NOVO N°22

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par Vanessa schmitz-Grucker

par emmanuel abela

Le FraC s’inVite au ConsortiuM, exposition jusqu’au 13 janvier au consortium, dijon

john CaLe, concert le 9 février à la Vapeur, à dijon www.lavapeur.com

focus

dialogue croisé

the close watch

la rencontre est inédite : depuis près de 30 ans, le Frac Bourgogne et le consortium suivent des chemins distincts mais bel et bien parallèles, ils se retrouvent pour de belles conversations entre les œuvres.

tout d’abord comme musicien contemporain, puis comme violoniste du Velvet underground, en solo et en tant que producteur, John cale n’a cessé de construire une œuvre ouverte, déconcertante par bien des aspects.

La nouvelle équipe du FRAC Bourgogne, avec à sa présidence Claude Patriat, revient aux objectifs fondamentaux des FRAC : développement de la création artistique contemporaine et patrimonialisation mais surtout décentralisation et démocratisation de l’accès à l’art contemporain. Le rôle des FRAC a évolué et il était, de fait, vital de se poser la question des nouveaux champs d’actions et des nouveaux partenariats. C’est chose faite au centre d’art de Dijon, Le Consortium, où les deux structures se rencontrent à l’occasion d’une exposition rassemblant près de 90 œuvres dont une dizaine provenant des quelques 750 œuvres rassemblées par le FRAC Bourgogne depuis 1984 à l’instar de cette toile de Gerhard Richter, première œuvre acquise par la structure. Ces œuvres dialoguent, se répondent ou s’opposent pour permettre au public une meilleure appréhension du travail des artistes présentés. Les œuvres de Man Ray et Andy Warhol y côtoient celles de Catherine Sullivan ou encore de Pierre Huyghe. Ce partenariat entre le FRAC et Le Consortium qui participe à l’expérimentation et la réflexion dans le domaine des actions artistiques et culturelles contemporaines ne présente rien d’anodin. On parle déjà, à terme, de la création en Bourgogne d’un pôle international d’art contemporain. D

John Cale conserve une place tout à fait à part dans l’histoire du rock : issu des avant-gardes et du groupe Fluxus, cet Écossais a su faire évoluer la pop jusqu’à des limites hautement bruitistes au sein du Velvet Underground et alors qu’on le soupçonnait de vouloir pousser plus loin ces explorations, on a découvert un extraordinaire mélodiste doublé d’un songwriter particulièrement sensible aux arrangements soignés. Aux côtés de marginaux de son espèce – on pense à Brian Eno, mais aussi à Kevin Ayers ou Alex Chilton –, il a inventé au cours des années des formats pop déroutants parfois mutants, mais avec toujours une grande élégance. En tant que producteur, on lui doit quelques instants pionniers déterminants, la réalisation du premier Stooges dès 1969, du premier Jonathan Richman & The Modern Lovers et bien sûr Horses de Patti Smith, trois disques qui ont considérablement bouleversé le paysage américain, anticipant sur la vague punk à venir. Mais en esthète, John Cale a également participé à des enregistrements auxquels on l’associe peu, le second disque de Nick Drake par exemple, Bryter Layter, ce qui situe la variété de ses tentatives musicales. Avec une ferveur qui ne s’est jamais démentie tout au long de sa carrière, il poursuit une longue tournée entamée depuis plusieurs années dans une configuration rock très électrique. À le voir sur scène, on mesure sa volonté de sans cesse bousculer les idées reçues et de nous conduire dans un ailleurs musical inconfortable, entre pop, musique électronique et contemporaine. D

Gerhard Richter, Merlin, 1982 – Collection Frac Bourgogne Niele Toroni, Pièces d’angle. Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm, 1975-1984 – Collection Frac Bourgogne Photo : André Morin, Paris

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