Horizons | Or Norme #37

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OR NORME N°37 Horizons

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Texte : Jean-Luc Fournier

Photos : Nicolas Roses

L’EXCELLENCE EST ICI Une étude essentielle est née et se réalise à Strasbourg Samira Fafi-Kremer, 48 ans, est la Chef de Service du Laboratoire de Virologie au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. En collaboration avec l’Institut Pasteur, elle a dirigé depuis Strasbourg la première étude cherchant à s’assurer qu’un patient ayant été touché par le coronavirus a bien développé des anticorps protecteurs capables de l’immuniser contre la maladie. Le résultat de ses travaux est évidemment attendu avec la plus grande impatience par la communauté médicale mondiale...

Elle arrive avec une discrétion très naturelle et s’attable sans façon à la terrasse d’un salon de thé de la Grand’Rue, pas trop loin du labo qu’elle dirige à la Faculté de Médecine (« c’est que mon temps est compté… » s’excuse-t-elle sincèrement aussitôt). Bien conscient de la chance de pouvoir converser directement avec cette virologue dont la notoriété a depuis belle lurette dépassé les murs du Laboratoire de Virologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg qu’elle dirige, on lui propose immédiatement de récapituler, la problématique et les enjeux de l’étude qu’elle conduit depuis plus de soixante jours (la précision est importante) à l’heure où nous la rencontrons, le 8 juin dernier, et qui vient de délivrer ses premiers résultats…

Or Norme. Si l’on a bien compris, il s’agit, à terme, d’étudier une population qui a été touchée par le coronavirus pour s’assurer qu’elle a bien développé des anticorps dits protecteurs et de mesurer pendant combien de temps elle sera ainsi protégée de la maladie… « C’est exactement ça. L’étude, qui se poursuit encore à ce jour et qui sera ensuite réactivée au troisième, sixième et neuvième mois est prévue pour concerner 1 500 personnes ayant été en contact avec le virus. L’Institut Pasteur avait développé son propre test et nous avions ici à Strasbourg, à Illkirch très précisément, le test développé par Biosynex qui n’était pas encore homologué au début de l’étude (Il l’a été le 20 mai dernier – ndlr) Ce laboratoire nous avait demandé d’évaluer son test. Nous avons donc testé un premier groupe de 160 soignants et c’est sur cette cohorte, comme on dit, qu’on peut aujourd’hui confirmer la présence d’anticorps neutralisants qui, comme leur nom l’indique, protège durablement le patient et l’immunisent contre les effets de la maladie. 40 jours ont passé depuis le début du test et l’immunité des premiers testés reste réelle… Les trois premiers ont été


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