication du slameur suisse Narcisse fait partie de son projet cliquez sur j’aime, qui comprend à la fois un spectacle, un livre, un nou vel album, un DVD et un clip. La publication aux Éditions d’en bas/ Universlam comprend les textes de slam, ainsi qu’un CD audio.
En 2009, Narcisse a créé le spectacle Regardez-vous, joué 107 fois jusqu’à aujourd’hui. L’année suivante, il a sorti le premier disque de slam de Suisse romande Comme je les aime, vendu à 1000 exemplaires. En 2012, il a publié le clip Femme mécanique, vu 50 000 fois sur Internet.
Depuis le début de l’année 2013, Narcisse passe à la vitesse supé rieure : il abandonne son emploi dans l’informatique et ne se consacre plus qu’à la musique. En mai 2013, le Suisse Narcisse remporte le cham pionnat de la Ligue slam de France, accédant au titre de champion de France de slam.
cliquez sur j’aime est un « concept », décliné sous plusieurs formes : un livre, un disque, un spectacle, un dvd et plusieurs clips. Issu du mouvement slam, Narcisse se plie dans un premier temps aux règles du genre qui veulent que la poésie soit dépouillée de tout artifice : pas de musique, pas de décor, pas de costumes, pas d’accessoires, et trois mi nutes par personne. Mais en parallèle à ses interventions a cappella sur les scènes slam de toute la francophonie, il cherche aussi à mettre ses textes en perspective avec d’autres formes d’art. La musique d’abord, parce qu’il est musicien avant même d’être poète ; les images aussi, en photo et en vidéo ; les nouvelles technologies enfin, que narcisse aime détourner pour en faire de nouveaux vecteurs artistiques. Son clip Femme mécanique fait évoluer les acteurs sur différents sites internet, et dans le spectacle cliquez sur j’aime, Narcisse fait intervenir les télé phones portables des spectateurs.
MOTS CLEFS
slam | poésie populaire | scène | performance | spectacle multimédia
AUTEUR
Narcisse a découvert le slam en 2006. il s’est rapidement fait un nom sur les scènes suisses, puis françaises et belges en remportant de nom breux tournois jusqu’au titre de champion de France 2013 (coupe de la ligue slam de France). Il a travaillé à Chicago avec Marc Smith, l’inven teur du slam. En janvier 2014, il crée cliquez sur j’aime un projet pluriel décliné en un spectacle, un cd, un livre et plusieurs clips.
Site web : www.narcisse.ch
Narcisse
Format: 16.5 X 23.5 cm
Pages: 96 p.
Reliure: broché, cousu + DVD Rayon: Poésie
CLIL: 3638 Prix: 20.- €
Parution: 2018 ISBN: 978-2-8290-0572-5
NARCISSE
TOI TU TE TAIS
SLAM
« Voir ce qu’on entend » Dans son nouveau spectacle, Toi tu te tais, Narcisse va plus loin en core dans sa recherche de symbiose entre les mots, la musique et la vidéo telle que nous l’avons vue et entendue dans Cliquez sur j’aime. L’écran géant qu’il utilise actuellement sera remplacé par neuf télévi sions, montées sur des chariots, qui pourront se déplacer sur scène. Ces télévisions feront apparaître des personnages, des éléments de décor (meubles, tableaux muraux, etc.), et elles serviront aussi d’éclairage et d’instruments de musique.
À ce sujet, Narcisse a envie de se départir des bandes-son et de faire en sorte que le spectateur voit tout ce qu’il entend : la musique sera jouée en direct sur des instruments réels et sur des instruments vir tuels au travers des télévisions sur scène. Et de même que le hip-hop utilise des échantillons de musique existante mis en boucle, Narcisse va mettre en boucle des échantillons d’images existantes : ses télévisions se transformeront parfois en « vidéo-sampleurs ». Comme c’est le cas depuis six ans, Narcisse sera accompagné sur scène par le musicien Pierre Gilardoni.
L’AUTEUR
Depuis 10 ans, Narcisse affirme que le slam est de la poésie. Ses poèmes, Narcisse les met en musique et en vidéo dans des spectacles qu’il crée et qu’il joue sur scène. Il a donné plus de 200 représentations de son spectacle actuel, Cliquez sur j’aime, vu en Suisse, en France, en Bel gique, en Allemagne, aux États-Unis, au Burkina Faso et à Madagascar par plus de 30’000 personnes. Il est invité au Mali, en Guadeloupe et à Chypre prochainement. Cliquez sur j’aime a été présenté deux années de suite au festival Off d’Avignon, « un spectacle unique qui doit faire partie des musts du Off », a écrit le journal La Provence. Il a obtenu le Prix spécial du jury au Mans Cité Chanson, deux T dans Télérama, et il a fait l’objet d’un reportage sur France Télévisions. Depuis 2015, le spectacle de Narcisse est diffusé par la société Créadiffusion, basée à Paris et Bruxelles.
MOTS-CLEFS
slam, poésie populaire, jeux de mots, humour, critique
Rue des Côtes-de-Montbenon 30 | 1003 Lausanne Tél : +41.21.323.39.18/ Fax : +41.21.312.32.40 contact@enbas.ch www.enbas.net
9782829005725
Diane di Prima, Lettres révolutionnaires
À la fois témoignage historique et œuvre-monde dans la grande tradition poétique états-unienne, les Lettresrévolutionnairessont considérées comme un livre majeur de Diane di Prima. Écrit sur près de cinquante ans, il est un témoin important de l’évolution de la pensée contestataire aux États-Unis, en même temps qu’une œuvre emblématique de la poésie engagée de la côte Ouest.
Diane di Prima commence à écrire ses Lettres révolutionnaires en 1968, peu après avoir emménagé à San Francisco. Elle en donne les premières lectures publiques sur les marches de la mairie de la ville, les offrant aux fonctionnaires. Diane di Prima explique dans une interview : « J’écrivais des “lettres révolutionnaires” à un rythme effréné et je les envoyais régulièrement au Liberation News Service ; de là, elles étaient distribuées à plus de 200 journaux gratuits dans tous les États-Unis et le Canada. »
Rassemblées et publiées pour la première fois sous forme de livre en 1971 par Lawrence Ferlinghetti chez City Lights Books, dans la collection Pocket Poets Series, le livre a connu par la suite cinq autres éditions, chaque fois augmentées de nouvelles lettres, entre 1974 et 2007. En 2021, un an après le décès de Diane di Prima, City Lights Books a publié la dernière édition en date. La traduction que nous proposons est celle de cette édition, et comprend 114 lettres, plus une dizaine de poèmes non numérotés mais adjoints au recueil par l’autrice.
Traduction collective de Benjamin Carde, Antoine Hummel et Emile P oivet.*
Diane di Prima est née à Brooklyn en 1934 dans une famille aisée d’origine italienne. Après avoir fréquenté le Swarthmore College pendant deux ans, elle déménage à Greenwich Village et devient une figure importante du mouvement Beat naissant. Là, elle se lie d’amitié avec les poètes Allen Ginsberg, Jack Kerouac, Frank O’Hara, Audre Lorde ou Amiri Baraka, avec lequel elle dirige la revueThe Floating Bear pendant neuf ans. En 1968, elle part s’installer à San Francisco et rejoint les Diggers. Elle est décédée en 2020.
Diane di Prima publié plus de 40 livres. Elle a été nommée poétesse lauréate de San Francisco en 2009. Elle a reçu le Lifetime Service Award de la National Poetry Association et le Fred Cody Award for Lifetime Achievement. Ses livres ont été traduits dans une dizaine de langues.
Bibliographie en français :
Mémoires d’une beatnik, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cécile Nelson, Paris, Ramsay, 2004 Beat attitude, femmes poètes de la Beat Generation, anthologie établie par Annalisa Mari Pegrum & Sébastien Gavignet, Paris, éditions Bruno Doucey, 2018
1 juillet 2022 15 x 20 cm 200 pages 978-2-493242-05-1 20 €
pour Emmet Grogan
si la parole a quelque pouvoir, Amérique , tes champs de pétrole en flammes tes villes en ruines, encore fumantes, pillées par des gosses tes voitures en panne sèche, immobiles, qui engorgent les rues ton peuple debout parmi elles, sidéré, ou cherchant quoi emporter (ce qui tiendra dans la valise) si le pouvoir de la parole existe encore, Amérique , tes lignes haute tension au tapis lignes électriques et téléphoniques omniscientes tours de transmission radio renversées & qui pourrissent dans les champs, qui embrasent le foin tes journaux inutiles, ton peuple analphabète se torche le cul avec, si la parole a le moindre pouvoir tu seras abolie amérique, la nature sauvage déborde des parcs où tu l’avais engrillagée, déjà le désert infiltre Las Vegas, la mer se lèche les babines devant les côtes visqueuses de Los Angeles les chameaux se reproduisent, les ours, les élans se multiplient pareil pour les indiens et les crève-la-faim est-ce que tu dors bien, Amérique, est-ce que tu rêves de ton pouvoir des réservoirs d’essence pastel d’un océan à l’autre ? tu peux dormir tranquille, Amérique , on se tient à ton chevet, la parole est puissante, le chant commence à enfler
LETTRE RÉVOLUTIONNAIRE 41
Révolution : une rotation, comme la terre tourne, parmi d’autres planètes, comme le soleil tourne autour d’une autre étoile (plus sombre), la galaxie esquisse une spirale yin-yang dans l’éther, nous tournons de l’obscurité à la lumière, tournent sur nos visages la douleur & la peur, et l’aube parmi eux qui affleure
52 LETTRE RÉVOLUTIONNAIRE 40
c’est quoi ce problème de « surpopulation », est-ce que tu t’es penché⋅e dessus, est-ce que t’es au courant
le régime hamburgers, c’est dix fois plus d’hectares que pour manger des céréales, y’a la place pour tout le monde, et personne aura faim, si on réduit nos besoins au minimum, si on squatte des gros ranchs vides, si ce qu’on produit est nourrissant : les engrais chimiques ça dégage, les nitrates empoisonnent l’eau, les méga-cultures intensives ça dégage, les sols s’effritent (300 ans pour accoucher de 3 cm d’humus), est-ce que t’es au courant
40 % des femmes de Porto Rico déjà stérilisées, des transistors comme « prime de stérilisation » en Inde, cette propagande toute entière dirigée vers les populations « non-blanches » et « blanches pauvres »
en gros, aux États-Unis c’est : 90 % des terres détenues par 5 % des gens comment se maintiendront-ils quand les hordes d’enfants élevé⋅es dans la misère deviendront grands, deviendront fortes
54 LETTRE RÉVOLUTIONNAIRE 42
En librairie 03.2023
Format
Peaux
Nuria Manzur Wirth
PRÉSENTATION
Peaux est une recherche des différents aspects qui composent notre expérience de l’espace et son intériorisation par le corps. Ce recueil de poésie « multigenre » explore au moyen de la réalité augmentée les diverses couches langagières de cette expérience, pour en recomposer les empreintes physiques, mentales et émotionnelles. Il pose la question suivante : qu’est ce que l’espace extérieur grave à l’intérieur du corps ? L’auteure, faisant cohabiter poétiquement plusieurs registres discursifs et artistiques (dramaturgique, philosophique, cinématographique, musical, pictural, architectural) frôle ainsi, peau à peau avec la langue et les langues, les secrets gardés de ces expériences spatiales tout en révélant leur puissance primitive.
AUTEURE
Poète, traductrice, dramaturge metteuse en scène et artiste, Nuria Manzur Wirth est née à Mexico en 1979. En décembre 2014, elle soutient sa thèse doctorale « Constellations Méridiennes : lectures vers Paul Celan » dans le cadre du programme de Doctorat des Sciences Humaines (littérature, art et philosophie) de l’Université Pompeu Fabra, à Barcelone et obtient son titre avec mention d’excellence Peaux est son dernier recueil de poèmes.
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas
des Côtes de Montbenon
Lausanne
DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE
diffusion/SERENDIP livres
Paon diffusion
+33
Rue
30 1003
021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
Paon
44 rue Auguste Poullain 93200 SAINT DENIS SERENDIP livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’Île St Denis
140.38.18.14 contact@serendip livres.fr
: 17 x 24 cm Pages : 128 pages Reliure : broché, collé rayon : Poésie Prix : 18 € / 28 CHF ISBN :
Des tables et des fleurs sur les tables
Des tous jolis bouquets de fleurs qui débordaient de leur vase
Des fleurs translucides d’un ocre rougeâtre se déployant en dépliant les velours envoutés d’une arôme d’amandier, de cannelle et du santal
This singing bones singing for ease heart’s ease in the ring opening ring opening multiple sheath of desire opening
C’était la fête Tout le monde était content
il le faut aux mariages Mais particulièrement celui ci Tout le monde était content à ce mariage là
Le premier mariage d’un des enfants des amis de la famille… mariage familial famille cocon joie
Tout le monde était content Tout le monde était beau
Surtout lui
La musique, forte, s’entendait entre les vagues de rires et les verres clochettes comme une grille tamisant l’opulence sinueuse de l’excès
Le soleil intense dansait avec les robes en tutus amidonnés qui soufflaient le mouvement de leur désir
J’avais une robe noire, moi Une robe entaillée qui traçait les limites d’un corps encore pas assez mûr
J’avais une robe noire et quinze ans
Victor Martinez
68 pages
: 13,5
21,5 cm
Poids : environ xx gr Prix : 15 €
Tirage : 300 exemplaires
Genre : Poésie contemporaine CLIL : 3638
Mots-clés : Poésie contemporaine
Collection Voix dans l’orme Voix dans l’orme est la collection de poésie de La clé à molette éditions.
www.lacleamolette.fr
Contact : Alain Poncet 06 70 31 36 50 lcam@orange.fr
Diffusion : Paon diffusion contact@paon.diffusion.com www.paon-diffusion.com
Distribution : Serendip livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’ILE-SAINT-DENIS Tél. 01 40 38 18 14 Fax 09 594
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Manifeste d’action directe
Poèmes contre l’ordre qui vient De Victor Martinez
Manifeste d’action directe n’est autre que la poésie en action. La poésie vient ici s’imprégner du vivant, de sa colère, de ses mots jetés dans la rue et tenter, par le langage, et par un travail minutieux de sa construction, d’en faire écho. La brutalité du langage militant vient sauter au visage du lecteur afin d’éveiller sa colère. La colère va le conduire à lire. Il va se rendre compte très vite que ce n’est pas l’auteur qui parle, ce sont des matières et des énonciations différentes qui sont présentées. Ainsi de “Chant de la main arrachée” où, sans solution de continuité, la voix du bourreau se substitue à celle de la victime sans que nous nous en apercevions, et c’est exactement cela qu’il fallait faire, qu’on ne voie pas ce glissement, et l’histoire humaine moderne est l’histoire de ce glissement que personne ne voit et qui nous conduit à la répression et aux pires bascules alors même qu’on se pensait à l’abri. C’est cela, la matière de l’histoire qui est dans ce volume, c’est cela la chronique d’époque, c’est une immersion, c’est une mêlée de voix, on ne sait pas bien qui parle comme dans la vraie vie, comme dans une manif, comme dans un texte de Joyce ou de Dos Passos, on entend des jurons, des insultes, la mêlée, et peu à peu cela s’éclaircit et des vues partielles se dégagent.
Victor Martinez continue donc, avec Manifeste d’action directe, d’écrire la chronique d’une époque habitée de violence et lâcheté de la part d’un pouvoir économique, politique, médiatique ou encore intellectuel.
Cette poésie est dans la continuité de certaines filiations, d’André du Bouchet à Jacques Dupin ou Guy Viarre. C’est aussi au croisement d’une forme de poésie grammaticale, de poésie directe et de poésie contre-lyrique qu’il faut situer l’ouvrage.
art | littérature
Format
x
934 00
3019000119404 1 Parution 4 mars 2022 ISBN : 979-10-91189-30-9
Biographie
Victor Martinez est né à Perpignan en 1970. Il enseigne la littérature à l’université de Lille. Ses activités de chercheur se portent sur la poésie, notamment André du Bouchet, et sur la traduction (Machado, J. R. Jiménez, Quevedo, Panero, C. Hardi). Il codirige avec Paul Laborde la revue Conséquence, dont le 3e numéro est paru en décembre 2019.
Bibliographie
Poèmes collapsologiques, L’Ire des marges, 2020 Carnets du muet, Fissile, 2016 Coupe franche, Fissile, 2016 À l’explosif, La lettre volée, 2014 Une accalmie, L’arbre à paroles, 2013 De charge et de froid, L’arbre à paroles, 2011 Poème de l’eau, L’arbre à paroles, 2009 Photogrammes, L’arbre à paroles, 2001 Terre seconde, N&B, 2000
[La collection Voix dans l’orme]
Voix dans l’orme : une nouvelle collection consacrée intégralement à la poésie et aux voix singulières d’aujourd’hui. Voix dans l’orme, nom donné en référence au poème de Sylvia Plath, sera une collection avec une cadence de publication soutenue, ouverte aux textes contemporains qui interrogent notre société jusque dans ses excès.
2 art | littérature Parution 4 mars 2022 ISBN : 979-10-91189-30-9
Extrait 1
“Jour de grève un poème de plus une main de moins une joie collective de plus un œil de moins une consistance sociale de plus 48 heures de garde à vue et une convocation au tribunal c’est bien d’arracher au vide néolibéral des plus quand ses moins il militarise en multipliant comme des petits pains les droits de l’homme en moins.”
3 art | littérature Parution 4 mars 2022 ISBN : 979-10-91189-30-9
Extrait 2
“Terreur civique est ce que Baldwin enfant ressentait en voyant les cops ou des blancs en réunion comme disait Sartre aux Usa quand des blancs se rassemblent c’est qu’un nègre va mourir terreur civique est ce qu’on ressent aujourd’hui en voyant des flics ou des militaires dans l’espace public terreur civique est aussi ce qu’on ressent quand on lit les manchettes et titres de la presse de propagande Le Monde Libé & autres consortiums dont le but est de propager non seulement le mensonge mais aussi la terreur idéologique quand
aujourd’hui en France des flics se réunissent c’est parce qu’un arabe ou un noir va casquer ou qu’un alter-système un gilet jaune un lycéen une infirmière ou simplement un corps libre va se faire tabasser devant les caméras et alors quoi que font-ils d’autre que ce que les dictatures ont fait de tout temps.”
4 art | littérature Parution 4 mars 2022 ISBN : 979-10-91189-30-9
ÉRIC PESTY ÉDITEUR
David Christoffel De mémoire, j’aurais voulu être plus précis
voyez les effets ravageurs de la petite phrase « je sais pas si vous l’avez vu ».
Un préambule joueur expose les présuppositions mondaines, théoriques et politiques qui soutiennent encore aujourd'hui l’essentiel des débats sur la culture et le spectacle. Le recours à un livre de Jacques Rancière Le spectateur émancipé (La fabrique, 2008) permet un glissement puis un écart radical à l’égard des ces présuppositions : à la maîtrise s'oppose la déprise assumée ; au sérieux, le dilettantisme.
Cette position d’« insolence espiègle » revendiquée par l'auteur aboutit à une tentative de traduction homolinguistique (de français à français, mais avec une différence dans les registres de langue) des fameuses premières pages de A la recherche du temps perdu de Marcel Proust. « Une traduction, nous dit l’auteur, n’est pas toujours plus longue que le texte source. Au contraire, la traduction peut être extrêmement synthétique. L’activité de résumer est une activité de traduction. »
Auteur
David Christoffel est né en 1976 à Tours. Il développe des activités de radio, de composition, de poésie au lycée, de clarinette, de spam, de colloques internationaux, d'enseignement en prison, de soirées électorales, de critiques et recensions, de musique de film, de concerts de flûte à bec en maison de retraite… Il a composé une dizaine d'opéras parlés, et s'intéresse à ce titre aux rapports entre la poésie et la musique.
En compagnie de Martin Richet et Samuel Rochery — deux auteurs publiés chez Éric Pesty Éditeur – David Christoffel a formé dans les années 2005 le collectif Une équipée copiste.
(COUVERTURE PROVISOIRE ) Parution : mars 2023 Prix : 10 € Pages : 16 Format : 14x22 EAN : 9782917786819 Collection : agrafée Rayon : poésie contemporaine CONTACT PRESSE ET LIBRAIRE Éric Pesty : contact@ericpestyediteur.com
que j’en dis
« je sais pas si vous l’avez vu. » Pour preuve que cela peut vous passer l’envie d’en parler, voyez les effets ravageurs de la petite phrase « je sais pas si vous l’avez vu ». Généralement prononcée avec un ton détaché, comme pour ne pas heurter quiconque, comme pour preuve qu’elle comporte une puissance abrasive certaine ; souvent entendue comme tentative de synchronisation des discours, recherche de complicité, envie de partage, « je sais pas si vous l’avez vu » peut se dire avec la plus grande douceur, opère toutefois une sorte de discrimination terrible entre ceux qui l’ont vu et les autres. Comme c’est une violence qui vient vous prendre en traître, cette discrimination peut vous jeter dans un sentiment de persécution et vous pouvez aller vous imaginer que si vous n’avez pas vu le dernier Haendel ou le dernier Scorsese, c’est que vous ne savez pas correctement gérer votre temps, vous n’êtes pas un vrai culturel, vous êtes capable de rater des productions potentiellement des plus décisives : bref, vous êtes à peine digne d’être là et au bord de l’imposture à vous tenir en interlocuteur de la personne qui, doucement et, pour preuve, consciente de sa hauteur inatteignable, vient vous interpeller « je sais pas si vous l’avez vu ». J’exagère. Mais c’est pour dire que la parole du spectateur se produit sous pression. Quand même on pourrait attendre d’elle une fraîcheur dont les experts ne sont plus capables, il n’est pas dit que toutes les conditions sont réunies pour que la fraîcheur puisse réellement advenir quand on donne la parole au spectateur. Que peut-il arriver si je dis « je n’ai pas lu Le spectateur émancipé de Jacques Rancière » ? J’imagine que je donnerais une imagine de la lecture réduite à l’examen linéaire d’un texte de bout en bout : surtout, je manifesterais une indifférence incroyable au fait que ce texte a eu de l’importance pour mes amis, occupe même une telle place dans leurs conceptions que les relations que j’entretiens avec eux sont travaillées par les déductions qu’ils ont émancipé de leur rapport au spectacle – de sorte que j’ai tiré de cette émancipation une quantité et une qualité d’amis que je n’aurais pu imaginer sans la lecture de Rancière que, du point de vue réduit, je n’ai pas faite.
Ce
ÉRIC PESTY ÉDITEUR
Marie de Quatrebarbes L’insecte de Michelet
« Un livre sur les fleurs où l’insecte joue le rôle de l’opérateur. »
L'insecte de Michelet est un texte composé de 36 scènes et demi.
Marie de Quatrebarbes le décrit comme un poème vitaliste, un livre d'histoire naturelle. « Il y est question de fleurs, de terre, d'insectes et de certaines lectures, deux auteurs surtout : Lucrèce et Michelet. C'est donc un livre matérialiste, ou sur le matérialisme. Du point de vue de la forme, il y a une recherche de régularité. Le vers est long, il poursuit son chemin vers la prose. Et la stabilité des poèmes dans la page correspond à une recherche de miniatures – que chaque page soit une petite scène, morte ou vive, ambivalente comme une vanité. »
L'insecte de Michelet est le deuxième livre que Marie de Quatrebarbes publie chez Éric Pesty Éditeur après Gommage de tête en 2017.
Autrice
Diplômée de l'École des Arts Décoratifs de Paris, Marie de Quatrebarbes est née en 1984. Elle a cofondé la structure éditoriale « La tête et les cornes » au sein de laquelle elle a animé la revue du même nom, et a réédité l'œuvre poétique de Michel Couturier en 2016 sous le titre : L'Ablatif absolu.
Elle a participé également au comité de la revue en ligne remue.net dans laquelle elle s'est attachée entre autres à faire découvrir des poètes contemporains scandinaves (dont Martin Högström, Beata Berggren et Peter Thörneby, membres des éditions suédoises Chateaux avec qui Éric Pesty Éditeur collabore régulièrement).
En 2019, Frédéric Boyer l'accueille au sein des éditions P.O.L avec la publication de Voguer. Deux livres ont paru depuis chez le même éditeur : Les vivres (2021) et Aby (2022).
ET COUVERTURE PROVISOIRES)
(TITRE
Parution : mars 2023 Prix : 10 € Pages : 40 Format : 14x22 EAN : 9782917786802 Collection : agrafée Rayon : poésie contemporaine CONTACT PRESSE ET LIBRAIRE Éric Pesty : contact@ericpestyediteur.com
2.
Brève histoire au regard de l’infini mouvement des astres. Des cendres jetées au croisement d’une mer & de trois océans, par exemple, repoussent au loin la décomposition, alors
Si elle porte ses fruits, & s’il y a quelque chose de caché entre ses feuilles : un dépôt, une masse en lévitation, le « A » de quelque chose, tracé sur la poitrine de celle qui Garde à l’ombre ce tout petit ceci que nous avons de commun ; en somme, le sujet ne sera pas traité du point de vue de la science, ni de l’anecdote, ni du sentiment : nous nous en tiendrons au matérialisme le plus tendre
De même qu’après la discussion portant sur l’existence d’une semence féminine, nous nous perdons en spéculations & un sang rouge coule sur le sol, puis à l’endroit où il a coulé pousse une fleur également rouge manière de dire qu’Ajax aussi est naturel
19.
Si ce n’est indiscret, jus de la vigne & la fleur, les ailes teintées par des mûres, avance avec un œuf caché en son centre, morsure de l’amant ou du sabre
Le mort saisit le vif, les corps se dissolvent, & les étoffes prennent feu puis tout recommence : les gouttes tombent & chaque chose tire son commencement d’un autre commencement
Semence des choses gisant là, où tout se manifeste, par le désir ; de génération en génération, les espèces se propagent & les sons circulent dans le mur, l’insecte est le mur
À ce propos, voici ma peur : si je retourne ma main vers le ciel, la voici. L’autre reste tournée vers le sol
4
ÉDITIONS LURLURE
PARUTION MARS 2023
LE CHAOS DANS 14 VERS Anthologie du sonnet anglais
Traductions de Pierre Vinclair
Édition bilingue
> Une anthologie unique en son genre consacrée au sonnet anglais
>
> LE LIVRE
Cette anthologie présente quatorze ensembles de sonnets écrits par des poètes anglophones de première importance, sur une période allant de la Renaissance à nos jours : William Shakes peare, John Donne, Mary Wroth, John Milton, William Wordsworth, John Keats, Elizabeth Browning, Christina Rossetti, G.M. Hopkins, Edna St. Vincent Millay (d’un vers de laquelle est extrait le titre de l’anthologie), Wilfred Owen, e. e. Cummings, Marilyn Hacker et Joshua Ip. Chaque ensemble est précédé d’une présentation du traducteur, Pierre Vinclair, dans laquelle il rend compte de ses choix de traduction tout en replaçant chaque ensemble de sonnets dans son contexte historique et biographique.
> L’AUTEUR
Pierre Vinclair est né en 1982. Poète, essayiste et traducteur, il a récemment publié L’Éducation géographique aux éditions Flammarion.
Il a déjà publié deux recueils de poésie aux éditions Lurlure, Sans adresse (2019) et Le Confinement du monde (2020) ainsi que deux recueils d’essais, Le Chamane et les Phénomènes (2017) et Idées arrachées (2022).
Genre : Poésie Collection : Poésie Prix : 19 euros Format : 12 x 18,5 cm Nombre de pages : 180 ISBN : 979-10-95997-47-4
Pour (re)découvrir les grandes figures de l’histoire de la poésie anglophone : Shakespeare, Donne, Milton, Wordsworth, Browning... DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION 1 / 6
EXTRAITS DE REVUE DE PRESSE DE PRÉCÉDENTS TITRES DE L’AUTEUR
> À PROPOS DE SANS ADRESSE (Lurlure, 2019)
“Lumineux et réflexif, intime et contemporain, le livre de poésie le plus enthousiasmant de ce début d’année 2019 est donc un recueil de sonnets.” Guillaume Lecaplain, Libération
“Les sonnets que Pierre Vinclair nous propose dans Sans adresse valent pour eux-mêmes, mais aussi, et surtout, pour les écarts et les espaces nouveaux qu’ils ménagent au sein du territoire poétique.” Mathieu Jung, Poezibao
> À PROPOS DU CONFINEMENT DU MONDE (Lurlure, 2020)
“ Le Confinement du monde est souvent drôle – et les enjambements tou jours savoureux. La forme sonnet est autant respectée que chahutée et, si une humeur joyeuse traverse une grande partie de ces 48 poèmes, la mélancolie propre à cette forme est tout aussi présente.” Christian Rosset, Diacritik
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>
DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION
[...]
2. La présente anthologie n’a pas pour objet l’histoire du sonnet. Ce qui signifie, d’une part, qu’elle ne considère pas les sonnets de Shakespeare comme plus archaïques que ceux de Hacker ; et, d’autre part, qu’elle ne fait guère de place à des œuvres d’abord réputées pour avoir transgressé ou fait évoluer la forme (le premier sonnet en vers libre, le premier sonnet ne comptant pas quatorze vers, le premier sonnet en cadavre exquis, etc.)
3. La présente anthologie a bien pour objet, en revanche, le sonnet tel qu’il traverse l’Histoire. Même si ce n’est pas l’évolution de la forme qui m’intéresse, il ne s’agit pas pour moi de nier — c’est l’évidence — que des époques différentes ont produit des types de sonnets différents. J’ai donc choisi 14 poètes, que j’ai regroupés en ensembles correspondant à des époques du sonnet : classique (4 poètes), romantique (4 poètes), moderne (4 poètes) et contemporaine (2 poètes). Cette anthologie peut ainsi se lire comme un sonnet (élisabéthain) de sonnets de sonnets.
4. Dans mon sous-titre, « Anthologie du sonnet anglais », il ne faut pas entendre anglais en un sens national, mais linguistique : si la plupart des auteurs ici traduits sont en effet anglais, d’autres sont aussi américains, et Joshua Ip est singapourien.
5. Le sonnet n’est pas une substance, n’a pas d’essence. Il est vain d’en chercher une défini tion comme de s’étonner qu’on ne lui on trouve pas, ou d’expérimenter des « sonnets à 13 ou à 15 vers ». Le sonnet n’est qu’une convention, comme est une convention le fait d’appeler « tabouret » une chaise sans dossier. Ajouter un dossier à un tabouret n’en fait pas un « tabouret expérimental ».
[...]
8. J’ai veillé à ne pas ajouter aux sonnets les préjugés que nous avons sur l’époque dans la quelle ils ont été écrits. Ainsi, pour traduire les sonnets romantiques, je n’ai pas choisi des mots particulièrement connotés « romantiques ». Ce qui m’importe, ce n’est pas la participa tion d’un sonnet à un courant ; mais ce qu’il peut nous dire aujourd’hui. Pour autant, je n’ai pas non plus cherché à « moderniser » les sonnets. Pour naviguer entre ces deux écueils du ghetto historique et de la mise à jour, j’ai eu pour seule boussole, subjective et simplissime, d’essayer de proposer les textes les plus intéressants.
9. Plutôt que de traduire un seul sonnet d’un très grand nombre d’auteurs, comme c’est le cas dans The Making of a Sonnet, l’anthologie classique publiée par Norton en 2008, j’ai décidé de proposer un nombre représentatif de sonnets, composés par relativement peu d’auteurs — en privilégiant les séquences ou les sonnets de sonnets. Outre que la singularité de chaque auteur se repère mieux sur plusieurs poèmes que sur un seul, l’avantage d’un tel choix est de pouvoir proposer des ensembles cohérents et même complets. Traduire quelques séquences, plutôt qu’un grand nombre de poèmes individuels, permet également de mettre en évidence la sorte de manie dont le sonnet est l’objet : « Un proverbe espagnol (rapporte John Donne dans une lettre à Herbert Goodere) m’en informe : qui ne sait pas faire un sonnet est un idiot, mais qui en fait deux est un fou ».
EXTRAIT 1 : AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR
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Joshua Ip, Sonnets from the Singlish (2015)
Lorsque j’ai emménagé à Singapour en 2017, mon premier achat fut Unfree Verse (Ethos Books), une anthologie de la poésie singapourienne, dirigée par trois jeunes poètes, Joshua Ip, Tse Hao Guang et Theophilus Kwek, et axée sur le travail des formes et des contraintes. JO SHUA IP (1982) venait lui-même de faire paraître une « upsize edition » (édition augmentée, 2015) de ses Sonnets from the Singlish*, un ensemble qui lui valut d’être lauréat du Singapore Literature Prize. Si le titre fait explicitement référence aux Sonnets from the Portuguese d’Eli zabeth Barrett Browning, il faut pour bien en saisir la signification avoir en tête la singularité historique, politique, géopolitique, culturelle et linguistique de Singapour. Île située au bout de la péninsule malaise, colonisée par les Anglais à partir de 1819, profitant de sa situation maritime entre l’Inde et la Chine, Singapour s’enrichit rapidement au point de devenir le plus gros port mondial, attirant les travailleurs du Sri Lanka comme de la Chine du sud. Envahie par les Japonais pendant la Deuxième Guerre Mondiale, elle conquit son indé pendance en 1965 après avoir brièvement été rattachée à la Malaisie. Quatre langues y sont aujourd’hui constitutionnellement reconnues : l’anglais, le mandarin, la malais et le tamoul. Le Singlish (mot-valise pour Singaporean English) est le créole local, principalement basé sur un anglais à la grammaire simplifiée, et intégrant des mots chinois, malais et plus rarement tamouls.
Dans le cadre d’une réflexion sur la post-colonie proche de celle qu’ont pu avoir aux Caraïbes des écrivains comme Raphaël Confiant ou Patrick Chamoiseau, le Singlish est revendiqué par une partie des Singapouriens comme une langue ayant sa valeur propre et pouvant donner lieu à une « défense et illustration » littéraire. Les Sonnets from the Singlish ne suivent pas à pro prement parler ce programme puisqu’ils ne sont pas écrits en Singlish. L’expression « From the Singlish » signifie « traduit du singlish », en anglais donc, et touche à une question plus esthétique que proprement linguistique : traduire du singlish, (essentiellement parlé dans les classes populaires) un contenu à l’aide duquel composer des sonnets, c’est nier les hiérarchies établies du noble et du vulgaire, du bon goût et du kitsch — c’est carnavalesque. On aura compris que Joshua Ip joue avec la tradition. Les six sonnets que j’ai traduits forment une sous-séquence autonome de son livre, intitulée (sans majuscule) « legend of the monkey god » (la légende du dieu singe) d’après le personnage de Sun Wukong, héros d’un roman populaire chinois du XVIe siècle. Ce singe (également à l’origine de la figure de Dragonball), est le premier disciple du moine Sanzang, chargé dans La Pérégrination vers l’ouest de chercher en Inde les écritures sacrées du Bouddha pour les ramener en Chine. Quoique doué de pou voirs magiques extraordinaires, il est tout sauf un de ces nobles lettrés de la Chine impériale, et représente plutôt le type même du personnage facétieux, imprévisible et irrévérencieux — comme l’art de Joshua Ip, dont le recours à la rime relève d’abord, à mon sens, du happening comique. Ainsi, lorsqu’il commente la rareté des mots rimant avec « crap » (merde, dans le premier poème), ou écrit un sonnet à connotation pornographique (« monkey and the ru yi bang ») en vers léonin (les deux hémistiches riment ensemble). Une dimension centrale ces sonnets aurait été mise de côté, si la traduction n’avait pas été elle aussi rimée.
EXTRAIT 2 : PRÉSENTATION DES SONNETS DE JOSHUA IP
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La légende du dieu singe singe écrit un poème poètes à tête de girouette, aimant rien plus que jouer la révolution, deci-delà, et revenir toujours au connu et au lu : quelqu’un a déjà écrit ça et comme ça. vous pouvez bien biaiser vos notes d’intention, scrabbler du neuf, garder du vieux qui ne se perde, les verbes sont des verbes et les noms des noms — et le choix limité pour les rimes de merde.
le vieux singe vous couvre. voici ma machine à écrire : vintage. art déco. bien ancienne. donc pour commencer j’ai une créd. de hipster. ajoute mes cent mille sbires : par millions nous taperons random des vers de mirliton qui une fois sur mil vous briseront le cœur.
l’éducation d’un singe
bouddha passa, guan shi yin a fait un détour pour prêcher. lao zi livra une bibli jurant que ses bouquins allégeraient l’ennui qu’on a à soigner les chevaux de l’empereur.
confucius prit une voie plus pratique encore. il plana, texte en main, tout près de mon oreille et lut, quand je pelletais du fumier de paille.
le bourdonnement de mon célèbre mentor s’évapora au chaud — et je rêvai du doux pelage offrant le fruit sucré — moi le premier à percer la surface, à mordre, à éclater la peau — et de fraîcheur volée tacher mes joues.
entouré par les sages de plus grand renom, je ne pouvais songer qu’à voler des brugnons.
EXTRAIT 3 : DEUX SONNETS DE JOSHUA IP (2015)
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[Sonnet 9]
Lui qui n’étant ni trop gentil ni trop brillant
N’était guère doué pour le sport, beau non plus, Était entré dans sa vie quand n’importe qui
Eût été bienvenu, tant elle avait besoin.
Ils s’étaient rencontrés ainsi : il dirigea
Le reflet d’un miroir dans ses yeux, à l’école —
Ce par quoi il fut distingué ; depuis ce jour
Ils allaient de concert en règle générale.
Elle dit, en secret et chuchotant, comment
Il avait dirigé le reflet d’un miroir
Dans ses yeux. Le disant, que ce n’était pas chose
Si merveilleuse la frappa. Mais quelle était La probabilité ? — C’est pas mal de savoir
Que tu as un ami qui t’accompagne où que tu ailles.
[Sonnet 11]
Elle s’en rappela quand elle vit la neige Partie, exposant à nouveau l’herbe brune et Des épingles à linge, un tablier — voilà Longtemps, quand, tamisant par la vitre, une blanche Tempête la forçait à contrecœur, enfin, À rentrer, avant que la corde ne cédât,
Les rigides habits qui volaient dans le souffle S’affrontant en armées d’anges dans la mêlée, Un tablier — longtemps ! — dans une telle nuit Soufflé et pris dans, grossissant, une congère, À terre, avant qu’avril ne le rende aux regards, Oublié, pittoresque et neuf comme un cadeau — Tirant, fouillant et arrachant — elle comprit : C’était le printemps, il faudrait vivre une autre année complète.
EXTRAIT 4 : DEUX SONNETS D’EDNA ST. VINCENT MILLAY (1923)
6 /6
technique
pages
couleur
11x18 cm
15 €
le 03/05/2022
diffusion
diffusion
Choisis et traduits par Pierre Alferi, Paroles sans raison est un ensemble de poèmes du peintre allemand Paul Klee.
Méconnue en France, son œuvre poétique est pourtant prolifique et magnifique. Ce livre, accompagné d’une dizaine de reproductions, est un premier pont vers ce monde verbal trop longtemps resté à l’ombre de la peinture.
éditions Hourra Paroles sans raison, Paul Klee isbn 978-2-491297-03-9 poésie / arts fiche
48
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brochures cousues collées format
prix
parution
contact
Paon
paon.diffusion@gmail.com distribution Serendip-livres contact@serendip-livres.fr édition Hourra editionshourra@gmail.com genre poésie, arts thèmes ironie, transgression, Bauhaus
le livre
Assemblé et traduit par Pierre Alferi, Paroles sans raison est un recueil de poèmes du peintre Paul Klee.
Pour l’heure, nous proposons un choix modeste, d’une vingtaine de poèmes, mais dont la rédaction s’étend de 1901 à 1939. Choix arbitraire, au fil des ans, d’un lecteur et traducteur de poésie bientôt persuadé qu’il y avait là plus qu’une œuvre seconde et mineure, tout autre chose qu’un violon d’Ingres : un massif poétique, poussé, certes, dans l’ombre d’une œuvre plastique, mais sans équivalent au vingtième siècle, sinon peut-être dans la grande poésie de Jean/Hans Arp, son cadet de sept ans.
— Extrait de la note du traducteur
Le livre est construit en plusieurs moments : En ouverture, le recueil Paroles sans raison qui vient rectifier l’absence totale de poèmes de Paul Klee publiés en français. Un graphisme fin et astucieux donne accès sur la même page au texte original sans pour autant gêner l’œil du lecteur.
Ensuite, la note de traduction, rédigée par Pierre Alferi, vient replacer habilement ce livre dans l’histoire de la peinture, de l’écriture, de la vie de Paul Klee.
En fermeture, un cahier en couleurs donne à voir une dizaine de reproductions, offrant au lecteur un petit rappel de l’évolution de son œuvre peinte.
l’auteur
Paul Klee (1879-1940) est un peintre allemand réputé pour son œuvre très expressive. Professeur à l’école du Bauhaus, il est malheureusement figure de proue de l’art qualifié de dégénéré par le régime nazi. Persécuté, il termine ses jours en Suisse.
le traducteur
Pierre Alferi, né en 1963 à Paris, est un romancier, poète, essayiste français. Professeur d’histoire de la création littéraire aux beauxarts de Paris, il a publié une vingtaine d’ouvrages et fait preuve régulièrement d’un engagement politique public.
La sirène de Satan est un recueil paru en 2019 aux éditions Hourra.
éditions Hourra
Paroles
sans raison, Paul Klee isbn 978-2-491297-03-9 poésie / arts
maison d’édition
Honneur à celles par qui le scandale arrive !
cri de joie, cri de guerre
éditions Hourra publient de la poésie et des écrits sur l’art. Créée en 2019 sur la montagne limousine, la maison naît de l’envie de défendre des pratiques d’écritures marginales où se rencontrent le poétique et le politique. Fruit d’amitiés et d’intuitions communes, elle réunit des artistes et des autrices pour qui la révolte fait corps avec la beauté.
Hourra
avenue Porte de la Corrèze
Lacelle
éditions Hourra Paroles sans raison, Paul Klee isbn 978-2-491297-03-9 poésie / arts la
—
Hourra :
Les
éditions
|36,
|19170
www.editions-hourra.net 978-2-491297-03-9
Auteur : Robert Louis STEVENSON
Titre : EMBLEMES MORAUX et autres poèmes, avec 19 gravures sur bois de l'auteur.
Edition bilingue. Traduction inédite. 80 pages, imp. en rouge et noir format : 16 x 22,5 prix : 30€
ISBN : 979-10-95625-15-5
En 1882, Robert Louis Stevenson se rend à Davos pour se soigner. Il est accompagné de son épouse Fanny Osbourne et du fils de celle-ci, Lloyd, alors âgé de 12 ans. Lloyd est passionné d'imprimerie qu'il pratique sur une petite presse à bras. L'enfant publiera et imprimera en connivence avec Stevenson, 5 petits livrets de poèmes et de gravures sur bois de celui-ci.
En 1921, devenu un homme, Lloyd Osbourne republiera en un seul volume, ces publications touchantes devenues rarissimes. Il les accompagnera d'une préface relatant cette singulière et émouvante aventure. C'est ce volume que publie Harpo&, enrichi d'une traduction inédite de Benjamin Mouze.
ÉDITIONS LURLURE
PARUTION MAI 2022
CENT BALLADES
D’AMANT ET DE DAME
Christine de Pizan
Nouvelle traduction de Bertrand Rouziès-Léonardi
Préface de Dominique Cochet et Pascal Maillard
Édition bilingue
Collection
Nombre
Une nouvelle traduction du chef-d‘œuvre de Christine de Pizan, considérée comme l’une des premières féministes de l’Histoire
LE LIVRE
Les Cent ballades d’amant et de dame, chef-d’œuvre de la poésie courtoise narrative, en sont peut-être aussi le tombeau passionné. En effet, en ce début de XVe siècle, la fin’amor, devenue archétype littéraire, sort émoussée de l’épreuve des champs de bataille et de la misogynie cléricale. Dans une société aristocratique obsédée de guerre, la femme, en dépit des célestes perfections que l’homme lui prête et de la fidélité absolue qu’il dit lui vouer, est de ces sanctuaires qu’on profane, de ces divinités qu’on trahit, entre deux expéditions militaires. Plus de deux siècles après son émergence en tant que discipline de mœurs et de mots, la courtoisie s’altère en galanterie, ce jeu cruel de collectionneurs plus préoccupés de nobles proies à inscrire à leur tableau de chasse que d’unisson des cœurs et des corps. C’est dans ce cadre que Christine de Pizan “prend en route”, comme on se lance un défi, une relation amoureuse déjà bien entamée, sur fond de harcèlement courtois. La dame qui cède ne le fait pas sans livrer à son tour bataille contre des mots, contre des procédés éventés qu’elle impose à son amant de renflouer en actes, avec ce fol espoir, dans sa résis tance comme en ses abandons, de reconstruire une éthique du désir :
: Poésie Prix : 22 euros Format : 14 x 21 cm
de pages : 244 ISBN : 979-10-95997-44-3
DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION
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« Je ne sais pas ce qu’est l’amour ; quant à l’apprendre, Je ne le veux pas plus. J’ai l’âme ailleurs fixée. »
La présente traduction s’attache à refaire chanter la langue-signature d’une chevalière des lettres, à la fois dépouillée et taillée sur le patron des inflexions du sentiment, la prose affleurant sous le vers, marque d’une modernité où notre époque saisira le reflet et l’écho de ses propres luttes émancipatrices.
L’AUTEURE
Christine de Pizan, née en 1364 à Venise et morte vers 1430 au monastère de Poissy, est une philosophe et poétesse italienne. Elle est considérée comme la première femme de lettres de langue française ayant vécu de sa plume et comme l’une des premières féministes de l’Histoire
De fait, alors que 98 % des femmes de son époque étaient analpha bètes, elle dut, veuve et démunie, gagner sa vie en écrivant. Elle n’a jamais hésité à se servir de sa plume pour se porter à la défense de son sexe, pointant notamment les préjugés misogynes les plus tenaces, souvent issus de « grands » textes littéraires (le Roman de la Rose) ou basés sur le discours de l’Église. C’est une auteure prolifique, qui compose des traités de politique, de philosophie, et des recueils de poésies. On lui doit, entre autres, Cent ballades d’amant et de dame et La Cité des dames, ouvrage incontournable des études féministes actuelles.
LE TRADUCTEUR
Le traducteur, Bertrand Rouziès-Léonardi, est docteur en litté rature médiévale et reconstituteur. Il a notamment publié aux éditions Lurlure une nouvelle traduction de Trubert (2019), le plus long fabliau de la littérature française.
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LA DAME (II)
Je ne sais pas ce qu’est l’amour ; quant à l’apprendre, Je ne le veux pas plus. J’ai l’âme ailleurs fixée. Aussi, ce serait vain pour vous que de m’attendre.
Je vous le dis : ôtez-le-vous de la pensée ; Je n’en vois l’intérêt. Toute dame rejette un tel amour, au vrai, Si l’honneur la conduit. N’en soyez pas penaud, Car pas plus vous qu’un autre en mon cœur ne prévaut.
Et contre un tel amour, j’entends bien me défendre. Je ne courrai pas, Dieu merci, tête baissée Enfiler le collet où d’autres vont se prendre, Comme on le voit souvent. Je m’en suis bien passée – Le bien que cela fait ! –, Et ce depuis longtemps, et je m’en passerai, Qu’on m’en parle par lettre ou dans un petit mot, Car pas plus vous qu’un autre en mon cœur ne prévaut.
Cette réponse est tout ce dont je sais me fendre. Plus un mot là-dessus. Vous me voyez lassée De votre bavardage. Allez donc entreprendre Quelqu’un d’autre. Requête à jamais repoussée. Et qui s’enhardirait Ferait grande folie. Aussi bien me déplaît Ce genre d’amour. Nul ne me prendrait d’assaut, Car pas plus vous qu’un autre en mon cœur ne prévaut.
N’y pensez plus, je vous l’affirme de nouveau, Car pas plus vous qu’un autre en mon cœur ne prévaut.
EXTRAIT 1
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ÉDITIONS LURLURE
7 rue des Courts Carreaux – 14000 Caen tél. 06 78 54 53
www.lurlure.net
Réimpression
L’AUTRE JOUR Milène Tournier
Genre : POÉSIE
Collection : Poésie
Prix : 14 euros
Format : 15 x 21 cm
Nombre de pages : 88
ISBN : 979-10-95997-26-9
>Une nouvelle voix à suivre
>“Une écriture majeure” selon François Bon >“Une poésie directe, brute, d’une évidence désarmante”, Guillaume
Lecaplain, Libération
LE LIVRE
L’écriture de Milène Tournier ne souffre ni borne(s) ni contrainte(s) ; en vers ou en prose (parfois en mêlant les deux), elle cherche, tente, explore, “explose” (François Bon) grammaire et syntaxe avec talent et virtuosité.
Dans L’autre jour, son second recueil, son écriture évoque à la fois la perte (de l’en fance, de l’amour), la disparition (de la nature, du silence), la peur (de la mort) mais aussi la beauté simple des choses vues et /ou vécues et le recours que les hommes sont toujours les uns pour les autres dans ce “fabuleux d’exister”.
L’AUTEURE
Milène Tournier est née en 1988. Elle est docteure en études théâtrales de l’université Sorbonne Nouvelle et écrit des œuvres de théâtre et de poésie. Elle a publié aux édi
DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES
82 – contact@lurlure.net –
10 rue Tesson – 75010 Paris – contact@serendip-livres.fr Tél. 01 40 38 18 14 – www.serendip-livres.fr
VISUEL PROVISOIRE
tions Théâtrales en 2018 Et puis le roulis (théâtre), en 2019 Nuits (roman) aux Éditions
La Ptite Hélène. Son premier recueil de poésie, Poèmes d’époque, a paru en novembre 2019 dans la collection « Polder » de la revue Décharge, préfacé par François Bon, qui écrit à son propos : “Pour moi c’était d’évidence. On avait affaire là à une écriture ma jeure.”
Milène Tournier s’intéresse également à la littérature en lien avec les arts numériques, et élabore notamment des poèmes-vidéos diffusés sur Youtube (https://www.youtube. com/channel/UCiGj9AbLGsbPr4azkClDWfA ).
Elle participe, en 2019-2020, au programme de résidences d’écrivains de la Région Îlede-France.
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Du désarroi et de la colère
Jacques Roman
PRÉSENTATION
Du désarroi et de la colère est le dernier ouvrage de Jacques Roman, formant un tableau sublime de deux volets pouvant se rabattre l’un sur l’autre. À partir de plusieurs réflexions philosophiques, poétiques et introspectives, exigeantes de vérité, il tente de contourner l’ennui et d’arracher sans faillir la mauvaise herbe des jours qui passent. Mêlant le passé au présent, l’étymologie du désarroi sert ainsi de ciment aux déambulations actuelles de la colère. Fidèle à un style de haute voltige, qui lui permet de sauter par dessus les dépressions et les gouffres sans y tomber, Jacques Roman est définitivement, comme le soulignait Jacques Chessex : « Un poète de la trempe d’Artaud et de Pasolini : de ceux qui se risquent, esprit et corps, dans le suave et le pire. »
En librairie 01.2023
Format : 14 x 21 cm
Pages : 64 p.
Reliure : broché, collé
rayon : littérature
DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE
AUTEUR
Né en 1948 en France, Jacques Roman s’installe en Suisse romande au début des années 1970. Comédien, metteur en scène, réalisateur, collaborateur et producteur à la Radio Suisse romande, pionnier des lectures publiques, il est aussi l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dans des genres divers : prose et recueils poétiques, livres d’artistes, pièces de théâtre et œuvres radiophoniques.
DIFFUSION
Paon
Prix : 10 € / 15 CHF ISBN : 978 2 8290 0662 3
Éditions d’en bas Rue des Côtes de Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net
ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres
diffusion 44 rue Auguste Poullain 93200 SAINT DENIS SERENDIP livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île St Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip livres.fr gencod dilicom 3019000119404
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En mai 2011, une foule s’installe sur la place de La Puerta del Sol à Madrid, important en Europe une forme d’action issue des Printemps arabes. Les protestataires y érigent un cam pement complexe qui fonctionne comme une ville miniature. Celui-ci accueille des espaces dédiés aux repas, à la lecture, au soin, à la garde des enfants et au repos. Les activités sont réalisées bénévolement, et les matériaux collectés ou donnés gratuitement. Les liens entre les individus sont régis par des affinités et des affects, et l’argent ne joue aucun rôle. Les décisions ne sont plus confiées à des représentants mais prises collectivement au sein d’une assemblée et diverses commissions prennent en charge les questions pragmatiques. Partout, surgit la parole, que ce soit oralement lors de longues réunions ou sous la forme visuelle d’affiches et de banderoles auto-produites.
Ce livre revient sur cet épisode contestataire en s’attachant à ses dimensions esthétiques et utopiques. Il montre comment les formes artistiques peuvent fournir un langage pour exprimer le désir de changement collectif, la possibilité d’utiliser d’autres voies et moyens pour relever le défi de vivre ensemble et d’habiter un espace commun.
Ci-contre et ci-après : couverture provisoire et aperçu des pages intérieures (maquette en cours).
À paraitre, novembre 2022 éditions Lorelei, coll. « Frictions » 60 p., 17 × 10,7 cm ISBN : 978-2-9555444-9-5 10 €
Puisant dans l’histoire de l’art au crible des études visuelles et culturelles, cet ouvrage explore les notions de visualité et de contre-visualité. Ces termes introduits par le théoricien des cultures visuelles Nicholas Mirzoeff nouent le voir au savoir, au pouvoir et au (faire) croire.
À travers notamment des pièces de Betye Saar, Leslie Labowitz, Coco Fusco et Guillermo Gómez Peña, Hito Steyerl, Joy Buolamwini, et des écrits d’Allan Sekula, il s’agit d’examiner comment certaines œuvres d’art questionnent les systèmes de visualité hérités des mécanismes de domination capita liste, coloniale, et patriarcale.
Ces artistes n’opposent pas terme à terme une visualité à une autre, mais cherchent à produire des écarts tactiques et privilégient une mobilité des points de vue, pour permettre à cha cune et à chacun de se construire comme sujet.
Ci-contre et ci-après : couverture provisoire et aperçu des pages intérieures (maquette en cours).
À paraitre, novembre 2022 éditions Lorelei, coll. « Frictions » 60 p., 17 × 10,7 cm ISBN : 978-2-9584193-0-1 10 €
paraitre,
Dans le premier numéro de La Révolution surréaliste, en 1924, fut publié un montage photographique réunissant 28 visages masculins de personnalités surréalistes ou comptant particu lièrement pour le mouvement et, au centre de ces portraits, plus grande, la photographie d’une femme : Germaine Berton. En 1923, cette militante anarchiste défraya la chronique en assassinant Marius Plateau, une figure des milieux monarchistes et nationalistes.
Cet ouvrage revient sur la réception de ce crime politique par les surréalistes, qui apportèrent un soutien inconditionnel à Germaine Berton, et par les anarchistes eux-mêmes, dont la position fut plus ambivalente. En analysant les divergences entre surréalistes et anarchistes, en particulier autour de la question du suicide, et en revenant sur les diverses lectures qui ont été faites jusqu’à aujourd’hui du « tableau synoptique » avec Germaine Berton, il s’agit d’en critiquer les interprétations purement cultuelles ou esthétisantes, afin de restituer la dimension politique de l’expérience surréaliste et l’antagonisme social et politique violent des années qui l’ont vu naître.
Ci-contre et ci-après : couverture provisoire et aperçu des pages intérieures (maquette en cours).
À
novembre 2022 éditions Lorelei, coll. « Frictions » 60 p., 17 × 10,7 cm ISBN : 978-2-9555444-8-8 10 €
Chroniquesd’Ukraine,demarsàavril
Burn~Août,
avenue
Président
Chroniques d’Ukraine, de mars à avril 2022 est un recueil de textes écrits en Ukraine, sur le front et à sa marge, entre mars 2022 et avril 2022. Préalablement publiés sur un blog pour faire le récit de cette expérience au jour le jour et tenir informé es leurs ami es, ils sont publiés aujourd’hui sous forme de livre enrichi d’un texte de Perrine Poupin, chercheuse au CNRS et d’un nouveau texte du collectif Ici Transcarpatie.
Ici Transcarpatie est un collectif de militant·es qui décide de se rendre dans une coopérative Longo Maï située en Transcarpatie (région qui se trouve à la jonction des frontières ukrainienne, polonaise, slovaque, hongroise et roumaine) entre mars et avril 2022. Leur objectif principal : soutenir matériellement, logistiquement en aidant à des chantiers collectifs, en faisant de l’approvisionnement, ou en livrant du matériel dans les zones de conflits ; ils rendent compte de leurs expériences dans un blog initialement destiné à leurs proches. Plutôt qu’une vocation analytique les textes témoignent du quotidien de volontaires dans un pays en guerre. Ils abordent cet événement depuis les liens déjà existants avec des camarades de la coopérative de Longo Maï. Depuis cet endroit éloigné des zones de conflits armées, ils rencontrent des gens qui sont venus s’y réfugier, y transiter et traverser la
https://icitranscarpatie.
Format
Nombre
Prix
B
Romainville
Chroniques d’Ukraine de mars à avril 2022
É ditions Burn~Août d’après https://icitranscarpatie. wordpress.com/Chroniques d’Ukraines de mars à avril 2022 d’après https://icitranscarpatie.wordpress.com/
En cas d’impression soi-même, relier au niveau de cette zone
2022 Éditions
46
du
Wilson, 93230,
page 1 sur 2 Dernières modifications le 24 août 2022 1:35 — PDF sur http://editionsburnaout.fr/
E
A
: 11*21
de pages : ?
: + ou - 10 euros ISBN : 9782493534088 Graphisme : Théo Pall
wordpress.com/
d’impression soi-même, relier au niveau de cette zone
frontière.
Les membres du collectif se sont rapprochés occasionnellement de la ligne de front pour livrer du matériel et ont rencontré des individus et des groupes qui, de façon autonome, ou par le biais d’associations, luttent par le bas. Une lutte qui, en temps de guerre, se définit aussi bien par l’organisation de cantines et de refuges qu’en la réappropriation d’usines pour fabriquer des gilets par balles. Par ces textes le collectif Ici Transcarpatie donne à voir la résistance populaire qui gronde et qui invente alors même que deux empires s’affrontent.
En cela, le recueil est constitué de trois types de texte : 1/ Les textes qui introduisent l’ouvrage, écrit a posteriori, qui peuvent apparaître comme des témoignages et des mises en contexte de l’expérience vécue. 2/ Les textes publiés sur le blog, écrits sur le vif, qui font le récit de ce mois passé en Ukraine. 3/ Les entretiens retranscrits qui laissent la parole à celles et ceux qui luttent encore pour leur survie tandis que la guerre n’en finit pas.
Il s’agit moins de faire le récit d’une guerre que celui d’une expérience particulière d’individus qui décident de faire le chemin eux elles mêmes pour appréhender toute la complexité d’une telle situation.
https://icitranscarpatie.wordpress. com/2022/04/01/aller-a-kiev-en-ambulance -et-rentrer-a-carpates/
«
À la base, nous voyons des véhicules de types ambulance, ou jeep militaire ; des volontaires en treillis et des personnes armées qui accompagnent les paramédics dans leurs interventions pour les protéger. Ces bataillons de paramédics sont des organisations de volontaires bénévoles qui existent depuis 2014, et se sont formalisés après Maïdan dans la guerre du Donbass. Bien qu’ils ne dépendent pas de l’armée, il sont en étroite relation avec celle-ci étant donné qu’ils interviennent au plus près des combats. Leur maxime est de “sauver des vies”. Il se composent en petites unités de 3 ou 4 personnes qui vont intervenir dans la ligne de front pour prendre en charge les blessés civils et militaires qu’ils mettent en sécurité dans des points de stabilisation puis dans les hôpitaux. Il y a 31 unités mobilisées à Kiev en ce moment. Cette organisation s’est largement professionnalisée depuis 2014 et bénéficie d’un large soutien financier et médiatique, mis en scène dans une publicité très héroïque. En apparence, la distinction d’avec le corps militaire n’est pas évidente et tout bénévole participant à ce bataillon doit suivre une formation exigeante de secours militaire. La différence, nous dit-on, se situe dans le fait que chez les paramédics, il n’y a pas de salaires, pas de notion de désertion (on peut s’en aller quand on veut bien qu’il faille demander une permission pour faire une pause lorsqu’on est mobilisé), et surtout « que l’on respecte la sensibilité de chaque personne ». Depuis le début du conflit, de nombreuses personnes ont cherché à les rejoindre, alors ils ne prennent plus de nouveaux volontaires parce qu’ils ne dispensent pas de formation actuellement. S’ils manquent de personnel, ce n’est pas au niveau médical mais plutôt dans des tâches précises comme chauffeur ou mécanicien. Il faut suivre une formation spéciale pour être capable de conduire dans des conditions extrêmes et être formé aux gestes principaux d’urgence vitale (être capable d’installer un tourniquet sur soi même par exemple). »
En cas
Chroniquesd’Ukraine,demarsàavril2022 Éditions Burn~Août, 46 avenue du Président Wilson, 93230, Romainville page 2 sur 2 Dernières modifications le 24 août 2022 1:35 — PDF sur http://editionsburnaout.fr/
L’ambulance perdue dans la plaine
à une étoile
mélanie berger
imprimé en Suisse / 11,5 x 16,5 cm / EUR 16 / 100 p. / isbn : 978-2-940518-75-3
Mélanie Berger livre dans un récit intime et sans fard ses doutes et ses interrogations, la complexité de pensées et de sentiments ambivalents qui surgissent avant, pendant et après une intervention volontaire de grossesse ou I.V.G.
« […] Par ce témoignage, j’espère amener une meilleure compréhension d’un vécu souvent douloureux et encourager une parole libérée favorisant le dialogue, avec soi -même ou autrui, afin d’aider peut être d’autres femmes dans leur propre cheminement. »
PARUTION EN FRANCE PRÉVUE POUR FÉVRIER 2023
–
Ce livre n’a pas la prétention de statuer sur l’avor tement, il n’est que le partage de mon vécu personnel d’une interruption de grossesse.
J’ai le privilège de vivre en Suisse, un pays qui depuis la votation du 2 juin 2002 autorise l’I.V.G. jusqu’à 12 semaines de grossesse afin de proscrire les risques et dommages encourus – tant sur le plan physique que psychique – lors d’un avortement illé gal. Chaque femme devrait être libre de ses choix et ne pas être passible de prison si elle décide de ne pas poursuivre sa grossesse.
Selon les circonstances, par exemple à la suite d’un viol, une I.V.G. peut aussi être vécue comme une déli vrance ; néanmoins, la légalité de l’acte n’empêche pas la honte et la culpabilité parfois éprouvées, et même si la décision d’une intervention est sans équivoque, rares sont les femmes qui en parlent ouvertement. Il y a une sorte d’omerta quant au ressenti des femmes
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ayant subi une I.V.G., et peut-être un manque dans la formation des intervenants pour proposer un accompagnement psychologique.
Dès lors, cela relève d’une démarche individuelle d’aller chercher un groupe de soutien, une thérapie ou toute autre forme d’aide qui pourrait s’avérer bienvenue.Je n’ai rencontré aucune femme qui considère cette expérience comme un acte anodin, et peu en parlent autour d’elles. La plupart du temps, les proches ou la famille l’ignorent et seules quelques rares personnes, souvent une ou deux amies, sont dans la confidence.
La charge de la responsabilité d’une I.V.G. ou d’une grossesse non désirée menée à terme incombe en général à la femme, et que la grossesse soit inter rompue à la suite d’une fausse-couche,une I.M.G.ou une I.V.G., il en résulte dans tous les cas un processus de deuil périnatal.
Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en ligne de compte dans la décision de cesser de porter la vie. Par ce témoignage, j’espère amener une meilleure compréhension d’un vécu souvent douloureux et encourager une parole libérée favorisant le dialogue, avec soi-même ou autrui, afin d’aider peut-être d’autres femmes dans leur propre cheminement.
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APRÈS LA RÉVOLUTION
NUMÉRO 3 – PÉDAGOGIE
Après la révolution est un journal d’application de la pensée architecturale à d’autres objets que la production de bâti. Ce troisième numé ro thématique annuel traite de la pédagogie comme transformation des êtres. Il engage un bilan critique des modalités programmatiques et organisationnelles de pédagogies issues de processus insurrectionnels et révolutionnaires dans le monde, d’un point de vue théorique, critique mais aussi en donnant la parole à des acteur·ice·s de ces événements. Ce travail est accompagné de la republication de documents historiques peu accessibles et d’hypothèses infrastructurelles. Il explore parallèlement d’autres architectures possibles pour les contes
tations et d’autres pédagogies à mettre en œuvre après la révolution.
Comité de rédaction du journal : Manuel Bello Marcano, Lynda Devanneaux, Adrien Durr meyer, Anaïs Enjalbert, Sara El Alaoui, Émilien Épale, Paul Guillibert, Marianna Kontos, Thimo thé Lacroix, Léo Pougnet, Claire Thouvenot, Amélie Tripoz, Emma Vernet, Xavier Wrona.
Ce journal est une des activités de l’association Après la révolution, basée à Saint-Étienne. Ce numéro 3 comprend 63 contributions. Il est im primé, relié et façonné à Saint-Étienne par les membres de l’association Après la révolution.
Format : 20,8 x 29,5 cm, 350 pages environ
ISSN : 2678-3991
ISBN : 978-2-493403-08-7
Prix : 20 euros minimum
Rayons : Beaux arts / Essais
Thèmes : Architecture / Philosophie / Sciences sociales
Sortie : 3 février 2023
SOMMAIRE DU NUMÉRO
ÉDITO
INTRODUCTION GÉNÉRALE – Le comité de rédaction
DOCUMENTS
INTRO – Le comité de rédaction
LE MAÎTRE IGNORANT – Jacques Rancière (Extraits) PÉDAGOGIE DE L’OPPRIMÉ – Paulo Freire (Extraits) UNE SOCIÉTÉ SANS ÉCOLE – Ivan Illich (Extraits)
LA MÉTHODE NATURELLE DANS LA PÉDAGOGIE MODERNE » POUR LE TEXTE DE CÉLESTIN ET ÉLISE FREINET Célestin & Elise Freinet (Extraits)
LA PÉDAGOGIE ENGAGÉE – Bell Hooks (Extraits)
UN HAMSTER À L’ÉCOLE – Nathalie Quintane (Extraits) L’ÉCOLE EN RÉVOLUTION. L’APPLICATION DES MÉTHODES DEWEYENNES EN RUSSIE SOVIÉTIQUE – Guillaume Garreta FAMILLE ET ÉCOLE – Nadejda Kroupaskaïa
LA FAMILLE ET L’ÉTAT COMMUNISTE – Alexandra Kollontaï DISCOURS SUR LES SCIENCES ET LES ARTS & LA PENSÉE ÉDUCATIVE DE CONDORCET – Jean-Jacques Rousseau & Bernard Jolibert
YOUNG LORDS. HISTOIRE DES BLACK PANTHERS LATINO – Claire Richard (Extraits)
BLACK MOUNTAIN COLLEGE BULLTIN 2. “CONCERNING ART INSTRUCTION” – Josef Albers
LOUISE MICHEL. MEMOIRES : 1886 – Claude Rétat
UN ARCHITECTE DANS LA « RÉPUBLIQUE DES ARTS » – Aurélien Davrius & Jacques-François Blondel REFLECTIONS ON LITTLE ROCK – Hanna Arendt
LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 3 – PÉDAGOGIE
APRÈS
NOUS VOUS ÉCRIVONS DEPUIS LA RÉVOLUTION. RÉCITS DE FEMMES INTERNATIONALISTES
AU ROJAVA – Collectif
L’ARPENTAGE OU LE PARTAGE COLLECTIF DU SAVOIR – Zoé Maus (CIEP-communautaire)
MY PEDAGOGIC CREED – John Dewey
EL SOCIALISME Y EL HOMBRE EN CUBA – Comandante Ernesto Guevara
WHO SHALL SURVIVE ? – Jacob Moreno
ÉPISTÉMOLOGIE
INTRO – Le comité de rédaction COMMENT PASSER D’UNE PÉDAGOGIE DU CAPITAL À UNE PÉDAGOGIE REVOLUTIONNAIRE ?
INTRODUCTION À LA SECTION « EPISTÉMOLOGIE » – Léo Pougnet pour le comité de rédaction
LE SYSTÈME ÉDUCATIF : POUR L’AUTONOMIE ET L’ÉMANCIPATION – Cybèle David THÈSES SUR FEUERBACH 3 – Karl Marx VHUTEMAS. PROGRAMME PÉDAGOGIQUE, RÈGLEMENT ET VISITE DE LÉNINE AUX VHUTEMAS
Documents d’époque traduits du russe
PROGRAMME PÉDAGOGIQUE DE L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE CRÉATION INDUSTRIELLE – Patrick Bouchain 18 PRINCIPES POUR DÉVELOPPER UNE PÉDAGOGIE ÉMANCIPATRICE DANS LES ENSA
Adrien Durrmeyer & le comité de rédaction
PÉDAGOGIE
INTRO – Le comité de rédaction DÉCOLONISATION DU CAPITALISME – Océane Arbez & Anaïs Ordonneau DÉFINANCIARISATION, PROGRAMME DE DISSOLUTION DU SYSTÈME DU MARCHÉ
Claude Lahaye & Marie-Annick Rabefiraisana DES GRAINES LIBRES À LA RÉSISTANCE DES TERRITOIRES – FX. Bodet & Anonyme LE RÉCIT DE LA RENAISSANCE DE L’HOMO GAÏANICUS – Elisa Seguin & Rich LE RENVERSEMENT ÉNERGÉTIQUE – Damien Gesse & Maine Terrat UN NOUVEAU PACTE AVEC LA NATURE – Sonia Chaya & Aurélie Vial REDÉFINITION DES ÉCHANGES – Elisabeth Nampry & Anonyme SORCIÈRES, LA RÉSISTANCES INVAINCUE AU CAPITALISME – Alexandre Chabanne & Rémy Guggiari BIBLIOGRAPHIE DES TEXTES ÉTUDIÉS DURANT LE SEMESTRE
INTERVENTIONS
INTRO – Le comité de rédaction ÉDUCATION POPULAIRE – Gilles Épale. Un entretien avec Xavier Wrona pour le comité de rédaction L’ÉDUCATION PEUT-ELLE ÊTRE ÉMANCIPATRICE ? LE LYCÉE EXPÉRIMENTAL DE SAINT-NAZAIRE – Julie Elbois (membre de l’équipe éducative), Louis & Loucia (élèves). Un entretien avec Timothé Lacroix, Claire Thouvenot & Xavier Wrona pour le comité de rédaction LES MYSTÈRES D’ÉLEUSIS. INITIATION, CONDITIONS D’ADMISSIONS & HYMNES HOMÉRIQUES 33 À DÉMÉTER – Victor Magnien PÉDAGOGIE ET MARXISME. ÉDUCATION & COERCITION DANS L’ÉDUCATION – Antonio Gramsci ECOLE ZÉRO, ÉDITION D’ÉTÉ N° 1 : ITINÉRAIRE D’UNE ÉCOLE EN CONSTRUCTION – Collectif CINÉ CLUB RÉVOLUTIONNAIRE D’APRÈS LA RÉVOLUTION. UN ESSAI VISUEL – Emma Vernet & Xavier Wrona POINT DE VUE ÉTUDIANT SUR L’ENSEIGNEMENT DE L’ARCHITECTURE – Collectif étudiant·e·s diplômé·e·s
CRITIQUE
INTRO – Le comité de rédaction BAUHAUS BISSAU. COLONIALISME, DESIGN, MODERNITÉ – Tiphaine Kazi-Tani UN RÉSEAU D’ÉCOLES DE RÉFORME DES MOYENS DE PRODUCTION DANS UNE PARTIE DU MONDE ÉMANCIPÉE DU CAPITALISME VISANT À CONSTRUIRE UNE NOUVELLE RÉALITÉ : LES VHUTEMAS EN URSS DE 1920 À 1930 – Xavier Wrona OPEN SCHOOL EAST : UN ESPACE D’APPRENTISSAGE, COLLABORATIF, GRATUIT, INCLUSIF, POLYVALENT Anna Colin. Un entretien avec Manuel Bello-Marcano, Claire Thouvenot & Xavier Wrona pour le comité de rédaction
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 3 – PÉDAGOGIE
LE FEU DU RÉCIT, ENTRE LE POLICIER ET LA VICTIME – Zoé Théval RÉFLEXIONS ESTHÉTIQUES ET PRODUCTIVES À PARTIR DU BAUHAUS – Pierre Caye
CHILD’S PLAY – Guillaume Désanges (extraits)
RESSOURCES POUR UNE PÉDAGOGIE ANTISEXISTE – Collectif Fédération SUD Éducation SOIGNER L’ÉCOLE – Marine Éric
VERS UNE ARCHITECTURE NÉOLIBÉRALE – Adrien Durrmeyer
LA PUISSANCE DES MÈRES. POUR UN NOUVEAU SUJET RÉVOLUTIONNAIRE – Fatima Ouassak (Extraits)
LES SANS FACS – Collectif
ISSEP ET ÉCOLES D’EXTRÈME DROITE. « ÉCOLE DE MARION MARÉCHAL : ANATOMIE D’UN FIASCO » & « AVEC LEURS FORMATIONS FINANCÉES PAR LA CAISSE DES DÉPÔTS, LES AMIS DE MARION MARÉCHAL
FONT DES BONNES AFFAIRES » – Robin d’Angelo (JDD) & Lucie delaporte (Mediapart)
DATA PORTRAITS VISUALIZING BLACK AMERICA – William E. B. DU BOIS (Extraits)
CEUX QUI NE SONT RIEN – Taha Bouhafs (Extraits) À PROPOS DE LA TRANSFORMATION DE L’ARCHITECTURE DU MONDE PAR LA GUERRE : LE CAS DU JAPON
– Xavier Wrona, Est-ce ainsi
OCCUPATION DE NANTERRE ET TRANSFORMATION DES ÊTRES – Elsa Lanzalotta, Paul Guilibert & Claire Thouvenot.
Un entretien avec Timothé Lacroix et Xavier Wrona pour le comité de rédaction
PRÉSENTATION DU NUMERO
Le présent numéro d’Après la révolution a pour objectif de travailler la question des projets pé dagogiques compris comme un processus de transformation et d’émancipation des êtres en imaginant comment la discipline architecturale pourrait être utile à la construction de pédago gies alternatives à celles du capital. Ce numéro s’est fixé comme objectif de travailler la ques tion des structures et des programmes pédago giques afin de pallier un manque sur le terme exact de pédagogie et son importance dans la construction des êtres. Il s’agit de mettre un terme à une pédagogie stérile et uni-direction nelle afin de construire une méthode et une in frastructure de la pédagogie au sein d’un projet politique collectif.
La question des pédagogies alternatives est vaste et il ne faut pas la sous-estimer au sein d’une culture progressiste et révolutionnaire. Nos forces se sont dispersées vers de nombreux modèles alternatifs et ont éprouvé de la difficul té à construire une structure pédagogique com mune en accord avec les objectifs révolution naires qu’elles défendent. C’est une question qui est aussi la nôtre, et nous appelons sur ce point à prendre conscience collectivement qu’il s’agit bien là d’une question d’infrastructure, c’est-àdire d’une question d’architecture. En effet, se poser la question de savoir comment penser les formes structurelles de pédagogie de manière à ce qu’elles soient émancipatrices plutôt qu’op pressives est un énoncé architectural au sens où nous entendons le mot « architecture » dans ce journal.
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 3 – PÉDAGOGIE
APRÈS LA RÉVOLUTION
HORS SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
Après la révolution est un journal d’application de la pensée ar chitecturale à d’autres objets que la production de bâti. Ce pre mier hors-série traite des luttes organisées et menées à l’occa sion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Cet ouvrage s’appuie sur le travail de thèse en cours de Marian na Kontos, coordinatrice de ce numéro, membre du journal Après la révolution et militante au sein de deux collectifs d’ha bitant·e·s mobilisé·e·s, le Comité de vigilance JO Paris 2024 à Saint-Denis et Saccage 2024. Ce travail propose un autre rap port à la recherche, une recherche en lutte, capable de contribuer à une mobilisation qui s’est développée ces quatre dernières années autour des aménagements liés aux JO de Paris 2024 :
le projet polluant de l’échangeur autoroutier sur l’A86 pour le quartier Pleyel et les 700 enfants de l’école Pleyel Anatole France à Saint-Denis ; l’urbanisation de l’aire des vents du Parc départemental Georges Valbon ; la destruction d’un hectare des jardins ouvriers d’Aubervilliers ; l’expulsion et le relogement in digne des résidents du Foyer de travailleurs migrants ADEF de Saint-Ouen ; la programmation urbaine accélérant le processus de gentrification de la Seine-Saint-Denis et contribuant ainsi au projet du Grand Paris… C’est dans cette perspective combative que l’ouvrage s’inscrit, en donnant la parole aux habitant·e·s mobilisé·e·s, mais aussi aux chercheur·euse·s engagé·e·s et aux militant·e·s de différents pays, critiques de l’organisation de tels grands évènements mondialisés au service de la fabrication de la ville néolibérale.
Ce hors-série comprend 25 contributions et documents. Il est mis en page, imprimé, relié et façonné à Saint-Étienne par les membres de l’association Après la révolution.
Format : 20,8 x 29,5 cm, 150 pages
ISSN : 2678-3991
ISBN : 978-2-493403-00-1
Prix : 20 euros
Rayons : Beaux-arts / Essais
Thèmes : Architecture / Sciences sociales
Sortie : Mars 2022
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
SOMMAIRE DU NUMÉRO
COMPRENDRE LE CONTEXTE DES JO DE PARIS 2024
> TEMPS, DÉMOCRATIE, JUSTICE SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DANS LA FABRICATION URBAINE DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES PARIS 2024. CE QUE RÉVÈLE LA MOBILISATION DES HABITANTS DOCUMENTS : PLAN DE SITUATION DES PROJETS JO – SCHÉMA DES ACTEURS – FRISE CHRONOLOGIQUE – Marianna Kontos
EXTRAIT DE PLAINE COMMUNE : ENTRE GENTRIFICATION ET ARTIFICIALISATION DES TERRES – Asso Appuii
PETITE ENCYCLOPÉDIE DE L’HÉRITAGE À VENIR EN SEINE-SAINT-DENIS – Saccage 2024
LECTURE CRITIQUE DE LA LÉGISLATION OLYMPIQUE : LA FRANCE AU GARDE-À-VOUS DEVANT LE CIO – Frédéric Viale
JO 2024 : L’AGENCE NATIONALE DE LA RECHERCHE PLANIFIE LA TECHNOPOLICE – Halte au Contrôle Numérique
LA MOBILISATION CONTRE LES JO DE PARIS 2024
Le comité de vigilance JO Paris 2024 à Saint-Denis
INFORME : QUELQUES TRACTS DU TOXIC TOUR
INTERPELLE/MOBILISE : LES CAHIERS CITOYENS/LETTRES/TEXTES/TWEETS DU COMITÉ DE VIGILANCE JO PARIS 2024
DÉNONCE
DE LUTTES
PLAN ALTERNATIF
DE MARIANNA KONTOS
HAMID
TU VOIS LÀ, SOUS MON JARDIN, CE SERA LES QUAIS DU MÉTRO. PAROLES
JARDINIER·E·S D’AUBERVILLIERS ET DE PANTIN
DÉNONCE/MOBILISE
IMAGES DE LUTTES YOUTH FOR CLIMATE – BANDEROLES DE MANIF
PHOTOS ET AFFICHE ANTI-PUB
TRACTS
OCCUPE : IMAGE DE LA JAD – TRACTS DE PROGRAMMATION DES ACTIVITÉS À LA JAD
ENTRETIEN DE MARIANNA KONTOS AVEC FLEUVES ET ENTIONE
CONTRE LES JO ET LEUR MONDE
CELEBRATION CAPITALISM AND THE POLITICS OF THE OLYMPIC GAMES – Jules Boykoff
LA POLLUTION, UN MAL COMMUN
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES ÉDITO > POUR UNE RECHERCHE EN LUTTE – Manuel Bello Marcano, Marianna Kontos, Xavier Wrona
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: IMAGES
> PROPOSE : UN
> ENTRETIEN
AVEC
OUIDIR Saccage 2024 > INFORME : «
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POUR LUTTER CONTRE LES INJUSTICES ENVIRONNEMENTALES SUR LE TERRITOIRE DES JO EN SEINE-SAINT-DENIS ? – Pauline Biern > HENRI LEFEBVRE AUX JEUX OLYMPIQUES. LE DROIT À LA VILLE DANS LES MOBILISATIONS D’HABITANTS À SAINT-DENIS – Guillaume Jean > DÉFENDRE LE COMMUN AU SEIN DES RÉSIDENCES SOCIALES. LE CAS DU FOYER DE TRAVAILLEURS MIGRANTS DE SAINT-OUEN – Clarisse Jouan et Célia Escribano > L’EFFET JEUX OLYMPIQUES SUR UN FOYER DE TRAVAILLEURS MIGRANTS – Aissatou Mbodj > DES FOYERS AUX RÉSIDENCES SOCIALES : UN RACISME D’ÉTAT – Michael Hoare > YOU CANNOT REFORM THE OLYMPICS – NOlympicsLA > LES JEUX OLYMPIQUE 2016 ET LES LEÇONS DU PASSÉ : L’EXPÉRIENCE PÉDAGOGIQUE DE LA VILA AUTÓDROMO ET DU MUSEU DAS REMOÇÕES – Matheus Viegas Ferrari > OLYMPIAN APPARATUSES – Sabu Kohso > UNE CRITIQUE URBAINE DES JO D’ATHÈNES 2004 – Maria Markou > JO 2024 : DES ACCUSATIONS DE PROPOS RACISTES ET MISOGYNES CRÉENT UNE CRISE INTERNE – Jade Lindgaard et Antton Rouget > EXTRAIT DE LES MÉTROPOLES BARBARES. DÉMONDIALISER LA VILLE, DÉSURBANISER LA TERRE – Guillaume Faburel > EXTRAIT DE LA NATURE EST UN CHAMP DE BATAILLE – Razmig Keucheyan
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
APRÈS LA RÉVOLUTION – HORS-SÉRIE – JO PARIS 2024. CARNETS DE LUTTES
Le Chef contre l’homme
Un
Impression
Éditer ce livre de Marcel Martinet
– publié en article par la revue Esprit en janvier 1934 – ne vient pas d’un goût du document ni d’un culte pour la dissidence, mais du constat de son actualité.
L’auteur de ce texte remarquable ne se limite pas à montrer les dangers du national-socialisme et du fascisme. Il demande aux individus un effort de lucidité afin de combattre les mécanismes qui en autorisent l’avènement, à commencer par ceux qui génèrent
« Le fascisme se dresse, se hérisse contre l’individu, contre son droit et son devoir de ne penser que ce qu’il pense et de dire non à ce qu’il refuse. »
cette attitude de respect de la hiérarchie ancrée dans les normes mêmes de toute société inégalitaire.
Philippe Geneste poursuit aujourd’hui la réflexion de Martinet en faisant l’analyse des mécanismes hiérarchiques et sécuritaires à l’œuvre à l’école et dans le monde social depuis
chef contre l’homme
Les auteurs
Parution
les années 1980, il pose les bases de ce que l’on peut appeler Le Refus de la hiérarchie.
Une biographie présente en fin d’ouvrage le parcours de Marcel Martinet.
Marcel Martinet (1887-1944),
Il est des œuvres effacées derrière l’engagement de leur auteur. C’est le cas de celle du poète et écrivain Marcel Martinet inlassable pourfendeur du stalinisme, du fascisme, de toutes les formes de bureaucraties, et défenseur, en divers domaines (culture & éduca tion en particulier) de l’autonomie de la classe des exploités. Sciemment ignorée par l’histoire littéraire officielle ses livres (poèmes et essais) sont régu lièrement réédités.
Citons : Hommes poèmes précédés de Défense à la poésie, Plein Chant, 1975 ; Chants du passager, suivi de Une feuille de hêtre, Plein Chant, 1978 ; Où va la révolution russe ? l’Affaire Victor Serge, Plein Chant, 1978 ; Les Temps maudits, Agone, 2003 ; Culture prolétarienne, Agone, 2004.
Philippe Geneste est né en Dordogne en 1957 et vit à Arès en Gironde. Professeur en collège, militant syndical en faveur d’une conception qui asso cie tronc commun et apprentissage professionnel, il tente depuis plusieurs années de dessiner les bases d’une cri tique émancipatrice pour l’éducation. Il publie réguliè rement des articles en revues L’École émancipée, Margi nales, Fragments, le chiendent et a publié une dizaine de livres dont une trilogie sous titrée Le Travail de l’école : contribution à une critique prolétarienne de l’éducation, Scorpion brun, 2018, CNFEDS-université Savoie MontBlanc, 2017 et Acratie, 2009
Aux antipodes du fascisme, la révolution prolétarienne a besoin de faire confiance à l’individu parce qu’elle n’a d’autre but que de développer au maximum, dans le maximum de liberté, le plus grand nombre d’individus possible. Elle n’a de sens que dans la disparition des classes, c’est-à-dire dans la suppression de toute hiérarchie matérielle. Elle est tout entière, au rebours du fascisme, l’ennemie absolue des civilisations hiérarchiques, des civilisations dictatoriales. Si elle ne tend pas continuellement à libérer et à élever l’individu, et si pour cela elle ne commence à le grandir en lui accordant beaucoup et en lui demandant beaucoup, elle se trahit et n’est plus rien. »
Marcel Martinet
Le
MARCEL MARTINET –LE CHEF CONTRE L’HOMME quiero suivi de Le
refus de la hiérarchie par Philippe Geneste
livre de 78 pages au format 16x22 cm.
numérique des pages intérieures sur bouffant et couverture en typographie sur papier keaykolour lin.
: février 2023 EAN : 9782914363297 Prix public : 18 € Un extrait du texte de Marcel Martinet (ci-dessous les pages 1 à 3) disponible sous la forme d’un diaporama sur le site des éditions Quiero… Et un portrait
de Marcel Martinet par Dominique Brochet reproduit au début de sa biographie.
Le chef contre l’homme (extrait)
La vie sociale, dans une époque telle que la nôtre en particulier, est un combat de tous les instants, un combat multiple et profond, plein de surprises et plein de retours, un combat qu’on ne peut livrer et soutenir sans en connaître les techniques, et ces techniques ne sont pas simples. Dans ce combat, toutes les vieilles puissances sont aux mains des adversaires du prolétariat, des ennemis de la personne humaine. Pour mener ce combat, ne faudra-t-il donc pas un prolétariat, champion de l’homme, mainteneur et porteur de la civilisation des hommes, ne lui faudra-t-il pas obligatoirement des chefs ?
Peut-être. Mais quels chefs ? C’est la question des questions.
Elle n’est peut-être pas aussi insoluble qu’elle paraît d’abord. Sa solution est peut-être contenue dans la définition du prolétariat.
Au moins, pour l’instant, théoriquement. En pratique, la réponse est donnée par l’action, quand l’action est réellement conforme aux buts du prolétariat et aux moyens que ces buts comportent. Elle a été historiquement donnée durant quelques mois, avant octobre et après octobre 17.
Nous avons vu ce que représente la soumission irraisonnée et aveugle au chef, l’abdication devant le chef. Nous avons vu ce que, dans le fascisme, elle fait de l’homme de la masse, ce qu’elle fait du chef lui-même. Si des hommes adoptent la notion fasciste du chef et la conception de la vie qu’une telle notion comporte, rien à dire contre, sinon que ces hommes nous semblent renoncer à tout ce que nous considérons comme la dignité de l’homme ; mais ils suivent leur logique.
Mais nous avons vu aussi ce qu’une telle démission de l’homme, quand elle pénètre la classe ouvrière, fait de la pensée et de la conduite du prolétariat. Plus de logique ici, mais le désordre et la déroute. Et ce n’est pas l’insuffisance de certains chefs qui est fautive et qui doit être incriminée, c’est la notion de chef qui est erronée, et fatale à ceux qui l’adoptent. C’est cette notion qui doit être révisée et réformée. Comment, sinon par un retour incessant aux principes et aux buts du prolétariat, qui pour nous ne font qu’un avec les principes et les buts de la culture humaine ? Est-il impossible que les chefs ne soient que les meilleurs camarades, les plus dévoués et les plus fidèles, les plus désintéressés et les plus braves, les meilleurs techniciens dans leurs techniques, l’émanation directe de la masse, et constamment et fraternellement contrôlés par la masse ?
On dira que c’est demander beaucoup aux chefs, beaucoup aux hommes de la masse, beaucoup à tous les individus. Certainement. Mais nous ne connaissons pas d’autre moyen pour que l’humanité fasse sa route On dira que le temps est mal choisi pour réclamer des hommes un effort héroïque.
Mais on ne choisit pas son temps et l’homme n’a jamais rien accompli qu’en se dépassant lui-même. Et, quand on exige tant de lui, on ne le jette pas aux aventures puisque, au contraire, on lui demande d’abord, on demande à chaque individu de penser et de vouloir, de ne penser que ce qu’il pense réellement, de ne vouloir que ce qu’il veut réellement.
Marcel Martinet, décembre 1933
le chef contre l’homme marcel martinet
Payer le mal à tempérament
Un livre de 102 pages au format 16x22 cm. Impression numérique des pages intérieures sur bouffant et couverture en typographie sur papier keaykolour lin.
Dans ce livre qui rassemble deux articles parus en 1981 dans la revue Topique, la philosophe Simone Debout revient sur l’apport décisif de la pensée de Donatien Alphonse François de Sade dans la construc tion du système imaginé par l’uto piste Charles Fourier : l’Harmonie. La présentation par Emmanuel Loi est un trait — une lance — vers Simone Debout qui a résisté à toutes les défaites du XXe siècle et su garder hautes les exigences
d’une vie passionnée. Dans une langue riche et précise, elle montre comment ces deux penseurs Sade et Fourier en faisant la critique des « moralistes » des Lumières et de la Révolution française ont pointé les limites et les dérives d’une civilisation, la nôtre, où le mouvement passionnel est entravé, suborné par le fétichisme de la marchandise et où la réalité
Parution : décembre 2021 EAN : 9782914363242
Prix public : 20 €
du crime a dépassé la fiction Sadienne. Simone Debout insiste sur la découverte extraordinaire de « l’attraction passionnelle » et sur la capacité d’émancipation toujours neuve ouverte par l’usage immodéré des passions…
Un extrait du texte de présentation d’Emmanuel Loi (ci-dessous les pages 1, 3, 4 et 5) est disponible sous la forme d’un diaporama sur le site des
« Avec des passions fortes, ils renverseraient les maîtres et les préjugés. »
Les auteurs
Simone Debout-Oleszkiewicz (19192020), philosophe proche de Maurice Merleau-Ponty et de Jean-Toussaint Desanti, François Cuzin qui furent ses camarades de classe, elle participe active ment à la Résistance à Paris et Grenoble. Elle découvre Charles Fourier après la guerre, fait republier l’ensemble de ses œuvres (dont des manuscrits inédits trouvés à la Bibliothèque de France). Elle est l’auteure de plusieurs livres et de nombreux articles en revues. Citons : Griffe au nez, Anthropos, 1974, réédition Payot, 1999 ; Correspondance avec André Breton, Claire Paulhan, 2019. Un film remar quable : Charles Fourier, l’illusion réelle a été réalisé avec elle en 2008 par Martin Verdet, Nicole Chosson et Annie Trassaert.
Emmanuel Loi est né dans les Vosges en 1950 et vit actuellement dans les Alpes-de-Haute-Provence. Son œuvre de près d’une trentaine d’ouvrages touche des domaines aussi différents que le théâtre, la critique d’art et des essais. Il s’intéresse par ticulièrement aux auteurs objets d’une malédiction ou d’une méprise. Ses dernières parutions : « Artaud » dans la revue L’Infini, Prendre part, Serre du Doux, Marseille amor et Le Jeu de Loi au Seuil…
Contrairement au divin marquis, Fourier ne concentre pas leur puissance [celle des passions] en une seule direction. Il ne retourne pas le désir sur lui-même. Il multiplie les divers élans les uns par les autres : centrant tout sur le sentiment le plus puissant de tous, l’amour, « pivot de société ». Il se rattache lui aussi à la tradition chrétienne mais au contraire de Sade, il ne cherche pas à détruire les illusions, il veut — déjà — les réaliser, reprendre leur bien à la religion et à la morale, transférer l’amour et l’énigmatique exigence du ciel ou de l’idéal sur la terre. Pas du tout incapable de penser la violence, « l’audace du désespoir », il vise aussi résolument à en sortir que Sade à s’y enfoncer, à l’aggraver.
éditions Quiero… La gravure sur bois reproduite sur la couverture (et ci-dessous) est l’œuvre de Renaud Eymony.
soi-même, relier au niveau de cette zone
Politiserl’enfance:unreader Éditions Burn~Août,
avenue
Politiser l’enfance : un reader est une anthologie de textes inédits, traduits ou réédités, écrits par des artistes, des philosophes, des sociologues et des critiques d’art. Ces textes sont réunis par Vincent Romagny et John D. Alamer, auteur fictif et collectif des éditions Burn-Août. Ils abordent la question des rapports entre enfance et politique non pas depuis un point de vue unique, mais selon différentes perspectives (philosophique, sociologique, historique, poétique, artistique, féministe, queer, etc.) qui éventuellement se croisent. L’ouvrage entend faire entendre des voix jamais écoutées, réunir et rendre à nouveau disponible des textes épuisés, traduire des textes en français et publier des textes inédits, notamment de philosophes et sociologues.
Format : 18,5*21
Nombre de pages : + ou - 500
Prix : + ou - 24 euros
ISBN : 9-782493-534033
Vincent Romagny (1976) est docteur en esthétique, éditeur indépendant et enseignant en théorie de l’art aux Beaux-Arts de Lyon.
Graphisme :
Théo Pall d’après une maquette originale de Roman Seban conçue pour l’ouvrage Revolution: A Reader, publié par paraguay press en 2012
En cas d’impression
46
du Président Wilson, 93230, Romainville page 1 sur 2 Dernières modifications le 24 août 2022 10:53 — PDF sur http://editionsburnaout.fr/
d’impression soi-même, relier au niveau de cette zone
Politiserl’enfance:unreader Éditions Burn~Août, 46 avenue du Président Wilson, 93230, Romainville
Cette anthologie entend réunir des contributions sur un sujet qui fait retour depuis quelques années dans l’art contemporain1 et qui prend sens également dans la recherche en sciences humaines et sociales (on pense ici en particulier à la sociologie de l’enfance). Elle vise à contribuer à forger des outils théoriques qui aideront la lectrice ou le lecteur à aborder un objet trop souvent réduit à ses caractéristiques supposément « naturelles » ou à des représentations classiques (innocence, nostalgie, naïveté, etc.) trop rarement interrogées. Elle entend également replacer la question de l’enfance dans le champ des interrogations contemporaines sur la question de l’émancipation conformément à l’étymologie du terme. Pour reprendre les termes de Tal Piterbraut-Merx, « le terme d’émancipation renvoie dans le droit romain avant tout à l’émancipation du mineur de la patria potestas, qui attribuait au père de famille le droit de vendre, de donner et de mettre en gage ses enfants. Le modèle par excellence du geste politique d’émancipation semble donc s’incarner dans l’arrachement du mineur au pouvoir parental, dont il était la propriété2. ». L’ouvrage sera organisé en neuf chapitres qui réuniront chacun deux à quatre textes : textes d’artistes/ textes sur l’art / textes féministes des années 1970 / textes sur la réfutation d’arguments pro-pédophiles / textes sur les questions queer et trans / textes sur l’enfance au XXIe siècle / textes philosophiques / textes sociologiques / textes sur l’enfance en bande. Une première version, intitulée Politiser l’enfance, une pré-anthologie, contenant des textes de Tal Piterbraut-Merx, Pierre Zaoui et Vincent Romagny a été publiée en 50 exemplaires pour accompagner l’exposition Playground Studies3, curatée par Vincent Romagny chez Laurel Parker Book en septembre 2021. Le titre Politiser l’enfance reprend celui d’une conférence donnée par Tal Piterbrault-Merx aux beaux-arts de Lyon4 dans le cadre du cours « art et enfance » que Vincent Romagny a donné lors des années universitaires 2020-2021 et 2021- 2022. La conférence portait sur la question des différentes représentations auxquelles l’enfance peut donner lieu, sur la question de la domination de l’enfant par les adultes, et également sur la réfutation des arguments pro-pédophile formulés par des auteurs dans les années 1970-1980. L’invitation visait également à préparer un cours qui lui succéda, et qui portait sur la question des accusations de pédophilie lancées contre l’artiste contemporain Claude Lévêque.
1. On peut distinguer des expositions consacrées à l’enfance comme référent (pour s’en tenir à la France : Encore un Jour banane pour le poissonrêve, présentée du 22 juin au 9 septembre 2018 au Palais de Tokyo dans le cadre de la saison d’expositions Enfance ; Children’s Power au Château de Rentilly - Frac Ile de France, 2021 ; Au Coeur - Territoires de l’enfance à la Collection Lambert en Avignon, 3 juillet – 6 novembre 2016), des expositions dédiées à l’enfance comme public privilégié, entérinant la nouvelle muséologie des années 1970), des expositions abordant la question de la pédagogie, dans le sillage de l’educational turn (pour étendre à un niveau européen : Really Useful Knowledge, musée de la Reina Sofia, 2015, Back to the sandbox: Art and Radical Pedagogy, au Reykjavík Art Museum, 2016, The Child as Teacher, Kunsthall Stavanger, 2017. Education Shock Learning, Politics and Architecture in the 1960s and 1970s, Haus der Kulturen der Welt, Berlin, 2020 ; L’Art d’apprendre. Une école des créateurs, Centre Pompidou Metz, 2022) et enfin des expositions invoquant l’idée d’enfance sans pour autant porter sur l’enfance (Isabelle Cornaro, Infans, Fondation Pernod Ricard, Paris, 2021 ; Fabien Giraud et Raphaël Siboni, Infantia (1894-7231), IAC, Villeurbanne, 2020).
2. Tal Piterbraut-Merx, « L’émancipation des mineur es, une prise en main ? », Délibérée, 2-13, 2021, p. 51.
3. Exposition du 10 septembre au 24 octobre 2021, avec les oeuvres de Arakawa, Pol Gallo, Ane Hjort Guttu, Palle Nielsen, Seith Price et Corin Sworn
4. https://www.youtube.com/ watch?v=xF6gSxKU7Zg&list=PL-Npwp7daiR6p5EeITXRNWjFwK5ZoQhd&index=7)
Première version de Politiser l’enfance, publiée à l’occasion de l’exposition Playground Studies chez Laurel Parker Book coédité avec Laurel Parker Edition
En cas
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Du salaire pour nos transitions
Harry Josephine Giles Traduction de TRANSGRRRLS
niveau
relier
Su salaire pour nos transitions
(Harry Josephine Giles)
« Ils appellent ça genre. Nous appelons ça travail non payé. Ils appellent ça perversion. Nous appelons ça absentéisme. Chaque meurtre est un accident du travail. La transsexualité et la cissexualité sont toutes deux des conditions de travail… mais la transition est le contrôle de la production par les travailleureuses, pas la fin du travail. Plus de genre ? Plus d’argent. Rien ne sera plus puissant à détruire les vertus guérisseuses d’une transition. Névroses, suicides, désexualisation : maladies du travail des trans. »
Sortie prévue cet hiver
Du salaire pour nos transitions est le premier texte édité en français de l’autrice, performeuse, et militante écossaise Harry Josephine Giles. Originellement écrit sous la forme d’un fanzine en 2019, ce court texte est un manifeste important qui donne de nombreux outils pour articuler ensemble transféminisme, anticapitalisme et reproduction sociale. En reprenant les jalons théoriques des féministes matérialistes qui ont revendiqué un salaire pour le travail domestique, Giles considère ici la transition comme un travail productif de valeur au sein du système capitaliste. En réponse à ce constat, elle montre la nécessité d’une mutualisation de nos pratiques de résistances aux assignations de genre, non pas dans un but d’assimilation à un système salarial, mais au contraire pour une libération collective des logiques d’exploitation. Du salaire pour nos transitions est un texte précieux, profondément fédérateur et révolutionnaire. « Nous demandons des salaires pour nos transitions, afin que nos transitions soient reconnues, jusqu’à ce que le travail n’existe plus.»
La traduction a été assurée par le collectif de traduction transféministe TRANSGRRRLS.
https://trrransgrrrls.wordpress. com/
TRANSGRRRLS est un collectif d’auto-support pour et par des femmes trans. Le collectif traduit des articles transféministes, des articles sur nos sexualités, mais aussi des articles résumant des points utiles pour la transition.
Format fini : 10,5*14,8
Nombre de pages : ? Prix : moins de 5 euros ISBN : 9-782493-534095
Graphisme : Fanny Lallart
En cas d’impression soi-même,
au
de cette zone Dusalairepournostransitions Éditions Burn~Août, 46 avenue du Président Wilson, 93230, Romainville page 1 sur 2 Dernières modifications le 24 août 2022 10:12 — PDF sur http://editionsburnaout.fr/
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"Notre travail de soin n’est pas payé. Notre expertise médicale n’est pas payée. Notre production de genre n’est pas payée. Notre militantisme n’est pas payé. Notre formation n’est pas payée. Notre travail d’organisation n’est pas payé. Notre enseignement n’est pas payé. Notre écriture n’est pas payée. Nous sommes dans la pauvreté. Et ainsi, aujourd’hui, au moment même où nos genres commencent à être re-naturalisés par le capitalisme néolibéral, alors que l’état nous offre une pitance pour subvenir à nos besoins de santé, nous exigeons non seulement les soins gratuits, non seulement une place au travail, non seulement des dommages et intérêts : nous exigeons du salaire pour la transition."
«Quelles sont les formes de lutte des classes que l’exigence de salaire pour la transition peut mettre en place ? Certes, la force de travail fragmentée, sans reconnaissance, que nous sommes est l’archétype du précariat invisibilisé, rétif à toute forme d’organisation « traditionnelle », rétif au syndicat centré sur le lieu de travail et au négociateur rémunéré pour traquer le compromis. Mais, bien sûr, ce sont les précaires qui ont le moins à perdre, qui résistent le mieux à l’incorporation dans les mécanismes du capital, et dont le pouvoir sauvage recrée les conditions du travail en tant que tel. Les personnes trans ont ainsi besoin d’une pleine participation dans un grand syndicat, et, tout au long du chemin menant à la grève générale, beaucoup peut être accompli. Nous sabotons nos espaces de travail : écrivant des lignes de code au fond des monopoles des médias sociaux, ouvrant la porte à des hackers genderfuck qui entrent et piratent les données compromettantes de millionnaires du pétrole. Nous volons nos patrons : imprimant des zines transféministes par milliers sur les budgets d’impression de nos jobs d’assistant-e pédagogique payées à l’heure. Nous réalisons des grèves atomisées : nos corps rétifs, qui ne passent pas, pénétrant des espaces activistes en proie à des luttes internes pour contraindre nos camarades à se confronter à la normativité de genre constituant leur temporaire solidarité. Nous opérons des débrayages du genre : nos lèvres barrées de rouge à lèvres volé à l’étalage et nos ongles plongés dans des bouteilles à deux balles de vernis toxique : je suis joli-e maintenant ? Nous mettons en commun nos industries : tirant ce que nous pouvons des stratégies limitées du collaboratif, du collectif, de la négociation syndicale, jetant les ressources gagnées dans la bataille. Nous nous aimons : créant de nouvelles parentèles dans et contre la fournaise de la famille, collectivisant l’éducation de nos enfants outre-biologiques pour en faire le bataillon à venir de la lutte révolutionnaire : puissent-iels nous détruire, et vous.»
Harry Josephine Giles is a writer and performer from Orkney, living in Leith. Their verse novel Deep Wheel Orcadia was published by Picador in October 2021 and is shortlisted for the 2022 Arthur C. Clarke Award for science fiction book of the year. Their poetry collections The Games (Out-Spoken Press, 2018) and Tonguit (Freight Books 2015) were between them shortlisted for the Forward Prize for Best First Collection, the Saltire Prize and the Edwin Morgan Poetry Award. They have a PhD in Creative Writing from the University of Stirling. Their show Drone debuted in the Made in Scotland Showcase at the 2019 Edinburgh Fringe and toured internationally, and their performance What We Owe was picked by The Guardian’s best-of-the-Fringe 2013 roundup – in the “But Is It Art?” category. www.harryjosephine.com
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Éditions Burn~Août, 46 avenue du Président Wilson, 93230, Romainville page 2 sur 2 Dernières modifications le 24 août 2022 10:12 — PDF sur http://editionsburnaout.fr/
photo par Rich Dyson
Reliure
DIFFUSION
Orchidées contre béton armé mémoires de la ZAD de la Colline
collectif des orchidées
"C'est la jeune génération éco-furieuse qui écrit un manifeste."
PRÉSENTATION
Dans ce livre, vous retrouverez l'histoire de la ZAD de la Colline, une occupation qui a eu lieu en Suisse (Canton de Vaud) pendant près de six mois, pour empêcher et protester contre l'extension d'une carrière de béton. Le béton compte parmi les sources de pollution les plus importantes dans le monde. Ce matériau et son exploitation sont à l'origine de nombreuses violations de droits sociaux et environnementaux un peu partout sur le globe. C'est un partage de vécu, c'est l'émotion comme principal argumentaire politique pour nous écouter, c'est comprendre pourquoi nous sommes habité.e.x.s par des affects révolutionnaires. C'est la jeune génération éco furieuse qui écrit un manifeste. À la suite des Grèves pour le Climat et des autres mobilisations historiques pour l'environnement, les narrateurices ont partagé des enjeux importants de la nouvelle génération, tel que les questions antispécistes, queers et féministes et écologistes. Le livre est par conséquent entièrement en écriture inclusive. Ainsi nous, les nouvelles générations, nous approprions le système, la culture, l'imaginaire et l'écriture.
AUTEUR
Le collectif des Orchidées s'est formé pour occuper la colline du Mormont contre l'extension de la carrière d'Éclépens par la multinationale LafargeHolcim, en Suisse. Cette occupation a duré d'octobre 2020 à mars 2021 mais nos idées, nos envies, notre union contre la répression que nous subissons et les liens que nous avons tissés continuent encore de nous mobiliser.
Le collectif des Orchidées a pour but de défendre la colline du Mormont , mais aussi de lutter contre l'entreprise LafargeHolcim face à son impact environnemental désastreux et aux droits humains qu'elle bafoue partout à travers le monde. Enfin, nous portons une lutte contre le béton et son monde, contre nos manières de construire et nos manières d'habiter. Ce livre est écrit par de multiples personnes du collectif des orchidées mais n'est pas exhaustif et n'inclue
toute la diversité des personnes présentes sur cette lutte.
Le
En librairie 03.2023 Format : 17 x 24 cm Pages : 300 p.
: broché, collé rayon : sociologie politique Prix : 25 € / 35 CHF ISBN : 978 2 8290 0666 1
pas
ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas Rue des Côtes de Montbenon 30 1003 Lausanne 021 323 39 18 contact@enbas.ch / www.enbas.net DIFFUSION ET DISTRIBUTION FRANCE Paon diffusion/SERENDIP livres Paon diffusion 44 rue Auguste Poullain 93200 SAINT DENIS SERENDIP livres 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L'Île St Denis +33 140.38.18.14 contact@serendip livres.fr gencod dilicom 3019000119404
Aujourd'hui une zone libérée vit sur le Mormont
Aujourd’hui, une zone libérée vit au sommet de la colline du Mormont, et j’aimerai essayer d’exprimer cequ’elle représente pour moi.
La colline en tant que telle, c’est d’abord une représentation du fait que la vie peut surgir n’importe où. Au sommet de cette colline, aux abords des précipices abrupts de l’extractivisme local et durable , parmi les champs exploités par des familles paysannes de droite, surgissent de cette dynamique productiviste des sublimes orchidées, au printemps. On se réjouit d’ailleurs de les voir fleurir. Car oui, depuis octobre, nous habitons cette colline. Après y avoir passé du temps pour préparer l’action, nous nous y sommes installé.e.x.s pour la défendre. Défendre contre l’indifférence de son sort aux mains des puissants. Défendre pour exprimer tout ce que représente sa sauvegarde face au capitalisme. Et petit à petit, la symbiose entre elle et nous se crée. On y rencontre les oiseaux qui y vivent aussi, on reconna.t le renard qui loge en contrebas. On salue les feuilles des orchidées, marquées par nos petits drapeaux, en trépignant d’impatience de les voir éclater de leur splendeur dès que le printemps sera bien établi. Cette colline, elle devient membre part enti.re de notre vie. Elle nous communique ce qu’elle ressent, . travers les envol.es lyriques du feuillage de ses arbres sous le vent d’Ouest, ses tremblements de panique lors des tirs de mine, ou encore sa robe de brume des matins hivernaux. Toute cette vie est partagée avec nos propres expériences, avec nos apprentissages de tous les jours, avec nos chants de révolte et hargne de résister. En protégeant cette colline, on crée un lien fort et indestructible avec elle. Ces moments passés avec elle seront gravés. Dès aujourd’hui et dans nos futures luttes pour un monde plus juste à jamais gravés car ils ont été vécus. En donnant vie à des sentiments si forts dans un lieu, en laissant exprimer tous ces cris de rage pour un monde solidaire, pour un avenir vivable pour nous et nos adelphes, en serrant les poings et les dents avec espoir pour défendre notre maison, en vivant des histoires d’amour fabuleuses entre ses forêts paisibles et bienveillantes, en nous levant chaque matin prêt.e.x.s à vivre avec notre amie la colline, alors tout prend sens et s’inscrit dans un monde supérieur. Au-delà des m3 de calcaire volés . la colline. Au-delà des mauvaises langues capitalistes. Au-delà des fachos qui essaient de nous faire peur, alors que ce sont elleux qui ont peur de toute la liberté que l’on représente. Cette colline, c’est une promesse de vivre avec elle et de continuer à lutter avec des rêves pleins la tête.
Gongora
Tant qu’on l’aura sous les pieds Chloé Pince
sortie 1er décembre 2022
15+ isbn 978-2-930941-41-7 coll. romans graphiques
format 24 x 17 cm
prix : à définir
Techniques d’illustration :
•dessin au crayon graphite
Thèmes
•ZAD / zones à défendre •action citoyenne
•démocratie participative •expropriation •déobéissance civile •non-violence
Tant qu’on l’aura sous les pieds de Chloé Pince inaugure une nouvelle collection de romans graphiques pour les 15 ans et plus.
Qui n’a jamais entendu parler du Larzac et du formidable combat mené, dès 1971, par quelques paysans, rejoints plus tard par des milliers de personnes de tout bord ? On en connaît cependant moins les tenants et aboutissants…
Sous forme de carnet de voyage, Chloé Pince nous montre, s’il en était encore besoin, toute la contemporanéité et l’absolue nécessité de la lutte du Larzac.
Après cinq années de formation aux Beaux-Arts de Bruxelles, dans les ateliers d’Anne Quévy et Bruno Gosse, Chloé Pince s’installe en Creuse pour y exercer en tant qu’autrice et illustratrice.
Désireuse de défendre la dynamique culturelle en milieu rural, elle s’investit auprès de l’association Creuse Toujours, dans le village de Fursac.
Son travail reflète cette campagne dont elle est originaire, en apparence dépeuplée, en vérité chargée d’histoires, de luttes et de vie.
Son atelier se trouve à Bénévent-l’Abbaye, au sein de la Maison des Patrimoines, en compagnie d’autres artistes et artisans locaux.
Chloé Pince a illustré le poème Larmes de rosée de François David dans la collection Matière vivante (mai 2022).
• un dessin aux traits sobres, vifs et précis ;
• le plateau du Larzac : des combats et débats toujours d’actualité ;
• un ouvrage qui fait écho à l’intitulé d’une exposition d’Elisabeth Baillon « un pied en politique, un pied en poétique »
CotCotCot éditions contact presse : Gabriel Lucas gabriel.lucas@labernique.com Tél. : +33 6 15 82 58 56 < visuels >
Il s’agit d’un camp d’entraînement, situé en bordure du village de La Cavalerie, pour les soldats de la Légion étrangère, avant leur départ au front. Pendant la Guerre d’Algérie, il a aussi servi de camp d’internement : de nombreux Algériens, suspectés d'appartenir au FLN*, y furent déplacés par l’Armée française. Assignés par milliers dans le camp, il était plus facile de les garder sous le contrôle de l’État. Peu d’informations ont fuité, mais il est dit que la surpopulation du camp y entraîna la famine et la violence.
Le secret qui entoure le site ne permet pas, encore aujourd’hui, de savoir ce que sont devenus ces inter nés.
*Front de libération nationale
32
Quand la télévision a parlé de l’extension du camp, j’étais en train de mettre la table. C’etait comme dans un tribunal, j’etais spectatrice, je regardais. Et d’un coup, je me suis sentie accusée.
(...) Ce que nous défendons, et que vous défendez avec nous, c’est la vie, la dignité des hommes et la paix. C’est pour cela que nous avons entrepris la construction de la bergerie de la Blaquière. Nous ne voulons pas démolir, mais construire, car construire, c’est la vie !
(...) Dans cette bergerie, il y aura des brebis, il y a des agneaux qui vont naître ; la vie jaillira. Nous, on s’en servira, mais c’est pas notre bergerie, c’est celle de tous les paysans du Larzac,
c’est celle de vous tous, de tous les gens de France et du monde qui relèvent la tête et veulent vivre debout.
discours de Marie-Rose Guiraud, paysanne à La Blaquière, 26 août 1973
Pendant la semaine, je me déplace principalement à pied. Il fait très chaud. Il n’y a pas de point d’eau. J’emprunte le plus possible les sentiers taillés dans les buissières a n d’échapper au soleil.
À chaque hameau traversé, chaque paysage étalé devant mes yeux, chaque troupeau rencontré, je me dis que je marche dans un musée à ciel ouvert.
Je suis venue ici chercher une conclusion à mon livre. Mais je ne tombe que sur de nouvelles pistes.
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Hélice Hélas Editeur
Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey
Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org >litterature@helicehelas.com
Distribution Suisse : Servidis
Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis
Tél.: ++41 22 960 95 10 www.servidis.ch >commande@servidis.ch
Distribution France - Belgique :
Serendip-Livres
21 bis rue Arnold Géraux FR - 93450 L’Île-Saint Denis
Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
Atlas des plantes de mauvaise vie Un herbier de l’infraordinaire
Olivia Molnár et Aldwin Raoul
En arpentant les rues de Bruxelles, du centre-ville à ses périphéries, plus de 26 plantes communes peuvent être dénotées. Ces adventices, ces plantes qui n’ont pas été semées par l’homme, font partie de nos quotidiens, de nos paysages, et de nos histoires. Pour chacune, une dizaine de noms vernaculaires sont à dénoter dans les divers idiomes savants et dialectes francophones. En explorant ces noms, leurs évocations, mais également en creusant dans les herbiers, les encyclopédies et les guides botaniques, une multitude de mondes et d’imaginaires émergent de ces plantes qui nous côtoient depuis bien longtemps. Dans cet Atlas des plantes de mauvaise vie, la botanique et l’ethnologie se rencontre et se complètent. Au final, en nous ouvrant à l’infraordinaire, à ce qui semble banal et à nos pieds, nous en apprenons autant sur ces végétaux que sur les humains qui inlassablement ne cessent de discourir et d’interagir avec ces dernières. En effet, y auraitil un lien entre le pissenlit et ses attributs diurétiques ? Et que dire du grand chélidoine, aussi appelé le « lait du démon » ? Découvrez-le dans cet atlas richement illustré.
Ni botanistes, ni ethnologues, mais détenteurs d’un doctorat en curiosité et une distinction honoris causa à l’université de la patience. Olivia Molnàr est grande prêtresse des ciseaux et détentrice de la magnificente loupe d’illustratrice de cet ouvrage. Aldwin Raoul, arpenteur de grimoire et d’herbier et soufflepoussière décrit .
Collection : Ellipse et laps
Genre : Atlas botanique
Sujets abordés : Ecologie urbaine ; Folklore ; Magie et grimoires
Format 19x30 cm, 62 pages ISBN 978-2-940700-26-4
CHF 28 / EUR 22
Parution : Mars 2023, Suisse, France et Belgique.
Le Lierre (Hedera helix)
Noms vernaculaires : Lierre grimpant, Lierre d’Europe, Lierre en arbre, Hierre, Lyerre de muraille, Lierre arborée, Drienne, Rondelette, Bourreau-des-arbres, Herbe de Bacchus, Herbe aux cors, Lierre des poètes, Rampante (Rampe en wallon).
Lierre d’Europe : C’est une liane. La plupart des autres lianes vivent plutôt en milieu tropical. Mais en Europe du nord, il n’a pas toujours fait aussi froid en hiver. A l’ère tertiaire, époque où le Lierre est apparu, l’Europe s’épanouis sait sous un climat tropical. Il fleurissait alors à l’automne, une période plus clémente et adaptée. Habitude qu’il a semble-t-il gardée jusqu’à aujourd’hui. Ses fleurs sont une des dernières à offrir pitance aux insectes avant le grand froid. Et pour les oiseaux qui ne migrent pas jusqu’en Afrique et doivent endurer les rigueurs du long hiver nord-eu ropéen, ses fruits tardifs, qui arrivent à maturité en février, sont une aubaine. Mais si les piafs mangent gratis en période de vache maigre ce n’est pas pour leurs beaux yeux, ça fait partie du plan secret du Lierre. Car si les baies sont nourrissantes, la chair est quand même un minimum toxique, histoire que les graines ne soient pas totalement digérées mais nettoyées de la peau et de la pulpe protectrice par les sucs digestifs, ce qui augmente considérablement leur taux de germination. Quelques minutes après l’ingestion, le volatile défèquera et la graine ira rejoindre la terre promise. C’est une relation mutualiste, gagnant-gagnant pour la plante et pour l’oiseau, même si ce dernier aura les tripes un peu secouées pendant qu’il remplit sa part du contrat.
Lierre grimpant : Anciennement dénommé Hierre le mot a fini par s’agglutiner avec l’article défini « le/l’ » pour donner Lierre. Hierre dérivait d’ailleurs probablement du latin haereo « être attaché, fixé, accroché ». Mais la vie du Lierre est plus alambiquée qu’il ne veut d’abord nous faire croire : il rampe dans les sous-bois dans sa forme mo quette impératrice, il engloutit goulument les arbres morts, il joue au reptile discret sur les vieilles palissades dans les centre-villes bétonnés… Voilà son histoire : dans sa prime jeunesse, les pousses du Lierre vont ramper, à la re cherche d’une place à l’ombre. Flagrant délit adolescent de skototropisme (littéralement « être attiré par l’ombre »). Car s’il y a une ombre c’est qu’il y a un objet projetant une ombre, c’est donc le présage d’un support à escalader. Une fois qu’il a trouvé la source de l’ombre (arbre, murs, etc.), le Lierre s’agrippe et s’élance à la conquête du ciel, en utili sant des sortes de racines à crampons et assure définitivement sa prise en se gluant au support. En grimpant il va cap ter de plus en plus de lumière et va pouvoir amorcer sa transition vers l’âge adulte : ses feuilles se transforment, elles perdent leur côté lobé et s’allongent en fer de lance . Haut-perché, notre liane peut enfin fleurir et donner des fruits.
Bourreau-des-arbres : « Une amitié molle et indiscrète, en laquelle il advient ce qui se voit du Lierre, qu’il corrompt et ruine la paroi qu’il accole », voici la description métaphorique dénigrante que lui fait endurer Montaigne en par lant de son superbe développement. C’est pire si l’on remonte jusqu’à Pline, au Ier siècle de notre ère, qui lui n’y va pas par quatre chemins : « le lierre est nocif pour les plantes et les arbres. » Encore aujourd’hui le Lierre est accusé d’être un mangeur-de-pierre, un étouffe-sylvestre et il ne connait que trop bien les massacres à la tronçonneuse. Néanmoins si, c’est vrai, il a tendance à jouer l’indiscret morbide en soulevant les pierres tombales des cimetières mal entretenus, il n’abime des maisons que les murs en mauvais état et, malgré les idées reçus, va jusqu’à solidifier la structure du bâti et protéger celui-ci des intempéries. Pour ce qui est de sa relation avec les arbres, il y a débat. Il est accusé d’étouffer son arbre porteur comme un vulgaire parasite étrangleur, mais la réalité est bien plus complexe. Le Lierre n’influe pas directement sur la croissance des arbres qu’il a choisi, ni en bien ni en mal. Il peut même être l’hôte de petites bestioles qui seront utiles à l’arbre pour se protéger de peste plus grande. En perdant ses feuilles, il offre une litière riche à son hôte. Par contre, si le Lierre atteint le sommet de l’arbre, il va se développer à la manière d’un parasol sans-gène et rentrer en compétition avec l’arbre pour la lumière. A ce combat c’est le Lierre qui va gagner et mener son hôte à sa perte, mais cette bataille ne semble se dérouler qu’avec des arbres déjà affaiblis et défoliés.
Herbe de Bacchus : Bacchus (Dyonisos chez les Grecs) connu notamment pour ses ivresses, portait toujours avec lui une branche de Lierre parfois entremêlé avec de la vigne. Une croyance alors répandue voulait que le Lierre neu tralise la vigne, qu’il protège des dérapages éthyliques. Est-ce pour cela que les débits de boissons d’un autre âge accrochaient à leur devanture un rameau ou une couronne de Lierre ? Plutarque dit de Bacchus que s’il a eu la bonne idée d’inventer le vin, il a été inspiré de lui adjoindre le Lierre « pour moins souffrir des effets du vin, la fraicheur du lierre éteignant le feu de l’ivresse. » Mais une ambigüité demeure, le Lierre est-il un remède anti-gueule de bois ou un talisman contre les ivrognes trop imbibés ?
Famille : Arialiaceae
Space Without Rockets
Ce livre est un guide sur la manière de se rendre dans l'espace extra-atmosphérique proche, en orbite ou plus loin dans le cosmos sans polluer l'atmosphère et aggraver l'urgence climatique sur Terre.
Une lecture essentielle pour tous les passionnés de l'espace, les spécialistes de mission, les ingénieurs spatiaux, les aéronautes, les astronautes, les cosmonautes, les taïkonautes, les responsables d'agences spatiales, mais aussi les sceptiques de l'espace, les aérostiers, les scientifiques du système Terre, les historiens de la natureculture, les écologistes, les militants du changement climatique, les synergistes, les astronautes autonomes... et tous les habitants de la planète Terre.
Rédigé par des scientifiques, des ingénieurs, des artistes, des curateurs et des spécialistes culturels de l'exploration spatiale, ce livre vous fera changer d'avis sur la manière dont nous pourrions diriger notre vaisseau spatial Terre et voyager vers la Lune, les planètes, les étoiles et au-delà, de manière durable.
_ Genre : Essai _ Titre : Space Without Rockets _ Auteurs : Roger Malina, Ewen Chardronnet, Martin Ross & Darin Toohey, Rob La Frenais, Bill McGuire, Fabiane M. Borges, Kongo Astronauts & Maxence Grugier, Tereza Pultorova, Tomás Saraceno, John Powell, Kathelin Gray, Atelier 21 _ Directeurs de la publication : Magali Daniaux & Cédric Pigot _ Graphisme : Schulz & Leary _ Prix : 15 euros _ Parution : Septembre 2022 _ EAN 13 : 978-2-9562753-8-1 _ Format ferme : 14 x 22,5 cm _ Nombre de Pages : 152 _ N&B _ Souple _ Type de reliure : broché _ Tirage : 600
TABLE OF CONTENTS 76 SPACE WITHOUT ROCKETS ROGER MALINA LET’S TR ANSFER DESIRABLE KNOWLEDGE TO OUTER SPACE EWEN CHA RDRONNET STRANGERS OCCUPYING DIFFERENT EARTHS MARTIN ROSS AND DARIN TOOHEY THE COMING SURGE OF ROCKET EMISSIONS ROB LA FRENAIS FLOATING INTO SPACE AND OTHER WAYS OF GETTING THERE BILL McGUIRE REAC HING FOR THE STARS ON AN OVERHEATING PLANET FABIANE M. BORGES BRAZIL WITHOUT ROCKETS ELÉONORE HELLIO & MICHEL EKEBA with MAXENCE GRU GIER FOREIGNERS ON THEIR OWN PLANET ROB LA FRENAIS SAILING TO THE STARS TEREZA PULTAROVA THE ENVIR ONMENTAL IMPACT OF ROCKET LAUNCHES: THE ‘DIRTY’ AND THE ‘GREEN’ TOMÁS SARACENO, JOHN POWELL, ROB LA FRENAIS AND KATHELIN GRAY LIVING IN THE ATMOSPHERE EWEN CHA RDRONNET THE HOLOBIONT OF SPACESHIP EARTH In Memory of James Lovelock and Lynn Margulis ATELIER 21 PALEO-AERO: AN ALTERNATIVE LOW-CARBON HISTORY OF AEROSPACE AND AERONAUTICS KATHELIN GRAY SPACE ON EARTH BIOSPHERE 2 PAST AND FUTURE ACKNOWLEDGEME NTS BIOGRAPHIES PHOTOGRAPHIC CRED ITS 9 15 21 31 47 55 63 71 77 85 101 119 131 142 143 148
nathalie quintane
j’adore apprendre plein de choses
144 pages
Offset noir
Brochures cousues collées
: 18 × 11
15
Diffusion
Paon
Sérendip
: Clément Boudin
J’adore apprendre plein de choses est un livre qui mêle des anecdotes, des idées, des mémoires, des critiques concernant l’éducation na tionale. Il prend la forme davantage d’un collage que d’un poème ou un essai, un collage où les dialogues, très présents, donnent à lire un regard cru sur les milieux de l’enseignement.
Le livre commence par «Là-bas au fond, on se tait, s’il vous plaît.»
II
— Mais les parents ?
— Mais les parents : on les tient dans une pièce avec, sur une table basse, Racine, Verlaine, Voltaire, Camus.
— Ce qu’on doit toujours répondre aux parents qui se plaignent que leur gosse lise pas : Et vous, vous lisez ?
— Ah ah ! Excellent !
— C’est une blague que je fais souvent.
— Ou bien reconstruire tous les lycées de banlieue dans les Alpes.
— D’autant plus que le climat est sain, dans les Alpes.
— On vide en autocars les cités, on les loge dans les stations de sport d’hiver désaffectées. Ils vont aux champignons, au génépi…
— Le génépi pousse dans les moraines. Une moraine est un amas de débris rocheux érodé.
— … au bord des crevasses, là où l’école est une question de vie ou de mort : si tu n’écoutes pas ce que je dis, tu meurs.
Éditions Hourra poésie contemporaine/ essai isbn 978-2-491297-01-5 à paraitre le 5/3/2021
Format
cm Prix :
€
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diffusion Distribution :
Contact
editionshourra@gmail.com / 06 79 29 35 13
L’auteure
Nathalie Quintane est une poète née en 1964, qui enseigne à Digneles-Bains et qui n’aime peu se résu mer. Elle est l’auteure de plus d’une vingtaine de livres et participe régu lièrement à des revues ou lectures publiques.
Bibliographie
Les enfants vont bien, P.O.L., 2019 Un œil en moins, P.O.L., 2018 Ultra-Proust : Une lecture de Proust, Baudelaire, Nerval, La Fabrique, 2018 Que faire des classes moyennes ?, P.O.L., 2016
Les Années 10,
La fabrique éditions, 2014 Descente de médiums, P.O.L, 2014 Crâne chaud, P.O.L, 2012 Tomates, P.O.L, 2010
Un embarras de pensée, éditions Argol, 2008 Grand ensemble, P.O.L, 2008
Une oreille de chien, Éditions du Chemin de fer, 2007
Cavale, P.O.L, 2006
L’Année de l’Algérie, Inventaire-Invention, 2004
Antonia Bellivetti, P.O.L, 2004
Les Quasi-Monténégrins, P.O.L, 2003
Formage, P.O.L, 2003
Saint-Tropez - Une Américaine, P.O.L, 2001
Mortinsteinck, P.O.L, 1999
Début, P.O.L, 1999
Jeanne Darc, P.O.L, 1998
Chaussure, P.O.L, 1997
Remarques, Cheyne, 1997
—
Qu’est-ce qui fait un bon cours magistral, comme ici ? Je di rais que ce qui fait un bon cours magistral, c’est d’abord un climat d’hostilité. Si le public est d’avance conquis, si aucune distance ne se creuse entre ce qui sera dit et ce qu’on est dans l’attente d’en tendre (et je ne parle pas là de surprise, je ne parle pas là d’of frande), alors nous demeurons dans la flatterie, flattons, c’est cette flatterie qui focalisera notre attention et non ce qu’elle dit (ou elle plus nettement que ce qu’elle dit). Ici, en ce moment, ce n’est pas l’empathie qu’il faut favoriser mais un climat d’hostilité. (…)
VII
— C’est incroyable son niveau en français, pour un fils d’ouvrier et de coiffeuse.
XVI
ROBERTE LA ROUSSE
W IKI FÉM I A
LANGUE, GENRE ET TECHNOLOGIE
Essai
_ Souple
Type de reliure : broché
Tirage : 650
la
Daniaux & Cédric
: Schulz & Leary
Prix : 20 euros
: Avril 2022
EAN 13 : 978-2-9562753-6-7
fermé : 14 x 22,5 cm
Nombre de Pages : 250 environ
N&B
Roberte la Rousse est un collectif d’artistes cyberféministes dont le projet radical de démasculinisation de la langue consiste à traduire « en française », c’est-à-dire entièrement « à la féminine », des textes provenant de différents horizons.
Avec Wikifémia, Roberte la Rousse se livre à une mise en récit critique de Wikipédia, laboratoire de production et de diffusion de la connaissance, miroir grossissant de la société.
Roberte la Rousse nous présente tout d'abord des biographies de femmes remarquables : de Nicole-Reine Lepaute, calculatrice et astronome française du XVIIIe siècle à Margaret Hamilton, informaticienne et ingénieure système américaine), leur récit se compose de fragments d’articles commentés sous la forme de notes critiques. L'auteurice propose ensuite une réflexion sur la démasculinisation de la langue et des savoirs au travers de deux textes : Démasculiniser la langue : En française dans la texte, langue, genre, technologie et Démasculiniser les savoirs : Wikifémia, chacun accompagné d'entretiens avec Ketty Steward, romancière, Coraline Cauchi, comédienne et kvardek du, membre des sans pagEs et administratrice de Wikipédia.
Dans cet ouvrage, Roberte la Rousse développe sa critique de la langue en se fondant sur les études de genre et une approche féministe des savoirs. Elle s’appuie sur le cyberféminisme (Donna Haraway), la linguistique (du déterminisme linguistique d’Edward Sapir à l’androlecte de Michèle Causse), l’histoire des communs (Silvia Federici), l’histoire des technologies (Isabelle Collet, Félix Tréguer...), l’invention littéraire (Monique Wittig), les œuvres d’artistes comme Suzanne Treister.
_ Genre :
_ Titre : Wikifémia - Langue, genre et technologie _ Auteurs : Roberte la Rousse _ Directeurs de
publication : Magali
Pigot _ Graphisme
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RÉGIME GÉNÉRAL
POUR UNE SÉCURITÉ SOCIALE DE L’ALIMENTATION
LAURA PETERSELLKÉVIN CERTENAIS
LAURA PETERSELL KÉVIN CERTENAIS
PETERSELL KÉVIN CERTENAIS
RÉGIME GÉNÉRAL
LAURA PETERSELL KÉVIN CERTENAIS
SOCIALE
PETERSELL
LAURA PETERSELLKÉVIN CERTENAIS
RÉGIME GÉNÉRAL
RÉGIME GÉNÉRAL
PETERSELL
UNE SÉCURITÉ SOCIALE
UNE SÉCURITÉ SOCIALE
RÉGIME GÉNÉRAL
Régime Général n’est pas un livre de recettes minceur. Il s’attaque à la question du patriarcat. Régime Général n’est pas un livre sur les bananes. Il parle de l’exploitation des peuples par les multinationales. Régime Général observe notre système alimentaire sous toutes ses coutures et propose de quitter la table pour renverser l’ordre établi. Les réflexions qu’il présente s’inspirent des travaux du sociologue Bernard Friot sur l’une des grandes conquêtes de la classe ouvrière : le régime général de Sécurité sociale.
LAURA PETERSELL KÉVIN CERTENAIS
POUR
POUR
LAURA
LAURA
KÉVIN CERTENAIS POUR UNE SÉCURITÉ SOCIALEDE L’ALIMENTATION
LAURA
POUR UNE SÉCURITÉ
DE L’ALIMENTATION
LAURA PETERSELL KÉVIN CERTENAIS POUR UNE SÉCURITÉ SOCIALE DE L’ALIMENTATION
L’ouvrage repose sur cinq piliers :
1 – Qui travaille et dans quelles conditions ?
2 – Qui possède les terres et les outils de la filière alimentation ?
3 – Qui décide de ce que nous mangeons ?
4 – Qui a le pouvoir sur l’investissement ?
5 – À qui profite le système ?
Ces questions sont imbriquées et traversées par des visées féministes et postco loniales. Elles permettent d’appréhender le système alimentaire (production, transformation, distribution et consommation) dans sa globalité et d’interroger nos pratiques sociales liées à la nourriture.
Régime Général ébauche une Sécurité sociale de l’alimentation financée par une nouvelle cotisation. Ses caisses conventionneront des collectifs de travail en co propriété d’usage, verseront un salaire à vie aux travailleuses et aux travailleurs et seront gérées par les habitant·es des territoires concernés et par les salarié·es des entreprises conventionnées. Elles définiront les critères de conventionne ment et décideront des investissements à réaliser.
Par ailleurs, les caisses de Sécurité sociale de l’alimentation verseront à chaque résident·e une allocation mensuelle utilisable dans les entreprises convention nées et subventionneront un service public de la restauration collective. En développant ces propositions, Laura Petersell et Kévin Certenais entendent rendre tangible et désirable un système alimentaire postcapitaliste qui contri buera à la lutte contre le patriarcat et le néocolonialisme.
LAURA PETERSELL KÉVIN CERTENAIS
RÉGIME
Format : 12 x 18,3 cm, xx pages
Collection : Travailler le travail
ISBN : 978-2-493403-01-8
Prix : 10 euros
Rayons : Essais
Thèmes : Alimentation / Sciences sociales
Sortie : Janvier 2021
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
GÉNÉRAL
POUR UNE SÉCURITÉ SOCIALE DE L’ALIMENTATION
À PROPOS DE L’AUTRICE ET DE L’AUTEUR
Membres de l’association d’éducation populaire Réseau Salariat, Laura Petersell et Kévin Certenais sont des militant·es engagé·es dans des combats et des initiatives de lutte sociale, chacun·e à sa manière : d’un côté, la ruralité, l’écologie, la lutte hors de l’emploi, un souci de l’action concrète et une culture paysanne. De l’autre, la ville, l’engagement contre la répression sous toutes ses formes, la lutte syndicale au sein de l’emploi, une approche plus conceptuelle et un intérêt pour les mouvements féministes, antiracistes et décoloniaux. Depuis plusieurs années, Laura Petersell et Kévin Certenais militent pour une Sécurité sociale de l’alimentation avec l’objectif de trouver une application concrète aux idées de Réseau Salariat.
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
CONTEXTE
I – LE TRAVAIL
Qui travaille ? Dans quelles conditions ?
II – LA PROPRIÉTÉ
Qui possède les terres et les outils de travail de la filière alimentation ?
III – LA GOUVERNANCE
Qui décide de ce que nous mangeons ? Prenons le pouvoir !
IV – L’INVESTISSEMENT
Comment ça marche ? Qui a la main ? Pourquoi est-ce important ?
V – LE BUT À qui profite le système ?
CONCLUSION
L’alimentation est politique
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
EXTRAITS
La revendication d’un « prix rémunérateur » incite la classe paysanne à se battre par filière de production plutôt que pour son statut, ce qui conduit à une bataille pour le prix du litre de lait, pour le prix de la tonne de céréales, pour le prix du kilo de légumes, de fruits, etc. La classe paysanne se retrouve divisée pour défendre ses intérêts, il devient alors difficile de mener un combat global en tant que classe.
[…]
Voilà pourquoi nous revendiquons un salaire à vie pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs de la filière alimentation. Si l’horizon désirable concerne l’ensemble de la population, embrasser le sujet secteur par secteur permet de penser concrètement sa mise en œuvre et de nous doter de revendi cations communes et concrètes pouvant ainsi « faire classe ».
Chapitre I, p. 14-17
Certaines communes créent des régies publiques maraîchères, pour la res tauration de leurs cantines scolaires, parfois leurs crèches municipales. Elles embauchent des maraîchèr·es avec un statut de salarié·e voire un statut de fonc tionnaire territorial leur assurant ainsi la garantie d’un salaire mensuel décon necté de leur production. C’est aussi une manière de détacher le travail de la propriété de la terre puisqu’ici les terres agricoles appartiennent à la commune (chapitre II).
[…]
Toutes ces initiatives sont inspirantes et porteuses d’espoir, néanmoins elles restent marginales et ne sont pas au bénéfice de l’ensemble de la popu lation. C’est pourquoi la Sécurité sociale de l’alimentation s’inscrit dans une dimension systémique : comment penser le changement d’échelle notamment grâce à une cotisation sociale de l’alimentation (chapitre V) et à l’importance accordée aux investissements (chapitre IV).
Chapitre II, p. 18
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
Nous luttons pour la mise en place d’une véritable démocratie économique qui donne le pouvoir de décisions au peuple sur l’organisation de notre société en termes de choix de production, d’organisation du travail, d’investissements. Le régime général de Sécurité sociale nous a ouvert la voie sur la perspective d’une société où : – Toute la valeur ajoutée est socialisée et reconnue comme le résultat du travail de toutes et tous ; – Toutes les décisions, relatives à qui peut produire quoi, et comment la valeur ajoutée est distribuée, sont prises collectivement.
Chapitre III, p. 38
La mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation, inspirée du ré gime général de la Sécurité sociale, permettra de fournir des prestations so ciales à l’ensemble de la population. Les prestations sociales peuvent être sous forme monétaire (on parle alors d’allocation), ou en nature. La Sécurité sociale de l’alimentation associera une allocation mensuelle versée à chaque habitant·e permettant d’acheter de la nourriture auprès des entreprises conventionnées et le déploiement d’espaces de restauration collective où les repas seront servis gratuitement.
Chapitre V, p. 55
La Sécurité sociale de l’alimentation telle que nous la proposons permettra à des millions de personnes de s’installer en agriculture paysanne via des col lectifs de travail autogérés, en ayant la garantie d’un salaire à vie et dans le cadre d’une filière alimentaire débarrassée des objectifs lucratifs qui prédominent pour l’instant. Il sera possible de produire des aliments dans des conditions de travail désirables puisque décidées collectivement et avec un salaire garanti. Cette matière première abondera les marchés, les ateliers de transformation, les magasins alimentaires et les lieux de restauration collective qui seront conven tionnés par les caisses de Sécurité sociale de l’alimentation et répondront tous aux mêmes critères de socialisation de la valeur ajoutée produite en secteur marchand et de copropriété d’usage des outils de travail.
Conclusion, p. 60
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
ARTICLES & ENTRETIENS
« La Sécurité Sociale de l’Alimentation », Le Ministère de l’Éducation populaire, Radio Pikez, 6 août 2020.
http://www.pikez.space/album/ministere-de-leducation-populaire/
« Pour une Sécurité sociale au XXIe siècle : un projet de sécurité sociale de l’alimentation », Les Utopiques, n° 13, juin 2020.
https://www.syllepse.net/leurs-violences-nos-ripostes-_r_64_i_811.html
En version longue sur le site internet de Réseau Salariat.
https://www.reseau-salariat.info/articles/pour-une-securite-sociale-au-xxieme-siecle-unprojet-de-securite-sociale-de-l-alimentation/
« L’art de s’alimenter en temps de confinement… et après ! », Club de Mediapart, 4 mai 2020.
https://blogs.mediapart.fr/laura-petersell/blog/040520/lart-de-salimenter-en-temps-deconfinement-et-apres-1
INTERVENTIONS & CONFÉRENCES
Laura Petersell, « Pour une sécurité sociale de l’alimentation », Transition Days 2020, 18 octobre 2020.
https://www.youtube.com/watch?v=8_nbF3gC6oY
Kévin Certenais (avec Dominique Paturel), introduction à la soirée
« Pour une Sécurité sociale de l’alimentation : vers une solidarité postcapitaliste », sefederer.org, 16 octobre 2020.
https://www.sefederer.org/2020/10/16/rencontre-discussion-alimentation-solidarite-postcapitaliste/
Laura Petersell, « Le projet de sécurité sociale de l’alimentation, aspects internationaux / décoloniaux », automnales 2020 de Réseau Salariat, novembre 2020 https://www.reseau-salariat.info/dossiers/automnales_2020/
Kévin Certenais, conférence gesticulée « Jusqu’où les ruraux se soumettront-ils aux urbanistes ? Une autre Histoire du bocage… », août 2018. https://www.youtube.com/watch?v=N9KjQAcZ60o
NOTES
Lorsque son écriture sera terminée, Régime Général sera mis en ligne au format PDF et rendu disponible au téléchargement sur le site de Riot Éditions.
Tous les exemplaires de ce livre seront imprimés en risographie et façonnés par Riot Éditions à Saint-Étienne.
LAURA PETERSELL, KÉVIN CERTENAIS – RÉGIME GÉNÉRAL
Black Bloc, histoire d’une tactique collection Sciences humaines, Excès
Bio : Camille Svilarich, publie ici sa première recherche consacrée au phénomène des black blocs. C’est au contact des manifestations parisiennes de 2015 qu’elle le découvre pour la première fois. Elle a ensuite travaillé du terrain aux archives.
Pitch : Depuis maintenant trente années, la présence de la tactique « black blocs » lors de manifestations politiques s’observe aux quatre coins du monde. À la présentation par la presse et les autorités de ce phénomène comme celui de réunions de délinquants
passionnés, ce livre oppose une analyse généalogique qui permet d’éclairer ce qui peut réunir une action contre l’extrême droite à Mackenrode en 1988 en République Fédérale Allemande, une manifestation au Caire en Janvier 2013 contre le président Mohamed Morsi autour de la place Tahrir, ou encore l’intervention de cette tactique lors d’un sauvetage de chiots de laboratoire au Brésil en 2014. Cette circulation de la tactique à l’échelle internationale invite à appréhender le phénomène des black blocs dans sa trajectoire historique, des années 80 à nos jours
CAMILLLE SVILARICH
«
Oui, mais n’oublie pas qu’on pratique la violence sans l’aimer. Nous sommes des prisonniers ; nous ne pouvons agir qu’en prisonniers. Bien sûr que non, le monde dans lequel nous voulons vivre n’est pas un monde de destruction ou de violence. Mais pour l’instant, nous en sommes réduits à ça : à chaque fois que quelque chose est créé, c’est détruit juste après. Regarde les Châteaux communs. Regarde toutes les tentatives d’occupation, de Répu aux Beaux arts. Regarde nos vies ! En fait, il ne faut vraiment pas oublier que nous sommes de celles et ceux qui utilisent la violence sans l’aimer. Contrairement aux flics, aux multinationales, au gouvernement pour qui la violence est le mode même de fonctionnement, et ce de façon permanente : c’est aussi pour ça que nous les
combattons. Nous ne devons pas nous y vautrer comme eux mais savoir la maîtriser pour la faire disparaître aussitôt qu’elle n’est plus nécessaire.
J’espère que nous saurons agir ainsi. Que nous ne nous laisserons pas emporter, que nous ne nous laisserons pas enchaîner, que nous resterons humains ; bref, que nous ne ressemblerons pas à celles et ceux que nous combattons. »
Extrait d’un texte anonyme, intitulé La violence sans l’aimer, paru en France, en 2016 au moment de la lutte contre la loi Travail. Il s’agit du moment où historiquement le phénomène des black blocs en France s’est installé dans le paysage militant, après les attentats terroristes, depuis l’expérience de la COP21 fin 2015.
Extrait1 :
L’anglicisme “black bloc” se prête en France à un usage commun à partir de la fin de l’année 2015 à l’occasion de la COP21 de Paris. Dès lors évoqué par les médias, le terme
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