QUESTION
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NOVEMBRE 2015
DE DĂVELOPPEMENT S Y N T H Ă S E S D E S Ă T U D E S E T R E C H E R C H E S D E Lâ A F D
Migrations subsahariennes : les idĂ©es reçues Ă lâĂ©preuve des chiffres DISPOSER DE DONNĂES DE QUALITĂ : UN PRĂALABLE INDISPENSABLE POUR COMPRENDRE LES ENJEUX MIGRATOIRES ACTUELS
Elaborer des politiques publiques pertinentes, Ă mĂȘme dâoptimiser les liens entre migrations et dĂ©veloppement des individus et des territoires requiert des donnĂ©es et une analyse scientifique des caractĂ©ristiques des flux et des individus concernĂ©s. Face Ă un important dĂ©ficit dâinformations sur les migrations, la collecte et lâexploitation de donnĂ©es internationales comparables, comme la base de donnĂ©es DIOC (Database on Immigrants in OECD Countries) permettent dâalimenter ce processus et de dĂ©construire un certain nombre dâidĂ©es reçues (OCDE-AFD, 2015).
La migration subsaharienne est importante et principalement Ă destination des pays riches : non
Lâessentiel des migrations subsahariennes reste au sein mĂȘme de la rĂ©gion. Si le phĂ©nomĂšne est encore peu apprĂ©hendĂ©, les donnĂ©es des Nations unies comme celles de la base de donnĂ©es DIOC Ă©tendue Ă un certain nombre de pays du Sud (OCDE-AFD, 2015) concordent sur le fait que les migrations intra-rĂ©gionales sont prĂ©pondĂ©rantes. Sur les 21 millions de migrants originaires dâAfrique subsaharienne recensĂ©s, 14 millions, soit 75 %, sont installĂ©s dans un autre pays dâAfrique subsaharienne. Les migrations volontaires, liĂ©es principalement Ă des motifs Ă©conomiques (travail, commerce), sont majoritaires, mĂȘme si les migrations
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Lâensemble de la migration dâAfrique subsaharienne reprĂ©sente Ă peine 9 % des migrants de la planĂšte. Selon les donnĂ©es des Nations unies pour 2013 (UNDESA, Population Division, International migration report 2013), parmi le stock de 232 millions de migrants internationaux, Ă peine 21 millions, soit moins dâun migrant sur dix, sont originaires dâAfrique subsaharienne. En rapport avec les 900 millions dâhabitants de la rĂ©gion, le taux dâĂ©migration vers les pays de lâOCDE nâest que de 1,7 %.
QUESTI
« Drame », « pĂ©ril », « crise », le thĂšme des migrations fait souvent lâobjet dâun traitement conjoncturel partiel, voire simpliste, qui ne permet pas dâapprĂ©hender la complexitĂ© de la rĂ©alitĂ© des phĂ©nomĂšnes migratoires sur le long terme. C'est tout particuliĂšrement le cas pour les migrations dâAfrique subsaharienne.