Metropolis 01

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CULTURE Acteur culturel Ali n’ Productions Nabil Ayouch créé en 1999 Ali n’Productions, société avec laquelle il aide de jeunes réalisateurs à se lancer grâce à des initiatives telles que le Prix Mohamed Reggab, concours de scénario et production de 8 courts métrages en 35 mm. De 2001 à 2004, la série « Lalla Fatema » est produite. Entre 2005 et 2010, suivent 40 films de genre, dans le cadre de la Film Industry. En 2006, il lance le programme Meda Films Development - avec le soutien de l’Union Européenne et de la Fondation du Festival International du Film de Marrakech - une structure d’accompagnement des producteurs et scénaristes des dix pays de la Rive Sud de la Méditerranée, dans la phase de développement de leurs films. «La 5e Corde» de Salma Bargach est l’un des fruits de ce projet. Suivent en 2010 les séries, «Touria» et «Yak Hna Jirane» et « Mirages », film fantastique présenté en compétition officielle au 10e FIFM. En 2011, « Zinat al hayate », est la première telenovela marocaine à voir le jour.

Et le plus abouti ? Je ne sais pas s il s’agit du film le plus abouti. Ce n’est pas à moi de le dire. J’ai envie que ce film, joue son rôle.

Vous l’avez dédié à vos grands-parents disparus, Yvonne Bijaoui et Haj Abdelakader Ayouch. L’avez-vous montré à votre fille ? Oui. Elle a été interpellée par ces nombreux portraits, tous ces êtres humains. Elle m’a énormément questionné. J’ai essayé de lui répondre en lui apportant un éclairage politique lié à ce qui se passe dans cette région, et j’ai tenté de l’amener à sa propre opinion, à travers ce qu’elle a entendu dans ce documentaire.

« My Land » a été présenté en ouverture à la 5e édition du Festival Biennal Proche-Orient en décembre dernier en France. Comment s’est passé le débat qui a suivi la projection, animé par Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de L’Union Européenne, de la Belgique et du Luxembourg et Dominique Vidal ? J’en retiens avant tout une très belle projection, face à un public d’initiés. Leïla Shahid a beaucoup aimé le film et m’a invité à le présenter à Bruxelles.

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Metropolis NUMERO 1 / FEVRIER 2012

Irez-vous le présenter dans les camps de réfugiés palestiniens? Je l’espère. J’aimerais vraiment y présenter ce film.

On est dans l’attente d’une nouvelle partition de la Palestine, depuis le vote de l’Unesco l’ayant enfin rendu Etat membre de l’organisation des Nations Unies, le 31 octobre dernier. Que vous inspire cette adhésion? C’est une victoire mais qui ne doit pas nous faire oublier que la Palestine n’a pas encore obtenu son indépendance et sa souveraineté.

En plus de la sortie de « My Land », vous venez de finir le tournage des

C’est une victoire mais qui ne doit pas nous faire oublier que la Palestine n’a pas encore obtenu son indépendance et sa souveraineté.

« Etoiles de Sidi Moumen », fiction adaptée du roman de Mahi Binebine. Vous avez fait appel au scénariste Djamel Belmahiy… Djamel est particulièrement réfléchi et méthodique. C’est, de plus, une personne très sensorielle : il est parvenu à écrire un scénario fort bien construit, où l’émotion tient sa place. Alain Rozanais, producteur réputé en France, a aussi encadré l’écriture du film. Nous racontons dans « Les Etoiles de Sidi Moumen », les petites histoires de plusieurs destins qui vont peu à peu rejoindre la grande histoire au fil des cheminements de chacun des personnages, qui prennent ainsi vie. Ceci est, de plus, le fruit d’un travail de nombreuses recherches. J’ai, à ce titre, travaillé aux côtés d’ethnologues et sociologues, par souci de véracité.

Comment s’est déroulé le tournage de ce nouveau film? C’était un tournage éprouvant puisque je voulais réaliser ce film, dans un vrai bidonville, qui se situe à Aïn Harrouda, entre Casablanca et Mohammedia. Travailler durant trois mois à cet endroit, a été très difficile. L’équipe de comédiens était également les habitants de ce bidonville, des acteurs non professionnels aux côtés de comédiens confirmés, au service d’un récit cinématographique et d’une vraie histoire. ■


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