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Le dossier
from Sion 21 n°14
by OCTANE
8-9 Présentation du service avec Jean-Pierre Meyer 10 Étudier en allemand à Sion 11 Un pôle musique sur les hauts de la ville 12-13 La culture sédunoise à la croisée des chemins 14 Interview de Sébastien Gattlen, conseiller municipal 15 Visite dans le temple du livre pour enfant
Dossier ÉDUCATION ET CULTURE, LA CURIOSITÉ EN PARTAGE
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LA DIRECTION DES ÉCOLES ORGANISE LA VIE SCOLAIRE DES PETITS SÉDUNOIS

Salles de classes, transports, fournitures, saut de classe et autres difficultés scolaires ou familiales… La Direction des écoles règle le quotidien des 2600 écoliers sédunois.
> Jean-Pierre Meyer (à gauche) et Sébastien Gattlen devant le chantier du centre scolaire de Champsec
L’école sédunoise, c’est un gros, un très gros bateau. Voyez plutôt. Chaque année, quelque 2 600 élèves fréquentent les écoles primaires sédunoises, de la 1H à la 8H. Ils sont répartis dans 150 classes et pris en charge par 290 enseignants et enseignants spécialisés. Autour d’eux gravitent plus de 200 personnes: stagiaires pédagogiques, concierges, personnel de nettoyage, bibliothécaires, personnel de la Maison de la nature et tous les collaboratrices et collaborateurs du centre pédagogique spécialisé de la région de Sion.
Le quotidien scolaire
Alors que le Canton s’occupe du volet pédagogique, la Direction des écoles, elle, gère la vie pratique de tout ce petit monde. «Je dois faire en sorte que tout roule. Cela va du matériel à l’organisation des rythmes scolaires: les salles de classes, l’achat des livres, les bus pour le ramassage des enfants, les sorties de ski, les visites, les études surveillées etc. La Direction des écoles fixe aussi les horaires scolaires. A Sion, nous avons choisi les horaires blocs, ce qui facilite beaucoup l’organisation familiale», explique Jean-Pierre Meyer, le chef du service de l’éducation et de la culture. Un contrat de prestation lie le canton et les communes et fixe les responsabilités des uns et des autres. Les programmes et le choix des moyens d’enseignement dépendent du canton.


Bio express
Jean-Pierre Meyer, Chef du service de l’éducation et de la culture Parfaitement bilingue, Jean-Pierre Meyer est né à Sion en 1962. Ses parents sont tous deux HautValaisans. Il suit la filière allemande de Sion, puis le collège classique en français. Il étudie les Lettres à l’Université de Genève, avec en première branche la linguistique. De 1989 à 2004, il travaille comme professeur de langues à l’École d’ingénieurs du Valais. Parallèlement, il s’engage en politique et siège 12 ans au conseil général (de 1988 à 2000), puis au Grand Conseil, de 2000 à 2005, en tant que député-suppléant. En 2005, il est nommé directeur des écoles de Sion et quitte ses fonctions politiques. Jean-Pierre Meyer est marié et père de deux enfants.
Jean-Pierre Meyer, chef du service de l’éducation et de la culture
Il n’empêche, beaucoup de décisions opérationnelles ont des incidences pédagogiques. «Nous sommes confrontés tous les jours avec la pédagogie. Equiper les classes d’ipad ou d’ordinateurs fixes, ce n’est pas la même chose et cela influence l’enseignement», témoigne Jean-Pierre Meyer.
Une organisation par quartier
Alors que certaines villes ont choisi de regrouper les élèves par niveau dans leurs centres scolaires, Sion a privilégié une organisation par quartier. Ce choix de la proximité permet de réduire les transports scolaires et favorise le maintien de la vie sociale dans les quartiers. Le territoire communal est donc divisé en huit centres scolaires où les enfants peuvent suivre l’entier de la scolarité primaire, de la 1H à la 8H: Bramois, Uvrier, Champsec, Platta, Sacré-Cœur, Collines, Gravelone et Châteauneuf. Dans certains centres, plusieurs niveaux sont regroupés dans la même classe. Toutes les semaines, une rencontre est organisée entre les responsables de centre et la direction des écoles, afin de coordonner les différentes activités. «Tous les élèves sédunois, quel que soit leur quartier, bénéficient d’exactement des mêmes prestations, que ce soient les journées de ski, les sorties ou les visites», précise Jean-Pierre Meyer.
Dialogue et médiation
Depuis des années déjà, Sion s’est doté d’un médiateur et d’un collaborateur pédagogique. La Ville offre ainsi un important soutien aux familles. Harcèlement à l’école, violences familiales, les situations rencontrées sont parfois complexes et impactent directement l’école. La médiation est alors essentielle pour faire baisser la pression et résoudre les conflits entre parents, enfants et enseignants. A cela s’ajoutent un changement général d’attitude à l’égard de l’école et des attentes de plus en plus grandes. «Certains parents aimeraient en quelque sorte une école à la carte, avec des enseignants centrés uniquement sur les besoins de leur enfant. Ce n’est pas possible et peut-être pas souhaitable d’ailleurs. Notre plus grand défi est de réussir à faire coïncider les attentes des parents et les besoins des enfants», conclut Jean-Pierre Meyer.
ÉTUDIER EN ALLEMAND À SION
Un cursus complet de la 1H à la 11CO est proposé aux enfants des familles germanophones installées dans la région sédunoise.
C’est une spécificité de Sion, qui plonge ses racines loin dans l’histoire. Les enfants des familles germanophones installées à Sion peuvent inscrire leurs enfants dans une filière scolaire de langue allemande. Tous les niveaux sont proposés : de la 1H à la fin de la scolarité obligatoire en 11CO. Les enseignants, tous de langue maternelle allemande, suivent le programme haut-valaisan. Parler l’allemand ou le suisse-allemand à la maison est un prérequis. Environ 120 enfants sont scolarisés en allemand à Sion. D'abord réservée aux familles germanophones établies dans la ville, la filière est aujourd’hui ouverte aux germanophones de toute la région. Cette ouverture a permis de combler le recul des Haut-Valaisans dans la capitale valaisanne et de maintenir cette filière. Désormais, un tiers des effectifs environ provient d’une commune voisine.
Toutes les classes sont réunies au centre scolaire de Gravelone. «A l’apprentissage du bon allemand parlé et écrit à l’école s’ajoute également un aspect culturel, notamment les fêtes, l’histoire ou encore l’actualité. Les parents qui inscrivent leurs enfants dans cette filière ont un attachement culturel fort à la langue allemande. D’autres y voient un futur avantage professionnel. Les enfants des classes allemandes sont parfaitement bilingues au sortir de leur scolarité. Ceux qui suivent le collège ensuite le font en principe en français», explique Jean-Pierre Meyer.
La filière bilingue
En 1995, face à l’augmentation des demandes des familles francophones d’inscrire leurs enfants dans la filière allemande, une filière bilingue a été mise sur pied à Sion. La spécificité de ce cursus : deux enseignants, l’un de langue maternelle française, l’autre alémanique, se partagent une classe. Un cursus complet, de la 1H à la 11CO est proposé. Chaque année, 48 enfants sont admis dans la filière bilingue. Ils sont répartis dans deux classes, l'une à Gravelone, l'autre au Sacré-Cœur. Tous ne la suivront pas jusqu’au bout, que ce soit parce que la famille déménage ou parce que des troubles de l’apprentissage sont diagnostiqués. L’enseignement se fait dans les deux langues, à égalité. Cependant, le français reste la langue dominante : les enfants doivent atteindre les mêmes objectifs écrits et oraux que ceux demandés dans la filière francophone. En allemand, les attentes sont différentes : l’immersion précoce permet d’augmenter les compétences de compréhension et de communication, mais pas d’obtenir de parfaits bilingues.


> l’Orchestre du Conservatoire cantonal, dirigé par Yuram Ruiz © Julien Beytrison
UN PÔLE MUSIQUE SUR LES HAUTS DE LA VILLE
Les principales écoles et hautes écoles de musique seront bientôt regroupées sous un seul et même toit. Le conseil général a voté un crédit d’engagement de 11,7 millions de francs.
Jazz, musiques actuelles, musique classique, musique instrumentale. D’ici l’été 2023, tous ces univers sonores devraient converger sur le site de la Sitterie pour donner naissance à un véritable campus musical : un lieu d’études, d’échanges, de concerts pour les quelque 1 500 étudiants et professeurs qui gravitent dans les différentes écoles de musique sédunoises (voir encadré). «Le pôle musique est porteur d’une identité forte et d’un important potentiel de rayonnement», souligne Sébastien Gattlen, conseiller municipal en charge de la culture. À l’origine de cette belle ambition, un problème de locaux pour les différents centres d’enseignement de la musique. Le bâtiment abritant l’École de jazz et de musiques actuelles (EJMA) est démoli et l’EJMA relocalisée provisoirement dans l’ancien hôpital. La Haute École de musique (HEMU) et le Conservatoire cantonal ne sont guère mieux lotis. Les principaux acteurs expriment leur envie de collaborer autour d’un projet fort pour l’enseignement de la musique. L’Harmonie municipale et la Fondation Sion Violon Musique les rejoindront également. Pour répondre aux besoins, la Ville étudie plusieurs localisations. Le site de la Sitterie, que l’École d’ingénierie de la HES-SO doit quitter en février 2021 pour rejoindre le Campus Energypolis, s’impose rapidement. 5 des 6 bâtiments que comportent la parcelle seront réaménagés pour les besoins des différentes écoles de musique, tandis que le dernier bâtiment restera en réserve pour de futurs besoins. L’auditoire FXB et l’ancienne salle de gymnastique permettront d’accueillir sans grands frais les espaces de représentation et d’expérimentation propres à l’activité musicale. De nombreux locaux seront mutualisés : les auditoires, la Black Box, la bibliothèque-médiathèque, la cafétéria ou encore la salle des professeurs.
Le projet est devisé à 11,7 millions de francs. Le crédit d’engagement a été approuvé par le conseil général de Sion lors du plenum du 29 septembre dernier. Le canton, propriétaire de la parcelle, la mettra gratuitement à disposition de la Ville pour une durée de 50 ans. Il assumera également 35% des coûts d’exploitation du pôle musique.
Le pôle musique en chiffres
La Haute Ecole de musique (HEMU)
• 60 élèves • 28 professeurs (10 EPT)
Le Conservatoire cantonal
• Plus de 800 élèves • 62 professeurs • 1300 cours hebdomadaires donnés à Sion
L’Ecole de jazz et de musique actuelle (EJMA)
• 400 élèves • 30 professeurs
L’Harmonie municipale
• 40 élèves et 65 musiciens • 7 professeurs • Env. 50 leçons et répétitions hebdomadaires
La Fondation Sion Violon Musique
• Activités administratives toute l’année • Activités académiques et artistiques l’été
> Piletta Remix, pièce tout public qui sera jouée au Théâtre de Valère par le collectif Wow!, le mercredi 2 décembre à 19h00 © Anthony Abbeloos

LA CULTURE SÉDUNOISE À LA CROISÉE DES CHEMINS
Délégué culturel de la Ville depuis un an, David La Sala souhaite donner à la politique culturelle sédunoise les moyens de ses ambitions.
Il a le timbre grave, la voix douce et ce débit si particulier des gens qui s’accordent le temps de la réflexion avant de répondre. Depuis un an, David La Sala a pris ses quartiers à Sion comme délégué culturel. Une fonction qui lui inspire un certain respect. Il s’agit, ditil, non pas d’organiser des événements, mais de mettre en œuvre et de piloter la politique culturelle de la Ville. «C’est l’aspect le plus intéressant de mon travail: penser ce que peut être la culture pour une Ville et ce que les Sédunois sont en droit d’attendre, car la culture est un service public. Nous devons également penser aux besoins des acteurs locaux et favoriser le professionnalisme et l’émergence des acteurs culturels».
Elargir l’offre culturelle
Pour David La Sala, Sion se trouve à un moment charnière de son histoire, avec l’installation des Hautes écoles et l’arrivée d’une nouvelle population. Si l’offre culturelle est dynamique et riche, il est souhaitable de renforcer sa dimension urbaine, davantage ancrée dans le présent. Alors que la musique classique domine l’offre aujourd’hui, le nouveau délégué culturel ambitionne de mettre en valeur la diversité de la vie culturelle sédunoise. Un nouvel élan a été donné aux deux théâtres municipaux – Valère et le Petithéâtre – avec leur regroupement sous une même direction. Une première étape vers la constitution d’un véritable pôle des arts vivants sur la place du Théâtre ? «Ces lieux de référence sont des moteurs essentiels de la vie culturelle d’une ville. Ils doivent pouvoir faire preuve de dynamisme et inviter la population à les fréquenter. Le soutien de la Ville est pour cela indispensable.»
Besoin d’infrastructures
Une faiblesse identifiée de la culture sédunoise réside dans la vétusté de ses infrastructures culturelles. «Sion peut devenir une capitale culturelle. Mais cela demande un certain volontarisme. Il n’y a pas de culture sans l’ambition d’avoir une vie culturelle. Il n’est pas souhaitable que la Ville contrôle

> David La Sala et Sébastien Gattlen © Céline Ribordy
De nouveaux visages à Sion
Stefan Hort
Membre de l’équipe du Petithéâtre de Sion depuis 2015, Stefan Hort a pris la direction des théâtres municipaux pour une durée de 4 ans, renouvelable deux fois. Diplômé en production théâtrale à l’Ecole nationale de théâtre du Canada et titulaire d’un Master en étude du spectacle, Stefan Hort a mis en scène de nombreux spectacles. Il assure la direction artistique de la compagnie sh, qu’il a fondée en 2014 et préside ProCirque, l’association faîtière suisse des arts du cirque.
Anne Jean-Richard Largey
Anne Jean-Richard Largey est la nouvelle directrice de la Ferme-Asile. La Sédunoise tout ce qui se fait, mais il faut qu’elle puisse s’engager défendre des projets de qualité. Les infrastructures ne pas seulement des outils indispensables, mais aussi des pour sont symrevient dans sa ville après un parcours riche et diversifié : des études de Lettres à Neuchâtel et un travail de courtier à Genève, et enfin une longue escale marboles pour la Ville et une source d’attractivité au-delà des tigneraine comme curatrice du Manoir, frontières de la ville ou du canton», souligne-t-il. en charge de la programmation et des Plusieurs projets sont d’ores et déjà en cours. Un rafraîexpositions. chissement sera effectué au théâtre de Valère l’été prochain. Une nouvelle salle de concerts et congrès sera construite dans le quartier de Cour de Gare, dont le chantier vient de débuter. La salle devrait être opérationnelle au printemps 2024. Et au nord de la ville, les locaux libérés par la HES-SO seront transformés pour accueillir le futur pôle musical de la Ville (voir page 11). «Cette réflexion par pôle artistique est séduisante. Elle aboutira à Budget et médiation culturelle une redéfinition du paysage culturel La Ville consacre environ 4 millions de francs à la culture. Une large sédunois et à une forme d’attractivité partie de cette somme correspond à la mise à disposition de locaux et majeure pour la Ville de Sion.» aux subventions permanentes annuelles. Les subventions ponctuelles à la création et à l’animation culturelle, elles, se montent à 300 000 francs L’inconnue du coronavirus par an. Une commission culturelle, dotée de 6 représentants du monde On l’aura compris, la politique cultu- de la culture et 3 représentants de la Ville, traite les dossiers et fait ses relle des prochaines années est en recommandations au conseil municipal. pleine réflexion. Mais pour l’heure, la La Ville de Sion mène également différentes actions de médiation grande inconnue s’appelle COVID-19. culturelle. On peut citer la plus récente, les Boîtes à livres, mais aussi Le public pourra-t-il retrouver sereine- le Pass Bienvenue offert aux nouveaux arrivants, en collaboration avec ment le chemin des salles ? La plupart le service de l’intégration. En outre, la commission culturelle attribue des événements ont dû être annulés le Prix culturel (trois fois par législature) et le Prix de la Ville de Sion (la cette année. Et cette situation peut dernière année de la législature). Des ateliers en résidence à l’étranger difficilement se répéter l’an prochain (Buenos Aires, Belgrade, Le Caire, Gênes) sont périodiquement attribués sans créer de profonds dommages. «La aux artistes sédunois par le biais de la Conférence des Villes en matière culture fait partie de la vie économique. culturelle à laquelle participe la Ville de Sion. Et on a pu en mesurer les retombées cette année. Toute une économie indirecte, les prestataires de services, les artisans, les cafés, les restaurants, etc. a souffert de la mise à l’arrêt de la vie culturelle. Mais cela va bien au-delà : l’organisation de la vie sociale est touchée. Nous avons besoin d’un imaginaire différent qui nous est apporté par l’art et la culture», conclut David La Sala.
«NOUS DEVONS DÉVELOPPER À SION UNE CULTURE PLUS URBAINE ET ACTUELLE»
En Suisse, l’éducation est une tâche avant tout cantonale. Quel est le rôle d’un conseiller municipal en charge des écoles?
Nous avons à Sion 3 800 élèves en scolarité obligatoire, 26 000 en primaire et 1 200 au CO. L’enseignement dépend du Canton, mais l’organisation administrative et la mise à disposition des locaux est une tâche municipale. Sion a une gestion professionnelle des écoles, là où dans d’autres communes plus petites, les choses sont gérées au niveau de la commission scolaire. Mon rôle est de faire le lien entre toutes les parties: parents, enseignants, direction. C’est un travail d’écoute et parfois de médiation afin d’aligner les points de vue et de trouver une solution pour le bien de l’enfant. Sion s’est doté depuis longtemps d’un médiateur scolaire et d’un collaborateur pédagogique et nous pouvons proposer un vrai soutien pour résoudre les problèmes relationnels en milieu scolaire. Les deux nouvelles médiatrices à temps partiel devraient permettre d’améliorer encore l’accès à ces aides par les enfants eux-mêmes.
Vous constatez une augmentation des conflits ou de la violence à l’école?
Je ne peux pas le quantifier. Il y a toujours eu du harcèlement scolaire. La différence, c’est qu’aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, ce harcèlement ne s’arrête pas quand on quitte l’école. C’est du H24. Avec le service de la jeunesse, c’est une vraie préoccupation, et un programme anti-harcèlement a été mis en place pour y répondre.
Un des défis de votre service, c’est le suivi de l’évolution des effectifs pour adapter les structures. Où en est-on à Sion?
Nous avons des outils qui nous permettent de mesurer assez finement l’évolution démographique au sein des quartiers et de prédire les besoins. Ainsi à Champsec, le quartier se développe et attire de nouvelles familles. L’extension du centre scolaire permettra de répondre à la demande dès la rentrée 2022. On avait les mêmes craintes à Châteauneuf mais les études ont montré que malgré le boum des constructions, le type de logements proposés devrait amener peu de familles avec enfants.
Bio express
Sébastien Gattlen Conseiller municipal en charge de l’éducation et de la culture.
Né en 1981, Sébastien Gattlen fait son entrée au conseil général à 27 ans, sous les couleurs du PDC. Il y siège durant deux législatures et préside le conseil de 2013 à 2016. En 2017, Sébastien Gattlen est élu au conseil municipal et prend en charge le dicastère Education et Culture. Il est physiothérapeute, marié et père de trois enfants et préside l’association valaisanne de physiothérapie.
Parlons de la culture qui est passablement chahutée. Les deux directeurs des théâtres municipaux ont été remerciés ce printemps. C’est un fait plutôt rare, non?
Je le redis, ce licenciement n’était aucunement une sanction. Nous voulions changer la structure et l’organisation pour avoir une seule direction pour les théâtres municipaux. Il y a aussi la volonté d’une programmation plus contemporaine et d’affirmer la place des arts de la scène. La musique classique, parfois vue comme assez élitiste a une belle place à Sion. Si nous voulons diversifier les publics, il faut aussi développer une culture plus urbaine, plus actuelle.
Et redéfinir la politique culturelle?
C’est indispensable et cela doit se faire en écoutant les acteurs culturels, le canton, les communes voisines et la population pour cerner où sont les attentes et les besoins, et ensuite faire des choix. La culture participe clairement à l’attractivité d’une ville et joue un rôle important sur son développement démographique, touristique et économique.
Où sont les défis?
J’en citerais trois. D’abord pérenniser l’offre sédunoise. Celle-ci est riche et dynamique mais repose en partie sur le bénévolat et les initiatives privées. Aujourd’hui certaines manifestations peinent à renouveler leur comité, ce qui les fragilise. Nous sommes là à un tournant, avec un besoin de plus de professionnalisation et de davantage de moyens. Le deuxième défi est infrastructurel, avec deux chantiers majeurs en perspective: la nouvelle salle de concerts et congrès à Cour de Gare et le pôle musique à la Sitterie. Mais cela ne doit pas nous faire oublier la vétusté de certaines de nos salles, et notamment du théâtre de Valère. Enfin, nous devons mieux communiquer pour rendre nos manifestations plus visibles pour les Sédunoises et Sédunois.
VISITE DANS LE TEMPLE DU LIVRE POUR ENFANTS
Depuis 2016, la bibliothèque des jeunes de la Ville de Sion et la bibliothèque municipale ont intégré la Médiathèque Valais Sion. A l’espace enfants, tout est fait pour satisfaire la curiosité des enfants.
Pas besoin de savoir lire pour fréquenter les lieux. Installé au premier niveau de la Médiathèque Valais Sion, l’espace enfant est conçue pour les zéro à 12 ans, et propose une offre considérable pour satisfaire ce jeune public avide de découvertes. Cela va des livres d’image aux romans d’aventure, en passant par les contes, les BD, les livres scientifiques, les albums, les revues. La bibliothèque dispose d’une section allemande et ouvrira bientôt une section langues étrangères: anglais, portugais, italien, espagnol, chinois, russe, langues africaines, etc. Un secteur multimédia et un secteur pédagogique viennent encore enrichir l’offre.
Un lieu privilégié
Ici, tout est fait pour satisfaire la curiosité des enfants. Le décor est ludique et joyeux. Au cœur de la pièce baignée de lumière, des tables et des poufs tout ronds et colorés invitent à s’installer. Difficile d’y résister. Toutes les occasions sont donc bonnes pour faire un crochet à la médiathèque. On y vient pour bouquiner, faire ses devoirs, écouter des contes, participer aux différents ateliers, en famille, entre copains ou avec l’école. La fonction historique de prêt reste toujours d’actualité. Pour s’inscrire, l’enfant doit être accompagné d’un adulte de référence. Il reçoit une carte et peut emprunter jusqu’à 20 documents pour une durée de 28 jours, prolongeable jusqu’à 5 fois pour autant que le livre ne soit pas réclamé par d’autres. Tout est gratuit. Les chiffres sont en constante augmentation, avec l’an dernier quelque 120 000 prêts enregistrés !
Des dinosaures aux robots
Que lisent les enfants aujourd’hui ? De tout, résume Marie-Paule Marquis, bibliothécaire à l’espace enfants. «Les livres sur les dinosaures ont toujours la cote. Et les Harry Potter aussi. Par contre, certains classiques, comme le Club des 5, sont moins demandés. Il faut dire que l’offre est aujourd’hui très diversifiée. Elle couvre de nouveaux centres d’intérêts, comme l’informatique, les robots, ou encore des thèmes de société abordés sans tabou : le divorce, les familles arc-enciel, etc… Les livres sur la relaxation des enfants sont de plus en plus demandés». La Médiathèque Valais – Sion met sur pied de nombreuses animations pour les enfants : les mardis de la lecture, en collaboration avec l’OSEO, les coccicontes, des spectacles développés autour d’un conte, pour les petits de 2 à 5 ans, ou encore «né pour lire», axé sur le partage parent-enfant et qui vise les 0-4 ans. «Pour les parents, apprendre à lire reste une préoccupation importante. Ils sont très impliqués dans cette phase. La lecture plaisir, c’est différent ...», analyse Marie-Paule Marquis.
> © Céline Ribordy
