5 minute read

Deux expositions à découvrir au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix

Explorateurs

Œuvres du Centre national des arts plastiques

L’exposition Explorateurs présente au musée de l’Abbaye Sainte-Croix une sélection d’œuvres issues de la collection du Centre national des arts plastiques en écho au lancement de la 7ème édition du Vendée Globe.

Martine Aballéa, Pierre Alferi, Berdaguer & Pejus, Biosphère, Andrea Blum, Stanley Brouwn, Herman de Vries, Détanico & Lain, Marcel Dinahet, Julien Discrit, Hamish Fulton, Luigi Ghirri, Marine Hugonnier, Anne-Marie Jugnet, On Kawara, Guillermo Kuitca, Charles Lopez, Dennis Oppenheim, Claudio Parmiggiani, Laurent Tixador & Abraham Poincheval, Philippe Ramette, David Renaud, Thomas Ruff, Vladimir Skoda, Nathalie Talec, James Turrell

L’exploration est assurément une invitation à découvrir des horizons inconnus. En cela qu’elle peut s’avérer tout aussi dangereuse qu’exaltante, elle a partie liée avec l’aventure. L’exploration relève du défi. Elle reste motivée par une volonté farouche de dépassement de ses propres limites mais aussi par un désir ardent de franchir les confins d’un monde, de s’en approprier les moindres recoins, de passer d’un univers à l’autre.

Quel qu’en soit le terrain, sur terre ou au fin fonds des mers, réel, virtuel, ou même enfoui dans l’inconscient, l’exploration reste une quête, accomplie au-delà et en deçà de soi, pour redéfinir les contours d’un monde, existant ou fanstamé. En cela, elle n’est pas si éloignée de l’art qui s’en est largement inspiré, que ce soit dans sa façon de faire ou dans son objet. Du Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre, auquel l’inventaire raisonné d’une seule pièce suffit, aux Voyages extraordinaires contés par Jules Verne qui anticipent l’exploration des mers, du centre de la terre ou la conquête spatiale, les chemins empruntés par l’explorateur semblent infinis, du plus exotique au plus proche, de l’accès direct jusqu’au labyrinthe.

Le calcul de l’itinéraire et de la durée du parcours, l’issue même du voyage, fonction de périls rencontrés ou de circonstances favorables, restent hasardeux. Quant à la découverte, elle dépend du territoire, physique ou mental, et de la façon, systématique ou arbitraire, dont il est arpenté. Ce sont sur tous ces paramètres que cette exposition collective propose de jouer en expérimentant quelquesunes des propositions à géométrie variable issues des collections du Centre national des Arts Plastiques. L’artiste s’y fait tour à tour explorateur, inventeur ou cartographe, plonge sous les mers, traverse les océans, s’enfonce sous terre, se perd, se repère ou fait naufrage, emportant le spectateur dans son sillage.

Luigi Ghirri, Costellazioni, 1973, photographie FNAC 01-090, Centre national des arts plastiques © Eredi di Luigi Ghirri / CNAP

EXPOSITION CONÇUE EN PARTENARIAT AVEC LE CENTRE NATIONAL DES ARTS PLASTIQUES

Parution du Cahier de l’Abbaye Sainte-Croix n° 124 à l’occasion de l’exposition

CONTACT PRESSE : Heymann, Renoult Associées 29 rue Jean-Jacques Rousseau F-75001 Paris Tél. : 33 (0)1 44 61 76 76 Fax : 33 (0)1 44 61 74 40 www.heyman-renoult.com Annabelle Floriant : a.floriant@heymann-renoult.com

Charles Cox, Les Sables d’Olonne, la plus belle plage d‘Europe, 1929 (affiche des chemins de fer de l’État)

L’heure du bain

L’architecture balnéaire aux Sables d’Olonne et sur le littoral vendéen au musée de l’Abbaye Sainte-Croix

L’histoire des Sables d’Olonne est tout entière tournée vers la mer. Son développement économique et urbain, longtemps dépendant de la pêche et de l’emprise capitale de son port, s’est considérablement modifié au début du XIXe siècle avec l’apparition des bains de mer et l’invention du tourisme balnéaire. La construction du remblai entreprise en 1768 puis sa prolongation progressive, à partir de 1850, jusqu’au bout de la plage sont symptomatiques de ce phénomène, né dès le XVIIIe siècle en Angleterre, qui essaime alors sur les côtes françaises.

Les premiers baigneurs arrivent aux Sables d’Olonne vers 1823 ; ils logent chez l’habitant et se contentent un temps de structures balnéaires légères, comme quelques cabines de bains à roulettes posées là pour l’été ou une piste d’hippodrome éphémère et improvisée sur la plage. Mais en 1866, avec l’arrivée des Chemins de fer de Vendée dans la station, le mouvement s’emballe, les hôtels de voyageurs se multiplient, la ville s’organise et ouvre un établissement de bains, les premières villas voient le jour. En 1900, un tramway électrique circule et dessert, depuis la gare, le long du remblai, les deux principaux casinos de la ville. La ruée vers l’est, qui suit les courbes de la plage, s’accélère et les maisons de villégiature remplacent les vieux moulins du bout de ville ou la forêt de la Rudelière, aménagée en 1923 par Maurice Durand pour le seul plaisir des estivants. Après-guerre, suite à la promulgation des congés payés, les vacances en bord de mer se démocratisent et connaissent un essor sans précédent. La nouvelle ère du tourisme de masse bouleverse l’équilibre de la station qui s’adapte à l’afflux et aux nouveaux besoins des estivants. De nouveaux lotissements se développent sur les derniers espaces laissés en friche, non loin des colonies et des campings. La ville se modernise, relooke ses casinos et propose des activités de loisirs au goût du jour aux baigneurs, une piscine en plein-air, des terrains de tennis et quelques cinémas. Faute de pouvoir s’étendre au sol, elle grandit désormais en hauteur, diligentant l’apparition des

premiers immeubles à appartements de plus de cinq étages. En 1850, la station accueille quelques centaines de villégiateurs aristocratiques. Sa capacité d’hébergement, évaluée à 15.000 estivants vers 1900, monte à 55.000 vers 1950.

Ce phénomène de démocratisation des bains de mer et de massification du tourisme, est sensible ailleurs sur le littoral vendéen, où l’appropriation de bord de mer s’est affirmée surtout dans la seconde moitié du XXe siècle. Loin des villas d’architecte, ce sont de véritables quartiers qui ont été créés, entraînant construction et urbanisation de zones vierges jusqu’alors.

C’est sur ce bouleversement dont les répercussions urbanistiques et architecturales sur la forme d’une ville et d’un territoire sont colossales que revient en images cette exposition estivale qui vous fera revivre, entre deux baignades, l’histoire balnéaire de la station. MUSÉE DE L’ABBAYE SAINTE-CROIX: Rue de Verdun 85100 Les Sables d’Olonne Tél. : 02 51 32 01 16 musee@lessablesdolonne.fr www.lemasc.fr

L’exposition, conçue en partenariat avec le Service du Patrimoine de la Région des Pays de la Loire, présentera une partie des résultats de l’inventaire du patrimoine balnéaire, réalisé sur les deux départements littoraux de la région Loire-Atlantique et Vendée. Une autre exposition, à Saint-Nazaire, présentera les résultats de l’opération pour cette zone. Une publication, dans la collection Images du patrimoine fera la synthèse des recherches menées à l’échelle régionale.

This article is from: