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L’invitée du mois
« LA PYRAMIDE DES EFFECTIFS A ÉTÉ INVERSÉE » Ancienne joueuse de Beaurains, Bruay ou Arras, Laurence Demailly est aujourd’hui Conseillère Technique Régionale, chargée du développement des pratiques à la ligue des Hauts-de-France de football. Laurence Demailly est une précurseur. Si le football féminin est aujourd’hui rentré dans les mœurs, elle fait partie de celles qui ont impulsé la pratique dans notre région. Aujourd’hui CTRDAP, conseillère technique régionale développement des pratiques, Laurence Demailly développe la pratique des U 6 à U 19 avec évidemment un regard aiguisé sur la pratique et le développement du football féminin. Pouvez-vous nous raconter votre parcours sportif ? J’ai commencé le foot à 15 ans en 1989 dans un club qui s’appelle Beaurains. Avant cela, j’ai surtout joué dans la rue. En 1990, j’ai rejoint Bruay-la-Buissière pour évoluer en Nationale 1 A avant de signer à Arras jusqu’en 1998. Cette année-là, j’ai débuté un contrat d’emploi-jeune au Département du Pas-de-Calais jusqu’en juin 2001 où je suis embauchée à la Ligue. Vous vivez donc le foot au quotidien depuis 2001...
techniques féminines. Quel est le positionnement de la Ligue des Hauts-de-France de football vis-à-vis du football féminin ? Nous avons un atout considérable. Quel que soit le président depuis une bonne quinzaine d’années, ils ont toujours vu la pratique féminine comme un axe de développement, que ce soit Fernand Duchaussoy, Daniel Pecqueur ou aujourd’hui Bruno Brongniart, ils sont convaincus par la pratique féminine. district
«Le Escaut a embauché la première femme conseillère technique départementale en France.»
Effectivement. À l’époque de mon arrivée à la Ligue, ce n’était pas forcément l’objectif mais rapidement monsieur Bloume avait pris conscience que le développement du football féminin était un enjeu capital pour la pratique au niveau régional. Il s’inscrivait dans un mouvement impulsé depuis 1998 par Aimé Jacquet qui a par exemple imposé dans les ligues des cadres
C’est-à-dire ? comment se matérialisent ces convictions ?
Il y a cinq ou six ans par exemple, j’ai demandé la possibilité d’engager des services civiques afin de favoriser le développement du football féminin, nous en avons recruté douze. Nous avons également eu des contrats d’avenir. Nous
sommes également soutenus dans toutes nos actions. C’est une politique partagée par l’ensemble des districts du territoire également. Nous avons le district Escaut qui a embauché la première femme conseillère technique départementale en France. Quel est votre regard sur l’évolution du football féminin ? Chez les jeunes, il a évolué de manière très conséquente. La pyramide des effectifs a été inversée car il y a une dizaine d’années, les seniors étaient plus nombreuses que les jeunes. Ce n’est plus le cas grâce au travail de l’ensemble des clubs associé à une règlementation plus impactante. C’est-à-dire ? Nos équipes de R1 et R2 féminin ont par exemple l’obligation désormais d’avoir des équipes de jeunes. La présence de féminines dans les effectifs sera l’un des critères incontournables du Label Jeunes cette année. Les clubs de N1, N2 et N3 seront également obligés d’avoir des équipes féminines.