Fondation BEA - cours de mise en page

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Le Mécénat - un plaisir

Béatrice Deslarzes & Pierre Schaefer



Préface

La Fondation Bea pour Jeunes Artistes est une fondation d’utilité publique, domiciliée à Morgins, Valais, active en Suisse romande. Son but vise à stimuler le développement de la créativité et la maîtrise des outils professionnels de jeunes artistes au début de leur carrière par des soutiens financiers ponctuels. Sa taille, petite, offre l’avantage d’être très proche des récipiendaires qui se recrutent dans les domaines des musiques actuelles, des nouveaux médias et des arts visuels. Même si les aides proposées peuvent paraître modestes, entre 1000 à 3000 CHF, l’impression d’être très utile et efficace domine surtout grâce aux courts délais dans lesquels elle peut agir et de pouvoir choisir des projets sur un coup de cœur.



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Sommaire

1 avant-propos

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Créer sa propre fondation La gouvernance de la fondation Les deux mécènes fondateurs Le Montreux Jazz Festival, un tournant décisif Qui dit concours, dit jurys

2 La fondation & ses artistes

011 012 013 015 017

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Les arts visuels Les musiques actuelles Nouveaux médias et l’art de la performance Le Port Franc, un lieu pour les musiques actuelles à Sion Conclusion

3 La vie au sein de la fondation 4 la fondation vue par ses artistes

023 031 036 039 045

049 067

Les échanges avec les jeunes artistes Les échanges avec les acteurs culturels Conclusion Épilogue

5 les artistes soutenus par la fondation 6 après-propos Institutions partenaires Jeunes artistes soutenus de 2003 à 2016 Remerciements Impressum

069 081 090 091

097 131 131 134 141 142



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Avant-propos

sous titre



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Avant-propos

Ce livre veut témoigner de la vie et de l’utilité d’une petite fondation en prenant l’exemple de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes. Il présente ses avantages, et ses quelques inconvénients, aux mécènes, aux artistes et à un public plus large, dans le but de faire naître de nouvelles vocations et élargir ainsi l’offre de soutiens en faveur des jeunes créateurs. Aux yeux de jeunes artistes, le mécénat peut se voir comme un vaste terrain où, en quête de moyens financiers pour progresser dans leur métier, ils espèrent rencontrer des personnes qui cherchent à partager, à les aider. De son côté, en retour, le mécène s’attend à être convaincu d’avoir accompli un geste utile et bienvenu, sans demander une quelconque contrepartie. La Fondation Bea pour Jeunes Artistes est une fondation d’utilité publique, domiciliée à Morgins, Valais, active en Suisse romande. Son but vise à stimuler le développement de la créativité et la maîtrise des outils professionnels de jeunes artistes au début de leur carrière par des soutiens financiers ponctuels. Sa taille, petite, offre l’avantage d’être très proche des récipiendaires qui se recrutent dans les domaines des musiques actuelles, des nouveaux médias et des arts visuels. Même si les aides proposées peuvent paraître modestes, entre 1000 à 3000 CHF, l’impression d’être très utile et efficace domine surtout grâce aux courts délais dans lesquels elle peut agir et de pouvoir choisir des projets sur un coup de cœur. Les critères de sélection n’obéissent pas nécessairement aux critères officiels prônés par les grandes institutions et leurs jurys. Ce qui permet d’apporter une aide aux jeunes artistes quand ils rencontrent des difficultés pour financer un projet artistique ou quand ils ne sont pas jugés éligibles par d’autres institutions à cause d’un CV encore trop peu étoffé. Cette liberté dans l’octroi des subsides contribue forcément à une plus grande diversité culturelle. Ceci


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Le mécénat - un plaisir

implique de la part du mécène de la bienveillance et une ouverture sans faille face à chaque nouvelle demande. Pas étonnant qu’une telle fondation prenne d’année en année plus de place dans la vie du mécène et qu’elle l’incite à faire des projets à court et à long terme ! « Donner pour être plus riche » se confirme lors de chaque nouvelle action, certes à des degrés variables. N’oublions pas que beaucoup de jeunes artistes ont absolument besoin d’aide, surtout lorsqu’ils quittent l’école d’art, ou, pour les musiciens, quand il s’agit de monter une première fois sur une vraie scène afin de pouvoir progresser et de ne pas sombrer dans une passivité néfaste, particulièrement dans une période de restriction des budgets alloués à la culture par les instances politiques. De son côté, le mécène veut vivre son soutien dans un esprit positif et encourageant. Il compte pouvoir se réjouir de la progression et de l’épanouissement des artistes. Les expériences réussies et partagées avec bonheur avec de jeunes artistes vont lui apporter le privilège de nouer des contacts avec des créateurs de demain et de pouvoir collaborer avec des institutions publiques et privées engagées dans les domaines soutenus.


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Avant-propos

Créer sa propre fondation

Nous avons créé la Fondation Bea pour Jeunes Artistes en 2003. Il nous fallait absolument une structure pour apporter notre aide aux jeunes artistes, car offrir de l’argent de main en main avait un aspect gênant, comme si on voulait les acheter. Deux possibilités étaient envisageables : passer par une association ou une fondation. Nous avons choisi la deuxième solution. Pas facile, la création d’une fondation ! Et de la gérer non plus. Une fondation se constitue par un acte authentique devant un notaire. Plusieurs types de fondations donatrices existent. Certaines sont créées pour perdurer. Elles conservent leur patrimoine (maintien de la substance) en disposant uniquement du rendement de la fortune pour poursuivre leur but. D’autres fondations consomment généralement leur patrimoine (fondation à capital consommable) et fonctionnent souvent pour des raisons financières et surtout fiscales sur la base de versements périodiques des sommes à distribuer (post-affectations par le mécène), ce qui est le cas pour la Fondation Bea pour Jeunes Artistes. Dès le début, nous étions persuadés que notre fondation pouvait avoir un impact réel, au moins durant un certain temps. Nous l’avons surtout constituée pour aider de jeunes artistes de notre vivant. Les coûts administratifs restent modestes, car nous nous occupons nous-mêmes des travaux de secrétariat. Les frais les plus importants sont occasionnés par la mise à jour régulière du site, www.fondationbea.com. Le webmaster est un ancien lauréat de la fondation.

Créer une petite fondation peut ressembler à une gageure face aux grandes et puissantes fondations actives en Suisse romande. L’activité de notre fondation se limite à la Suisse romande et elle est tout particulièrement centrée sur le Valais; son siège se trouve à Morgins, elle est donc surveillée par l’instance cantonale du Valais ; son adresse administrative est à Veyrier/ Genève. Notre Conseil de fondation est constitué de 5 membres, de nous deux, les fondateurs et mécènes, Béatrice Deslarzes, présidente, et Pierre Schaefer, trésorier, tous les deux médecins, et de 3 membres représentant les différentes disciplines soutenues, avec le but d’apporter aux activités de la fondation une sensibilité différente et un regard complémentaire. Laurent de Pury, artiste sculpteur, François Deléglise, professeur de musique et musicien, et Josée Rudaz, ancienne réalisatrice à la Télévision Suisse Romande, font partie du Conseil de fondation depuis sa création. Les contributions de l’ensemble des membres du conseil sont basées sur le bénévolat. Ce petit livre est conçu pour rendre attentifs des mécènes potentiels à ce mode de soutien aux artistes. Il leur propose un accès personnalisé, à l’exemple de notre fondation, pour soutenir la culture et éventuellement pour se lancer eux-mêmes dans une démarche similaire. Le futur mécène pourra ainsi évaluer ses propres atouts avant de décider du champ d’activité de son futur mécénat, en lui rappelant que son expérience personnelle l’aidera beaucoup dans la compréhension des soucis des bénéficiaires.


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Le mécénat - un plaisir

La gouvernance de la fondation

Gouvernance, un grand mot pour parler de la conduite d’une petite fondation. Malgré tout, en regard de la définition de ce terme, il s’adapte bien au contexte : « gouvernance = ensemble des mesures, des règles, des organes de décision, d’information et de surveillance pour assurer le fonctionnement et le contrôle d’une institution ».

d’une fondation peut être d’autant plus grand lorsqu’elle comble directement un manque ou exploite un potentiel non épuisé ayant une importance pour la société. Seuls une préparation minutieuse et un examen critique du projet offrent la garantie qu’une fondation indépendante deviendra effectivement la forme juridique et organisationnelle adéquate à la réalisation de la volonté du fondateur.*

La formulation du but de la fondation nécessite un soin particulier, surtout lorsqu’il s’agit d’une fondation d’utilité publique. Sa description doit rester suffisamment claire et précise et, en même temps, laisser une certaine flexibilité dans sa mise en œuvre. Le but doit refléter la volonté du fondateur, ses motifs et ses objectifs. Une bonne formulation de son but est primordiale pour sa réussite. Dès sa constitution, la fondation devient une entité juridiquement indépendante de son auteur et le fondateur ne peut plus en modifier l’acte constitutif à sa guise.* Dès le début, souvent guidés par un notaire, nous avons dû trouver des réponses à toute une série de questions. Comment une fondation peut-elle réaliser son but de manière ciblée ? Selon quels critères orientet-elle ses activités ? Que signifie « une bonne gouvernance » pour une fondation donatrice ?

C’est l’État qui attribue à une fondation, comme d’ailleurs à une association, la qualité d’utilité publique du fait de leurs prestations fournies pour le bien commun. Comme personne morale, la fondation doit renoncer à la distribution du bénéfice éventuel en faveur des membres de son conseil et elle doit affecter irrévocablement ses moyens financiers à des buts d’utilités publiques et exercer de manière désintéressée une activité d’intérêt général. De plus, la fondation doit avoir un cercle de bénéficiaires ouvert. Ses activités doivent poursuivre des buts concrets et les rapports annuels doivent refléter cette activité. Dans les statuts doit être inscrit qu’en cas de dissolution de la fondation, ses biens ne reviendront ni aux membres du conseil ni au fondateur, mais seront transmis à une autre institution poursuivant des buts similaires.

La constitution et la gestion d’une fondation ont des exigences spécifiques qui doivent assurer une mise en œuvre effective de son but et garantir la transparence de son activité. L’impact

La constitution entre personnes vivantes est en principe préférable : ainsi, le fondateur peut vivre et accompagner sa fondation. Il ne jouit pas de droits particuliers, dans la mesure où il ne

* Le Swiss Foundation Code 2015 : Les principes et recommandations pour la constitution et la gestion de fondations donatrices. (Éd. SwissFoundations) Distr. : Helbling Lichtenhahn


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Avant-propos

s’en est pas réservé dans les statuts. Le détachement d’une part du patrimoine personnel du fondateur affecté à la fondation n’a pas pour conséquence que ce dernier en soit le propriétaire. Depuis 2003, année de constitution de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes, nous avons souvent dû ressentir les limites que la loi impose, car la surveillance par l’instance de contrôle, pour nous le Canton du Valais, est bien présente. Elle examine annuellement le rapport d’activité de la fondation, les comptes avec le rapport de l’organe de révision et le respect des dispositions juridiques. Ce contrôle extérieur se concentre plus sur la forme que sur le contenu. Notre Conseil de fondation a consciemment renoncé de fonctionner avec des règlements, à part d’avoir formulé avec précision les critères de soutien. Depuis le début, les fonds mis à la disposition des jeunes artistes viennent essentiellement des deux fondateurs. Nous devons aujourd’hui constater que nous ne pouvons plus augmenter nos contributions, raison pour laquelle nous avons fait récemment l’appel suivant : Des personnes extérieures à la fondation peuvent l’aider, soit sous forme d’un don, soit en proposant de soutenir un artiste de leur choix ; ils pourraient ainsi concrétiser leur projet à travers la fondation et même accompagner l’artiste dans l’élaboration de son projet. Les fonds mis à disposition restent déductibles des impôts pour ces donateurs du fait que la fondation est déclarée d’intérêt public. Plus d’information et contact : www.fondationbea.com

Les deux mécènes fondateurs

Béatrice Deslarzes, cofondatrice et présidente : « Avant d’embrasser le rôle de mécène, j’avais déjà une longue carrière publique derrière moi. J’ai grandi à Sion, ville que j’ai quittée pour Genève à l’âge de 20 ans. Donner des coups de gueule, lancer des cris d’alarme, rallumer le feu là où certains essaient de cacher la fumée, a toujours fait partie de ma vie. Toutes mes expériences vécues – de médecin ORL, de médecin de prison, de cofondatrice et vice-présidente de l’association EXIT de 1982 à 1992 et aujourd’hui de médecin-conseil d’Exit Suisse romande, de chanteuse de jazz devenue « La Mamie de l’Electro », de conseillère municipale écologiste – me feront encore et toujours réagir aux injustices, incivilités et fausses-routes politiques. Je resterai une éternelle révoltée contre les obligations serviles et les idées reçues. Par mon attitude d’intellectuelle lucide j’essaie de me différencier des foules d’individus d’âge mûr qui n’ont qu’un seul but, « profiter de la vie », comme de s’embarquer dans des « croisières gériatriques » et, finalement, de ne regarder que leur propre nombril. J’espère pouvoir rester au front à l’âge où nombre de mes contemporains « se consument en consommant ». Je continue de monter aux barricades pour les causes que je juge dignes. Au moins, une telle attitude nous empêche de tomber dans la torpeur qui annonce trop souvent le début de la fin ! » (www.bea-music.com) Pierre Schaefer, cofondateur et trésorier : « j’ai grandi à St-Gall, ville que j’ai quitté pour la Suisse romande


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Le mécénat - un plaisir

afin d’entreprendre des études de médecine à l’âge de 20 ans. Après une année à Lausanne, j’ai poursuivi mon cursus à Berne où j’ai obtenu mon diplôme de médecin en 1969. Dès 1973, je me suis retrouvé à Genève pour y rester comme médecin hospitalier à la clinique universitaire de gynécologie. Pendant toute mon activité, j’étais toujours concerné par la formation de la relève, tout particulièrement au sein de la Société suisse de Sénologie. Ayant un tout autre caractère que ma femme Béatrice, je partage généralement ses goûts artistiques, mais plus posé, je tente de modérer la fougue de ma femme et essaie ainsi d’apporter le calme nécessaire pour la réalisation des projets décidés ensemble. Mon expérience comme organisateur de dizaines d’expositions d’art contemporain en milieu hospitalier et mes propres activités artistiques, le dessin, la photo, l’écriture et ma participation comme étudiant libre pendant deux ans au Master of Arts in Public Spheres (MAPS) à l’École cantonale d’art du Valais (ECAV), m’assurent une bonne assise pour imaginer et formuler des approches variées et souvent personnelles et pour partager des idées ou des projets nouveaux avec des jeunes artistes. L’identité masculine et son évolution sociale sont un autre thème qui m’intéresse. » www.schaefer-surlafrontiere.ch Au début des années 2000, il fallait à notre couple un projet fort pour envisager notre futur commun. Comme couple sans enfants, une institution d’entraide pour des jeunes nous paraissait une solution idéale, car les problèmes de la nouvelle génération ne nous laissaient pas indifférents. Finalement, nous avions précisément choisi de rester à l’hôpital universitaire pour participer à la formation des étudiants en médecine et des jeunes médecins.

C’est sur ses bases que nous avons créé en 2003 la Fondation Bea pour Jeunes Artistes. Ce jour-là, nous avons réalisé que vivre et participer aux activités de notre propre fondation était bien plus intéressant, que de placer notre argent en actions cotées en bourse puis en suivre frénétiquement les fluctuations. Comme quoi, on peut distribuer une partie de sa fortune de son vivant et s’en trouver plus riche. Agir aujourd’hui et ne pas attendre sa disparition restera pour toujours notre devise ! La même année, Béatrice s’est inscrite au parti des Verts pour militer en faveur de la préservation de la nature. Béatrice ne s’en cache pas : « certes, être présidente de ma fondation m’apporte beaucoup de satisfaction malgré le fait que trop souvent je ne vois que la montagne de travail à abattre. Mais face aux occasions importantes, j’aime assurer mon statut avec force et autorité. Comme j’adore être sur le devant de la scène, mes interventions doivent convaincre et les discours préparés avec la complicité de Pierre trouvent généralement leur portée espérée. » Depuis sa création, la fondation nous a ouvert beaucoup de portes. Pour nous, le bilan est largement positif et nous espérons que c’est aussi le cas pour les jeunes artistes, que nous aidons dans leurs démarches de progresser et de trouver la satisfaction dans le métier de leur choix.


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Avant-propos

Le Montreux Jazz Festival, un tournant décisif

Béatrice se rappelle : « Au moment de rendre ma blouse blanche de médecin hospitalier, je n’avais pas l’intention d’accepter de n’être plus personne sous prétexte que je cessais d’exercer ma profession. De même, il était exclu que je me contente de devenir une simple consommatrice, ne serait-ce que de la bonne musique que j’avais la chance de goûter, chaque année depuis mon entrée dans la soixantaine, au Montreux Jazz Circle. » Mais là n’est pas l’essentiel. Par un beau soir d’automne 2002, nous étions conviés à une soirée chez Jérémy White, le mécène de la Sax Competition du MJF. Lors de cette invitation, Jérémy nous dit : « Le piano et le sax ont leur concours. Il manque une Voice Competition. Heureusement que le MJF a l’intention d’en créer une … » Lorsque nous quittions la villa de Vevey, on savait que nous avions trouvé comment concrétiser ce qui mijotait en nous depuis plusieurs années. Encore fallait-il une structure pour être de la partie. Une fondation nous paraissait appropriée et nous allions l’appeler Fondation Bea pour Jeunes Artistes. C’est finalement grâce à notre relation de longue date avec le Montreux Jazz Festival qu’une proposition aussi « légère » a pu passer la rampe ! En effet, tout n’était alors que des bonnes résolutions (financer les trois prix de cette nouvelle compétition), mais sans l’ombre d’une structure juridique existante. Peu importait ; on n’allait pas se laisser freiner par des tracasseries

administratives ! Seule comptait la volonté de consacrer dix mille francs à cette première édition, mais à une condition : remettre les montants directement aux vainqueurs. Le marché étant conclu, nous avons engagé les démarches pour créer notre fondation. Le MJF nous fit confiance. Il imprima les affiches sur lesquelles la fondation balbutiante figurait en tant que mécène, à l’égal de la grande boîte du disque Universal et de Shure, la célèbre marque de micros ! En tant que membre du jury de la Voice Competition, Béatrice avait le plaisir de récompenser les vainqueurs de l’édition 2003. L’opération fut un succès. « Comme présidente de la fondation et comme de chanteuse de jazz, j’étais ravie d’apporter ainsi mon soutien à de jeunes chanteuses talentueuses. » En septembre, Claude Nobs, le directeur du MJF, alla jusqu’à gratifier la Fondation Bea pour Jeunes Artistes d’un courrier reconnaissant, véritable lettre de noblesse !


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Le mécénat - un plaisir

Le retour inopiné dans une maison métamorphosée Pierre et Ueli Stoll se sont connus au service militaire comme chefs de section à l’école de recrues sanitaire à Tesserete en 1969. Plus tard, ils se retrouvaient presque chaque année au Congrès suisse de leur spécialité ayant choisi tous les deux la gynécologie. Ueli lui avait souvent parlé de sa maison familiale de Corseaux, VD, La Crottaz, construite par son grand-père Arthur Stoll (1887-1971) pour y installer sa collection d’art moderne. Les Stoll étant une famille nombreuse, chacun des petits-enfants pouvait chaque année disposer pendant deux semaines de cette belle demeure sur la rive du Léman. Lui, mélomane et violoncelliste, y organisait des concerts de musique de chambre qui réunissaient ses amis dans la grande salle où étaient accrochés plusieurs des plus beaux tableaux de Hodler. Pierre les connaissait des livres d’art et il lui paraissait hallucinant de se trouver entourés de toutes ces peintures archiconnues  ! Si la villa elle-même n’avait sinon pas beaucoup de charme, c’est l’emplacement dominant un parc au bord du lac qui reste inoubliable. Quelques années plus tard, Béatrice et Pierre apprenaient que la villa avait été vendue. En 2003, pendant le Montreux Jazz Festival, Jérémy White, mécène de la Saxophone Competition, conviait Béatrice et Pierre un après-midi dans sa maison, route de Lavaux 45, pour rencontrer tous les jeunes concurrents. Ils n’en croyaient pas leurs yeux, ils se trouvaient dans l’ancienne propriété des Stoll ! À peine reconnaissable, la transformation de la vieille demeure correspondait à une vraie métamorphose : Jérémy White avait choisi des grandes ouvertures qui donnaient un look moderne aux extérieurs et l’intérieur était tout simplement méconnaissable. Les tableaux ne manquaient pas réellement, ils étaient remplacés par la superbe vue sur l’environnement dominé par le Grammont, montagne que Hodler avait peinte tant de fois. On s’est trouvé face à un propriétaire heureux, souriant et généreux ; avec lui, la Crottaz avait trouvé une toute nouvelle vie. Et pour Béatrice et Pierre, ce soir-là s’est scellé la décision de mettre sur pied leur fondation pour créer avec le MJF la future Voice Competition. Jérémy ne doutait pas qu’il venait de passer le témoin. En 2011, la belle propriété a une nouvelle fois changé de propriétaire.


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Avant-propos

Qui dit concours, dit jurys

Les multiples concours auxquels la fondation prête main ou qu’elle organise sont devenus nombreux depuis, tant du côté de la musique que du côté des arts visuels. À chaque occasion, il s’agit de moments passionnants. Tension, concentration, joie et gratitude se mélangent spontanément lors de ces rencontres. C’est à Béatrice de préciser : « lors de l’événement inaugural pour la Fondation Bea pour Jeunes Artistes, la Voice Competition du MJF en 2003 (reconduite en 2008), plusieurs gloires du métier ont siégé dans le jury. J’ai eu le privilège d’en faire partie lors de l’édition 2003. Sans surprise, sur les 3 lauréates, il n’y eut aucune Suissesse. Ainsi, j’ai dû apprendre très tôt déjà, que même si le mécène fait partie du jury, il doit accepter le vote majoritaire. Aidée par mon bagage de musicienne polyvalente, je vis à chaque fois ces joutes avec beaucoup d’enthousiasme. » Pierre rajoute : « elle n’hésite pas à faire entendre son opinion d’une façon souvent très tranchée, comme plus tard lors des concours dans le cadre de Voix de Fête, des Tremplins musicaux à la Ferme Asile de Sion et d’Oasik au Bourg ou au Théâtre 2/21, tous les deux à Lausanne. » Depuis 2012, la Fondation Bea pour Jeunes Artistes propose des prix annuels de fin d’études, pour les bachelors de la filière communication visuelle de la Haute école d’art et du design (HEAD-Genève). Idem pour les bachelors et masters MAPS de l’École cantonale d’art visuel (ECAV) à Sierre, où nous participons aux jurys. Dans le

cadre de l’art visuel, le challenge pour un juré s’avère bien plus délicat, car le choix doit prendre en considération de multiples critères techniques, qui peuvent dépasser les connaissances du mécène. Ses choix vont souvent correspondre à un coup de cœur. Il est certainement plus facile de choisir l’occupant de l’atelier Tremplin de la Ferme- Asile, car les critères retenus offrent la possibilité de prendre en considération d’autres aspects que ceux purement artistiques. « Le moment clé reste invariablement l’attribution du prix, explique Pierre. Béatrice ne manque que rarement de faire durer le suspense pour annoncer, enfin, le gagnant. À ce moment-là, sous les bravos et les applaudissements de l’assistance, le lauréat s’avance devant le public, les uns tout timidement, les autres en posture de vainqueur. Pouvoir embrasser les gagnants est un des privilèges du mécène. Du côté de la fondation, on ne découvre souvent qu’à cet instant la personne qui se cache derrière un nom. La cérémonie se termine généralement par une séance photos avec les lauréats, destinée au site de la fondation. De coutume, les institutions et les lauréats attendent que la représentante de la fondation prononce un petit discours de circonstance. Sa préparation nous a déjà fait réfléchir plus qu’une fois sur l’utilité relative de nos interventions, peut-être du fait que ces moments ont un aspect si éphémère. Des chapitres à venir donneront la voix aux représentants des institutions et tout particulièrement aux lauréats euxmêmes pour découvrir leurs réflexions. »





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La fondation et ses artistes

La fondation représente pour nous deux une sorte de body extension. Elle nous assure un contact avec la jeunesse. Quoi de mieux pour rester dans le coup, pour se projeter dans le futur et de ne pas devenir vieux avant l’âge ? La première expérience, la Voice Competition au MJF, nous avait confirmé dans notre choix. Rapidement, les projets ont commencé à bourgeonner. Les demandes de la part des artistes, mais aussi des institutions, sont soumises à un triage sévère. La fondation répond généralement à tous les courriers. Malheureusement, les réponses négatives s’avèrent fréquentes. Au cours de l’année 2014, elle a dit non à plus de 90 demandes, en 2015 à 76 demandes et ceci pour des raisons diverses : pour une question d’âge, ou du fait que l’artiste est trop avancé dans son parcours, ou la demande n’est pas compatible avec les buts de la fondation malgré le fait que les critères soient clairement mentionnés sur le site de la fondation (www. fondationbea.com). Dans certains cas, des compléments d’information sont demandés avant de prendre une décision. Il arrive assez souvent qu’un requérant remercie la fondation même s’il a reçu une réponse négative, peut-être du fait que leurs demandes adressées à d’autres institutions sont restées sans réponse. Le frein incontournable est constitué par le budget annuel, aujourd’hui limité par toute une série de contrats fixes, dont les prix aux écoles d’art, HEAD et ECAV, l’atelier Tremplin à la Ferme-Asile de Sion ou encore des participations itératives à des festivals comme Voix de Fête ou Antigel. En 2014, la fondation a comptabilisé


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Le mécénat - un plaisir

une douzaine d’actions très variées. En 2015, seulement sept se sont concrétisées. Ce recul s’explique par le projet dominant, l’ouverture du Port Franc. L’activité globale depuis la création de la fondation va dépasser au cours de l’année 2016 les 300 jeunes artistes soutenus ; le nombre d’actions est bien évidemment inférieur, car souvent il s’agit de groupes de musiciens ou de performeurs ou de collaboration à plusieurs artistes.


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La fondation et ses artistes

Les arts visuels

En 2004, et plusieurs années de suite, la fondation a apporté son aide au Théâtre de l’Arsenic à Lausanne dans le cadre d’un concours d’installation sonore. Nombreux artistes soutenus dans ce contexte restent encore aujourd’hui fidèles à la fondation, dont Nicolas Party, Gilles Furtwängler, Thomas Koenig et Simon Deppierraz. La fondation les a retrouvés sur leurs parcours et a ainsi pu suivre leur évolution, pour les deux premiers lors des expositions Fertiles Différences co-organisées avec la galerie Analix à Genève en 2008 et avec la Ferme-Asile en 2013 lors de l’exposition Vallée de la Jeunesse. Nicolas a illustré avec ses dessins le livre de Béatrice Rebelle malgré moi, paru en 2012. Gilles est devenu un performeur ; il a collaboré un certain temps avec Anne Rochat qui a participé à Fertiles Différences comme plasticienne. Simon Deppierraz a contribué à l’exposition Vallée de la Jeunesse avec une très belle oeuvre très architecturale, suspendue au plafond. Nicolas Party a créé l’affiche de cette même exposition. Ce regard sur l’évolution future des premiers jeunes artistes soutenus en art visuel par la fondation rappelle qu’il faut semer tôt et que la récolte se fera seulement après de longues années d’attente ; il faut aussi s’attendre à des échecs. Ainsi, l’expérience Au doigt et à la baguette avec un groupe de jeunes étudiants de l’ECAL (École cantonale d’art de Lausanne) s’est arrêtée avec l’exposition à Milan, à cause du

directeur lausannois qui joua les divas et monopolisa l’attention au détriment des étudiants présents que nous n’avons tout simplement pas pu rencontrer. L’exposition de ces mêmes baguettes au MUDAC une année plus tard n’a en rien modifié la frustration ressentie. La même année, la fondation croyait intéressant soutenir Valentin Carron, artiste valaisan, au Centre d’Art contemporain à Genève. Le résultat n’était pas convaincant du fait que Valentin était déjà trop connu et n’avait, tout compte fait, pas besoin de notre aide. D’ailleurs, par la suite, nous n’avons eu plus aucun signe de la part de Valentin. Une expérience plutôt décevante. Revenons à l’exposition collective chez Analix en 2008, manifestation organisée avec le concours du couple de médecins et mécènes Barbara et Luigi Polla, propriétaires de la galerie. Elle a été l’un des événements les plus marquants, car nous avons eu le plaisir de pouvoir suivre de A à Z la production et la mise en place des oeuvres des 14 artistes et de partager ainsi leur ferveur et leurs craintes. Pendant presque deux semaines, la galerie s’est transformée en un vrai chantier  ! L’un de ces concepteurs, Martin Chanda, a construit une grande cabane de jardin équipé d’écrans vidéo qui interpellent le public tantôt sur un ton séduisant tantôt agressif. Son installation nous permettait de découvrir un Martin Chanda différent


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Le mécénat - un plaisir

et surprenant. Luc Mattenberger, pour sa part, avait conçu selon son habitude, une installation monumentale, en l’occurrence une sorte de moteur de voiture qu’il nous invitait à contempler en tant que tel, immobile et inactif. On le retrouvera lorsque la fondation l’a aidé pour son exposition personnelle à la Salle Crosnier à Genève, invité par la Société des Arts de Genève et lors de l’exposition rétrospective Vallée de la Jeunesse à la Ferme Asile pour les 10 ans de la fondation. La soirée performances mettait en scène Geneviève Favre, enceinte de sept mois, et Jeremy Chevalier, le champion des complications techniques de dernière minute (qu’il assume d’ailleurs chaque fois avec bravoure). « Béatrice était chargée du bar durant le vernissage, se souvient Pierre, ce qui lui a permis de côtoyer la foule des visiteurs présents ce jour-là. De son poste d’observation, elle goûtait au foisonnement des idées, à la diversité des créations ; un vaste choix d’oeuvres contemporaines tel que les conçoivent les créateurs actuels se déployait sous ses yeux ébahis. Moi, je me suis occupé (et s’est devenu avec le temps une routine) de faire les photos en premier lieu destinées à illustrer le site de la fondation. Cette exposition à la galerie Analix nous a fait réaliser l’importance du partenariat pour la réussite d’un tel événement. » Une autre expérience fascinante résultait du mandat donné par la fondation à la HEAD en 2009. Peu avant Noël 2008, nous étions, une fois de plus, dégoûtés par le faste et le luxe ostentatoire déployés en ville de Genève. À cette même période, nous avions l’occasion de vivre quelques moments derrière cette façade trompeuse au sein du vestiaire social dans le quartier des Eaux-Vives et au C.A.R.E., le Resto du coeur genevois, aux Acacias. Le nombre de Genevois et de migrants qui

dépendent de telles institutions nous laissait sans voix  ! Cette réalité nous a fait douter du bien-fondé de notre action à travers la Fondation Bea pour jeunes artistes : cette aide visait-elle les bonnes personnes ? Poussés par cette ambivalence, nous proposions aux étudiants de la Haute école d’art et de design de Genève de produire des photos sous forme de diptyques et des courts textes sur le thème Opulence et Précarité – Apprenons à partager qui a abouti à un Cahier de la HEAD rendant compte des travaux photographiques des étudiants de la filière communication visuelle. Pouvoir suivre la recherche photographique des jeunes, guidés par le photographe Jean Revillard et les professeurs de l’école, a été pour nous deux fondateurs une expérience fascinante. La vente du Cahier en faveur des 4 plus importantes institutions d’aide sociale de Genève le jour du défilé Fripes et Chiques au Bâtiment des Forces motrices n’a malheureusement enregistré qu’un succès financier mitigé. Deux ans plus tard et sur notre initiative, les Services industriels de Genève ont offert à la HEAD la possibilité d’exposer les photos, toutes réunies sur une bâche traversant l’Espace ExpoSIG, situé sur le Pont de la Machine. La présentation était actualisée par une recherche critique et instructive sur la précarité observée dans le canton de Genève, préparée par une nouvelle volée d’étudiants. Lors du vernissage, on devait remarquer que du côté de tous les politiques invités, uniquement la gauche était représentée (hic  !). Les contacts avec les jeunes artistes s’avéraient ici quelque peu différents, plus distants, du fait qu’ils étaient supervisés par leurs professeurs qui leur mettaient pas mal de pression. Leur lien avec la fondation était pour eux moins évident. Ceci n’enlevait rien au succès enregistré avec plus de 3500 visiteurs en 4 semaines.


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La fondation et ses artistes

Les arts visuels

La Ferme-Asile à Sion, un lieu culturel exemplaire En 2016, la Ferme-Asile a fêté le 20e anniversaire de son existence. Le centre artistique s’est développé depuis 1994, investissant les espaces de l’ancienne ferme de l’Hôpital Asile. Grâce au soutien financier de la Municipalité de Sion, de la Fondation de l’Hôpital-Asile et de l’État du Valais et au travail des artistes concepteurs du projet ainsi que de nombreux bénévoles, 1996 a vu l’ouverture des ateliers et le début de la programmation. On y trouve un grand espace d’exposition de 800 m2, une salle de concert d’environ 90 places, douze ateliers pour les artistes, ainsi qu’une résidence internationale, l’atelier tremplin pour jeunes artistes et un excellent restaurant de 80 places avec une grande terrasse dans les vergers et un chalet pour l’accueil des artistes. Des investissements importants, dont l’isolement de la grange, permettent actuellement une activité pendant toute l’année. La Ferme-Asile est aujourd’hui connue au-delà du canton du Valais comme un centre artistique et culturel qui accueille et encourage la créativité. La Fondation Bea pour Jeunes Artistes s’est engagée en 2006 pour soutenir l’atelier tremplin, contrat signé encore sous la direction de l’artiste Laurent Possa et depuis, déjà 10 jeunes créateurs l’ont occupé. Au cours des années, il s’est créé une vraie amitié entre les différents acteurs, dont une direction aujourd’hui entièrement féminine qui fait un excellent travail. Tout événement, dont les vernissages, les grandes expositions dans la grange (concernant la fondation « Vallée de la Jeunesse » pour les 10 ans de son existence) et les tremplins musicaux, se fêtent dans un esprit typiquement valaisan avec beaucoup de générosité. La majorité des occupants de l’atelier tremplin a toujours accompli avec énormément d’engagement les présences demandées par l’institution et les anciens reviennent encore des années durant pour y partager les activités et de retrouver la Fondation Bea pour Jeunes Artistes. Béatrice et Pierre espèrent beaucoup que le Port Franc avec sa Salle BEA pour les musiques actuelles et ses ateliers pour les jeunes orchestres évolueront vers un centre culturel comparable à celui de la Ferme-Asile. Leur projet accepté en été 2016 de faire alterner le tremplin musical entre les deux lieux est à voir comme un signe de bon augure. Le lecteur découvrira l’aventure de la création du Port Franc à la page 039.


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Depuis 2006, la fondation soutient l’atelier Tremplin à la Ferme Asile, qui, en plus, est assorti d’une petite bourse. Quel plaisir de pouvoir offrir à une pépinière de jeunes artistes un lieu aussi propice à la création, immergé dans un milieu d’artistes prolifiques  ! Des liens étroits se sont ainsi tissés, tant avec la Ferme Asile qu’avec les occupants dont tout particulièrement avec Katherine Oggier, Laetitia Salamin, Véronique Michelet et Eric Philippoz. Une exposition par l’artiste au terme de son année à la Ferme Asile fait partie du contrat. Fin 2010, la fondation a aidé la lauréate du Prix Manor Valais, Joëlle Allet, à étoffer avec quelques nouveaux oeuvres-objets son exposition au Musée cantonal d’Art à Sion. On la retrouvera par la suite au Futur antérieur, le lieu d’exposition éphémère de la Maternité de Genève (www. lefuturanterieur.ch), projet géré par Pierre à côté de sa charge de médecin adjoint et responsable de l’oncologie gynécologique chirurgicale. Joëlle allait transformer ce lieu en chamboulant l’extérieur en une cabane de pêcheur suédoise. Elle sera aussi de la partie à la Ferme Asile en 2013 pour l’exposition collective Vallée de la Jeunesse. La même année, la fondation a accepté de soutenir Simon Senn pour sa première exposition personnelle au CACT (Centre d’art contemporain du Tessin à Bellinzone) en mai 2010 qui était en partie basée sur son travail de diplôme de bachelor. Nous l’avions déjà suivi pendant ses études à la HEAD. Cette rencontre a depuis abouti à une belle amitié. En juin de la même année, il a obtenu le prix Kiefer-Hablitzel et en 2012 le Swiss Art Award. Il s’est marié en septembre 2012 avec Elisa Lavergo qui venait de gagner elle aussi le prix KieferHablitzel, comme si tout devait réussir à ce jeune couple sympathique en si peu de temps  ! Et la cerise sur le

gâteau nous les fondateurs étaient invités à leur mariage. En décembre 2011, une action ponctuelle permettait à Alexandra Haeberli, originaire de Schaffhouse qui avait fait son bachelor à Genève, de participer à l’exposition de Noël au Museum zu Allerheiligen à Schaffhouse. Elle était heureuse et fière d’obtenir un soutien pour présenter son travail dans sa région d’origine, un événement important pour une artiste expatriée. Depuis 2012, la Fondation Bea pour Jeunes Artistes offre à chacune des écoles d’art HEAD et ECAV un prix annuel de fin d’études, pour les bachelors de la filière Communication visuelle à Genève et pour l’ensemble des bachelors en art visuel et des masters du MAPS (Master of Arts in Public Spheres) à Sierre. L’attribution de ces prix se déroule toujours fin juin. Nous avons l’honneur de faire partie des deux jurys, une charge qui nous réserve chaque année de belles surprises. Dès la première année, nous avons remarqué qu’il existe une différence d’esprit bien palpable entre la grande institution de Genève et sa dauphine de Sierre ; dans notre rôle de jurés, nous nous sentons plus à l’aise à l’ECAV, certainement lié à la simplicité et la spontanéité de la cérémonie. Si l’éventail des propositions reste plutôt comparable en qualité, la présentation des oeuvres est bien plus avantageuse à Sierre grâce aux anciennes halles USEGO, un vaste espace inondé de lumière. (Lire l’encart à la page … ) Grâce à ces prix, nous avons découvert des oeuvres que nous n’oublierons jamais comme la maison tricotée à l’échelle de Caroline von Gunten à Sierre en 2012 et la même année le livre sur les murs qui divisent la ville de Belfast d’Emily Bonnet à Genève. Il nous paraît judicieux de poursuivre immédiatement avec les volées


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suivantes jusqu’en 2016 et de présenter les créateurs primés et leurs travaux : les propositions de la volée 2013 se sont avérées moins foisonnantes ; tout de même, la création d’une typographie « Memento Mori » de Melissa d’Amore se distinguait par sa poésie. Après la cérémonie officielle, une bruyante manifestation d’attachement par toute la volée à leur professeur Jérôme Baratelli permettait de mesurer sa popularité. L’année 2014 était marquée par deux excellents travaux sur la mémoire : Océane Izard et Marion Erard, en communication visuelle, posaient la question tournée vers le futur « Que faire de nos données sur Internet après notre mort ? », post-mortem-3.0, une documentation exhaustive, complétée par une présentation sous forme d’une installation d’une clarté exemplaire. Elles devaient partager le prix avec Fermin Guerrero qui soumettait un travail ambitieux et complet sur l’évolution de la Typographie à Genève, Typeface 2014. Faisant partie des masters de Sierre, Tracy Lin méritait son prix aussi grâce à un travail sur le mémoire : The Passage in Chippis, avec une installation subtile et très explicite, ex æquo avec la bachelor Camille Kaiser pour une recherche sur le comportement des jeunes sur le net, une vidéo portant le titre I love you, Good night. HEAD 2015 : pour la deuxième fois, un seul prix d’une valeur de CHF 5000.est décerné. Il revenait à Vincent de Vevey pour un travail sur un thème très actuel, celui de la migration, Histoires en lumière. Une projection très subtile et des textes bien choisis justifiaient entièrement cette attribution unique. À Sierre, l’ECAV réussissait pour la première fois depuis 4 ans à réunir en 2015, le jury, l’attribution du prix de la fondation et la Fête officielle des

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diplômes. Le grand nombre d’excellents travaux proposés pour le prix rendait difficile le choix des lauréats et la somme s’est finalement partagée entre une fille (master) de Johannesburg, Victoria Wigzell, et une fille (bachelor) de Zurich, Meret Knobel. La fête qui a suivi à la partie officielle fut très belle et particulièrement chaleureuse, dans une ambiance typiquement valaisanne et en même temps internationale. Le Prix HEAD 2016 de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes allait une nouvelle fois à deux jeunes artistes. Le hasard voulut que dans la même salle se côtoient deux travaux, qui nous ont profondément touchés, tant par la proximité de leurs thèmes que par leur aspect socioculturel. La première proposition « Dans la peau des Tatoués » de Kristell Silva Tancun, dévoilait avec beaucoup de pudeur et de tendresse ce qui est vu par les uns comme une automutilation et par les autres par un enrichissement de la personnalité. Juste à côté, Laure Rogemond mettait en évidence avec son projet « Je vais essayer, c’est la vie » les traumatismes et déchirures que subissent les mineurs non accompagnés durant leur périple de la migration. L’approche voulue ludique développée offre aux victimes un premier pas vers une possible guérison. Les deux propositions paraissaient d’abord diamétralement opposées, mais on s’était vite aperçu que les deux approches mettaient en lumière une face cachée de l’humain : les deux groupes étudiés sont marqués pour toute une vie, le premier physiquement et le deuxième psychologiquement ; ils permettaient tous de libérer la parole. Comme membres du jury, nous étions particulièrement heureux de pouvoir primer des travaux d’actualité, qui font suite à opulence et précarité – apprenons à partager, le premier thème socioculturel traité, sur mandat de la fondation, par la filière communication visuelle entre 2008 et 2010.


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La fondation a remis deux enveloppes de CHF 2500.- à Kristell Silva Tancun et à Laure Rogement pour leur traitement du sujet traité avec beaucoup de sensibilité, d’un choix de mots judicieux et de moyens techniques actuels et pertinents. Le 13 octobre 2016, Laure Rogemond a reçu le Prix artistique Croix-Rouge HEAD lors d’une cérémonie qui avait lieu à l’Espace Hippomène. « Par son projet, Laure a donné un visage à cette population déshumanisée » a souligné Nathalie Narbel, directrice de la Croix-Rouge genevoise et présidente du jury. Le jury et la Fête des Diplômes 2016 de l’ECAV se sont déroulés le même jour, le 1er juillet. Dans son discours adressé aux diplômés et un public nombreux, Béatrice évoquait que l’excellence acquise grâce à la qualité de l’école allait permettre aux jeunes diplômés d’entrevoir un futur prometteur : « Dès aujourd’hui, c’est à chacun de vous d’apporter sa contribution à la culture afin qu’elle reste un atout sûr pour notre société. Elle est le meilleur gage pour conserver la cohésion sociale, même en situation politique instable. » Dans les halles USEGO, nous découvrions une très belle exposition des travaux de diplôme, particulièrement portée par plusieurs oeuvres des bachelors. Deux propositions ont tout particulièrement retenu notre intérêt, choix confirmé par l’ensemble du jury : l’installation/performance « Structure d’aménagement intérieur pour jeu de fuite » de Fanny Aeschlimann, et l’installation « Is my identity sick » de Noémie Praz, où elle questionne la notion de la maladie mentale ; les limites entre normalité et maladie sont brouillées. Revenons sur l’année 2013. La Fondation Bea pour Jeunes Artistes fêtait ses 10 ans d’existence. Notre voeu était de marquer cette date par

une grande exposition à la Ferme Asile avec 15 artistes, tous anciens lauréats de la fondation. Les oeuvres choisies et mises en place par la curatrice Véronique Mauron sous le nom Vallée de la Jeunesse réunissait les artistes suivants : Eric Philippoz, Thomas Koenig, Jérémy Chevalier, Frédéric Post, Fabien Clerc, Simon Deppierraz, Simon Senn, Caroline von Gunten, Luc Mattenberger, Joëlle Allet, Katherine Oggier Chanda, Martin Chanda, Geneviève Favre Petroff, Mickaël Lianza et Nicolas Party, ce dernier signant l’affiche. Une belle poignée de jeunes artistes qui montent  ! Malgré le fait qu’il reste difficile d’exposer de l’art contemporain en Valais, tous ceux qui ont vu cet ensemble d’oeuvres de haute qualité exprimaient leur enthousiasme et des félicitations. Comme Sédunoise d’origine, Béatrice était particulièrement fière d’être à la base de cette belle exposition. Plus cet événement s’éloigne, plus il brille comme une étoile dans nos souvenirs  ! Pendant plusieurs années, nous avions envie de soutenir avec la fondation une action loin des grands centres. Depuis, nous avons participé à deux actions destinées à apporter l’art contemporain hors des villes principales de la Suisse romande. Le premier événement se déroulait à Morgins, le domicile de la fondation, dans le cadre d’EFA, Eau fil de l’Art 2014. La fondation a choisi de soutenir deux oeuvres exposées le long de la Vièze, le Couteau Suisse de Camille Kaiser et Vincent Locatelli et la céramique Ruissellement d’Aude Pella. Dans le même cadre, nous avons participé à une table ronde avec Jacques Cordonnier, le responsable de la culture en Valais. Quant à Pierre, il a contribué avec son installation Faces en phase, inspiré de son livre publié en 2013, Surprendre le Regard.


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ECAV et HEAD – Deux hautes écoles d’art de couleur très différente L’École Cantonale d’Art du Valais (l’ECAV), la petite, et la Haute École d’Art et du Design (HEAD – Genève), la grande, ne se regardent pas trop les cartes, chacune est fière de ce qu’elle est. L‘étudiant, qui cherche un lieu pour se concentrer sur son futur métier, choisira Sierre, une ville tranquille où (presque) rien ne se passe. Au contraire, choisir Genève signifie avoir toutes les commodités à ses pieds dans une ville fière de sa vie nocturne multiculturelle. Tout cela a évidemment des effets sur l’ambiance générale qui règne de la direction jusqu’au petit assistant, sans parler des élèves  ! À Genève, il faut absolument se distinguer déjà par son look, quelque chose qui s’avère tellement secondaire à Sierre. Si la direction de la HEAD ressemble à une ruche, l’ECAV et son noyau dur se contentent de quelques bureaux. Genève dispose de bâtiments classés, à Sierre on est logé dans l’ancien hôpital… On s’attend bien à trouver d’autres aspects, plus sérieux, qui font la différence, par exemple la façon de se présenter sur leurs sites respectifs : ECAV : une école dynamique et non conventionnelle. De petite taille, elle offre des orientations pédagogiques claires et un suivi personnalisé des étudiants. Professeurs d’ateliers, artistes invités et théoriciens assurent l’encadrement et les enseignants qui aideront chacun à construire son propre parcours artistique. Des infrastructures adaptées au développement des nouveaux médias garantissent par ailleurs une ouverture constante sur les recherches artistiques les plus actuelles. HEAD : une école toujours en état de projet, perpétuellement en mouvement, là où souvent on ne l’attend pas : nouvelles formations, programme culturel public d’une richesse peu commune, partenariats professionnels ambitieux, projets réalisés par nos étudiants dans les situations les plus diverses, sur tous les continents … L’école est profondément ancrée dans le tissu professionnel et la vie culturelle de la Cité à laquelle elle participe significativement… Elle propose régulièrement à ses étudiants en art comme en design, des projets à l’échelle 1:1, c’est-à-dire en vraie grandeur, mis à l’épreuve du réel. Cela semble aller de soi pour une école toujours soucieuse du devenir professionnel de ses étudiants. Les deux fondateurs de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes voient chaque année surgir ces différences lors de la journée des diplômes. Si l’ambiance à Genève est souvent agitée et tendue, où les travaux des étudiants restent difficiles d’accès, à Sierre règne une sérénité contagieuse dans les anciennes halles lumineuses USEGO, où sont exposés dans d’excellentes conditions les travaux de diplôme et où les rencontres se font d’une façon bien plus informelle qu’à Genève.


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En avril 2015, Jodie Zbinden, étudiante en master à la Hochschule der Künste de Berne, demandait à la fondation un soutien pour son projet Serre destinée à prendre forme dans le village de Fétigny (800 habitants) où elle propose des expositions de jeunes artistes. Cette démarche s’inscrivait parfaitement dans les buts de la fondation avec son contexte « des jeunes pour les jeunes » ; l’expérience fut très intéressante et prometteuse. Son premier exposant a été le jeune Gregoryy Sugnaux, bachelor de l’ECAV qui obtient deux mois plus tard le Prix Kiefer-Hablitzel. Pour 2016, la fondation a accepté de soutenir une nouvelle série d’expositions dans « La Serre ». Le 14 août 2016, nous avons participé au goûter organisé autour de l’exposition de Lisa Trottet et de Neal Byrne Jossen pour retrouver Jodie Zbinden et sa commission culturelle de Fétigny et de nombreux habitants du lieu. L’exposition « La transparence et le reflet » permettait une nouvelle lecture de cet espace à mi-chemin entre extérieur et intérieur. L’atelier Tremplin a été occupé pendant l’année 2014/2015 par Anouchka Perez qui a présenté, au terme de son stage une très belle exposition extérieure témoignant de son indéniable progression artistique. La nouvelle locataire 2015/2016 est Katerina Samara qui avait terminé un an auparavant son master à l’ECAV. Le vernissage de son exposition de fin de séjour à l’atelier Tremplin aura lieu dans le hall du restaurant de la FermeAsile le 12 janvier 2017. 2 octobre 2015, la fondation a fait son premier pas dans une institution vénérable de la Ville de Genève, l’Usine, où elle a soutenu une jeune zurichoise, Tina Braegger pour sa première exposition en Suisse romande organisée par la galerie Forde. Elle venait de terminer ses études par un master à l’ECAL.

Depuis l’hiver 2015-2016, nous nous sommes engagés dans le mouvement genevois LA CULTURE LUTTE qui s’est constitué suite aux coupes budgétaires de la Ville de Genève pour la culture émergente. Comme fondateurs d’une fondation pour jeunes artistes nous nous inquiétons pour les plus jeunes artistes qui risquent d’être les premiers touchés par ces coupes. D’entrée, le mouvement avait marqué un magnifique succès avec le dépôt de deux référendums. Le résultat de la campagne menée tambour battant en vue de la votation populaire a abouti le 5 juin 2016 à un succès retentissant : les deux référendums ont été gagnés à plus de 60% des votants  ! « La démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas »


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Les musiques actuelles

Dès 2006, Les Découvertes du festival Voix de Fête prenaient le relais de la Voice Competition (2003). Chaque année la fondation couronnait deux artistes de moins de 30 ans en attribuant deux prix, le Prix du public et le Prix des professionnels, ceci jusqu’en 2012. Aujourd’hui, nous sommes fières d’avoir soutenu à leur début de carrière autant de jeunes artistes, dont Renan Luce, Yoanna, Marc Aymon, Frédéric Bobin, Aliose, Olivia Pedroli et encore Presque Oui. Chaque année, plusieurs responsables d’autres festivals, de la Belgique, de la France et du Canada participaient aux jurys qui se déroulaient à chaque fois dans une ambiance très agitée et plutôt improvisée ; nous avons ainsi eu la chance de pouvoir profiter de leur expérience et de leur encouragement à persévérer dans leur action. Il n’est pas facile pour Béatrice d’accepter de laisser d’autres artistes occuper les planches, surtout après avoir célébré la sortie de son CD Rebelle sur la scène de Voix de Fête en 2006. On n’oublie jamais un souvenir si particulier que représente le contact avec le public, un mélange de stress et de joie … VOIX DE FÊTE est un festival bien plus simple et plus familier que le MJF, mais d’autant plus amical. Il est devenu source de nombreux souvenirs ineffaçables. Béatrice connaît Roland le Blevenec de longue date, directeur du Chat Noir à Carouge et organisateur de ce festival annuel, ayant eu l’occasion

de se produire sous les noms de La Toubib chanteuse et plus tard de La Mamie de l’Electro dans cette cave bien connue. Lors de chaque édition de Voix de Fête, Béatrice s’est farci avec beaucoup d’enthousiasme l’interview par Pascal Schouwey sur Couleurs 3 dans le tram officiel du festival. Même si l’organisation du festival, en apparence chaotique, lui réservait souvent des angoisses, la fondation, très attachée à ce festival, reconduisait le contrat avec Roland chaque année jusqu’au jour où il ne trouva plus assez de chanteuses et chanteurs âgés de moins de 30 ans pour assurer le concours. Cette année-là, en 2013, nous invitions dans le cadre du festival nos amis au nom de la fondation à une soirée de concerts pour les 10 ans de son existence à la Salle Gérard Carrat à Carouge en proposant trois chanteuses, toutes anciennes lauréates du concours Voix de Fête, Loraine Felix, Ludiane Pivoine et l’étonnant groupe français Gingkoa. Ce dernier réussissait en clôture de cette soirée mémorable à faire danser toute l’assistance.


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Le mécénat - un plaisir

Faire partie du mobilier de Voix de Fête ? Béatrice Deslarzes et Roland de Blevenec se connaissent de longue date. C’est lui qui avait engagé à plusieurs reprises Béatrice avec ses musiciens sous le nom de La Toubib Chanteuse de jazz pour jouer au Chat Noir. En 2005, Roland approchait Béatrice pour lui proposer de soutenir à Voix de Fête un concours destiné aux talents de moins de 30 ans en offrant deux prix (prix du public et prix du jury). On pouvait presque croire que là derrière se cachait un certain « deal », car Béatrice venait de sortir son CD Rebelle et Roland lui accordait de vernir son deuxième disque pendant le Festival Voix de Fête au Théâtre Les Salons, rue Bartholoni 6 ! L’occasion était trop belle pour ne pas dire oui, car présenter son nouveau spectacle de la Mamie de l’Electro sur une vraie scène était son voeu le plus intime. Béatrice se trouvait ainsi sur scène, d’un côté comme mécène pour la nouvelle génération et de l’autre comme artiste à vocation tardive, mais bien décidée de tirer son épingle du jeu. Le succès était double, son spectacle passait parfaitement la rampe et le concours pour jeunes talents couronnait deux jeunes musiciens très prometteurs, Renan Luce et Yoanna. Dès lors, les deux fondateurs de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes étaient acceptés comme des « insiders » de Voix de Fête. On les retrouvait toutes les années, pas uniquement pour attribuer leurs prix, mais aussi en back-stage ou pendant les concerts, habituellement assis au premier rang du balcon du Casino Théâtre, comme s’ils faisaient partie des meubles. De plus, ils ont eu l’occasion de nouer des contacts chaleureux avec les programmateurs des pays francophones grâce au jury annuel qu’ils partageaient avec eux. Chaque année, Voix de Fête devenait pour eux une sorte de printemps avant l’heure ; les multiples liens se renouaient et le couronnement des deux vainqueurs du concours pour jeunes talents leur donnait ce nouvel élan nécessaire pour persévérer dans l’activité du mécénat. Les contacts amicaux avec Roland ne se limitaient pas uniquement au Festival, son accueil était également chaleureux au Parc de la Grange aux concerts qu’il organisait pour la Ville de Genève sur la scène Ella Fitzgerald et lors des soirées au Chat Noir. On sentait chez lui la profonde motivation de donner du plaisir à ses amis et surtout de ne pas les considérer comme du « mobilier »  !


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Les musiques actuelles

Après le retour en 2008 au Montreux Jazz Festival pour une deuxième participation à la Voice Competition, la fondation s’est annoncée présente en 2009 pour soutenir l’Ochumare Quartet, qui se produisait sur la scène du Parc Vernex, malheureusement sous une pluie battante. Yilian Canizares Ruiz, la chanteuse et violoniste et son groupe ont par la suite poursuivi une carrière très prometteuse ; en 2013, ils ont joué sous le chapiteau du Cully Jazz Festival. Leur musique latino jazz est un surprenant et irrésistible mélange de timbres et de couleurs.

et en 2014. Ce concours annuel est destiné à des jeunes musiciens de 18-25 ans de la région de Sion afin qu’ils puissent vivre une expérience scénique professionnelle et se faire connaître du public valaisan. En 2013, la fondation remettait un prix en espèces aux 4 finalistes de la Scène Tremplin et les gagnants de l’édition, Last Moan, pouvaient jouer à l’Usine de Fully dans le cadre des Scènes Valaisannes. Ce duo fait actuellement partie des bénévoles du Port Franc de Sion et a eu le privilège de jouer lors de l’ouverture de ce nouveau lieu.

En 2010, la fondation a collaboré au Cully Jazz Festival dans sa partie off pour permettre aux élèves de la section jazz de la Haute École de Musique du canton de Vaud de se produire au caveau Oxymore. Nos contacts noués avec la direction du festival faisaient entrevoir un bel avenir pour une collaboration renouvelée, mais rien ne s’est passé depuis. À cette période, on pouvait avoir l’impression que nous voulions faire la chasse à tous les grands rendez-vous musicaux de la Suisse romande, mais un autre projet s’est pointé à l’horizon qui allait nous demander beaucoup d’énergie.

Le groupe vainqueur du concours 2014 s’appelle Macaô. Ils se disent jeunes, frais et dynamiques et leur folk remue les tripes avec sa saveur pop-rock. Ce jour-là une photo a été prise avec nous deux assis au milieu de tous les jeunes musiciens du concours sur les escaliers extérieurs de la Ferme-Asile. Elle traduit à elle toute seule l’esprit de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes. Et on les a retrouvés au Pont Rouge de Monthey en février 2016  !

En 2010 s’ouvrait le long chapitre de la création de la salle de musique à Sion, au début appelée Lieu pour les musiques actuelles (LMA) où la fondation prenait une place prépondérante grâce à un don important de Béatrice. L’ouverture de la salle de musique, appelée Salle BEA et des 8 espaces de répétition a eu finalement lieu le 25 avril 2015. Vu son importance pour nous et la fondation, ce projet est présenté ultérieurement dans un chapitre à part qui raconte ces années chaudes pour la jeunesse musicale de Sion. Il faut absolument parler des Tremplins musicaux II et III soutenus par la fondation à la Ferme Asile en 2013

Un bref retour en 2014 : le soir du 15 février avait lieu le Tremplin musical OASIK au Bourg à Lausanne. Quatre étudiant(e)s de la Haute école du travail social et de la santé de la Suisse occidentale devaient organiser dans le cadre d’un module d’action culturelle et de développement un événement culturel. Ils ont d’abord fondé une association, puis trouvé des sous (dont auprès de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes  !) et déniché un lieu. Séduits par leur projet d’un concours musical pour des jeunes musiciens entre 16 et 20 ans, nous n’avions pas tardé à donner notre accord. La soirée avait lieu au Bourg dans une ambiance par moments survoltée. Le prix du public allait au groupe Stairz et comprenait une session d’enregistrement au Studio Dwella Sound. La chanteuse Dorothée décrochait le prix du jury qui lui donnait l’opportunité de se produire au festival


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Le mécénat - un plaisir

du Lombric. Quelle belle soirée partagée avec ces très jeunes musiciens, les organisateurs du jour et le staff si bienveillant du Bourg  ! Pour parler musique, il faut sinon attendre le début de l’année 2016. Le groupe Aliose nous a informé qu’ils avaient signé en janvier avec Warner, le grand producteur international de musique – une belle distinction qui promet une suite de parcours brillants. Lors du 5e festival Antigel en février 2016, la fondation soutenait des djs émergents de la scène locale et la star montante de la scène sud-africaine, Culoe de Song. Les musiciens se produisaient, perchés en hauteur, dans une ancienne usine vouée à la démolition, « où poussera demain un nouveau quartier ». Le lecteur peut comprendre que nous n’avons pas entendu pour cette fois les musiciens, car ils se produisaient tard dans la nuit, respectivement au petit matin. Le 19 février, nous avons rendu visite à la résidence du groupe Macaô au Pont Rouge de Monthey, lieu que nous avons découvert par la même occasion ; la fondation venait de prendre en charge les frais de l’excellent coach français, Juliette Solal. Le lendemain nous avons assisté au vernissage de leur nouveau CD. Il était fascinant de pouvoir constater l’éclosion d’une maîtrise chez ces jeunes musiciens en si peu de temps, quelle progression de leur prestation  ! Une belle soirée de musique. Dans le cadre des événements dans le cadre des 20 ans de la Ferme-Asile à Sion, le soutien de la fondation allait à 3 groupes, tous des anciens vainqueurs du Tremplin musical des années précédentes : Yellow Theeth, The Last Moan et Macaô, des retrouvailles qui nous ont permis d’encore mieux connaître ces jeunes artistes doués et très volontaires. Le Tremplin musical 2016 pour jeunes musiciens a eu lieu au Port Franc à

Sion. Il sera d’ailleurs organisé dès 2018 en alternance entre le Port Franc et la Ferme-Asile, une heureuse collaboration saluée par tous les intéressés. La soirée du samedi 24 septembre était une vraie réussite. Les 4 groupes présélectionnés représentaient des styles de musique très variés, tous d’un très bon niveau. Pouvoir rencontrer les jeunes musiciens en back-stage lors du repas avant les concerts nous a particulièrement comblés. Le jury dont nous faisions partie réunissait plusieurs spécialistes des musiques actuelles de la région dont le journaliste du Nouvelliste, Jean-François Albelda, des rencontres intéressantes. Le Prix de la fondation, l’enregistrement professionnel de 2 titres dans le studio Roystone, allait au tout jeune musicien électronique, Two Waves. En arrivant tard dans la nuit à Morgins, une tout autre musique nous a accueillis, le brame d’un cerf.


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Les musiques actuelles

De l’alpage au monde « bling-bling » du MJF Depuis 1979, Béatrice et Pierre ont le bonheur de pouvoir vivre le rêve d’un petit lieu à eux, loin de la civilisation : un mayen isolé, sans accès voiture, sans électricité et avec l’eau uniquement à la fontaine, évidemment avec tout ce que cela signifie, entretenir le mayen et apporter tout le nécessaire à dos d’homme (ou de femme). Où que l’on regarde, pas l’ombre d’une trace de modernité. La rudesse de la pente, la splendeur des cimes et l’immensité du ciel leur tenaient lieu de voisins, un vrai changement de rythme pour des médecins hospitaliers. Quand ils ont commencé à fréquenter les concerts du Montreux Jazz Festival (MJF) qui a lieu au début juillet, comme d’ailleurs les foins, ça se compliquait passablement, surtout en cas de mauvais temps : chausser des bottes et se couvrir d’une pèlerine, avec dans le sac à dos les habits de ville et les lampes de poche. Heureusement, ils avaient déniché sur la route communale un toit pour se changer. De retour vers 2 ou 3 heures du matin, et rebelote, allait recommencer le même cinéma. Métamorphosés en festivaliers avec leurs pass autour du cou et après un trajet d’une petite heure de voiture, ils pouvaient enfin s’engouffrer dans la vie nocturne du monde bling-bling du MJF pour écouter les meilleurs musiciens de la planète. Béatrice s’était offert pour ses 60 ans le privilège du Montreux Jazz Circle et ainsi faire partie des happy few de ce club fermé de donateurs motivés. Cette relation s’est encore intensifiée quand leur fondation a participé à la création de la Voice Competition en 2003 et, dès ce moment, le MJF n’avait plus aucun secret pour eux. Les contacts, surtout en back-stage, avec les musiciens et le staff renforçaient encore l’ambiance familiale. Ainsi, ils ont vécu des étés enchantés : passer leurs journées dans le havre de paix de leur mayen et les nuits dans ce temple musical qu’est Montreux chaque début de juillet. Le plus beau souvenir de Béatrice reste la soirée avec Bobby McFerrin. Il l’invitait de faire une jam en plein concert à la Salle Stravinski, un extrait qui faisait même partie de la vidéo officielle du festival. Plus tard, leur fondation a soutenu encore 3 fois des jeunes musiciens pour leur permettre de monter sur scène au MJF. Après une douzaine d’années de participation à ce festival toujours aussi blingbling, Béatrice et Pierre commençaient à sentir qu’ils avaient fait le tour de cette manifestation. Depuis, d’autres événements les faisaient quitter leur mayen pour promouvoir la musique et des jeunes artistes. Le contraste entre la vie simple en pleine nature et pouvoir fréquenter des lieux aussi chaleureux que la Ferme-Asile ou le Port Franc à Sion n’a par contre, pas perdu son attrait pour eux.


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Le mécénat - un plaisir

Nouveaux médias et l’art de la performance

Ces disciplines restent difficiles à définir du fait qu’elles se servent volontiers de plusieurs médias. Le premier contact de la fondation avec cet art date de mars 2006 avec le projet Canon de Geneviève Favre. Le soutien de la fondation était accordé et les tests décisifs prévus, mais nous restions bloqués dans la circulation entre Genève et Renens ; ainsi commençait avec une grande frustration la relation avec Geneviève, mais le destin voulait que nos chemins se croisent par la suite encore très souvent. Déjà en 2007, Geneviève participait avec une de ses performances à la première grande fête de la fondation le 6 mai au Manège d’Onex devant 200 invités, dont la moitié est venue pour les adieux de Pierre de la Maternité. À part Geneviève, plusieurs musiciens se présentaient. Loraine Felix, accompagnée par son pianiste, Marc Aymon avec sa guitare et Yoanna avec son accordéon, dont la prestation est restée dans toutes les mémoires. Révoltée et indignée par l’élection de Nicolas Sarkozy le soir même au détriment de son idole Ségolène Royal, Yoanna n’a pas pu réprimer son émotion … Moment intense et à l’issue incertaine lorsqu’elle a demandé au public de faire une minute de silence en signe de deuil  ! Bea profitait de cette soirée pour montrer aux nombreux convives deux de ses récents clips, filmés par Pierre et montés par un jeune vidéaste lyonnais : Libre et Fou, tourné à la prison de Vevey et Showbiz, une

sorte de road movie, enregistré au Lunaparc d’Ouchy. Cette fête était aussi l’occasion de dévoiler officiellement la nouvelle ligne graphique de la Fondation, créée par Dimitri Delcourt. Jacques Boesch, le chargé des affaires culturelles des HUG, envoyait le lendemain le message suivant : « … quelle fantastique réussite, cette belle soirée de dimanche. Je ne connaissais pas les divers musiciens, mais quel plaisir j’ai eu … de beaux talents prometteurs. Bravo donc pour cette parfaite organisation  ! » Au printemps 2008, un nouveau partenaire s’est présenté, le festival Electron qui a lieu chaque année pendant les fêtes de Pâques. Trois jeunes artistes, Laure Schaller, Sébastien Press et Fausto Cavaleri étaient invités par le festival de faire une installation sonore aux Halles de l’Île. Grâce au soutien en faveur de ce trio, nous avons pu pénétrer dans le monde de la musique électronique avec des concerts programmés dans divers lieux, dont la patinoire de Genève ou encore le BFM et l’Usine. Quelque part il faut être fou pour passer les fêtes de Pâques en restant à Genève, une ville « morte » à l’exception de quelques touristes perdus. La bonne relation avec les organisateurs de ce festival tient toujours, même si la fondation n’a pas renouvelé à ce jour sa participation avec un autre projet.


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La fondation et ses artistes

On a déjà évoqué Simon Senn et ses travaux en art visuel. Pouvoir présenter ses vidéos au Centre d’art contemporain du Tessin était une excellente opération tant pour l’artiste que pour la fondation. Dans son projet Bois de frères, Simon explore à travers des dispositifs de capture d’images divers comportements suscités par des types de regards. Ces dispositifs font émerger des interactions complexes au sein de groupes. À notre regret, nous n’avons pas eu l’opportunité de voir son accrochage au Tessin. Piano Nobile est un lieu qui existe depuis 1995, avec lequel la fondation a mené plusieurs projets. En avril 2010, il s’agissait d’une composition de voix et de sons, travail d’écriture et jeu d’acteur, installation sculpturale, Les rescapés. L’artiste Murièle Begert avait construit un espace qui sollicitait plusieurs médias. Elle invitait le visiteur à s’immerger dans une quadriphonie où des paroles fragmentées évoquèrent un scénario post-catastrophe. Par bribes, une narration se dessinait. Il était question d’un système et de ses failles. Impressionnant ce que l’artiste arrivait à proposer dans cet espace exigu de l’ancien Piano Nobile, rue Lissignol. Le narrateur invisible n’était personne d’autre que le curateur de l’exposition collective chez Analix en 2008, Adrian Marc Filip, qui depuis fait une carrière d’acteur, une belle retrouvaille  ! En 2012, retour à Piano Nobile en participant au mini-festival Who’s affraid of Performance Art. La fondation soutenait trois jeunes récents bachelors de la HEAD, Julien Berberat, Romain Berger et Nina Kennel qui se présentaient sous le nom Haarspalter. Par des allers-retours entre le champ et l’hors-champ, une enquête judiciaire est menée à propos d’une performance historique de Chris Burden. Malgré la bonne réception de leur prestation lors de leur bachelor, ils n’arrivaient pas à scotcher le public, tout au contraire au

Les nouveaux médias

duo Gilles Furtwängler et Anne Rochat, deux anciens lauréats de la fondation avec leur « imbroglio amoureux - Say Yes or Die ». En 2013, la fondation participait pour une première fois au Festival Antigel en apportant son aide au concours de 5 jeunes chorégraphes, tous âgés de moins de 30 ans dont faisait partie Amory Réot, un ancien champion d’Europe de Hip-hop. Amory présentait sa performance à trois reprises, plus facile à photographier qu’à décrire, d’abord dans la cour de l’Hôtel de Ville, puis à Veyrier et enfin sur la place devant la Salle des Fêtes à Vernier. Nous faisions partie du jury avec Myriam Kridi, Véronique Straccia et Ludiane Pivoine. Le prix allait à la Valaisanne Cosima Grand de Leuk pour sa performance Be myself and die, exécutée sur la terrasse du campus de la Ciguë, en face de l’Usine. On se sentait passablement largués dans notre travail de jurés, du fait qu’il s’agissait principalement de la danse. Après cette expérience assez mal digérée, nous avons décidé de ne plus soutenir la danse contemporaine. En novembre 2014, un nouveau champ d’activité s’est ouvert pour soutenir des jeunes artistes, le Slam – l’art de la poésie sonore, inventé en 1986 par un Américain, Marc Smith. Ce dernier était l’invité vedette du Lausanne Slam Festival 2014 au Théâtre 2.21. Il y a peu de temps, Béatrice s’était elle aussi mise au slam, riche de ses multiples textes écrits et présentés auparavant comme la Mamie de l’électro. L’envie et l’occasion étaient réunies pour se lancer dans cette discipline. Le festival proposait un tournoi individuel ouvert aux slameuses et slameurs de moins de 20 ans. Ce tremplin était destiné à encourager les jeunes slameurs de se produire sur scène et allait ouvrir au gagnant les portes d’un tournoi à Paris. De la large palette des présentations, le jury dont Béatrice faisait partie avait


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Le mécénat - un plaisir

bien de travail pour choisir l’heureux gagnant. Les contacts avec les slameurs lausannois se sont ainsi renforcés grâce à cette participation de la fondation et ceci pour la joie de Béatrice. En 2014, la fondation soutenait au Festival Antigel un concours pour des jeunes orchestres de rock, action évaluée comme peu convaincante. Malgré ce couac, la fondation a reconduit sa présence au festival de 2015. Une carrière en exploitation (la plus grande du bassin lémanique) dénichée par Antigel servait de coulisse pour un spectacle hallucinant. Le parcours du public débutait avec un repas du terroir servi à la salle communale d’Athénaz, encore tous bien au chaud, puis la centaine de spectateurs se faisait transporter en bus à la gravière Holcim. Quatre jeunes femmes y confrontaient certains archétypes féminins avec l’essence de ce cadre hyper testostéroné sous une bise glaciale, accompagnées par une symphonie électronique élaborée notamment à partir des sons tirés des machines infernales du lieu qui rugissaient tout autour. On nous avait promis d’en sortir chavirés, mais on était en plus « givrés ». Rencontre avec un monde à la fois chaleureux, convivial et décapant. Cette fois, un grand merci à Antigel pour ces moments inoubliables  ! Lors de l’édition 2016, une nouvelle déception nous attendait. Invités par les organisateurs de soutenir des jeunes DJ’s au lieu central, une immense usine désaffectée de Vernier, ils devaient constater de n’avoir ni rencontré, ni entendu les cinq groupes qui se produisaient tous tard dans la nuit. Le fonctionnement anonyme d’Antigel avec les communes ne convient visiblement pas aux attentes de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes. Pour l’édition 2017, nous avons convenu avec les organisateurs de surseoir à une présence de la fondation.


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La fondation et ses artistes

Le Port Franc, un lieu pour les musiques actuelles à Sion

Béatrice a toujours gardé une très grande affection pour sa ville natale, Sion. Participer activement à la création d’un lieu pour les musiques actuelles, destiné aux jeunes de la région de Sion lui paraissait, il y a encore peu de temps être un beau rêve, mais ce rêve était devenu réalisable grâce à deux circonstances particulières : - Tout d’abord, la Jeunesse musicale de Sion attendait depuis des années un lieu consacré à leur musique, et - deuxièmement, avoir le choix d’apporter une aide financière à ce projet qui débutait avec l’achat d’un site industriel à Chandoline par la Ville de Sion pour créer cette salle de musique si attendue, choix qu’elle a pu réaliser grâce à son père, Pierre Deslarzes, décédé à Sion en 2005. Le tout avait commencé avec notre idée de créer des logements pour des étudiants valaisans, soit à Sierre, soit à Sion, car ils sont des centaines de faire de longs trajets tous les jours pour rejoindre leurs écoles. Lors de la rencontre avec Marcel Maurer, le Président de la Ville de Sion, s’est dessinée une autre piste, une salle de musique pour les jeunes Sédunois. Un groupe de travail chargé de chercher un lieu avait trouvé avec l’ancienne halle Zweifel à Chandoline où se trouvent déjà les théâtres Interface et Alizé, une occasion très prometteuse. Une étude de faisabilité par le bureau d’architecture PontGuibat évaluait les investissements nécessaires à environ CHF 2’000’000.-.

Lors d’une réunion le 6 juillet 2010, Béatrice se déclarait intéressée de faire un don pour cofinancer la salle de concert. Suite à une estimation par un consultant extérieur, le propriétaire confirmait son intérêt de vendre l’ensemble du complexe et le Conseil général décidait le 22 juillet 2010, certainement boosté par la promesse du don, d’acheter la parcelle convoitée. En novembre 2011, Béatrice signait avec la Ville de Sion la convention qui octroyait la somme d’un million de francs à la réalisation de la salle de musique. Le chemin vers le projet définitif devait s’avérer encore long et jonché de plusieurs surprises lourdes de conséquences. Le prochain pas consistait à organiser un concours architectural sur invitation ; 4 bureaux valaisans de la partie francophone et un de Brigue ont soumis 5 propositions très différentes, dont se distinguait tout particulièrement le projet de Savioz et Fabrizzi de Sion. Leur idée, remplir l’actuel espace avec une cinquantaine de containers maritimes pour accueillir les différents locaux nécessaires pour l’infrastructure constituée de la salle de musique avec une jauge de 300 personnes debout, d’un grand bar et de 8 salles de répétition était plébiscitée à l’unanimité. Le Nouvelliste du 20 décembre 2011 titrait « Des containers maritimes – un projet ambitieux, original, audacieux, osé ! » La mauvaise surprise venait des coûts, qui dépassaient largement le budget établi par l’avant-projet.


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Le mécénat - un plaisir

Une bâtisse historique où naissent des idées précurseures C’était fin 2009 que Béatrice et Pierre venaient de prendre rendez-vous avec le Président de la Ville de Sion pour lui présenter leur projet de logements pour des étudiants valaisans. Une drôle de sensation les a traversés quand ils ont poussé la porte de l’Hôtel de Ville de Sion : ils pénétraient dans une bâtisse historique soigneusement restaurée où une fraîcheur agréable les accueillait. Il fallait monter au deuxième étage, juste le temps pour mémoriser leur requête. L’accueil par le Président Marcel Maurer se faisait en toute décontraction. Il les écoutait avec beaucoup d’intérêt et paraissait très intéressé par leur proposition, ce qui ne paraissait pas étonnant, car la somme d’argent qu’ils étaient disposés à investir était importante. Il approuvait pleinement leurs motivations, car la Ville de Sion entrevoyait déjà depuis quelque temps un projet pour loger des étudiants qui fréquentent les différentes hautes écoles de Sion, et il évoquait un ancien bâtiment qui allait se libérer prochainement. Il mentionnait aussi le projet d’une salle pour les musiques actuelles, très attendu par la jeunesse sédunoise. Pour trouver le plus rapidement possible une solution, il proposait de les diriger sur la déléguée culturelle de la ville, Gaëlle Métrailler. Mais l’entretien n’était pour lui de loin pas terminé. Plus scientifique que politicien, il avait envie de leur parler de ses nombreux projets pour la Ville de Sion dont le téléphérique qui reliera le quartier de la gare au domaine skiable de Thyon ou encore de la navette autonome (qui fonctionne d’ailleurs depuis juin 2016) et les multiples développements prévus en collaboration avec l’EPFL. Entendre parler dans ce bâtiment ancestral de tous ces projets novateurs, en plus avec un enthousiasme débordant, leur paraissait presque contradictoire, mais ceci leur dévoilait encore davantage la personnalité étonnante de Marcel Maurer. Dans une récente émission sur Canal 9, sollicité de définir son credo en trois mots, il répondait : l’avenir, la création et la liberté. Pas étonnant qu’il soit pour beaucoup dans le fait que Sion soit devenue l’une des cités de Suisse dans laquelle il fait si bon vivre.


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La fondation et ses artistes

Il fallait prendre en compte toute une série problèmes additionnels : lié à sa localisation proche du Rhône, à l’ancien bâtiment et à la sécurité, mais rien ne devait finalement faire capoter ce beau projet. Toutes les instances concernées étaient conscientes de l’importance de ce lieu pour les musiques actuelles promis à la jeunesse de Sion. La Ville a même fait l’effort d’acheter en mars 2012 une parcelle supplémentaire ce qui a permis de créer une large place, une sorte d’Agora, devant les trois institutions artistiques. Et encore une fois on ressentait l’importance de la participation financière de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes avec le don affecté offert par Béatrice pour cette salle de musique, une manne que les instances politiques ne voulaient pas laisser échapper. Tout s’est accéléré au début de l’année 2012 avec la désignation de l’association ProForma comme gérante du nouveau lieu. Le 5 avril 2012, la nouvelle association était constituée, et nous faisions dès lors partie du comité. Il fallait un certain temps aux différentes instances pour digérer l’augmentation importante du budget. Un intense lobbying était mis en place pour assurer un vote favorable au nouveau budget global. La fondation adressait une lettre d’encouragement à la Municipalité de Sion. Mais avant une décision finale, les politiques voulaient attendre les devis définitifs. Entre temps bien ficelé, le Conseil municipal acceptait le projet et il préparait le message à adresser au Conseil général : le lobbying a été encore renforcé. Enfin, le 24 septembre 2013, le Conseil général plébiscitait le projet par 46 voix pour, 2 non et 6 abstentions – un succès vraiment inattendu ! Peu après, le permis de construire a été accordé. Tout le monde commençait à croire à une inauguration de la nouvelle salle au début de l’année 2015.

Le port franc

Les travaux proprement dits ont commencé en hiver 2013/2014 et le 25 avril 2014, une petite assemblée, politique, presse et les personnes directement concernées, s’était réunie sous le toit entre temps renforcé et isolé pour la pose du premier container. Dans sa courte allocution, Béatrice, enthousiaste, affirmait que tout était actuellement réuni pour réussir ce projet destiné à la jeunesse musicale de la région : la volonté politique et le savoir-faire assuré par la présence de spécialistes de toutes les branches nécessaires à sa concrétisation, et une association gérante, ProForma, particulièrement motivée à contribuer au succès de ce nouveau lieu. Faisant partie du groupe de travail « construction », nous avons pu accompagner les travaux de près. Nous avons aussi contribué à la rédaction des contrats d’engagement définitifs de ProForma, un travail important pour assurer le futur bon fonctionnement de l’institution. Finalement, tout allait très vite et sans accroc important. Au début de l’année 2015, il fallait penser à la rédaction du discours d’inauguration. Mais avant la fête, il fallait préparer l’émission de télévision de CANAL 9 Marmelade annonçant l’ouverture du Port Franc, enregistrée le 23 mars : à qui l’honneur de participer sur le plateau du côté de la politique et des personnes directement engagées ? Finalement, on y trouvait Béatrice, très à l’aise, Nadine Pardo (représentante de la Ville de Sion), le très solide Bastien Crettol (programmateur de la salle de musique) et Alexandre Beney (responsable de ProForma pour la communication), une émission qui devait donner surtout l’envie de fréquenter ce nouveau lieu pour les musiques actuelles.


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Le mécénat - un plaisir

BONSOIR  ! Oser être libres Oser être fous Oser être ivres Et rester debout. Être des oiseaux Briser nos cages Faire éclater tous les barreaux Larguer les rênes et s’envoler Loin des idées trop sages. Oser être libres Oser être fous Oser être ivres Et rester debout. On m’avait – officieusement – demandé de ne pas faire de SLAM, mais ce soir, je suis restée l’éternelle rebelle qui, après avoir été La Toubib chanteuse de Jazz, puis La Mamie de l’Electro sur les scènes de Suisse Romande, s’est tournée, il y a quelque temps vers le SLAM. Et comme le SLAM est par définition un Art oratoire qui est porteur de valeurs telles que : l’ouverture d’esprit, le partage, la liberté et le dépassement des barrières sociales, tous les orateurs de ce soir ont fait ou font du SLAM pour l’inauguration de cette belle salle ! Et je les en félicite ! Je remercie tous ceux qui ont contribué à cette belle aventure, et je tiens à nommer tout particulièrement Monsieur Marcel Maurer, Président de la Ville de Sion, Gaëlle Métrailler, la déléguée culturelle et les services concernés de la Ville, les architectes Fabrizzi et Savioz, et les membres du comité de ProForma, sans oublier les politiciens sédunois qui ont voté les crédits. C’est l’esprit de notre fondation que je partage avec mon mari, Pierre Schaefer, la Fondation Bea pour Jeunes Artistes et mon parcours de musicienne qui m’ont guidé à m’investir dans ce lieu que nous inaugurons ce soir. Ma participation à la création du PORT FRANC est ce coup de coeur qui ne se réalise qu’une seule fois dans une vie. Et j’ai une pensée toute particulière pour mon père, qui doit se retourner dans sa tombe en voyant le choix que j’ai fait pour dépenser son héritage, lui qui considérait les musiciens comme des saltimbanques. Mais, finalement, s’est aussi lui qui m’a appris à aller au bout de mes rêves  ! Quant à la Fondation Bea pour Jeunes Artistes, il s’agit d’un projet dans la durée (déjà vieux de 12 ans) et j’espère pouvoir continuer à soutenir des jeunes artistes dans leur progression et dans leur épanouissement, mais qu’ils sachent que les aides offertes resteront toujours modestes et ponctuelles. Aux jeunes musiciens attendus dès aujourd’hui dans ces lieux, je dis, osez être libres, osez être fous. À l’équipe gérante ProForma, je dis, soyez libres, soyez fous dans le cadre que vous vous êtes fixé, et aux personnes de ma génération, je dis, restez libres, restez fous. De tout mon coeur, je souhaite que ce lieu remplisse sa vocation, géré par l’association ProForma et assuré dans sa pérennité par la Ville de Sion. VIVE LE PORT FRANC  ! VIVE LA MUSIQUE  !


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La fondation et ses artistes

Voici l’inscription sur la plaque commémorative, qui doit rappeler le geste généreux de Béatrice en faveur de la nouvelle salle : SALLE BEA. Un don de Madame Béatrice Deslarzes Schaefer a permis à la Fondation Bea pour Jeunes Artistes de contribuer à la réalisation de cette salle de concert. Enfin, le 25 avril 2015 a eu lieu l’inauguration officielle du Port Franc, sur invitation dont les politiques constituaient la majorité. L’extérieur du bâtiment était encore à l’état brut, mais la place devant la salle était prête pour accueillir le public nombreux et leurs voitures. La Fête se déroulait évidemment dans la SALLE BEA. À 18h30, Marcel Maurer, le Président de la Ville de Sion, premier orateur, se disait être très heureux pouvoir offrir aux jeunes de sa Ville une salle de musique digne de ce nom, devant un parterre très enthousiaste de découvrir un lieu aussi atypique. Nadine Pardo faisait l’histoire du projet en évoquant certaines des difficultés qu’il fallait surmonter. Suivait l’allocution de Béatrice, très attendue. Le public ne se trompait pas, elle osait (malgré des avertissements anonymes) commencer avec un Slam ! Les applaudissements ont retenti un très long moment dans la SALLE BEA ... Le président de ProForma, Christian Pralong, et l’architecte Claude Fabrizzi prenaient à leurs tours la parole avant l’apéritif offert par la Ville de Sion. À la fin des discours, 2 jeunes musiciens dévoilaient la plaque commémorative, située sur une des parois d’un container, bien visible de partout dans la salle. Tout de suite après, Béatrice était encore l’invitée de Couleurs 3. La soirée d’ouverture s’est terminée avec trois concerts : Wooden Arms, Murmures Barbares et Monoski, des styles de musiques actuelles très différents.

Le port franc

Le lendemain, le dimanche 26 avril lors des portes ouvertes au public, c’était la Fondation Bea pour Jeunes Artistes qui offrait l’apéritif. Une trentaine de personnes suivaient dans la grande salle de répétition la présentation du film Plans Fixes de Béatrice tourné en décembre 2013. Cette deuxième journée d’ouverture s’est terminée avec le concert d’un groupe rock italien. Après la première demi-saison de concerts, le moment était venu de s’occuper des graffitis prévus du côté de l’entrée avec 4 grands graphes sous forme de vinyl – picture-disc, qui annoncent d’une façon originale le contenu de la boîte noire. Leur inauguration eut lieu le 5 septembre 2015 devant une petite assemblée éblouie par la belle réussite – un travail exemplaire ! Le soir même commençait la saison des concerts automne/hiver 2015 – 2016 avec du Punk, Grunge et Stone’n’Roll à l’affiche. Notre engagement pour le Port Franc continue aujourd’hui comme membres du comité de ProForma et nous participons le plus souvent possible aux réunions et aux concerts, malgré la distance qui nous sépare de Sion. Cette réussite de la salle de concert pour les musiques actuelles est ainsi devenue le point d’orgue de toutes les activités de la fondation en 14 ans d’activité.



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La fondation et ses artistes

Conclusion

Cette première partie donnait la place à l’histoire et les événements marquants de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes depuis sa création en 2003. À la fin de l’année 2016, le nombre des artistes soutenus s’approche des 300. La somme globale investie pendant les 14 années de son existence atteint aujourd’hui plus de CHF 350’000.-, dont environ 10% proviennent de dons extérieurs. Le don affecté de Béatrice Deslarzes en faveur de la salle de musique de Sion s’ajoute à ces dépenses globales. En résumé, les fondateurs ont eu la chance de faire, grâce à leur fondation, un très large tour d’horizon des arts qu’ils avaient choisi de soutenir, de pouvoir rencontrer de nombreux créateurs et de suivre leur l’évolution, certes à des degrés très variables et ainsi de confronter leurs propres opinions aux regards de la nouvelle génération. Donner pour être plus riche n’est pour eux pas resté une phrase vide ! Une grande partie des événements mentionnés est répertoriée et illustrée avec beaucoup de photos sur le site de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes - www.fondationbea.com. Les communications par Internet offrent à la fondation la possibilité, d’une part, d’informer concrètement les milieux intéressés et, d’autre part, de gérer la quantité et la qualité des requêtes qui lui sont adressées.





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La vie de la fondation

La vie de la fondation en photos 2003 - 2016

Le Conseil de la fondation le jour de la signature en mai 2003 (de g à dr) : - Béatrice Deslarzes, cofondatrice et présidente - Laurent de Pury, membre - Josée Rudaz, membre - François Deléglise, membre - Pierre Schaefer, cofondateur et trésorier


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Le mécénat - un plaisir

Affiche officielle de la voice competition

Evénement inaugural dans l’année de la création de la Fondation Bea The voice competition au Montreux Jazz Festival

Claude Nobs, directeur du MJF devant les plaques des 3 « sponsors » de la Voice Competition

Béatrice Deslarzes avec les 4 participantes de la finale


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La vie de la fondation

Béatrice Deslarzes, avec Nicolle Rochelle, du groupe Ginkgoa

Affiche de Voix de Fête

Festival Voix de fête, Genève

Yoanna Ilyade

Les lauréats des concours VOIX DE FÊTE 2006 – 2013 Année Prix du jury

Prix du public

2006 Renan Luce 2007 Marc Aymon 2008 Olivia Pedroli (Lole) 2009 Presqu’Oui 2010 Frédéric Bobin 2011 Ludiane Pivoine 2012 Ginkgoa

Yoanna Loraine Félix Cézigues Arcolip Aliose Balabagui /


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Le mécénat - un plaisir

Festival Electron 2008, installation dans les « Halles Electroniques » avec Laure Schaller, Sébastien Press, et Fausto Cavaleri

Festival Electron 2008, détail de l’installation

Les jeunes artistes au travail

Exposition à la FermeAsile en 2013 Vallée de la Jeunesse. L’artiste Thomas Koenig et la curatrice Véronique Mauron Exposition à la galerie Analix en 2008. Aurélie Fourel en action

Exposition à la galerie Analix en 2008. Katrin Hotz et Adrians Filip accrochent un tableau

Résidence du groupe Macaô au Pont Rouge à Monthey. Le groupe avec leur coach Juliette Solal


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La vie de la fondation

Premier jury pour l’ATELIER TREMPLIN de la Ferme-Asile en 2005. De g à dr : Pierre-Christian de Roten, Françoise Carruso, Pierre Schaefer, Béatrice Deslarzes, Benoit Antille, Laurent Possa

Jury l’atelier TREMPLIN à la Ferme-Asile 2016. De g à dr : Véronique Mauron, Pierre-Alain Zuber, Isabelle Pannatier, Béatrice Deslarzes, Léah Anderson, Gaëlle Métrailler, Pierre Schaefer

Les jurys de différentes institutions

Jury de la VOICE COMPETITION MJF 2003 De g à dr : Pierre-Christian de Roten, Françoise Carruso, Pierre Schaefer, Béatrice Deslarzes, Benoit Antille, Laurent Possa

Jury ECAV Prix de la fondation pour bachelors et masters 2014 De g à dr : Pierre Schaefer, Béatrice Deslarzes, Stéphanie Giorgis, Françoise Brunner, Federica Martini, Sibylle Omblin

Jury HEAD Prix bachelor pour communication visuelle 2012 Jérôme Baratelli, Florence Marguerat Arlaud, Dimitri Delcourt, Béatrice Deslarzes, devant le livre de la lauréate Emily Bonnet

Jury Tremplin musical au Port Franc 2016 De g à dr : Pierre Rombaldi, Bastien Jacquérioz, Gina Crettol, Bastien Crettol, Sylviane Dini, Stéphane Loup, Béatrice Deslarzes, Gaëtan Nicolas, JeanFrançois Albelda


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Le mécénat - un plaisir

Ursula Achternkamp

Martin Chanda

Christelle Becholey

Jérémy Chevalier

Ingrid Käser

Anne Rochat

Fausto Cavaleri

Geneviève Favre

Luc Mattenberger

Stéphanie Stettler

Diana Chaumontet

Aurélie Fourel

N’Duhirahe / Chanda

Chun Yan Zhang

Katrin Hotz

Nicolas Party

Vernissage le jeudi 17 janvier Performances le samedi 19 janvier Exposition du 17 janvier au 23 février

Performances et vernissage à la galerie Analix Forever Rue de l’Arquebuse 25 / CH-1204 Genève

Photo de la machine immobile de Luc Mattenberger

Une partie du carton d’invitation de Dimitri Delcourt

Livre de la fondation

Photo de l’œuvre de Ingrid Kaeser

Artistes exposés :

Photo après la soirée des performances

- Ursula Achternkamp - Christelle Becholey - Fausto Cavaleri - Martin Chanda - Jérémy Chevalier - Geneviève Favre - Aurélie Fourel - Katrin Hotz - Ingrid Käser - Luc Mattenberger - N’Duhirahe / Katherine Oggier Chanda - Nicolas Party - Anne Rochat - Stéphanie Stettler - Chun Yan Zhang


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La vie de la fondation

La Salle avec le public du vernissage

Affiche de l’exposition par Nicolas Party

Exposition pour les 10 ans à la Ferme-Asile La vallée de la jeunesse

Œuvre de Simon Deppierraz

Œuvre de Fabien Clerc

Artistes participants

Œuvre de Frédéric Post

- Eric Philippoz - Thomas Koenig - Jérémy Chevalier - Frédéric Post - Fabien Clerc - Simon Senn - Simon Deppierraz - Caroline von Gunten - Luc Mattenberger - Joëlle Allet - Katrin Oggier / Martin Chanda - Geneviève Favre Petroff - Mickaël Lianza - Nicolas Party


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Le mécénat - un plaisir

L’ensemble des musiciens des groupes Macaô, switch digital tv et soul inception sélectionnés pour la scene tremplin III en 2014

assis avec Béatrice Deslarzes et Pierre Schaefer sur l’escalier de la Ferme-Asile


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La vie de la fondation

Diptyque de l’invitation

Exposition à l’Espace expo SIG sur le Pont de la Machine du 7 septembre au 23 octobre 2011

L’heure des discours. de g à dr : Jean-Pierre Greff, Sami Kanaan, Christian Brunier, Béatrice Deslarzes

Maquette de l’exposition


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Le mécénat - un plaisir

La salle et le public de la cérémonie des diplômes

Sibylle Omlin

ECAV 2012 – 2016 Les fêtes de diplômes et les lauréat(e)s du Prix ECAV de la fondation

Les Lauréats 2014

Les lauréat(e)s 2012

Caroline von Gunten BA Camille Villetard M

2013

Reto Müller BA Fanny Hostettler BA

2014

Camille Kaiser BA Tracy Lim M

2015

Meret Knobel BA Victoria Wigzell M

2016

Fanny Aeschlimann BA Noémie Praz BA

Des étudiants de l’ECAV sur la rampe


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La vie de la fondation

La salle avec le public invité

J.-P. Greff

HEAD 2012 – 2016 Les fêtes de diplômes et les lauréat(e)s du Prix HEAD de la fondation

Lauréats 2014

Les lauréat(e)s 2012

Sonia Dominguez Marco Buttikofer Emily Bonnet

2013

Melissa D’Amor

2014

Océane Izard Marion Erard Firmin Guerrero

2015

Vincent de Vevey

2016

Laure Rogemond Kristell Silva Tancun

La volée avec Jérôme Baratelli


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Le mécénat - un plaisir

L’aventure du Port Franc la nouvelle salle de musique de Sion


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La vie de la fondation

La mécène Béatrice Deslarzes devant la plaque commémorative de la Salle Bea

Les acteurs principaux du projet sur scène le soir de l’inauguration, le 25 avril 2015


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Le mécénat - un plaisir

ANTIGEL 2015 à la carrière HOLCIM

La Compagnie WOMAN’S MOVE à la carrière HOLCIM à Avusy Météo : une forte bise et - 8 degré C. Tout le monde était « givré » !


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La vie de la fondation

Première exposition avec l’artiste Gregory Sugnaux

La SERRE de Fétigny ou amener l’art à la campagne, proposée par Jodie Zbinden

Deuxième exposition avec les artistes Lisa Trottet et Neal Byrne Et au centre Jodie Zbinden





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La Fondation Bea pour Jeunes Artistes vue et vécue par les artistes et les acteurs culturels

Dans cette deuxième partie du livre, nous avons eu envie de donner la parole d’abord aux jeunes artistes qui ont pu bénéficier d’un soutien de la fondation au début de leur carrière, puis aux acteurs culturels avec lesquels nous avons eu la chance de collaborer.



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La fondation vue par ...

Les jeunes artistes

Les échanges avec les jeunes artistes

Dans un premier temps, nous avons contacté par courriels 37 anciens lauréats de la fondation, avant tout des jeunes avec lesquels nous avons eu le plaisir de garder des contacts. La lettre suivante accompagnait le questionnaire : Chers Jeunes Artistes, Vous avez reçu tous un jour, ou même à plusieurs occasions, un soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes, soit sous forme d’un prix, soit sous forme d’une aide financière pour un projet personnel. Nous sommes très désireux de connaître votre regard sur notre fondation et nous vous invitons à répondre à quelques questions, en laissant libre cours à vos réflexions. Le but de l’exercice est tout d’abord de connaître votre appréciation de notre activité comme fondation à un certain moment de votre jeune carrière et, par la suite, nous aimerions inclure vos réflexions dans un petit livre en mentionnant votre nom avec un court CV, votre site, l’année de soutien et le projet soutenu, illustré par une photo. Ce livre sera destiné à souligner l’utilité d’une petite fondation comme la nôtre et à présenter au public, et surtout à des potentiels mécènes, ses avantages et ses inconvénients. Nous espérons par là pouvoir, grâce à vos réponses, renforcer nos propres prestations et même faire naître de nouvelles vocations de mécénat et ainsi élargir l’offre de soutien en faveur des jeunes créateurs. Nous comptons sur votre participation et celle de plusieurs acteurs culturels que nous avons aussi contactés. Nous vous remercions d’avance pour votre participation indispensable pour atteindre notre but. Vous trouvez ci-après la liste des questions auxquelles nous vous demandons de répondre. Merci d’avance de le faire avant la fin février. Amicalement Béatrice Deslarzes et Pierre Schaefer


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Questionnaire pour les jeunes artistes 1 Comment as-tu découvert la Fondation Bea pour Jeunes Artistes  ? 2 Quelle image as-tu de la fondation ? 3 Ton contact avec la fondation a-t-il eu une influence sur ton futur d’artiste ? 4 Est-ce qu’il y a un événement ou une anecdote que tu veux partager avec les deux fondateurs ? 5

La fondation n’est finalement qu’une interface qui nous paraissait absolument nécessaire pour aider des jeunes artistes par des soutiens financiers. Ou penses-tu qu’il serait plus sympa de recevoir l’argent directement de main en main d’un mécène ?

6 La majeure partie des fondations est gérée par des « administrateurs ». Dans notre cas, ce sont les deux fondateurs qui sont les personnes de contact. Quel est ton sentiment par rapport à ce sujet ? 7 La fondation n’a jamais demandé aux artistes un retour sur l’aide apportée. Faudrait-il changer cette attitude et quel pourrait être l’intérêt de le faire ? 8 Faudrait-il systématiquement demander un rapport de la part de l’artiste sur la façon comment il a investi, respectivement géré l’argent reçu ? 9 Aujourd’hui, nous devons refuser beaucoup de demandes, d’ailleurs pour des raisons très variées. Faut-il transmettre à l’artiste la raison du refus (ce qui est notre attitude) ? 10 Nous essayons de tenir le site de la fondation toujours à jour ; quel est ton regard sur cet « aspect public » de la fondation. Devrait-on faire encore plus  ou autrement ? Autres commentaires ? Un grand merci pour avoir pris de ton temps pour répondre à nos questions.

Le questionnaire a été envoyé par mail en janvier 2016 aux 37 jeunes artistes suivants : musique actuelle (MA), art visuel (AV) et nouveaux médias (NM) Joëlle Allet (AV), Aliose (MA), Marc Aymon (MA), Muriel Begert (AV), Frédéric Bobin (MA), Emily Bonnet (AV), Yilian Canizares Ruiz (MA), Jérémy Chevalier (AV), Vincent de Vevey (NM), Sonia Dominguez (AV), Geneviève Favre (NM), Loraine Felix (MA), Cyrielle Fornaz (MA), Aurélie Fourel (AV), Gilles Furtwängler (NM), Cosima Grand (NM), Alexandra Haeberli (AV), Katrin Hotz (AV), Camille Kaiser (AV), Sabine Kuehlich (MA), Mickael Lianza (AV), The Last Moan /MA), Luc Mattenberger (AV),

Véronique Michelet (AV), Katrin Oggier (NM), Eric Philippoz (AV), Anouchka Perez (AV), Ludiane Pivoine (MA), Presque Oui (MA), Anne Rochat (NM), Laetitia Salamin (AV), Katarina Samara (AV), Simon Senn (NM), Caroline von Gunten (AV), Yoanna (MA), Jodie Zbinden (AV), Womans Move (NM) Après deux mails de rappel, le taux de réponse a atteint 90%, ce qui est un excellent résultat ; deux artistes ont uniquement signalé leur nonparticipation, Anne Rochat étant sur un tour du monde et Luc Mattenberger déclinant sa participation pour des raisons personnelles. 10% n’ont donné aucune nouvelle.


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Voici l’essentiel de leurs observations. Entre parenthèses est notée la page où figure dans le livret central chaque jeune artiste avec un extrait de son CV, son site, l’année de soutien avec, pour les artistes visuels la reproduction de leur œuvre soutenue et pour les musiciens les CDs produits et/ou les accès à l’écoute sur le Net, comme on l’avait promis dans le message.

1 À la première question, comment as-tu découvert la fondation, les réponses confirment l’intérêt d’une fondation de pouvoir s’appuyer sur un réseau d’institutions : à 23 reprises c’est l’institution qui a relié la Fondation Bea pour Jeunes Artistes au jeune créateur. Seulement 5 ont déniché la fondation par eux-mêmes dont deux fois grâce au net. Trois artistes ont trouvé la fondation grâce au bouche-à-oreille.

2 La deuxième question concernant l’image qu’ils ont de la fondation a beaucoup sollicité les artistes interrogés. Comme prévisible, ils étaient nombreux de faire des commentaires, d’ailleurs souvent presque trop flatteurs pour les deux fondateurs. Malgré cette réserve, on a bien envie de laisser s’exprimer quelques-unes de ces voix si favorables : Yoanna : « Je trouve classieux comme démarche ! Dommage que ce genre d’initiative ne soit pas plus répandu. » Gilles Furtwängler répond d’une façon très concise : « Active, ouverte, engagée, précise dans ses choix et ses buts. » Joëlle Allet, Valaisanne du Haut : « Die Stiftung hat von aussen einen eigensinnigen Charakter, was mir zwar sympathisch war, mich aber anfangs auch verunsicherte. Sobald ich direkten Kontakt mit Béatrice et Pierre hatte, verstand ich mehr von ihren Grundsätzen und Beweggründen, die Stiftung zu unterhalten. So war

Les jeunes artistes es auch möglich, ganz spezifisch auf meine Ausgangslage eine Unterstützungslösung zu finden, was sonst bei anderen Stiftungen eher schwierig war. Das ist natürlich ein grosser Vorteil. » Cyrielle Fornaz : « J’ai une image très positive de la fondation : intéressée, active, motivée et généreuse. J’admire sa présence sur plusieurs fronts culturels (musiques de tout genre, et arts dans tout style). » The Last Moan : « Nous avons une image très positive de la fondation. Nous avons eu la chance plus d’une fois de discuter avec les deux fondateurs et avons eu beaucoup de plaisir ! Nous sommes aujourd’hui très contents de les connaître et de pouvoir partager nos expériences avec eux. » Marc Aymont : « L’image de deux personnes qui souhaitent donner un sens à leur vie, en aidant des jeunes à donner un sens à leurs vies. Les prix de Voix de Fête ont offert à la fondation des contacts avec beaucoup de jeunes chanteurs, pas uniquement d’origine suisse, mais aussi française : Presque Oui (Thibaud Defever) : « Pour moi, il s’agit là de militants fous de chanson, soucieux de faire perdurer une certaine idée de la chanson d’expression francophone. » Frédéric Bobin : « Pour moi, la Fondation est un organisme se consacrant à la culture au sens large. Une structure très ouverte sur les arts dont la volonté est d’aider les jeunes créateurs dans leur démarche artistique. Un bel exemple de mécénat et de soutien à la création. » On ne peut que transcrire tous ces cris du cœur, toutes ces belles phrases sincères, surtout en connaissant leurs auteurs. Comme ce livre veut avant tout donner envie à de potentiels mécènes de se lancer dans des actions


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similaires, on a doublement raison d’offrir au plus grand nombre des jeunes la possibilité de s’exprimer. Aliose : « Une très bonne image ! Suite à notre prix à Voix de Fête, nous avons fait appel à la fondation lors de la sortie de notre album suivant, en 2012, car nous avions besoin de soutien pour la création d’un clip vidéo (« J’irai te croiser »). La fondation a accepté de nous aider, à un moment crucial où nous avions du mal à trouver des partenaires pour limiter les risques liés à nos investissements. Elle a donc eu l’intelligence de suivre notre évolution et de nous soutenir sur un plus long terme, ce qui a été capital dans notre développement ». Jodie Zbinden : « La Fondation Bea pour Jeunes Artistes a pour moi l’image d’une fondation attentive à ses choix de soutien et très engagée. Le fait de soutenir de jeunes artistes montre également l’envie d’offrir la chance aux projets naissants et permettre aux jeunes artistes de « professionnaliser » leurs pratiques. De plus, la Fondation Bea pour Jeunes Artistes fait le pari de soutenir des projets n’ayant pas encore prouvé leur succès, contrairement à d’autres organismes qui demandent souvent cette forme de « garantie de réussite » en soutenant des projets ayant déjà rencontré un certain succès ou étant de grande envergure. Le fait de proposer ce soutien aux jeunes ouvre la porte à ceux qui souhaitent se lancer : la Fondation est donc un formidable tremplin. » Iona D’Annunzio : « Nous avons une image très positive de la fondation. Nous avons reçu plusieurs subventions pour nos projets précédents, mais c’était la première fois que les personnes nous ayant subventionnés sont venues voir notre travail. C’était une belle surprise de rencontrer les gens qui nous soutiennent. »

Laetitia Salamin : « Cette fondation est portée par deux personnalités généreuses, engagées, dynamiques. Leur confiance et leur énergie sont « contagieuses ». Il y a aussi leur grande ouverture : Béatrice et Pierre soutiennent autant les arts visuels que la musique ou d’autres projets liés à l’art. » Geneviève Favre Petroff : « L’image d’une fondation familiale tenue par un couple qui veut soutenir le travail de jeunes artistes coup de cœur, comme s’il s’agissait de leurs propres enfants. » Geneviève connaît de longue date les deux fondateurs et avec sa remarque « comme leurs propres enfants », elle est clairement dans la cible : il existe une grande part d’amour dans ce que nous essayons d’apporter aux jeunes artistes et non pas uniquement un coup de pouce financier. Le dernier mot revient à Sonia Dominguez : « Dans leurs rapports, ils se montrent curieux, ouverts d’une manière simple et entière et ils s’intéressent au travail des jeunes artistes, les aident, les soutiennent dans les différentes étapes de leur construction personnelle et professionnelle. »

3 Concernant la troisième question, on voulait connaître l’influence du soutien financier sur leur futur d’artiste. Et une nouvelle fois, un grand nombre des jeunes artistes a étonné par leur ouverture et leur maturité. Jérémy Chevalier : « Après avoir fini mon bachelor, je me trouvais dans un trou et l’exposition chez Piano Nobile m’a donné du courage pour continuer. C’était aussi encore le cas l’année suivante lors de ma performance chez Analix. » Carolin von Gunten : « C’était pour moi un grand plaisir et un encouragement


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de recevoir le Prix ECAV. Pas uniquement à cause de l’argent, qui est toujours précaire chez les artistes, mais je pouvais payer presque tous les frais liés à mon travail bachelor. Mais le plus important, ce prix avait une valeur symbolique ! C’était un encouragement qui me donnait de l’énergie pour continuer mon travail d’artiste. » Gilles Furtwängler : « Le soutien de la fondation m’a permis de financer l’achat de matériel pour présenter une exposition dans les abris de l’Arsenic en 2005. Ma première exposition personnelle avec en prime et comme luxe, un soutien financier. J’ai pu expérimenter et réaliser une pièce hors de l’école que je n’aurai jamais pu réaliser autrement à ce moment-là. » Frédéric Bobin : « Le prix à Voix de Fête que m’a décerné la fondation m’a permis de me distinguer et de mettre en lumière mon projet artistique. Je dirais qu’il a apporté de la crédibilité auprès des autres professionnels, il m’a apporté une sorte de reconnaissance, lorsque ma carrière était encore naissante. J’ajoute que pour un jeune artiste, il est essentiel d’avoir ce genre de soutien. Cela donne confiance. L’aide de la fondation est intervenue à un moment où j’avais besoin de soutien, ça correspond donc à une phase très importante de mon parcours artistique. » Jodie Zbinden : « L’aide de la fondation m’a permis de m’engager de façon plus professionnelle dans mon projet. Ceci m’a permis d’en soigner sa réalisation, ce qui contribue certainement à sa réussite actuelle. » Sonia Dominguez : « Le soutien reçu à la fin de mon cursus à la HEAD a été une aubaine. Une rampe de lancement qui m’a permis d’entamer de manière autonome mes premiers projets professionnels. »

Les jeunes artistes Mickaël Lianza : « La fondation m’a permis de produire ma première exposition personnelle à la sortie de mes études, ce qui n’est pas anodin. » Simon Senn : « Le soutien de la fondation m’a fait rencontrer des acteurs du monde de l’art. Et aussi bien sûr, la fondation m’a permis de mener à bien un projet artistique de grande envergure. » Cosima Grand : « Le prix obtenu lors du Festival Antigel était pour moi avant tout un signe que mon travail artistique est approuvé. Cela m’a motivé de continuer mon chemin. Je trouve aussi super que nous n’avons pas arrêté de rester en contact et qu’on se donne toujours encore des informations sur nos activités respectives. » Laetitia Salamin : « Le contact avec la fondation a été le déclencheur, car il m’a permis d’obtenir un lieu pour créer juste après mon bachelor. J’ai pu y travailler de manière assidue et ainsi présenter une première exposition individuelle dans une galerie officielle. » Les premiers pas dans la vie professionnelle restent visiblement gravés pour toujours dans l’esprit d’un artiste. Tous ces témoignages confirment l’importance pour un jeune artiste de trouver déjà très tôt des aides qui lui permettent de réaliser ses projets, et ce mot « permettre » est omniprésent. Mais ceci n’est pas toujours le cas, il arrive que l’artiste lâche son métier malgré un début prometteur de sa carrière. C’est peutêtre le côté « loterie » du choix de soutenir des jeunes artistes à leur début. Mais pour la majeure partie, c’est un grand soulagement de trouver quelques fonds pour continuer à créer. Et la présence physique du mécène fait souvent la différence : « Pouvoir réaliser un premier projet dans de bonnes conditions grâce au


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soutien du Festival Antigel et de la Fondation Béa pour Jeunes Artistes a été une chance incroyable. Rencontrer les membres de la fondation par la suite et savoir qu’ils ont apprécié la performance donne vraiment confiance de poursuivre la création ; avoir ces retours aussi positifs directs après une performance représente un encouragement considérable ! » Extrait de la réponse de Woman’s Move.

4 La quatrième question cherchait à obtenir de l’artiste une anecdote ou un événement à partager, mais elle n’a pas eu un grand écho ; par contre, plusieurs jeunes artistes revenaient une nouvelle fois sur la présence et l’intérêt, que nous, les fondateurs, portons à leur travail. Aurélie Fourel qui travaille aujourd’hui dans la gestion d’événements culturels rappelle un moment de bonheur : « J’avais été très surprise lors de l’exposition collective à la Galerie Analix que vous, la galerie et un autre collectionneur, aviez acheté une de mes œuvres exposées. » Ludiane Pivoine évoque son plaisir de pouvoir slamer au Chat Noir à Carouge avec Béatrice un texte co-écrit en février 2016. Pour les fondateurs qui ont leurs propres activités artistiques le contact avec la nouvelle génération est une source d’encouragement important et continu. Martin Mulberger évoque une tout autre activité qu’il a eu le plaisir à partager avec les fondateurs : il se rappelle avec bonheur de la journée des foins au mayen – Un beau moment de convivialité !

5 Si la cinquième question touchait le problème technique comment faire parvenir à un jeune artiste un soutien financier, de main en main d’un mécène

ou par l’interface d’une fondation et, en même temps elle a un côté très personnel et intime. Yoanna fait la remarque suivante : « Ça dépend du mécène … donc autant que ça se passe par la fondation, ça évite de se poser la question. » Frédéric Bobin donne une réponse très précise : « Il est meilleur pour un artiste d’avoir le soutien d’une structure comme la Fondation Bea pour Jeunes Artistes plutôt qu’une aide financière directement de la main d’un mécène. Le geste a davantage de poids, de valeur, à mon sens. Ainsi, l’artiste fait partie d’une sorte de famille artistique, une sorte de catalogue, avec un label « qualité ».  Gaëtan Nicolas de The Last Moan fait remarquer : « Recevoir de l’argent en main propre d’une personne peut être mal vu dans le milieu des musiciens ; la fondation en revanche représente quelque chose, elle possède un statut et une image de bienfaiteur pour la culture. » Sonia Dominguez est persuadée que : « l’ensemble d’artistes qui s’articule autour d’une fondation est un signe de cohésion dont le milieu artistique doit pouvoir jouir. » Le message d’Alexandre Haeberli va dans le même sens : « Cette fondation est surtout accessible pour des jeunes artistes qui n’ont peut-être pas encore un grand réseau de connexions qui pourraient les soutenir et les faire évoluer dans leur carrière d’artiste. » Il y a plusieurs jeunes artistes qui n’ont pas répondu à cette question, peut-être elle leur paraissait trop abstraite et trop loin de leurs préoccupations. Voici un constat très réfléchi et mûr d’Iona D’Annunzio de Woman’s Move : « Je pense que l’interface créée par la Fondation Bea pour Jeunes


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Artistes est une bonne chose, dans un premier temps, elle facilite l’accès aux subventions d’un point de vue pratique et administratif. Dans un deuxième temps, l’image/le logo/ la réputation de la fondation nous permet d’indiquer dans nos futurs dossiers ainsi que sur notre site que nous avons été soutenus par une fondation reconnue, une chose importante dans notre évolution dans le milieu culturel régional. » Cosima Grand le dit d’une façon un peu moins commerciale : « Une fondation installe une certaine distance (dans un sens positif), entre donneur et receveur. Il n’empêche que les deux fondateurs, Béatrice et Pierre, soient fort présents, mais le soutien financier passe par le biais d’une fondation. » Laetitia Salamin arrive à la même conclusion : « Cela dépend du lien qui pourrait se construire avec le mécène en question. Mais je pense qu’une fondation permet d’avoir une ligne plus claire, une identité, avec des objectifs plus faciles à « cerner ». Eric Philippoz n’a pas de problème et il le dit clairement : « Étant donné que la fondation est représentée de manière claire par les deux fondateurs donne l’impression de recevoir un soutien directement de la main d’un mécène, pas forcément d’une fondation. » Ceci confirme que la qualité de la relation que le mécène réussit à établir avec l’artiste a une importance primordiale, mais cette relation est différente d’un artiste à l’autre. Pouvoir agir par l’interface représentée par une fondation se confirme comme une voie préférée par l’artiste.

6 Les réponses à la sixième question, qui fait allusion aux « administrateurs » qui gèrent généralement les fondations, reflètent les avantages d’un « contact direct » avec les artistes. Pouvoir

Les jeunes artistes jouir d’une relation directe avec les fondateurs est plébiscité par presque tous les artistes. Ils estiment que le rapport direct avec cette fondation reste humain et personnel et confère à cette relation même un aspect sécurisant. Frédéric Bobin trouve que : « Ça renforce le côté humain dont on a cruellement besoin. Il y a un côté à la fois authentique et singulier qui correspond bien à la démarche de la fondation. J’apprécie au plus haut point ce rapport humain, bien loin des relations trop impersonnelles qui l’on peut parfois entretenir dans ce milieu. » Simon Deppierraz cherche une explication quand il remarque : « Les deux fondateurs sont présents dans toutes leurs actions. C’est une histoire qui leur tient à cœur, une aventure humaine qui va au-delà des rapports financiers. » Et Marc Aymon : « Dans le cadre de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes, on ressent bien l’importance de lier la fondation à la personnalité de ses deux fondateurs qui sont des amoureux des rencontres et qui suivent notre parcours longtemps après nous avoir aidé. » Et encore une touche personnelle de Presque Oui : « Mon sentiment est que le travail est bien fait. Être en contact direct avec les fondateurs renforce l’impression d’artisanat, de fait maison, de fait main, au sens noble du terme. » Katerina Samara trouve : « Que d’avoir l’opportunité de connaître les fondateurs crée un climat chaleureux qui donne envie aux artistes de continuer leur travail artistique. » Toutes ces observations soutiennent que des petites fondations doivent exister à côté des grandes structures. Elles dressent un catalogue intéressant des avantages inhérents à cette relation directe entre le fondateur et les bénéficiaires.


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La Fondation Bea pour Jeunes Artistes n’a jamais cherché un retour de la part des artistes à l’exception de mentionner les soutiens dans leurs documents en relation avec l’aide apportée. Un mécène donne, sans attendre de contre-prestation (ainsi, son geste n’est pas à confondre avec le parrainage, respectivement avec le sponsoring). 7 Les réponses à la septième question ne sont pas uniformes, les uns insistent sur ce qui vient d’être dit sur le mécénat, mais d’autres artistes donnent l’impression de vouloir laisser une trace auprès du mécène et désirent lui offrir un cadeau en retour souvent en relation avec l’œuvre produite, par exemple pour permettre à la fondation de créer une collection. Il y a aussi ceux qui sont catégoriques : « Aucun retour ! Sinon il ne serait plus question d’un soutien, mais d’une sorte de transaction. » (Mickaël Lianza) Le même sentiment est exprimé par Camille Kaiser : « Je dois avouer avoir particulièrement apprécié cette attitude : je ne me suis pas senti redevable de devoir faire quelque chose en retour, et cela n’a en rien affecté mon sentiment de gratitude envers la fondation et son soutien, au contraire. Cela m’a également semblé naturel d’afficher le soutien reçu, dans mon cas le prix de fin de bachelor à l’ECAV, sur mon site internet. »

8 La huitième question cherche à connaître l’opinion des artistes sur la rédaction d’un rapport portant sur l’utilisation du soutien financier. Et les opinions semblent diverger une nouvelle fois. Gilles Furtwängler trouve normal de rendre des comptes financiers ainsi qu’un rapport écrit sur le projet subventionné. Cela crée selon lui une

relation de respect mutuel dans un cadre défini. Eric Philippoz est catégorique : « Non, selon moi, le mécénat devrait être un coup de pouce spontané, désintéressé. Une procédure de contrôle irait à l’encontre même du processus de création. » Loraine Felix qui a gagné le prix du public à Voix de Fête avoue : « Dans une société « administratisée » à l’extrême, on nous demande sans arrêt de tout justifier, démontrer, prouver ; il est agréable pour une fois de ne pas avoir à le faire ... » La réponse de Vincent de Vevey emboîte en partie le pas à cette opinion : « Je ne pense pas que le fait d’imposer un rapport soit une très bonne idée, je pense qu’il soit plus intéressant à garder le contact avec l’artiste. » Pour Simon Deppierraz, c’est aussi plutôt un non : « J’ai l’impression que les fondateurs suivent tous les projets soutenus de près et donc qu’ils sont au courant de ce que devient l’argent. » Cosima Grand place sa réponse sur un autre plan : « C’est une question de confiance, la fondation fait confiance aux artistes. Et cela je trouve très important. » Côté Aliose, on fait une distinction nette : « Quand il s’agit d’un prix, nous pensons que cela est bien de laisser à l’artiste la liberté de gérer la somme reçue comme il l’entend, sans devoir justifier son usage. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’un soutien apporté à un projet précis, surtout lorsqu’il s’agit de sommes importantes, il nous semble intéressant à effectuer un suivi en demandant un rapport, qui permet d’une part de connaître précisément l’évolution du projet et l’impact du soutien accordé et, d’autre part de vérifier que l’argent a bien été investi comme il en était question. »


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La Fondation Bea pour Jeunes Artistes demande uniquement un rapport en lien avec un projet de longue durée comme, par exemple la résidence à l’atelier Tremplin (Ferme-Asile) : ce n’est qu’à la réception du rapport intermédiaire après les premiers six mois, qu’elle libère la deuxième partie de la bourse. Cette vue est parfaitement partagée, tant par Jodie Zbinden que par Anouchka Perez, les deux engagées dans un processus de soutien sur une année. Anouchka : « Lors de ma résidence à la Ferme-Asile, je vous ai écrit deux rapports. Cela m’a semblé naturel de vous faire partager mon avancée et j’étais contente de les faire. » Et Jodie : « Je trouve cela indispensable, car la fondation devrait pouvoir s’assurer que le soutien accordé servait à 100% à la création et réalisation des projets soutenus. »

9 Avec la neuvième question, on demande aux jeunes artistes s’il faut transmettre ou non la ou les raisons du refus d’une demande de soutien. La Fondation Bea pour Jeunes Artistes a suivi depuis le début la règle de commenter ses décisions négatives, sans jamais vouloir les justifier. Plusieurs réponses comportent la notion qu’il est peut-être moins dur de recevoir une réponse négative qu’aucune réponse du tout. Yoanna, toujours très tranchante, dit : « Recevoir un refus sans aucune explication ou commentaire d’organismes d’aide à la culture est rageant et à la limite de l’irrespect, donc oui je suis pour des explications ! » L’observation de Véronique Michelet le dit d’une façon plus réservée : « Un refus ne fait jamais plaisir. Je trouve respectueux de transmettre la raison du refus. Cela peut aussi faire avancer l’artiste dans ses prochaines démarches. »

Les jeunes artistes Gilles Furtwängler constate : « Expliquer la raison du refus c’est une bonne attitude, rare dans le milieu, les artistes sont habitués à recevoir des lettres types de refus. » Joëlle et Frédéric ajoutent que la remise en question, aussi dure soit-elle, fait partie du quotidien de l’artiste. Tous insistent que le refus doit être formulé d’une manière constructive, afin que l’artiste puisse se mettre en question ou savoir si finalement il n’a pas la même vision. Muriel Begert fait une remarque pertinente : « Transmettre les raisons d’éventuels refus de financement aux artistes concernés peut amener à des échanges enrichissants dans la mesure du temps disponible. Dans le cadre d’une fondation pour jeunes artistes, cet aspect formatif que la fondation se donne pourrait être un défi intéressant. » Sonia Dominguez donne la réponse la plus élaborée : « L’idée de communiquer la motivation de refus permet à l’artiste d’un être informé, ce qui me semble être une attitude qui favorise la gestion des relations entre le mécène et l’artiste. Celui-ci va pouvoir prendre acte, agir en conséquence et lui donnera envie de s’améliorer. De son côté, le mécène prend le parti de rester le plus clair possible dans la direction qu’il souhaite mener dans sa relation à l’artiste. » Geneviève Favre Petroff est certainement l’artiste la plus expérimentée du groupe ; comme performeuse, elle a une l’habitude de chercher des soutiens pour son art : « Non, la lettre type convient tout à fait, elle permet de ne pas rentrer dans des justifications qui pourraient être trop personnelles ou subjectives ... » On a envie de conclure, qu’un refus de soutien à un jeune artiste doit nécessairement comprendre des explications, afin qu’il puisse évoluer et/ou s’améliorer en vue de ses futures


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démarches. Mais plus il va avancer dans sa vie d’artiste, plus il trouvera une indépendance face aux questions relatives que représente la recherche de fonds pour assurer ses productions artistiques. Dans la foulée, après avoir constitué la fondation en 2003, a été créé son site www.fondationbea.com avec l’aide d’une jeune artiste. En 2007, il a été adapté à la nouvelle ligne graphique, sans subir de profondes modifications. Depuis 10 ans, il est géré et très régulièrement mis à jour par Martin Mulberger, ancien bénéficiaire de la fondation, en étroite collaboration avec Béatrice, la présidente. La curiosité était grande de connaître l’évaluation de ce site en 2016 par les jeunes artistes qui ont répondu à la dixième et dernière question. Tout d’abord un mot sur l’importance du site pour une fondation, exprimée par Frédéric Bobin : « On peut sans doute toujours faire plus ou faire mieux … Mais je trouve que la fondation communique bien sûr les projets qu’elle soutient. Le site est bien fait, actualisé, clair et retranscrit bien l’état d’esprit de la fondation, à mon goût. Ce qui est sûr, c’est que l’aspect public de la fondation est quelque chose de primordial. C’est une sorte de « vitrine », de « catalogue » qui correspond à un « label qualité ». D’où cette nécessité de toujours être en lien avec le public, les artistes … Cela participe aussi à affirmer ce côté humain et généreux qui définit la fondation. » Si une petite moitié déclare d’être satisfait du site dans sa forme actuelle ; en même temps, il y a des nombreuses opinions très critiques. Simon Senn est plutôt gentil quand il dit : « Le site semble être très vivant et mis à jour régulièrement. Pourquoi pas

lui donner un petit coup de fraîcheur au niveau graphique ? » Mais d’autres regards sont bien plus critiques comme celui de Jodie Zbrinden : « En toute honnêteté, le design web ayant rapidement et fortement évolué, je trouve que le design de celui-ci est vieillissant et mériterait d’être rafraîchi afin de se moderniser. » Et elle propose de mettre en concours le design du site afin que de jeunes designers graphiques puissent tenter de créer une plateforme plus claire et contemporaine, et elle n’est de loin la seule d’utiliser le mot « contemporain ». Cyrielle ajoute après avoir évoqué les atouts du site : « Je trouve juste légèrement dommage qu’il faille un peu « fouiller » pour trouver les informations. Il manquerait peut-être des rubriques, des en-têtes en sommet de page qui renvoient directement aux infos recherchées. » Écoutons encore la voix du « spécialiste », Vincent de Vevey, qui transmet son point de vue de designer graphique : « J’ai pu observer votre site internet qui, je le pense, mériterait d’être mis au goût du jour. En effet, les informations et l’organisation du site web ne sont souvent pas très claires, et vous gagnerez énormément en simplifiant son organisation. Il serait également plus intéressant d’avoir une page d’accueil qui montrerait les news récentes de la fondation. » Et il termine en proposant son aide ! L’invitation adressée aux fondateurs par tous ces jeunes qui sont nés avec le Net, de revoir le site ne peut pas être plus clair ! La décision a été prise à la fin de l’été 2016. Nous avons demandé à Vincent de Vevey de nous proposer une nouvelle ligne pour notre site. L’échange (de mails) avec les 39 jeunes artistes de la fondation pour


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connaître leurs opinions ne représente finalement qu’un peu plus de 10% de l’ensemble des jeunes artistes soutenus par la fondation depuis 2003. Rétrospectivement, on peut presque regretter d’avoir limité l’enquête à un si petit échantillon, surtout du fait que ces échanges avaient encore d’autres retombées : La reprise de contact a renforcé les liens entre nous et les jeunes artistes contactés. Un grand nombre a ajouté spontanément des remerciements sous la rubrique « autres commentaires » ; c’est ce qui fait particulièrement chaud au cœur d’un mécène, dont ce dernier message : « Un grand merci à la fondation d’avoir soutenu et de soutenir encore ma création artistique. Et au nom de tous les artistes, un grand merci pour votre générosité, votre curiosité, votre ouverture… on a besoin de gens comme vous, éclairés et passionnés. Continuez, s’il vous plaît ! »

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Les échanges avec les acteurs culturels

Après avoir cherché à connaître les opinions des jeunes artistes, une lettre légèrement modifiée a été adressée au début de l’année 2016 aux 17 acteurs culturels suivants : Véronique Mauron, curatrice de la Ferme-Asile

Diane Daval, responsable du Fond cantonal d’art contemporain, Genève

Sibylle Omlin, directrice de l’École d’art du Valais (ECAV)

Marie-Eve Knoerle, directrice de l’espace

Gaëlle Métrailler, déléguée culturelle de la Ville de Sion

Emmanuelle Dorsaz, directrice de Headfun, Genève

Jérôme Baratelli, responsable de la filière communication visuelle, HEADGenève

Stéphane Torrent, administrateur du Port Franc, Sion

d’art Piano Nobile, Genève

Isabelle Pannatier, directrice de la Ferme-Asile

Brigitte Diserens, organisatrice de l’exposition Eau Fil de l’Art (EFA), Morgins

Eric Linder, directeur du Festival Antigel, Genève

Roberto Multari, responsable communication sites et patrimoine, SI-Genève

Myriam Kridi, directrice du Festival de la Cité Lausanne Roland de Blevenec, ancien directeur du Festival Voix de Fête, Genève Barbara Polla, directrice de la galerie Analix FOREVER, Genève Sandrine Kuster, directrice de l’Arsenic, Centre d’art, Lausanne Stéphanie-Aloysia Moretti, directrice artistique Montreux Jazz Artists Foundation


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Chers acteurs culturels, Vous avez tous un jour, ou même à plusieurs occasions, collaboré avec la Fondation Bea pour Jeunes Artistes. Nous sommes très désireux de connaître votre regard sur notre fondation et nous vous invitons à répondre à quelques questions, en laissant libre cours à vos réflexions. Le but de l’exercice est tout d’abord de connaître votre appréciation de nos collaborations et, par la suite, nous aimerions inclure certaines de vos réflexions dans un petit livre. Celui-ci sera destiné à souligner l’utilité d’une petite fondation comme la nôtre et à présenter ses avantages et ses inconvénients aux mécènes et aux jeunes artistes. Nous espérons par là pouvoir, grâce à vos réponses, renforcer nos propres prestations et même faire naître de nouvelles vocations et ainsi élargir l’offre de soutien en faveur des jeunes créateurs. Même si cette démarche peut paraître, dans un premier temps, surprenante et peu habituelle, nous comptons sur votre participation et celle de plusieurs jeunes artistes. Nous vous remercions d’avance pour votre participation indispensable pour atteindre notre but. Avec nos meilleurs messages Pierre Schaefer et Béatrice Deslarzes

Questionnaire pour les acteurs culturels : 1 Quelle image avez-vous de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes ? 2 Est-ce qu’il y a un événement ou une anecdote qui vous avez envie de partager avec les deux fondateurs ? 3 La majeure partie des fondations est gérée par des « administrateurs ». Dans notre cas, ce sont les deux fondateurs qui sont les personnes de contact. Quelles sont vos réflexions concernant cette constellation plutôt inhabituelle ? 4 Une fondation comme la nôtre a-t-elle une vraie place à côté des grandes institutions d’aide à la culture ? Et si oui, pour quelles raisons ? 5

La fondation n’est finalement qu’une interface qui nous paraissait absolument nécessaire pour aider des jeunes artistes par des soutiens financiers. Ou pensez-vous qu’il serait plus sympa de recevoir l’argent directement de main en main de la part d’un mécène ?

6 La fondation n’a jamais demandé aux artistes un retour sur l’aide apportée. Faudrait-il changer cette attitude et quel pourrait être l’intérêt de le faire ? 7 Faudrait-il systématiquement demander un rapport de la part de l’artiste sur la façon comment il a investi, respectivement géré l’argent reçu ? 8 Nous essayons de tenir le site de la fondation à jour ; quel est votre regard sur cet « aspect public » de la fondation ? Devrait-on faire encore plus ou autrement ? 9 Aujourd’hui, nous devons refuser beaucoup de demandes, d’ailleurs pour des raisons très variées. Faut-il transmettre à l’artiste la raison du refus (ce qui est notre attitude) ?


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Les 12 retours au questionnaire de la part des acteurs culturels sollicités (70%) permettent de retenir quelques enseignements intéressants et souvent pertinents.

1 Les remarques à la première question « Quelle image avez-vous de la Fondation Bea pour jeunes Artistes » attestent de sa singularité : L’image que la Ferme-Asile a de la fondation est celle d’un couple de mécènes passionnés par la création et curieux des travaux réalisés par des jeunes artistes. Cette image est étroitement liée aux personnalités des deux fondateurs caractérisés par : l’enthousiasme pour la jeunesse, l’envie de soutenir la création, la générosité du don. La déléguée culturelle de la Ville de Sion estime que la fondation poursuit une démarche claire et dynamique d’aide aux jeunes artistes, sa politique de soutien est connue et reconnue. « Les personnalités des deux fondateurs, Béatrice et Pierre, influencent fortement l’action de la fondation. Dynamisme et engagement sont les maîtres mots de la fondation. » Au Service cantonal de la Culture de Genève on a l’image d’une structure dynamique et atypique qui fonctionne très différemment des autres fondations, plus proche du terrain et des artistes.

Les acteurs culturels

La HEAD, communication visuelle, décrit un couple qui a décidé de changer de mode de vie et de se consacrer au large spectre des arts contemporains sous toutes leurs formes. À l’ancien responsable de Voix de Fête, la fondation lui rapporte une image positive, celle de deux âmes passionnées et généreuses qui concrétisent leur désir de soutenir des artistes, une belle image d’un engagement fédéré dans des disciplines partagées dans le domaine des arts plastiques et de la musique. Pour l’administrateur du Port Franc, la collaboration avec la fondation a toujours été excellente, fructueuse et constructive dans un objectif commun d’agir pour favoriser le travail artistique des plus jeunes. On sent que c’est la passion de la culture qui motive les deux fondateurs.

2 La deuxième question n’a pas eu plus de succès auprès les acteurs culturels qu’auprès des jeunes artistes. Citons tout de même l’une des deux réponses : Gaëlle Métrailler, déléguée culturelle de la Ville de Sion, évoque un moment fort lors de l’inauguration du Port Franc, à Sion, le 25 avril 2015 quand Béatrice a débuté son allocution avec le slam « Oser être libre, oser être fou » – pour elle un souvenir intense et inoubliable.


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3 Les réponses les plus pertinentes à la troisième question concernant la remarque sur les « administrateurs » des grandes fondations sont délibérément rapportées d’une façon anonyme. « La gestion de la fondation par les deux fondateurs eux-mêmes permet une réelle proximité avec les artistes soutenus. L’implication de la fondation va au-delà d’un simple soutien financier, on est en face d’un vrai partage de la création avec les artistes. C’est une démarche « win-win » pour les deux parties. C’est très bien qui en soit ainsi, cela va avec le côté très personnalisé de la fondation. » « Une fondation ainsi dirigée et animée par les deux fondateurs confère à ce genre d’institution un visage humain très fort et une identité liée à la personnalité des fondateurs. Il n’y a pas de béance ni de différence entre ce que sont les fondateurs et ce qu’ils font. La Fondation Bea pour Jeunes Artistes est un prolongement « naturel » de leur couple et de leurs deux personnalités. » « Avoir un contact direct avec les fondateurs est un privilège plutôt rare, qui génère la confiance et le respect – une belle constellation ! La présence fréquente des fondateurs aux manifestations de la jeune scène contemporaine prouve un vrai intérêt et une réelle immersion de ces deux personnes, qui du coup donnent l’impression de faire cela vraiment par passion et non pour une quelconque image de marque. Très touchant que les fondateurs soient visibles, engagés et présents sur le terrain. De plus, il est bien de voir des privés s’intéresser à la manière dont leur patrimoine est utilisé et cela semble être une sage et gratifiante décision. »

4 À la quatrième question, on demande aux acteurs culturels si la

Fondation Bea pour Jeunes Artistes a une vraie place à côté des grandes institutions d’aide à la culture. Aloysia Moretti, qui dirige la Montreux Jazz Artists Foundation, constate : Très certainement, il est bon de diversifier les aides et soutiens et quoi de mieux qu’une fondation privée afin d’occuper un terrain laissé libre par les institutions de l’état. Barbara Polla confirme : « Votre fondation souligne que c’est aussi l’affaire d’individus passionnés et pas seulement de l’État. » Sandrine Kuster de l’Arsenic tempère : « Les institutions étatiques ne peuvent pas tout soutenir, elles doivent être plus généralistes alors qu’une fondation peut cibler ses priorités artistiques en toute liberté. » Véronique Mauron insiste : « Personne n’a l’apanage du mécénat ni du soutien culturel. Pour aider la création mieux vaut un éventail de formes de soutien plutôt qu’un seul mode. La Fondation Bea pour Jeunes Artistes occupe une place singulière dans cette constellation et jouit d’une identité et d’une image sympathique et bien désignée. » Jérôme Baratelli voit surtout un avantage important d’une petite fondation par rapport aux grandes institutions : « Sa structure est simplifiée et plus réactive. Le contact est direct et ne demande pas de passer par des commissions intermédiaires. » Roland le Blevenec poursuit : « Les grandes institutions d’aide à la culture ne sont pas toujours aussi généreuses et rarement aussi attentives aux retombées de leurs investissements. La proximité avec les donateurs est un atout exceptionnel et un encouragement important pour les questionnements que les artistes se posent toujours avec angoisse. »


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Gaëlle Métrailler se veut rassurante : « la Fondation Bea pour Jeunes Artistes a évidemment sa place à côté des autres entités d’aide à la création qu’elles soient publiques ou privées. Les artistes sont appelés, de plus en plus, à diversifier leurs sources de financement. En ce sens, le soutien de la fondation se révèle indispensable pour la réalisation de certains projets. » Diane Daval insiste : « Absolument et je dirais même plus, qu’elle devrait servir d’exemple à d’autres amateurs. Il est important pour un domaine culturel de pouvoir bénéficier de soutiens comme celui de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes qui évitent les contraintes imposées aux structures publiques par les dirigeants politiques et par les questions de finances ainsi qu’aux règles limitatives des grosses structures et fondations. Avec des petites organisations comme la vôtre il y a une possibilité de réactivité beaucoup plus grande qu’avec les grandes administrations, ainsi qu’une liberté de choix rare qui n’existe pas dans les autres organismes. » Stéphane Torrent responsable des salles de répétitions pour les jeunes orchestres du Port Franc souligne : « Les soutiens de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes vont aux jeunes qui n’ont pas nécessairement les moyens financiers et les réseaux pour concrétiser leurs projets artistiques ce qui fait la spécificité de cette fondation dans le paysage culturel romand. »

5 La cinquième question touche à une décision que nous avions prise très tôt, même avant d’avoir fait les premières démarches pour créer notre fondation pour jeunes artistes ; notre désir profond était de s’entourer de jeunes et de les aider et de les accompagner. Depuis toujours, nous avions l’habitude et surtout beaucoup de plaisir dans notre profession de médecins hospitaliers

Les acteurs culturels de côtoyer des étudiants et des jeunes assistants, et comme cette ouverture professionnelle devait sous peu se terminer, la limite des 30 ans leur paraissait idéale. Un autre aspect nous paraissait important : être un jeune artiste après l’âge de trente ans signifie que cette personne a déjà un autre métier et celuici devrait lui permettre d’autofinancer une première création ce qui est impossible pour un jeune de 25 ans qui vient d’accomplir tout juste sa formation artistique. Mais les acteurs culturels n’étaient de loin d’accord avec cette limite d’âge ! Ainsi, Aloysia Moretti s’exclame : « On peut être un jeune artiste à n’importe quel âge ! » Idem Diane Daval : « On peut être un vieil artiste à 35 ans et un jeune artiste à 65 ans. Dans le domaine artistique, ce n’est pas l’âge qui fait la fraîcheur ! » Jérôme Baratelli développe une opinion qui paraît plus partagée : « On pourrait vous accuser de faire du « jeunisme ». C’est à double tranchant, car parfois on soutient de jeunes artistes qui s’éteignent assez rapidement et arrêtent même leur travail artistique, alors que quelqu’un lancé depuis un certain nombre d’années dans une préoccupation artistique qui sait pourquoi il travaille et pourquoi une aide est la bienvenue. Mais souvent les prix sont faits pour les personnes aguerries et on oublie la jeune création ; il faut peut-être mieux l’aider, même si parfois on se trompe. » Les dernières années, Roland le Blevenec, qui cherchait des artistes confirmés et prêts pour être présenté aux organisateurs de tournées et aux managers lors de son festival, ne trouvait plus assez de jeunes chanteurs pour étoffer son concours de Voix de Fête, soutenu pendant des années par notre fondation. Il s’explique : « Il


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est difficile et rare pour un artiste de révéler très tôt une pertinence dans sa carrière. Cela demande bien souvent un minimum de 10 années de pratique et d’expérience. Le premier travail de l’artiste est de conserver une éternelle jeunesse ! Il peut donc porter un projet novateur à tout moment. Il est très rare qu’un artiste arrive à maturité avant l’âge de 30 ans. C’est après cette limite qu’il se pose aussi les justes questions sur sa carrière. Je en suis convaincu que l’idéal est d’apporter une aide à ce moment précis. » Deux opinions viennent cependant au secours des fondateurs: Gaëlle Métrailler note: « Les critères paraissent souvent trop arbitraires. Hélas, ils sont nécessaires pour qu’une politique de soutien soit établie et efficace. » Et Sandrine Kuster ajoute: « Cela permet aussi de limiter les demandes … »

6 La sixième question cherche à élucider s’il faut demander un retour sur l’aide apportée à l’artiste. Certaines fondations demandent une sorte de remboursement une fois que l’artiste réussit dans sa profession, ou ils attendent une petite œuvre pour constituer une collection. Sibylle Omlin pense: « Cela voudrait détruire le geste généreux pour lequel la Fondation Bea pour Jeunes Artistes est connue et appréciée. »

Sandrine Kuster a parfaitement raison quand elle insiste: « La fondation doit être mentionnée sur les supports et les fondateurs doivent pouvoir être invités à suivre le projet. » Diana Daval ajoute: « Il n’y a que les fondateurs pour en décider. Mais je trouve que cette absence de contrepartie

est un signe de grande générosité très appréciable. » Roland de Blevenec, plus philosophe, constate: « Il est très difficile de pister et de comptabiliser les résultats directs et indirects d’un acte de soutien. Une retombée en apporte une autre, puis une autre, et la chaîne perd souvent son anneau fondateur. Ne serait-il pas mieux de sublimer l’instant présent? Le seul intérêt pour les fondateurs d’avoir un retour serait de pouvoir mieux orienter leurs soutiens à venir. Mais ils peuvent aussi faire confiance à leur intuition et à leur expérience. » Et pour conclure avec Barbara Polla : « C’est bien ainsi ! »

7 La septième question cherche à connaître l’opinion des acteurs culturels : faut-il systématiquement demander un rapport à l’artiste sur la façon dont il a investi, respectivement géré l’argent reçu ? En fin de compte, cette question touche aussi aux retours demandés à l’artiste; ceci était évoqué dans plusieurs réponses. Aloysia Moretti trouve: « Si un rapport de confiance s’établit entre les personnes soutenues et les fondateurs, il n’y a pas besoin d’institutionnaliser trop de rapports en demandant systématiquement des comptes, ceci peut se faire au cas par cas. » Jérôme Baratelli défend une tout autre opinion: « Je crois que c’est une marque de respect et également de suivi. Il n’y a rien de plus triste pour un créateur d’avoir le sentiment qu’on s’intéresse à son travail et, une fois l’argent distribué, il retourne dans l’anonymat. Demander un dossier c’est prendre des nouvelles, s’intéresser à ce qu’a permis l’argent apporté, de percevoir avec lui une projection dans l’avenir. »


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Roland le Blevenc ajoute: « Il me semble indispensable, ne serait-ce que pour guider le mécène dans la façon d’orienter les soutiens futurs. Savoir si l’usage des soutiens est au mieux utilisé. » Diane Daval pose la question: « Estce que cela vous serait utile ? Si c’est non, il n’y a pas de raison de contraindre les artistes à le faire. Tout le temps qu’ils passent aux tâches administratives pendant lequel ils ne pratiquent pas leur art. » Sibylle Omlin est du même avis: « Cette attitude correspond au vrai mécénat ; il ne faut pas entrer dans la paperasserie de rapports et de retours. » Véronique Mauron conclut: « Si le rapport pour l’Atelier Tremplin est une bonne idée, il ne faudrait pas étendre ce genre de travail qui devient vite fastidieux et ne sert pratiquement à rien. »

8 La huitième question ouvre la discussion sur « l’aspect public » du site de la fondation. Jérôme Baratelli: « C’est bien et suffisant. Je dirais même que c’est un peu de trop. Le domaine culturel du spectacle travaille constamment avec les médias et communique sans arrêt; il faut établir une différence entre ce qui est l’actualité des manifestations et des programmes et le rôle joué par la fondation. Pour moi, ce sont deux choses distinctes et il y a parfois de la confusion. » Roland Le Blevenec: « Il est toujours facile de critiquer le site d’un partenaire, mais j’avoue que je trouve le site de la fondation un peu « brouillon » et peutêtre un peu démodé. Je pense qu’il serait intéressant de le repenser, de trouver une image graphique plus forte, peut-être mettre en avant les œuvres

Les acteurs culturels des artistes, les liens pour suivre leurs expositions ou leurs enregistrements avant votre actualité… Pourquoi ne pas l’agrémenter d’une page de Facebook ou d’un blog? » Stéphane Torrent: « Tenir un site à jour, c’est assurer que les gens reviennent sur le site pour suivre l’actualité de la fondation. Sinon, personnellement, je trouve que le site actuel est un peu « brouillon » et les différentes catégories (actualités, présentation de la fondation, contact) sont peu différenciées entre elles. Un site facile à modifier, de type « WordPress » ne serait-il pas plus efficace? » Véronique Mauron: « Le site Internet de la fondation, en état actuel, et avec les modifications fréquentes apportées, est un très bon outil de communication; il pourrait mettre encore davantage en évidence les projets artistiques soutenus. » Gaëlle Métrailler: « Le site de la fondation, régulièrement mis à jour, est une source d’information non négligeable. Qu’en est-il, par contre, de la présence de la fondation sur les réseaux sociaux? » Sibylle Omlin: « Le site est à jour et très informatif et très personnel. Continuez ainsi! » Finalement, les opinions des acteurs culturels concernant notre site ne sont pas aussi défavorables que celles des jeunes artistes. Les derniers donnent l’impression d’une envie de foncer vers du neuf, vers quelque chose plus attractive, plus maniable. En fin de compte, les deux groupes interrogés insistent sur l’importance d’un site régulièrement mis à jour et conseillent de revoir la présentation, respectivement la structure du site de la fondation. Comme il a déjà été mentionné, la démarche du renouvellement du site est déjà en route.


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9 La neuvième question « Faut-il transmettre à l’artiste la ou les raisons du refus d’un soutien? » a provoqué de la part des acteurs culturels quelques réponses franches, tranchantes, même contradictoires. Nous pouvons résumer, que de notre part la réponse sera courte, si la demande ne respecte pas les critères de soutien mentionnés sur le site de la fondation. La réponse se complique, dès que d’autres raisons entrent en jeu, par exemple la qualité du projet. Comme il a déjà été évoqué, la fondation répond à toutes les demandes, généralement par mail.

projet, s’améliorer. Après c’est aussi une question de temps, et si c’est spécifié sur votre site Internet qu’il n’y a pas de réponse, ça peut aussi jouer. »

L’opinion d’Aloysia Moretti est très claire: « Je trouve mieux pour tout le monde de donner clairement les raisons d’un refus ; cela permet d’apprendre et d’avancer. »

Barbara Polla: « Vous êtes les mieux placés pour savoir. »

Marie-Eve Knoerle constate: « Ça ne se fait pas en général dans les autres fondations ou structures publiques, car l’argumentation peut devenir difficile à gérer. » L’opinion de Jérôme Baratelli est très tranchée: « Non, vous êtes libres de vos choix; c’est une fondation de droit privé. Même au sein des écoles, on ne donne pas les raisons d’un refus de passage à un concours d’entrée. Par contre, il faut répondre, si la personne présente la requête d’un avocat. » Le contraire chez Roland Le Blevenec: « Les artistes sont très sensibles à la sincérité de leurs interlocuteurs. Il est indispensable d’argumenter votre refus. Tels que je vous connais vous êtes plutôt capables d’apporter une critique positive, celle qui permet à l’artiste d’avancer. La pire des critiques est le silence. » Stéphane Torrent tempère: « Il est toujours sympathique de prendre le temps de répondre aux artistes. Toute critique est de toute façon un pas intéressant pour évoluer, modifier son

Véronique Mauron nous encourage de conserver notre attitude, c’est-à-dire de donner des explications: « Les raisons d’un refus sont toujours intéressantes à recevoir et permettent d’avancer et de mieux comprendre une décision. Il faudrais maintenir cette qualité. » Voici encore les réponses de deux personnes expérimentées:

Sandrine Kuster: « Vous pourriez étoffer le règlement et simplement renvoyer les refusés au règlement. » Soucieuse de faire juste, voici la réponse de Gaëlle Métrailler : « La rédaction de réponses pour des dossiers refusés est très chronophage. Je suis plutôt d’avis de ne pas justifier un refus dans un premier temps, et de simplement indiquer au requérant que « compte tenu des disponibilités financières et des critères en vigueur, la fondation n’est pas entrée en matière sur la demande ». Si l’artiste sollicite la fondation pour recevoir des précisions, des indications plus détaillées doivent être envoyées. » Intéressante, la solution de Diane Daval: « Là aussi c’est une question de choix. Personnellement je trouve que l’argumentation du refus n’est utile que si elle est constructive. Dans le contraire, mieux vaut en dire le moins possible. » Voici encore la voix de l’ECAV, Sibylle Omlin: « À mon avis, non. Du fait que vous ne demandez pas de rapports finaux les refus ne sont pas à argumenter. Vous pouvez écrire la phrase suivante sur votre site « Pas de correspondance ou argumentation en cas de refus! »


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La fondation vue par ...

Les échanges avec les acteurs culturels ont apporté plus de clarté dans les relations à respecter entre nous, les fondateurs, et les bénéficiaires. On constate tout de même que les opinions ne sont pas uniformes et qu’elles sont quelques fois mêmes opposées. Pouvoir proposer différentes attitudes peut dans certaines circonstances s’avérer très utile, mais c’est à chaque mécène (ou Conseil de fondation) de trouver sa propre gouvernance, par exemple, en s’appuyant ou non sur les différentes opinions énoncées par les artistes et acteurs culturels consultés. Il peut aussi se référer au SWISS FOUNDATION CODE 2015 qui a introduit, pour ses recommandations publiées récemment, à la fin de chaque chapitre des « Indications complémentaires pour les fondations de petite taille ». Il s’agit d’un excellent guide pour approfondir les principes à respecter lors de la constitution et de la conduite d’une fondation donatrice.

Les acteurs culturels


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La fondation vue par les artistes et les acteurs culturels: conclusions.

Les regards extérieurs des jeunes artistes et des acteurs culturels sont précieux pour la gouvernance de la fondation. La refonte du site de la fondation reste la première urgence. Il faut lui donner un nouveau visage en respectant les récentes évolutions techniques: rendre le site plus facilement consultable avec les portables modernes, revoir la présentation des différents chapitres traités et surtout assurer un accès facile et rapide aux informations. Un autre défi à relever se situe dans la recherche de fonds supplémentaires pour pouvoir élargir éventuellement l’offre des soutiens en approchant des potentiels mécènes qui acceptent d’agir à travers la Fondation Bea pour Jeunes Artistes pour soutenir des projets d’artistes; cette possibilité n’a été utilisée qu’une seule fois et ceci il y a déjà quelques années. L’aide financière à des jeunes musiciens par ce mécène, qui a choisi de collaborer avec la fondation, du fait qu’il ne voulait pas se dévoiler, a certainement contribué au succès que le groupe de Rock Animen connaît aujourd’hui. On pourrait encore ajouter bien d’autres réflexions qui émanent des retours aux questionnaires. L’évolution future de leur « œuvre » peut représenter un sujet d’inquiétude pour les fondateurs. Nous nous sommes déjà beaucoup investis pour la suite à donner à notre fondation. Pour l’heure, le travail n’est pas encore terminé, mais le Conseil de fondation s’est aligné sur un projet, qui doit assurer une transition sans problème. La collaboration avec un notaire s’est avérée indispensable pour régler la solution envisagée et pour la mettre en œuvre le moment voulu.


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Épilogue

Le « livre » de la fondation est toujours ouvert et parler de conclusion peut paraître prématuré, mais rien ne nous empêche de faire le bilan de toutes ces années de mécénat en faveur de jeunes artistes. Au début primait pour nous la volonté de donner un sens à notre vie de couple. Las d’acheter de l’art et de cumuler les œuvres d’artistes et d’écouter les meilleures musiques actuelles au Montreux Jazz Festival, il nous paraissait plus intéressant à partager avec eux le processus de la création, d’être là pour qu’ils se dépassent et réalisent leurs projets, en encourageant tout particulièrement les plus jeunes. L’observation de Métin Arditi s’est rapidement confirmée: « Donner est un choix, mais celui qui profite le plus est le mécène lui-même, c’est lui, le premier bénéficiaire. » Très rapidement, nous avons observé que nos expériences artistiques personnelles facilitaient le partage avec les jeunes artistes qui nous acceptent d’égal à égal. Ceci s’est exprimé par leur intérêt, et aussi par le plaisir de se retrouver dans d’autres circonstances. Le plus important reste le sentiment de faire équipe, ce qui se construit grâce à l’entente mutuelle. La réalité sociale et culturelle est aujourd’hui complexe, changeante. Cette situation démontre clairement que l’aide privée doit garder sa place et qu’elle doit, même être renforcée en faveur des éléments les plus vulnérables représentés par les artistes au début de leur carrière. Ils sont les premiers menacés de perdre leurs ressources mises à disposition par l’État, qui, finalement,


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Le mécénat - un plaisir

est le garant de la liberté de création. Certains projets proposés par des jeunes artistes n’auraient probablement pas existé sans l’aide privée apportée par la Fondation Bea pour Jeunes Artistes. En tirant le bilan de ces centaines de rencontres, nous constatons aujourd’hui que seulement un nombre réduit a réellement abouti à une relation durable, ce qui paraît normal, car il faut bien plus qu’un prix ou une aide financière d’une fondation pour qu’un lien durable se noue. Ceci s’est confirmé avec plusieurs musiciens ou avec les occupants de l’atelier Tremplin de la Ferme-Asile, car ce dernier permet de suivre l’artiste pendant toute une année. L’organisation d’expositions rétrospectives ou de concerts avec des anciens lauréats représentent d’autres points forts pour approfondir des amitiés naissantes. Même si nous correspondons, par notre âge, plutôt à des grands-parents qui manifestent un intérêt particulier pour la nouvelle génération, l’ouverture vers l’autre, la curiosité partagée et l’écoute facilitent les relations. Le parcours partagé avec les jeunes artistes ces dernières 14 années nous garde indiscutablement en alerte, et nous réserve toujours de nouveaux aspects de la riche vie culturelle romande, certes limités par les buts de notre fondation. Il ne nous faut pas plus de raisons pour avoir envie de continuer notre travail de mécène. Le fait que la Fondation Bea pour Jeunes Artistes paraît être destinée à disparaître avec nous, nous lui avons assuré une deuxième vie grâce à des dons posthumes affectés à diverses institutions d’intérêt public avec qui nous avons eu le plaisir de travailler. Ces dons vont garantir après nos décès la poursuite de notre activité en faveur des jeunes artistes. La fondation nous a ouvert largement la porte à de multiples institutions culturelles de la Suisse romande. Des rapports amicaux se sont installés pour toujours avec


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Épilogue

nombreux acteurs culturels. Le fait d’avoir le même but, promouvoir des jeunes talents, nous a rapprochés des organisateurs de festivals et des lieux culturels. Ces liens ont une double raison de s’approfondir avec le temps du fait que des deux côtés, on peut surtout compter sur la présence du partenaire et la question d’argent passe généralement au deuxième plan. Une bonne partie de notre quotidien est aujourd’hui animée par la fondation. Même si par moment une routine menace de s’installer, celle-ci se voit rapidement interrompue par de nouveaux projets, par des rencontres inattendues ou encore par de nouvelles de la part des anciens bénéficiaires. Ainsi, notre fondation reste omni présente et elle nous assure un contact régulier et stimulant avec la société et en particulier avec les milieux de l’art que nous avions choisi en 2003 de soutenir. Malgré quelques rares moments moins réjouissants, le titre de ce recueil sur la Fondation Bea pour Jeunes Artistes n’est nullement usurpé et ceci en considérant l’ensemble des expériences réussies et inoubliables et des liens innombrables tissés avec le monde de l’art: oui, Le Mécénat est un plaisir!



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La fondation vue par ...

sous titre



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Les artistes soutenus par la fondation

La Nébuleuse Cette nébuleuse représente la somme des trajets des jeunes artistes qui ont trouvé auprès de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes soit un soutien financier ponctuel, soit obtenu un prix ou une aide sous d’autres formes. Ces contacts restaient pour certains éphémères, d’autres ont manifesté un attachement plus durable, et souvent les liens tissés persistent toujours.


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Le mécénat - un plaisir

Alexandra Haeberli Schaffhouse, née en 1983 Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2011

pour l’exposition au Musée Allerheiligen à Schaffhausen, Ernte 11

www.alexandrahaeberli.ch

Gebaut, gepflanzt, gefüttert odder die Zukunft war früher auch nicht besser 3 m sur 9,4m

lives and works in Geneva 2013 – 2014 2009 – 2011 2009 2012

Maîtrise universitaire spécialisée en enseignement secondaire (MASE) The University Institute for teaching training IUFE – Geneva Master of Arts, in Fine Arts, major in Trans – Art Education, HEAD-Genève Bachelor of Arts, painting, HEAD-Genève Atelier pour plasticien à l’Usine 2013 – 2015, Ville de Genève

Expositions individuelles 2014 Galerie Fronwagplatz Gegenwartskunst Schaffhausen 2013 Amaroïde (Eric Philippoz) Milkshake Agency, Genève Expositions collectives 2015 Ernte 15, Museum zu Allerheiligen, Schaffhausen 2015 Sculptures et Costumes, Visarte Vaud, Parc Mon Repos, Lausanne 2013 Banana Split, Sonnenstube, Lugano 2011 Ernte 2011, Museum zu Allerheiligen, Schaffhausen


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Les artistes soutenus par la fondation

Aliose Alizé Oswald et Xavier Michel

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2010 Prix Vote du public Voix de Fête

www.aliose.ch Voilà près de dix ans qu’Alizé Oswald et Xavier Michel se sont rencontrés sur les bancs de l’école de musique le Funambule, à Nyon. À ses cordes de pianiste et de chanteuse, la Vaudoise souhaitait ajouter celle d’auteur-compositeur. Musicien polyvalent, entre autres, violoncelle, batterie et guitare, le Jurassien d’origine jouait déjà de longue date avec les mots. « J’ai toujours beaucoup écrit, notamment des nouvelles et de la poésie. » Un point fixe au programme : terminer, l’un comme l’autre, la rédaction de leur mémoire de fin d’études. Alizé en sociologie, Xavier en histoire et en littérature française – toujours cet amour des mots. « Même si on prend gentiment le chemin, ça reste difficile en Suisse de vivre uniquement de sa musique », souligne Xavier. D’où un parcours également jalonné de petits jobs, qu’ils lâchent au fur et à mesure, à la jauge de leur succès… (2012 MigrosMagazine, Tania Araman)

Duo formé en 2007 Chanson pop folk 2016 2016 2013 2012 2011 2011 2010 2009

Paleofestival EP avec WARNER Music France Pixels Découvertes Francophones avec  J’irai te croiser  2ème CD Le Vent a tourné Paleofestival La finale nationale Suisse pour le Concours Eurovision Emission « Talent Acoustic » TV5 Monde 1er CD Aliose


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Le mécénat - un plaisir

Anouchka Perez Lausanne, née en 1989

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2014-15 Atelier Tremplin, Ferme-Asile, Sion

www.anouchkaperez.com

Jour du vernissage de l’exposition de fin de stage dans le jardin de la Ferme-Asile, L’artiste avec les 2 fondateurs et Katerina Samara, la nouvelle locataire de l’atelier Tremplin.

2013 2016 2014

Bachelor en Arts Visuels, ECAV, Sierre Résidence Musée Alexis Forel, Morges Atelier Tremplin, Ferme-Asile, Sion

Expositions personnelles 2016 Sens dessus dessous, Musée Alexis Forel, Morges 2015 Matières à réfléchir, Ferme-Asile, Sion 2014 En Suspens, Cabanon, Lausanne


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Les artistes soutenus par la fondation

Aurélie Fourel Montreux, née en 1985

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2007-08 Atelier Tremplin de la Ferme-Asile, Sion 2008 Exposition Fertiles Différences, Galerie Analix, Genève

www.aureliefourel.com

Exposition galerie Analix en 2008, ses plants de tomates en plastique dans la vitrine

2014 – 2016 2008 – 2011 2007 2007 – 2008

Master in Museum Study, Université de Neuchâtel Bachelor of Art Design Management, Hochschule für Kunst, Luzern Designer vocational maturity, Sierre Atelier Tremplin de la Ferme-Asile Sion

Activité professionnelle 2016 Art Basel, Guard, various art works at Unilimited 2016 Event coordinator Journées photographiques de Bienne 2015 Digital Media Coordinator Manifesta 11 Zurich 2011 – 2013 Assistant Bachelor Hochschule Luzern


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Le mécénat - un plaisir

Camille Kaiser Genève, née en 1992

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2014 EFA (Eau fil de l’Art) Morgins 2013 Prix ECAV de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes

www.camille.kaiser.com

Le couteau Suisse perdu dans la forêt, exposition EFA 2014

2014 - 2016 2011 - 2013

Master in Critical, Curatorial, Cybermedia, HEAD-Genève Bachelor in Fine Arts, ECAV, Sierre

Sélection d’expositions 2015 Etwas, performance, Art und Weise Kunst, Bern 2014 Temps de passage. Triennale d’art contemporain, Belle Usine, Fully 2014 Eau Fil de l’ART, EFA, Outdoor exhibition, Morgins 2014 ACT Festival de Preformance, Halles Usego, Sierre 2014 Show, Showed, Shouwn, Manoir de Martigny, Martigny 2013 Urban Sounds, Haus für elektronische Künste, Basel Ongoing : Curatorial residency at independant art space TOPIC in Geneva


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Les artistes soutenus par la fondation

Caroline von Gunten Interlaken, née en 1979 Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2012 2013

Prix ECAV Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile, Sion

www.carolinevongunten.ch

L’œuvre primée lors de son bachelor au Hall d’USEGO 2012

2009 – 2012 2012 – 2015

Bachelor in fine arts, ECAV Sierre Master in fine arts, FHNW, Basel

2012 2013 2016 -

Prix ECAV Fondation Bea pour Jeunes Artistes Arteles residency Programs, Finland Park Pavillon Labor, Langrüti, ZG

Expositions (choix) 2013 Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile, Sion 2015 D’un monde à l’autre, (Les Halles), Porrentruy 2016 Parkzeit, Langrüti, Hünenberg, ZG


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Le mécénat - un plaisir

Cosima Grand Leuk (Loèche), née en 1987 www.sostatanz.ch

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2013 Be myself and die, Festival Antigel, Genève, Prix de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes

Cosima Grand entourée par le jury Antigel 2013 : les 2 fondateurs, Ludiane Pivoine, Véronika Straccia et Myriam Kridi

Formation d’artiste chorégraphique au CNDC d’Angers Membre de la Compagnie Marchpied à Lausanne Bachelor en communication multilingue, Université de Lausanne Activités professionnelles, créations personnelles 2011 T-R-A-N-S Forum Wallis 2013 Me, myself and I, Kellertheater à Brigue, Théâtre Tojo à Berne 2014 CTRL-V, Festival Tanz , Bern : SWISS MADE 2015 « Tschägg », Oj !Festival avec Lucie Eidenbenz et Luce Goutelle 2015 Kulturförderpreise Kanton Wallis Présidente du centre de danse SOSTA à Loèche-Susten Co-fondatrice de la résidence de danse à Loèche (Residenz Tanz Leuk)


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Les artistes soutenus par la fondation

Cyrielle Formaz Chermignon, née en 1995

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2014 Tremplin musical, Ferme Asile, Sion 2016 Résidence au Pont Rouge avec Juliette Solal 2016 Concerts pour les 20 ans de la Ferme Asile, Sion

www.macaoband.com

Allant de la ballade douce et soigneusement harmonisée jusqu’au rock plus virulent en passant par des mélodies aux airs celtiques ou des riffs de guitare plus bluesy, les musiciens de Macaô s’emparent de tous ces styles pour créer une identité bien propre au groupe. Douceur, ardeur, bref Macaô, c’est de la musique folk qui remue les tripes, du rock qui fait rêver, de la chanson qui fait danser. Macaô donne beaucoup le place à la chanson française.

Chanson française, guitariste Leader du groupe Macaô, formé en 2013 Tremplin musicaux  2013 Windstock Festival (1er prix) 2014 Ferme-Asile (1er prix) 2015 Paillote Festival (1er prix) 2015 Mycoke music soundcheck (médaille d’argent Concerts récents 2016 Festival Label Suisse 2016 Montreux Jazz Festival, Music in the Park 2016 Ferme-Asile, 20ans, Sion Sortie EP, vernissage au Pont Rouge, Monthey


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Le mécénat - un plaisir

Eric Philippoz Ayent (Valais), né en 1985

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2012-14 Atelier Tremplin, Ferme-Asile, Sion 2013 Vallée de la Jeunesse, expo collective Ferme-Asile Sion 2012 Livret de service dans le cadre du master

www.ericphilippos.ch

Dessin mural au Restaurant de la Ferme-Asile pour son exposition de fin de stage à l’atelier Tremplin.

2010 – 2012 2008 2006 – 2009

Master in Fine Arts – art/média, HEAD-Genève Exchange studies, National Academy of the Arts, Bergen Norway Bachelor Fine Art, art/média, HEAD Genève

Sélection d’expositions  2014 Héritage 1 : Artistes comme ethnologues, Kunstmuseum Thun 2013 « Vallée de la Jeunesse », Ferme-Asile, Sion 2013 « La chasse est ouverte », Hall du restaurant, Ferme-Asile, Sion 2013 SWISS ART AWARDS 2013 Amaroïd, Milkshake Agency (avec Alexandra Haeberli), Genève Publication 2012

Livret de service (anglais/français)

Curating 2013 – 2014

« Hôtel Philippoz », Ayent : Artist’s recidency, exhibitions, performances


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Les artistes soutenus par la fondation

Frédéric Bobin Creusat (71) / Lyon, né en 1978 Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2010

www.fredericbobin.com

Prix du jury des découvertes, Voix de Fête, Genève

Frédéric (Fred) Bobin, c’est cette élégance, cette classe, cette gentillesse inouïe qui le pousse spontanément vers son prochain. En lui offrant une écoute et une attention sans pareilles. Un garçon qui chante d’une voix aussi douce que sont ses intentions. Dans la nuance, dans la légèreté. Un gars qui a grandi dans une ville où la vie n’est pas simple, où il a appris que ce que l’on possède un jour peut disparaître le lendemain. Un homme qui vit dans cette humilité, les pieds sur terre. Avec et par l’autre. Une simplicité rare et majestueuse.

Chanson française 2002 2007 2008 2010 2012 2013 2014

Album Les Salades Création d’un spectacle de danse contemporaine où il cosigne la musique Album Singapour (textes de son frère Philippe) Prix du jury des découvertes, Voix de Fête, Genève Album Le Premier Homme Premier Prix Marc Robine Tournée au Québec avec le spectacle Partie à Trois


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Le mécénat - un plaisir

Geneviève Favre Lausanne, née en 1978

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2006 Soutien pour le projet Canon 2007 Performance au Manège Onex

www.genevievefavrepetroff.ch 2008 2013

Fertiles Différences, exposition collective à la Galerie Analix Vallée de la Jeunesse, exposition collective, performance, Ferme-Asile

Lors de sa performance le jour du vernissage de l’exposition Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile, décembre 2013

1996 – 2000 1999 2000 2009

Ecole Supérieure d’Art Visuel (aujourd’hui HEAD-Genève) Classes : Claude Sandoz, Silvie Defraoui Erasmus : Academie of Fine Arts, MS Renéé Green, Vienna (A) Exgange Studies, ECAL –Ecole Cantonale d’art, Lausanne (CH) Aparté Concours Picker, Genève (Monographie)

Teaching 2014 2013 2009 – 2013 2005

Performance and Wearable Technology, Mapping Festival Genève From Oskar Schlemmer to Lady Gage, Bern University of the Arts Y – Projekten, Bern University of the Arts, Bern Workshop Performance and Body Extension, HEAD-Genève

Expositions (choix limité) 2015 Sculptumes et Costures, Visarte Vaud, Laussen 2014 Nuisettes Blanches, Kilt-Studio de Création, Paris (F) 2013 Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile, Sion 2013 Pièces d’été, Art en plein air, Malbuisson (F)


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Les artistes soutenus par la fondation

Gilles Furtwängler Lausanne, né en 1982

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2006 Arsenic, installation sonore

www.gillesfurtwangler.blogspot.com

Installation sonore La Volée II aux abris de l’Arsénic en 2006

2006

Bachelor en art visuel, ECAL

Aujourd’hui performeur, Le sujet principal de ses textes est la banalité. Multiples collaborations en Suisse et à l’étranger, dont avec Anne Rochat. Distinctions 2015 2014 2013

Swiss Art Award Prix Quark Prix d’encouragement de ProLitteris


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Le mécénat - un plaisir

Jérémy Chevalier Genève, né en 1983

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2013 Vallée de la Jeunesse, expo collective, Ferme-Asile, Sion

www.jeremychevalier.net 2008 2006

Fertiles Différences, expo collective, Galerie Analixe, Genève Expo collective Espace Piano Nobile, avec Fausto Cavaleri et Ursula Achternkamp

Deux prises de vue de sa performance à la galerie Analix en 2008. Photo de droite : le troisième chanteur lui a fait faux bond et il remplit le temps….

2007 2003 2008

Diplôme de la Haute Ecole d’Art et du Design de Genève Atelier performance Yan Duyvendak et Maria la Ribot Baccalauréat technologique, spécialité génie électronique Bourse du Fond cantonal d’Art contemporain (FCAC)

Expositions personnelles 2013 Echos, Galerie Skopia, Genève Expositions collectives 2015 Reverse, Villa Bernasconi, Genève 2014 Concrete Music, Chenshia Museum, Wuhan, Chine


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Les artistes soutenus par la fondation

Jodie Zbinden Porrentruy / Fétigny, née en 1990 Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2015 et 2016

www.jodiezbinden.ch

LA SERRE, espace d’art à Fétigny, FR

La SERRE le jour du premier vernissage (sous la pluie) avec l’artiste Grégory Sugnaux

2010 – 2013 2013 – 2015 2015 – 2017

Bachelor of Fine arts, ECAL, Lausanne Haute école des arts de Berne, master in art education Haute école pédagogique, Berne-Jura-Neuchâtel

Master of advanced studies in secundary and higher education 2015

Création de l’espace d’art LA SERRE, Fétigny, FR

Expositions 2015 2014

Espace culturel de la Ferme de la Banderie, Payerne (solo) Interferenzen, HKB Schaufenster, Berne (collective)


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Le mécénat - un plaisir

Joëlle Allet Artiste valaisanne, née en 1980 www.joelleallet.ch

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2013 Expo collective Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile 2010 Exposition Musée Cantonal d’Art du Valais, dans le cadre du Prix Manor

3 chaises faisant partie de l’exposition au Musée Cantonal en 2010, œuvre soutenue par la fondation

2009 – 2010 2005 – 2008 2004 – 2005 2004

Bourse Royal University College of Fine Arts, Stockholm Diplôme « Bildende Kunst » Zürcher Hochschule für Künste Vordiplom Zürcher Hochschule für Künste MPA Designer ECAV

2010 2010 2009

Prix Kiefer Hablitzel Prix Manor Valaisan Förderpreis Kanton Wallis

Sélection d’expositions 2016 U-Bahnhof Bundestag, Berlin Exposition collective « Europa » 2014 Exposition personnelle Kunst halle Wil SG « Audiance Flow » 2013 Vallée de la Jeunesse, exposition collective, Ferme-Asile Sion 2011 Futur Antérieur, HUG Genève 2010 Prix Manor, Exposition Musée Cantonal d’Art du Valais


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Les artistes soutenus par la fondation

Katerina Samara Larissa, née en 1988 www.katerinasamara.com

photocollage. Souvenir de sa famille, projetée dans un décor des montagnes valaisannes, la nouvelle patrie d’adoption de Katerina

2012 2014

Bachelor en photographie et en art visuel Departement of Technological Educational Institue of Athens Master (MAPS) Sierre

2014 2015 – 2016 2016 -

Prix de la Ville de Sierre Atelier Tremplin de la Ferme-Asile Atelier d’artiste Ferme-Asile (limité à 3 ans)

Expositions collectives 2014 Show Showed Shown Manoir de la Ville de Matigny 2014 Triennale d’art en Valais 2017 Exposition personnelle Hall du restaurant de la Ferme-Asile (fin de stage) Le goût de la mémoire, 12.01. – 5.03.2017


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Le mécénat - un plaisir

Laetitia Salamin Valaisanne, née en 1986 www.laetitiasalamin.ch

2 des 3 tableaux de Laetitia font aujourd’hui partie de la collection des fondateurs. Exposition à la Ferme de la Chapelle, Lancy 2015

2009 2009 – 2010 2011 – 2013

Bachelor en art visuel , ECAV, Sierre Atelier Tremplin, Ferme-Asile, Sion, Soutenu par la Fondation Bea pour Jeunes Artistes Master Art Education, Hochschule für Künste, HKB, Berne

2013 -

Vit et travail en Valais comme artiste peintre Atelier à St.Pierre-de-Clages (Rectorat)

Sélection d’expositions Individuelles 2011-2012 Le Futur Antérieur, Maternité de Genève HUG 2010 Galerie de la Fontaine, Sion Sélection d’expositions Collectives 2014 Courant d’herbes, Cave de Courten, Sierre 2013 40 ans Visarte, Manoir, Martigny 2012-2013 Situation 2, Ferme-Asile, Sion 2012-2013 Anniviers, Les chemins de l’identité, Vissoie


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Les artistes soutenus par la fondation

Loraine Felix Liège/Genève, née en 1983

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2007 Prix du public, Découvertes Voix de Fête, Genève 2013 Fête des 10 ans de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes, Salle Gérard Carrat, Théâtre de Carouge

www.lorainefelix.ch

Loraine Felix regarde Du coin de l’œil, critique la vie de couple et de famille. Avec un cynisme doux, elle met en scène un personnage souvent féminin face au questionnements et contradictions qu’impose la vie d’adulte. Du célibat qui a trop duré de Prête-moi ton mec, aux compromis de Célibataire, à l’envie d’être mère qui pointe le bout de son nez : Les enfants des autres et Je t’imagine déjà, ou en passant par la difficulté de quitter les parents dans Laisseles devenir vieux. La forme se veut sarcastique, cocasse mais le fond est plein d’émotions. L’album met surtout la jolie voix de Loraine en avant en dépit d’instrumentations plus riches qui serviraient davantage les ambiances… (Francofans, Hélène Lachambre)

Auteur, compositeur, interprète suisse. Chanson française 2004 2006 2007 2009 2010 2014

Formation musicale et scénique aux ateliers du funambule, Nyon Collaboration avec Timothée Haller, Piano Prix du public, Découvertes Voix de Fête, Genève 1er Album Mine de rien Participation aux rencontres d’Astaffort, parrainées par Thomas Dutronc 2ème Album Du Coin de l’oeil


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Le mécénat - un plaisir

Ludiane Pivoine Haute-Savoie, née en 1983

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2011 Prix des professionnels, Découvertes Voix de Fête, Genève

www.ludianepivoine.com 2013

Fête pour le 10 ans de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes, Salle Gérard Carrat, Théâtre de Carouge

Certains l’aiment fragile, d’autres fatale, impertinente… Ludiane évoque les orages quotidiens de l’amour, de la vie, les murs qui lézardent son corps. Elle raconte les cicatrices de certaines, les désillusions e chacune. Elle s’arme de douceur et d’un timbre cristallin pour désarçonner sa proie. Elle hurle sa douleur et murmure sa fureur. Elle chante les humeurs et rit de sa peur. Sans détour, mais toujours avec finesse et justesse, elle n’hésite pas à pénétrer dans les marécages de l’âme. (Service culturel de la Ville de Meyrin)

Chanson française, auteure, compositrice, interprète 2008 2009 2011 2011

Diplôme chant Concervatoire de musique de Genève Album Féeries Album Maraboute-moi (avec Pascal Rinaldi) Prix des professionnels, Découvertes Voix de Fête, Genève


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Les artistes soutenus par la fondation

Marc Aymon Sion, né en 1985

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2007 Prix des professionnels, Découvertes Voix de Fête, Genève

www.marcaymon.com 2007

Concert au Manège, Onex

.. Au fil des musiques, je me suis laissé embarquer par la belle innocence de ce chanteur hors du commun qui ne cesse de s’émerveiller de tous les petits détails du monde, laids ou magnifiques. Marc Aymon a le talent indéniable de les ressentir pour les faire jaillir dans ses chansons, grâce à sa présence scénique solaire et unique. Enfin, puisque ce concert était avant tout un vrai moment de partage, Cyrielle Fornaz, jeune chanteuse pour laquelle Marc Aymon confie avoir eu un coup de cœur, l’a rejoint le temps de deux duos sublimes. L’un d’eux fut pour moi l’apogée du spectacle, lorsque la voix cristalline de Cyrielle Fornaz s’est mariée parfaitement au ton plus rauque de Marc Aymon dans une mise en musique du poème « Elévation » de Baudelaire. L’un de mes poèmes favoris qui, justement, parle de cette sensibilité de l’artiste : « Qui plane sur la vie, et comprend sans effort le langage des pleurs et des choses muettes ! ».. (Céliane, posté sur la page Facebook de Marc Aymon)

Chanson francophone 1998 2006 2009 2012 2015 2016

Formation du groupe Mistral, CD avec 4 titres, dissolution en 2001 1er Album Astronaute 2ème Album Un Amandier en hiver 3ème Album Marc Aymon 4 ème Album D’une seule bouche 7 octobre passage à Passe-moi Les Jumelles, RTS

Concert du dimanche, 6 décembre 2015, Théâtre de Beausobre, Morges


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Le mécénat - un plaisir

Martin Mulberger Genève, né en 1978

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2005 Bourse pour la formation d’ingénieur du son en Australie

www.magasinmusiquegland.ch

2006 - Web-master de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes

Sound engineer (ingénieur du son) 1998 – 2000 1999 – 2000 2003 – 2006 2005 – 2006

Apprentissage de commerce Maturité professionnelle commerciale Assistant de Production Diplôme d’Ingénieur Son (Technicien Son), SAE College, Byron Bay, Australia

Expériences 2000 – 2004 2004 2005 – 2008 2006 - 2011 -

Operations manager dans les transports Dr Mouse – service informatique à domicile, Genève Ingénieur/technicien freelance (Studio, live sound, band, post-production) Martin Road Studio, Gland (Services audio pro, enregistrements, events) Magasin de Musique, Gland (avec Funky Time Machine)


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Les artistes soutenus par la fondation

Mickaël Lianza Lausanne, né en 1986

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2011 Flatland, Piano Nobile, Genève 2013 Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile, Sion

www.lianzamickael.ch

2 petites sculptures murales faisant partie d’un ensemble exposé à la Ferme-Asile pour Vallée de la Jeunesse en 2013

2009 – 2011 2006 – 2009

Master en Art visuel, HEAD-Genève Bachelor en Art visuel, HEAD, Genève

2011

Prix de l’Union des Français de l’Etranger (UFE), Genève

Expositions personnelles 2014 Récit 1384 Gris, Standard/Delux, Lausanne 2011 Flatland, Piano Nobile, Genève Expositions collectives 2015 Swiss Art Awards, Bâle 2013 Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile, Sion


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Le mécénat - un plaisir

Presque Oui Thibaud Defever Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes Voix de Fête, découvertes, prix des professionnels

www.presqueoui.fr 2009

26 avril 2015, à L’Européen. Salle célèbre et mythique, Place de Clichy, lieu principalement dévolu à la chanson de nos jours. Au milieu de la scène, Presque Oui avec sa guitare. Pas grande mais il faut voir ce qu’il en fait ! Ce Thibaud Defever possède une maîtrise à rendre jaloux un régiment. Comble de la grande classe, le gars n’est jamais dans l’ostentation, jamais dans le branlage de manche comme on dit vulgairement et de façon fleurie. Non, il est tout simplement précis, subtil, imaginatif, inspiré… L’écriture est choisie. On n’attaque pas les thèmes de façon frontale, mais on évoque plus que l’on pointe du doigt, chanson d’amour, chanson souvenir, chanson velours ou très souvent au lourd background affectif, peu importe et le raffinement pour brosser le motif…

Chanson francophone 2003 2004 2009 2009 2011 2012 2014 Albums 2005 2008 2011 2015

Prix SACEM chanson française, Vesoule Prix du public, concours des Scènes d’Automne, Combrai Grand prix de l’autoproduction avec l’album Peau neuve, Union nationale des Auteurs et Compositeurs Prix des professionnels, Voix de Fêtes, Découvertes de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes Coup de cœur de l’Académie Charles Cros et sélection FIP Album Ma Bande originale Prix Roaul Breton Prix Jacques Douai

Sauvez les meubles Peau neuve Ma Bande Originale De toute évidence


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Les artistes soutenus par la fondation

Simon Senn La Chaud-de-Fonds, né en 1986 Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2010

www.simonsenn.com

Exposition personnelle, Centre d’Art Contemporain du Tessin, Bellinzona

La vidéo présentée à la Ferme-Asile dans le cadre de Vallée de la Jeunesse en 2013

2007 – 2010 2011 2011 – 2013

Bachelor Art visuel, HEAD-Genève London Scholl of Jounalism Master in Fine Art, Goldsmiths University of London

2013 2012 2011 2009

Atelier de la Ville de Genève – Grütli Bourse Pro Helvetia Bourse Erna und Curt Burgauer Zürich Bourse FMAC Bourse FCAC Bourse Service culturel Ville de Lancy Swiss Art Award Swiss performance Art Award (avec Califorrnium 248) Prix Kiefer Hablitzel

Expositions personnelles (choix) 2016 Trespassages, Nest, The Hague, Netherlands 2010 Participatory Panopticon, CACT, Bellinzona Plusieurs performances entre 2006 et 2009 avec le Collectif Californium 248


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Le mécénat - un plaisir

Sonia Dominguez Genève, née en 1988

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2012 pour Testing the system, Prix HEAD

www.soniadominguez.ch

2009 – 2012 2011 2008 – 2009

Bachelor Communication visuelle, HEAD-Genève Période Erasmus, WDKA-Willem de Kooning Academie, Rotterdam Année de préparation, EAA-Ecole des Art appliquées, Genève

2011

Prix HEAD de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes Testing the system, avec Marco Buttikofer

Expositions 2011 2011 2010

Something in the air, PrintRoom, Rotterdam (NL) Rotterdam 2057, Blaak 10 Gallery, Rotterdam (NL) Atrabile s’expose, Bibliothèque de la Cité, Genève


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Les artistes soutenus par la fondation

The Last Moan Igor Métrailler (voix et guitare), Gaëtan Nicolas (batterie) Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2014 2016

Tremplin musical II, Ferme Asile Concert à la Ferme-Asile pour les 20 ans

www.thelastmoan.bandcamp.com

The Last Moan est un duo de blues rock (Valaisan) composé de Igor (voix/guitare) et de Gaëtan (batterie). Embarqués à bord d’une Ford Thunderbird, leur musique vous emmène dans un espace-temps parallèle où vous croiserez l’esprit de Robert Johnson dynamité par la puissance sulfureuse du rock’n’roll. De leurs mélodies émane une force ensorcelante qui, à la façon des chamans, transportera votre âme jusqu’aux confins sombres et poussiéreux des rives du Mississipi. Tenez vous prêts à prendre la route avec The Last Moan, car vous ne rentrerez pas indemnes du voyage.

Garage Rock,groupe formé en 2013 Digital Album MP3, Flac and more EP, record/Vinyl MX3 The Last Moan avec biographie et musique 2017

Nouveau CD c/o Cold Smoke Records


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Le mécénat - un plaisir

Véronique Michelet Ollon, * 1983 Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2008–09 Atelier Tremplin, Ferme-Asile, Sion 2008 Exposition collective chez Analix

accrochage/montage exposition chez Analix 2008

2004 – 2005 2005 – 2008 2009 – 2014

Classe préparatoire, Ceruleum, Lausanne Bachelor en arts visuels, ECAV, Sierre Bachelor en travail social, Orientation ASC, HES-SO, Sierre

Bourse 2008 – 2009 Atelier Tremplin, Ferme-Asile, Sion 2012 - 2012 2010

Assistante de direction (50%) à la Ferme-Asile, Sion avec Ateliers d’expression artistique, ateliers familles, visites guidées Stage de 5 mois au centre artistique et culturel de la Ferme-Asile Stage de 5 mois à l’Institut Notre-Dame de Lourdes, éducation sociale

Expositions 2013 2012 2009

Ferme-Asile, Hall Alter Werkhof, Kunstverein Oberwallis, collective , Brigue Galerie de l’Hôtel de Ville, collective « Artistes de Sierre », Yverdon


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Les artistes soutenus par la fondation

Vincent de Vevey Genève, né en 1991

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2015 Prix HEAD de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes

www.vincentdevevey.com

Capture d’écran de sa vidéo d’animation sur la migration, faisant partie de son travail de bachelor HEAD 2015

2015 - 2012 – 2015 2011 – 2012

Master Media Design, HEAD-Genève HEAD-Genève Bachelor Communication Visuelle option Espace / Média, HEAD-Genève Prix HEAD de fin d’études de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes Classe passerelle en communication visuelle au Centre de formation professionnelle d’arts appliqués

2015

Stage de Media Designer chez Sennheiser Innovation (Zürich)

Sélection d’œuvre 2015 Animation murale travail de groupe (HEAD) c/o Librairie Payot, RG, Genève 2014 – 2015 Courte vidéo pour la fondation « L’Abri », espace culturel pour jeunes talents 2016 Création du nouveau site de la fondation


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Le mécénat - un plaisir

Woman’s move Carouge, GE 2012

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2015 Me and My Princess, Festival Antigel, Gravière Holcim, Genève

www.womansmove.com

Performance de Woman’s Move dans la carrière Holcim, Festival Antigel 2015, Salut après le premier passage

Collectif de danse contemporaine, Fondatrices (2012) Iona Annunzio, avec Elsa Couvreur et Margaux Monetti 2007 2008 – 2010

E.A.T en danse classique et contemporain Ballet Junior de Genève

Collaborations : 2010 2011 2012 2012 2013 2014 2015

Nagan Production, Coloricolo, avec Brice Kapel Julie Semoroz, Fête de la Musique, Genève Danceflowing company, direction Anne-Sophie Fenner Opéra de Lausanne, Orphée aux Enfers, chorégraphie Barry Collins avec la chorégraphe Natacha Garcin, Lausanne Compagnie de musique et danse tzigane « Puszta », Zürich Me and My Princess, Festival Antigel, Genève


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Les artistes soutenus par la fondation

Yoanna Genève, * 1985 www.yoanna.fr

Soutien de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes 2006 Prix Vote du public, Festival Voix de Fête, Genève 2007 Participation à la soirée de la fondation au Manège, Onex

Yoanna c’est du vrai, de l’authentique, de la sincérité, de la sensibilité, et une grande gueule pour défendre ses idées. Elle a des choses à dire, sur elle, sur nous, sur les politiques, sur la société, sur les sentiments, sur la solitude, sur la mort, sur la vie en somme. Elle a des yeux aiguisés comme des couteaux lorsqu’elle regarde ses contemporains. (Isabelle Dhordain)

1991 – 1997 1989 – 1999 2000 – 2002 2002 – 2004 2003

Formation au sein de l’Association des accordéonistes genevois Parcours de danse classique au Théâtre Les Monteurs d’images, Genève Conservatoire populaire de théâtre de Genève De l’autre côté de l’Océan (spectacle de contes avec Patrizia Ceresa) Tournée en Suisse, Italie, Québec Création de la bande son de la pièce Les Idiots (Comédie de Genève)

2007 2008 2012 2014 2015

Sortie de l’album La Maladie Sortie de l’album Moi Bordel Sortie de l’album Un peu brisée Musicienne, comédienne, chanteuse et danseuse dans la Revue, Petit Casino, Genève (septembre à décembre) Sortie de l’album Princesse Création du spectacle jeune public « Marre Mots »





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Après-propos

Institutions partenaires de la Fondation Bea pour Jeunes Artistes

1. Montreux Jazz Festival (MJF) : Voice competition 2003 et 2008 et 3 autres soutiens en faveur d’orchestres de la scène off. www.montreuxjazzfestival.com

7. Le Port Franc, Sion : Soutien à la réalisation de la Salle de music, Salle Bea, en 2014. Soutien du Tremplin musical en 2016. www.leportfranc.ch

2. Haute Ecole d’Art et de Design, Genève (HEAD-Genève) : Prix annuel pour les bachelors de la filière communication visuelle depuis 2012. Mandat en 2010 : Opulence et Précarité – apprenons à partager. www.hesge.ch/head

8. Arsenic, Lausanne (Centre d’art scénique contemporain). Soutien des installations sonores dans les abris de l’Arsenic de 2004 – 2008. www.arsenic.ch

3. Ecole cantonale d’art du Valais (ECAV) : Prix annuel pour les bachelors et masters en art visuel depuis 2012. Collaboration en faveur de l’atelier Tremplin de la Ferme-Asile. www.ecav.ch 4. Ferme Asile Sion, centre artistique et culturel: Soutien de l’atelier Tremplin pour un jeune artiste en art visuel depuis 2005. Collaboration en faveur du Tremplin musical annuel depuis 2014. Exposition rétrospective La Vallée de la Jeunesse en 2013/2014. www.ferme-asile.ch 5. Festival Voix de Fête, Genève : Soutien du Concours pour jeunes talents de 2006 – 2012. www.voixdefete.ch 6. Festival Antigel, Genève : Soutiens de jeunes artistes de 2013-16. www.antigel.ch

9. Ecole d’art cantonale de Lausanne (ECAL). Soutien apporté à 8 étudiants pour la fabrication de Baguettes de chef d’orchestre Au doigt et à la baguette en 2004 pour le Salon du Meuble de Milan, exposées au MUDAC en 2005. www.ecal.ch 10. Centre d’art contemporain, Genève. Soutien apporté à l’artiste valaisan Valentin Carron en 2005. www.centre.ch 11. Galerie d’art ANALIX Forever, Genève. Exposition collective Fertiles Différences avec 16 jeunes artistes de la Suisse romande. www.analixforever.com 12. Société des Arts de Genève, Salle Crosnier. Soutien apporté à deux jeunes artistes en 2009, respectivement en 2016. www.societedesarts.ch


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Le mécénat - un plaisir

13. Le C.A.R.E. Genève (Caritas Accueil Rencontres Echanges). Collaboration pour la soirée « Fripe et Chic » en 2010. www.lecare.ch 14. Le vestiaire sociale, Genève. Collaboration pour la soirée « Fripe et Chic » en 2010. www.csp.ch 15. Quartier Libre SIG sur le Pont de la Machine, Genève. Collaboration pour l’exposition « Opulence et Précarité – apprenons à partager » en 2012. www.sig-ge.ch 16. Centre d’art contemporain du Tessin (CACT), Bellinzona. Soutien d’un jeune artiste pour une exposition personnelle en 2010, www.cactino.net 17. Museum zur Allerheiligen, Schaffhouse. Soutien d’une jeune artiste visuelle de la HEAD originaire de la Ville de Schaffhouse, en 2011. 18. EFA, Eau Fil de l’Art, exposition out-door à Morgins. Soutiens de 3 artistes visuels en 2014. www.beausit9.com/efaexpo 19. LA SERRE, Fétigny, FR. Aide à la création du site d’exposition et soutien de plusieurs expositions de 2015 à 2016. www.laserre.ch/la-serre.html 20. Forde, Galerie d’art, Usine de Genève. Soutien apporté à une jeune artiste pour une exposition personnelle en 2015. www.forde.ch 21. Cully Jazz Festival. Soutien de plusieurs orchestres de l’EJMA Lausanne dans la cave Oxymore du festival off en 2009. www.cullyjazz.ch

22. Pont Rouge, Monthey. Soutien d’une résidence pour une jeune orchestre 2016. www.pontrouge.ch 23. Le Bourg, Lausanne. Soutien du Tremplin musical OASIK, en collaboration avec la Haute école du travail social et de la santé, Lausanne. www.lebourg.ch/oasik 24. Association Piano Nobile. Multiples collaborations entre 2006 et 2013 pour des expositions et performances de jeunes artistes. www.pianonobile.ch 25. Affaires culturelles des HUG : Soutien de jeunes artistes pour plusieurs expositions dans le cadre de la Maternité. www.lefuturanterieur.ch 26. Act - Art, Halles de l’Île, Genève. Soutien en faveur d’une exposition reliant la music et l’art visuel en 2007. www.act-art.ch 27. Môtiers, Art en plein air 2007. Soutien apporté à un journal lié à l’événement édité par une jeune artiste. www.artmotiers.ch 28. Festival Electron, Genève. Soutien apporté à trois jeunes artistes pour une installation sonore en art visuel, Halles de l’Île en 2007. www.electronfestival.ch 29. Festival international de SLAM en 2016, Théâtre 2.21 à Lausanne. Soutien au tremplin pour jeunes slameurs. www.lausanneslam.ch 30. Fond cantonal d’art contemporain (FCAC), Genève. Aide financière apporté à l’exposition collective à la Ferme Asile en 2013. www.ge.ch/thèmes/culture


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Après-propos

31. Service de la culture du Canton du Valais : Collaborations diverses depuis 2014. www.vs.ch/web/culture 32. Musée d’art du Valais, Sion : Aide apportée à l’exposition personnelle de la lauréate du Prix Manor 2010. www.musées-valais.ch 33. La Culture lutte, Genève. La fondation soutient le mouvement en faisant partie de l’association de soutien au mouvement. www.laculturelutte.ch 34. Théâtre de Carouge, Salle Gérard Carrat. À l’occasion de Voix de Fête, la fondation fête dans cette salle son 10ème anniversaire avec une soirée concerts. www.tcag.ch 35. Duplex, Genève: la fondation soutient 2 jeunes artistes en 2006 lors d’une exposition personnelle

Institutions partenaires


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Le mécénat - un plaisir

Jeunes artistes soutenus par la Fondation Bea pour Jeunes Artistes de 2003 à 2016

2003

2005

Inga Swaeringen, US, chanteuse, 1er Prix Voice Competition, MJF

Gilles Furtwängler, artiste visuel, ECAL, installation sonore, ARSENIC

Susanna Hietala, Fi, chanteuse, 2ème Prix Voice Competition, MJF

Martin Mulberger, sonorisateur, formation complémentaire en Australie, web-master

Kathleen Grave Schorsch, 3ème Prix, Voice Competition, MJF

2004 Christophe Bourban, artiste visuel, ECAL, La Baguette de chef d’orchestre, Milan Martino d’Esposito, artiste visuel, ECAL, La Baguette de chef d’orchestre, Milan Nicole Götti, artiste visuelle, ECAL, La Baguette de chef d’orchestre, Milan Emanuelle Jaques, artiste visuelle, ECAL, La Baguette de chef d’orchestre, Milan

Martin Chanda, artiste visuel, occupant de l’atelier TREMPLIN, Ferme-Asile Valentin Caron, artiste visuel, Exposition au CAC Genève Ulrich Rasch Quartett & Brenda Boykin, 5 musiciens, Jazz-Blues, Under… MJF S’aight and Vertigo Connection, 4 musiciens, moderne jazz, Under The Sky, MJF Lauzul, Rock, F, rock alternatif, 4 musiciens, Under The Sky, MJF

2006

Augustin Scott de Martinville, F, artiste visuel, ECAL, idem

Yoanna, chanteuse et accordéoniste, Prix du Public, Voix de Fête

Sibylle Stöckli, artiste visuelle, ECAL, La Baguette de chef d’orchestre, Milan

Renan Luce, chanteur, France, Prix des professionnels, Voix de Fête

Adrien Rovero, artiste visuel, ECAL, La Baguette de chef d’orchestre, Milan

Nicolas Party, artiste visuel, installation sonore, ARSENIC

Katrin Hotz, artiste visuelle, ECAV, exposition à la Maternité GE avec Ueli Berger

Geneviève Favre, performeuse, La Robe, DUPLEX, Genève

Ingrid Käser, artiste visuelle, ECAV, exposition à la Maternité GE avec Ueli Berger

Jean-Christophe Huegenin, artiste visuel, installation DUPLEX Genève Katherine Oggier, artiste visuelle, occupant atelier TREMPLIN Ferme-Asile

Roxane Fornerod, photographe, exposition à la Maternité GE avec Ronald Fornerod

Ursula Achternkamp, artiste visuelle, Window shopping for blind, Piano Nobile


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Après-propos

Soutenus par la Fondation Bea

Fausto Cavaleri, artiste visuel, Window shopping for blind, Piano Nobile

Cezigues, orchestre de 6 musiciens, Prix du public, Festival Voix de Fête

Jérémy Chevalier, artiste visuel, Window shopping for blind, Piano Nobile

Lole (Pedroli), chanteuse, + 1 musicien, Prix des professionnels, Festival Voix de Fête

2007

Ursula Achternkamp, D, artiste visuelle, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences

Aurélie Fourel, designer ECAV, occupant atelier TREMPLIN, Ferme-Asile Carla Demièrre, artiste visuelle, Edition d’un Journal pour Môtier en plein air Loraine Felix, chanteuse, + 1 musicien, Prix du public, Festival Voix de Fête Marc Aymon, chanteur, Prix des professionnels, Festival Voix de Fête

Christelle Becholey, artiste visuelle ECAL, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Diff. Fausto Cavaleri, artiste visuel, HEAD, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences

Fabien Clerc, artiste visuel, céramiste, Music Design, ARTENÎL

Diana Chaumontet, B, artiste visuelle HEAD, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Diff.

Frédéric Post, artiste visuel, Music Design, ARTENÎL

Martin Chanda, artiste visuel, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences

Geneviève Favre, artiste visuelle, performance CANON, Renens

Jérémy Chevalier, artiste visuel, performeur, Exposition c/o ANALIX, F.D.

Thomas Koenig, artiste visuel, ECAL, installation sonore, ARSENIC

Geneviève Favre, performeuse, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences

Simon Deppierraz, artiste visuel, installation sonore, ARSENIC Dimitri Delcourt, graphiste, nouvelle ligne graphique pour la fondation

Aurélie Fourel, artiste visuelle, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences

2008

Katrin Hotz, artiste visuelle, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences

Sabine Kuehlich, D, chanteuse, 1er Prix Voice Competition, MJF

Ingrid Käser, artiste visuelle, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences

Liela Avila, USA, chanteuse, 2ème Prix, Voice Competition, MJF

N’Duhirahe / Katherine Oggier Chanda, artistes visuelles, Exposition c/o ANALIX

Amy Crawford, USA, chanteuse, 3ème Prix Voice Competition, MJF

Luc Mattenberger, artiste visuel, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences

Raphael Ruccia, musicien-électronicien, installation sonore, ARSENIC Laure Schaller, artiste visuelle, installation sonore, Halles de l’Île, Electron Festival Fausto Cavaleri, artiste visuel, installation sonore, Halles de l’Île, Electron Festival Sebastien Press, artiste visuel, installation sonore, Halles de l’Île, Electron Festival

Nicola Party, artiste visuel ECAL, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences Anne Rochat, artiste visuelle, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences Stéphanie Stettler, artiste visuelle, ECAL, Exposition c/o ANALIX, F.D. Chun Yan Zhang China, ECAV, Exposition c/o ANALIX, Fertiles Différences


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Le mécénat - un plaisir

Véronique Michelet, ECAV, artiste visuelle, occupant Atelier TREMPLIN

2009 Laetitia Salamin, ECAV, artiste visuelle, occupant Atelier TREMPLIN Kyung-EUN Oh, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Nadejda Zlotnikova, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Gaspar Gigon, HAED, artiste visuelle, Opulence et Précarité Stéphanie Bustion, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Florence Gachoud, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Roxane Schneider, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Diana Caverzasio, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Sofia Lahlou, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Sonia Dominguez, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Jasmine Al-Osami, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité

visuelle, Opulence et Précarité Anastasia Dutova, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Camille Dedieu, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Laetitia Sejmowski, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Aurélie Mennessier, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Pearl Gerber, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Roger Guindon, HEAD, artiste visuel, Opulence et Précarité Miguel Silvestre-Cortez, HEAD, artiste visuel, Opulence et Précarité Cécile N’Duhirahé, artiste visuelle, ECAV, exposition Maternité Stéphane Aeby, piano, Ochumare Quartet, MJF – off Yilian Cazinares Ruiz, voix et violon, Ochumare Quartet, MJF – off Cyril Regamey, batterie/percussion, Ochumare Quartet, MJF – off David Britto, contrebasse, Ochumare Quartet, MJF – off

Mildred Dandelot, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité

Luc Mattenberger, artiste visuel, exposition Moon-Rise, Société des Arts Genève

Lucas Bertinotti, HEAD, artiste visuel, Opulence et Précarité

Etudiants (sine nomine), HEM /L’EJMA, Scène Oxymore, Cully-Jazz – off, 6 orch.

Toni Cenko,HEAD, artiste visuel, Opulence et Précarité

Arkolip, chant et contrebasse, 2 musicien, Prix du Public, Voix de Fête

Raphael Widmer, HEAD, artiste visuel, Opulence et Précarité

Presque Oui, chant et violoncelle, + 1 musicien, Prix des Professionnels, Voix de Fête

Minsu Kim, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité Emily Bonnet, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité

2010

Antonine Jacobs, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité

Chief alias Sébastien Arni, musicien, hip-hop/électro, soutien d’un disque vinyl

Maud Hortala, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité

Joëlle Allet, artiste visuelle, Prix Manor Valais, expo au Musée d’Art du Valais

Cécile Nanjoud, HEAD, artiste visuelle, Opulence et Précarité

Cloé Breu, artiste visuelle, ECAV, occupant Atelier TREMPLIN, FermeAsile

Roxane Schneider, HEAD, artiste


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Après-propos

Robin Schneider, basse-guitare, Animen, soutien (transite) pour un CD Théo Wyser, guitare-voix, Animen, soutien (transite) pour un CD Philippe Schneider, batterie, Animen, soutien (transite) pour un CD Alisé Oswald, voix et piano, Aliose, Prix du Public, Voix de Fête Xavier Michel, guitare, Aliose, Prix du Public, Voix de Fête Frédéic Bobin (+ 2 musiciens), France, Prix des Professionnels, Voix de Fête Simon Senn, HEAD, artiste visuel, exposition Centre d’Art Contemporain, Tessin Muriel Begert, HEAD, artiste visuelle, exposition Piano Nobile

2011 Alexandra Haeberli, HEAD, artiste visuelle, expo Museum zu Allerheiligen, SH Océane Stein, ECAV, artiste visuelle, occupant Atelier TREMPLIN, Ferme-Asile Laetitia Salamin, artiste visuelle, exposition Le Futur Antérieur, Maternité Genève

Soutenus par la Fondation Bea Prix HEAD de la Fondation Marco Buttikofer, HEAD, artiste visuel, Prix HEAD de la Fondation Sonia Dominguez, HEAD, artiste visuelle, Prix de la Fondation Caroline von Gunten, ECAV, artiste visuelle, Pirx ECAV de la Fondation Camille Villetard, ECAV, artiste visuelle, Prix ECAV de la Fondation Eric Philippoz, artiste visuel, soutien pour son master (livre) Ginkgoa, 5 musiciens, Prix des Professionnels, Voix de Fête

2013 Aliose (2 musiciens), chanson française, soutien pour une vidéo Kadebostany (2 musicien) Guillaume Bozonnet et Amine Cadelli, soutien pour un clip Cosima Grand, performeuse/chorégraphe, Prix d’encouragement, Festival Antigel Amaury Réot, performeur Hip Hop, performance sur Veyrier, Festival Antigel Melissa d’Amore, HEAD, artiste visuelle, Prix HEAD de la Fondation

Mickaël Lianza, artiste visuel, exposition « Flatland », Piano Nobile

Reto Müller, , ECAV artiste visuel, Prix ECAV de la Fondation

Joëlle Allet, artiste visuelle, exposition Le Futur Antérieur, Maternité Genève

Fanny Hostettler, ECAV, artiste visuelle, Prix ECAV de la Fondation

Balagui, 3 musiciens, Prix du Public, Voix de Fête

Melissa d’Amore, HEAD, artiste visuelle, Prix de la Fondation

Ludiane Pivoine (+ 2 musiciens), Prix des Professionnels, Voix de Fête

Helium Echoes, musiciens, Scène Tremplin musical II, Ferme-Asile

2012

Black Lemons, musiciens, Scène Tremplin musical II, Ferme-Asile

Julien Berberat, HEAD, Collectif Haarspalter, performance, Piano Nobile

The Last Moan, 2 musiciens, groupe gagnant, Tremplin musical II, FermeAsile

Romain Berger, HEAD, Collectif Haarspalter, performance, Piano Nobile Nina Kenel, HEAD, Collectif Haarspalter, performance, Piano Nobile Eric Philippoz, artiste visuel, occupant 2012-13, Atelier TREMPLIN, Ferme-Asile Emily Bonnet, HEAD, artiste visuelle,

Dream Homeless, musiciens, Templin musical II, Ferme-Asile Musiciens (3 groupes), Geraniums acoustiques, publicité pour le LMA Eric Philippoz, artiste visuel, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferne-Asile


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Le mécénat - un plaisir

Thomas Koenig, artiste visuel, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile

Dorothée (Lucille Meyer), musicienne, OASIK et HES, Prix du Jury, Bourg Lausanne

Jérémy Chevalier, artiste visuel, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile

The Stairz, musiciens (4), OASIK et HES, Prix du Public, Bourg Lausanne

Frédéric Post, artiste visuel, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile Fabien Clerc, artiste céramiste, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile Simon Deppierraz, artiste visuel, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile Simon Senn, artiste visuel, vidéos, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile Caroline von Gunten, artiste visuelle, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile Luc Mattenberger, artiste visuel, sculpture, Vallée de la Jeunesse, FermeAsile

Sekoja, musicien (4), OASIK et HES, Bourg Lausanne Soul Inception, musiciens (5), Tremplin musical III, Ferme-Asile Switch Digital TV, musiciens (3), Tremplin musical III, Ferme-Asile Macaô, musiciens (4), groupe gagnant, Tremplin musical III, Ferme-Asile Océane Izard, HEAD, artiste visuelle, Prix HEAD de la Fondation Marion Erard, HEAD, artiste visuelle, Prix HEAD de la Fondation Firmin Guerrero, HEAD, artiste visuel, Prix HEAD de la Fondation Camille Kaiser, ECAV bachelor, Prix ECAV de la Fondation

Joëlle Allet, artiste visuelle, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile

Tracy Lim, ECAV MAPS, Prix ECAV de la Fondation

Katherine Oggier & Martin Chanda, artistes visuels, vidéo, Vallée de la Jeunesse, F.-A.

Aude Pella, artiste céramiste, EFA Outdoor, Morgins

Geneviève Favre Petroff, artiste visuelle, performance, Vallée de la Jeunesse, F.-A.

Vincent Locatelli, ECAV, artiste visuel, EFA Out-door, Morgins Camille Kaiser, ECAV, artiste visuelle, EFA Out-door, Morgins

Mickaël Lianza, artiste visuel, installation, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile

Slameur sine nomine, Concours pour les moins de 20 ans, Lausanne SLAM 3.0

Nicolas Party, artiste visuel, affiche de l’exposition, Vallée de la Jeunesse, Ferme-Asile

2015

2014

Eikaterina Samara, ECAV MAPS, artiste visuelle, occupant atelier TREMPLIN, F.A.

Anouchka Perez, artiste visuelle, ECAV, occupant atelier TREMPLIN, Ferme-Asile

Woman’s Move, danse/performance, (4 danseuses), Festival Antigel

Groupes (7) de rock, région Genève, à la Gravière, Festival Antigel South Gate, musiciens (3), Tremplin OASIK et HES, Bourg Lausanne

Jodie Zbinden, artiste visuelle, ECAL/ HGK, LA SERRE, Fétigny Gregory Sugnaux, artiste visuel, exposition à la SERRE, Fétigny

Cosmic Cake, musiciens (5), Tremplin OASIK et HES, Bourg Lausanne

Vincent de Vevey, HEAD, artiste visuel, Prix HEAD de la Fondation


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Après-propos

Meret Knobel, ECAV bachelor, artiste visuelle, Prix ECAV de la Fondation Victoria Wigzell, ECAV master, artiste visuelle, Prix ECAV de la Fondation Tina Braegger, artiste visuelle, exposition c/o FORDE, Genève

2016 Mah-Mood, Disco-Funk, soirée Soultrain, Festival Antigel DJ Luce, Hip Hop, soirée New Hip Hop, Festival Antigel Poly Dance, DJ Bolumar et Androo, Dub, Festival Antigel Collectif Fuckingreatimes, House, Festival Antigel Jessie, soirée House, Festival Antigel Culoe de Song, Afro.house, invité étranger, Festival Antigel Macaô, groupe de chanson française, résidence au Pont Rouge avec Juliette Lisa Trottet, artiste visuelle, exposition, LA SERRE, Fétigny Neal Byrne Jossen, artiste visuel, exposition, LA SERRE, Fétigny Macaô, groupe (4 musiciens), pour les 20 ans de la Ferme-Asile The Last Moan, (2 musiciens), pour les 20 ans de la Ferme-Asile Yellow Teeth, (4 musiciens), pour les 20 ans de la Ferme-Asile Two Waves, electro chillwave, gagnant Tremplin musical, Port Franc The Needles, folk-pop (4 musiciens), Tremplin musical, Port Franc The Platypi, fuzz rock (3 musiciens), Tremplin musical, Port Franc Catch my story, post hardcore (4 musiciens), Tremplin musical, Port Franc Fanny Aeschlimann, ECAV bachelor, performeuse, Prix ECAV de la Fondation Noëmie Praz, ECAV bachelor, artiste visuelle, Prix ECAV de la Fondation Laure Rogemont, HEAD, artiste visuelle,

Soutenus par la Fondation Bea Prix HEAD de la Fondation Kristell Silva, Tancun, HEAD, artiste visuelle, Prix HEAD de la Fondation Adrian Fernandez Garcia, ECAV, artiste visuel, occupant atelier TREMPLIN, F.-A. Kay Neuenschwander, slameur, gagnant du Prix des Jeunes Slameurs, SLAM Festival

193 musiciens (dont 14 chanteuses et 14 chanteurs) 127 artistes visuels (dont 77 artistes visuelles et 50 artistes visuels) 20 représentants des nouveaux médias et autres 340 jeunes artistes soutenus entre 2003 et 2016


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Le mĂŠcĂŠnat - un plaisir

Remerciements Ilibus verovitet estes apienisquos asitius volo occuptat. Ipici delecto torem in et oditas aut as dolessus remporeium re ne quam vidus dolum ute disciur ad quias eum abore perciantur audigni milluptat lacea que mos etusam nos dolorio volupta vit, te ipicatur atem sequo dolorro expere quibea sum sim hillaut vitio cum eum laboribus velit aut vel in eum quis est omnimus et facimos sin nullorias dolore, sunto quate nim eosti natis ullori omnis solupta dolecto occupici quam lam quatiam facepre optas alis quibus magnihil exceperiati cumque prorere perest, solor apictem. Ut doluptas sit, venisqu atessum volor aceptae voles sed eaquae poremol endiam ex enditiae voluptat ulparum in plam explabor aut facestiis autem landandis et, ipienimo mo estiamus millupti oditionet eium intis quam est, eosapit voloreprem fugiatem fugia quae. Et aut quo tem sequiscid quibus aliae invelitias estio. Ut et, volorec estotatio. Itatem estrum autem ut laceribust atum qui nonsedicid magnatusam, iuriatur?Rae. Rent lam re volupta cus, quiditistium laborempor magnate nonsecea voloria sa perio te prepedi tem eum quas si quibus adio. Met offic te offici im as aut et resto modic te et a quis earcipsa que vellest voloratur? Ratectat vel evelecto blaccus ciaeper cipsunt porecus, cor sunt, comnis dolore, consequi officit volent re labor mo dist, inctustiunt quatem eost quibusc iassitas volorrum expliquam aut fugita cuptam et atus, quos quuntis deliquatium ipis corerferio mintem quas as molesequis eaquas rerum eaqui voluptaquam qui ut et ex eiciliat dolorem perestempor reptati atiorerciet volorerum ea consequos volorit aecessus quodi ariori aspicab oriaeceptum hicatint restibu sapienist quodi omnihil latistio. Nam el et rest, est apitis molumqui imustius et enit optius.

Litatem pellumq uuntur si temporem quo doloresti consequis ma pligent labo. Sequistrum fuga. Epelici mustotaquam quis qui qui tem id quis volendaepel illorempores et quo magni dolorum secte sandellatem reptate eaqui aut venimporeped et optint am faci reptat. Berfern atibuscit omnitia venissu ntotat. Offici dolorio rerovid que parum as ea dellorum quo entotaturi tetur min nam et pos il ipiendunt. Optius il iuntem iusae volent pa voluptae simus, que prepera que volupta tibus. Ovid quam harum nonsere pligentorist laccusdanis sit asped mintore que ventorest, audam voluptios sim arum remped ullorepero magnatis et faccum re, omniam quias dolore, cust, niendis doluptur? Beriat verem con rendand aesciis maion cus eum explam harchilia sim velest, conse nimet resequas aligeniate si arci bea vendici ligniatenti sam as et ea porrovite nobitamentio ea sit prepeditate poreceatiae autem facerum facid ea sit fugiamu santiis alia volorem poraturit occatur? Quibusciet, nihicae por raeress ectiur, consequid utem reperibus, sunto temolluptae con resequa sperumque nonsed et undaept atemque dolorporio voluptas dolum coreprate pedicatius voluptati blaccusa isi velenis dem esequi ut vendi verci ute suntemporrum ne lit, nonseque aut lis et unt que natquassum quodiat unt dis et que vellectese pro de qui volut fugita as et velluptat aut laut rernam, corios dis quo dolorrovit, offictate nos quistias iliberum et ulparcit elenda dolumquam re sincium, occuscium facescium qui ditaerum, arum fugit eos nos utem veritate quia exernatum idessint is et asit fuga. Et la dolestia dolent atqui aut et vit la nobis doluptatem audamus volum acea vente vent unt vit dis maio. Is andi aut faccus, occaectas sus enimus audia volupta sperum faccuptatem. Sinis sequam nam facea sit quamus corum adignim qui re, sum hictaep erumquo qui vente perum quid que peles eium dolutae inis


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Après-propos

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