Secteur Privé & Développement La revue de proparco
N° 12 / Octobre 2011 Perspectives du capital-investissement en Afrique Jennifer Choi
EMPEA
2 Rentabilité et développement à l'unisson Jeanne Hénin et Aglaé Touchard
PROPARCO
6 Les effets des fonds sur le climat des affaires Davinder Sikand et Kiriga Kunyiha
Aureos Capital
10 La vie avec un fonds, point de vue de l’entreprise Alexandre Vilgrain
SOMDIAA
13 Chiffres clés Le capital-investissement en chiffres
16 Le défi de la transparence pour le capital-investissement François d’Aubert
Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements
18 Private equity et PME : un instrument de croissance Jean-Michel Severino
Investisseur & Partenaire pour le Développement
22 Le rôle pionnier des institutions financières de développement Yvonne Bakkum et Jeroen Horsten
FMO
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Le capital-investissement contribue-t-il au développement de l'Afrique ? Simple produit financier pour certains, véritable outil de développement pour d’autres, le capital-investissement divise. L’Afrique peut-elle se priver de cette manne financière ? Un véritable enjeu. ÉDITORIAL PAR ÉTIENNE VIARD DIRECTEUR GéNéRAL DE PROPARCO
Depuis une petite dizaine d’années, le capital-investissement a fait de l’Afrique subsaharienne un nouveau terrain de jeu. Pour cette région, c’est une formidable opportunité pour attirer de nouveaux investisseurs, qui confient leurs fonds à des équipes de gestion professionnelles et spécialisées. Pour de nombreuses entreprises de très grande taille ou en phase de création, c’est un moyen d’accéder non seulement à des fonds propres, indispensables à leur croissance, mais également à un accompagnement rapproché en matière de définition de leur stratégie, d’amélioration de leur gouvernance, et d’accès à des réseaux professionnels internationaux. Si le capital-investissement reste encore trop concentré sur quelques géographies ou secteurs, il ose de plus en plus s’aventurer sur des terres nouvelles à travers des fonds spécialisés, développant des stratégies innovantes. Cependant cet outil de développement fait l’objet de multiples critiques. En effet, ses impacts indéniables ne doivent pas masquer les limites du modèle. La recherche de la rentabilité, par ailleurs légitime pour pérenniser l’activité et attirer des investisseurs, peut amener les gestionnaires de fonds à délaisser certains segments, notamment celui des petites PME. Voire à privilégier le court terme. Elle peut également amener certains d’entre eux à dévoyer le modèle en retirant aux États des ressources fiscales précieuses par le biais de schémas d’optimisation fiscale agressive. Or la légitimité du capital-investissement est de permettre à des acteurs économiques de bâtir un partenariat sur le long terme, en sélectionnant et en accompagnant les entreprises les plus susceptibles de créer de la croissance, de l’emploi et de l’innovation. L’enjeu reste donc de faire du capital-investissement en Afrique un outil vertueux de croissance et de développement, créateur de richesse pour le plus grand nombre, mais également de standards exigeants en matière de gouvernance et de responsabilité. —