Zone campus 8 mars 2016 (impression)

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14 arts et spectacles

8 au 21 mars 2016

THE ROYALS ET ARMES & CYCLES AU ZÉNOB

Univers électrique C’est le samedi 27 février dernier que le Zénob recevait les groupes Armes & Cycles et The Royals. Armes & Cycles en était à leur deuxième passage au Zénob, alors que The Royals venait faire découvrir leur univers électrique funk aux spectateurs présents. Armes & Cycles est un duo de pop rock d’origine française, et assurait la première partie du spectacle. Le groupe roule sa bosse depuis déjà 23 ans. En effet, depuis mai 1991 le groupe produit ses chansons, mais ce n’est que depuis 2009 qu’il est établi au Canada, fatigué du climat social français. Ses univers tournent autour d’une pop gothique et punk rock. En spectacle, la bassiste du duo avait l’allure d’une Kim Gordon. Un peu nonchalante avec une voix éraillée, elle projetait l’image d’une rockeuse typique. La musique était assez simple à la première écoute, mais intense. Les lignes de basse se comparent à ce qu’on entend dans les chansons des Pixies. Pour ce qui est des percussions, elles étaient produites automatiquement à l’aide d’une tablette numérique. Cela ne reproduisait pas tout à fait le son d’une batterie conventionnelle sans être non plus assez électronique pour croire que les chansons devaient avoir cette tournure. Le groupe a présenté ses chansons originales en anglais, mais a aussi offert une reprise de la chanson Inbetween Days du groupe The Cure.

impression que le groupe était en constante improvisation revenait. Cette impression a été validée par le chanteur et guitariste du trio qui a avoué qu’ils improvisaient un peu durant les chansons. Il y avait beaucoup de ressemblance avec le style du trio de Jimi Hendrix dans leurs compositions.

Même si le groupe se décrit d’abord comme un groupe funk, le blues prédomine dans une majeure partie des chansons. Même si le groupe se décrit d’abord comme un groupe funk, le blues prédomine dans une majeure partie de leurs chansons. Le plaisir des membres du groupe paraissait et ils ont su plaire aux gens présents. Une de leur pièce «Copenhagen with the Stones» parle d’un fictif séjour en Europe avec Mick Jagger. Même si son style s’approche du blues rock psychédélique des années 60 à quelques moments, on pouvait entendre résonner Black Sabbath. Le chant de Sébastien Mory, souvent aux accents parlés, se mariait bien à la musique. Le trio amorçait une petite suite de spectacles au courant du mois de mars. Plusieurs dates à Montréal sont annoncées, mais The Royals s’arrêtera aussi à Ottawa et Toronto. (A.V.G.) PHOTO: A. VAILLANT-GAMACHE

Dissonance électrique The Royals était déjà présent dans la salle lors de la prestation d’Armes & Cycles et avait déjà commencé à mettre de l’ambiance en dansant. Le groupe a commencé sa performance avec une longue improvisation funk de batterie et de basse avant d’être rejoint par le guitariste, lorsque ce dernier fut prêt. Le volume du trio était considérablement plus fort que celui du duo précédent. Le groupe à l’attitude décontractée a présenté une succession de chansons infusées de funk et de blues. Tout au long de la performance, cette

QUAND L’ART DEVIENT UNE ARME

Art War: documentaire poignant sur la révolution égyptienne Pour une première édition, le Centre culturel Pauline-Julien a créé un programme triple de films tirés de la sélection du Festival international des films sur l’art. Au total, ce sont cinq films et documentaires relatant des faits artistiques qui ont été présentés durant le mois de février. Art War est la troisième projection qui a été présentée, le 23 février dernier. Réalisé par le producteur allemand Marco Wilms en 2014, ce film relate l’histoire de la révolution égyptienne entre 2011 et 2013. Deux années de grands bouleversements, de révolutions, de soulèvements et de morts. Après avoir été au pouvoir depuis 1981, Hosni Moubarak voit son départ précipité en février 2011 alors que des manifestations envahissent le pays dans le but de mettre fin au régime politique. C’est durant ces deux années de grandes perturbations que les manifestants ont envahi la place Tahrir, devenue la place de la Libération, véritable symbole pour eux. Le Caire a ainsi connu les plus grands rassemblements de l’histoire de l’Égypte, et c’est à cet endroit que Marco Wilms a suivi les artistes contestataires qui font l’objet principal de son film. Ces artistes se sont servis de leur art pour provoquer les autorités, pour faire passer leur message et pour conscientiser toute la population. C’était leur façon à eux de manifester et de montrer leur désaccord face aux événements. Certains se sont servis des murs de la ville pour y produire d’énormes graffitis frappants de par leur message. D’autres ont choisi la chanson pour revendiquer leur position. Art War, c’est leur histoire.

Réflexion et conscientisation à travers l’art

The Royals démontrait bien son plaisir en jouant, ce qui était contagieux.

Transposer leur histoire par des dessins muraux, cela fait partie de l’héritage des Égyptiens. Depuis les pyramides, ce type d’art a toujours fait partie de leur culture. Ammar Abo Bakr est un des nombreux graffiteurs à avoir envahi les murs du

Caire, particulièrement sur la rue Mohamed Mahmoud, devenue une rue de commémoration et de contestation artistique. Ses murs sont devenus un véritable support pour l’expression populaire, pour conscientiser le peuple et leur rappeler les nombreuses victimes des événements. Ramy Essamy, en tant que chanteur, a également profité de son talent pour y faire passer des messages contestataires. Victime de la répression causée par la censure et l’abus de force de l’armée égyptienne, cet homme de talent a voulu dévoiler à travers ses chansons la gravité de la situation politique et inciter les gens à se soulever contre le président et dictateur du pays.

Le Caire a ainsi connu les plus grands rassemblements de l’histoire de l’Égypte, et c’est à cet endroit que Marco Wilms a suivi les artistes contestataires qui font l’objet principal de son film. Ganzeer et Mohamed Khaled sont d’autres graffiteurs muraux à avoir participé à la révolte artistique au Caire, et qui ont continué de le faire longtemps après le début de la révolution. Encore aujourd’hui, les murs de béton de la rue Mohamed Mahmoud sont une commémoration aux nombreux martyres ayant connu la mort dans cette même rue lors d’une importante manifestation en 2012. Cette révolte artistique aura permis à la population égyptienne de se rappeler les risques qu’ont pris les artistes, mais aussi les manifestants, pour faire valoir leurs idées, car c’est au péril de leur vie que beaucoup d’entre eux ont pratiqué leur art. Le plus important finalement, c’est le courage indéfectible des manifestants et des artistes mis en scène dans le film de Marco Wilms qui demeure gravé sur les murs des rues égyptiennes, et encore plus dans la mémoire de ses habitants. (J.E.)


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