
4 minute read
D’ici et d’ailleurs
from Sion 21 n°14
by OCTANE
VIVRE SA VILLE SELON JACQUELINE CHOU
Cette restauratrice volubile (de son propre aveu) et joviale préside le Marché de Noël. Et ce n’est pas un obscur virus qui l’empêchera de continuer à le faire rayonner.
Advertisement
«Mon mari est cuisinier. Il est originaire de Hong Kong. Après un passage par Randogne, voilà 20 ans que nous avons ouvert notre établissement à l’espace des Remparts. Nous n’aurions pas pu nous installer ailleurs qu’à Sion», assure Jacqueline Chou avec une pointe d’accent qui lui vient de son Jura natal. Cette année 2020 marque donc un jubilé important pour le restaurant qu’elle gère avec son époux. Célébrera-t-elle l’événement ? «Peut-être nous contenterons-nous d’étonner nos clients en leur préparant des surprises. Nous verrons cela le moment venu», ajoute avec une confiance relative cette titulaire d’un CFC de spécialiste en restauration.
Une interlocutrice engagée
Plus que jamais, Jacqueline Chou s’implique dans la promotion de la vie locale. Membre de l’association des restaurateurs, elle siège également au sein de la Société de développement de la capitale. Dans chacun de ces contextes, son approche reste inchangée: il s’agit d’instaurer un dialogue constructif avec ses interlocuteurs. Récemment, l’extension des terrasses ou la prolongation des heures d’ouverture ont été au centre des discussions. Selon elle, le coronavirus a en fait accentué l’urgence de réinventer les pratiques et les usages qui régissaient jusque-là le monde de la gastronomie. «Il est normal que des limites légales soient posées dans ce domaine. Parvenir à vivre ensemble de façon harmonieuse ne peut que passer par là», admet de bonne grâce cette mère de deux grands enfants de 24 et 26 ans (qui travaillent aux côtés de leurs parents).

Quid de l’édition 2020?
L’évolution du COVID-19 étant quasi impossible à prédire, on se dirige vers une mouture réaménagée. «Dès le mois de mars, nos artisans m’ont fait part de leur vif intérêt à être présents lors de cette édition. Cet été, de nombreux marchés ont été annulés. Ils sont d’autant plus impatients de présenter leurs créations au public», commente Jacqueline Chou. Les sponsors, eux-mêmes impactés par la pandémie, sont beaucoup plus frileux. Des décisions devront sans doute être prises dans les ultimes moments. Y aurat-il de simples animations musicales en remplacement des concerts habituels? Les ateliers de bricolage pour les enfants auront-ils lieu? Autant de questions qui étaient encore en suspens au moment de rédiger cet article.
> Le comité du Marché de Noël de Sion
L’amitié en héritage
L’élément qui aura propulsé la dynamique restauratrice sur le devant de la scène est sans nul doute son accession à la tête du Marché de Noël en 2016. L’amitié qu’elle entretient avec l’ancienne présidente, Geneviève Praplan-Theler, en est à l’origine. Après une période d’observation, Jacqueline Chou a accepté de rejoindre ce groupe de neuf bénévoles qui gèrent toute l’organisation de la manifestation.
Après une première édition sur la place de la Planta, ce carrefour commercial dédié aux artisans-créateurs a investi la Place du Midi où il n’a cessé de faire florès. Aujourd’hui, le marché de Noël s’étend également à la rue du Scex et l’espace des Remparts et totalise plus d’une centaine de stands. Outre sa célèbre crèche vivante, le marché propose notamment des animations musicales sur une scène. Il est à souligner que, en plus d’une aide financière, la Ville accorde un important soutien logistique à cette manifestation, en particulier au travers des prestations de la voirie qui lui sont offertes.
Il y a foule
Les statistiques de fréquentation ne sont pas effectuées chaque année. Les dernières disponibles remontent à 2018. Pas moins de 57’000 visiteurs avaient foulé les travées sédunoises durant cette quinzaine. L’an passé, ce chiffre a été, à l’évidence, largement dépassé. La présence de l’émission Cœur à cœur de la RTS-La Première n’est pas étrangère à ce véritable plébiscite. Cet engouement en vient même à poser la question de la taille future à donner à ce rendez-vous. «De nombreuses personnes me suggèrent d’étendre le marché aux espaces voisins, comme la rue de la Porte-Neuve. Ce n’est pas si simple. Une bande de trois mètres doit être libérée pour garantir l’accès des services d’urgence, comme la police, les ambulances ou les pompiers», précise la restauratrice.
À taille humaine
Jacqueline Chou en est persuadée, Sion n’a pas vocation à concurrencer des mastodontes comme Montreux ou Strasbourg. De par les retours qu’elle obtient, la présidente note d’ailleurs que la capitale valaisanne attire depuis maintenant deux ans un public en mal de productions authentiquement artisanales. Car pour obtenir un stand, les postulants doivent démontrer qu’ils procèdent à une transformation effective des matériaux qu’ils utilisent, tels que le métal ou le bois. En dépit du contexte sanitaire actuel (voir encadré), le Marché de Noël continue à séduire les Sédunois et les visiteurs plus lointains, ceci aussi bien par sa taille que par son positionnement. Selon sa présidente, une touche de clinquant siérait bien à cette manifestation, un peu comme une bonne étoile qui la guiderait vers un futur radieux.