BIE SANTE ANIMALE OI - Premier semestre 2016

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BIE N°9 JANVIER À JUIN 2016 - ÉDITÉ EN MARS 2017

Crédits photo : ONE HEALTH - OI

RÉSEAU DE SURVEILLANCE SEGA ONE HEALTH . PARTENARIAT DE RECHERCHE ONE HEALTH - OI

BIE SANTÉ ANIMALE Bulletin d’Informations Épidémiologiques de l’Océan Indien

ÉDITION SPÉCIALE . LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016


Crédit photo : ONE HEALTH - OI

SOMMAIRE ÉDITO ....................................................P. 2

Édito

VEILLE RÉGIONALE ..............P. 3 à 6

oilà maintenant quelques temps que le Bulletin d’Informations Épidémiologiques des maladies animales de l’océan Indien se fait languir. Pour commencer cette nouvelle année, le BIE revient en force avec deux numéros spéciaux qui feront le point sur l’année 2016. Consacré aux six premiers mois de l’année, ce numéro contient un dossier relatif aux maladies abortives du bétail, problématique centrale dans la thématique One Health.

Archipel des Comores .....................P. 3 à 4 Madagascar ..............................................P. 5 Maurice .....................................................P. 6

VEILLE INTERNATIONALE ................P. 7 à 8 Afrique ......................................................P. 7 Asie ............................................................P. 8 Océanie .....................................................P. 8

LE DOSSIER DU BIE ........................................P. 9 à 13

V

L’année 2016 a été un tournant pour la surveillance épidémiologique en santé animale. Nous avons d’abord pu déployer la surveillance électronique à Madagascar, aux Comores et à Maurice. Puis, ce système a été mis en place aux Seychelles en fin d’année. Il s’agit là d’une véritable avancée qui permet d’assurer une surveillance épidémiologique quasiment en temps réel. Fondée sur des acteurs dotés de smartphones, la surveillance électronique permet non seulement de remplir des formulaires en ligne ou hors ligne, mais aussi de transmettre les informations collectées directement, une fois connecté au réseau !

LES MALADIES ABORTIVES Quelques notions générales.................................................P. 9 Maîtriser les maladies abortives ........................................P. 10 à 11 Les principales maladies abortives ......................P. 11 à 13

ÉVÈNEMENTS ..............................P. 13

Direction de la publication Eric Cardinale, Harena Rasamoelina Comité de rédaction Eric Cardinale, Sophie Molia, Renaud Levantidis Édition & graphismes Renaud Levantidis Contacts & abonnement eric.cardinale@cirad.fr renaud.levantidis@cirad.fr

2

Grâce à la standardisation des informations épidémiologiques entre les pays, il est désormais possible de faire un bilan clair et précis de la surveillance dans la zone océan Indien. Bien qu’il existe certaines spécificités propres, toujours prises en compte, le partage des données par téléconférences mensuelles s’en trouve grandement facilité. Aussi et surtout, les autorités sanitaires des différents pays peuvent dorénavant prendre les mesures qui s’imposent sur la base de connaissances épidémiologiques avérées. En 2016, l’Union des Comores a notamment subi de nombreux cas de dermatose nodulaire contagieuse. Il importe maintenant de faire un point à propos de l’impact de ce poxvirus sur les populations de ruminants, afin de dégager les mesures à mettre en œuvre pour mieux le contrôler. En ce sens, la direction nationale de l’élevage élabore aujourd’hui un protocole qui permettra de mieux comprendre l’épidémiologie de cette dermatose. Dans ce premier numéro du BIE qui signe son grand retour, vous trouverez, en plus des informations épidémiologiques régionales sur les 6 premiers mois de l’année 2016 (outre celles concernant La Réunion, Rodrigues et Les Seychelles, dont nous n’avons malheureusement pas pu disposer), les informations de la veille internationale sur cette même période. S’en suit le dossier sur les maladies abortives et un point sur les évènements notables que nous avons mis en place début 2016. C’est avec un grand plaisir que je souhaite maintenant la bienvenue à tous les nouveaux membres du réseau, ainsi qu’une bonne lecture à tous ! Éric Cardinale

BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016


VEILLE RÉGIONALE ARCHIPEL DES COMORES Morbidités et mortalités liées aux maladies bovines déclarées dans les sites de surveillance sentinelle de Ngazidja de janvier à fin juin 2016 Nombre de malades

Nombre de morts

80 71

60 50

44

40

40 30

20

Janvier

Février

Mars

Avril

9 0 Theilériose

3

Mammite

Dermathophylose Mai

1 0 Hématurie

1 0

0

Dermathophylose

2

1 0

6

Cowdriose

3 3

1 0

Cowdriose

2 2

Cowdriose

1 0

15

11

Charbon, theilériose & cowdriose

0

Cowdriose & mammite

2

Charbon & theilériose

1

Theilériose

3

1 0

1211

Non déterminée

3

Mammite

2

0

Hématurie

3

Gale & Fièvre de la Vallée du Rift

0

Gale

2

Fièvre Q

0

6

Fièvre de la Vallée du Rift

2

8

4

Dermatose Nodulaire Contagieuse

Babésiose

0

0

Hématurie

2

6

Cowdriose

10

15 10

Theilériose

20

Theilériose

NOMBRE D'ANIMAUX

70

Juin

PATHOLOGIES DÉCLARÉES PAR MOIS

Figure 1. Données : Direction des Services Vétérinaires des Comores

Ngazidja Chez les bovins, la theilériose ressort comme maladie la

(48%) tombent malade et autant décèdent. À Malouzini icôni, 7 ovins sont atteints d’infections respiratoires debut mars. Aucun décès n’est constaté. Chez les caprins, on relève de nombreuses infections par la Fièvre de la Vallée du Rift entre février et mars, particulièrement dans les régions de Bambao et de Badjini ouest. Sur 38 bêtes malades, 44% décèdent. Aussi, on relève un fort taux de mortalité des caprins du à l’infection de 37 élevages par la Dermatose Nodulaire Contagieuse en mai dans la région de Hamahamet (cf. figure 2). Sur un effectif total de 555 bêtes, 39% ne s’en sortent pas.

virulente des six premiers mois de 2016 (cf. figure 1). 67 élevages comptant 370 bêtes et répartis principalement entre les régions de Mboinkou, Mitsamiouli et Bambao sont atteints. Au total, c’est presque 24% des animaux qui décèdent. La Cowdriose est elle aussi présente presque tout le semestre, majoritairement dans la région de Badjini ouest. La maladie est fatale pour un tiers des 27 animaux infectés. Du côté des volailles, on note six élevages de poules atteints de variole aviaire en mars, dans la région de Hambou. Sur 77 poules, 37

Morbidités et mortalités liées aux maladies des caprins déclarées dans les sites de surveillance sentinelle de Ngazidja de janvier à fin juin 2016 Nombre de malades

Nombre de morts

250 220

NOMBRE D'ANIMAUX

200

150

100

85

50

4 0

13 2

Peste des Petits Ruminants

Janvier

4

Fièvre de la Vallée du Rift

8

5

Fièvre Q

14 4

3

0

Gale

1

Gale et Fièvre de la Vallée du Rift

1 Infection respiratoire

8

5

Parasitoses, Fièvre de la Vallée du Rift & Fièvre Q

14

7

7

Fièvre de la Vallée du Rift

Février

Mars

13 3

0

Infection respiratoire

Gale

Dermatose Nodulaire Contagieuse Mai

PATHOLOGIES DÉCLARÉES PAR MOIS

Figure 2. Données : Direction des Services Vétérinaires des Comores

BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016

3


Moheli Durant le mois de février, la Dermatose Nodulaire Contagieuse touche 27 bovins dans la région de Djandro, faisant 3 morts. Couardise et Cowdriose affectent respectivement 11 et 6 bovins dans les régions de Mledjelé et Moimbao, faisant 3 morts (2 par la Couardise, 1 par la Cowdriose). Au début du mois, 6 caprins sur un effectif de 22 sont infectés par la Fièvre Q dans la région de Hoani. 5 ne s’en sortent pas. Aussi, 3 morts sur 9 bêtes atteintes d’Ecthyma Contagieux sont signalés dans la région de Dewa. Mi-février, 13 ovins répartis dans 3 élevages de Djandro sont affectés par un Ecthyma. 70% s’en sortent.

augmentation du nombre de mortalités sans pathologie identifiée (jusqu’à 6 cas). Dans l’ensemble, les mois de janvier et de février paraissent relativement calmes en terme d’infections et de mortalités chez les bovins comparé aux mois suivants. On remarque 1 cas de péritonite aigue avec mortalité chez les ovins en janvier, ainsi que de rares avortements chez les caprins. Chez les poules, Stéatose et mycotoxine font 29 victimes en juin, réparties dans deux élevages de plus de 1000 bêtes situés dans les communes de Tsigoni et de Mamoudzou.

Anjouan Aucun décès de bovin du à une maladie signalée par le réseau n’est constaté de janvier à juin sur Anjouan. En revanche, 3 cas de Dermatose Nodulaire Contagieuse sont relevés entre février et avril, ainsi que 2 cas de Babésiose et 2 cas de Fasciolose. On note une épidémie relativement conséquente de grippe de 3 jours avant l’hivers austral, avec 11 bêtes touchées en avril et 29 en mai dans les régions de Domoni et de Ouani, soit 27% des bovins des 62 élevages concernés. Fin janvier, début février 2016, on constate une épidémie de Maladie de Newcastle chez les poules. Plus de 700 volailles sont affectées, presque 100% décèdent, dans les régions de Sima et de Mutsamudu. Mi-février, 30 poules sont touchées par la Variole aviaire, ne faisant aucune victime. Du côté des ovins, la région de Nioumakélé comptabilise 3 malades atteints d’Ecthyma contagieux faisant 1 mort. Chez les caprins, on remarque une recrudescence de conjonctivites dans le région de Sima en février, touchant 12 bêtes. On note 10 cas de gale répartis dans 6 élevages des régions de Ouani et de Domoni, entre février et mars. Hormis 1 mort suite à une métrite à Domoni, aucun décès n’est relevé chez les caprins durant la période allant de janvier à juin. Crédit photo : ONE HEALTH - OI

Mayotte Il y a une présence régulière de cas de bavite et d’avortements chez les bovins, répartis sur tout le territoire (37 cas entre février et juin). On note un légère augmentation du nombre de cas de bavite de janvier à juin, avec un pic (15 cas) en avril (cf. figure 3). Durant la même période (mois d’avril), on note une légère

Nombre de cas par maladies déclarées et par espèce dans les sites de surveillance sentinelle à Mayotte de janvier à fin juin 2016 Nombre de cas 35 29

30 25 20 15

10 1

2

1 Avortement

6 3

Bavite

5

5

3

2

2

7 3

3

1

Avril

Juin

Janvier Caprins

PATHOLOGIES DÉCLARÉES PAR MOIS ET PAR ESPÈCE

Figure 3. Données : Service de l’Alimentation de la DAAF Mayotte

BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016

Juin

Janvier

Juin

Ovins

Poules

Variole aviaire

Stéatose & mycotoxine

Avortement

Bavite

Avortement

Bavite

Avortement Mai

Bovins

Péritonite aigue

Mars

Bavite

Avortement

Dermatophilose

Bavite

Avortement Février

Avortement

Janvier

4

2

1

0 Avortement

NOMBRE DE CAS

15


MADAGASCAR Seuls 27% s’en sortent. Du côté des poules, la menace est triple : Maladie de Newcastle, Gumboro et Choléra aviaire font à eux trois près de 778 victimes sur le semestre, réparties dans 136 élevages de l’île. Si c’est la Maladie de Newcastle qui fait le plus grand nombre de victimes (395), le Gumboro atteint lui une mortalité égale à 100% des animaux infectés. La situation des ovins est relativement stable, malgré 2 cas de Rage et 2 cas de Dermatose Nodulaire Contagieuse. On note toutefois que 17% des bêtes de 10 élevages de la région d’Alaotra-Mangoro sont infectés par un Ecthyma Contagieux entre mars et juin, sans aucune victime. Chez les caprins, on relève surtout 6 cas d’Ecthyma Contagieux à Sofia et 5 cas de Dermatophilose à Boeny. Enfin, du côté des canins, la région d’Itasy voit 6 cas de Rage faire 4 morts entre fin mars et début juin 2016.

Sur toutes les affections qui touchent les bovins de madagascar de janvier à juin 2016 (cf. figures 4a et 4b), on relève notamment un pic de Cowdriose en avril. Celle maladie affecte environ 20% des bêtes des 18 élevages concernés, principalement dans les régions d’Amoron’i Mania et de Vatovavy-Fitovinany. La Dermatophilose monte en flèche de février à juin (multiplication par 7 du nombre de malades) mais ne fait que de rares victimes (moins de 3%). Elle se concentre majoritairement sur les régions de Sofia et de Haute matsiatra. On note aussi les forts taux de morbidités et de mortalités dus à des pathologies non identifiées survenues dans la région de Sofia en mai et en juin 2016. 88% des bovins malades décèdent. Cependant, ces bêtes malades ne représentent que 11% des bovins présents dans les élevages touchés. Chez les porcs, la Peste Porcine touche 242 bêtes répartis dans 76 élevages des régions d’Itasy, de Bongolava et d’Alaotra-Mangoro.

Morbidités et mortalités liées aux maladies bovines déclarées sur les sites de surveillance sentinelle de Madagascar de janvier à juin 2016 45 40

NOMBRE D'ANIMAUX

35 30 25 20 15 10 5 0

Nombre de malades Nombre de morts

Mars 2 0

Avril Mai Anaplasmose 2 5 0 2

Juin

Mars

2 2

4 0

Avril Mai Babesiose 5 4 0 0

Juin

Mars

1 0

3 1

Avril Juin Charbon 4 5 2 2

Mars 3 0

Avril Mai Cowdriose 15 1 1 0

Juin Février Mars Avril Mai Dermatophilose 1 6 21 30 6 0 0 2 0 0

Juin 41 1

EVOLUTION MENSUELLE POUR CHAQUE PATHOLOGIE DÉCLARÉE Figure 4a. Données : Direction des Services Vétérinaires de Madagascar

Morbidités et mortalités liées aux maladies bovines déclarées sur les sites de surveillance sentinelle de Madagascar de janvier à juin 2016 - Suite 100 90

NOMBRE D'ANIMAUX

80 70 60 50 40 30 20 10 0

Janvier

Mars

Avril

Mai

Juin

Dermatose Nodulaire Contagieuse Nombre de malades Nombre de morts

4 1

86 4

27 4

24 0

48 0

Mars Ecthyma contagieux 24 6

Mai

Mars

FVR 1 0

Avril

Mai

Juin

Non identifiée 2 2

2 0

66 65

Avril

Mai

Salmonellose 55 44

2 0

3 0

Avril

Mai

Tuberculose 3 3

3 1

EVOLUTION MENSUELLE POUR CHAQUE PATHOLOGIE DÉCLARÉE Figure 4b. Données : Direction des Services Vétérinaires de Madagascar

BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016

5


MAURICE Si la mortalité des bovins durant le premier semestre de 2016 est relativement faible (un total d’environ 30 morts), la morbidité liée à des syndromes cutanés, digestifs et reproducteurs est elle bien plus élevée. Sur le semestre, 204 bêtes sont touchées par des syndromes cutanés (62% des effectifs d’élevages concernés, en majorité sur Abercombie, Flacq et Saint-Pierre), 629 par des syndromes digestifs (63%, en majorité sur Abercombie) et 270 par des syndromes reproducteurs (14%, aussi sur Abercombie, Flacq et Saint-Pierre). One note que le nombre d’atteintes par ces syndromes est en nette croissance au mois de mai 2016 (cf. figure 5). On remarque aussi quelques cas de mastite et de métrite (17 bovins) et l’apparition de syndromes locomoteurs et respiratoires (respectivement 90 et 26 malades), particulièrement dans les régiond de Flaq, Moka et Port Louis. Chez les porcs, malgré 87 cas touchés par des syndromes cutanés et 159 par des syndromes respiratoires (17% de mortalité), c’est les

syndromes digestifs qui dominent. La majorité des 469 cas déclarés durant les 6 premiers mois de 2016 vient de Flacq, Saint-Pierre et Abercombie. Les ovins aussi sont plus affectés par des syndromes digestifs que cutanés, mocomoteurs, reproducteurs et repiratoires. Bien qu’accusant une mortalité faible (1 cas recensé à Saint-Pierre en mars), la morbidité due à ce syndrome (170 cas, soit quatre fois le nombre de cas d’ovins atteints de syndromes reproducteurs, deuxième prévalence du groupe) est particulièrement élevée. Chez les caprins, le constat est identique (cf. figure 6). Le nombre d’animaux atteints par des syndromes digestifs dépasse le millier, soit près de 30% des bêtes des élevages infectés. Les individus malades se répartissent principalement dans les districts de Flacq et de Savanne avec un pic d’infection sur mai et juin.

Évolution de la mortalité et de la morbidité liées aux syndromes reproducteurs, digestifs et cutanés chez les bovins par rapport aux effectifs animaux des élevages affectés, d'après les données déclarées par les sites de surveillance sentinelle à Maurice de janvier à juin 2016 1000

NOMBRE D'ANIMAUX

900 800 700 600 500

Effectifs animaux

400

Nombre de malades

300

Nombre de morts

200 100 0 Janvier Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Janvier Février

Syndromes reproducteurs

Mars

Avril

Mai

Juin

Janvier Février

Syndromes digestifs

Mars

Avril

Mai

Juin

Syndromes cutanés

SYNDROMES RELEVÉS PAR MOIS Figure 5. Données : Direction des Services Vétérinaires de Maurice

Morbidités-Mortalités des maladies des caprins déclarées dans les sites de surveillance sentinelle à Maurice de janvier à fin juin 2016

1400

1176

1200

NOMBRE D'ANIMAUX

1000 800 600

557 448

Malades

400

Morts

200

37

21

84

33

0

Autres syndromes

Syndromes cunatés

Syndromes digestifs

125 4

Syndromes locomoteurs

Syndromes reproducteurs

PATHOLOGIES Figure 6. Données : Direction des Services Vétérinaires de Maurice

6

BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016

85 1

2 Syndromes respiratoires

5

2

Avortements


VEILLE INTERNATIONALE AFRIQUE FIÈVRE APHTEUSE

INFLUENZA AVIAIRE HAUTEMENT PATHOGÈNE

Burundi

Afrique du Sud

Burkina Faso

03/03/2016 Déclaration immédiate

31/05/2016 Rapport de suivi n°3

15/02/2016 Rapport de suivi n°5

Angola

Cameroon

29/02/2016 Rapport de suivi n°6

27/05/2016 Déclaration immédiate

10/05/2016 Déclaration Immédiate

Côte d’Ivoire

21/06/2016 Rapport de suivi n°2

Botswana 04/04/2016 Rapport de suivi n°12

Malawi

02/04/2016 Rapport de suivi n°3

Cap-Vert 31/05/2016 Rapport de suivi n°3

Kenya

02/02/2016 Rapport de suivi n°8

08/04/2016 Déclaration immédiate

Ghana

13/06/2016 rapport de suivi n°5

28/06/2016 Rapport de suivi n°17

Mali

Niger

23/02/2016 Déclaration immédiate

25/03/2016 Rapport de suivi n°4

27/01/2016 Rapport de suivi n°22

Maroque

02/06/2016 Déclaration immédiate

Zimbabwe

29/06/2016 Rapport de suivi n°1

19/02/2016 rapport de suivi n°4

07/01/2016 Rapport de suivi n°8

15/04/2016 rapport de suivi n°7

Mozambique

Namibie 25/01/2016 Rapport de suivi n°6 Rapport de suivi n°9

Zambie 03/03/2016 Rapport de suivi n°1

Zimbabwe 19/02/2016 Rapport de suivi n°11 Rapport de suivi n°5 Rapport de suivi n°8

FIÈVRE CATARRHALE OVINE Botswana 06/05/2016 Déclaration immédiate 24/06/2016 Rapport de suivi n°2

VARROASE DES ABEILLES

MALADIE DU CHARBON

Maurice

Botswana

08/02/2016 Rapport de suivi n°2

03/02/2016 Déclaration immédiate

PÉRIPNEUMONIE CONTAGIEUSE BOVINE Sénégal 17/03/2016 Rapport de suivi n°5

PESTE DES PETITS RUMINANTS

20/03/2016 Rapport de suivi n°4

Zambie 03/03/2016 Rapport de suivi n°1

PESTE ÉQUINE Afrique du Sud 08/04/2016 Déclaration immédiate

01/04/2016 Déclaration immédiate

15/03/2016 Rapport de suivi n°2

05/04/2016 Rapport de suivi n°8

Tunisie

Ouganda

Cameroon

Botswana

Algérie

08/03/2016 Rapport de suivi n°1

VARIOLE DU SINGE

MALADIE DE NEWCASTLE

15/02/2016 Déclaration immédiate

Mauritanie

08/04/2016 Rapport de suivi n°1

28/06/2016 Rapport de suivi n°36

Equateur

FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT

Afrique du Sud

09/06/2016 Rapport de suivi n°40

03/02/2016 Déclaration immédiate

16/03/2016 Rapport de suivi n°1

SYNDROME ULCÉREUX ÉPIZOOTIQUE

Nigeria

Crédit photo : ONE HEALTH - OI

14/06/2016 Rapport de suivi n°5

01/06/2016 Rapport de suivi n°3

INFLUENZA AVIAIRE FAIBLEMENT PATHOGÈNE

PESTE PORCINE AFRICAINE

Afrique du Sud

Afrique du Sud

15/03/2016 Rapport de suivi n°12

10/06/2016 Déclration immédiate

27/05/2016 Rapport de suivi n°3

28/06/2016 Rapport de suivi n°1

BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016

Ne sont gardés que les «Déclaration immédiate» et les derniers rapports en date pour chaque foyer. Un pays peut compter plusieurs foyers pour une pathologie donnée.

7


ASIE CLAVELÉE ET VARIOLE CAPRINE

INFLUENZA AVIAIRE HAUTEMENT PATHOGÈNE

Vietnam 10/06/2016 Rapport de suivi n°32 Rapport de suivi n°9

Mongolie

Bangladesh

27/04/2016 Rapport de suivi n°7

15/02/2016 Déclaration immédiate

DERMATOSE NODULAIRE CONTAGIEUSE

20/05/2016 Rapport de suivi n°1

Arménie 15/01/2016 Déclaration immédiate 04/03/2016 Rapport de suivi n°1

Koweït 17/05/2016 Rapport de suivi n°5

FIÈVRE APHTEUSE Arménie 15/01/2016 Déclaration immédiate 03/03/2016 rapport de suivi n°1

Iran 02/01/2016 Déclaration immédiate 28/05/2016 Rapport de suivi n°1

Israël

Birmanie 16/04/2016 Déclaration immédiate

16/06/2016 Rapport de suivi n°28

Philippines

24/06/2016 Rapport de suivi n°2

29/01/2016 Déclaration immédiate

Cambodge

18/05/2016 Rapport de suivi n°1

17/05/2016 Déclaration immédiate

MALADIE DU CHARBON

30/05/2016 Rapport de suivi n°1

Kazakhstan

Hong Kong

23/06/2016 Déclaration immédiate

05/01/2016 Déclaration immédiate

Kirghizistan

19/02/2016 Déclaration immédiate

17/03/2016 Déclaration immédiate

Inde

PESTE DES PETITS RUMINANTS

19/01/2016 Déclaration immédiate

Israël

28/04/2016 Rapport de suivi n°1

20/01/2016 Rapport de suivi n°2

12/05/2016 Déclaration immédiate

Koweït

MALADIE DE NEWCASTLE

Georgie 08/02/2016 Déclaration immédiate 23/03/2016 Rapport de suivi n°2

Maldives

Iraq

07/04/2016 Déclaration immédiate

25/04/2016 Déclaration immédiate

PESTE PORCINE CLASSIQUE

15/05/2016 Rapport de suivi n°1

Liban

Mongolie

République de Corée

25/04/2016 Déclaration imémdiate

18/01/2016 Déclaration immédiate

14/06/2016 Rapport de suivi n°1

SEPTICÉMIE HÉMORRAGIQUE VIRALE

04/02/2016 Déclaration immédiate

12/01/2016 Déclaration immédiate 27/03/2016 Rapport de suivi n°4

République de Corée

République Populaire de Chine

12/02/2016 Rapport de suivi n°6

22/01/2016 Rapport de suivi n°15

Kazakhstan 12/05/2016 Déclaration immédiate

27/03/2016 Déclaration immédiate

01/06/2016 Rapport de suivi n°1

11/05/2016 Rapport de suivi n°3

République Populaire de Chine

VIRUS DU SYNDROME DYSGÉNÉSIQUE ET RESPIRATOIRE DU PORC

FIÈVRE CATARRHALE OVINE

18/01/2016 Rapport de suivi n°11

Cambodge

Turquie 05/01/2016 Rapport de suivi n°5

INFLUENZA AVIAIRE FAIBLEMENT PATHOGÈNE Hong Kong 13/06/2016 Déclaration immédiate

18/03/2016 Rapport de suivi n°2

20/06/2016 Rapport de suivi n°15

Taipei Chinois 19/04/2016 Rapport de suivi n°27 18/05/2016 Rapport de suivi n°1 20/06/2016 Rapport de suivi n°46

Taipei Chinois

Territoires autonomes de Palestine

03/03/2016 Rapport de suivi n°4

18/01/2016 Rapport de suivi n°3

Bien que l’Europe et l’Amérique ne soient pas traités ici, étant donné leur éloignement géographique, il importe de noter que des foyers d’influenza aviaire hautement pathogène de plus en plus nombreux sont signalés sur ces continents.

OCÉANIE BABÉSIOSE BOVINE Nouvelle Calédonie

Crédit photo : ONE HEALTH - OI

8

BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016

10/05/2016 Rapport de suivi n°17


LE DOSSIER DU BIE LES MALADIES ABORTIVES

Quelques notions générales

Crédit photo : ONE HEALTH - OI

Les maladies abortives des ruminants s’inscrivent au cœur des thématiques One Health. Du fait de leur impact économique fort et des enjeux de santé publique qui en découlent, lorsqu’il s’agit de zoonoses, il est primordial d’y porter une attention particulière.

L

’avortement se définit comme la mort - suivie généralement par l’expulsion - d’un fœtus entre la fin de la formation des organes (vers 42 jours de gestation chez les bovins et 30 jours chez les petits ruminants) et la fin de la gestation. Certains pays incluent aussi dans la définition de l’avortement la mise-bas d’un nouveau-né qui meurt dans les 48 heures. C’est le cas en France dans le cadre de la surveillance de la brucellose. Parmi les causes infectieuses d’avortements chez les ruminants, on trouve les infections bactériennes (brucellose, fièvre Q, leptospirose, salmonellose, listériose, campylobactériose et chlamydiose), les infections virales (fièvre de la vallée du Rift, BVD, Border disease, IBR, fièvre catarrhale ovine, Schmallenberg) et les infections parasitaires (néosporose, toxoplasmose) ou mycotiques (aspergillose). Parmi les causes non infectieuses, on trouve les traumatismes et les intoxications alimentaires. Certains des germes responsables d’avortements sont zoonotiques, c’est-

à-dire transmissibles à l’homme. C’est le cas de la brucellose, de la fièvre Q, de la leptospirose, de la salmonellose, de la listériose, de la campylobactériose, de la toxoplasmose et de la fièvre de la vallée du Rift. En fonction du germe, la contamination à l’homme peut se faire de façon directe (par contact – parfois même au travers de la peau saine - ou par voie respiratoire) ou indirecte (consommation de denrées animales, mains sales, piqure d’insecte). Les femmes enceintes doivent éviter d’être présentes lors des vêlages car elles sont parmi les personnes les plus à risque de contracter ces germes. De même pour les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. En cas d’avortement dans un élevage, l’éleveur doit penser à se protéger, ainsi que sa famille et ses employés. Il est nécessaire d’utiliser des gants pour manipuler le ou les avortons, et isoler l’animal qui a avorté. Toujours en restant protégé, il est primordial de laver et de désinfecter le local, les vêtements et le matériel utilisé, ainsi que d’empêcher les carnivores domestiques de s’approcher des produits

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de l’avortement et de l’animal avorté. Le lait de toute femelle ayant avorté devra être écarté de la consommation humaine (risque de transmission de brucellose, toxoplasmose, salmonellose, listériose, campylobactériose). Une fois le vétérinaire sanitaire prévenu, les prélèvements nécessaires pour orienter le diagnostic, notamment en cas d’avortements successifs, seront exécutés. Suite à cela, les déchets d’avortements devront être brûlés, enfouis profondément ou mis à l’équarrissage. La prévention des maladies abortives passe d’abord par l’hygiène des locaux (mesures de biosécurité, nettoyage et désinfection des locaux, vides sanitaires, etc.). L’hygiène de l’eau de boisson et des aliments est tout aussi importante : ils doivent éviter d’être souillés par d’autres animaux. Aussi, il faut veiller à l’hygiène des litières et à l’isolement des femelles ayant avorté. À noter, la vaccination existe pour certaines maladies telles que la brucellose, la fièvre Q, la salmonellose, la chlamydiose, et la fièvre catarrhale ovine. SM.

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Maîtriser les maladies abortives Les avortements représentent une perte économique pour l’élevage et ont un impact sur le plan sanitaire, car fréquemment associés à des pathologies graves et contagieuses. Les maladies abortives peuvent être évitées en appliquant quelques mesures simples. Hygiène, surveillance régulière et déclaration sont les maîtres mots d’une prévention efficace.

c’est la gestion des effluents qu’il faut surveiller. L’idéal consiste à ne pas épandre d’effluents d’origine animale qui n’ont pas suffisamment fermenté et chauffé pour s’assainir. N’oublions pas certaines situations particulières. Lors de l’achat d’une bête, d’un prêt ou d’une pension par exemple. Dans ce cas, il est recommandé de prendre les renseignements sur l’état sanitaire du cheptel auprès du vendeur (protocoles vaccinaux, épisodes abortifs récents ou anciens, recherches effectuées en laboratoire). Pour sécuriser l’achat au maximum, on mettra en place une quarantaine systématique accompagnée éventuellement d’analyses de laboratoire. En cas de regroupement (transhumance, concours…), les seules mesures préventives

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our éviter l’introduction d’un germe abortif dans un troupeau, l’hygiène du bâtiment d’élevage et l’aide à la mise-bas sont des bases de prévention. Si un cas survient, nettoyage-désinfection du box de vêlage et destruction des produits de l’avortement sont indispensables. L’éleveur enregistre alors l’avortement dans son carnet sanitaire et le notifie à l’organisme chargé de l’identification.

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D’autres animaux peuvent être porteurs de germes abortifs transmissibles. Les volailles sont plus souvent porteuses de salmonelles que les ruminants, le chien

LE DIAGNOSTIC Pour pouvoir répondre correctement à la demande de diagnostic, le laboratoire a besoin de l’avorton et de sang provenant de la mère ainsi que des autres femelles de l’élevage. Le diagnostic étiologique des avortements est en effet plus souvent un diagnostic de groupe qu’un diagnostic individuel. On retrouve généralement l’agent infectieux dans les sécrétions vaginales, le foetus ou les houppes choriales. Le prélèvement du contenu de la caillette du foetus dans des conditions stériles est privilégié. Dans l’idéal, il est réalisé sur un foetus ou un placenta resté à l’intérieur de l’utérus et extrait par le vétérinaire. En cas d’absence de ce dernier, l’éleveur doit réaliser l’extraction avec des gants et une cotte jetable, après avoir pris soin de nettoyer la zone périvulvaire. Que l’on receuille l’avorton avant ou après l’expulsion, il est impératif de le placer dans un sac plastique propre, non percé, et de le mettre au frais. Le laboratoire ne pouvant pas rechercher toutes les causes possibles, il faut l’orienter en lui indiquant les circonstances de l’avortement et les conditions d’entretien des animaux. L’échange de ces informations entre l’éleveur, le vétérinaire et le laboratoire est primordial pour effectuer un diagnostic efficace.

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peut disséminer des neospora dans ses excréments, et le chat, des toxoplasmes. Les rongeurs peuvent, eux, rejeter des leptospires dans leurs urines. Il faut donc veiller à interdire l’accès des lieux de stockage et de distribution de la nourriture du bétail aux autres animaux domestiques et sauvages. Aussi, la lutte contre les insectes et les acariens permet de limiter les piqûres de culicoïdes ou de tiques, responsables respectivement de la transmission de la FCO et de la fièvre Q. L’environnement des animaux joue aussi un rôle majeur. La qualité de l’eau, d’abord, qui doit être régulièrement contrôlée. Un traitement des eaux de captage (chloration, UV…) permet de se prémunir contre une contamination accidentelle par des germes environnementaux (salmonelles, listeria, leptospires…). On notera aussi que des abreuvoirs placés suffisamment haut limitent les souillures par déjections de ruminants ou de nuisibles. L’alimentation, ensuite. Des fourrages moisis ou les ensilages mal conservés peuvent être la source de mycoses et de listeria. Les aliments doivent rester propres de toute matière fécale et d’urine de rongeurs, puis distribués dans des auges propres. Enfin, BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016

LES CRITÈRES D’ALERTE Le nombre d’avortements ou leur répétition sont des critères d’alerte : ◊ Pour les bovins 2 avortements ou plus dans le mois ou 3 avortements dans l’année pour un effectif de moins de 100 vaches ou 3% d’avortements pour un effectif de plus de 100 vaches ; ◊ Pour les ovins et caprins : la série d’avortements est définie par plusieurs avortements en une semaine ou un taux supérieur à 5% pour la saison des naissances. Ces seuils d’alerte sont ne sont certainement pas applicables dans l’ensemble des territoires de la zone océan Indien. Ils donnent cependant un cadre directeur toujours utile. Dans tous les cas, il est nécessaire d’entamer des recherches pour tenter de déterminer la cause de tout avortement. Même si cette dernière n’est pas toujours identifiée, ces recherches sont indispensables pour la protection de la santé du troupeau et parfois de la santé humaine.

efficaces restent l’exigence d’une attestation de vaccination ou la recherche du statut des animaux présents vis-à-vis des germes responsables d’avortements. Si la vaccination permet de limiter les avortements, elle doit toutefois s’inscrire dans un protocole de lutte plus global pour être réellement efficace. Les avortements


chlamydophilose et les chèvres contre la fièvre Q. En revanche, le traitement antibiotique préventif assure rarement l’élimination du portage des bactéries responsables d’avortements. Il n’est donc pas indiqué, sauf en cas d’avortements épizootiques à Chlamydophila où son efficacité à bloquer des flambées d’avortements a été démontrée. RL.

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ont souvent une origine multifactorielle et les autres facteurs de risque doivent être maîtrisés en parallèle. La vaccination n’empêche pas l’infection mais limite les symptômes, l’excrétion et le portage chronique dans bon nombre de cas. Il est possible de vacciner les bovins contre la BVD, l’IBR, la Fièvre Q, les moutons contre la toxoplasmose, la fièvre Q et la

Les principales maladies abortives

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De nombreux agents infectieux peuvent être à l’origine d’avortements chez les ruminants. À chacun est associé une maladie particulière et ses méthodes de diagnostic, de lutte et de traitement. Bactériennes ou virales, retour sur les principales d’entre-elles.

La toxoplasmose Cause fréquente et significative d’avortements chez les petits ruminants, la toxoplasmose implique le parasite intracellulaire Toxoplasme gondii. Le chat est l’hôte définitif. Les oiseaux et les mammifères, comme l’homme, sont des hôtes intermédiaires. La maladie passe le plus souvent inaperçue chez l’adulte, cependant, l’infection d’un troupeau naïf peut se traduire par une flambée d’avortements. Les animaux infectés sont ensuite immunisés de manière durable. Une sérologie positive n’a pas de valeur diagnostique. Le recours à des analyses PCR doit être privilégié. La méthode de lutte repose essentiellement sur des mesures d’hygiène dont le stockage des aliments à l’abri des chats et des nuisibles. La chlamydiose Maladie d’origine bactérienne, elle atteint préférentiellement les ovins et les caprins, plus rarement les bovins. Les troubles de la reproduction dus aux Chlamydiae sont principalement attribuables à Chlamydia abortus. Néanmoins, Chlamydia pecorum et Chlamydia psittaci peuvent être aussi

impliqués. L’avortement est le principal symptôme et se produit généralement en fin de gestation, sans signe précurseur. La primo-infection d’un troupeau peut engendrer des vagues d’avortements puis revêt un caractère cyclique pluriannuel. On privilégie la PCR pour le diagnostic. La lutte repose principalement sur l’hygiène des locaux et sur la vaccination du prétroupeau.

La fièvre Q

Maladie bactérienne (Coxiella burnetii), elle affecte l’ensemble des espèces de ruminants et se transmet par voie aérienne. C’est une cause significative d’avortements chez les petits ruminants. Zoonose le plus souvent bégnine, elle peut toutefois se révéler grave dans un nombre limité de cas. Le diagnostic direct se fait par PCR. La lutte implique plusieurs mesures, de l’isolement des femelles ayant avorté à la destruction des placentas et avortons, en passant par la gestion des effluents.

La Border Disease

Maladie virale causée par un Pestivirus (principalement BIE - LES SIX PREMIERS MOIS DE 2016

le BDV), elle affecte préférentiellement les ovins. Elle se caractérise par l’observation de pathologies intercurrentes néonatales et des troubles de la reproduction. En cas d’infection, on retrouve la présence d’animaux Infectés Permanents Immunotolérants (IPI) qui entretiennent la circulation virale. On privilégie le diagnostic par PCR, pouvant être complété par des tests sérologiques. Les méthodes de lutte reposent sur la limitation des mouvements animaux et sur des mesures vaccinales.

La BVD Exclusivement animale, elle est due à un Pestivirus qui touche principalement les bovins. Ces derniers se contaminent essentiellement à partir de sécrétions nasales et respiratoires. Les avortements sont un des symptômes et sont consécutifs au passage du virus à travers le placenta. Aussi appelée maladie des muqueuses, la BVD peut être responsable de baisse de l’état général et d’ulcères sur les muqueuses. En cas d’infection, on retrouve aussi la présence d’animaux IPI, qui entretiennent la circulation virale. Pour le diagnostic, PCR et antigénémie sont privilégiés. En cas de mise en évidence d’une circulation virale, une vaccination de masse en urgence est conseillée, en parallèle de l’identification de pratiques à risque. La Salmonellose abortive ovine Maladie principalement occasionnée par Salmonella abortus ovis, bactérie spécifique de l’espèce ovine (bien que pouvant exceptionnellement atteindre les caprins), elle est non transmissible à l’Homme.

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La néosporose Parasite unicellulaire, Neospora Caninum a pour hôte définitif le chien. Les bovins constituent des hôtes intermédiaires chez qui le parasite est responsable d’avortements généralement sporadiques. On privilégie l’immunohistochimie et la PCR sur différents tissus pour le diagnostic. En cas de séries d’avortements, on s’appuiera aussi sur des analyses sérologiques. La lutte repose sur la réforme des bêtes infectées et les mesures d’hygiène standards. Quelques questions utiles à se poser pour orienter les recherches en cas d’avortement

◊ La femelle avortée est-elle une primipare ou une multipare ? ◊ Présente-t-elle d’autres signes cliniques ? ◊ A-t-elle déjà avorté auparavant ou présenté des troubles de la reproduction ? ◊ Combien d’avortements ont eu lieu durant la saison de naissances ? ◊ A quel stade de la gestation l’animal ou les animaux ont-t-ils avorté ? ◊ Les jeunes précédents étaient-ils viables, ont-ils présenté des maladies des nouveaux nés ? ◊ Existe-t-il des problèmes sanitaires sur les jeunes de l’année ? ◊ Y a-t-il eu un changement récent d’alimentation ou de paille ? ◊ Y a-t-il eu récemment des introductions d’animaux ?

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DANS L’OCÉAN INDIEN Toutes ces maladies abortives ne sont pas forcément présentes sur toutes les îles de l’océan Indien. Par ailleurs, elles n’ont pas le même impact ici ou là selon le territoire touché. La Fièvre de la Vallée du Rift et la fièvre Q restent néanmoins importantes. Maladies zoonotiques, elles impliquent un impact économique sévère dans les élevage. Aujourd’hui, la Fièvre de la Vallée du Rift est toujours présente dans l’archipel des Comores et reste sous surveillance à Madagascar. Toutefois, son impact sanitaire et économique est quasiment inexistant, bien qu’il faille rester vigilant au regard de nouvelles émergences, telles celles relevées au Mali et au Niger en 2016. La fièvre Q, elle, semble endémique, avec des cas réguliers d’avortements en particulier sur les caprins comme constaté à la Réunion fin 2016. Une étude d’envergure est actuellement en cours aux Comores pour estimer l’impact de Coxiella Burnetii non seulement sur la santé publique (chez le femmes enceintes particulièrement) mais aussi sur l’économie de l’élevage (avortements, prévalence). Une bonne nouvelle, la brucellose n’a pas été détectée depuis plusieurs années dans nos îles.

La salmonellose bovine Salmonella Typhimurium et Salmonella Dublin sont les principales bactéries abortives chez les bovins. La contamination se fait principalement par l’intermédiaire d’eau ou d’aliments souillés. Les symptômes les plus typiques sont des diarrhées parfois hémorragiques, accompagnées de fièvre et d’avortements. Zoonose, sa contamination à l’humain se fait par voie orale et engendre de forts symptômes digestifs. Le diagnostic se fait par analyses bactériologiques. La lutte consiste en l’isolement des avortées, la destruction de tous les produits d’avortements en plus des mesures d’hygiène standards. La vaccination est possible contre S. Typhimurium et S. Dublin.

porcs, les ovins et les caprins, les équidés, les camélidés et les chiens. Elle peut également atteindre d’autres ruminants, certains mammifères marins et l’Homme. Chez les animaux, elle est généralement bénigne et l’animal infecté ne présente que peu de signes. Elle donne cependant lieu à des avortements ou à des échecs de la reproduction. Chez l’homme, elle se manifeste par des signes non spécifiques allant de la fièvre isolée ou du syndrome pseudo-grippal banal jusqu’à des infections focalisées.

La listeriose Maladie due à la bactérie Listeria monocytogenes, pathogène chez l’homme et l’animal. La contamination se fait par voie orale, le plus souvent par l’intermédiaire d’aliments souillés. Dans la plupart des cas, elle entraine des avortements sporadiques sans signe précurseur. Chez l’homme, elle peut être particulièrement dangereuse chez la femme enceinte et les personnes âgées. Le diagnostic se fait par analyses bactériologiques. La lutte réside dans l’hygiène apportée dans le traitement, la préparation, le stockage et la distribution des aliments.

La brucellose Maladie contagieuse des animaux d’élevage due aux bactéries du genre Brucella, elle touche les bovins, les

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Salmonella Typhimurium peut aussi causer des avortements chez les ovins, mais très rarement. La survenue d’avortements relativement précoces et s’échelonnant durant toute la saison de mise-bas, ainsi que l’altération de l’état général des femelles doit alerter sur le risque salmonellique. On privilégie le recours à des analyses bactériologiques pour le diagnostic, bien que PCR et sérologie offrent des perspectives intéressantes. De manière générale, l’évitement des stress reste le principal moyen de limitation des risques d’expression de la maladie dans un troupeau, en plus des mesures d’hygiène générales.


Le diagnostic se fait par analyses bactériologiques et sérologiques. La lutte est fondée sur la surveillance sérologique, l’assainissement des cheptels infectés et l’application des mesures d’hygiène standards

La fièvre de la vallée du Rift Zoonose virale qui touche principalement les animaux et qui peut aussi contaminer l’homme, elle est due à un virus du genre Phlebovirus. L’infection peut provoquer une pathologie sévère tant chez l’animal que chez l’homme. Le virus peut se transmettre à l’homme lors de la manipulation des tissus animaux au cours de l’abattage ou de la découpe, pendant les mises-bas et les interventions vétérinaires ou lors de l’élimination des carcasses ou des fœtus. Souvent, une flambée animale de FVR se manifeste

Contamination directe

Contamination par ingestion

Brucellose

OUI

OUI

Fièvre Q

OUI

NON

Toxoplasmose

NON

OUI

Salmonellose

NON

OUI

Listeriose

NON

OUI

Chlamydophylose

OUI

NON

Leptospirose

OUI

NON

Campilobactériose

NON

OUI

Fièvre de la Vallée du Rift

OUI

POSSIBLE

Maladie

d’abord par une vague d’avortements inexpliqués dans le cheptel et ce peut être l’un des signes annonciateurs d’une épidémie. Le diagnostic se fait par PCR et analyses sérologiques. Les méthodes de lutte sont

nombreuses et comprennent la mise en œuvre d’un programme de vaccination durable, la mise en place de restriction de déplacements des animaux, le respect des mesures d’hygiène standards et la lutte anti-vectorielle. RL. EC.

ÉVÈNEMENTS Intoepi 2 & 3 Début 2016, organisation d’ateliers de formation continue en épidémiologie par l’UVS-COI.

Première téléwebconférence sur l’antibiorésistance En Juin 2016, la décision de travailler sur les E. coli présentant un spectre BLSE a été prise. L’étude sera menée sur des ECBU issues du milieu communautaire plus des enquêtes transversales sur des élevages de rente.

Lancement de la surveillance informatique À Maurice et dans l’Union des Comores en janvier 2016, à Madagascar en mars.

Démarrage de la surveillance des maladies abortives aux Comores La surveillance des maladies abortives (FVR et FQ principalement) a été lancée en début d’année 2016, avec suivi des évènements sur les femmes enceintes et les ruminants.

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Mise en place de postes de surveillance et déploiement d’une application Smartphone reliée à la base de données en ligne Voozanoo.

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