Avant-propos « Retour Ă la nature ! » Câest lâappel lancĂ©, en Suisse et dans dâautres pays europĂ©ens, par le mouvement de la Lebensreform, le « mouvement pour une vie saine ». LâĂȘtre humain est expressĂ©ment invitĂ© Ă se transformer. Les adeptes du mouvement, Ă la fin du XIXe siĂšcle, disent ainsi lâinquiĂ©tude que leur causent les progrĂšs de lâindustrialisation, de la technique et de lâurbanisation, lâaccĂ©lĂ©ration de la vie quotidienne et la mondialisation de la sociĂ©tĂ©, avec tous les dangers que cela implique. Plus tard sây ajoutent leur rejet de la croissance et de la sociĂ©tĂ© de consommation, leurs prĂ©occupations quant Ă la pollution de lâenvironnement et Ă la dĂ©gradation climatique. LâĂ©lĂ©ment constant est un sentiment de vivre une crise, sentiment qui suscite parfois des scĂ©narios catastrophe et des ambiances de fin du monde, mais amĂšne surtout Ă se mettre en quĂȘte dâune maniĂšre de vivre idĂ©ale. MĂȘme si le sentiment de crise concerne la sociĂ©tĂ© toute entiĂšre, voire toute la planĂšte, câest Ă une transformation de lâindividu quâinvitent les adeptes de la Lebensreform. Leur conviction est que si chacun, chacune change sa maniĂšre de vivre, la sociĂ©tĂ© en sera finalement transformĂ©e. Il sâagit beaucoup moins dâun idĂ©al dâĂ©galitĂ© et de justice, dâune revendication dâĂ©mancipation ou de participation, que dâun amĂ©nagement de sa propre vie par lâindividu et dâune recherche de bien-ĂȘtre.
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