Lettre MLG aux adhérents de la fédération 93

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Lettre aux Adhérents de la fédération socialiste de Seine-Saint-Denis Le Pré-Saint-Gervais, le 26 mai 2014

Chers camarades, chères camarades, Les résultats des élections européennes du dimanche 25 mai 2014 sont une gifle pour toute la Gauche en Seine-Saint-Denis. Nous aurions préféré pouvoir constater que, comme au soir du 1er tour de l’élection présidentielle en avril 2012, les électeurs de Seine-Saint-Denis auraient placé la Gauche, dans sa diversité, en tête de l’élection. Mais dimanche soir il n’en a rien été : les électeurs ont placé le FN largement en tête et l’UMP devant le PS, le Front de Gauche et les écologistes. Le décrochage avec notre électorat est avéré comme l’avait déjà montré les résultats des élections municipales avec les défaites de la Gauche au Blanc-Mesnil, à Bobigny, à Villepinte, à Aulnay sous Bois ou encore à Saint-Ouen. L’extrême-droite de Marine Le Pen arrive en tête dans notre département comme dans 70% des départements métropolitains. L’UMP et l’UDI réalisent également des scores non négligeables dans certaines communes. Cette situation historique nous impose donc plusieurs obligations politiques : 1. Reprendre le combat contre la banalisation des idées d’extrême-droite, de la xénophobie, du repli sur soi. Non ce n’est pas en laissant dire nos concitoyens qu’ils y a trop d’immigrés ou que les Roms sont un problème que nous ferons reculer les idées simplistes de l’extrême-droite. 2. Engager un changement de cap majeur en matière économique et sociale, changement de cap, inflexion, tournant, que nous appelons de nos vœux depuis le congrès de Toulouse. 3. Ouvrir le Parti Socialiste vers la société, les associations, les syndicats de salariés, les enseignants, les parents d’élèves, la jeunesse et tous ceux qui progressivement nous ont tourné le dos.

Une autre politique est possible comme nous le disions à quelques uns, au-delà des motions de congrès, lors d’un bureau national fin 2013.


Comme l’ont montré les 41 députés socialistes qui se sont abstenus sur le Pacte de responsabilité le 29 avril, le rôle du Parti Socialiste, de ses élus, parlementaires comme élus locaux, n’est pas de « faire avaler » une politique absurde définie par quelques inspecteurs des finances mais bien de réfléchir à un projet de société plus juste, d’inventer 100 ans après sa mort la République Sociale chère à Jaurès et pas de se fondre dans la Vème République finissante. Signataires de la motion 3 « Maintenant la Gauche, le Social au Cœur, l’Ecologie en avant » lors du dernier congrès, nous appelons l’ensemble des militants de la fédération à débattre d’urgence dans leurs sections des perspectives que nous devons proposer à la France. Dans notre fédération, toutes les sensibilités doivent échanger pour inverser le cours des choses à gauche, imposer un changement de politique et travailler différemment. En Seine-Saint-Denis personne ne peut dire que la situation générale s’est arrangée depuis le 6 mai 2012 ; nous pouvons encore inverser la tendance. Nos représentants au Conseil National ont fait la proposition, lors de l’élection du Premier Secrétaire National provisoire, de faire circuler des « cahiers de doléances » pour préparer les Etats Généraux annoncés à l’automne. Il faut sans doute revenir à l’idéal révolutionnaire pour rompre avec la pensée unique. Il faut aussi apporter de l’espoir, avancer des mesures concrètes qui améliorent le quotidien des habitants des quartiers populaires. Lors de la campagne présidentielle, François Hollande a fait lever des salles entières en Seine-Saint-Denis sur le droit de vote des résidents étrangers ou encore sur les récépissés de contrôle d'identité. Depuis ? Rien. Il est plus qu'urgent de mettre, au cœur de nos réflexions et de nos actions au sein du parti, la question des banlieues. Invitons les citoyens directement concernés par ces questions à réfléchir et à agir avec nous sur leurs priorités, qui doivent être également les nôtres, à savoir l'emploi, le logement, l’éducation, la lutte contre les discriminations. Cessons de les décevoir. Il faut cette fois-ci désormais « réenchanter le rêve français ». Après les emplois d’avenir, les contrats de génération, la loi sur les licenciements boursiers et la revalorisation des allocations de rentrée scolaire, il faut créer des droits nouveaux pour les salariés, revaloriser le point d’indice des fonctionnaires, faire pression avec le SMIC et tous les autres leviers pour que reprennent les augmentations de salaires dans le secteur privé. La République comme l’Union Européenne doivent redevenir synonyme de progrès et d’émancipation des salariés et pas de régression sociale, de concurrence libre et non faussée et d’alignement sur le moins-disant social. Nous devons réaffirmer notre volonté de transformer la société française en ayant confiance dans nos valeurs républicaines de Liberté, d’Egalité et de Fraternité.

L’équipe d’animation de Maintenant La Gauche 93 maintenantlagauche93@gmail.com


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