GrĂšce
Le pays renouera avec la croissance Ă©conomique et le PIB rĂ©el devrait atteindre 2.2 % en 2023 et 1.9 % en 2024. La croissance de la consommation devrait ralentir Ă court terme, par suite de lâĂ©rosion du pouvoir dâachat des mĂ©nages due Ă lâinflation Ă©levĂ©e. Dans un contexte de hausse des coĂ»ts dâemprunt, la croissance de lâinvestissement rĂ©el devrait rester vigoureuse en raison de la hausse des dĂ©penses liĂ©es aux financements accordĂ©s au titre de la FacilitĂ© pour la reprise et la rĂ©silience. Lâinflation globale sâest modĂ©rĂ©e depuis septembre 2022, mais elle sâest gĂ©nĂ©ralisĂ©e, la persistance des pĂ©nuries de main-dâĆuvre contribuant Ă la hausse des salaires.
Les subventions liĂ©es aux prix de lâĂ©nergie ont progressivement diminuĂ© Ă la faveur du recul des prix dans ce secteur. Si elle rĂ©ussit Ă rĂ©tablir et Ă conserver un solde budgĂ©taire excĂ©dentaire, conformĂ©ment aux prĂ©visions, la GrĂšce sera plus Ă mĂȘme de gĂ©rer les tensions inflationnistes et dâobtenir une notation de catĂ©gorie « investissement » pour sa dette souveraine. De nouvelles hausses des taux dâactivitĂ© des femmes et des jeunes notamment amĂ©lioreraient lâĂ©galitĂ© des rĂ©sultats et aideraient Ă remĂ©dier aux pĂ©nuries de main-dâĆuvre
GrĂšce
1. La mesure de la confiance des entreprises est une moyenne simple des indicateurs de confiance relatifs Ă lâindustrie, Ă la construction, au commerce de dĂ©tail et aux services.
Source : Eurostat ; et base de donnĂ©es de lâOCDE sur les indices des prix Ă la consommation.
StatLink2 https://stat.link/ejzblp
GrĂšce : Demande, production et prix
Pourcentage de variation, en volume (prix de 2015)
brute des administrations publiques, définition Maastricht┠(% du PIB)
1 Contributions aux variations du PIB en volume, montant effectif pour la premiĂšre colonne
2. Y compris la divergence statistique.
3 Indice des prix à la consommation harmonisé, hors produits alimentaires, énergie, alcool et tabac
StatLink2 https://stat.link/ba0pv1
4. Sur la base des comptesnationaux. Lesdonnées comprennentégalementlesprofits desbanquesde l'EurosystÚmeréalisés surlesobligations du gouvernement grec lesquels ont étéremisà la GrÚce, et le soutienestimé du gouvernement aux institutions financiÚres et les recettes des privatisations
5. Selon la définition de Maastricht, la dette des administrationspubliquescomprenduniquementlescrédits,lestitres de créance et les numéraires et dépÎts, la dette étant exprimée en valeur nominale et non à sa valeur de marché
Face à des vents contraires, la croissance économique de la GrÚce reste vigoureuse
6 Sur la base des rĂšglements.
MalgrĂ© les vents contraires, lâĂ©conomie de la GrĂšce a continuĂ© de croĂźtre vigoureusement. La croissance des investissements est restĂ©e soutenue au quatriĂšme trimestre de 2022, malgrĂ© lâaugmentation des coĂ»ts dâinvestissement et lâaggravation des pĂ©nuries de main-dâĆuvre. La confiance des entreprises sâest amĂ©liorĂ©e depuis octobre 2022 pour avoisiner les points hauts dâavant la pandĂ©mie, tandis quâen avril, les attentes des directeurs dâachat ont laissĂ© entrevoir une progression de la demande. La consommation rĂ©elle a continuĂ© de progresser au cours du quatriĂšme trimestre 2022 et dĂ©but 2023, reflĂ©tant la croissance soutenue de lâemploi, et cela, en dĂ©pit du recul du pouvoir dâachat des mĂ©nages et du faible degrĂ© de confiance des consommateurs. La crĂ©ation dâemploi a toutefois ralenti en 2023, les contraintes de capacitĂ© ayant pesĂ© sur lâĂ©conomie. Le taux dâinflation globale, mesurĂ©e par lâindice des prix Ă la consommation harmonisĂ©, a refluĂ© pour sâĂ©tablir Ă 4.5 % en glissement annuel en avril, Ă la faveur du repli des prix de lâĂ©nergie, mĂȘme si par ailleurs la gĂ©nĂ©ralisation des tensions sur les prix a fait remonter lâinflation sousjacente annuelle Ă 6.1 %. Lâaugmentation des taux de salaire sâest accĂ©lĂ©rĂ©e, et, en avril 2023, le salaire
Source: Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 113
minimum a Ă©tĂ© relevĂ© de 9.4 %, aprĂšs des revalorisations dâenviron 10 % au total au premier semestre 2022.
Les perturbations pesant, au niveau mondial, sur les approvisionnements Ă©nergĂ©tiques et autres, amplifiĂ©s par la guerre dâagression menĂ©e par la Russie contre lâUkraine, sâattĂ©nuent. Les factures dâĂ©lectricitĂ©, de gaz et de chauffage des mĂ©nages ont diminuĂ© de 27.9 % aprĂšs avoir culminĂ© de septembre 2022 Ă avril 2023. Afin de parer aux potentielles perturbations dans le secteur de lâĂ©nergie au cours de lâhiver prochain, la GrĂšce a continuĂ© dâaccroĂźtre sa capacitĂ© de stockage en concluant des accords avec les pays voisins, comme la Bulgarie, et augmente sa capacitĂ© dâimportation de gaz naturel liquĂ©fiĂ©. Les Ă©carts de rendement des obligations dâĂtat se rĂ©duisent : les Ă©carts par rapport aux obligations dâĂtat allemandes Ă dix ans ont reculĂ© de 130 points de base entre le pic atteint en octobre 2022 et le niveau observĂ© fin mai 2023.
Les coĂ»ts dâemprunt augmentent
Les subventions liĂ©es aux prix de lâĂ©lectricitĂ© continuent de protĂ©ger les mĂ©nages et les entreprises de la flambĂ©e des prix de lâĂ©nergie. Les subventions instaurĂ©es pour faire face au rĂ©cent choc des prix de lâĂ©nergie sont revues Ă la baisse aprĂšs le recul de ceux-ci et devraient ĂȘtre progressivement supprimĂ©es au deuxiĂšme semestre de 2023, limitant Ă 0.5 % du PIB leur coĂ»t budgĂ©taire pour 2023 En avril 2023, afin de pallier la hausse du coĂ»t de la vie, les retraitĂ©s ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune aide forfaitaire dont lâenveloppe totale correspondait Ă 0.4 % du PIB. Les autres mesures budgĂ©taires prĂ©vues en 2023 reprĂ©sentent 1.8 % du PIB et comprennent, par exemple, une bonification dâintĂ©rĂȘts sur les prĂȘts au logement. Le gouvernement entend porter le solde budgĂ©taire primaire Ă un excĂ©dent proche de 1 % du PIB en 2023 et de 2 % du PIB en 2024. Le resserrement de la politique monĂ©taire dans la zone euro a relevĂ© les coĂ»ts dâemprunt. Pour le secteur privĂ©, ces coĂ»ts ont atteint en janvier 2023 leur plus haut niveau depuis octobre 2016. Pourtant, les nouveaux prĂȘts accordĂ©s au secteur privĂ© ont continuĂ© de se multiplier, les banques ayant augmentĂ© leurs capacitĂ©s de prĂȘt en liquidant leurs prĂȘts non performants. Elles consentent en outre de plus en plus de prĂȘts grĂące aux financements obtenus par la GrĂšce au titre du programme « Next Generation EU ».
La croissance reste vigoureuse
Le ralentissement de la hausse de lâemploi et lâĂ©rosion des salaires rĂ©els devraient brider la croissance de la consommation privĂ©e. Le resserrement budgĂ©taire freinera aussi la demande globale. La croissance de lâinvestissement rĂ©el restera forte, sur fond de hausse des coĂ»ts dâemprunt et sous lâeffet de lâaugmentation des dĂ©penses liĂ©es au plan « GrĂšce 2.0 », qui prĂ©voit des projets dâinvestissement publics Ă©valuĂ©s Ă prĂšs de 1.0 % du PIB en 2023, et qui reprĂ©senteront 1.7 % du PIB en 2024. Cette croissance bĂ©nĂ©ficiera en outre des enveloppes accordĂ©es Ă des projets dâinvestissement publics, sâĂ©levant annuellement Ă 0.8 % du PIB. Lâinflation globale devrait se modĂ©rer en 2023, par suite de la baisse des prix de lâĂ©nergie, mais rester Ă©levĂ©e en raison des hausses actuelles des coĂ»ts des intrants, qui accentuent les contraintes salariales et de capacitĂ©. La GrĂšce devra impĂ©rativement parvenir Ă assainir ses finances publiques, conformĂ©ment aux prĂ©visions, si elle veut obtenir un relĂšvement de la note attribuĂ©e Ă sa dette souveraine jusquâĂ la catĂ©gorie « investissement », mais ce ne sera pas chose aisĂ©e si, par exemple, les prix de lâĂ©nergie ou autres prix mondiaux repartent Ă la hausse, ce qui entraĂźnerait la mise en place de nouvelles aides budgĂ©taires. Le risque de voir la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt accroĂźtre les dĂ©fauts de paiement sur les prĂȘts hypothĂ©caires est attĂ©nuĂ© par la disposition des banques grecques Ă geler les taux rĂ©visables jusquâen avril 2024 et par la proportion relativement faible de prĂȘts hypothĂ©caires Ă taux variable quâelles ont rĂ©cemment accordĂ©s.
Attirer davantage de femmes et de jeunes sur le marché du travail allÚgerait les contraintes de capacité
Lâutilisation des recettes ou des crĂ©dits budgĂ©taires non dĂ©pensĂ©s en vue de rĂ©duire la dette publique et non dâaccroĂźtre les transferts contribuerait Ă la maĂźtrise des tensions inflationnistes et Ă lâattribution Ă la dette souveraine dâune note relevant de la catĂ©gorie « investissement ». Cela contrebalancerait la hausse des coĂ»ts dâemprunt et aiderait la GrĂšce Ă rĂ©pondre Ă la nĂ©cessitĂ© dâaccroĂźtre lâinvestissement sur le long terme. La croissance pourrait en outre devenir plus durable en renforçant les capacitĂ©s du secteur public Ă mettre en Ćuvre des investissements, notamment ceux dĂ©finis comme prioritaires dans le plan « GrĂšce 2.0 », dans lâoptique notamment de dĂ©velopper les Ă©nergies renouvelables et de gĂ©nĂ©raliser les rĂ©novations afin dâamĂ©liorer lâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des bĂątiments. En favorisant lâadoption du nouveau dispositif de congĂ© de paternitĂ© payĂ© mis au point par la GrĂšce, lâassouplissement des modes dâorganisation du travail et la multiplication des structures dâaccueil des jeunes enfants, il serait possible dâamĂ©liorer les taux dâactivitĂ© des femmes et des jeunes, dâĂ©largir les perspectives et dâaider lâĂ©conomie Ă gĂ©rer le vieillissement dĂ©mographique.