Lituanie
La croissance devrait ralentir pour sâĂ©tablir Ă 2.5 % en 2022 et 1.6 % en 2023 avant de se redresser pour atteindre 2.0 % en 2024. Le ralentissement de la croissance en 2023 est dĂ» Ă la hausse de lâinflation, aux consĂ©quences nĂ©gatives de la guerre dâagression menĂ©e par la Russie contre lâUkraine sur la confiance et Ă lâaffaiblissement de la demande extĂ©rieure. La hausse du chĂŽmage et la contraction des salaires rĂ©els ont des rĂ©percussions nĂ©gatives sur la consommation privĂ©e. Lâinvestissement est soutenu par les fonds de lâUE et par le programme pluriannuel gouvernemental.
Les aides budgĂ©taires permettent aux mĂ©nages et aux entreprises de faire face Ă lâaugmentation des prix de lâĂ©nergie. Elles pourraient ĂȘtre encore plus efficaces si ces mesures gĂ©nĂ©ralisĂ©es Ă©taient converties en aides plus ciblĂ©es sur les groupes vulnĂ©rables. En outre, cette rĂ©orientation renforcerait les incitations aux Ă©conomies dâĂ©nergie. Il faudrait brider davantage la demande pour contrer les tensions inflationnistes. Les rĂ©formes structurelles destinĂ©es Ă stimuler la croissance devraient ĂȘtre axĂ©es sur lâacquisition de compĂ©tences et sur une meilleure gestion des nombreuses entreprises dĂ©tenues par lâĂtat et les municipalitĂ©s.
Lituanie
1. Indices harmonisés.
Source : Base de donnĂ©es des Principaux indicateurs Ă©conomiques de lâOCDE ; et base de donnĂ©es dâEurostat, Indices des prix Ă la consommation harmonisĂ©s (IPCH).
StatLink2 https://stat.link/ywns3f
PERSPECTIVES ĂCONOMIQUES DE L'OCDE, VOLUME 2022, NUMĂRO 2 © OCDE 2022
PIB aux prix du marché
Pourcentage de variation, en volume (prix de 2015)
48.9 0.0 6.0 2.5 1.6 2.0
Consommation privée 29.4 -2.4 8.0 2.2 2.1 2.2
Consommation publique 8.3 -1.4 0.9 0.7 0.3 0.0
Formation brute de capital fixe 10.5 -0.2 7.8 3.9 4.5 3.9
Demande intérieure finale 48.1 -1.8 6.6 2.3 2.3 2.1
Variation des stocksÂč - 1.8 -1.8 -0.3 -0.3 0.0 0.0
Demande intérieure totale 46.3 -3.8 7.3 2.3 2.2 2.0
Exportations de biens et services 37.8 0.4 17.0 4.7 0.3 4.0
Importations de biens et services 35.2 -4.5 19.9 4.5 1.1 4.0
Exportations nettesÂč 2.6 3.5 -0.3 0.4 -0.7 0.0
Pour mémoire
Déflateur du PIB
_ 1.8 6.5 15.8 8.3 3.9
Indice des prix Ă la consommation harmonisĂ© _ 1.1 4.6 18.8 11.9 4.0 IPCH sous-jacentÂČ _ 2.6 3.4 10.1 8.1 3.9 Taux de chĂŽmage (% de la population active) _ 8.5 7.1 5.8 6.5 6.7 _ 9.0 3.9 2.3 3.0 5.8
Taux d'épargne nette des ménages (% du revenu disponible)
Solde financier des administrations publiques (% du PIB) _ -7.0 -1.0 -2.0 -4.8 -4.6
Dette brute des administrations publiques (% du PIB) _ 55.5 50.8 50.2 53.4 56.9 46.3 43.7 43.0 46.3 49.8
Dette brute des administrations publiques, définition Maastricht³ (% du PIB)
Balance des opérations courantes (% du PIB) _ 7.6 1.2 -3.9 -4.1 -3.9
1 Contributions aux variations du PIB en volume, montant effectif pour la premiĂšre colonne
2 Indice des prix à la consommation harmonisé, hors produits alimentaires, énergie, alcool et tabac
3. Selon la définition de Maastricht, la dette des administrations publiques comprend uniquement les crédits, les titres de créance et les numéraires et dépÎts, la dette étant exprimée en valeur nominale et non à sa valeur de marché
Source: Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 112
StatLink2 https://stat.link/nsgmop
LâĂ©conomie ralentit face Ă des vents contraires persistants
En 2022, lâactivitĂ© Ă©conomique intĂ©rieure a refluĂ©, dans la mesure oĂč la consommation privĂ©e et lâinvestissement ont commencĂ© Ă se contracter sous lâeffet de la hausse de lâinflation et de la dĂ©tĂ©rioration de la confiance des consommateurs et des entreprises. De plus, les exportations ont Ă©tĂ© freinĂ©es par la guerre en Ukraine et le ralentissement de la croissance des marchĂ©s extĂ©rieurs, mais la contraction plus forte des importations par rapport Ă celle des exportations a permis une expansion continue du PIB rĂ©el. La crĂ©ation dâemplois sâest poursuivie Ă un rythme soutenu, ce qui a contribuĂ© Ă faire reculer de deux points de pourcentage le taux de chĂŽmage lâannĂ©e derniĂšre, qui sâest Ă©tabli Ă 5 % aprĂšs lâĂ©tĂ©. Durant la mĂȘme pĂ©riode, les pĂ©nuries de compĂ©tences ont Ă©tĂ© encore gĂ©nĂ©ralisĂ©es et ont mĂȘme doublĂ© dans le secteur de la construction. Cette dynamique du marchĂ© du travail a dĂ©bouchĂ© sur un quasi doublement de la croissance des salaires, qui a atteint 14 % et a contribuĂ©, depuis janvier, Ă la hausse de 4.6 points de pourcentage de lâinflation sous-jacente, qui a atteint 12 % en septembre. Avec le renchĂ©rissement de lâĂ©nergie et des produits alimentaires, il sâen est Ă©galement suivi un quasi doublement de lâinflation globale qui sâest alors Ă©levĂ©e Ă 22.5 % avant de refluer de œ point de pourcentage en octobre.
PERSPECTIVES ĂCONOMIQUES
Les Ă©changes continueront Ă pĂątir de la guerre en Ukraine. Avant la guerre, la Russie reprĂ©sentait respectivement 12 % et 11 % des importations et exportations. Les approvisionnements Ă©nergĂ©tiques ont Ă©tĂ© largement assurĂ©s puisque la Lituanie a cessĂ© ses importations de gaz et de pĂ©trole russes au printemps de 2022 les remplaçant par des importations de gaz naturel liquĂ©fiĂ© et par des importations de pĂ©trole en provenance dâautres sources. Toutefois, le solde commercial subit les rĂ©percussions nĂ©gatives du renchĂ©rissement de lâĂ©nergie et des denrĂ©es alimentaires Ă lâĂ©chelle internationale, ce qui continuera aussi dâalimenter les tensions inflationnistes. Les rĂ©fugiĂ©s ukrainiens reprĂ©sentent dĂ©sormais plus de 2 % de la population, ce qui accroĂźt temporairement les tensions sur les dĂ©penses budgĂ©taires, tout en contribuant Ă attĂ©nuer les pĂ©nuries de main-dâĆuvre
Les dispositifs de relance budgétaire sont peu à peu supprimés
En 2022, la politique budgĂ©taire a pris un tour expansionniste, dans la mesure oĂč une le projet de budget rectificatif a allouĂ© 2 % de PIB supplĂ©mentaires Ă lâaide accordĂ©e aux rĂ©fugiĂ©s ukrainiens (qui reprĂ©sentent 0.6 % du PIB) et Ă lâaide aux mĂ©nages et aux entreprises pour leur permettre de traverser la crise Ă©nergĂ©tique. Ce dernier volet comprend une indemnitĂ© compensant les augmentations des prix de lâĂ©nergie supĂ©rieures Ă 40 %, une aide en faveur des mĂ©nages vulnĂ©rables sous la forme dâun relĂšvement du revenu non imposable, une prolongation de lâindemnitĂ© de chauffage conditionnelle et une revalorisation des retraites. Ce paquet vient en complĂ©ment de mesures antĂ©rieures telles que le plafonnement des prix de lâĂ©nergie, lâoctroi de subventions en faveur de lâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et le renforcement de lâindĂ©pendance Ă©nergĂ©tique du pays. En 2023, la politique budgĂ©taire nâadoptera une orientation moins restrictive quâune fois les mesures temporaires arrivĂ©es Ă expiration, notamment le plafonnement des prix de lâĂ©nergie. Un resserrement de la politique budgĂ©taire est indispensable pour allĂ©ger les tensions globales sur la demande et rĂ©duire ainsi le risque de persistance des tensions inflationnistes. De plus, les aides pourraient ĂȘtre plus ciblĂ©es et efficaces. Il faudrait pour cela remplacer les mesures actuelles par des dispositifs visant les catĂ©gories les plus exposĂ©es aux chocs des prix de lâĂ©nergie. Cette rĂ©orientation aurait aussi pour effet de renforcer les incitations gĂ©nĂ©rales aux Ă©conomies dâĂ©nergie. La politique budgĂ©taire est supposĂ©e ĂȘtre globalement neutre en 2024.
La croissance va rester limitée
La croissance devrait ralentir sous lâeffet de la forte inflation, des rĂ©percussions nĂ©gatives de la guerre en Ukraine sur la confiance et du ralentissement persistant de la croissance des marchĂ©s extĂ©rieurs. Lâinflation Ă©levĂ©e et le flĂ©chissement du marchĂ© du travail Ă©roderont les revenus rĂ©els. Le ralentissement de la demande va freiner lâinvestissement du secteur des entreprises, mĂȘme si lâinvestissement total bĂ©nĂ©ficiera des fonds de lâUE et de la mise en Ćuvre du programme gouvernemental dâinvestissement pluriannuel. Lâinflation globale refluera lentement, Ă mesure que les effets du renchĂ©rissement de lâĂ©nergie et des produits alimentaires sâestomperont et sous lâimpact des relĂšvements des taux dâintĂ©rĂȘt directeurs de la zone euro. De plus, le chĂŽmage augmentera durant toute la pĂ©riode considĂ©rĂ©e, ce qui entraĂźnera un ralentissement des revalorisations salariales et, partant, de la hausse des prix des services. Les risques de divergence Ă la baisse par rapport aux projections dĂ©pendent principalement de lâĂ©volution de la guerre en Ukraine et de son impact sur lâenvironnement extĂ©rieur et lâapprovisionnement Ă©nergĂ©tique. En revanche, lâinsertion plus rapide que prĂ©vu des rĂ©fugiĂ©s ukrainiens sur le marchĂ© du travail pourrait attĂ©nuer les pĂ©nuries de main-dâĆuvre et les tensions salariales plus rapidement que projetĂ©.
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Assurer une croissance plus forte
Le vieillissement dĂ©mographique pĂšsera sur la croissance et sur les finances publiques, ce qui imposera des rĂ©formes structurelles pour garantir une meilleure utilisation des ressources disponibles. Ă cet Ă©gard, une meilleure gestion des nombreuses entreprises dĂ©tenues par lâĂtat et les municipalitĂ©s est une prioritĂ©. Il faut donc leur imposer le mĂȘme cadre juridique, financier et rĂ©glementaire que celui qui sâapplique aux entreprises privĂ©es. De la mĂȘme façon, une meilleure acquisition des compĂ©tences est nĂ©cessaire et passe par une mise en Ćuvre rapide des nouveaux programmes, comportant des objectifs dâacquisition de compĂ©tences numĂ©riques. De mĂȘme, un renforcement de lâapprentissage en entreprise dans le cadre de la formation professionnelle dans tous les secteurs est indispensable. Ces initiatives devraient sâaccompagner de mesures destinĂ©es Ă faciliter lâinsertion plus rapide des rĂ©fugiĂ©s ukrainiens sur le marchĂ© du travail.
PERSPECTIVES ĂCONOMIQUES
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