Carnaval de Dunkerque 2011

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Xavier Desaegher, dit « Za » ou « Zaza » parle des chapelles...

« On apprécie les chapelles mais le carnaval, c’est aussi dans la rue ! »

Carnavaleux indépendant, Xavier Desaegher est une des figures du carnaval dunkerquois. A ce titre et parce qu’il compose des chansons, il a participé, avec le Corsaire Freddy Mahé, le Noir Frédéric Vanbelle et le Joyeux Beulte Christophe Meurs dit «Meumeuh» , à l’élaboration du CD des Corsaires, « De chapelle en chapelle ». A l’aube de la nouvelle saison festive, il évoque les chapelles...

en chapelle à défaut de la bande. C’est d’ailleurs ce qu’on souhaite à travers le CD, c’est de rappeler que le carnaval c’est aussi dans la rue. On voit des gens qui ne connaissent pas le carnaval, venir pour la première fois et ne faire que des chapelles, mais le carnaval, ce n’est pas que ça, même si on les apprécie! On sait aussi que certains s’y replient par rapport au problème de sécurité dans les bandes, mais il ne faut pas en faire une généralité. Et puis, on fait chapelle avant et après. Il ne faut pas oublier qu’avant, les chapelles avaient lieu après les bals et bandes. Aujourd’hui, on voit apparaître des petits déjeuners de chapelle. »

Que représentent-elles pour vous, personnellement, ces chapelles ? Et comment choisissez-vous votre itinéraire ?

Z.: « Pour moi, nous ne serions pas connus s’il n’y avait pas les chapelles. C’est comme les Prout qui ont commencé à chanter dans les chapelles. Il faut les faire, mais il ne faut pas qu’il y ait de débordement. C’était quelque chose de presque « intime », avant. Parfois, certaines chapelles sont impersonnelles, il faut veiller à ça. Concernant notre itinéraire, chaque année, en fonction des bals et bandes, nous avons notre petit réseau, un programme de chapelles. Ensuite, c’est au gré de notre humeur, en fonction des gens qui nous invitent et on ne refuse pas. On est toujours contents d’être là et de chanter avec plaisir. »

Des anecdotes de chapelles ?

Faisons à nouveau les présentations, qui est Zaza ?

Z.: « Je suis un carnavaleux indépendant, qui baigne dans le carnaval depuis tout petit. J’ai composé des chansons et j’ai eu l’opportunité donc, de participer au CD « De chapelle en chapelle ». Ce surnom, « Zaza » ou même « Za », me vient depuis l’enfance, et même dans mon travail ou dans la vie civile, on m’appelle de cette façon. Je suis né à Malo et toute la famille est flamande et plus particulièrement dunkerquoise, regardez notre nom... Il veut d’ailleurs dire scieur de bois, mais il n’y en a pas dans la famille (rires)... »

Vous êtes effectivement connu pour vos chansons de carnaval, donnez-nous un ou deux titres ?

Z.: « Il y a « Le Parisien », écrite il y a deux ans et reprise dans le CD. Je l’avais écrite suite à l’incident d’un Parisien, donc, qui avait perdu sa prothèse de jambe. La chanson est passée à la télévision et maintenant je l’ai mise en musique pour le CD, grâce à Régis Bertein, chef d’orchestre des Prout. Il y a aussi « Con d’chanson » qui parle de ces chansons aux paroles pas dures mais aux airs qui restent dans la tête. Les Dunkerquois l’écoutent et effectivement, ça reste dans la tête! Parfois, les chansons partent de rien... Pas besoin de chercher beaucoup ! »

Toute la famille fait carnaval, cela doit faire du monde en chapelle ?

Z.: « Ah oui, on se transmet le carnaval de génération en génération. On fait chapelle à tour de rôle mais certaines années c’est bien aussi de ne pas le faire, mais il peut y avoir 200, 250 personnes... »

Avez-vous aussi le sentiment que, depuis deux ou trois ans, les chapelles sont presque préférées aux bals, ou qu’on y reste plus longtemps ?

Z.: « J’ai le sentiment que de plus en plus de personnes restent

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Z.: « Justement, par rapport à la chanson « Le Parisien ». J’avais invité France 3, à l’époque, dans un café et en chapelle, et quand nous sommes arrivés, le Parisien nous attendait en bas (photo cidessous). Nous lui avons chanté la chanson en live et ce monsieur a été conquis. Il s’est approprié la chanson, c’est la sienne. Avec les Corsaires, nous lui enverrons un CD d’ailleurs. C’est ça aussi l’esprit du carnaval, le respect, c’est des bons moments. Et puis, j’ai aussi des souvenirs de gamins, qui découvrait toutes ces traditions. Aujourd’hui, je suis invité à chanter chez Jean Chatroussat, 80 ans, figure du carnaval, alors que je l’avais découvert tout petit. Avec son épouse, ils apprécient qu’on viennent chanter. A son âge, je serais heureux si moi aussi j’accueillais de nouveaux carnavaleux avec leurs chansons. C’est aussi un esprit de tolérance. »


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