Senegal njaay #12 mai 2016

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Editorial…

Beau et bon

L’

esthétique communique ! Et si cette passion pour la beauté a pour soubassement la citoyenneté, le produit ne peut qu’être estampillé « bien fait ». Li ci dess nak ? Un grain d’imagination, une dose de passion, un zeste de sérieux et une persévérance à toute épreuve. Alors, pourrions-nous inscrire notre action dans un créneau plus valorisant et plus excitant que l’option nous pousse à aller à votre rencontre, à la rencontre de vos aspirations ? En quelques mots aussi simples que forts de sincérité, voilà Sénégal-NJAAY. Ce magazine a pour mission de traquer ces aspirations qui gisent en vous et qui sont loin d’être prises en compte par le ping-pong politico-financier. Mais également vous faire découvrir les passions qui font notre cher pays. Notre détermination a donné forme à cet espace convivial. Votre enthousiasme le fera vivre, grandir hors des sentiers battus. Babacar KORJO Senegal Njaay N° 12 - Mai 2016 - www.senegal-njaay.com


P•6

Le baobab fou de Ken Bugul

••• Par Sokhna BENGA••• P•14 P•15

Résumé

Ken Bugul, un pavé dans la mare

A la une

Sommaire…

Note de lecture

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P•18

Nafissatou Dia Diouf

Mon cœur bat au Sénégal où je finirai par retourner.

•••••• Caravane 3T en images

P•30


•••• Rubrique ••••••

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•••••• Note de lecture ••••

Le baobab fou de Ken Bugul

••• Par Sokhna BENGA••• Le Baobab fou de Ken Bugul qui est publié en cette année 1982 est un rude coup porté à la société bienpensante sénégalaise. Un coup si lourd et si long à digérer que celle qui ose se raconter envers et contre toutes les règles de la norme sociale voit se fermer les portes devant elle. Nul ne peut concevoir cette forme de liberté, indécente, crue, violente et pourtant tellement gorgée d’émotion brute. L’auteur s’assume, assume ses choix de vie et d’écriture : « Je voulais surtout qu’il y ait une réaction concrète, positive. Je ne veux pas qu’on soit toujours dans la victimisation. Montrer qu’on peut réagir à des situations difficiles. Que les femmes peuvent trouver la solution elles-mêmes sans passer par un «sauveur» quelconque. » « J’écris contre les clichés et les idées reçues que l’on a de la femme africaine[1]. » La femme victime fait place à la femme résolue, consciente de l’oppression qu’elle subit. Le ton est donné. Ken Bugul est cette

passerelle indispensable entre une littérature féministe des années 70-80, violente et agressive envers l’homme, et une littérature des années 90 au service d’un féminisme africain pétri de valeurs hétérosexuelles. Dans ce dernier cas de figure, la lutte pour l´émancipation de la femme devient une lutte commune des deux sexes et non une confrontation. Elle n´est jamais dirigée contre l´homme, mais elle se fait avec l´homme. L´esprit de complémentarité supplante celui d´égalité et confère à ce mouvement une autre connotation. Le féminisme apparaît dès

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•••••• Note de lecture •••• lors comme un véritable mouvement de libération, libéré du ton agressif et violent à l´encontre de l´homme. Mariétou Mbaye Biléoma — Ken Bugul est un pseudonyme — est née en 1948 dans le Ndoucoumane, au Sénégal, dans une famille polygame, d’un père mara-

bout alors âgé de 85 ans. Sa mère doit se séparer d’elle alors qu’elle n’a que 5 ans (« Je dis qu’elle m’avait abandonnée. Elle ne m’avait pas abandonnée. Elle m’avait laissée chez mon père. Elle était partie dans la maison de sa mère. Quand j’ai retrouvé ma mère, un an après, elle était plus proche de ses petits-enfants que de moi. » Après quelques années d’école primaire dans son village, elle entreprend des études secondaires au lycée Malick-Sy de Thiès, puis passe une année à l’université de Dakar avant d’obtenir une bourse d’études qui lui permet de se rendre en Belgique. Elle suit des études de communication et de développement. Diplômée de langues, elle est spécialiste du développement et de la planification familiale. De 1986 à 1993, elle est fonctionnaire internationale dans de nombreux pays africains. Elle est successivement basée à Nairobi (Kenya), Brazzaville (Congo), Lomé (Togo)

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comme chargée de programmes dans la région Afrique d’une organisation non gouvernementale internationale qui s’occupe essentiellement de projets de planification familiale (International Planned Parenthood Federation Africa Region). Elle participe alors dans le monde entier à de multiples formations sur le développement et est présente à plusieurs colloques et conférences sur les problèmes de la planification familiale, des femmes ou des jeunes. Depuis 1994, elle se consacre principalement à ses activités d’écrivain. Elle anime aussi des ateliers d’écriture en milieu défavorisé (écriture thérapeutique et de réhabilitation) et travaille à la promotion d’œuvres culturelles, objets d’art et d’artisanat (2003). Ken Bugul est une femme qui a traversé et surmonté toutes les épreuves de la vie. Elle s’est forgée sur le monde un regard d’une rare liberté et communique à tous ceux qui la croisent, qui lui parlent ou qui l’écoutent un très rare et

précieux sentiment d’amour de la vie. Son écriture s’enracine dans la rupture avec sa mère, éloignée du domicile familial pendant une année. Ses prises de position sur l’Afrique traditionnelle, la condition féminine, le développement économique, les rapports Nord-Sud, l’assistance apportée à l’Afrique, l’islam, l’écriture… sont sans ambiguïté et ont souvent dérangé. Son extraordinaire lucidité sur la condition humaine et son talent de conteuse alliés à un sens de l’humour sans faille font d’elle une des personnalités les plus remarquables du milieu littéraire africain. En Afrique, où elle a tour à tour suscité le scandale, la curiosité, l’intérêt, le respect, elle est aujourd’hui considérée comme une grande voix de l’écriture. Sa vie et son œuvre ne peuvent en aucun cas laisser indifférent. Elles sont étroitement liées. Trois récits en particulier racontent les diverses étapes de sa propre vie : Le Baobab fou, Cendres et braises, Riwan ou le chemin

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•••••• Note de lecture •••• de sable. La publication du premier élément de cette série autobiographique, Le Baobab fou, provoque un tollé dans les milieux littéraires africains. Jamais une Africaine n’a bousculé autant d’idées reçues. Incapable de comprendre pourquoi elle a été arrachée à sa mère, Ken Bugul — dont le nom signifie en wo-

lof « personne n’en veut » — se persuade que personne ne veut d’elle. Ce sentiment de rejet, qui domine toute son enfance, est exacerbé par les rencontres qu’elle fait au cours de son adolescence. Toute l’histoire raconte la longue et douloureuse quête d’identité, la quête du « lien » originel, de cette jeune femme noire déracinée, muette de solitude, dans une Europe décadente qui la pousse, de rencontre en rencontre, dans la déchéance. En 1994, l’écrivain sénégalais récidive avec Cendres et braises, roman grave et léger de la dérive et de la liberté, récit d’une quête pour se réconcilier avec soi-même au sein des harmonies éternelles. Cette fois, l’auteur aborde l’aspect culturel dans les sentiments des couples « dominos » (noir et blanc). Elle confirme une démarche résolument autobiographique. La narration à la première personne et le changement de nom du personnage

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principal, rebaptisé Marie Ndiaga Mbaye, en sont les signes flagrants. L’héroïne quitte à nouveau son village natal pour la capitale, puis la France. Un Blanc déjà marié, M. Y, l’installe à Paris où elle mène la belle vie. Mais les relations entre les deux amants se dégradent et leurs déchirements ne prennent fin qu’avec le retour de Marie Ndiaga en Afrique. Toujours aussi persuadée que la culture est déterminante dans la vie, Ken Bugul raconte dans son troisième roman les destins croisés de femmes africaines. Riwan ou le chemin de sable est un récit bouleversant, écrit avec force et sensualité. Puisant aux sources d’une expérience authentique, ce livre mène une réflexion paradoxale et courageuse sur les traditions africaines, la polygamie, la monogamie, l’aliénation, la séduction, la vie et la mort. Dans Riwan ou le chemin de sable, Ken Bugul raconte sa vie de vingt-huitième épouse d’un marabout (le Serigne). Quand elle débarque à

Dakar, la trentaine bien entamée, seule et marginalisée après sa descente aux enfers relatée dans Cendres et braises, elle se place d’elle-même sous l’autorité du Serigne, bien qu’habitant chez sa mère. Le Serigne est un sage de la confrérie musulmane des mourides, qui exerce une autorité morale sur son village. L’épouser lui permet d’exorciser la jalousie et ses propres contradictions. Le Serigne la réconcilie avec ellemême et son milieu : « À sa mort, j’ai laissé derrière moi l’être arlequin, découpé en mille morceaux, que j’étais au profit de l’être humain intégral que je suis devenue. Cela m’a permis de savoir que j’appartenais au monde. Je suis comme un arbre dont les racines sont en Afrique et dont les feuilles s’étendent sur l’univers. J’avais besoin de cela : je suis un être préoccupé, bouleversé par la vie. La rencontre avec le marabout et toutes ces femmes m’a fait un énorme bien. C’était une expérience absolument extraor-

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•••••• Note de lecture •••• dinaire[2] ». Elle retrouve ses origines et une forme de paix qui trouve son épanouissement dans ce dernier volet. Roman de la réconciliation, l’ouvrage fait l’éloge de la société traditionnelle et de la polygamie (bien que l’auteur s’en défende). Faisant fi de la tentation occidentale et des accents féministes initiaux ! Le récit cultive l’oralité, s’enracine dans la culture africaine, entrecroise les existences de plusieurs femmes et non plus d’une seule. Car Ken Bugul s’intéresse désormais moins à l’individu qu’à la communauté. Après sa trilogie autobiographique, elle signe La Folie et la Mort, un récit bouleversant qui nous prend à la gorge. Mom (« lui-elle » en wolof), son héroïne, incarne la fuite des responsabilités. Elle pourrait être n’importe qui. Elle représente aussi, symboliquement, l’Afrique. Avec son cortège de malheurs, d’endettements, de guerres et de dictatures. Ainsi, Mom Dioum oblige-t-il le lecteur africain à une introspection, à une réflexion sur l’état de son continent. Ken Bugul, dans un registre afro pessimiste, invite à une prise de conscience collective et africaine. Elle pré-

conise même le soulèvement des populations. L’Afrique doit mourir, nous dit cette Sénégalaise, car la folie a empoisonné ce continent. Dans ce dédale d’atrocités, de viols et de morts, l’espoir est permis, mais ténu. Car si l’Afrique doit, symboliquement, mourir, c’est pour mieux renaître de ses cendres. Et retrouver ses racines et ses valeurs culturelles. À l’heure où la montée des extrémismes devient de plus en plus préoccupante, Ken Bugul, Sénégalaise connue pour ses prises de position subversives, sort un dernier roman décalé et dérangeant, Rue Félix-Faure, où elle s’attaque à la manipulation et à l’exploitation des femmes par les moquadems (marabouts), gourous et autres nouveaux dieux des temps modernes. Entre intrigue policière et débat philosophique, le livre nous promène dans le quotidien d’une rue de Dakar célèbre pour son activité ininterrompue. Un livre admirable, écrit dans un style cinématographique, qui raconte, au son du violon, du blues et des éclats de rire des filles au dos nu, l’histoire d’un moquadem qui appâte, exploite, manipule et humilie les femmes au nom de Dieu.

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•••••• Note de lecture ••••

K

Résumé

en Bugul vit dans un village reculé du Ndoucoumane, au Sénégal, pays du soleil omniprésent, des baobabs et du sable chaud. Dernier enfant d’une famille polygame traditionnelle très nombreuse, dont le père est un vieillard aveugle et sage plongé dans ses prières, elle ne connaît guère ses frères et sœurs aînés, et vit sa toute petite enfance dans une relation fusionnelle avec sa mère. Le départ brutal de celle-ci alors qu’elle a 5 ans la plonge dans un désespoir sans fond qui ne la quittera plus. Dès lors, elle s’enferme dans une solitude intérieure qui la rend étrangère à son pays, sa famille, ses traditions. Premier élément féminin de sa famille à rejoindre l’école française, elle se montre une élève brillante dans l’indifférence générale, voire l’hostilité, des siens. Fascinée par la civilisation de « ses ancêtres les Gaulois », elle fait son possible pour s’identifier à elle, reniant délibérément ses origines pour adopter autant que faire se peut les habitudes et les manières européennes. Son rêve trouve un aboutissement dans son départ pour « la terre promise », « le pays où le soleil ne passe pas », en l’occurrence la Belgique : elle espère y retrouver enfin « le lien » avec elle-même qui lui permettra de retrouver son unité, éclatée lors de ce fameux départ de la mère, un matin de son enfance. La désillusion est immense, autant que le contraste entre ce monde gris et froid qu’elle découvre et « le village, là-bas », écrasé de soleil. Son regard naïf se pose avec stupéfaction sur les gens et les choses, témoin d’une civilisation en pleine décadence dont elle ne voit, de rencontre en rencontre, qu’une face amère et sordide, bien éloignée de l’image que lui en donnaient ses livres de classe. Découvrant que ces gens auxquels elle s’identifiait tant « ne s’identifiaient pas à [elle] » (p. 67), ayant tourné le dos aux valeurs de sa race à laquelle elle ne peut pas s’identifier non plus, car ses compatriotes eux-mêmes, « aliénés » par le colonialisme, ont perdu toute identité propre, Ken sombre dans la déchéance de la drogue et de la prostitution. Ne parvenant pas à « être » une personne reconnue, repoussée dans une fonction de bel objet noir, accablée de solitude, un dernier sursaut la fait fuir ce monde et retourner « au village ». Mais le baobab, devenu fou de douleur en son absence, est mort. Parviendra-t-elle à se réconcilier avec elle-même ?

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O

Commentaires

n assiste dans ce livre à l’auto psychanalyse douloureuse d’un être déraciné, victime d’une double aliénation : la perte d’identité personnelle due à la perte de sa mère, seul repère dans une famille « sans structures réelles » (p. 85), d’une part, et la perte d’identité de toute une race, de tout un peuple, égaré entre deux cultures, deux civilisations antagonistes, qu’il ne sait comment concilier, ne pouvant ni retourner complètement à l’une, ni s’identifier totalement à l’autre. De l’enfance sectionnée, cette jeune femme dit tout parce qu’elle a voulu tout dire comme mise en garde à ses frères africains contre l’assimilation de certaines valeurs trompeuses. Jamais l’aliénation n’a été vécue avec une telle intensité par une sensibilité déchirée, jamais elle n’a été contée avec un tel désespoir. Un chef-d’œuvre qui relate un destin violent,

poignant et hors du commun. Ken Bugul explique : « Mon premier livre […] je l’ai écrit d’une seule traite. Je venais de traverser des périodes difficiles à la recherche de mon identité. C’était difficile de pouvoir dire ça, de l’expliquer, de pouvoir partager avec les autres sur ce sujet. Souvent les gens n’écoutent pas. Je ne pouvais parler à personne. Et je ne pouvais plus parler avec ma famille parce qu’il y avait eu déjà la rupture et c’était douloureux. Je ne sais pas ce qui m’a donné l’idée de m’acheter un cahier dans une petite boutique ; un cahier d’écolier. Et quand j’ai commencé à écrire, la feuille de papier ne s’est pas plainte. Elle ne m’a pas dit “je suis fatiguée”, elle ne m’a pas demandé qu’on se rappelle. Elle ne m’a pas dit “demain”. Elle m’a écoutée. Et je pense que c’est parce que la feuille m’a écoutée que je me suis laissée aller, et c’est comme ça que je suis devenue un écrivain[3]. »

Ken Bugul, un pavé dans la mare

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A suivre dans notre prochaine édition

A

vec Le Baobab fou qui provoque un scandale, Mariétou Biléoma Mbaye bouscule les idées reçues. Le fracas était prévisible puisque son éditeur lui avait demandé de prendre un pseudonyme pour se préserver. Celui qu’elle choisit est le prénom de son héroïne, Ken Bugul.Ken Bugul, en wolof, cela signifie « personne n’en veut ». Personne n’en veut, même pas la mort, car en général la personne survit. Ce nom est donné à un enfant dans un cas bien particulier. Dans le cas où une femme a un premier enfant survivant, après avoir eu plusieurs fois enfants mortnés ou qui ne survivent que peu de temps après leur naissance. Ceci pour conjurer le sort.


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•••••• Littérature ••••

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•••••• Interview ••••

Mon cœur bat au Sénégal où je finirai par retourner.

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•••••• Interview ••••

Salut Nafissatou! Pouvezvous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis un écrivain (ou écrivaine selon les écoles..) qui publie depuis le début des années 2000. J’ai à mon actif une dizaine de livres, et plusieurs collaborations dans le domaine littéraire et musical. Mes genres littéraires de prédilection sont le roman, la nouvelle, la poésie et la littéraire jeunesse. Je me suis également essayée à la chronique journalistique et j’avoue que ça m’a beaucoup amusée. En somme, j’aime toute forme d’écriture. J’aime jouer avec les mots et les idées.

Où êtes-vous née ? Où avez-vous vécu ?

Ma famille est originaire du Fouta au Sénégal et du Mali. Je suis née à Dakar et j’y ai grandi même si pour des raisons familiales, j’ai beaucoup voyagé. A part la parenthèse de mes études supérieures, j’ai passé toute ma vie au Sénégal. Depuis deux ans, je vis à Paris où je suis pour des raisons professionnelles. Mais mon cœur bat au Sénégal où je finirai par retourner.

Pourriez-vous me raconter comment vous avez commencé à écrire ?

C’est une grande histoire ! J’ai toujours été une enfant imaginative. Et comme j’ai très tôt baigné dans le monde des livres, par influence, je me projetais en écrivant mes propres histoires. La poésie a accompagné mes premiers émois et mes premières révoltes d’adolescence, puis j’ai tenté de recréer le monde, de le façonner à travers mes personnages au début de l’âge adulte. Quand j’ai eu des enfants, j’ai voulu leur raconter mes propres histoires et ensemble on a créé des personnages contemporains, africains, ouverts sur le monde. Quant à l’écriture de mon roman, La maison des épices, je peux dire que je l’ai porté en moi longtemps, tant les thèmes que j’y développe (la marginalité, notre rapport à l’autre, notre appropriation de nos savoirs endogènes, ….) me sont chers. C’est un travail de longue haleine, une aventure singulière mais vraiment passionnante.

Que représente l’écriture pour vous ?

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C’est toute ma vie. C’est ma respiration. Elle me permet de lire le monde avec mes propres lunettes, mon système de référence (qui évolue certes le long d’une vie). Je parlerai également de mon rapport à la lecture car je pense que ce sont les deux faces d’une même pièce. La lecture me nourrit en tant qu’écrivain même si j’avoue refuser d’avoir des « maîtres ». J’aime toute forme de lecture, parce qu’elle m’enrichit, me fait voyager dans le temps et l’espace, me cultive, me permet de me définir. C’est une grande richesse et je suis aussi d’un grand éclectisme en matière de lecture.

sur les thèmes qui me tiennent à cœur ou plus légèrement, dans quelques nouvelles parce que j’ai trouvé l’inspiration au détour d’un fait divers, d’une situation

Est-ce que vous écrivez pour une occasion particulière ou pour témoigner de quelque chose en particulier ?

Cette approche je l’ai eue avec la poésie. Elle me permettait d’évacuer le trop plein de sentiments, de révoltes, mes débordements, en somme. Maintenant, j’écris par passion,

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•••••• Interview •••• vécue ou entendue. L’imagination est à la fois impérieuse et volatile. Il faut savoir ruser avec elle. Il arrive que pendant des mois, je n’arrive pas à écrire une ligne, comme si le flot se tarissait. Puis, ça revient, comme un caprice et s’impose à moi au point de faire passer toute autre occupation au second plan.

Pouvez-vous nous parler de la maison des épices?

La maison des épices, le titre éponyme de mon roman, est ancien comptoir qui a abrité au 17ème siècle la traite des es-

claves. Cette maison est à seule un personnage historique marquée par ses flagellations (esclavagisme, déchéance, oubli) qui pose d’emblée la question de la mémoire collective en regard de la mémoire personnelle du personnage central. L’histoire pourtant est contemporaine met en scène un jeune amnésique qui vit avec d’autres « malades de l’âme » et entourés d’une équipe de médecins humanistes fondant leur pratique à la fois sur la médecine normative et les médecines traditionnelles. En ceci, c’est une maison où peut,

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•••• Découverte - Ndayane ••••••

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•••••• Interview •••• où doit, se réécrire une nouvelle page d’Histoire. La maison de la maïeutique qui accouche de soi dans la douleur de vies traumatisées. C’est un lieu où se réconcilient la tradition et la modernité. La tradition est incarnée par les guérisseurs, dépositaires des savoirs ancestraux et qui, eux, savent comment guérir les maladies socioculturelles. C’est un roman à plusieurs entrées, traversé de drames mais aussi de bienveillance et de rédemption.

Si vous pouviez le réécrire, changeriez-vous certaines choses?

Peut-être le style. Trop classique à mon goût d’aujourd’hui. J’ai commencé à l’écrire plus jeune et j’étais encore sous l’influence (stylistique) de mes lectures scolaires. Pour moi, la langue doit se réinventer, être en rupture pour qu’elle puisse continuer à être une langue vivante et empreinte des vécus et du substrat de chaque personne qui la manie. Pour ma part, en tant qu’écrivain, je cherche et continue à chercher ma propre voix, mon ton singulier.

Avez-vous eu envie de

toucher un lectorat particulier ? Des jeunes femmes, des hommes ?

La maison des épices s’adresse à ceux qui n’y croient plus et pensent que ce n’est pas la peine de vivre d’espoir. Mes héros sont des gens du quotidien qui vivent avec les fêlures et s’accrochent à la vie en tendant la main à leur prochain. C’est une alchimie fécondante entre personnages dissemblables par leur vécu et leurs personnalités. En somme c’est ce que le poète Khalil Gibran appellerait : « l’appel de la vie à elle-même », cette mécanique complexe, cet élan vital propre à tout être humain. En un mot, c’est un livre qui parle d’humanisme. Généralement je n’écris pas en ciblant tel ou tel public. Toutes les thématiques développées touchent forcément des sensibilités humaines et chaque livre touche son public aussi infime soit-il.

Le fait d’habiter à Paris pendant quelques années vous a-t-il permis de porter un regard différent sur le Sénégal et sa littérature ? Cela

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vous influencet-il en tant qu’écrivaine ?

Cette première rupture et ce sentiment de profond attachement à mon pays, je l’ai ressenti lorsqu’il y a 20 ans, j’ai quitté le Sénégal pour aller faire mes études supérieures en France. C’est là que j’ai pris conscience de mon identité, de ma culture singulière, à mieux apprécier ma langue maternelle, ma culture. J’ai aussi pris conscience que ce que je pouvais offrir à l’autre pour l’enrichir, c’est justement ma différence. Aujourd’hui, je vis Senegal Njaay N° 12 - Mai 2016 - www.senegal-njaay.com


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•••••• Interview ••••

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la même expérience, peut être avec moins de candeur, qui plus est dans une société dont le modèle d’intégration est plus assimilateur qu’il ne respecte l’étranger dans sa différence. Ce à quoi, bien sûr je me refuse. Je reste donc Sénégalaise, avec mon identité qui fait ma richesse et aucune envie de ressembler à autre chose que ce que je suis.

Quel regard portez-vous sur l’immigration ?

L’immigration est un phénomène très ancien mais qui a connu son âge d’or aussi il y a bien longtemps. Nos anciens ont sans doute trouvé une forme de bienêtre économique en travaillant dur et en se privant pour aspirer à des jours meilleurs pour eux et leur progéniture. Les plus jeunes n’ont pas cette chance. Déjà parce que les lois se sont considérablement durcies, mais aussi parce que la main d’œuvre se faisant rare pour les nationaux, l’étranger est à tort considéré comme une menace. D’où les frontières qui se ferment et l’immigration clandestine qui se développe avec les tragédies qu’on connait. Rares sont les immigrés attendus et accueillis à

bras ouverts. Quelle solution dès lors ? Faire de nos pays des modèles de bonne gouvernance, instaurer un environnement économique et social qui permet à tout un chacun de s’épanouir et de n’avoir envie de quitter que pour découvrir le monde et revenir à son port.

Quel regard portez-vous sur la parité ?

Je suis pour l’équité. La parité peut sembler mécanique et mathématique. Je suis pour la justice et l’égalité des chances. Des femmes et des hommes de valeur existent partout. Il faut juste mettre la personne qu’il faut à la place qu’il faut, selon le mérite intrinsèque de chacun. En tant que femme, je suis

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•••••• Interview •••• consciente que nous avons plus de choses à prouver, du fait souvent d’une mauvaise interprétation de notre culture, de notre religion et du poids de la tradition. Les lois paritaires, la discrimination positive sont une bonne chose tant que c’est temporaire et permet de rétablir une équité. Au-delà, le dysfonctionnement est plus profond et nous devons travailler en priorité sur nos mentalités.

Quels conseils donneriezvous à nos lecteurs rêvant de devenir écrivain ?

Beaucoup lire. Etre curieux de tout. Lire des classiques pour la culture générale mais les oublier aussitôt pour définir et créer son propre style, entendre sa musique intérieure. S’armer de patience aussi car le parcours éditorial peut être long et décourageant. Mais en général, quand on a ce feu en soi, il nous porte et nous autorise à faire tomber les barrières.

Avez-vous une muse ou icône dont vous vous inspirez ?

Deux auteurs, du moins leurs œuvres m’ont littéralement trans-

portée : Amadou Hampâté Bâ, immense auteur et garant de la sagesse peulh et Amine Maalouf, auteur Libanais et académicien, qui a une puissance d’évocation unique. Les deux m’ont fait voyager dans le temps et l’espace au point d’oublier qui je suis pour me fondre dans la peau de leurs personnages. Cependant mes sources d’inspiration sont diverses et je pense que c’est la plus grande richesse. Aucune lecture ne m’aura laissé indifférente.

Votre dernier mot ?

Je vis une sorte de schizophrénie, entre le quotidien frénétique d’une femme active et mon aspiration au rêve et à l’élévation indispensable pour entendre la petite voix en soi. Ce qui me touche donc m’inspire, c’est la fragilité de l’être, sa vulnérabilité dans un monde où tout doit être performance, réussite visible, tournée vers l’extérieur et non plus vers l’intérieur de soi et vers les autres. L’écriture est un temps pour soi, avant d’être tourné vers l’autre. En ceci, elle est libératrice. Je souhaite à tous cette même libération, quelle que soit la façon dont cette quête s’exprime, qu’elle soit artistique ou non.

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•••• Science ••••••

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•••••• Caravane 3T ••••

LA CARAVANE TAXAWU TUUT

LA POUPONNIÈRE ET L’ÉC ONT ACCUEILLI

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T TÀNK DE NJAAY À MBOUR

COLE DEMAIN ENSEMBLE I LES NJAAYBÉS

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•••••• Caravane 3T ••••

Samedi 16 Avril 2016 à Mbao Ville Neuve, la C3T a pris départ, direction la pouponnière Vivre Ensemble de Mbour pour remettre les dons collectés et effectuer une visite guidée. Les Njaaybés et leurs partenaires ont visité les locaux de la pouponnière avoir procédé à une remise de denrées alimentaires et des fournitures de bébés à la structure. La caravane Taxawu Tuut tànk s’est par la suite rendue à Saly Carrefour, à l’école « Demain Ensemble » pour un déjeuner en communion avec les enfants handicapés et valides et s’enquérir de la situation de la dite école.

Arrivée de la caravane 3T à l’école Demain Ensemble Senegal Njaay N° 12 - Mai 2016 - www.senegal-njaay.com


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Mr Deh, Directeur de l’école Demain Ensemble Senegal Njaay N° 12 - Mai 2016 - www.senegal-njaay.com


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LE COMBAT

•••••• Coin d’histoire… ••••

Grâce à l’énergie de nos soldats, le Cayor est dompté, sans dépenses et sans autres pertes que quatre spahis noirs qui ont été tués. A Saint-Louis l’enthousiasme est immense ; noirs et blancs envoient des adresses de félicitations au gouverneur, qui a vraiment fait de bonne besogne depuis son retour. Avec raison, il n’a pas voulu annexer le Cayor ; il s’est contenté de le diviser en provinces, et d’y organiser un protectorat qui assure la tranquillité dans la région et la sécurité du commerce entre Saint-Louis et Dakar. Ne croyez pas, toutefois, que la mort de Lat-Dior, notre ennemi invétéré, ait été salué par tous les colons avec une satisfaction sans mélange. Quelques-uns ils sont rares, heureusement avaient des relations d’affaires avec l’ancien damel et ils ne savent pas cacher leur colère de la mort de leur associé. Ils oublient dans leur égoïsme que depuis vingt-cinq ans Lat-Dior nous a toujours combattus, soit par les armes, soit par ses agissements ; qu’il nous infligera autrefois un désastre sanglant à N’Golgol, où cent trois de nos soldats sur cent quarante restèrent sur le terrain ; qu’en 1869, ses cavaliers détruisirent presque entièrement à Mekhey un escadron de spahis Sénégalais, etc., etc., et que ses menées ont toujours mis en dan-

ger la tranquillité du Cayor. C’est au capitaine Vallois que revient l’honneur de la courte campagne sui s’est terminée à Dekkelé par la défaite et la mort de ce personnage. D’après les ordres du gouverneur, sa division de spahis, réunie à N’Dandé, montait à cheval dans la nuit du 25 au 26 octobre pour se porter sur Diadié, où l’on disait que se trouvait l’ancien damel. Des contingents indigènes, cavaliers et fantassins, sous les ordres des chefs Demba War, Ibra Fatim Sar et Samba Laobé Boury, accompagnaient la colonne. Le 26, à neuf heures du matin, on arrivait à Djadié ; là, on apprenait que Lat-Dior s’était dirigé sur Dekkelé, sa résidence habituelle. Le lendemain, à deux heures du matin, la division se remettait en route vers ce point, mais, arrivée à Tchilmakha, ses éclaireurs l’avisaient que LatDior avait levé son camp et s’était porté vers l’ouest, se plaçant ainsi entre nos gens et la voie ferrée de Saint-Louis à Dakar. On continua néanmoins sur le puits de Dékkelé, où il était urgent de s’arrêter pour faire boire les chevaux, qui souffraient beaucoup de soif. Les abords du puits, sur un rayon de trente mètres sont, sont sablonneux et complètement dénudés ; au-delà, aussi loin qu’on peut voir, ce sont des broussailles

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DE DERKHLE et des hautes herbes qui dépassent de beaucoup la tête d’un cavalier à cheval. L’endroit était mal choisi pour un campement ; mais on n’avait pas le choix ; les chevaux n’avaient rien bu depuis la veille. A onze heures trente, les six premiers chevaux buvaient ; tout à coup une fusillade épouvantable éclate sur la droite, trois chevaux sont tués, six hommes mis hors de combat. Presque au même moment, un feu violent arrive sur notre front. Le capitaine Vallois rallie à droite la moitié des spahis, le lieutenant Chauvet se porte sur le front avec l’autre moitié. On répond à l’ennemi avec un admirable entrain. Lat-Dior, avec trois cents hommes environ, s’était avancé dans les herbes, et, grâce à leur grande hauteur, il avait pu gagner le bord du puits sans être aperçu et ouvrit le feu à toute petite distance. A onze heures quarante-cinq, le capitaine Vallois était maître de la situation ; il fit monter à cheval vingt spahis et se porta en avant. L’ennemi, déjà ébranlé, se débanda et prit la fuite. Lat-Dior, ses deux fils et soixante-dixhuit de ses guerriers avaient été tués. De notre côté, les pertes étaient sérieuses, un tiers de l’effectif des spahis, hommes et chevaux était hors de combat. Le capitaine Vallois fait le plus grand éloge de la conduite de sa troupe et signale parmi ceux qui sont le plus

distingués le sous-lieutenant Chauvet, ce brillant officier qui a déjà été mis à l’ordre du jour pour affaire de Samba Laobé, le maréchal des logis Biscarat, le spahi européen Heulot, le trompette Samba Assa, qui, quoique blessés, n’ont pas cessé de combattre. Heulot avait reçu cinq blessures. Figurez-vous qu’on a fait courir, à Saint-Louis, le bruit que Lat-Dior n’était pas mort. Il a fallu un avis officiel, inséré au Moniteur du Sénégal, pour empêcher ce bruit de faire son chemin. La vérité est que le corps de Lat-Dior a été reconnu par plusieurs spahis et per des chefs du Cayor qui avaient eu de fréquentes relations avec lui. Le colonel Galliéni, qui va prendre le commandement du haut fleuve est arrivé ici le samedi 6 novembre. La chambre de commerce et le commerce de Saint-Louis lui ont offert un punch auquel le gouverneur, qui était un peu souffrant, n’a pu assister. Le colonel Galliéni est parti le 11 sur la Salamandre pour aller prendre le commandement de la colonne du Niger. Il n’y a rien à signaler dans les autres parties de la colonie. On surveille activement Abdoul Boukakar, qui est actuellement dans le Bosséa et qui voudrait bien savoir avant de prendre un parti ce que compte faire le colonel Galliéni. SOURCE : LE TEMPS

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Avec…

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Astou DIOP La Mbaworienne

Quelle qualité préférez-vous chez un homme?

•••••• Questionnaire De Proust…•••

La générosité

Et chez une femme?

La patience

Le trait de votre caractère dont vous n’êtes pas très fière? Je suis trop fière

Un rêve? Serigne Abdou Karim Mbacké priant pour moi Votre plus bel atout?

Je suis sociable

Quel défaut ne supportez-vous pas? L’hypocrisie

Un joli souvenir?

Ma rencontre avec Serigne Saliou

Les personnalités que vous admirez?

Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké et Mame Cheikh Ibrahima Fall

La célébrité dont vous rêveriez d’être l’amie? Angelina jolie

La musique que vous écoutez en voiture? Le rap

Si vous étiez une couleur? Rose

Si vous étiez un animal? Hérisson

Votre loisir préféré?

Basket l’évènementiel

Votre plus grand bonheur?

Le fait d’être mouride

Votre destination préférée pour les vacances?

Le lieu dakarois que vous préférez?

L’objet du quotidien que vous ne pourriez pas lâcher?

Le Sénégal en trois mots?

Iles du Saloum

Mon téléphone

Si vous étiez une ville? New York

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La Pointe des Almadies

Paix téranga religion

Votre devise?

Accepter sa condition d’homme et vivre avec principes


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Verbatim… Ndongo Mbaye

Donc, une œuvre, qui ne se veut que politique, risque de rater l’histoire de sa dimension esthétique et artistique.. pour cela, pour transcender cette dimension, elle aura besoin d’aller vers des espace d’exigence qui iront dans un au-delà politique, pour s’ancrer dans une fécondité artistique, esthétique.

Merry BEY

Avoir son propre projet le mettre en place parce que les entreprises ne recrutent plus. Ils utilisent le jeune pour une période de stage indéfinie. Pour ma part mes amis sont dans cela et commencent à s’en sortir. Le début est difficile mais les idées ne manquent pas et il faut se donner les moyens de son projet.

Ahmadou Aly MBAYE

Il n’est pas donné à n’importe qui de réussir dans le milieu des affaires dans nos pays. Et il existe un certain nombre d’acteurs avec une formation (souvent dans l’éducation informelle) et des pratiques de gestion spécifiques qui leur permettent de prospérer là où d’autres échouent. Ils comprennent mieux leur environnement et savent s’y mouvoir.

Joseph Ki-Zerbo

On appelle nos pays des pays francophones, anglophones ou lusophones malgré le fait que 70 ou 80% des populations ne parlent pas ces langues. 80% de la population sénégalaise parle le wolof. Pourtant on ne dit pas que le Sénégal est wolofone mais francophone. A mon avis, c’est un abus de langage Senegal Njaay N° 12 - Mai 2016 - www.senegal-njaay.com


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