« Je crois en la force des mots ». Journaliste et présentatrice du JT d’ARTE, Meline Freda entre d’emblée dans le vif et le vibrant. Elle parle de son métier dont elle mesure les limites – « on essaye d’être neutre, on ne l’est jamais tout à fait » – mais dont elle mesure l’importance. « Il est fait pour éclairer », ditelle en souriant. Et on se dit qu’il lui va bien, à elle, si lumineuse. « Strasbourg m’a choisie », poursuit Meline en racontant un parcours qui l’a menée de Mons, en Belgique, où elle a suivi des études d’interprétariat, d’économie et de droit avant d’être engagée à la Radio télévision belges après une année à Munich. C’est sa maîtrise de l’allemand qui lui a valu d’être « repérée » en 1992 lors de la création d’ARTE. Elle avait envie de bouger et elle a sauté le pas, un peu plus tôt que prévu. Sa rencontre avec la chaîne franco-allemande a été « déterminante ». « On y parle du monde, de l’Europe, sans jamais se regarder le nombril et sans jamais jouer à faire peur dans les chaumières, dit-elle. On jette des ponts en mots et en images, on apprend de la culture d’en face… Je suis fière de bosser là. Quant à l’Europe, cette fille d’immigrés italiens en Belgique y croit pour ses valeurs démocratiques et pour la force du vivre ensemble. « Même si celle-ci s’essouffle aujourd’hui… ». « Mes grands-parents se sont déracinés pour nourrir leurs enfants, raconte-t-elle, il leur a fallu un courage inouï. C’est parce qu’ils ont relevé cet incroyable défi que je suis devenue ce que je suis alors, c’est vrai que je mesure le danger de ces replis identitaires qui se multiplient sur le continent et s’expriment par la montées des extrêmes. » Si Strasbourg lui plaît c’est parce qu’elle brasse les populations et s’ouvre sur le monde. « Il s’agit une ville importante mais à taille humaine, cultivée et ouverte, dynamique et cosmopolite. Je regrette de ne pas avoir le temps de profiter plus de ce tout ce qu’elle propose. » Ses terrasses préférées ? Celle du Théâtre National de Strasbourg, 1, avenue de la Marseillaise « très éclectique », les péniches du Quai des Pêcheurs et… la cafétéria d’ARTE mais là il faut un badge de la maison ! Ses restaurants favoris ? « L’Atelier », 31 Avenue des Vosges, qui est devenu « un peu sa cantine » et « O Porto », 93 Route des Romains à Koenigshoffen. SES rendez-vous incontournables ? Les débats des « Les Bibliothèques idéales » et du « Club de la Presse » : « des lieux de parole et d’échange. On y apprend toujours quelque chose. »
« it’s important to shed light » "I believe in the power of words." Journalist and ARTE newsreader, Meline Freda is from the outset lively and vibrant. She talks about her job whose limits she measures - "we try to be neutral, we can never really be" - but recognizes its importance. "It is done to clarify," she says, smiling. And we think it suits her, so bright. "Strasbourg chose me," says Meline recalling a path that took her from Mons in Belgium, where she studied interpretation, economics and law, before joining TV Radio Belgium after a year in Munich. It was her command of German that led to her being "spotted" in 1992 at the time of the creation of ARTE. She wanted to move so she took the plunge, a little earlier than expected. Her meeting with the Franco-German channel was "decisive". "It speaks of the world, Europe, never navel gazing and never trying to scare in the cottages, she said. It builds bridges in words and images, we learn about the culture across... I am proud to work there”.As for Europe, this daughter of Italian immigrants in Belgium believes in it for its democratic values FÉVRIER 2015 •
E URO metropolitan
• Strasbourg
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