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Comment lâEurope rĂ©agit-elle face au dĂ©ficit criant de puces Ă©lectriques ? Installateurs et dĂ©taillants sont confrontĂ©s Ă des problĂšmes de livraison. Câest ce qui ressort notamment de lâenquĂȘte menĂ©e par Nelectra Ă propos des consĂ©quences de la pandĂ©mie. Nos membres ont signalĂ© que les dĂ©lais de livraison et temps dâattente sâĂ©taient encore allongĂ©s et que le stock de certains fournisseurs Ă©tait mĂȘme (presque) Ă©puisĂ©. Un problĂšme que lâon doit principalement Ă une grave pĂ©nurie de puces, Ă©galement appelĂ©es semi-conducteurs. La Commission europĂ©enne planche en ce moment sur un plan stratĂ©gique Ă long terme : le European Chips Act. Nous avons demandĂ© Ă VLEVA de plus amples explications, et les officiers de liaison Liese Dewilde et Ute De Meyer ont rĂ©pondu Ă nos questions. ĂlectroVision : Une grande partie du secteur de lâĂ©lectro est confrontĂ© Ă des dĂ©ficits et Ă de trĂšs longs dĂ©lais de livraison. Pouvez-vous nous Ă©clairer sur lâorigine du problĂšme ? Ute De Meyer (UDM) : Les causes sont multiples. Avec la pandĂ©mie, la demande en produits numĂ©riques a explosĂ©. Les usines de production, Ă©galement appelĂ©es fabs, tournent Ă plein rĂ©gime, mais la demande reste largement supĂ©rieure Ă lâoffre. Ă cela sâajoutent les tensions gĂ©opolitiques qui ont provoquĂ© la constitution de stocks stratĂ©giques de certaines puces, induisant une perturbation de la chaĂźne de valeur. Pour ne citer quâun exemple : il y a quelque temps, la demande en voitures a diminuĂ©, rĂ©duisant le besoin en puces pour le secteur automobile. Vu que ce secteur applique une stratĂ©gie « just-in-time », les fabs ont rĂ©orientĂ© leur capacitĂ© en puces vers dâautres marchĂ©s. Maintenant que la demande en voitures se redresse, les fabs ne sont pas en mesure de rĂ©agir rapidement et les pĂ©nuries dans le secteur automobile sont considĂ©rables. Liese Dewilde (LD) : Un autre problĂšme important concerne le lieu de production, lâAsie, principalement. La crise du coronavirus y a entraĂźnĂ© lâarrĂȘt de plusieurs usines et le redressement rapide de lâĂ©conomie provoque des demandes considĂ©rables, aussi bien au niveau local quâau niveau mondial. Lâoffre ne permet actuellement pas de satisfaire la demande. Si lâEurope disposait dâune plus grande capacitĂ© de production, elle serait en mesure de mieux rĂ©pondre Ă la demande de ses propres marchĂ©s. Or, Ă lâheure actuelle, elle dĂ©pend de lâAsie. » Dans quelle mesure lâEurope est-elle dĂ©pendante de lâAsie ? UDM : Aujourdâhui, la part totale de lâUE sur le marchĂ© mondial des semi-conducteurs est de 10 %. Sans investissements notables, la part de marchĂ© de lâEurope pourrait mĂȘme se contracter Ă 5 % dâici 2030. Nous savons par ailleurs que la demande mondiale en puces va doubler dâici la fin de la dĂ©cennie. Nous continuerons donc de dĂ©pendre des Ătats-Unis et de lâAsie pour des quantitĂ©s astronomiques si nous nâagissons pas.
ïž Liese Dewilde: âUn autre problĂšme important concerne le
lieu de production, lâAsie, principalement. â