NINA E. SCHÖNEFELD, Fun cataclysmique
Par Aude Ziegelmeyer
Capture d’écran de L.E.O.P.A.R.T © Nina E. Schönefeld
À Strasbourg, la berlinoise Nina E. Schönefeld envahit de ses fictions d’anticipation les écrans de la Galerie la pierre large. 92
Non loin de la cathédrale, se niche cet écrin d’art contemporain qu’est la Galerie la Pierre Large – le laboratoire de l’image contemporaine (LAB). Choyé par les artistes Benjamin Kiffel et Bénédicte Bach, le LAB examine les analogies qui se déploient entre photographie plasticienne et vidéo expérimentale tout en affirmant son soutien aux artistes exposés par l’attribution de bourses d’expositions. C’est au tour de la fascinante Nina E. Schönefeld. Une première en France. Sous une voûte de briques, les écrans se répondent. Tandis que l’un passe les courts-métrages Dark Waters, Snow Fox et L.E.O.P.A.R.T., deux autres font défiler des images reprogrammées par l’artiste et la galerie. Le dispositif optimise les capacités de monstration et d’immersion du lieu, plongé dans une atmosphère bleu outremer. Le noir et blanc et les plans fixes dominent les trois films doublés d’une narration robotique conçue par l’artiste. Les multiples voix post-humaines, observent et critiquent un climat social, environnemental et politique trop similaire au nôtre pour ne pas mettre mal à l’aise. Les nombreuses et savoureuses références aux classiques du cinéma, à la littérature et à l’actualité exacerbent cette dérangeante proximité en détournant des personnages types de jeux vidéo ou de mangas (Ghost in the Shell, Nausicaä, Appleseed, Atomic Heart...). « Avant, je faisais des installations, explique l’artiste. Je suis passée au médium du film parce que j’avais cette nécessité de créer une sorte de personnage modèle, un peu comme ceux de mes films préférés. Même si j’apprécie énormément les vieux films et certains plus récents, les personnages féminins principaux sont encore très clichés. On retrouve