NOVO N°9

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On passe directement du port de La Rochelle au théâtre de Rochefort… On a mélangé deux villes, oui ! Imagine pour les gens de Nantes et Saint-Nazaire, c’est pareil. L’extérieur qui est à Saint-Nazaire et l’intérieur qui est à Nantes. L’intérieur du Royal le club du Havre, on l’a tourné à Nantes… L’affiche de Christophe Blain est très réussie. Il faut s’occuper de l’affiche à l’avance. Avec Jean Labadie (le distributeur), on fait le film ensemble. Il adorait Tomi Ungerer, mais il n’était pas sûr de l’idée du dessin. Moi j’avais envie de demander à Christophe de faire quelque chose. Pourquoi laisser tomber l’affiche ? Pourquoi est-ce que tout le monde s’occupe de l’affiche deux semaines avant la sortie ? Ensuite, on a des conneries dont personne n’est content et tout le monde dit que c’est la faute du distributeur, qu’il n’y avait pas le temps. Au bout d’un moment, on sait comment fonctionne la machine. Qu’il faut s’occuper de la bande-annonce… Même le dossier de presse, c’est moi qui l’ai écrit. C’est ce que j’aime dans le cinéma, tous ces métiers artisanaux… Dans Tournée, il y a une apparition de André S. Labarthe en patron de cabaret. Dans votre premier film Mange ta soupe, vous aviez confié un rôle à l’écrivain d’origine alsacienne René Nicolas Ehni. Comment l’avez-vous connu ? L’histoire de la carte postale dans Tournée, ça vient de René. C’est un souvenir d’enfance avec René à Eschentzwiller. Vous connaissez Eschentzwiller ? Oui bien sûr ! Bernwiller aussi… J’ai passé plein de temps là-bas. Mes parents m’envoyaient chez René en vacances et c’était dément. C’est comme si je vivais Honkytonk Man ! Des parents qui envoient leur gamin chez René Nicolas Ehni, c’est étonnant… J’ai vécu des trucs déments. Je raconte ça dans le film : toute l’histoire de la carte postale. Quand je dis « N’écris pas ça, écris des choses à toi, ce que t’as vu », c’est René qui m’a fait ça. La transmission elle est là. Parce que je mettais « Cher papa j’ai bien dormi, il fait beau » il me disait « Shiessa ! Mais qu’est-ce que c’est ça ! Ecris des choses à toi ! » Et il l’a mis dans son roman, celui où l’on voit le tableau de Jean-Paul en couverture avec le clocher d’Eschentzwiller. En découvrant la liste des choses que j’avais vues sur la carte postale, il m’a dit : « Ah c’est magnifique, c’est beau… ». Il m’a appris à regarder avec les yeux et à ne pas faire ce que tu crois que tu dois faire. Obéir, désobéir. Comme le truc de la musique dans le film. Le truc de la musique, c’est parce que Joachim fait des tests pour voir jusqu’à quel point les gens sont capables d’obéir. Aujourd’hui c’est tellement dur… Tu ne peux pas prendre le risque de désobéir. Et pourtant les gens continuent à le prendre. Quand on tournait dans les hôtels Mercure, ce n’était pas du tout l’ambiance que

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