Zone campus 15 décembre 2015 (impression)

Page 1

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016 Volume 11, numéro 8 24 pages Bimensuel gratuit

10 ANS!

ACTUALITÉS

MANIFESTATION CONTRE L’AUSTÉRITÉ

Le 30 novembre dernier a eu lieu dans le hall d’entrée du pavillon Albert-Tessier une manifestation contre l’austérité pour dénoncer les compressions budgétaires dans les universités québécoises...

ARTICLE COMPLET EN PAGE 3

ARTS ET SPECTACLES

LA MONTAGNE EST BLANCHE AU GAMBRINUS

Le Gambrinus accueillait Maxime Auguste ainsi que La Montagne est blanche le 8 décembre dernier pour un spectacle folk. Pour l’occasion, la salle était bondée et surtout très animée, accueillant une...

ARTICLE COMPLET EN PAGE 15

BUSTY AND THE BASS AUX SOIRÉES CACHÉES CFOU

MÉLANGE ÉCLECTIQUE DE STYLES MUSICAUX

SPORTS

UQT’AIR: ACTIVITÉS VARIÉES, PARI RÉUSSI

Après plus de trois mois d’activités en tout genre, l’UQT’Air revient sur les différents évènements de cette session. L’UQT’Air est une association de troisième niveau qui offre la possibilité...

ARTICLE COMPLET EN PAGE 22

Par Alicia Lemieux, journaliste

Après avoir mis la barre relativement haute avec nulle autre que Klô Pelgag pour la première soirée cachée en novembre dernier, CFOU n’a pas perdu la manière d’attirer sa clientèle universitaire pour son deuxième évènement. En effet, la très dynamique formation Busty and the Bass a su s’approprier très aisément

la scène, et le public s’est fait peu à peu envouté par la musique mouvementée. Mission accomplie pour cette deuxième soirée cachée se déroulant le 3 décembre dernier. Les neuf membres du groupe se sont présentés sur la scène de la Chasse Galerie dès 22h15 et le constat était que le bar était plein. Jean-Philippe Charbonneau, directeur général de la radio

À DÉTERMINER

CFOU, avoue avoir été très heureux de constater une présence aussi importante du public en cette imminente fin de session. À l’avant-scène se dessinait un léger vide alors que les plus curieux n’osaient pas s’avancer, mais dès le début de leur deuxième chanson, Models, les pas de danse se donnaient à l’avant et cet engouement n’a fait que se propager durant leur performance.

ARTICLE COMPLET EN PAGE 12


2

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

ACTUALITÉS PLACE À LA RELÈVE EN GESTION

Une 6e édition réussie! PHOTO: GRACIEUSETÉ

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières.

LAURENCE GAGNÉ Actualités

Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Alexandra Lemire | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca Louis-Philippe Cantin | Rédacteur-adjoint et chroniqueur redaction.zc@uqtr.ca Laurence Gagné | Actualités laurence.gagne1@uqtr.ca Lucas Hubert | Actualités lucas.hubert@uqtr.ca Gwendoline Le Bomin | Actualités gwendoline.le.bomin@uqtr.ca Lysanne Marseille | Actualités lysanne.marseille@uqtr.ca Philippe Bourgoing Alarie | Arts et spectacles philippe.bourgoing.alarie@uqtr.ca Alicia Lemieux | Arts et spectacles alicia.lemieux@uqtr.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Nadia Tranchemontagne | Arts et spectacles nadia.tranchemontagne@uqtr.ca Louis-Philippe Carbonneau | Sports louis-philippe.carbonneau@uqtr.ca Chloé Labreveux | Sports chloe.labreveux@uqtr.ca Vincent Mongrain | Sports vincent.mongrain@uqtr.ca Annabelle Deschênes-Gagné | Chroniqueuse annabelle.deschenes-gagne@uqtr.ca Sébastien F. Guertin | Éditorialiste sebastien.fguertin@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alexandre Laramée Zouéki | Illustrateur alexandre.laramee.zoueki@uqtr.ca Normand Leclerc | Chroniqueur normand_leclerc@hotmail.com Kristina Monfette-Fortin | Chroniqueur kristina.monfette-fortin@uqtr.ca

La fin de semaine du 13 et 14 novembre, plus de 250 collégiens en 70 équipes, provenant de 22 collèges et cégeps du Québec, ont participé à la 6e édition de la compétition «Place à la relève en gestion», présentée par Desjardins. 21 équipes sont reparties avec des bourses d’admission à l’UQTR qui totalisent 25 000$. Les équipes s’affrontent dans différentes épreuves de résolutions de cas en markéting, en entreprenariat, en gestion des ressources humaines et en comptabilité. Une simulation boursière a aussi lieu lors de cette fin de semaine. Cette année, le porte-parole de l’évènement était Serge Beauchemin, entrepreneur et investisseur québécois.

La compétition permet aux cégépiens de mettre à l’épreuve leurs compétences, de se démarquer, de se faire voir et de rencontrer des gens du milieu. Le comité organisateur de Place à la relève en gestion est composé de dix étudiants à l’UQTR, principalement en administration. Il s’agit de Philip Desmarais, Alex Leblanc, Cassandra Tourigny, Evelyne Beauchesne, Cédric Gagnon, Anabelle Couture, Katherine Brûlé-Campbell, Cynthia Lafontaine, Nancy L. Rodriguez et Maxime Maltais. Les participants assistent à des conférences lorsqu’ils arrivent à l’UQTR. Des conférenciers de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA), de l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec (CPA), de Desjardins ainsi que M. Philippe Boisvert, enseignant en

Le comité organisateur de Place à la relève 2015. administration au Cégep régional de Lanaudière à l’Assomption, ont pris la parole devant les cégépiens pour les préparer à ce qu’ils allaient vivre durant leur fin de semaine.

Résolutions de cas réalistes Les participants entraient en résolutions de cas le samedi matin dès 5h. Ils ont eu trois heures pour résoudre le mandat préalablement donné. Ensuite, ils avaient 15 minutes devant des juges professionnels pour présenter leur stratégie. C’est suite à ces présentations que le classement des gagnants a été établi. À la fin de cette journée, un cocktail de réseautage avait lieu à l’amphithéâtre Cogeco.

Cérémonie des gagnants Les participants se sont tous rendus à la cérémonie des gagnants pour connaitre leur classement dans leurs épreuves respectives. Au terme de cette soirée, 21 équipes sont reparties avec des bourses d’admission. La compétition de Place à la relève en gestion permet aux cégépiens de mettre à l’épreuve leurs compétences, de se démarquer, de se faire voir et de rencontrer des gens du milieu. «C’est une expérience incomparable pour les étudiants. On pouvait voir l’excitation et l’enthousiasme autant dans les yeux des participants que des organisateurs de l’évènement», souligne Nancy L. Rodriguez, responsable des partenariats.

Simon Murphy-Gauthier | Collaborateur simon.murphy-gauthier@uqtr.ca@uqtr.ca Marie-Odile Richard | Chroniqueuse marie-odile.richard@uqtr.ca Michèle Robitaille | Chroniqueuse michele.robitaille@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur et correcteur jean-francois.veilleux@uqtr.ca

LE MOT DE LA RÉDACTION

Tanya Beaudin | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Camille Durand-Plourde | Correctrice camille.durand-plourde@uqtr.ca

ALEXANDRA LEMIRE Rédactrice en chef

Photo de la une | A. Lemieux Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-8 LOISIRS 9 SOCIÉTÉ 10-11 ARTS ET SPECTACLES 12-20 SPORTS 21-23

Noël arrive à grands pas. Les grands consommateurs de cette fête commerciale ciblent les catalogues publicitaires ainsi que les vitrines des meilleurs centres d’aubaines depuis déjà plusieurs semaines. Afin de commencer cette course folle aux cadeaux, les commerçants ont donné, sans hésiter, le «go» avec le fameux Black Friday le 27 novembre dernier. À l’origine, le terme anglophone Black Friday provient du fait qu’à l’approche du Thanksgiving aux États-Unis, les déplacements des Américains qui se réunissent en famille ainsi que le magasinage des

«I’m dreamin’ of a black Christmas» hôtes poussent les gens sur la route et dans les magasins, ce qui produit des congestions automobiles monstres dans plusieurs grandes villes. Au Québec, bien que nous ne célébrions pas cette fête, Le Vendredi fou, expression utilisée afin de désigner le Black Friday tout en offrant une connotation plus positive de l’évènement, est tout de même bien implanté dans la mémoire des commis et des caissiers de magasins. Cette journée ouvre le bal pour un long mois de magasinage de cadeaux tous plus importants les uns que les autres, avant la date fatidique du 25 décembre. Celui qui aura le plus de boites sous le sapin se méritera ainsi la carte de crédit la plus chargée. Il est à noter que la majorité des commerçants font leurs meilleures affaires de l’année pendant ces quatre semaines intenses de récoltes de cadeaux. Bien qu’il soit bon pour eux de remonter leur chiffre d’affaires, la plupart des gens dépensent à l’aveuglette sans même se soucier du montant sorti de leur compte en banque.

Alors qu’à l’époque, Noël était l’occasion de se réunir en famille, voir les cousins, les cousines, les tantes et les oncles, prendre un verre et passer du bon temps ensemble, cette fête est maintenant devenue, pour plusieurs, une obligation de se réunir et un plaisir à offrir et à recevoir des cadeaux toujours plus épatants et dispendieux. Les enfants sont aujourd’hui encombrés de cadeaux dont ils n’ont pas nécessairement besoin. Le parent des années 2000 veut prendre soin de ses enfants en leur offrant les jouets qu’ils désirent. Les longues heures de travail au bureau et le temps passé avec la gardienne justifient ainsi tous ces cadeaux. Le temps précieux entre parents et enfants est maintenant malheureusement remplacé par du matériel. Un jouet peut laisser de bons souvenirs, mais ceux provenant des réunions de famille sont possiblement les plus merveilleux que l’on puisse garder. La famille est ce que l’on peut avoir de plus cher et il serait dommage de la gâcher par un jouet acheté au magasin.


3

www.zonecampus.ca

ACTUALITÉS MANIFESTATION CONTRE L’AUSTÉRITÉ À L’UQTR

Sauvons l’université! GWENDOLINE LE BOMIN Actualités

Le 30 novembre dernier a eu lieu dans le hall d’entrée du pavillon Albert-Tessier une manifestation contre l’austérité pour dénoncer les compressions budgétaires dans les universités québécoises. Ismaïl Biskri, président du Syndicat des professeurs et des professeures à l’Université du Québec à Trois-Rivières (SPPUQTR), Cindy Carbonneau, présidente du Syndicat des employés de soutien (SCFP) et l’Association générale des étudiants (AGEUQTR) ont exprimé leur ras de bol par rapport à la coupure du gouvernement dans le budget des universités. Plusieurs centaines de personnes faisant partie de la communauté universitaire se sont rassemblées ce lundi matin pour une rencontre d’une vingtaine de minutes. Celle-ci visait à dénoncer les compressions budgétaires depuis ces dernières années. En effet, il

s’agit de continuer à fonctionner avec 737 millions de dollars de moins depuis 2012. Rien que pour l’année 2014-2015, la compression pour l’UQTR s’élève à 7 millions de dollars. Les présidents ont montré leur inquiétude quant aux compressions successives et aux possibles conséquences sur la qualité de l’enseignement. Par exemple, plusieurs problèmes informatiques ont déjà été rapportés dans les cours. Selon eux, ce sont «des coupures qui font très très mal. Ils nous disent que ce sont des coupures dans le gras, mais c’est dans quelque chose d’essentiel». D’ailleurs, ce jour-là, les communautés universitaires à travers la province se sont également réunies pour se porter à la défense de leur université. Ismaïl Biskri affirme qu’«on est en train de détruire l’avenir de la province».

Même si la population étudiante a augmenté de 10%, le budget universitaire, lui, a baissé de 5%. Des mesures abusives Les autres employés de la fonction publique ont fait entendre depuis plusieurs mois leur désapprobation aux coupes gouvernementales. «Nous pouvons dire que ça s’est passé avec succès puisque

Ismaïl Biskri dénonce la trop grande réserve des recteurs: «Comme les recteurs sont un peu frileux à dénoncer la situation et à revendiquer un financement qui assure la pérennité d’un système universitaire de qualité, il fallait donc que les employés manifestent

La communauté universitaire a dénoncé le 30 novembre dernier les compressions en éducation. leur désapprobation». L’Intersyndicale de l’UQTR tient à rappeler que l’enseignement ne doit pas se réduire à sa fonction économique. Ces derniers demandent aussi à ce que la contribution des investisseurs dans l’éducation soit mieux encadrée. Enfin, ces derniers croient que les universités constituent un investissement dans l’avenir. Ainsi, l’État pourrait collecter les fonds nécessaires en multipliant les paliers d’imposition, par exemple.

Marché de Noël de l’UQTR

L’UQTR est désormais visible sur Google Street View

L’outil est très connu des usagers de Google. Toutefois, il n’est pas possible de voir toutes les rues du monde entier. Bien que cette tendance existe déjà depuis plusieurs années dans les universités américaines, l’UQTR fait office de pionnière au Québec. Les internautes peuvent pénétrer à l’intérieur du pavillon principal de l’UQTR pour y découvrir des installations comme la bibliothèque, la cafétéria, le Centre de l’activité physique et sportive (CAPS), la Chasse Galerie et plusieurs autres choses. Les principaux attraits de l’université sont mis de l’avant dans cette visite virtuelle. C’est une option

Investir dans l’éducation

PHOTO: G. LE BOMIN

UN EXERCICE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

STRATÉGIE DE RECRUTEMENT

L’Université du Québec à Trois-Rivières peut maintenant être visitée par les «piétons virtuels» de Google Street View. C’est dans une optique de recrutement que l’université a conçu cette visite virtuelle.

le gouvernement semble vouloir revenir à de meilleurs sentiments et à des offres un peu plus réalistes», mentionne Ismaïl Biskri. De plus, la plupart des conventions collectives prévoient des hausses salariales conformes aux offres gouvernementales. Cependant, même si la population étudiante a augmenté de 10%, le budget universitaire, lui, a baissé de 5%. Pendant son discours, on a pu percevoir une critique glissée quant au candidat Daniel McMahon: «On a des problèmes financiers, c’est pas correct de parler de la prochaine équipe de football». En effet, la corporation a le projet ambitieux de former une équipe de football universitaire. Les syndicats sont bien conscients des difficultés financières, mais tiennent à rappeler aux gestionnaires la possible baisse des conditions de travail. D’ailleurs, Ismaïl Biskri rappelle que «[t]outes modifications aux conditions de travail qui ne respecteraient pas les conventions collectives devront obligatoirement être entérinées par les membres lors d’assemblées générales».

technologique intéressante pour l’UQTR en ce qui concerne la promotion et de la visibilité de l’institution. «Les futurs étudiants peuvent maintenant se promener dans notre université, peu importe où ils sont dans le monde. Cela peut faire une énorme différence dans le processus décisionnel d’un candidat», explique Jean-Paul Loyer, directeur adjoint – recrutement au Bureau de l’international et du recrutement de l’UQTR. Chaque semestre, plusieurs centaines d’étudiants demandent d’avoir accès à des photos ou des vidéos du campus. L’international est de plus en plus prisé dans le recrutement d’étudiants pour les universités québécoises. Pour recruter le plus d’étudiants possible, elles se doivent de rester compétitives et d’innover dans leurs pratiques. L’UQTR songe donc déjà à bonifier sa visite virtuelle avec une réalité augmentée. (L.G.) PHOTO: GOOGLE

Le 1er et 2 décembre derniers, dans le hall du pavillon Albert-Tessier de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), avait lieu la quatrième édition du Marché de Noël. Cet évènement à but non lucratif avait comme but d’offrir à la communauté étudiante, professorale et professionnelle de l’Université des idées de cadeaux fabriqués par des artisans locaux. De plus, l’organisation de l’activité officiait une volonté de sensibilisation à l’écoresponsabilité. L’évènement est organisé par le comité de développement durable de l’UQTR en collaboration avec l’association étudiante de troisième niveau «Le Bacc vert». Valérie Larose, organisatrice de l’évènement et écoconseillère aux services des ressources humaines explique que « l’idée est partie puisqu’au comité [de développement durable], on a des préoccupations au niveau d’amener plus d’écoresponsabilité dans les pratiques de l’UQTR». Cet évènement, qui a débuté en 2012, en est maintenant à sa quatrième édition. L’activité, qui est gratuite à la fois pour les exposants et les étudiants, aurait attiré plus de 2000 personnes cette année. Des prix de participation pouvaient d’ailleurs être gagnés par les acheteurs. Ces prix étaient des dons des artisans.

Un exercice de développement durable

Un exemple de ce que l’on peut voir avec Google Street View.

L’idée était venue à Valérie, il y a quatre ans, d’organiser un tel évènement puisqu’il répondait à une demande au niveau du développement durable. «Plusieurs employés prenaient leur auto pour se rendre au centre commercial Les Rivières, pour faire leur

magasinage du temps des fêtes», mentionne-t-elle. Offrir à même l’Université l’occasion de compléter quelques emplettes pour le temps des fêtes contribuerait non seulement à diminuer les gaz à effet de serre, mais aussi à promouvoir l’achat local. Selon l’organisatrice, la visée primordiale de l’évènement serait de conscientiser par la bande la population qui fréquente l’Université à adopter un mode de vie plus vert. «C’est une activité qui est intéressante pour intégrer les notions d’écoresponsabilité», affirme Valérie. C’est la première année qu’un comité informel a été formé pour organiser l’évènement qui prend de l’ampleur d’année en année. Les trois dernières années, l’évènement était organisé par Valérie Larose en collaboration avec «Le Bacc Vert». C’est depuis le mois de juin que le comité s’affaire à mettre sur pied le Marché de Noël 2015. Cette année, ce sont 26 artisans et le «Bacc Vert» qui étaient présents dans le hall du pavillon Albert-Tessier. Plusieurs artisans provenaient de la communauté universitaire.

Des PICOM réalisés sur l’évènement Il est intéressant de savoir que deux PICOM ont été réalisés en lien avec le Marché de Noël de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Une étude de marché, qui était intégrée dans un cours de markéting, a été réalisée. On voulait connaitre les profils de la communauté universitaire afin de répondre le mieux possible aux besoins des gens. Ceci a amené plusieurs pistes de réflexion au comité pour améliorer l’évènement. Le second PICOM avait développé un logo pour l’évènement, qui sera réutilisé chaque année. (L.M.)


4

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

ACTUALITÉS

REPORTAGE

Le tissu social décousu Les revendications du communautaire

LUCAS HUBERT Actualités

Il y a quelques semaines, le monde communautaire au Québec entrait dans sa première grève de l’histoire. J’ai eu la chance de rencontrer François Landry, conseiller politique de la TROC-CQM, afin d’approfondir la question. Mais d’abord, le communautaire, c’est quoi au juste? Les organismes communautaires sont des organismes visant à aider, chacun à leur façon, les gens de leur communauté ayant besoin de leurs services. Ils ont principalement deux utilités: prévenir et réhabiliter. Quelques exemples: les Maisons des jeunes peuvent aider des jeunes sans parents ou sans réseau social en les incorporant dans des activités où ils pourront interagir avec d’autres jeunes. Moisson Mauricie-Centre-du-Québec et la Tablée populaire aident à nourrir les personnes démunies. Hépatite ressource aide les gens qui contractent l’hépatite, prend en charge leur suivi, aide à comprendre comment apprivoiser et vivre avec la maladie, etc. L’Association des cardiaques de la Mauricie en fait autant avec les gens qui ont subi une crise cardiaque. Ce qui est important de souligner, dit M. Landry, c’est qu’alors que les services publics visent principalement à gérer les problèmes de manière ponctuelle, avec le système de santé ou le système judiciaire, par exemple, le communautaire s’en occupe avant et après sur le long terme.

Le tissu social

Les besoins

«Une Maison des jeunes qui, à cause de manque de fonds, se voit forcée de fermer quelques jours par semaine. Certains jeunes défavorisés qui s’y retrouvaient pourraient se mettre à trainer dans des parcs par exemple…» La Maison des jeunes est donc en soi un rempart contre l’exclusion sociale et la criminalité chez les jeunes. Les organismes communautaires qui œuvrent dans le domaine de la santé ont souvent les connaissances et les instruments nécessaires afin d’aider les gens et permettent donc de désengorger les hôpitaux à moindre cout.

La liste des exemples pourrait s’allonger, mais la conclusion que l’on peut tirer de la plupart d’entre eux est la suivante: le cout social et économique du sous-financement des organismes communautaires est plus élevé que ce qu’il en couterait de les financer adéquatement. C’est la raison pour laquelle le thème des manifestations de la TROC-CQM était «Le communautaire, l’autre système de santé et de services sociaux». Les politiques d’austérité du gouvernement n’ont pas affecté directement les organismes communautaires. Les effets se font sentir indirectement. «La Mauricie est la région avec l’accroissement de la pauvreté le plus marqué du Québec», me rappelle M. Landry. Cela a deux effets: En ce qui concerne le financement, la population, plus précaire, est moins encline à faire des dons. Le personnel des organismes doit donc mettre beaucoup plus de temps et d’énergie à trouver du financement, temps et énergie qui ne sont pas consacrés aux services offerts à la communauté. Certains employés peuvent voir leurs heures de travail réduites et voir leur salaire stagner. Cela augmente nécessairement le taux de roulement des employés et cela diminue aussi l’efficacité des services. Comme les utilisateurs de ces services sont souvent des gens vivant dans la précarité, la complicité développée entre ces gens et le personnel est un élément essentiel, difficile à obtenir avec des départs fréquents. En ce qui concerne les services, plus il y a de gens dans le besoin, plus ces derniers sont éprouvés. À titre d’exemple, «Moisson Mauricie, en 2014, a été sollicité par 16 000 personnes. Pour cette année, nous en sommes à 18 000.» Bref, la demande pour les services est en hausse et le financement est en baisse. Une situation insoutenable sur le long terme.

Le cout social et économique du sous-financement des organismes communautaires est plus élevé que ce qu’il en couterait de les financer adéquatement. Un exemple plus concret serait celui du Pavillon de l’Assuétude qui vient en aide aux gens ayant besoin d’un temps d’abstinence et d’aide afin de développer de nouvelles compétences et de saines habitudes de vie. L’organisme propose à ceux qui en ont besoin de les loger pour un temps, de les aider à s’inscrire à l’aide sociale, à faire l’épicerie, tout cela dans le but de faciliter leur réintégration sociale. Or, une nouvelle mesure gouvernementale oblige ceux qui ont recours à l’organisme à payer une partie de leur hébergement. On parle ici de gens qui sortent de prison, sans toit, sans emploi, souvent sans réseau social. Résultat: l’organisme a accueilli une centaine de personnes de moins cette année. Ce sont des personnes qui sont alors plus à risque de retomber dans la criminalité.

PHOTO: SCOUTS DRUMMONDVILLE

Un autre problème est que l’entente qui existait entre l’Agence de la santé et des services sociaux permettait une certaine flexibilité dans le financement. Mais les réformes du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, ont remplacé l’Agence par la CIUSSS et, dans la forme actuelle, toute enveloppe monétaire doit être accordée directement par le ministère, d’où la nécessité du communautaire de sortir dans la rue pour faire entendre ses revendications. Au final, ce que revendique la TROC-CQM, qui négocie au nom des divers organismes de la région, c’est 225 millions de dollars supplémentaires par année, le manque à gagner estimé pour les organismes de l’ensemble de la province, dont 13 millions pour la région de la Mauricie et du Centredu-Québec.


www.zonecampus.ca

ACTUALITÉS

Éditorial.

STARTUP WEEKEND SHAWINIGAN

Des étudiants de l’UQTR se démarquent Le deuxième Startup Weekend en Mauricie s’est déroulé la fin de semaine du 20 au 22 novembre dernier. Cette expérience entreprenariat avait lieu au Centre d’entreprenariat Alphonse-Desjardins et au Digihub. Plusieurs étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont pu vivre une expérience hors du commun.

thématique, initialement orientée sur le nettoyage des océans, s’est finalement réorientée vers la culture de microalgues destinées à la nutrition animale. L’idée proposée à la fin de l’exercice dimanche visait donc la création d’une entreprise de fabrication et de revente de microalgues élaborées à partir de résidus brassicoles et laitiers destinés à être intégrés à la nourriture animale.

Ce sont 80 participants qui devaient bâtir un projet d’entreprise en 54 heures intensives. Les participants devaient ensuite lancer leurs idées d’entreprises en 60 secondes. Ensuite, ils devaient voter pour leurs trois idées préférées. Sur les 56 idées proposées, seulement 10 pouvaient être retenues. Des étudiants de l’UQTR ont d’ailleurs su se démarquer parmi les autres en raflant les honneurs du jury.

L’idée proposée à la fin de l’exercice dimanche visait donc la création d’une entreprise de fabrication et de revente de microalgues...

Première position: un revenant Pierre-Olivier Lemire, doctorant en sciences et génie des matériaux lignocellulosiques, n’avait pas réussi à soulever les passions en exposant son idée lors de la séance de pitchs du premier Startup Weekend à Shawinigan l’année dernière. Ce dernier a su persévérer et s’est présenté à nouveau cette année. Pierre-Olivier et ses acolytes, Jean-Philippe Coutu, Émile Cossette, Charles Descoteaux, Dave Descoteaux (UQTR), Gabriel Lareau et Francis Petitclerc (UQTR), ont travaillé à monter un modèle d’affaires viable. Leur

D’autres étudiants de l’UQTR récoltent des honneurs pour la seconde position Les étudiants Audrey Dessureault, Jean-François Girard, Virginie Maltais-Marien et leur équipe (Louis Michel Trottier, Synthia Lemay, Martin Matteau et Philippe Lamarre) ont aussi reçu les honneurs de la seconde position pour leur projet TerreAsoie. Celui-ci vise à décontaminer les sols à l’aide de l’asclépiade, une plante qui repousse l’eau, et qui absorbe l’huile et le pétrole deux fois plus que les matériaux existants. Au total, c’est plus d’une trentaine d’étudiants de l’UQTR qui ont pris part à cet évènement mondial. (L.M.)

CÉRÉMONIE DE LA REMISE DU JONC

Les futurs ingénieurs ont reçu leur jonc Le samedi 14 novembre dernier, la cérémonie de remise du jonc, symbolisant l’engagement de l’ingénieur, s’est déroulée à l’Unité de réserve navale du NCSM Radisson à Trois-Rivières. L’engagement de l’ingénieur est une tradition canadienne. Créé en 1925, le rite a pour but de créer et cultiver l’esprit de corps chez les ingénieurs.

aux professeurs et membres de l’Ordre des ingénieurs présents. Ensuite, James-Tonyi Agbébavi, professeur et directeur du Département de génie chimique et Danny Dessureault, doyen des études ont à leur tour félicité le parcours universitaire des étudiants. Ils ont également rappelé le prestige d’être reconnu à la profession d’ingénieur.

Rites d’engagement de l’ingénieur Lors de cette cérémonie, les finissants des programmes de l’École d’ingénierie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont reçu leur jonc, symbole de leur engagement de respecter les valeurs humaines, sociales et professionnelles. L’objectif du rite n’est pas d’obtenir un jonc, mais de proférer librement cet engagement devant ses pairs en la profession.

Déroulement de la cérémonie La cérémonie a débuté officiellement à 13h30 par Bruno Chabot, professeur au Département de génie chimique de l’UQTR et coordonnateur de la cérémonie. Il a souhaité la bienvenue aux familles des étudiants,

Ensuite, M. Boisvert, gardien-chef de la Société des sept gardiens du jonc, a procédé à la lecture de quelques passages du «livre sacré», selon les textes de Kipling, avant d’entamer officiellement la procédure d’engagement des étudiants. Ces derniers ont promis l’engagement en tenant en main une chaine qui les unit. Ainsi, les étudiants ont répété à haute voix les textes incarnant les valeurs, les devoirs, les obligations et les droits de chaque ingénieur dans sa vie professionnelle. Présents devant l’assistance, les futurs ingénieurs ont reçu leur anneau d’un parrain ou d’une marraine, sous les applaudissements du public. Enfin, un coquetel a clôturé cette cérémonie. (G.L.B.)

CLÔTURE DE LA SESSION

La fin d’une époque SÉBASTIEN F. GUERTIN Éditorialiste

La fin de session est à nos portes et, avec elle, la fin d’une époque en ce qui me concerne. Il s’agit ici, en effet, du dernier éditorial que je signerai dans le Zone Campus. Afin de boucler la boucle adéquatement, cet éditorial s’adressera en rafale aux questions qui seront à surveiller à partir de cet hiver.

Rectorat Je débuterai en revenant sur le sujet du dernier éditorial. Nous saurons finalement cet hiver qui sera le prochain dirigeant de notre université: Daniel McMahon ou la chaise. Effectivement, il demeure actuellement envisageable – bien que peu probable – que l’unique candidat ne soit pas nommé recteur. Advenant une telle situation inédite, probablement que le poste serait rouvert et qu’un nouvel appel de candidatures aurait lieu. Or, bien qu’une deuxième démarche puisse avoir l’avantage d’encourager ceux ou celles qui hésitaient à se présenter, force est de constater que la direction de l’UQTR est actuellement une patate chaude. Alors, la question ici est de savoir si l’on va laisser le déficit de PhD du candidat nous faire courir le risque de ne pas combler le poste.

Mouvement de grève «De où ça sort? On n’a jamais entendu parler de grève!» Justement. Nous savons que les sempiternelles coupures dont le gouvernement provincial afflige les services publics se traduisent notamment par des négociations houleuses avec les syndicats. Au moment d’écrire ces lignes, la menace d’une loi spéciale obligeant le retour au travail des salariés plane toujours. Or, un peu partout dans la province, des associations étudiantes tiennent des votes de grève afin de participer aux manifestations et de démontrer leur solidarité aux employés des services publics. Pendant ce temps, l’AGE UQTR a timidement encouragé ses membres à participer à la «Pause café», un happening syndical visant à démontrer la solidarité de la communauté universitaire contre les coupures en éducation. On (incluant la personne qui écrit) aimerait voir notre association plus proactive en ce qui a trait à la mobilisation.

Réforme de l’AGE Parlant de l’association elle-même, il ne faut pas oublier que la structure de son conseil d’administration devait être modifiée à l’automne. Cette réforme avait été reportée étant donné des anomalies dans les statuts et règlements. Comme toutes les associations étudiantes, l’AGE UQTR est un organisme à but non lucratif

PHOTO: ENTÊTE

La cérémonie de remise du jonc, symbolisant l’engagement de l’ingénieur, s’est déroulée le 14 novembre dernier.

5

légalement reconnu et doit ainsi se conformer à diverses lois. Les exigences bureaucratiques semblent insurmontables, mais n’oublions pas qu’il s’agit des premiers pas vers la fameuse restructuration de l’AGE, qui traine depuis plusieurs années sans vraiment avancer. Il faudra néanmoins surveiller que l’exécutif ne s’approprie pas l’apanage du pouvoir décisionnel sur la question. La forme que prennent les instances de l’association regarde tous les membres et ceux et celles-ci doivent être consultés dans le processus.

Sport étudiant Une autre chose à surveiller sera aussi le projet d’équipe de football. Même si le conseil d’administration s’est finalement prononcé contre à la fin novembre, l’idée n’est certainement pas complètement morte dans la tête de certains. Au lendemain de la décision, plusieurs (n’ayant jamais mis les pieds à l’UQTR) déchiraient leur chemise dans le Nouvelliste face au soi-disant déficit de gonades masculines du C.A. de l’UQTR.

On (incluant la personne qui écrit) aimerait voir notre association plus proactive en ce qui a trait à la mobilisation. Le sujet aurait mérité un éditorial complet en bonne et due forme, mais je me contenterai de dire que l’on a déjà une équipe de hockey qui performe très bien. Peut-être faudrait-il un peu plus investir là-dessus plutôt que sur une nouvelle bébelle que l’on va reléguer aux oubliettes une fois l’attrait de la nouveauté dépassé. Et ses dernières paroles… En conclusion, ceux et celles qui me suivent depuis mes débuts l’auront peut-être déduit, mais j’ai une thèse en filigrane de tous mes textes. En effet, mon objectif a toujours été d’encourager la communauté universitaire (et particulièrement étudiante) à prendre conscience que notre université n’est pas seulement un ensemble de bâtiments où se donnent des cours et se fait de la recherche. C’est aussi une société en miniature, à laquelle nous appartenons tous et toutes. Ainsi, les décisions prises envers celle-ci ont un impact sur nous. Malheureusement, une des particularités de l’UQTR est justement le manque d’implication de sa communauté universitaire envers elle. Je ne suis pas seul à voir le problème ici: l’équipe de football, les fanions sur l’avenue Gilles-Boulet et le blason qui a remplacé le logo des UQ sont des tentatives de réponse à ce problème par l’administration. Et loin de moi l’idée de considérer que mon opinion est la bonne. J’ai tenté, au courant des deux dernières années, de plutôt encourager la réflexion et la critique. Comme le disait le titre du mémoire d’un autre ancien de l’AGE, «Mêlezvous de vos affaires… Mais mêlez-vous-en!»


6

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

ACTUALITÉS

LA RECHERCHE À L’UQTR

La pratique de la veille chez les journalistes GWENDOLINE LE BOMIN Actualités

Ancienne étudiante en communication sociale à la maitrise à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Isabelle Bédard-Brûlé est actuellement doctorante à l’Université Laval. La jeune étudiante réalise sa thèse sous la direction de François Demers, ancien journaliste au Soleil et professeur au Département d’information et de communication. Isabelle s’intéresse aux changements des pratiques journalistiques avec la veille. Elle s’intéresse aussi à la question de la concurrence, avec l’apparition des journalistes-citoyens. Lors de sa maitrise, Isabelle souhaite devenir journaliste. D’ailleurs, le sujet de son essai porte sur le journalisme culturel et l’utilisation que font les journalistes des éléments culturels. Déjà, elle montre de l’intérêt aux dimensions des pratiques sur Internet. Aussi, rendue au doctorat, Isabelle s’intéresse aux pratiques des journalistes sur Internet. Mais d’abord, qu’est-ce que la veille médiatique? Isabelle explique que les journalistes ont adopté cette pratique depuis longtemps: «ils font une revue de presse des publications. Cela permet de voir ce que la concurrence a fait, afin de ne pas être en retard et voir comment s’en différencier». Isabelle ajoute que pour un journaliste qui écrit un papier, ce dernier entre dorénavant en concurrence avec des personnalités publiques, des blogueurs et avec toutes sortes d’acteurs de la société faisant de l’information. Ainsi, les journalistes font la veille de la concurrence pour pouvoir s’ajuster à ces acteurs. Le but étant de ne pas répéter ce qui a déjà été dit.

Sur le terrain: au journal Le Soleil

Pour réaliser sa recherche, Isabelle a passé

un mois en salle de rédaction au quotidien Le Soleil, à Québec. L’étudiante est très satisfaite de la collaboration avec les journalistes: «les gens du Soleil étaient très réceptifs à la recherche et ont répondu sans difficulté aux questions. Autant les patrons que les employés, tout le monde était très ouvert à mes questions». En effet, Isabelle n’est pas venue pour critiquer leurs pratiques, mais pour observer les journalistes. Isabelle défend cette méthode, car, selon elle, l’observation sur le terrain permettrait de mieux former les étudiants et de mieux les préparer sur le terrain. Ils acquièrent ainsi un savoir théorique et pratique. Elle a également réalisé 25 entrevues plus approfondies avec des journalistes. D’ailleurs, l’étudiante a elle-même fait de la veille pour pouvoir voir ce qui se passe sur les réseaux sociaux, dans le journal et sur ce que font les concurrents. Cela lui a permis de voir si les journalistes étaient au courant de certains sujets d’actualité et donc de savoir comment ils pratiquent la veille de leur côté. Cela l’a aidée également à poser des questions plus précises aux journalistes et à démarrer l’entrevue avec un exemple plus concret.

PHOTO: GRACIEUSETÉ

«La veille permet de voir ce que la concurrence a fait, afin de ne pas être en retard et voir comment s’en différencier.»

— Isabelle Bédard-Brûlé

Résultats Dès le départ, l’analyse de ses résultats confirme ses hypothèses de recherche: la veille est de plus en plus importante et tend à s’individualiser. Chaque journaliste est responsable de rédiger son article. Aussi, il s’assure qu’il va rester pertinent dans le contexte et qu’il va intéresser le lecteur. Selon la chercheuse, «cette pratique est encore en évolution, mais en même temps ils n’ont pas encore tous les outils pour savoir le faire. D’ailleurs, il n’est pas toujours évident de réagir».

Isabelle Bédard-Brûlé est actuellement au doctorat à l’Université Laval. Elle s’intéresse aux changements des pratiques journalistiques avec la veille.


www.zonecampus.ca

ACTUALITÉS

11IÈME ÉDITION DE LA JOURNÉE CARRIÈRES EN ÉDUCATION À L’UQTR

Plus de 230 chercheurs d’emplois étaient au rendez-vous Mercredi le 9 décembre avait lieu la 11e Journée Carrière en éducation à l’Atrium du Pavillon Ringuet, organisée par le Service d’aide à l’emploi de l’UQTR. 25 kiosques étaient installés pour offrir des emplois à des étudiants en recherche. Plus de 230 personnes ont pris part à l’évènement. Totalement gratuite, la journée était destinée aux étudiants de sept programmes de l’UQTR touchant l’enseignement, passant de l’enseignement au primaire jusqu’à l’orthophonie, qui sont en recherche d’emploi. «Ce qu’on veut avant tout c’est mettre en lien les étudiants qui sont en recherche d’emploi dans leur domaine et les organisations qui sont en recrutement. C’est vraiment un mariage entre ces gens-là qui vont être capable de rencontrer des étudiants potentiels», souligne Philippe Compagnon conseiller en information professionnelle au Service de l’aide à l’emploi de l’UQTR. Parmi les milieux scolaires ayant répondu à l’invitation, plusieurs manifestaient des besoins en main-d’œuvre, dans tous les domaines de l’éducation

Du recrutement à la grandeur du Canada Des commissions scolaires de partout étaient présentes pour recruter, passant de la Mauricie à la région de Montréal, de la Baie James et même allant dans des provinces anglophones. «J’ai des gens qui viennent de la Colombie-Britannique, de l’Ontario, qui viennent faire du recrutement pour leurs écoles françaises», remarque Philippe Compagnon. Des commissions scolaires comme celle du Chemin-du-Roy sont présentes chaque année afin d’offrir des postes vacants au sein de leurs écoles. Patrick Boisclair, conseiller en gestion de personnel pour la commission scolaire, nous dit qu’année après année, le salon les aide beaucoup au recrutement de personnel : «On reçoit beaucoup de CV après la journée, on les rencontre en

entrevue et il y en qui travaillent pour nous aujourd’hui.» D’autres organismes comme le Carrefour Jeunesse Emploi de Shawinigan ont pris part à l’évènement afin de recruter des bénévoles dans leur programme pilote Passeport pour ma réussite. Ces personnes aideront les jeunes en difficulté à l’école. Pénélope Bergeron-Lavallée, agente de liaison pour le programme, souligne que, même s’ils recherchent présentement des bénévoles, des postes peuvent s’ouvrir au carrefour : «J’ai commencé en avril comme bénévole et j’ai maintenant mon emploi comme agente de liaison.»

«On reçoit beaucoup de CV après la journée, on les rencontre en entrevue et il y en qui travaillent pour nous aujourd’hui.» — Patrick Boisclair, commission scolaire Chemin-du-Roy

Situation de l’éducation Évidemment, la situation de l’éducation au Québec a inquiété le conseiller pour sa journée : «On ne peut pas dire que présentement on ne coupe pas en éducation. Il y a malheureusement des écoles qui ne sont pas la cette année pour raison de budget.» Par contre, même si le 9 décembre était une journée de grève dans les écoles, seulement trois écoles se sont désistées. M. Compagnon se dit somme toute très heureux de la participation des commissions scolaires : «Je suis très content parce que j’ai eu peur de perdre du monde mais j’ai tout de même eu 25 commissions scolaires qui sont présentes, ce qui représente pratiquement la même chose que l’an dernier.» Une autre journée carrière aura lieu le 16 mars prochain, qui sera plus générale et touchera à plusieurs domaines d’études. (L.G.)

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Plusieurs étudiants ont rencontrés les commissions scolaires présentes.

7

L’ACTUALITÉ DÉMYSTIFIÉE

Un épuisement professionnel pas si professionnel que cela MARIEODILE RICHARD Chroniqueuse

Il y a déjà un an que je contribue à noircir les pages de ce journal. J’avais mis de nombreuses heures pour rédiger ma première chronique et j’ai bien l’impression que ma dernière en prendra tout autant. En effet, c’est le cœur gros que je vous annonce que la chronique que vous êtes en train de lire sera officiellement ma dernière entre les pages du Zone Campus. L’expérience aura été enrichissante et riche en nouvelles découvertes. J’ai adoré rédiger mes chroniques et ce n’est donc que faute de temps que je me vois dans l’obligation de quitter l’équipe du journal. Le thème de cette chronique a été difficile à trouver, l’actualité me semblant particulièrement redondante. J’ai d’ailleurs déjà suffisamment parlé de projets de loi, de coupes et de revendications. Pour cette dernière chronique, j’ai donc plutôt décidé d’aborder un thème primordial en pleine fin de session: les risques d’épuisement liés au statut d’étudiants.

Des mots qui en disent long Épuisement professionnel. Dépression. Anxiété généralisée. Ces mots résonnent comme la fatalité du 21e siècle. Il nous vient tous à l’esprit l’image de la jeune femme à la carrière parfaite, à la famille parfaite et au corps parfait, qui parvient à concilier sans mal le travail et la famille. Il nous vient ensuite à l’esprit l’image de cette même jeune femme pour qui faire la vaisselle est devenu un défi insurmontable et pour qui le moindre évènement semble suffisant à générer la pire crise de larmes. L’épuisement professionnel, pourtant, n’est pas limité aux travailleurs. Depuis quelques années, les étudiants sont de plus en plus enclins à vivre eux aussi ce type de problèmes. L’épuisement professionnel s’ajoute donc aux nombreux cas de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité et aux non moins nombreux cas de dépression ou d’anxiété généralisée.

DSM-5 à la rescousse Commençons par démêler tous ces termes. Ressentir du stress en période d’examens ou en période intense de travail est tout à fait normal. Qui dit stress ne dit donc pas nécessairement anxiété. La peur est en effet normale devant une menace réelle. L’anxiété, quant à elle, est plutôt l’anticipation d’une menace future, d’une menace, donc, qui n’est pas réelle. Selon le DSM-5, le trouble d’anxiété généralisée est une anxiété ou des soucis excessifs «survenant la plupart du temps durant au moins six mois concernant un certain nombre

d’évènements ou d’activités (tels que le travail ou les performances scolaires)». Le stress passager ne peut donc pas être assimilé à un trouble d’anxiété. Plusieurs autres critères sont d’ailleurs nécessaires aux professionnels de la santé pour le diagnostiquer. Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est également diagnostiqué à l’aide de différents critères, mais la caractéristique essentielle est «un mode persistant d’inattention et/ ou d’hyperactivité-impulsivité qui interfère avec le fonctionnement ou le développement». L’inattention est ici définie comme une distractibilité qui empêche qui en souffre de vaquer normalement à ses occupations. Chez l’adulte, l’hyperactivité se manifeste, quant à lui, par une agitation extrême ou par une quantité intense d’activités.

Épuisement professionnel. Dépression. Anxiété généralisée. Ces mots résonnent comme la fatalité du 21e siècle. Et l’épuisement professionnel dans tout ça? L’épuisement professionnel n’est pas un terme médical à proprement parler et est, de ce fait, difficile à définir. Il peut cependant survenir dans n’importe quelle sphère de la vie lorsque les demandes outrepassent la capacité d’un individu et que ce dernier ressent par la suite une incapacité de fonctionner. Plus simplement, il est en général une incapacité à gérer la pression. Il est également très proche de la dépression, avec laquelle on le confond souvent. La dépression, pour sa part, est une perte d’intérêt ou de plaisir, jumelée à une humeur à tendance dépressive. Certaines situations de la vie courante peuvent parfois vous emmener à ressentir certains de ces symptômes et il est donc important de ne pas sauter trop vite aux conclusions. Les critères de durée et d’intensité sont en effet primordiaux dans le diagnostic de la dépression. Si les étudiants sont souvent confrontés à beaucoup de pression, alors qu’ils doivent concilier l’école et les travaux avec le travail à temps partiel, parfois à temps plein, et la vie sociale et familiale, ils sont donc de plus en plus propices à vivre des épisodes d’épuisement professionnel. Certaines précautions, toutefois, peuvent les en prévenir. Il est d’abord primordial d’être à l’écoute de son corps en période particulière de stress de façon à être en mesure de déceler les signes de fatigue. Changer sa routine et conserver une vie sociale malgré une charge de travail importante constituent également des trucs judicieux pour éviter l’épuisement. Finalement, une surcharge de travail ne signifie pas qu’une sieste n’est qu’une perte de temps, au contraire. En effet, le repos est un excellent moyen d’augmenter sa productivité. Sur ce, Zone Campus, prenez soin de vous et, surtout, évitez le surmenage avant les vacances des Fêtes!


8

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

ACTUALITÉS

PRIX MITACS 2015

DÉVERSEMENT D’EAUX USÉES DANS LE FLEUVE

Simon Barnabé, récompensé pour son leadership

Des chercheurs de l’UQTR démontrent les impacts écologiques

PHOTO: G. LE BOMIN

LYSANNE MARSEILLE Actualités

Une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’UQTR démontre que les importants déversements d’eaux usées montréalaises dans le fleuve Saint-Laurent, survenus en novembre, ont eu des impacts environnementaux négatifs, principalement dans des zones situées à proximité de la métropole.

Simon Barnabé, professeur au Département de chimie, biochimie et physique et chercheur au Centre de recherche sur les matériaux lignocellulosiques, a gagné le prix Mitacs 2015 pour son leadership exceptionnel.

Professeur au Département de chimie, biochimie et physique à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Simon Barnabé a reçu, le 24 novembre dernier, le prix Mitacs dans le cadre de la cérémonie de remise de prix à Ottawa. Chaque année, l’organisme national sans but lucratif récompense un professeur qui se distingue de manière exceptionnelle. Mitacs a pour mission d’établir des partenariats entre le milieu universitaire, l’industrie et le monde afin de stimuler l’innovation au Canada. Chercheur au Centre de recherche sur les matériaux lignocellulosiques (CRML), Simon Barnabé a été récompensé pour ses nombreuses collaborations avec l’industrie et avec d’autres partenaires, mais aussi pour la relation qu’il a créée avec ses étudiants, en leur fournissant de l’expérience et de la formation inestimable dans le domaine de la recherche. Grâce au financement de Mitacs, le professeur a pu réaliser des projets de recherche produisant des résultats importants. Sa sélection est redevable également à ses anciens étudiants. D’ailleurs, un membre du jury qui l’a évalué lui a dit: «tes étudiants t›aiment beaucoup». Actuellement, il supervise une dizaine d’étudiants à la maitrise et au doctorat, ainsi que trois postdoctorants et un agent de recherche.

Défense de l’entrepreneuriat Pour Simon Barnabé, l’entrepreneuriat est important: «J’encourage beaucoup l’entrepreneuriat. Tu crées de la job, c’est bon pour la société. Si tu as une bonne entreprise, c’est bon pour toi. C’est presque plus important que le diplôme». À cet effet, il cite deux de ses anciens étudiants qui ont ouvert à Victoriaville une microbrasserie, avant même d’avoir terminé leurs études. D’ailleurs, pendant ses études doctorales, le professeur a eu lui-même plusieurs contrats. En effet, après avoir été pendant un an assistant de recherche, il a démarré son entreprise. Pour lui, «c’est le fun d’avoir ta propre entreprise, ça permet d’avoir une bonne expérience dans le milieu industriel». Il défend aussi une pratique: la synergie académique, collègue et industrie. En effet,

le professeur collabore avec le Centre de transfert technologique (CTT) au cégep. Le professeur se charge de la recherche et le CTT, comme le nom l’indique, s’occupe du transfert des informations, ce qui permet un gain de temps.

Fierté de l’UQTR Simon Barnabé mène des collaborations avec des milieux très divers, comme avec des industries pâte et papier, des agriculteurs, des opérateurs forestiers, ou encore avec des industries chimiques. Par exemple, en collaboration avec l’entreprise Cascades, il a développé une semelle bioactive contre les pathogènes du pied des personnes diabétiques. Un autre projet, financé par Mitacs, consiste à avoir relevé, dans les eaux usées d’une aluminerie, des algues vertes qui ont l’avantage de prendre le CO2 et de fabriquer ainsi du biodiésel. Tous ces projets ont bien sûr participé à la sélection pour le prix Mitacs. Aussi, un tel prix apporte de l’honnêteté pour l’équipe de recherche, notamment pour la synergie collégiale, industrielle et universitaire.

«Le prix permet de donner une bonne image pour l’UQTR, une université située en région et qui reçoit moins d’aides que les autres, situées dans les centres urbains». — Simon Barnabé

De plus, Simon Barnabé souhaite accorder plus d’importance à la place des femmes dans la recherche scientifique. Selon le chercheur, «le prix permet de donner une bonne image pour l’UQTR, une université située en région et qui reçoit moins d’aides que les autres, situées dans les centres urbains». D’ailleurs, le professeur ajoute que «des programmes comme Mitacs encouragent les étudiants à rencontrer des partenaires qui peuvent devenir des potentiels employeurs». De plus, contrairement aux autres aides où il faut attendre plusieurs mois pour avoir les subventions, l’attente pour celles de Mitacs est de quatre à six semaines. Ces aides, conclut le chercheur, «sont très adaptées à l’industrie, car elle veut des résultats rapides». (G.L.B.)

«Avant, pendant et après ces déversements, nous avons récolté des échantillons d’eau à divers endroits sur le fleuve, de Montréal à Bécancour», explique le professeur Gilbert Cabana du Département des sciences de l’environnement de l’UQTR, qui a effectué les prélèvements sur le fleuve. Une importante augmentation des coliformes fécaux a été remarquée au nord de l’ile Sainte-Thérèse et près de Pointe-aux-Trembles. Toutefois, à partir de Sorel-Tracy jusqu’à Bécancour, les déversements n’auraient pas eu d’impact sur les taux habituels de coliformes. Dans les zones les plus affectées par les déversements, à proximité de Montréal, le taux de coliformes présents (nombre de colonies bactériennes par 100ml d’eau) est passé de moins de 20 à quelque 5000 après les déversements. Un taux supérieur à 200 rend les eaux impropres à la baignade. Le fleuve Saint-Laurent ne présente pas un portrait homogène en ce qui a trait au degré de contamination. En effet, la présence de pollution varie de façon considérable d’un point à l’autre. Cela en raison,

notamment, de la présence de masses d’eau et de courants distincts. Par exemple, «dans les iles de Sorel, nous mesurons des taux pouvant aller au-delà de 6000, et ce, peu importe que ce soit avant, pendant ou après les grands déversements de Montréal. Il s’agit donc d’un secteur particulièrement affecté par les différents rejets en amont du fleuve», explique le professeur Cabana. Toutefois, le chercheur constate que le lac Saint-Pierre fait office de filtre naturel, puisque les taux de coliformes baissent significativement dans la région de Trois-Rivières et Bécancour. Les échantillons prélevés dans le fleuve ont aussi permis de vérifier la concentration des matières en suspension dans l’eau. Cette analyse a été effectuée par l’équipe du professeur Stéphane Campeau, du Département des sciences de l’environnement de l’UQTR. Ce dernier affirme que «les grands déversements de Montréal n’ont pas eu plus d’impact sur les matières en suspension dans le fleuve qu’une crue printanière ou de grandes pluies.» Toutefois, les matières en suspension ont augmenté graduellement, d’une date de prélèvement à l’autre. Selon le chercheur, afin de diminuer de manière significative les particules en suspension, il faudrait s’attaquer aux débordements d’égouts municipaux. Les prélèvements d’échantillons d’eau du fleuve effectués pour cette étude ont été réalisés à trois reprises, soit le 15 octobre (avant les déversements de Montréal), le 13 novembre (pendant les déversements) et le 23 novembre (après les déversements). 19 points de cueillette sur le fleuve ont été réalisés à Montréal, Sorel-Tracy, archipel des iles de Sorel, Trois-Rivières et Bécancour. Pour ce qui est des coliformes fécaux, les échantillons recueillis ont été analysés avec l’aide de l’étudiante Karine Saucier qui étudie à la maitrise en sciences de l’environnement.

DÉPARTEMENT DES LETTRES ET COMMUNICATION SOCIALE

Nouveau laboratoire Le 9 décembre dernier, les professeurs au Département de lettres et communication sociale de l’UQTR Hervé Guay et Jason Luckerhoff, ont lancé le Laboratoire de recherche sur les publics de la culture. Une conférence gratuite et ouverte à tous portant sur les publics de l’industrie du livre était offerte à la population pour l’occasion. Des conférenciers reconnus des industries culturelles ont été invités pour l’événement. Jacques Lemieux, professeur de communication à l’Université Laval ainsi que Claude Martin qui vient de prendre sa retraite du Département de communication de l’Université de Montréal étaient présents. La remise en question du modèle québécois et les impacts du livre numérique sur l’industrie du livre au Québec ont été des sujets qui ont prédominé lors de cette conférence. Selon les chercheurs, le développement des entreprises et des organismes québécois liés au livre peut être considéré comme un succès grâce au modèle québécois. Pour Jacques Lemieux, «ce succès s’explique en bonne partie par

l’adoption d’un modèle de gouvernance alliant les forces du marché et celles d’une régulation fondée sur l’alliance des pouvoirs publics et privés.» Toutefois, le modèle québécois est présentement remis en question par certains chercheurs. On note une stagnation et un déclin du public lecteur. Pour plusieurs raisons, dont l’immigration. Pour ce qui est de l’impact du numérique, quatre défis importants se posent présentement au monde de l’édition: la technologie numérique s’avère captive des multinationales du livre comme Amazon, le livre numérique cède progressivement sa place au livre papier, l’avenir des librairies et bibliothèques est moins prévisible et de nouvelles formes d’écriture apparaissent. «L’un des objectifs du Laboratoire est de fédérer les chercheurs de l’UQTR qui travaillent sur la culture autour d’un objet de recherche commun.» Précise M.Guay. Pour le professeur Luckerhoff, «il est aussi important que notre laboratoire valorise le partage des connaissances avec le milieu. Nous avons l’intention d’être très proches des professionnels des différents domaines du milieu culturel.» (L.M.)


9

www.zonecampus.ca

LOISIRS Vie de campus ALEXANDRE LARAMÉE ZOUÉKI

Jeux

Thème: Navigation (10 lettres) Accostage Aéroglisseur Affrètement Appontage Appontement Armement Avarie Bosco Calier

Canal Chaland Charbonnier Citerne Débarcadère Embarcadère Embarcation Fret Hydroglisseur Lac

Mot mystère

Sudoku

Illustrateur

Mer Navigabilité Paquebot Port Porte-conteneurs Quai Transatlantique Transbordeur Transporteur Vantellerie

Mots croisés Horizontalement:

1. Posa qqch hardiment - Ch.-l. de c.de la Savoie 2. Soldat de l’armée américaine - Remplis un lieu de fumée - À moitié 3. Donner aux terres un troisième labour École nationale supérieure des beaux-arts 4. Comm. de la Polynésie française Droit que payaient certaines denrées à leur entrée en ville 5. Cadeau offert à un client pour le retenir - Fleuve du Kazakhstan 6. Petite tige métallique pointue servant à fixer qqch Larve du hanneton 7. Avalée - Ch.-l. d’arr. de la Seine-Maritime 8. Terre libre ne relevant d’aucun seigneur Jeu de hasard d’origine italienne 9. De naissance - Souverain de Russie - Impulsion 10. Compliqué - Orifice externe de l’urètre - Voltampère 11. Recevriez 12. Vague à l’âme (anglicisme) - Ville de Chine

LA MAXSIM PAR SIMONAK

«Syrien ne se perd, syrien ne se crée, la société se transforme.»

Verticalement:

1. Force ouvrière - Communs 2. Agence internationale de l’énergie atomique Mathématicien suisse (1707 - 1783) 3. Système de retour en arrière d’un mécanisme - Rien du tout (que) 4. Cochon sauvage - Ouvrage exposant les résultats d’une recherche 5. Beaudet - Contraires à la raison - Maître 6. Fromage - Ainsi soit-il 7. Cuivre - Autorisation de célébrer la messe dans une église où le prêtre n’est pas connu 8. Oublie - Mèche de cheveux - Ville de Belgique 9. Sorte - Ministre d’un culte religieux 10. État momentané d’inertie - Îlot de la Méditerranée 11. Mouilla - Provoquée (par des paroles insultantes) 12. Rejeta comme faux - Hostile au nazisme

SIMON MURPHYGAUTHIER Artiste indescriptible


10

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

SOCIÉTÉ

Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Il est possible de réagir à leurs propos sur zonecampus.ca.

ENTRE LES DEUX PÔLES

Introduction générale aux troubles anxieux KEVIN GAUDREAULT Chroniqueur

Presque tout le monde connait une personne dans son entourage ayant davantage tendance à se soucier de l’avenir. Peut-être est-ce le cas pour vous également? Dans d’autres cas, que ce soit une peur insurmontable de parler en public, d’un animal ou insecte particulier, ou de préoccupations constantes par rapport à différentes situations vues comme étant à la source d’inquiétudes, l’anxiété peut se vivre différemment à l’intérieur de différents troubles anxieux. En premier lieu, dans le trouble panique, il y a présence d’attaques de panique répétées et inattendues. Il y a également une crainte d’en développer de nouvelles. Lors des attaques de panique, l’anxiété est à son niveau le plus élevé. Au moment de ces crises, la personne vit plusieurs symptômes physiques de palpitations cardiaques, de souffle court, d’impression d’étranglement, de frissons, de picotements dans les bras, et autres symptômes présents. Il y a des pensées catastrophiques, comme la croyance de complications importantes ou d’une mort imminente.

Le trouble panique peut s’accompagner d’agoraphobie, dans les cas les plus graves. Cela signifie que la personne évitera de se retrouver dans des lieux ou situations où elle pourrait ne pas être secourue en cas d’attaques de panique, et où elle risquerait de ne pas avoir la présence d’une personne pour l’accompagner en cas de crise d’anxiété. Selon la sévérité, le trouble panique avec agoraphobie peut devenir invalidant, autant personnellement que professionnellement. Des études indiquent que 75 % à 95 % des agoraphobes sont aussi touchés par le trouble panique (Pollac, 2002; dans Habimana & Cazabon, 2012). La phobie simple concerne une peur d’un objet spécifique. Cette peur peut être de type injection/ sang/accident (ex: seringue à l’hôpital, visite chez le dentiste, ou blessure saignante de soi et autrui), de type environnement naturel (ex: orage, eau), de type animal (ex: serpent, chien) ou de type situationnel (ex: ascenseur, transport en commun). Il y existe d’autres phobies, mais celles-ci sont des familles représentatives d’un grand nombre de phobies spécifiques. L’anxiété face à cette phobie se manifeste lorsque la personne est confrontée à l’objet de sa peur ou qu’elle anticipe sa présence. Ensuite, la phobie sociale concerne la peur d’être jugé négativement par autrui lors de différentes activités quotidiennes. Elle est présente dans des situations variées où le regard d’autrui nourrit la perception négative de la personne envers elle-même: parler en public, manger au restaurant, aller dans une

toilette publique, payer à la caisse dans un magasin, etc. Plusieurs auront des occupations en solitaire, en gardant le moins de contacts possible pouvant alimenter un jugement sur soi. Comme dans la plupart des troubles anxieux, la phobie sociale ou la phobie simple peuvent aussi s’accompagner d’attaques de panique.

L’anxiété est contagieuse et transmissible dans l’entourage, toutefois, l’assurance et le calme d’un autre individu peuvent aussi être apaisants chez une personne souffrant d’anxiété. Le trouble d’anxiété généralisée consiste en une inquiétude importante et soutenue face à l’avenir. Ceci peut concerner la peur de ne pas réussir à accomplir ses obligations personnelles, familiales, sociales et financières. De plus, les préoccupations à propos de la santé et du bienêtre des autres sont fréquentes. L’anxiété généralisée provoque des difficultés de concentration et de sommeil, des tensions musculaires, de l’irritabilité et une impression de ne pas avoir le contrôle sur les évènements. De cette façon, la personne a tendance à anticiper exagérément les évènements futurs, tout en se disant à elle-même «qu’il est bien d’agir ainsi afin de ne pas vivre de catastrophes». Toutefois, cette stratégie demande beaucoup d’énergie et peut épuiser l’individu

à long terme. C’est souvent pour cette raison que les gens consultent en psychothérapie pour ce trouble. Il y existe également l’anxiété de séparation, où une personne ressent une anxiété lors de situations de séparation avec la maison ou les figures d’attachement. Toutefois, l’anxiété doit excéder les attentes de ce qui peut être attendu pour un certain stade de développement particulier. Anciennement, le trouble «obsessionnel-compulsif» et le trouble «état de stress post-traumatique» étaient considérés comme des troubles anxieux, toutefois, ils ont actuellement leur propre classification respective. Il est normal de vivre une anxiété dans la vie, car c’est grâce à celle-ci si que l’humain peut réagir en confrontant ou en fuyant les menaces. Toutefois, l’anxiété devient un trouble lorsqu’elle est présente lors de moments où il n’y a plus aucune source d’anxiété apparente, et qu’elle perdure dans le temps au point de provoquer un malaise dans le fonctionnement quotidien. En tant que proche d’une personne atteinte de trouble anxieux, il peut être bénéfique de soulever les bons coups qu’elle peut faire, même s’ils semblent simples. Ces commentaires peuvent solidifier l’estime de soi. Il peut aussi être préférable de ne pas alimenter des sources d’anxiété inutiles et également de juger le moins possible la personne. L’anxiété est contagieuse et transmissible dans l’entourage, toutefois, l’assurance et le calme d’un autre individu peuvent aussi être apaisants chez une personne souffrant d’anxiété.

QU’EST-CE QU’UN ÊTRE HUMAIN?

Un être pour la mort Conception sur-naturelle de la mort NORMAND LECLERC

Chroniqueur de l’Université du troisième âge

Jankélévitch disait que «l’angoisse ultime s’appelle la mort.» Qu’est-ce que cela signifie? Que pour bien des gens, la mort représente la peur à la puissance dix et qu’elle risque fort d’empoisonner leur vie quotidienne. Y a-t-il moyen de vivre sereinement notre vie tout en étant conscient que la mort nous attend au bout de notre histoire? Devons-nous imaginer une vie après la mort pour donner un sens à celle-ci? L’être humain, un être pour la mort? Certains auteurs sont tellement angoissés par la fin de la vie qu’ils qualifient l’être humain «d’être pour la mort.» Est-ce juste? Un simple regard sur la vie d’un être humain suffit pour se rendre compte qu’il est un être qui joue, apprend, travaille, baise, voyage, écoute de la musique, bricole, etc. Ne voir que le terme du voyage, c’est dénaturer effroyablement la réalité. C’est comme si vous alliez dire à M. Ford qu’il construit ses autos pour le cimetière de voitures. Quelle pitoyable absurdité! Bien sûr, à plus ou moins long terme, elles y aboutiront. Mais que de chemins parcourus depuis leur sortie de l’usine! Quelles sont les attitudes possibles face à la mort?

De même, nous pouvons avoir une conception sur-naturelle ou naturelle de l’univers, de même pour la mort. Et, de même une conception sur-naturelle du monde nie la réalité du monde au profit d’un monde céleste, de même une conception sur-naturelle de la mort nie cette vie-ci en faveur d’une vie dans l’au-delà. Pour bien des gens, la mort est si difficile à accepter qu’ils font comme si les morts s’en allaient vers un monde meilleur où ceux qui vivent actuellement les rejoindront. Cette conception n’a rien de nouveau. Un des premiers textes écrits de l’histoire de l’humanité, l’épopée de Gilgamesh, relate sa «quête de la vie éternelle ». Pour nous qui vivons dans les années 2000, les idées religieuses d’âmes jugées devant le tribunal de Dieu, la croyance en une vie après la mort, l’idée d’immortalité nous sont tellement familières que nous ne sommes plus conscients de leur présence... et de leur influence. Est-ce que l’habitude que nous avons de ces idées fait qu’elles sont vraies?

Conception naturelle de la mort La civilisation occidentale a posé un tabou sur la mort. N’est-ce pas une tactique de l’Église pour nous garder angoissés artificiellement et pour mieux nous imposer son au-delà? Devons-nous transgresser cet interdit et réfléchir sur la mort? Indubitablement. Qu’est-ce que la mort? C’est un

point final à ma vie. Je nais, je vis et je meurs. Telle est la synthèse de ma vie. Comme je fais partie de la nature et qu’il n’y a rien au-dessus d’elle, il n’existe aucun ailleurs où je peux aller après la mort. Je me dissous dans la nature. Voilà la réalité à laquelle j’ai à faire face quand je mets de côté les mythes. Le puis-je?

Pour certaines personnes, la mort est une cause de terreur; pour d’autres, elle est un rappel que la vie est courte.

La mort et les animaux Les humains se croient supérieurs à tous les animaux. En ce qui concerne la mort, ils veulent être les seuls vivants conscients du fait qu’ils doivent mourir un jour. Est-ce si certain? Les animaux sont-ils conscients qu’ils sont mortels? Voici l’exemple de Koko, une femelle-gorille, qui, après 25 ans d’entrainement, maitrise plus de 1 000 concepts de la langue des signes américains, tout en comprenant près de 2000 mots en anglais. Quand son entraineuse, Penny Patterson, lui a demandé: «Qu’est-ce que la mort?», elle lui a répondu, après un moment de réflexion, en montrant trois signes: «Douillet, caverne, au revoir.»

Les animaux et la mort

Éloge de la mort

À partir du moment où je choisis de comprendre l’univers avec ma raison plutôt que de recourir à des mythes et que je préfère l’évolution à la création, la comparaison avec les animaux peut m’aider à comprendre la mort. Quand un chasseur tue un pigeon ou un ours, quand un boucher saigne un poulet ou une vache, quand nous tuons une fourmi ou une araignée, nous soucions-nous de leur vie future? Pouvons-nous croire en une résurrection des humains... et pas à celle des animaux? Pourquoi y aurait-il une vie éternelle pour nous et pas pour eux? L’être humain est le produit de l’évolution. Il a évolué à partir de vies inférieures. Pourquoi aurait-il un sort différent?

La mort doit faire partie de la réflexion humaine: elle constitue la 3e des grandes questions: où vais-je? À ma naissance, si j’ai une certitude, c’est que la mort est inévitable et qu’elle peut survenir à n’importe quel moment. Pour certaines personnes, ce sera une cause de terreur; pour d’autres, un rappel que la vie est courte. C’est le fait de garder en mémoire que la vie ne tient qu’à un fil qui lui rend toute sa valeur. Et si nous pratiquions la méditation d’Épicure sur la mort? «Persuade-toi que chaque jour qui se lève peut être le dernier. C’est alors que tu recevras chaque heure comme inespérée.»


SOCIÉTÉ 11

www.zonecampus.ca

L’ART DE MONTER UNE MAYONNAISE ET AUTRES PROPOS COMESTIBLES

Manger ses mots KRISTINA MONFETTEFORTIN Chroniqueuse

La course au magasinage du temps des Fêtes bat son plein. Les centres commerciaux et les épiceries sont pris d’assaut par les consommateurs qui se préparent à affronter les nombreuses soirées de réjouissances munis de vins, de tourtières et de cadeaux achetés à la dernière minute. Pendant ce temps, Joël Legendre et Mario Pelchat se battent sur les ondes radio pour savoir qui interprètera Noël blanc avec la voix la plus mielleuse. La question est sur toutes les lèvres: réussirons-nous à traverser la période des Fêtes en demeurant sains d’esprit? Durant l’intervalle frénétique qui sépare les préparatifs et la célébration de Noël, les présents sommeillent bien sagement au pied de l’arbre. Parmi ceux-ci, plusieurs papiers d’emballage dissimulent un livre de recettes, cadeau passepartout à offrir à ses proches amateurs de cuisine. Dans ces guides pratiques au traitement visuel très food porn (le fait de mettre en valeur la nourriture par des photographies

stylisées), si les recettes en elles-mêmes ne font pas saliver le ou la chef, quelque chose d’autre promet de le faire. Le temps des Fêtes rime donc avec opulence et partage. Divers organismes communautaires profitent de cette période pour solliciter la générosité des citoyens en rappelant que le confort n’est pas commun à tous. Les dons amassés en denrées alimentaires ou en argent pendant ces campagnes d’entraide permettent ainsi à plusieurs d’améliorer leurs conditions de vie au cours de l’année. S’il est essentiel de nourrir le corps, il l’est tout autant de nourrir l’esprit. C’est pourquoi, lors de votre prochain passage en librairie pour acheter un livre de recettes à mettre sous le sapin, je vous invite à participer à un autre type de collecte de don, soit La lecture en cadeau. Grâce à cette initiative de la Fondation pour l’alphabétisation, plus de 40 000 livres neufs sont distribués à des enfants issus de milieux défavorisés partout dans la province. Même si cela sonne un peu naïf et romantique, La lecture en cadeau offre bien plus qu’un livre (parfois le premier livre neuf qu’ils possèderont) aux enfants. Par la lecture, ceux-ci pourront prendre possession de leur langue et s’en servir pour imaginer et réfléchir. Il s’agit d’une façon de contrer le décrochage scolaire et l’analphabétisme en offrant aux jeunes lecteurs un contact positif avec la lecture. Parce que oui, parfois, il y a une part d’un enfant qui meurt de ne pas avoir assez de livres…

Pour les pragmatiques: 53% de la population ne détiennent pas les compétences nécessaires en lecture pour fonctionner en société. Plus précisément, 19 % sont analphabètes alors que les 34% qui restent peuvent être qualifiés d’analphabètes fonctionnels, c’est-à-dire des individus qui ne possèdent pas les capacités nécessaires pour comprendre les subtilités d’un texte, et ici je ne parle pas de textes littéraires, mais de choses plus concrètes comme les règlements liés à la location d’un appartement ou un formulaire médical.

Pour les pragmatiques: 53% de la population ne détiennent pas les compétences nécessaires en lecture pour fonctionner en société. Le livre, créé ou lu, peut devenir un outil pour transmettre estime de soi, autonomie et débrouillardise. Ce sont ces habiletés que les jeunes de l’école des Mésanges de Joliette ont pu acquérir par la création d’un livre de recettes. Le projet charmant de ces élèves de niveau primaire, sous la direction de leur enseignante Geneviève Pelechaty, combine deux volets: l’initiation au milieu du livre par la réalisation des nombreuses étapes nécessaires à la production et à la diffusion d’un livre et l’apprentissage d’une saine alimentation par le biais de la cuisine et du jardinage.

C’est lors d’un bref passage au Salon du livre de Montréal en novembre dernier que j’ai eu l’occasion de me procurer les deux tomes de Bonheur et compagnie, publiés aux Éditions Mots en toile. Cette entreprise m’ayant été présentée avec éloquence, intérêt et fierté par une jeune fille qui supplanterait bien des étudiants universitaires lors de concours oratoires, je ne pouvais qu’être curieuse de découvrir le résultat de leur persévérance. Au final, il s’agit de deux bouquins bien documentés et aux recettes appétissantes. Une bonne illustration des bénéfices de la valorisation du livre et des apprentissages que l’ont peut en tirer. Dans un tout autre ordre d’idées, le congé du temps des Fêtes libère du temps à l’horaire pour lire, mais aussi pour revoir certains classiques cinématographiques. Pour moi, ce sont les films basés sur la série de romans d’Harry Potter qui sont conviés dans mon salon. J’adore la gourmandise de Ron Weasley, les festins d’Hogwarts, les repas de Noël des Weasley sans oublier les bonbons ludiques de cet univers magique. C’est abondant, alléchant, coloré. Les célébrations de fin d’année font honneur à ces tables bien garnies, débordantes de victuailles. Je ne vous rabâcherai pas les oreilles en vous parlant de gaspillage alimentaire ou de surconsommation qu’impliquent les festivités de Noël. Je vous réserve cela pour 2016. Je resterai plutôt dans le ton d’Harry Potter en vous invitant à profiter de ces moments privilégiés avec vos êtres chers. Joyeux temps des Fêtes!

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS !

Brève histoire du groupe armé État islamique JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

Lors de ma dernière chronique – sur la montée malheureuse des attentats terroristes dans le monde, ce qui déstabilise la géopolitique mondiale actuelle – je vous ai promis d’en dire davantage sur l’origine de l’État islamique et des solutions possibles à ce conflit mondial. Tout d’abord, souvenons-nous du constat d’échec flagrant des États-Unis dans leur guerre en Irak (mars 2003), sans avoir reçu l’autorisation de l’ONU. Avec un bilan de 134 000 civils irakiens morts et environ 17 000 milliards dépensés par le Pentagone (sans oublier 490 milliards de pensions pour les vétérans), il faut convenir que depuis plus de dix ans, la guerre au «terrorisme» est un fiasco total. Et nous vivons tous les conséquences de ces affronts. Le chaos s’est désormais étendu à toute la région sous de multiples mouvements. Celui qui revendique la plupart des attentats est un groupe armé connu sous l’acronyme arabe de D.a.e.s.h. (ISIS en anglais) ou l’État islamique (ÉI) en français. Des médias affirment que 17 des 25 dirigeants actuels se sont rencontrés dans les prisons américaines…

Qu’est-ce que l’État islamique? En comparaison, l’ÉI est semblable au Ku Klux Klan (KKK), c’est-à-dire un groupuscule de radicaux ou encore de fanatiques, minoritaires en réalité,

qui fondent leur action de répression à l’égard de minorités par des actes de terreur appuyés par des messages religieux. Toutefois, il s’agit ici d’un groupe armé rassemblant des adeptes de l’islam rigoriste s’appuyant sur le djihad (la guerre sainte) plutôt que des fidèles du Christ. Ces marginaux endoctrinés par d’autres extrémistes religieux au salafisme ou wahhabisme (radicalisme messianique né au 18e siècle) souhaitent un retour au califat, aboli il y a plus d’un siècle, autour d’un désert, un livre sacré et deux lieux saints, la Mecque et Médine. Pour simplifier, ces ultra-radicaux sunnites traumatisés avec raisons par les abus de l’Oncle Sam rêvent d’un retour pur à l’islam dominant du Moyen-âge! Comment? Par exemple, l’ÉI procède à des châtiments publics pour assujettir les populations par la peur et la terreur. Mais aussi en faisant face à l’impérialisme américano-occidental qui les a envahis, a ruiné leur pays, puis les a poussés vers cette perte de sens au profit de cette volonté d’imposer la charia (loi islamique). Pour eux, la puissance de destruction ainsi que leur politique sectaire et barbare à l’égard des minorités, devenues ces fameux réfugiés, est plus grande que leur force de construction. Désormais, recrutant partout dans le monde, la terreur se mondialise. Selon l’ONU, 110 pays fournissent des combattants à l’État islamique. Parmi ceux-ci, d’après Adnan Khan du Maclean’s, «c’est la France qui, en Europe, a fourni le plus gros contingent de recrues étrangères à l’EI.» Pour sa part, le Canada en aurait fourni au moins 175 selon un rapport du SCRS paru en avril dernier, un chiffre alors en hausse de 50%. Rejeté par Al-Qaïda dès février 2014, l’État islamique proclamait quelques mois plus tard, le 29 juin, la naissance d’un califat à cheval sur la Syrie et l’Irak,

un territoire grand comme la moitié de la France et qui abrite aujourd’hui encore près de dix-millions de personnes. En réalité, Daesh prospère là où les États sont fragilisés (Irak, Syrie, Égypte, Libye, Sinaï). Ce groupuscule d’intégristes certes marginal – passant de 5000 hommes en Irak au départ des troupes américaines en décembre 2011 à environ 40 000 combattants aujourd’hui – est rendu assez efficace pour exercer sa gouvernance par la terreur. Il publie des rapports annuels de leurs attentats et crée des clips de propagandes (Flames or War) sur Internet!

Il faut convenir que depuis dix ans, la guerre au «terrorisme» est un fiasco total. Financement L’ÉI s’autofinance à 95%. C’est d’abord par la vente des richesses naturelles que Daesh s’enrichit (pétrole, gaz, ciment, céréales et produits des exploitations agricoles), possédant la deuxième réserve mondiale de phosphate. Par exemple, l’été dernier, la vente clandestine de pétrole leur rapportait entre 500 000 et un million d’euros par jour. À 30$ ou 32$ le baril de pétrole, selon certains délateurs, on parle d’environ dix-millions de dollars par acheteur! Le reste de la planète s’inquiète aussi de cette fameuse drogue, le Captagon, qui inonde le MoyenOrient, et que ma collègue a souligné dans sa chronique de notre dernier numéro. À lui seul, ce marché basé en Syrie depuis 2011 possède une valeur estimée à un milliard de dollars. Au total, le budget annuel de l’ÉI se situe entre deux et trois milliards de dollars, puisqu’il continue de diversifier ses sources: racket, pillages, taxes, impôts, extorsion,

contrebande de pétrole, trafic humain, trafic illégal d’œuvres d’art et de pièces archéologiques. Pour Naser Khader, ancien membre du Parlement danois d’origine syrienne, «les islamistes radicaux sont les nazis de l›islam». Or, il convient de souligner qu’au moins les nazis allemands avaient un gout pour la culture plurimillénaire et un certain respect pour les antiquités. Rappelons que depuis quatre ans, par divers actes criminels, l’ÉI détruit l’héritage du berceau de l’humanité. De plus, Naser Khader estime également que les musulmans sont à même de les combattre. Déjà en décembre 2014, le Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR) avait établi que «plus de 80% des victimes du djihadisme mondial sont des musulmans»! Pas étonnant que ceux-ci rétorquent désormais à gorge déployée que l’État islamique va à l’encontre des principes de l’Islam et propage sur les réseaux sociaux une image erronée de cette religion. Un millier de religieux musulmans indiens ont d’ailleurs lancé, dès le 15 novembre, une fatwa (un avis juridique) également envoyée aux leadeurs de cinquante autres pays musulmans, car «les agissements de Daesh sont inhumains et non islamiques. L’Islam n’autorise même pas le meurtre d’un animal. Ce que fait Daesh abime l’image de l’Islam.» Je souhaite que tous les autres musulmans du monde se lèvent avec la même conviction! Si on veut en finir avec l’islamophobie, il faut reconnaitre cela et le dénoncer au plus tôt. * Le philosophe français Michel Onfray, de gauche, a dit sur les réseaux publics de négocier avec le groupe armé État islamique, mais il s’est fait traiter de fou, d’idéaliste, d’utopiste.


12

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

ARTS ET SPECTACLES DEUXIÈME SOIRÉE CACHÉE CFOU

Les basses de Busty enflamment la Chasse Galerie ALICIA LEMIEUX

Arts et spectacles

Après avoir mis la barre relativement haute avec nulle autre que Klô Pelgag pour la première soirée cachée en novembre dernier, CFOU n’a pas perdu la manière d’attirer sa clientèle universitaire pour son deuxième évènement. En effet, la très dynamique formation Busty and the Bass a su s’approprier très aisément la scène, et le public s’est fait peu à peu envouter par la musique mouvementée. Mission accomplie pour cette deuxième soirée cachée se déroulant le 3 décembre dernier. Les neuf membres du groupe se sont présentés sur la scène de la Chasse Galerie dès 22h15 et le constat était que le bar était plein. Jean-Philippe Charbonneau, directeur général de la radio CFOU, avoue avoir été très heureux de constater une présence aussi importante du public en cette imminente fin de session. À l’avant-scène se dessinait un léger vide alors que les plus curieux n’osaient pas s’avancer, mais dès le début de leur deuxième chanson, Models, les pas de danse se donnaient à l’avant et cet engouement n’a fait que se propager durant leur performance. suite de la une

Cuivres et instruments à vent à volonté

Le groupe s’inscrit à la fois dans l’électronique,

le funk, le soul, le hip-hop et le jazz. Ça semble beaucoup, mais ils manient tellement bien ces différents styles qu’ils s’allient parfaitement l’un à l’autre en ne créant qu’un tout cohérent. Le spectacle d’une heure trente n’a semblé être qu’une seule et même chanson puisque les transissions s’enchainaient aisément et le rythme ne se cassait pas. Les deux trompettes, le trombone et le saxophone en sont grandement pour quelque chose alors qu’ils formaient un son puissant et très festif. Les ajouts d’un clavier, d’une batterie, d’une basse, d’une guitare électrique et surtout d’un clavier de mixage complétaient l’ambiance musicale. Les quelques notes de voix du second chanteur avec de l’effet électro donnaient une forte impression de Daft Punk par moment.

Jean-Philippe Charbonneau, directeur général de la radio CFOU, avoue avoir été très heureux de constater une présence aussi importante du public en cette imminente fin de session. Les neuf Montréalais avaient une symbiose hors de l’ordinaire, ce qui donnait parfois lieu à de petites chorégraphies ou tout simplement à un mouvement du corps énergique qui correspondait à leur musique. Les gars avaient du plaisir à jouer ensemble et ça transparaissait sur scène. Le public réagissait très bien lorsqu’il était interpelé à chanter ou à danser. En plus de donner un tout unique, certains membres du groupe ont même eu la chance de montrer leurs prouesses instrumentales avec des solos acclamés par le public.

PHOTO: A. LEMIEUX

Busty and the Bass est un groupe à surveiller dans les prochaines années. Lors d’un de leur numéro instrumental, des airs à la Sir Pathétik, Mon pays, ont été détectés, ce qui était un peu spécial, mais quand même subtil. Vers la fin du spectacle, ils sont arrivés avec l’un de leurs succès, Tryna Find Myself, et ont terminé avec Macy, qui est beaucoup plus pop, mais tout de même satisfaisant. Alors qu’ils ont cru pouvoir se sauver d’un rappel, Busty and the Bass n’a pas eu le temps de redescendre de scène qu’il remontait immédiatement pour entreprendre le succès du groupe Outkast, Caroline. Un moment plus que satisfaisant pour la foule en délire qui s’est dirigée en grand nombre vers le kiosque pour la vente du EP du groupe. Selon Karina Tardif, c’était la première fois qu’autant de gens se procuraient

l’album d’un artiste après les soirées cachées CFOU.

Avant tout, des étudiants La formation Busty and the Bass s’est créée entre copains à l’Université McGill. Aujourd’hui tous gradués, ils se concentrent tous sur ce projet musical qu’ils avaient alors démarré que pour s’amuser lors de fêtes étudiantes, mentionnait Eric Haynes, le claviériste du groupe. Ils ont déjà à leur actif deux EP et tomberont sous peu en phase de production d’un premier album. Ils ont participé entre autres au Festival de Jazz de Montréal et sont considérés comme un des collectifs les plus dynamiques de la scène montréalaise.

IMPROVISATION À LA CHASSE GALERIE

Match endiablé opposant la LUITR au CLIMAX PHOTO: GITANE CHARRON

NADIA TRANCHEMONTAGNE Arts et spectacles

Le 10 décembre dernier, la Ligue universitaire d’improvisation de Trois-Rivières (LUITR) présentait un match bien spécial à son public. Pour l’occasion, la LUITR invitait sur les planches de la Chasse l’équipe le CLIMAX, l’équipe du Collège Laflèche, pour une confrontation amicale.

L’improvisation «zapping» invitait deux joueurs de chaque équipe à se livrer à un exercice autant physique que d’imagination. Les joueurs Rochon, Lemieux, Dugré-Lampron et Dodier Côte ont fait vivre une aventure rocambolesque et hilarante aux spectateurs présents.

Pour ce match, on retrouvait chez la LUITR les joueurs Frédéric Bernard, Alexandre Marchand, Célane Dodier Côte, Marc-André Marion-Flamand, Francis Dugré-Lampron et Frédérik Simon. Du côté du Climax, les improvisateurs étaient Lauriane Rochon, Guillaume Lemieux, William Beaudoin, Maximilien Théberge, Marianne Baril et Lindsay Moore, sous le «coaching» de Pierre-Louis Paquin.

Animé par l’indispensable Mathieu Plante, le match était arbitré par Antoine Lacasse. L’arbitre, incorruptible, aura su durant cette soirée mettre les improvisateurs à l’épreuve. Cela qui aura valu quelques, voire de nombreux, sons de gazou, au plus grand plaisir du public.

Avec des thèmes éclatés, l’arbitre a aussi fait voir de nombreuses catégories divertissantes, autant pour le public que pour les improvisateurs. Avec des thèmes éclatés, l’arbitre a aussi fait voir de nombreuses catégories divertissantes, autant pour le public que pour les improvisateurs. La plus marquante de ces catégories est sans aucun doute la celle où les improvisateurs, à la manière de lutteurs, devaient faire une improvisation et aller taper dans la main d’un autre joueur pour se faire remplacer. Inutile de donner tous les détails, mais les improvisateurs ont pris un malin plaisir à mettre leurs coéquipiers dans l’embarras. Disons simplement qu’un match d’improvisation aura

rarement connu autant de torses nus. Il fallait être là! Plusieurs d’autres improvisations auront marqué cette soirée, notamment une «zapping» dans laquelle les joueurs devaient changer le sens de l’improvisation selon leur mouvement à chaque coup de sifflet. Une improvisation durant laquelle les joueurs Francis Dugré-Lampron, Célane Dodier Côte, Lauriane Rochon et Guillaume Lemieux ont fait vivre tout un voyage à travers de multiples univers. Un match comme celui-ci n’aurait pu se finir d’une manière plus festive que par une improvisation «Fucker le chien» qui invite un joueur de chaque équipe à aller déranger l’improvisation de l’autre équipe. Deux improvisations qui auront pris des proportions démesurées, impliquant des positions difficiles à expliquer, quelques boissons renversées et des rires à gorge déployée. Le match s’est terminé par la marque de 9 à 8 en faveur du CLIMAX. Un pointage serré qui au final importe peu, car cela aura surtout été l’occasion pour deux équipes de partager la scène dans le seul but de vivre une belle soirée avec le plaisir d’improviser à l’honneur.



14 arts et spectacles

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

EXPOSITION À LA GALERIE r3

Quand l’art voyage La Galerie r3 tenait du 2 au 11 décembre l’exposition intitulée «Voyage Transparent». Le vernissage de cette exposition a eu lieu le mardi 8 décembre, et comportait une table ronde ainsi qu’une performance. «Voyage Transparent» est une exposition sous le commissariat du duo d’artistes The Two Gullivers (Flutura et Besnik Haxhillari) en collaboration avec le Groupe universitaire de recherche en arts visuels (URAV), le Département de philosophie et des arts de l’UQTR ainsi que le Musée de la performance. Cette exposition est née à la suite d’un projet performatif réalisé l’été dernier à Venise à l’occasion de la 56e Biennale de Venise, en Serbie et en Albanie. L’exposition présentait huit artistes en duo dont les œuvres sont basées sur leur vécu entre le voyage ordinaire et la participation performative. Les artistes ont fait cela en réaction à un concept déjà amorcé par The Two Gullivers. Pour ce projet, les instructions étaient simples: ils devaient remplir une valise transparente avec des objets hors de l’ordinaire et voyager à destination de Venise. C’est une fois là-bas que la valise a servi aux artistes pour d’autres interventions dans les autres pays qu’ils ont visités. La table ronde présentée dans l’après-midi du vernissage cherchait à discuter de la complexité du droit d’auteur, de la documentation et de l’exposition de la performance. Ils ont aussi évidemment eu l’occasion de discuter du projet et de leur performance. Il est étonnant de voir à quel point le même objet, une valise transparente, a occasionné des idées aussi diversifiées. Les performances réalisées par les artistes étaient projetées sur les murs de la Galerie r 3, près de leur valise. Le duo The Two Gullivers a présenté pour sa part une valise dans laquelle ils ont simplement mis leur cahier de dessins préparatoires à leurs projets performatifs. Avec la valise transparente, ils tentent de mettre de l’avant l’importance de l’idée unique de la performance en opposition à sa reprise illimitée. Le deuxième duo, Duo AZed (France Arseneault et Aimé Zayed), cherchait à concilier la culture occidentale avec celle de l’Orient tout en favorisant l’égalité des sexes, l’accord entre les cultures et les religions, la promotion du côté festif du mariage et le dévoilement des corps tant féminins que masculins. Pour leur performance, ils ont déambulé dans Venise avec des vêtements traditionnels islamiques: un blanc, un noir et un noir et blanc, cherchant à susciter les réactions. Vessna Perunovich et Boja Vasic, troisième duo, tournaient autour du thème de la maison. C’est

DANY LAJ AND THE LOOKS AU CAFÉ-BAR ZÉNOB

Être haut en couleur dans un sous-sol PHILIPPE BOURGOING ALARIE Arts et spectacles

PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

Les photographies de Boja Vasic couvraient l’un des murs de l’exposition. Ces photos expriment bien l’essence de l’exposition, remettant l’homme en question sur les barrières géographiques et les questions qui y sont reliées. individuellement et en tant que duo que les deux artistes traitent des luttes reliées aux dépassements des barrières géopolitiques. Pour sa part, Vessna Perunovich a présenté «Transparent Travel – Home Bound» où elle explore le symbolisme de la ligne rouge à travers une performance mobile et immobile à la fois. Pour sa part, Boja Vasic présentait une série photographique intitulée «Transparent Travel – Illegal Immigrants» dans laquelle il réfléchit au sort des milliers de réfugiés qui risquent leur vie en traversant la Méditerranée au péril de leur vie et autres. Dernier duo, Philippe Boissonnet et Lorraine Beaulieu ont cherché à expérimenter la dualité entre transparence et opacité dans les grands aéroports du monde. Jouant avec les éléments qui les entouraient, les artistes cherchaient à mettre en jeu l’instabilité de l’humain et de la planète ainsi qu’une analogie à la survie économique et un paradoxe envers la vie. Pour conclure le tout, une performance a été présentée lors du vernissage. Il s’agissait en fait d’un collectif de plusieurs performances regroupées dans un même espace et présentées par le Musée de la Performance en collaboration avec le Groupe d’intervention performative avec des étudiants du Département de philosophie et des arts de l’UQTR. Performance tout à fait saisissante à plusieurs niveaux. Les étudiants se sont livrés à cette performance corps et âme, suscitant chez le public un sentiment de curiosité, de malaise et surtout un intérêt vif. Une expérience incroyable! Cette exposition met en scène beaucoup d’éléments et elle est presque étourdissante par sa diversité. L’exposition veut poser des questions plus qu’elle ne cherche à en répondre. Elle confronte l’homme à lui-même en le mettant en perspective avec le monde. (N.T.)

Le 4 septembre dernier avait lieu le spectacle du groupe Dany Laj & The Looks. Continuant leur tournée un peu partout au Canada, les trois membres venaient présenter leur plus récent album World on the Street, jouant dans plusieurs styles, du rock au power pop. Il fait froid dehors et des gens trainent devant une porte sur une rue déserte. L’entrée du Zénob est déjà toute tracée. À l’intérieur, tout est calme et deux musiciens sont en train de placer leur matériel sur la scène. En sortant par l’arrière, on croise deux personnes qui parlent et l’un demande à l’autre comment va la tournée. La chasse au chanteur du groupe est terminée. Dany Laj (Lajeunesse de son vrai nom) raconta les différents endroits où lui et son groupe passèrent durant les dernières semaines. «Beaucoup de spectacles en Ontario, quelques-uns au Québec et de futures dates aux États-Unis. Pour cette tournée, le groupe fera partie du spectacle d’une des légendes du power pop», affirme Dany Laj. On n’en sait pas plus pour le moment. Mais qui est ce chanteur qui exhibe son chandail des expos pour la prestation de la soirée? Dany Laj est un musicien qui vient de la ville de Kirkland Lake, ville minière du nord-est de l’Ontario. Héritier de Nick Lowe

et Paul Westerberg, le jeune musicien baigne dans le power pop, en intégrant des éléments du country, du rock’n roll et du folk. Ses chansons se composent de son histoire de jeune garçon du nord de l’Ontario, de ses amours, de concerts et de vans brisés. Passé par Sudbury, North Bay et Toronto, c’est à Montréal qu’il est maintenant installé pour faire le tour du Canada et passer par les États-Unis avec The Looks (la section rythmique), composée de Jeanette Downling à la basse et Lewis Handfort à la batterie. Plusieurs check, check check dans le micro et ça commence. Dès le premier riff, on comprend ce que la biographie voulait dire sur le site officiel. Avec la pièce Small Town Kid, le groupe nous envoie dans la pop au son rock et aux solos à la distorsion assumée. S’enchainent ensuite des titres comme Mr Rebond, We Know ou Best Thing in Town qui mettent de l’avant des refrains accrocheurs utilisant la voix de la bassiste et de Dany Laj. Le spectacle a continué avec des pièces comme Take it Away et Woody/Dreamers. Le groupe a enchainé les chansons assez rapidement sans faire d’intermissions particulières. Peu de gens avaient été informés de la présence du groupe au Zénob. C’est pourquoi Michel, un des spectateurs nous a tous prévenus lorsqu’il est parti au milieu du spectacle parce qu’il était fatigué. Très convivial, le groupe connaissait le nom de tous ceux présents à la fin du spectacle et a pris la peine de parler avec ceux qui le désiraient. Pour plus d’informations sur le groupe, vous pouvez vous diriger sur le site danylaj.com ou sur leur Facebook. L’album World on the Street est disponible sur iTunes, Spotify et en magasin.

PHOTO: P. BOURGOING ALARIE

Dany Laj and The Looks pendant la chanson Take It Away.

Période du 7 déc. ‘15 au 10 janv. ‘16

Mardi de 15 h à 18 h, en rappel vendredi 17 h et dimanche midi

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes Maude Audet On a créé un monstre Rosie Valland Ariane Zita Athena Les Revenants Ponctuation Mononc’ Serge Les Conards à l’orange Le Husky

Pièces Dans les nues Ta playlist Quebec City Soyons sauvages Prends mon temps Rien ne saigne comme un pouce Mon corps est une planète L’ébola à Saguenay Richard Desjardins Dans la neige

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes The Noble Thiefs Metric Dilly Dally Lucid After Life The Sheepdogs U.S. Girls EL VY Deerhunter Majical Cloudz Kurt Vile

Pièces How Can You Think of Love? Lie Lie Lie Purple Rage A.O. Bad Lieutenant Window Shades Return to the Moon Snakeskin Downtown Pretty Pimpin’


arts et spectacles 15

www.zonecampus.ca

LA MONTAGNE EST BLANCHE ET MAXIME AUGUSTE AU GAMBRINUS

Le folk à l’honneur Le Gambrinus accueillait Maxime Auguste ainsi que La Montagne est blanche le 8 décembre dernier pour un spectacle folk. Pour l’occasion, la salle était bondée et surtout très animée, accueillant une foule impatiente de voir le spectacle. Le bar trifluvien grouillait de vie lors de cette soirée de décembre. Les spectateurs pouvaient compter sur le Gambrinus pour les tenir au chaud, ainsi que pour leur offrir de la bonne bière et de la musique d’une grande qualité. Dès le coup de 21h00, Maxime Auguste a ouvert le bal devant une assistance agitée.

Maxime Auguste Maxime Auguste est un auteur-compositeur-interprète montréalais, originaire des Iles-de-la-Madeleine. Lors de son passage à Trois-Rivières, il était accompagné à la contrebasse, jouant lui-même de la guitare, ainsi que de l’harmonica pour quelques chansons. Une formule simpliste fort plaisante, agrémentée de belle manière par la voix particulière du chanteur.

Le rire facile, le sourire encore plus, Maxime Auguste joint les anecdotes à la musique. Ce qui détonne le plus chez Maxime Auguste, c’est son calme et son attitude chaleureuse. Dès les débuts, il ne craint pas les bavardages et s’adresse directement au public. Le rire facile, le sourire encore plus, Maxime Auguste joint les anecdotes à la musique. «Les histoires d’amour les moins compliquées sont celles qui commencent jamais», dit-il comme introduction à sa musique. Il tient d’ailleurs, avec humour, à mettre en garde le public: sa musique à tendance à faire que les gens tombent amoureux de lui. Mieux vaut être prévenu! Il rappellera d’ailleurs plus tard que, malgré sa musique marquée par la peur de l’engagement, il est désormais engagé et papa depuis l’été dernier.

Une guitare, une contrebasse et une voix chaude et rauque, il n’en faut pas plus pour une musique pleine de caresses. Les mots sont aussi importants que la mélodie dans cette musique où chaque mot résonne par leur poésie parfois brute. Entre le touchant et l’humoristique, Maxime Auguste est attachant par sa convivialité. Il invite les gens à des tranches de vie qu’on ne sait pas toujours si on doit les croire. Sa chanson «Kevin-Steve» en est un exemple rafraichissant. C’est à écouter!

La Montagne est blanche s’inscrit dans un folk apaisant qui plait autant par son rythme et son atmosphère que par ses douces paroles. La Montagne est blanche La Montagne est blanche est un groupe trifluvien composé d’Olivier Lessard (voix, guitare, paroles et musique), Fréderic Martineau (basse), Alicia Lemieux (voix, xylophone et mélodica) et Jean-François Veilleux (batterie). Le groupe commence à faire sa marque dans le paysage musical québécois. Ils ont été les gagnants d’UQTR en spectacle 2015. C’est d’ailleurs le concours Univers-Cité en spectacle qui a permis au groupe de faire la rencontre de Maxime Auguste, qui avait remporté UQÀM en spectacle. La Montagne est blanche s’inscrit dans un folk apaisant qui plait autant par son rythme et son atmosphère que par ses douces paroles. En plus de leur musique, le groupe a aussi livré quelques anecdotes sur le groupe, allant de leur formation jusqu’à l’idée de leur nom. Un récit offert par Frédéric Martineau qui a su faire rire le public. Public d’ailleurs fort festif, particulièrement au deuxième étage, et qui ne se gênait pas pour souligner son enthousiasme. À la manière de Marie-Ève Janvier et Jean-François Brault (comme le groupe le dira lui-même avec beaucoup d’humour), La Montagne est blanche se livre à un segment de chansons d’amour en duo. Un magnifique duo vocal d’Alicia Lemieux et Olivier

PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

La Montagne est blanche fait lentement sa place dans le paysage musical québécois. Le groupe a présenté une chanson en formule duo, une agréable surprise mettant à l’honneur les voix d’Olivier Lessard et d’Alicia Lemieux.

PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

Maxime Auguste est un artiste sympathique qui s’illustre par son humour comme par sa musique chaleureuse. L’artiste a performé en première partie de La Montagne est blanche. Lessard. Le groupe a aussi joué plusieurs de leurs chansons dont «Mesurer les glaciers» et «Comme des flyers partis au vent», deux chansons d’une grande force poétique. En plus de toutes leurs compositions originales, le groupe s’est aussi permis l’interprétation de «cover». La rencontre des deux groupes aura permis une soirée fort harmonieuse dans le style musical

durant laquelle le public a pu profiter d’une musique riche. Si certains connaissaient déjà les artistes présents, pour d’autres, c’était l’occasion de faire de belles découvertes musicales. Si Maxime Auguste est retourné en région montréalaise, La Montagne est blanche ne quitte pas Trois-Rivières. On peut donc espérer un nouveau spectacle du groupe très bientôt dans une salle près de chez nous. (N.T.)


16 arts et spectacles

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

CHRONIQUE D’UN LUNATIQUE

Pour un réel plus chevaleresque LOUISPHILIPPE CANTIN Chroniqueur

Étudier en Lettres, puis se trouver un emploi en lien avec l’écriture, c’est aussi s’en trouver un autre qui ne possède aucun lien avec le domaine culturel. Ne voyez aucune haine dans cette dernière phrase, reste qu’elle est forte de vérité, j’en suis sûr, pour bon nombre de mes contemporains. Vous aurez également deviné que c’est le cas de mon humble personne. Pour cette raison, je suis en train d’écrire ces quelques lignes dans une guérite de stationnement qui, l’été, de par ses néons, attire toutes sortes d’insectes dont je n’aurais même pas deviné l’existence sans cet excitant sidejob. Sous l’austérité de l’hiver et du béton gris du stationnement souterrain, il va de soi que quelques pensées fugaces traversent mon esprit. Celles qui restent ce soir tournent grossièrement autour du peu d’adrénaline que me fournit cet emploi d’à côté qui ne me déplait pas trop non plus, ça reste au final un excellent moment pour consommer de la musique et, comme vous le constatez, produire une chronique en toute quiétude. Néanmoins, je ne me sens ni investi d’une quête grandiose, ni envahi d’un sentiment prenant d’héroïsme. Je ne suis, ces soirs de guérite là, rien d’autre qu’un personnage de la grande histoire qui, humblement, tente de coucher ses pensées dans le carré d’un journal qui ne demande qu’à être lu par des gens dont l’esprit est souvent occupé par bien d’autres désirs et occupations que celui de me lire entre deux travaux de fin de session. La fin de session, pour la majorité de vous, chers lecteurs, constitue le point culminant de votre épopée universitaire, le pic d’adrénaline d’une histoire qui, au fond, garde sa fin secrète, même pour vous qui l’écrivez. Parlant d’épopées, il en est une qui reprendra son cours épique et qui tentera, pour une énième fois, de graver la mémoire collective mondiale quelque deux jours après la sortie de ce présent numéro du journal. Peut-être mission sera-t-elle déjà accomplie pour l’équipe du réalisateur JJ Abrams au cours des deux semaines durant lesquelles le dernier Zone Campus de 2015 foulera les présentoirs de notre merveilleuse université de béton. Vous l’aurez deviné, je m’enligne de manière fort limpide pour traiter du prochain méga-phénomène cinématographique: Star Wars: The Force Awakens. Trop d’avance pour critiquer le film lui-même (qu’il serait de toute façon inutile de critiquer), c’est plutôt au phénomène que j’ai envie de m’intéresser. Il va de soi que ce sujet sort un peu de mon habituelle chronique musicale, mais bon, Noël arrive et je fais comme bon me semble! Qu’est-ce qui explique que cette vieille progéniture directement sortie du cerveau de George Lucas parvienne encore aujourd’hui à frapper si fort l’imaginaire des jeunes comme des vieux. Contre vents et marées, malgré l’accueil difficile qu’ont reçu les trois derniers films auprès de la critique, Star Wars n’a jamais cessé d’engendrer de nouvelles histoires

qui s’ajoutaient à ce fameux univers étendu: jeux vidéos, romans, jouets, jeux de société, rien n’y échappe. Ce fut d’ailleurs sur ce point que Lucasarts se démarqua du lot il y a de ça environ une quarantaine d’années. Six films plus tard, c’est Disney qui reprend le flambeau pour tenter de faire rêver de sabres lasers et de conquêtes de l’espace à une nouvelle génération. Rien ne sert de se le cacher, Star Wars, dans presque son ensemble, ne constitue rien d’autre qu’une histoire de chevaliers et de princesses en détresse bien classique, outre le fait qu’elle se déroule dans l’espace. D’ailleurs, c’est peut-être la raison de son efficacité, c’est-à-dire que cette fictive guerre dans les étoiles ne répond au fond qu’au besoin humain de s’accrocher à une mythologie qui, de toute évidence, ne peut aujourd’hui justifier son existence que par la fiction consciemment consommée. Au même titre, d’autres grands phénomènes culturels s’inscrivent dans notre culture tels qu’Harry Potter ou Star Trek, cette saga qui n’en finit plus de finir se fait l’Iliade et l’Odyssée du XXIe siècle. Tolkien quant à lui, exposait publiquement son désir de créer une mythologie pour son Angleterre d’adoption, c’est ce qui le poussera à créer, durant plus de cinquante ans, l’univers qui entoure son plus que connu Seigneur des Anneaux.

Rien n’est condamnable dans le désir d’un peu plus d’héroïsme et de légendaire dans sa vie, ni dans la volonté de laisser planer son imagination. Évidemment, il est louable de pourvoir à ces épopées fantastiques modernes le terme de mythologie. Loin de moi l’idée d’en galvauder la définition. Je crois malgré tout qu’il est pertinent de soulever la question. D’un autre côté, il est impossible d’ignorer qu’il n’y a pas que ce besoin fondamental de merveilleux qui attire l’humain. Vous aurez, tout comme moi, bien remarqué toute l’attention médiatique ainsi que tout le travail de promotion mis en branle par Disney derrière ce monolithe de la science-fiction. Il va de soi que ce tsunami de publicités se veut une des principales raisons de l’attention du public, qui ne demande rien d’autre que d’embarquer dans ce cycle de diffusion pour participer à cet engouement collectif. Il est, j’ose le croire, plausible que le citoyen occidental moyen, celui qui travaille huit heures par jour, cinq jours par semaine, désire sortir son esprit d’une forme de grisaille constante en l’alimentant d’histoires plus grandes que nature. Rien n’est condamnable dans le désir d’un peu plus de chevaleresque dans sa vie, ni dans la volonté de laisser planer son imagination. Le questionnement qu’il me reste cependant au final, et c’est là-dessus que je vous laisserai pour l’année 2015: n’est-il pas plus gratifiant et plus stimulant d’expérimenter réellement l’aventure, peu importe sa forme, qu’elle soit dans la création, dans le voyage, dans le sport, plutôt qu’en s’identifiant à un phénomène culturel de masse? À tous, bonne et heureuse année 2016, en vous souhaitant d’être vrais avec vous-mêmes pour vos résolutions.

THÉÂTRE DES GENS DE LA PLACE

Le bourgeois précieusement ridicule PHOTO: LAURÉANNE DANEAU

Martin Francoeur est efficace dans son Jourdain ridiculement extravagant.

MARIECHRISTINE PERRAS

Arts et spectacles

Le Théâtre des gens de la place présente sa deuxième production de la saison à la Maison de la Culture de Trois-Rivières. Stéphane Bélanger, qui accumule maintenant 25 ans de théâtre dans la région, signe la mise en scène de cette 25e pièce écrite par Molière, Le bourgeois gentilhomme. Dans la salle Anaïs-Allard-Rousseau, la première du jeudi 10 décembre dernier a révélé une distribution importante et variée. Cette comédie de Molière est dans la lignée de ses comédies-ballets. Pour plaire au roi, le bonze du théâtre invente ce nouveau genre. En collaboration avec son acolyte Lully, le genre se développe à la cour. Ancêtre des spectacles de variétés, la comédie-ballet inclut théâtre comique, danse et musique. C’est dans cet esprit que Stéphane Bélanger a fait ses choix esthétiques. Six ballerines font des apparitions et permettent de bonnes transitions. M. Jourdain est ce qui s’apparente à un nouveau riche. Il a de l’argent, mais pas d’éducation. C’est avec ce personnage grotesque qu’il est encore possible aujourd’hui de donner ce constat à Molière: la véritable pauvreté n’est pas celle du portefeuille, mais celle de l’esprit. Jourdain s’habille comme les gentilshommes. Jourdain a des maitres en musique, en philosophie, en danse et en armes. Il n’écoute pas et n’apprend pas, mais il parait bien. Jourdain fait rire de lui et son entourage en abuse. Martin Francoeur assure un Jourdain solide et arrive à soutenir un rythme fort bien cadencé. Bien que le personnage soit une caricature, Francoeur ne sombre pas dans le cabotin. Il assume tout à fait le ridicule de Jourdain et il sait toujours l’exploiter dans les limites du bon gout. Bien que la pièce tarde à se mettre en branle, l’ensemble est exécuté dans une mesure finement orchestrée. L’arrivée de Martin Bergeron en maitre d’armes profite au rythme et au genre. Vêtu et habité d’un ridicule grandiose, Bergeron donne le ton et confirme la direction du spectacle. Patrick Lacombe incarne un maitre de philosophie manipulateur et moqueur. Sa présence corporelle et vocale est toujours remarquable. C’est

un comédien d’exception, un grand créateur de personnages. Le maitre tailleur incarné par François Laneuville contribue à la caricature généralisée et passe très bien. L’accumulation de personnages, de figurants et de danseuses souligne la mondanité du paraitre, cette fausseté dans les relations. Parmi les habitués du TGP qui se partageaient la réplique, il y avait aussi quelques nouveaux visages rafraichissants. Ce sont de jeunes premiers efficaces qui auront leur place dans le paysage théâtral amateur trifluvien. Samuel Fortin revient sur scène avec aplomb dans un registre comique aux antipodes de son rôle du mois dernier.

Vêtu et habité d’un ridicule grandiose, Martin Bergeron donne le ton et confirme la direction du spectacle. Malgré quelques farces faciles dans la mise en scène, la globalité du spectacle de deux heures avec entracte coule rapidement et ne s’étire pas en longueur. Les costumes créés par l’équipe de production Josée Proulx sont marquants et extravagants. Les habits de Jourdain sont d’un admirable ridicule, à la hauteur des aspirations de titres de noblesse de ce personnage. La pièce sera présentée les 17, 18 et 19 décembre 2015 à la Maison de la Culture.

PHOTO: LAURÉANNE DANEAU

Le maitre d’armes n’apparait que pour un léger moment, mais son exécution par Martin Bergeron est remarquable.


arts et spectacles 17

www.zonecampus.ca

VERNISSAGE À L’ATELIER PRESSE PAPIER

VISIONS D’ANNA

Des duos transatlantiques Dans l’temps confirment des racines communes ANNABELLE DESCHÊNESGAGNÉ Arts et spectacles

J’étais recouverte de laine jusqu’au bout des orteils, assise devant le poêle à bois, sur lequel mon père faisait dorer un grilled cheese. Mon cœur ronronnait sous l’enveloppe de cette chaleur réconfortante. Je l’entends encore me dire tout bas: «Quand y fait frette, rien de mieux qu’une petite attisée pour se réchauffer!»

PHOTO: M.-C. PERRAS

L’univers mystico-spectral de Guy Langevin et de Brigitte Kernaleguen est serein et révèle un calme qui se situe dans la mort et dans les racines ancestrales.

Les artistes de Presse Papier se sont associés à des artistes français de l’atelier Graver Maintenant afin de créer 16 œuvres en duo. Forts d’un succès précédent du même concept, certains graveurs de l’atelier se sont prêtés au jeu du hasard et ont mêlé leur création avec celle d’un collègue outre-Atlantique. L’exposition Coïncidences et jeux de hasard surprend par l’homogénéité des impressions. Lors du vernissage du 3 décembre dernier, quelques artistes trifluviens étaient sur place pour accueillir les amateurs d’estampe. Trois commissaires, une Québécoise et deux Français ont finement choisi les duos participants. C’est un travail laborieux d’une justesse impeccable. «Les graveurs ont été sélectionnés par les trois commissaires, puis réunis par paire selon leur affinité graphique, leur sensibilité ou la parenté de leurs préoccupations», souligne l’organisation. C’est en effet remarquable à quel point les œuvres exposées ne semblent pas être faites à quatre mains. Les associations sont si harmonieuses que les résultats sont tous réussis. Ce qui ébahit davantage puisque les artistes ne se connaissaient pas avant le processus. Une fois les artistes jumelés, les deux acolytes inconnus communiquaient par courriels pour se diriger dans une même direction. Certaines œuvres ont débuté au Québec et d’autres en France, selon la liberté laissée aux duos. Que ce soit un ajout de lignes, un ajout de couleur en transparence, une tache ou une image complète, les deux artistes sont toujours en complément. Les 16 œuvres passent de l’abstraction au paysage en passant par des personnages de bois ainsi que des insectes. Les couleurs demeurent discrètes laissant plutôt place aux tonalités de noir et de blanc. L’image d’Aline Beaudoin (Presse Papier) et de d’Alain Cazalis (Graver Maintenant) affiche quant à elle des bleus tantôt doux tantôt plus francs. Contre vents et marées propose un univers onirique qui fait appel à la mémoire de l’eau. L’embarcation

échouée et brisée rappelle l’eau érosive, cette eau d’une grande force destructrice, mais autant source de vie. Source surtout de voyages et de découvertes bien représentés par les personnages de bois qui semblent naviguer dans le rêve, dans un temps imperceptible. Un bon nombre d’anciens étudiants du Département des arts de l’UQTR se retrouvent parmi les membres de l’Atelier Presse Papier. Parmi ceux-ci, Patricia Bouffard-Lavoie qui a également exposé ses oeuvres lors de la récente édition trifluvienne de la Biennale internationale d’estampe contemporaine. Elle a aussi exposé dernièrement au Centre culturel Pauline-Julien. Cette jeune artiste s’affirme de plus en plus et il est possible de reconnaitre sa touche personnelle, surtout par les écritures imprimées dans la majorité de ses œuvres. Sa démarche a trouvé écho chez le Français Éric Fourmestraux, alors qu’ils ont créé ensemble l’œuvre Œil pour œil. Quelques-unes de ses œuvres sont affichées en permanence à la cafétéria de l’UQTR.

C’est un travail laborieux d’une justesse impeccable. Les chargées de cours de l’université en sérigraphie et en gravure, Valérie Guimond et Mylène Gervais, sont également de la partie. L’univers de Valérie Guimond se reconnait aisément et elle a su travailler de concert avec Christine Gendre-Bergère, car la composition du tableau intègre très bien ses enfants-personnages mystérieux qui oscillent entre un monde révolu et nostalgique de l’adulte et un avenir incertain et apocalyptique. La récurrence du masque à gaz dans le travail de Guimond laisse présager une vision pessimiste du futur, du lègue laissé à la génération qui est encore enfant. L’exposition se poursuit jusqu’au 10 janvier 2016 dans l’espace de diffusion de l’atelier sur la rue St-Antoine, dans le centre-ville de Trois-Rivières. Il est possible de jouer une partie du jeu serpents et échelles, spécialement conçu pour l’occasion. Le jeu grand format est placé au sol et les visages des artistes y sont apposés. (M.-C.P.)

Au-delà de ce genre d’ambiance, à l’abri de la tempête, mon père me racontait des histoires. Vraies, pas vraies, j’y croyais toujours. Il commençait avec celles que lui avait auparavant racontées mon grand-père. Bucheron, chasseur, pêcheur et un fidèle adepte du temps des sucres, il avait récolté beaucoup d’histoires où la forêt lui révélait la partie claire, mais aussi obscure de ses entrailles. Puis, mon père se plaisait à en raconter quelques-unes de son cru. Passionné de motoneige et chef de train de métier, il me partageait des péripéties assez abracadabrantes pour mon imagination d’enfant. Bien sûr, quand approchait le temps des Fêtes, il rehaussait ses histoires d’un esprit plus féérique. En grandissant, j’ai découvert bon nombre de contes et de légendes. La tradition de l’oralité dans les contes et les légendes s’est perpétuée d’année en année. D’ailleurs, le Québec a connu bon nombre d’auteurs qui se plaisaient à écrire, mais aussi à raconter de vive voix des histoires. Fred Pellerin? Non, vraiment plus dans l’temps que ça, plus vieux, vous voyez? Plus vieux que mon grand-père! Une époque où les écrivains illustraient à la tonne le rapport entre la nature et l’homme, où l’omniprésence de la forêt parsemait des pages et des pages. En effet, les écrivains du XIXe siècle ont légué à l’histoire littéraire québécoise un portrait assez romantique de leur temps. On constate que ces thèmes ont continué d’habiter nos ancêtres à travers les années. Mais qui sont ces écrivains québécois du XIXe siècle? Quels sont ces contes et ces légendes qu’ils se plaisaient à raconter dans l’temps et plus particulièrement ceux qui abordent Noël puisque le temps des Fêtes approche. Je vous jure que ça vaut la peine d’en lire au moins un! Tous les Québécois, du moins, j’ose l’espérer, connaissent la légende de La chasse-galerie. Selon l’office national de la langue française, le mot «chasse-galerie» définirait une ronde nocturne des sorciers ou des loups-garous. Et pourtant ce canadianisme folklorique donné comme titre à une légende s’apparente, oui, à une ronde nocturne, mais avec le diable. J’ose davantage espérer que vous du moins, chers lecteurs, vous connaissez le nom de son auteur. La version la plus connue de cette légende fut écrite en 1900 par Honoré Beaugrand (18481906), journaliste et politicien. La chasse-galerie a, sans nul doute, marqué les mémoires, mais un petit rafraichissement ne ferait pas de torts à votre famille, lors de la soirée du Réveillon! Au tour de Louis Fréchette (1839-1908),

homme politique et homme de lettres très prolifique pour l’époque. Il a publié une cinquantaine de contes, dont les Contes de Jos Violon. Ces derniers parurent d’abord de façon éparse dans divers périodiques pour être finalement réunis dans un même recueil en 1974. Aussi, La Noël au Canada est un recueil de contes publié en 1900 avec des illustrations du peintre Frederick Simpson Copburn. Il s’agit d’un recueil où l’inspiration dans le folklore populaire révèle la thématique de l’enracinement au territoire et à l’hiver québécois. Même si Noël n’apparait pas comme un sujet dominant dans son œuvre, la façon dont Fréchette le raconte illustre bien l’imaginaire de nos ancêtres quant à cette fête sacrée. Un peu moins connu que les deux autres, Pamphile Le May (1837-1918) n’en n’est pas moins talentueux quant à l’écriture. Bibliothécaire de profession, il affectionnait la littérature et ses contes sont particulièrement incroyables! L’un de ses ouvrages les plus appréciés en prose est Contes Vrais publié en 1899. D’ailleurs, il contient un conte de Noël «Mariette». Aussi, il a écrit Fêtes et Corvées, un ouvrage dont le titre révèle clairement le sujet de l’œuvre. Ce qui est intéressant, c’est qu’il contient une partie où Pamphile décrit la fête de Noël. Les écrivains dans l’temps étaient aussi des témoins. C’est donc avec sa plume qu’il posa un regard sur le temps des fêtes et qu’il partagea son opinion sur l’origine de la fête, le tout suivi d’un conte nommé «Fantôme». Le May aimait beaucoup écrire des histoires de fantômes et de loups-garous. Je vous le conseille donc aussi pour vos soirées d’épouvantes extrêmes!

Les écrivains dans l’temps étaient aussi des témoins. Enfin, je pourrais vous donner plein de noms d’auteurs (Henri Raymond Casgrain, Octave Crémazie, François-Xavier Garneau, Arthur Buies, Laure Conan, Jean-Paul Tardivel, Hector Fabre, etc.) et vous parler de leur parcours littéraire fascinant, puisqu’ils étaient tous, à leur façon, des visionnaires. Ils ont su se tailler une place dans la société canadienne-française grâce aux brochures et aux journaux et purent témoigner de la vie littéraire, mais aussi socioéconomique, politique et historique de notre pays. Comme quoi c’est à travers les histoires qu’on aide à la construction d’une identité. N’hésitez donc pas à remplacer les histoires de mononcle par celle de Fréchette et laissez-vous bercer dans l’imaginaire de votre grand-mère. Il est certain qu’elle en connait des pas pires! PHOTO: GRACIEUSETÉ

Louis Fréchette, figure importante de l’histoire de la littérature québécoise.


18 arts et spectacles

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

VERNISSAGE AU CAFÉ FRIDA

LA PETITE TÉNÉBREUSE

L’Ordre du Temple solaire Une profonde Jusqu’où va l’humain pour ses croyances?

MICHÈLE ROBITAILLE Chroniqueuse

16 décembre 1995. Alors que la plupart des gens s’apprêtent à compléter leurs emplettes de Noël, à St-Pierre de Chérennes, en France, on découvre les cadavres carbonisés, disposés en cercle, de 16 personnes, dont trois enfants de 2, 4 et 6 ans. Ces gens se sont suicidés pour leur secte, l’Ordre du Temple Solaire. Si ce nom vous est familier, c’est que l’OTS a été très actif au Québec dans les années 80 et 90. Des membres haut placés de la secte habitaient les Laurentides. Qu’est-ce que l’Ordre du Temple Solaire? Fondé en 1984 par Luc Jouret et Jo Di Mambro, ce groupe ésotérique s’inspire du mouvement des Templiers pour assoir sa doctrine à Genève, en Suisse. Ce groupe fonde ses principes sur le transit, soit le voyage de l’âme vers une autre planète, par le suicide. Par le transit, les membres croyaient être en mesure de se rendre sur Sirius. L’Ordre doit, selon sa mission, rétablir la notion exacte d’autorité et de pouvoir dans le monde. Elle veut affirmer la primauté du spirituel sur le temporel. Elle veut redonner à l’homme la conscience de sa dignité. Elle souhaite aider l’humanité en son passage et participer à l’Assomption de la Terre sur les trois plans, soit ceux du corps, de l’âme et de l’esprit. Elle veut unir les Églises chrétiennes et islamiques et enfin, elle prépare le retour du Christ en gloire solaire1. RIEN DE MOINS.

Les suicides collectifs Peu connu jusqu’en 1994, l’OTS fera les manchettes pour ses séries de suicides collectifs. Le 4 octobre 1994, à Morin Heights, au Québec, quatre membres de la secte s’enlèvent la vie dans des circonstances étranges. Le même jour, 25 décès surviendront en France. Le lendemain, 23 cadavres seront retrouvés en Suisse, à Cheiry. Après une accalmie d’un an, les 16 corps que je mentionnais ci-dessus furent trouvés dans une région montagneuse et isolée de la France. Finalement, à St-Casimir, au Québec, cinq décès seront recensés le 23 mars 1997. Ces suicides seront les derniers reliés directement à l’OTS. Une controverse persiste aujourd’hui, à savoir si tous les suicidés étaient consentants. Il est clair que pour les enfants, la question ne se pose même pas. À deux ans, je ne crois pas qu’on puisse décider si l’on veut mourir ou non pour transiter vers Sirius… Comment fait-on pour conduire autant de personnes vers la mort ? Tout d’abord, Jo Di Mambro, comme tous les leadeurs de ce monde, est extrêmement charismatique. Il entraine ses fidèles dans un gouffre sans fond, avec lui. Di Mambro se suicidera à Grange-sur-Salvan, lors de la première vague de suicide. Il amène avec lui «l’enfant cosmique» qui doit, selon les croyances, sauver l’humanité. Emmanuelle Di

Mambro, née en 1982, aurait été fécondée par conception «théogamique». Lors d’une cérémonie regroupant plusieurs membres de la secte, la femme choisie pour porter l’enfant cosmique reçoit une épée sur le ventre, suivi d’un éclair de lumière. En vrai, la femme choisie, Dominique, est la maitresse de Jo Di Mambro et est enceinte de quelques semaines. Comme quoi, il n’y a qu’une seule façon de faire des bébés… Les membres de la secte sont souvent des gens fragiles mentalement. Ils sont en quête de spiritualité et cherchent à croire désespérément ce qu’on leur raconte. Ils seront rapidement isolés de leur famille, des non-membres, et dépossédés de leur argent. Mis à part cette fragilité, les adeptes croient en la réincarnation, qui permet d’affirmer que leur esprit peut être dissocié de leur corps. Enfin, un message apocalyptique et l’idée de l’impossibilité d’un salut sur la Terre convaincront, de leur plein gré, plusieurs membres du Temple Solaire. Par contre, beaucoup de journalistes, d’enquêteurs et de proches des victimes croient à la thèse du meurtre.

Si ce nom vous est familier, c’est que l’OTS a été très actif au Québec dans les années 80 et 90. Des membres haut placés de la secte habitaient les Laurentides.

transparence pour illustrer l’universel PHOTO: M.-C. PERRAS

Samuel Champoux expose ses œuvres lumineuses et abstraites au Café Frida.

C’est au Café Frida que l’autodidacte Samuel Champoux présente une exposition de son travail qui est le fruit d’une recherche et d’une technique inhabituelles. À cheval sur le vitrail et le dripping, le jeune artiste explore les possibilités de l’acrylique, du verre et de divers agents chimiques. À l’occasion du vernissage, qui s’est tenu le 3 décembre dernier, le jeune homme très accessible a accueilli les curieux avec une attention chaleureuse.

De nos jours Aujourd’hui, la secte est dissoute et les anciens adeptes, survivants, doivent vivre avec la lourdeur de leurs années passées au sein de l’Ordre du Temple Solaire. Beaucoup sont traumatisés et ne peuvent se pardonner le sort qui fut réservé à leurs amis. Certains sont encore confus et ne savent pas encore si le transit est réel ou non. Toujours d’actualité, la façon dont les gens se font endoctriner me fascine. Comment peut-on arriver à croire de telles choses et être même prêt à mourir pour ces principes? Comme quoi la nature humaine, en générale, est facilement manipulable et toujours en quête de sens… Pour en savoir plus : Tout le monde en parlait, Le mystère du Temple solaire, 2013. Disponible en ligne sur radio-canada.ca. 1

Centre de ressources et d’observation de

l’innovation religieuse: http://bit.ly/1NJ6sVO

PHOTO: JESSICA FORDE, CAPA DRAMA, 2005

L’Ordre du Temple Solaire, docu-fiction d’Arnaud Sélignac et Bernard Nicolas, diffusé en 2005. Le film restitue ces séances occultes où, sur des extraits d’opéra wagnérien, les adeptes, tous habillés de blanc, se recueillent et attendent la manifestation des esprits de l’au-delà.

Avec une passion contagieuse, Samuel Champoux explique sa démarche à qui veut bien l’entendre. Les œuvres exposées proviennent d’une production antérieure de trois ans, qui avaient déjà été montrées à la galerie Alt art design de Montréal. Les œuvres abstraites sont densément colorées et profondément vibrantes. Cette qualité plastique est due à une technique élaborée par Champoux. Découverte un peu par hasard, cette manière de faire répond aux désirs d’innovation de l’artiste. Le jeune homme originaire de Mont-Carmel en Mauricie n’avait pas envie de dessiner ce que plusieurs avaient déjà fait. Très habile dans les techniques de dessin et de représentation hyperréaliste, il a voulu s’exprimer avec un autre savoir-faire. L’aléatoire contrôlé de sa technique lui permet à la fois de se plonger dans les confins de l’Univers, à la fois dans la sélection hasardeuse de la vie, dans le cosmos et plus précisément sur Terre. Il est possible de voir dans les toiles des rappels de bancs de coraux, de nébuleuses, de paysages célestes et fluviaux. Samuel Champoux ne touche jamais directement au canevas de verre sur lequel il laisse tomber la couleur. Ce qui laisse à la matière une occasion de se disperser selon certaines lois physiques. Cette manière se veut un rapprochement de la nature, de l’organicité. «J’essaie vraiment de faire manifester ce que j’appelle les mathématiques universelles, qu’est-ce qui fait que les galaxies, les vaisseaux sanguins, les rivières, les arbres, tout est pareil? C’est la même formule mathématique qui régit ça et j’essaie de recréer ça, de faire ressortir cette mathématique-là dans mes œuvres», explique-t-il. Champoux exploite la transparence de l’acrylique par sa dissolution dans l’eau, nécessaire à la communication avec le matériau de verre sur lequel il travaille. Ce qui est visible au spectateur, c’est en

fait l’envers de la création. L’exploration de la composition s’opère alors que Champoux laisse glisser son médium tout en gardant en tête que le résultat final sera inversé, imposant alors l’épaisseur de la vitre entre l’œil et la couleur. Il utilise aussi certains produits chimiques diluants ou saturés en minéraux, ce qui vient recristalliser le médium.

Les œuvres abstraites sont densément colorées et profondément vibrantes. Bien que l’éclairage du lieu n’avantage pas les œuvres, la profondeur et le jeu entre l’opacité et la transparence se perçoivent quand même. Pour une observation optimale de la luminosité, il est préférable d’aller regarder les œuvres en plein jour. L’effet de profondeur et l’illusion tridimensionnelle sont possibles grâce à la patience de l’artiste. Ses gestes ritualisés s’échelonnent sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Couche par couche, il applique la couleur, laissant une journée de séchage entre chacune afin de modérer le translucide et donner à la lumière une place des plus importante. Samuel Champoux prépare une toute nouvelle collection qui sera exposée au mois de février prochain à l’Embuscade. Toujours avec la même technique, les œuvres en création sont plus sombres, elles sont davantage dans les teintes de noir et de blanc plutôt que dans les couleurs vives. Le Café Frida suspend les œuvres de Champoux jusqu’au 31 décembre prochain. (M.-C.P.) PHOTO: M.-C. PERRAS

Les formes organiques produites par l’aléatoire contrôlé sont révélées dans une profondeur opaque et transparente.


arts et spectacles 19

www.zonecampus.ca

LES MARINELLIS À L’EMBUSCADE

Complètement disjoncté Le mercredi 2 décembre dernier au soir, l’Embuscade accueillait en ses lieux le plus qu’éclaté band de garage Les Marinellis. Après une arrivée tardive sur scène, soit vers 23h15, la formation montréalaise n’a pas perdu de temps à captiver son public. Le retard devenait donc très bien justifié en constatant que l’alcool semblait être un prérequis lors de cette soirée et en apercevant l’allure «distinguée» du chanteur. Bienvenue dans l’univers des Marinellis! Là pour la fête Les Marinellis s’affirment haut et fort comme des militants antibourgeois. En d’autres mots, leur principal intérêt est de faire jouer leur musique dans des conditions de fêtes où les gens sont entrainants et où l’espace permet l’excès. «La dernière fois qu’on est venus ici, on a fait du viagra et de l’extasie», lançait le guitariste dans son micro. Cette phrase a donné le ton au reste de la soirée et a permis d’anticiper ce à quoi le public aurait droit. Le principal attrait de la soirée était sans contredit le chanteur de la formation. Cedric Marinellis, d’où le groupe tire également son nom, est arrivé sur scène avec une grande veste de fourrure, un chapeau et arborait magnifiquement la moustache. Au cours du spectacle, il retirait des vêtements un à un pour ne finir qu’avec une petite

paire de culottes à paillettes. Outre chanter, jouer des maracas et de la tambourine, il s’amusait à donner une performance hors du commun en se dirigeant dans le public, en se couchant par terre ou en montant sur les caisses de sons. Autre facteur intéressant: il ressemblait très particulièrement au comédien québécois Jean-Carl Boucher. En somme, c’était littéralement le chaos dans la salle et le public avait beaucoup de plaisir à se débattre à l’avant de la scène avec le groupe.

Les Marinellis s’affirment haut et fort comme des militants antibourgeois. En d’autres mots, leur principal intérêt c’est de faire jouer leur musique dans des conditions de fêtes où les gens sont entrainants et où l’espace permet l’excès. Band de garage La formation montréalaise lançait son plus récent opus Île de rêve en mars dernier. Le groupe, qui se caractérise comme un groupe de garage rock and roll psychédélique, manie très bien des airs tout droit sortis des années 60 et 70. À certains égards, il emprunte presque l’avenue des Classels et des

MATCH DE LA LUITR

Le joueur B. Houde a la réplique facile À la veille de cette première session d’impro qui s’achèvera sous peu, l’équipe des Rouges et des Bleus s’affrontaient le lundi 7 décembre dernier. Malgré la fin de session, la Chasse Galerie était relativement pleine d’étudiants prêts à mettre une pause sur leurs travaux et examens. Ils ont bien fait d’en faire autant parce que les deux équipes n’ont pas perdu l’art de rendre leurs blagues contagieuses. Les Rouges en chute Alors que l’équipe des Rouges, menée par Gabriel B. Houde, semblait fracasser tous les records en début de saison, elle semble s’affaisser tranquillement alors que l’arbitre Mongrain a rappelé à plusieurs moments au joueur vedette Houde que ses apparitions à 30 secondes de la fin d’une improvisation, seulement pour épater la galerie, ne tenaient désormais plus la route. À la fin de l’avertissement de l’arbitre, ce dernier lui a répondu très spontanément: «Bon bien bravo Mme Mongrain, vous avez eu votre 30 secondes de gloire vous aussi». Les admirateurs du joueur Houde se sont alors mis à applaudir la réponse de ce dernier jusqu’à ce que l’arbitre revienne en disant: «M. B. Houde, lorsque vous aurez gagné deux trophées pour le meilleur joueur et que vous aurez un sifflet dans les mains, vous aurez droit à votre 30 secondes de gloire». Ce moment fut largement le plus électrisant de la soirée. Outre cette altercation, plusieurs improvisations les plus ludiques les unes des autres se sont entremêlées au cours de la soirée. Le public a entre

autres eu droit à la catégorie «Le TNM présente une blague» alors que l’équipe des Bleus a remporté l’improvisation avec une blague de fenêtre ouverte dans le désert pour faire moins chaud. Cette équipe s’est particulièrement démarquée lors de cette partie par son esprit d’équipe en montant, pour la plupart du temps, les quatre joueurs sur «l’improvisoir». La marque finale de cette partie s’est terminée au compte de 8 à 5 pour l’équipe des Bleus. Les étoiles du match ont été attribuées à Vincent Rainville du côté des Bleus, à Alexandre Marchand du côté des Rouges et à Vanessa Fortier pour l’étoile de l’arbitre. (A.L.) PHOTO: A. LEMIEUX

Les joueurs de l’équipe des Bleus se sont présentés à plusieurs reprises sur la scène dans le but d’unir leurs forces.

Baronets de l’époque au Québec avec leurs chœurs de voix. Les titres Entre Ses Pas et L’Hiver s’approprient à merveille des airs hawaïens à la manière du célèbre groupe The Beach Boys, qui apporte une touche très ludique à leur musique. Évidemment, le ton et la prononciation de voix du chanteur rappellent drôlement dans son cas les airs parfois du groupe Indochine comme dans le succès Tes yeux noirs et J’ai demandé à la lune, tout en se faisant plus grinçant que Sirkis. Dans tous les cas, la formation déplaçait de l’air et les gens présents appréciaient la participation active entre le public et le groupe en se partageant, par exemple, une cigarette. Il était un peu malheureux par contre que les mots du chanteur soient inaudibles étant donné la musique relativement trop forte. Problème technique ou possiblement un choix du groupe, il aurait cependant été intéressant d’entendre un peu plus les textes composés en français et qui sonnent très bien sur l’album. Les Marinellis ont terminé le spectacle avec un rappel de la chanson On dit. «On dit, c’est une toune de Noël qui parle de drogue», mentionnait Cedric avant d’entamer le titre. Une autre belle soirée à l’Embuscade comme le public les connait. (A.L.)

PHOTO: A. LEMIEUX

Le chanteur Cedric Marinellis est en quelque sorte une vraie «bête» de scène.


20 arts et spectacles

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

SURFACE OF ATLANTIC AU CAFÉ FRIDA

Mélodieusement planant Pour une deuxième fois depuis son ouverture, le Café Frida offrait un spectacle musical en ses lieux le 5 décembre dernier. Le local situé sur la rue des Forges a fait salle comble et il était intéressant de voir une clientèle un peu plus diversifiée à l’occasion du groupe Surface of Atlantic, dont le chanteur est originaire de Trois-Rivières. Une très belle soirée conviviale comme le Frida sait les organiser. PHOTO: A. LEMIEUX

Au cœur de la nature La formation Surface of Atlantic s’inscrit dans un son à la fois folk et indie rock très planant. Le spectacle a commencé tout en douceur avec une piste plus instrumentale alors que la guitare électrique installait de longues notes et que le clavier assurait la mélodie. Dès la deuxième chanson du groupe, un rythme plus rock et prononcé s’est distancé des premiers balbutiements du spectacle. Les influences de Beck ou Sigur Ros sont très perceptibles dans leur musique et dans la voix du chanteur. Le groupe s’approprie très bien ces styles, mais tout en offrant leur propre mixture. Certains élans aériens n’étaient sans nous rappeler la philosophie post-rock, shoegaze et dream-pop de l’ensemble qui accrochait son public avec une pop non loin des bonnes années des géants de Coldplay. Surface of Atlantic s’écoute facilement les yeux fermés vu le degré contemplatif du son, les images ressenties et évoquées par la pureté de leur musique.

Projections faites maison

La voix du chanteur Dave Douville était magnifiquement mise en valeur.

Encore cette fois, le Café Frida avait une équipe qui s’assurait de capter en vidéo le spectacle en plus d’y ajouter des projetions et des effets de lumières. Il s’agit d’un élément clé qui joue beaucoup sur la performance à laquelle le public a droit. En ayant accès au deuxième demi-étage du Frida, l’artiste local Daniel Delisle s’affairait à projeter, à l’aide d’entre autres une simple lampe de poche,

PHOTO: A. LEMIEUX

Les cinq membres du groupe se complétaient à merveille et les instruments étaient bien dosés les uns aux autres. des icônes de vagues, de petites maisons ou de silhouettes de petits soldats que l’on reconnaissait comme provenant des maquettes utilisées pour le précédent spectacle (Big Brave). Du bas, d’où à lieu le spectacle, ces effets venaient donner de l’ampleur aux mots et à la musique qui se manifestaient. Cette petite touche d’effets spéciaux sans prétention donnait un résultat relativement impressionnant pour le public et renchérissait à la convivialité de l’évènement. Le tout démontre qu’il est possible de donner un beau résultat de spectacle même avec de petits moyens.

Les influences de Beck ou Sigur Ros sont très perceptibles dans leur musique et dans la voix du chanteur. Retour aux sources Le groupe formé à Montréal compte déjà trois opus à son actif. Il se produit indépendamment

depuis 2007 à la sortie de leur premier album Ephemeral as we speak et sort, trois ans plus tard, A Frame Per Season. En septembre dernier, c’est au tour du troisième maxi, Fortunate Lives, de voir le jour. Dave Douville, chanteur du groupe, mentionnait être très heureux d’être de retour dans la ville trifluvienne. «Je viens de Trois-Rivières et ça fait 15 ans que je n’ai pas joué ici», mentionnait-il en lançant un regard à de vieux amis. La formation s’est entre autres fait connaitre en ayant quatre de leurs chansons qui ont passé dans le célèbre film de Xavier Dolan, J’ai tué ma mère, sorti en 2009. La soirée s’est très bien conclue par un rappel improvisé du groupe. Même s’ils ne savaient pas trop où ils s’en allaient, ils ont tout de même offert une courte pièce instrumentale suivie d’une plus vieille chanson que le claviériste tenait absolument à faire. Le public assis par terre devant les musiciens semblait être très heureux d’assister à ce rappel intime et hors du commun. Ce fut une très belle soirée en des lieux chaleureux et conviviaux, à suivre pour les prochaines à venir. (A.L.)

PARCOURS DE PEUR À LA VIEILLE PRISON DE TROIS-RIVIÈRES

Bilan plus que positif pour l’année 2015 C’était cette année la cinquième édition du parcours de peur de la Vieille prison de Trois-Rivières. L’activité immersive qui était encore une fois le résultat de l’association entre Hérôle et le Musée québécois de la culture populaire ne cesse de progresser au fil des années et les statistiques le prouvent encore cette année. Pour cette cinquième année, l’évènement a opté pour le thème des damnées. Habité de fantômes et d’autres forces maléfiques, le parcours de la Vieille prison a connu un succès sans précédent. En effet, l’évènement affichait complet presque toutes les soirées de représentation, celles-ci s’élevant au nombre de 16. Cette popularité a permis au parcours de dépasser le cap des 3000 participants avec un total de 3096 personnes qui ont été assez courageuses pour oser s’aventurer dans les tréfonds de la Vieille prison. Le parcours de 60 minutes conçu par Hérôle s’est avéré une réussite et a su s’attirer la faveur du public, celui-ci provenant de la région comme de l’extérieur.

64% des participants provenaient effectivement de l’extérieur de la région, ce qui fait du parcours de peur un attrait touristique hors saison non négligeable. Il faut aussi prendre en compte le fait que 73% des participants en étaient à leur première participation au parcours de peur. Un réel plaisir de voir l’attrait que suscite l’évènement, sans compter le fait que 15% des autres participants étaient des fidèles et en étaient au moins à leur troisième parcours. Selon les organisateurs, plusieurs facteurs ont participé au succès de cette nouvelle édition. Parmi ceux-ci, il y avait la thématique accrocheuse des damnés qui revenaient hanter les lieux, la couverture médiatique efficace, la promotion faite par Énergie Mauricie, mais également la réservation en ligne. La réservation par Internet était efficace et rapide. C’est d’ailleurs 78% des participants qui ont réservé leur place de cette façon. Cette édition se clôture donc sur un bilan positif. Un bon signe pour l’avenir de l’évènement que l’on peut sans aucun doute s’attendre à voir renouveler l’an prochain. (N.T.)


21

www.zonecampus.ca

SPORTS HOCKEY: LE 1ER RANG DANS L’EST À L’ENJEU

Victoire émotive pour les Pats PHOTO: BENOIT VILLEMURE

LOUISPHILIPPE CARBONNEAU Sports

Les Patriotes et les Redmen se sont livré une bataille de tous les instants mercredi (2 novembre) dernier au McConnell Arena de McGill. Après huit buts en temps règlementaire et deux périodes de prolongation qui n’auront pas fait de maitre, ce sont finalement les hommes de Marc-Étienne Hubert qui l’ont emporté en tirs de barrage, par la marque de 4-3, pour ainsi rejoindre leurs rivaux montréalais au sommet de l’association Est des Sports universitaires de l’Ontario (SUO). En avance 1-0 en fin de première période, les locaux ont profité d’une pénalité à Raphael Boudreau pour doubler leur avance en avantage numérique. Ce deuxième filet accordé a semblé fouetter les Trifluviens qui ont par la suite marqué trois buts sans riposte. Après un but de Charles-David Beaudoin avant la fin du premier engagement, les Pats ont continué là où ils avaient laissé en deuxième période. Anthony Verret a d’abord complété la manœuvre de ses compagnons de trio Marc-Olivier Mimar et Tommy Giroux pour créer l’égalité. Puis, Martin Lefebvre a donné les devants aux siens avec un tir précis en avantage numérique. Malgré l’efficacité des unités spéciales de l’UQTR depuis le début de la saison, l’infériorité numérique de Trois-Rivières a connu une rencontre plus difficile. Les Redmen ont fait payer l’indiscipline des visiteurs en marquant deux autres buts, ceux de Mathieu Pompei et de Dominic Talbot Tassi, sur l’attaque massive pour permettre à la troupe de Kelly Nobes de reprendre contrôle du match. Le jeu du chat et de la souris s’est continué avant la fin du troisième vingt quand le quatrième but de la campagne de Pierre-Maxime Poudrier a envoyé tout le monde en prolongation.

Anthony Verret a donné la victoire aux Patriotes en 8e ronde de la séance de tirs de barrage face à McGill.

Une prolongation endiablée Les deux équipes ont offert tout un spectacle lors des deux périodes de surtemps. Les gardiens Sébastien Auger (42 arrêts) et Jacob Gervais-Chouinard (38 arrêts), qui ont connu un fort match, auront eu à se signaler à plusieurs reprises, notamment à 3 contre 3 pour amener le match en tirs de barrage. Les deux cerbères ont continué leur bon travail lors de la fusillade, si bien qu’après sept rondes, aucun joueur n’avait trouvé le fond du filet. Le but vainqueur est finalement venu du bâton d’Anthony Verret, surtout reconnu pour ses talents de passeur, qui a battu Gervais-Chouinard avec un tir dans la lucarne. Dans un match qui donne souvent des cheveux gris aux entraineurs, Marc-Étienne Hubert mentionnait pourtant au terme de la rencontre qu’il s’agissait d’un des meilleurs matchs dans lequel il avait été impliqué. «Ça été un gros match émotif. Lorsqu’on joue face à McGill ça donne toujours un bel affrontement. L’intensité était au rendez-vous et en bout de ligne ça fait du bien de partir de Montréal avec deux points», affirmait le pilote. Les Patriotes termineront donc la première portion de leur saison samedi après-midi au Colisée, alors que les Voyageurs de Laurentienne seront de passage en Mauricie. Les Trifluviens tenteront alors de signer un sixième gain consécutif.

HOCKEY: GUILLAUME ASSELIN ET MARTIN LEFEBVRE PARMI L’ÉQUIPE D’ÉTOILES DES SIC.

Un week-end sans égal Pour un amateur de hockey, décembre n’est pas sans rappeler le traditionnel championnat mondial de hockey junior qui se déroule à la fin du mois. La troupe, dirigée cette année par Dave Lowry entamait une autre phase de son camp d’entrainement les 12 et 13 décembre derniers en se mesurant à l’équipe d’étoiles des Sports interuniversitaires canadien (SIC) à Toronto. Du nombre, deux joueurs des Patriotes ont été sélectionnés pour faire partie cette formation soit Guillaume Asselin et Martin Lefebvre. Les deux hockeyeurs n’ont pas volé leur invitation à cet événement. Asselin domine présentement au chaptitre des buts des SIC avec 17. Pour sa part, Lefebvre figure au troisième rang chez les défenseurs au pays avec 23 points en 18 matchs. Les deux joueurs sont reliés de près aux succès de leur équipe depuis le début de la saison et l’entraîneur-chef des Patriotes Marc-Étienne Hubert se disait très content des choix des dirigeants de la ligue pour cette classique. «Cinq joueurs sur onze de notre ligue proviennent des programmes de hockey québécois ce qu’on ne voyait pas auparavant. C’est motivant pour les joueurs de voir cela et ça donne une équipe beaucoup plus compétitive», estimait le pilote.

L’expérience finit par rapporter La formation universitaire n’a pas été intimidée par le fait d’affronter les futurs produits de la Ligue nationale de hockey lors du premier affrontement. L’équipe d’étoiles des SIC a démontré une belle chimie malgré peu de temps passé ensemble et le gardien Kevin Bailie a très bien fait en stoppant 40 des 44 tirs dirigés vers lui pour permettre aux représentants des SIC de l’emporter lors des tirs de barrage. C’est Spencer Abraham de l’université de Queen’s qui a donné la victoire aux siens en déjouant Mason Mcdonald des Islanders de Charlottetown dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) de lors de la 3e ronde de cette fusillade. Asselin et Lefebvre ont tous deux été écartés de la feuille de pointage dans cette partie.

La deuxième manche aux jeunots L’expérience n’aura pas eu le dessus lors du deuxième match alors qu’Équipe Canada junior a facilement remporté le duel 5-0. L’équipe d’étoiles de la SIC n’était visiblement pas en mesure de rivaliser avec la vitesse des canadiens. Le capitaine des Cataractes de Shawinigan, Anthony Beauvillier a connu tout une rencontre avec trois buts et une passe.

«C’est certain que tu veux sortir vainqueur même si ce sont des matchs amicaux.» — Guillaume Asselin

Malgré une fin peu éloquente, les meilleurs hockeyeurs universitaires auront tout de même été en mesure de soutirer le premier match ce qui se veut un bel accomplissement. Même s’ils ne se sont pas illustrés offensivement, Lefebvre et Asselin se sont dits flattés d’avoir participé à ces deux matchs. «C’est bien de voir que ton travail est reconnu. Je n’ai jamais eu la chance de faire partie de cette équipe lors de mon passage junior et c’est certain que tu veux sortir vainqueur même si ce sont des matchs amicaux», affirmait Asselin. (L.-P.C.) PHOTO: BENOIT VILLEMURE

Tout comme Guillaume Asselin, le Capitaine des Patriotes Martin Lefebvre a été blanchi de la feuille de pointage lors des deux matchs à Toronto face à Équipe Canada junior.

HOCKEY: DERNIER MATCH EN 2015 POUR L’UQTR

Les Pats, premiers de classe Avec une victoire de McGill face au Collège Royal Militaire (RMC) vendredi soir, les Patriotes se devaient de vaincre les Voyageurs de l’Université Laurentienne (6-8-2) samedi après-midi afin de rejoindre les Redmen au premier rang de l’association Est des Sports universitaires de l’Ontario. Les détenteurs du huitième rang dans l’Est ont donné du fil à retordre à l’UQTR, qui aura eu recours à la prolongation pour vaincre la formation de Sudburry 4-3. Les visiteurs ont offert toute une opposition aux Trifluviens à la surprise générale. Laurentienne s’est même permis de prendre les devants en

milieu de troisième période pour semer le doute chez les partisans réunis au Colisée. Tommy Giroux a toutefois remis les pendules à l’heure, en avantage numérique, et pour une deuxième fois de suite, la troupe de Marc-Étienne Hubert a dû faire du temps supplémentaire pour se sauver avec la victoire.

Guillaume Asselin, qui d’autres? Encore une fois, c’est Guillaume Asselin qui a joué les héros comme il l’a fait si souvent depuis son arrivée avec Trois-Rivières en 2014. Alors qu’il y avait un joueur au cachot pour les Voyageurs, Asselin a fermé les livres avec son deuxième de la partie en complétant le superbe jeu de passe

amorcé par Charles-David Beaudoin et Martin Lefebvre. Malgré une belle performance individuelle, le numéro 83 des Pats parlait d’une belle victoire d’équipe. «Ce ne fut pas notre meilleur match, mais les bonnes équipes trouvent toujours un moyen de gagner», rajoutait celui qui a marqué 17 buts depuis le début de la campagne. Avec cette victoire, les Patriotes, qui naviguent sur une séquence de six gains, terminent la première moitié de la saison avec une fiche de 15-2-1. Les représentants de l’UQTR bénéficieront d’un mois de congé durant les fêtes avant de reprendre du service le 8 janvier prochain alors que les Golden Gaels de Queen’s seront les visiteurs. (L.-P.C.)

PHOTO: BENOIT VILLEMURE

Guillaume Asselin a marqué deux fois, dont le but vainqueur en prolongation, pour permettre aux Pats de terminer l’année 2015 sur une bonne note.


22 SPORTS

15 décembre 2015 au 11 janvier 2016

PROFIL DE JOUEUR: JULIETTE SAURY

Un passage remarqué Au Québec, pour le temps d’une session seulement, Juliette Saury, étudiante au baccalauréat en communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières, aura grandement laissé sa marque auprès de ceux qu’elle aura côtoyés. Celle qui étudie à la maitrise en communication et médias en France n’avait pas du tout envisagé de faire partie de l’équipe de badminton à son arrivée à Trois-Rivières. Effectivement, sa priorité était d’abord et avant tout de découvrir la culture québécoise ainsi que le Québec. Cependant, Juliette, qui a longtemps évolué au niveau national en France, s’est fait proposer de faire les sélections et de faire partie de l’équipe. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne regrette pas son expérience: «J’ai été très bien accueillie, l’équipe de badminton a favorisé mon intégration, ils m’ont motivée dès les premières pratiques et la saison s’est quand même très bien déroulée», mentionnait Juliette Saury. L’entraineuse de l’équipe, Sabrina Lévesque-Bouchard, vantait également l’intégration de sa joueuse: « Elle s’est très bien intégrée. Elle a participé activement à toutes les activités d’équipe et même aider dans l’organisation de celles-ci. C’est une joueuse très impliquée et qui avait à cœur l’équipe de badminton. Elle m’a elle-même mentionné qu’elle était triste de quitter maintenant.»

Belle progression tout au long de la saison Bien que son passage ait été de courte durée, Juliette Saury expliquait avoir travaillé sur plusieurs aspects de son jeu à l’UQTR: «Depuis le camp d’entrainement, j’ai pu améliorer mon explosivité, ma mobilité, ma vitesse et ma précision.» Selon son entraineuse avec les Patriotes, sa principale force et ce qui la distingue des autres joueuses est sa puissance: «C’est une joueuse extrêmement puissante malgré son petit gabarit. Elle est très rapide et apprend rapidement lorsqu’elle a des points à corriger. Elle travaille très fort autant dans les entrainements qu’à la salle de musculation. C’est une athlète avec qui il est facile de travailler et très simple à entrainer. Elle apporte

beaucoup à l’équipe tant au niveau sportif qu’au niveau individuel. Son passage a été un point extrêmement positif pour notre équipe.» À peine arrivée dans un nouveau pays et une nouvelle équipe, l’étudiante française a été placée la plupart du temps en simple, une catégorie dans laquelle elle ne jouait pas du tout en France. Lors du premier tournoi mixte de la saison universitaire, Juliette Saury a remporté un duel contre McGill, une victoire qui lui a permis de prendre confiance dans cette facette du jeu. La joueuse des Patriotes expliquait avoir énormément progressé dans ce genre de compétition au cours de la session. Plus récemment, soit lors du dernier championnat RSEQ de badminton, Juliette s’est une fois de plus démarquée. Effectivement, sa partenaire Andréanne Boutin et elle ont remporté leur duel face aux Carabins de l’Université de Montréal par la marque de 18-21, 21-12 et 14-21. Cette performance lui a également valu l’honneur d’être nommée Patriote de la semaine le 1er décembre dernier. La récipiendaire de ce titre se disait surprise de recevoir cette distinction: «J’étais surprise, mais évidemment, j’étais contente de recevoir cette reconnaissance de fin de saison.» Juliette Saury quittera bientôt le Québec pour retourner en France. Elle ne fera donc pas partie de l’équipe de badminton pour le prochain tournoi en janvier de même que pour les provinciaux. (V.M.) PHOTO: PATRIOTES

UQT’AIR

Une session réussie PHOTO : ÉVELYNE DULAC

Quelques-uns des participants au weekend Chalet Nature organisé par l’UQT’Air les 28 et 29 novembre dernier.

CHLOÉ LABREVEUX Sports

Après plus de trois mois d’activités en tout genre, l’UQT’Air revient sur les différents évènements de cette session. L’UQT’Air est une association de troisième niveau qui offre la possibilité aux étudiants de pratiquer des activités ludiques de type plein air et de favoriser l’éducation aux saines habitudes de vie. Antoine Noël Stinson, le président de l’UQT’Air explique que «la mission principale de cette association est de rendre des activités peu couteuses et accessibles à tout étudiant de l’Université du Québec à Trois-Rivières».

Des activités en tout genre

Après une session à l’UQTR, Juliette Saury quittera bientôt pour la France.

Durant la session, les membres de l’UQT’Air ont mis en place diverses activités ayant pour but de rejoindre un maximum de personnes ayant toutes des intérêts différents. Dans cette optique, l’association a mis en place, au début de l’année, une activité slackline ayant obtenu un franc succès. Rappelons qu’Antoine Noël Stinson avait tenu à souligner l’engouement dont les étudiants avaient fait preuve: «l’activité a été particulièrement appréciée par les étudiants. Nous

avions généralement 15 personnes en tout temps et nous avons atteint environ 50 personnes dans le pic de l’activité. Les années précédentes, on ne pouvait compter qu’un maximum de huit personnes. C’est donc une amélioration considérable pour nous». Il avait ensuite rajouté être «fier de l’évènement». Une activité de Power yoga en plein air avait ensuite été mise en place. Bien que le temps n’ait pas été au beau fixe et que, de ce fait, le nombre de participants ait été nettement inférieur à celui escompté, la séance s’est bien déroulée et a beaucoup plu aux participants. Le plus gros évènement de la session a été l’activité Chalet Nature, ayant eu lieu sur deux jours. Cet évènement offrait la possibilité aux étudiants de partir deux jours, grâce à l’association, dans un chalet situé dans un domaine scout. Différentes activités ont été organisées. Par exemple, il y a eu un parcours d’obstacle, une «visite» d’un labyrinthe ou encore des histoires autour d’un feu de camp racontées par un conteur spécialement venu pour l’occasion.

«L’association a globalement réussi les activités proposées […], il y a toujours eu un bon retour de la part des participants» — Gregory Puaud, membre d’UQT’Air

L’UQT’Air a également eu l’occasion de proposer une activité de cuisine en plein air ainsi qu’une pratique d’escalade. Gregory Puaud, membre d’UQT’Air, explique que l’association «a globalement réussi les activités proposées, hormis celle de cuisine plein air, faute d’inscriptions». Il ajoute ensuite que «pour les activités réalisées, il y a toujours eu un bon retour de la part des participants et des organisateurs. J’ai bien aimé le weekend Chalet Nature, à la fois en tant qu’organisateur et participant. Il y a une très bonne ambiance dans l’association», conclut-il.

La préparation d’une session à venir… L’UQT’Air organise une conférence s’intitulant «Conférence voyages: trucs et astuces» ayant lieu à la Chasse Galerie le mercredi 16 décembre prochain dans le cadre d’une formule 5 à 7. La conférence débutera à 18h et abordera le thème du voyage. Gitane Charron, blogueuse et responsable de la qualité et de la formation pour l’agence Voyages à Rabais sera la conférencière invitée. À cette occasion, la planification des évènements qui se dérouleront lors de la session d’hiver sera également dévoilée. Gregory Puaud indique d’ailleurs que l’UQT’Air «restera dans son objectif: proposer des activités à moindre cout pour qu’un maximum de personnes puissent en profiter».


SPORTS 23

www.zonecampus.ca

VOLLEYBALL FÉMININ DIVISION DEUX

Une fin de semaine parfaite pour les Patriotes VINCENT MONGRAIN Sports

C’est vendredi soir le 4 décembre dernier que débutait la troisième compétition de la saison en volleyball féminin division deux. Cette fois-ci, le tournoi se déroulait du côté de Montréal à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Comme le veut le déroulement des activités, une équipe ne participait pas à ce tournoi. Ainsi, celle qui trône actuellement au sommet du classement, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) était absente lors de cette fin de semaine.

Excellente performance de l’UQTR Interrogée il y a quelques semaines, l’entraineuse-chef Marie-Ève Girouard se disait optimiste en vue des prochaines compétitions et force est d’admettre qu’elle avait raison de l’être puisque son équipe vient de connaitre son meilleur tournoi de la saison. Les Trifluviennes jouaient leur première rencontre contre l’équipe hôte de cette compétition, les Piranhas de l’ÉTS. Ce fut un match extrêmement serré qui a nécessité pas moins de cinq sets. Les Patriotes l’ont finalement remporté 3-2 avec des résultats de 25-18, 25-18, 18-25, 22-25 et 15-13. Pour leur deuxième affrontement de la fin de semaine, les représentantes de l’Université du Québec à Trois-Rivières se mesuraient au Nordet de l’UQAR. Lors de ce duel, les Pats ont complètement dominé leurs adversaires. En effet, elles ont remporté cette partie par la marque de 3-0 dans des sets qui se sont terminés 25-12, 25-14 et 25-20. Les Patriotes avaient la chance de conclure

le tournoi avec une fiche parfaite alors qu’elles affrontaient les Torrents de l’Université du Québec en Outaouais. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce fut une rencontre à sens unique. Effectivement, la troupe de l’entraineuse-chef Marie-Ève Girouard n’a fait qu’une bouchée de l’équipe adverse en remportant les trois sets par la marque de 25-14, 25-14 et 25-10. Au terme de cette troisième compétition, l’excellente performance de trois victoires en autant de rencontres des Patriotes leur a permis d’accéder au deuxième rang du classement général. L’entraineuse de l’équipe identifiait deux joueuses s’étant démarquées lors de ce tournoi: «Marie-Ève Juneau, qui est notre libéro, donc celle qui travaille beaucoup en défensive et dans la réception de services, a apporté beaucoup de stabilité pour que l’on puisse relancer et attaquer l’autre équipe de manière agressive.» L’assistante-capitaine Marie-Claude Villemure était la deuxième joueuse à avoir été identifiée par son entraineuse: « Marie-Claude a obtenu un taux d’efficacité très élevé de réussite en attaque. Souvent lorsqu’elle avait le ballon, elle était en mesure de marquer les points qui nous ont permis de l’emporter.»

Encore des points à travailler Bien que son équipe ait très bien performé lors du dernier tournoi, l’entraineuse Marie-Ève Girouard mentionnait que son équipe devait continuer d’améliorer certains aspects de son jeu: «Nous devons continuer de stabiliser notre jeu défensif et nous allons travailler pour que notre jeu en attaque soit encore plus complexe qu’il l’est présentement. Surtout contre les équipes plus faibles, nous pouvons nous permettre plus de jeux spéciaux en offensive.» Il s’agissait du dernier tournoi avant les Fêtes, l’action reprendra donc le 29 janvier 2016 du côté de l’Université du Québec à Rimouski. Les Patriotes tenteront alors de continuer sur leur belle séquence.

CHEERLEADING

Retour sur la session Au fil des entrainements, la formation de cheerleading de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) progresse et se sent prête à prendre part aux prochaines compétitions. Pamela Caron, la coach de l’équipe de cheerleading de l’UQTR affirme que «la saison se déroule très bien. Nous avons une chimie d’équipe assez incroyable. J’ai rarement vu ça! Nos athlètes arrivent toujours aux pratiques avec un sourire aux lèvres.»

Les Patriotes à l’Adrénaline FCQ Pour l’instant, la formation de cheerleading n’a participé qu’à une seule compétition ayant eu lieu le samedi 5 décembre à Montréal. Il s’agissait de l’Adrénaline FCQ et nos Patriotes sont d’ailleurs arrivés au troisième rang. Avec un total de 173 points, ils se sont alors placés derrière le Rouge et Or de l’Université Laval, qui cumulait un total de 181,1 points, et les Carabins de l’Université de Montréal, vainqueurs, avec 186,5 points. Pamela Caron se dit satisfaite: «L’un de nos objectifs de l’année est d’être sur le podium, donc

nous l’avons accompli. Cependant, nous ne sommes pas très fiers de nos performances. La première était catastrophique (ou presque), et la seconde n’était pas à la hauteur de nos performances habituelles. Nous savons tous qu’il est possible de faire beaucoup mieux. Nous sommes meilleurs en pratique. Il ne reste plus qu’à le prouver en compétition. Nous avons confiance pour la compétition en janvier». L’Adrénaline FCQ vaut pour 10% du score final de la saison.

Une équipe remotivée «Depuis la dernière compétition, les athlètes sont motivés et déterminés à offrir de meilleures prestations et prouver aux autres équipes universitaires qu’ils sont l’équipe à battre cette année», affirme Pamela Caron. Elle ajoute ensuite être «satisfaite de la troisième position» mais qu’elle veut «viser encore plus haut». Elle souhaite également que «l’équipe performe à la hauteur de ses capacités» puisque les athlètes «travaillent fort dans la même vision que nous». Notons que la prochaine compétition aura lieu le 30 janvier à Sherbrooke. (C.L.)

VOLLEYBALL FÉMININ DIVISION DEUX

Bonne première moitié de saison Au terme de la troisième compétition de l’année, les équipes de volleyball féminin division deux se retrouvent déjà à mi-saison. Les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) sont en excellente position. En effet, elles occupent actuellement le deuxième rang avec une fiche de six victoires et trois revers, pour un total de 12 points. Les deux dernières compétitions de la saison seront très intéressantes à suivre, puisqu’une lutte à trois semble vouloir se dessiner entre l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et l’UQTR pour l’obtention du premier rang. Cependant, les Trifluviennes ne participeront qu’à un seul des deux derniers tournois, car chaque équipe obtient un laissez-passer une fois dans l’année. C’est donc dire que les Patriotes ne joueront pas du côté du tournoi en Outaouais lors du mois de février. Cela pourrait donc nuire à leurs chances de terminer premières.

pour nous. Le prochain tournoi sera donc extrêmement important pour notre équipe.» Les Patriotes tenteront également de profiter de ce prochain tournoi pour semer un doute dans la tête de leurs rivales: «Les filles ont mis des moyens en place afin de s’assurer que nous demeurions des adversaires coriaces. En allant chercher la victoire aussi facilement contre l’UQAR, nous avons passé un message aux autres équipes de la ligue, dont l’UQAC que nous n’avons pas affrontée lors du dernier tournoi. Nous allons donc tout pouvoir mettre en place ce que nous avons pratiqué pour aller essayer de leur mettre un doute dans la tête en vue des provinciaux», ajoutait Marie-Ève Girouard. Les Patriotes, qui seront les hôtesses des championnats provinciaux lors du mois de mars, tenteront donc de tout mettre en œuvre pour finir le plus haut possible au classement. (V.M.) PHOTO : GRACIEUSETÉ

Prochain tournoi très important Comme il s’agit de leur dernière compétition pour accumuler le plus de points possible au classement, le prochain tournoi sera d’une importance capitale, comme le mentionnait l’entraineuse-chef de l’équipe Marie-Ève Girouard: «Il nous reste seulement un tournoi après Noël, donc la saison achève

Bon début de saison pour la troupe de Marie-Ève Girouard.



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.