Matraque 2

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3. Appel aux balbutiements

« Continuons le début ». Au début, ON, préfère le babil. Le balbutiement.

ON, veut l’intempestif ou rien, la spontanéité ou rien. Percevoir, sentir, faire sens ou rien. ON, veut tout. ON, veut baver un peu, avoir de la difficulté à dire, de la difficulté à penser, à faire un peu du sens. ON, veut bouger toujours, articuler un peu, tenter de prononcer un son ou un autre. ON, veut que la bouche et la tête soient au centre du plus sensible surgissement. Mais ON, n’a pas de centre. Ne peut pas avoir de centre. ON, bouge toujours. ON, veut que la bouche soit difficile à dire, que ça se choque, que ça se court-circuite, que ça dise une chose ou une autre. ON, veut l’autonomie sans pères ni mères dans ON bouches. ON, sait le passé qu’ON nécessaire. ON, veut une bouche au plus près de la vie. ON, veut que la tête soit dans la bouche, dans les bouches, dans toutes ON bouches. ON, veut ON.

Du Neutre, le plus neutre. Du neutre car du sensible. Le neutre est sensible. Le neutre n’est pas le gris du monde, il est le transparent du monde. Le neutre est le dedans et le dehors, le toujours ailleurs. C’est un drapeau, un fanion, un étendard, transparent. Ça laisse passer tout le sensible possible. ÇA fait des sensations. Des événements. ON, est un événement. La permanence de la multiplication des événements. ON, est une substance qui refuse sa qualité. ON, est sans qualité. ON, déborde toujours. Ça permet la plus grosse des éphokhè, enfin. Tout en suspens et sans étendard autre que la lumière et l’obscurité dans le transparent de l’étendard annulé. ON, est un prisme. Un jeu.


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