Intermed n°114 - Décembre 2023

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L'actu

Actu : L'Edito

L'édito

vue par Kristian

Vivant 2023 avait commencé sur les chapeaux de roue avec l’invitation, à Nice, du journaliste-réalisateur Mohamed Nabil venu de Berlin présenter au public, à l’Espace Magnan, ses deux très beaux documentaires sur la condition féminine au Maroc. Elle s’est terminée avec un événement phare organisé en partenariat avec Université Côte d’Azur sur les images de guerre à l’heure du numérique. Des universitaires avaient fait le déplacement de toute la France pour livrer les résultats de leurs travaux, de même que des grands reporters parisiens venus évoquer leur travail sur les théâtres de guerre. L’affluence était au rendez-vous et une suite, sous la forme d’une publication, devrait être donnée à ce colloque qui s’est tenu au campus Georges-Méliès, à Cannes-La Bocca.

lorsqu’il joue ce rôle de point de rencontre, de débats et d’échanges sur des sujets de société qui touchent à la profession même de reporter. L’heure n’est pas encore aux bonnes résolutions mais souhaitons que 2024 soit une année aussi riche en événements. Déjà des projets se font jour : création d’une chaîne Youtube, émission de radio dédiée aux activités du Club sur RCF, développement de notre présence sur les réseaux sociaux, devenus incontournables… Reste à concrétiser ces belles promesses. En attendant, passez tous de très bonnes fêtes

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29 novembre 9 novembre

Vincent-Xavier Morvan Président du Club de la Presse Méditerranée 06

Actif, vivant, le Club de la Presse Méditerranée 06 ne l’est jamais autant que

Sommaire

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N°114 - Déc 2023

L'Édito / L'actu vue par Kristian ... 2 Culture : Ben au Musée d'art naif..... 3 Actu Club : Images de guerre...........4 L'oeil du psy............................................. 6 Partenaire : CCI Nice Côte d'Azur............ 8 Lecture : Les Alpes-Maritimes d'antan....10 Dossier : La peur envahit les médias ....12 Actu photo ........................................... 14

29 novembre

16 novembre Directeur de la publication - Rédacteur en chef : Vincent-Xavier Morvan / Rédacteur en chef adjoint : Paul Barelli / Secrétaire de rédaction - Infographiste : Marion Guinochet Ont collaboré à ce numéro : Paul Barelli, Philippe Bellissent, Matthias Galante, Kristian, Nicole Laffont, Vincent-Xavier Morvan. Edition : Club de la Presse Méditerranée 06 / Maison des associations Garibaldi - 12 Ter Place Garibaldi 06300 Nice /Tél. : 06 60 45 23 45 / info@clubpresse06.com / www.clubpresse06.com / ISSN : 2107-7002


Culture •3•

Culture

Avec Ben « on est tous fous » au Musée d’art naïf, à Nice

Fort de cette certitude Ben investit les moindres recoins d’un musée revisité à son image pour l’occasion. A l’entrée le mur est entièrement tagué avec les écritures célèbres de celui qui s’interroge « Art ou pas art ? » « Il n’y a rien de beau ni de laid ? et qui affirme « Je cherche la vérité ». Sa vérité à lui passe par ce que l’on appelle le syndrome de Diogène. Ben ne jette rien, Ben accumule les papiers, les objets du quotidien, les photos, les outils, les œuvres de ses amis artistes et aussi les idées. En parcourant les différentes salles on mesure combien ses réalisations échappent à toute théorie, tout classement. Il faut visiter cette exposition pour comprendre l’ampleur de la démarche qui n’a rien de rationnel. Il faut le voir pour le croire. à ne pas rater Nicole Laffont

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Musée international d'art naïf Anatole Jakovsky - Château Sainte-Hélène, Av de Fabron. Nice

Imaginez ! Un musée entier « donné » à Ben pour qu’il y fasse joujou, pour qu’il déballe toutes ses idées plus ou moins fumeuses, pour qu’il nous embarque dans son monde délirant… C’est chose faite. Le Musée International d’Art Naïf Anatole Jakovsky est devenu le terrain de jeu du plus imprévisible des artistes de l’Ecole de Nice. Et Ben ne boude pas son plaisir! 500 mètres carrés pour une « carte blanche » haute en couleurs. Plus de deux cents œuvres de Ben côtoient ici

celles de ses nombreux amis artistes et entament même un dialogue avec la collection d’Anatole et Renée Jakovsky constituant le fonds du musée. « On est tous fous » : plus qu’un constat, une véritable profession de foi que l’artiste entend bien partager avec son public invité à participer via une boîte à idées. « Je pars du principe que tout artiste a un grain de folie qu’il aimerait exposer, mais n’ose pas ».


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Actu Club

Actu Club

Images de guerre à l’heure du numérique

Sortir du brouillard de guerre dans la couverture médiatique du conflit ukrainien C’est en partenariat avec le laboratoire de recherche d'Université Côte d’Azur, le SicLab, et avec le concours technique de la Mairie de Cannes, que le Club de la Presse Méditerranée 06 a tenu le 16 novembre dernier, sur le campus Méliès à Cannes, une dense journée d’études consacrée aux images de guerre à l’heure du numérique.

Cette journée d'études réunissait universitaires et journalistes pour des regards croisés sur la circulation des images, leur mode de fabrication, la signification qu'elles portent, et l'impact qu'elles impliquent sur les différents publics. Les étudiants de l’IUT de Journalisme du Campus étaient bien sûr conviés pour réfléchir aux pratiques professionnelles de leur futur métier. En introduction de cette journée une conférence d'Arnaud Mercier professeur à l'Université de Paris de Panthéon Assas cadrait les problématiques de la journée en développant la question de ce que changent les réseaux numériques dans la vision d'une guerre. Le conflit en Ukraine est effectivement le premier à voir une telle importance des images publiées par différents acteurs sur les réseaux sociaux. Ces acteurs sont légitimes pour certains car ils représentent les différentes autorités parties prenantes au conflit, même si la part de manipulation et de discours persuasif n’est jamais exclue, plus contestables quand

l'origine de leurs contributions ne peut être identifiée, comme ceux venant des fermes à trolls. On ajoutera bien sûr les contributions des différents témoins des événements qui, munis de téléphones portables ou de caméras GoPro, nous font partager la violence de cette guerre. Un rappel historique de Kristian Feigelson, professeur à l’Université Paris III, nous rappelait que ce conflit ouvert depuis février 2022 trouve ses origines dans le temps de l’Histoire, et que la connaissance de cette dimension est indispensable pour comprendre les réalités de cette guerre. L’axe 1 de cette journée modéré par Olivier Koch, d'Université Côte d’Azur, voyait les contributions de Thierry Gobert, Université Perpignan, sur l’évolution des images aéronautiques de guerre, de Vitaly Buduchev de l’Université de Lille, sur la chaîne Telegram du reporter de guerre russe Alexandre Sladkov, en s’intéressant à l’image de la guerre sous le prisme de l’image du reporter, de Valen-

tyna Dymytrova, Université Lyon 2, dans une réflexion consacrée à la problématique de la mise en récit de la guerre dans les productions des data journalistes ukrainiens. Oksana Nebot-Lychkovska, de l’Université d'Odessa, faisait partager ses réflexions sur l'utilisation d'un nouveau support de communication que sont devenus les memes humoristiques comme objets politiques. Une problématique reprise aussi par Salomé Peigney, Université Paris II Panthéon-Assas, analysant les « Ukrainian memes forces » des comptes Twitter. Alexander Kondratov, de l’Université Clermont Auvergne, proposait de réfléchir sur l’image affective du chef de groupe Wagner, Evgueni Prigogine, sur Telegram, pour une autre visibilité médiatique et politique au sein de l’espace public russe. L’axe 2 animé par Nicolas Pélissier, professeur à Université Côte d’Azur et directeur du laboratoire en communication de cette université, le SicLab, était consacré au sens de la guerre. Différentes communications permettaient de prendre conscience de cette question avec la


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réflexion de Gisela Cardoso Teixeira, Aix-Marseille Université, sur le regard du photojournalisme des agences de presse, de Philippe Bellissent, Université Côte d’Azur, sur le triangle : légitimité du locuteur-crédibilité du discours-adhésion du récepteur dans la médiatisation du conflit en Ukraine, de Cyrielle Cucchi de l’Université de Corse sur l’arme populaire de l’Ukraine : le Saint Javelin, de Thomas Richard, de Université Paris I, sur Le révisionnisme russe et les médias au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et enfin, d’Olivier Arifon, de l’Université Catholique de Lille, sur le rôle de l’OSINT dans le conflit pour vérifier la validité des informations qui nous sont transmises. Une table ronde réunissant des journalistes témoins sur le terrain des réalités de ce conflit permettait de valider la pertinence des propos universitaires en y ajoutant une dimension humaine supplémentaire.

Actu Club

Adrien Vautier, photographe pour le jour- leur métier quand, confrontés à l’horreur nal Le Monde nous permettait d’ajouter et au danger, il faut trouver la sérénité aux échanges le témoignage de ses nécessaire pour ramener reportages et photos poignantes prises dans les pre- images pour nous éclairer sur la réalité mières semaines de l'offensive à l’hiver des conflits trop présents sur notre pla2022, qu’il commentait grâce à une inter- nète. Cette rencontre n’a bien sûr pas épuisé view effectuée en amont depuis Kiev. Christophe Dabitch, écrivain et scéna- un sujet brûlant alors que le conflit en riste de BD, proposait une réflexion inté- Israël et en Palestine a pris le relais ressante sur le rôle d’autres médias que dans les médias et nous confronte à un le reportage pour nous amener à réflé- niveau d’horreur rarement égalé comme le soulignait Stéphanie Perez malgré sa chir sur le phénomène guerre. Il revenait à Xavier Tytelman, habitué des grande expérience de terrain. plateaux de LCI, grâce aussi à une inter- C’est donc à plus de vigilance, d’objecview pré-enregistrée, d’expliquer le rôle tivité, d'honnêteté intellectuelle, que les fondamental de l’OSINT pour vérifier la nouvelles conditions de fabrication des validité des informations, dans un conflit images relayées par les réseaux sociaux où l’infox et les fake news ont atteint des doivent nous inciter records. Stéphanie Perez, grand reporter à Philippe Bellissent France Télévisions, et Fréderic Lafargue, photographe pour Paris-Match, donnaient témoignage de la difficulté de

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L'oeil du Psy L'oeil du psy

Jean-Luc Vannier, psychanalyste, chargé d’enseignements à Université Côte d’Azur, professeur à l’Edhec et à l’Ipag, nous livre ses dernières notes de lecture.

Commentaires d’un article du Figaro sur « les failles du suivi des cas "psys" » Dans un article en ligne intitulé « Armand Rajabpour-Miyandoab et les failles du suivi des cas « psy », Le Figaro1 évoque la problématique du suivi psychologique des personnes radicalisées. A l’accoutumée, nous avons sélectionné, en les numérotant, quelques extraits de cet article que nous faisons suivre de nos commentaires (JLV en italique). -1- « L’attaque du pont de Bir-Hakeim [à Paris] met en scène ce que les experts de l’antiterrorisme nomment un « hybride », à savoir un tueur radicalisé et présentant des troubles psychiatriques. » JLV : le concept « hybride » passe sous silence la temporalité dans l’existence du tueur. Il donne le sentiment d’une soi-disant simultanéité des deux états – radicalisation et troubles psychiatriques – alors qu’il serait utile de connaitre l’histoire individuelle du sujet. Soit des « antécédents psychiatriques » de jeunesse à même d’éclairer une structure psychique spécifique et diagnostiquée, soit un éclatement de la psychose avec la radicalisation ce qui pourrait signer une psychose non déclarée et demeurée invisible, et ce, d’autant plus qu’elle aurait été « médiquée ». « L’hypothèse

d’une «vulnérabilité » du psychotique converge partiellement avec celle d’une structure subjective préexistante compatible avec une absence de symptomatologie2 ».

des troubles psychiques. Autrement dit, des troubles qui sont suffisamment avérés pour être pris en considération. La seconde pose évidemment la question de cette « djihadosphère » dont le caractère nébuleux ne permet sans doute pas -2- « Le vrai sujet dans ce dossier, c’est le repérage précis des autres cas. Dans le sujet du suivi psy », avance une source une note précédente, nous avions déjà proche du dossier, alors que le nombre souligné la « clinique invisible » de la des cas ne cesse d’enfler dans la « dji- psychose ordinaire3. hadosphère ». Ils concerneraient 20 % des 5 218 personnes faisant l’objet d’un -3- « Certains de ces vrais « fous de suivi actif au fichier des signalements Dieu » passent à l’action. Depuis l’aupour la prévention de la radicalisation à tomne 2019, au moins six des onze caractère terroriste (FS- PRT). Soit un attentats islamistes ont été perpétrés millier de radicaux. » par des « hybrides…Le 3 octobre 2019, JLV : cette évaluation chiffrée est intéres- au cœur de la préfecture, cet homme sante pour deux raisons : la première est [Mickaël Harpon, un Martiniquais de 45 le fait qu’un « millier de radicaux » aient ans converti à l’islam et informaticien été identifiés comme sujets présentant à la direction du renseignement de la


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préfecture de police de Paris] aux fréquentations salafistes tue au couteau quatre personnes et en blesse deux autres avant d’être abattu. Handicapé, mal dans sa peau, il consulte des psychiatres. La nuit précédant l’attentat, il se dit possédé. Juste avant de passer à l’acte, il fait des recherches sur internet : « adultère », « repentir » mais aussi « tuer des mécréants ». JLV : la « possession » est l’archétype du délire paranoïde. Cette phase correspond à la période de systématisation et de persécution dans la psychose, c’est-à-dire à la phase qui suit celle du déclenchement. Dans ce cas évoqué, il s’accompagne d’un délire de jalousie. Le sujet devient objet en trouvant la formule de son délire. -4- « Trois mois plus tard, à Villejuif, le 3 janvier 2020, Nathan Chiasson, 22 ans, attaque en hurlant « Allah akbar ». Inconnu des services anti-terroristes, ce converti à l’islam poignarde mortellement une personne et en blesse deux avant d’être abattu. Diagnostiqué schizophrène, il était suivi depuis l’enfance. » JLV : l’antécédent psychiatrique – « il était suivi depuis l’enfance » – précède donc la conversion à l’islam. C’est l’exemple type, nous semble-t-il, d’une tentative de trouver dans une radicalité religieuse, tant dans ses injonctions que dans ses interdictions, un support structurant pour une psychose en état de latence. -5- « Dans son périple sanglant, il [l’attentat au couteau d’Abdallah AhmedOsman, le 4 avril 2020 à Romans-surIsère.] demande à un passant s’il est maghrébin et, l’intéressé répondant qu’il est français, il le poignarde. Osman, qui a menti pour obtenir le statut de réfugié, a consulté un psychiatre pour des hallucinations en 2018 avant d’arrêter son traitement ».

JLV : la psychose est ici médiquée – prise d’un traitement – et l’élément déclencheur est la « mauvaise rencontre » avec l’autre. De nombreux cas d’agressions, en apparence immotivées, évoquent ce « mauvais regard » d’un inconnu rencontré par hasard dans l’espace public. Regard qui se fait inquisiteur et surveille le sujet : « unter psychotischen Bedingungen kann der prüfende Blick des anderen als tatsächliches Eindringen in den Kern des « inneren » Selbst erfahren werden4 ». Lacan en a fait son miel dans son étude « L’Agressivité en psychanalyse » de 1948 et où il met en exergue « l’imago du corps morcelé » afin d’expliciter ce phénomène. -6- « Le 23 avril 2021, Jamel Gorchene, 36 ans, clandestin tunisien régularisé en 2019, poignarde mortellement une policière à Rambouillet. Inconnu de l’anti-terrorisme, dépressif, il était suivi par un psychiatre et venait de suivre un « désenvoûtement » en Tunisie. » JLV : sans doute le « désenvoûtement » a-t-il été vécu, dans la psyché de Jamel Gorchene, non comme une libération – pour peu que l’on y croie – mais a signifié au contraire pour la personne concernée une perte déstructurante : le délire – celui de se croire envoûté – est employé comme une « pièce appliquée là où originellement était apparue une déchirure dans la relation du moi au monde extérieur », rappelle Freud en 19245. Son « désenvoûtement » lui a fait perdre cette « rustine » psychique. -7- « Ainsi, selon une source policière, pour assurer une surveillance 24 heures sur 24 des quelques 5 000 fichés du FSPRT, il faudrait mobiliser pas moins de 80 000 policiers… » JLV : Et combien de « psys » ? 8 décembre 2023 Jean-Luc Vannier

L'oeil du psy

Attaque à Paris : Armand RajabpourMiyandoab et les failles du suivi des cas «psy» (lefigaro.fr) https://www.lefigaro.fr/actualite-france/ attaque-a-paris-armand-rajabpourmiyandoab-et-les-failles-du-suivi-descas-psy-20231203 2 Jean-Claude Maleval, Repères pour la psychose ordinaire, Navarin éditeur, 2019, p. 30. 3 https://drive.google.com/file/d/1ULQBnXs_0inE5mHXS7wUfouRKbdWuFp/ view 4 « Dans des conditions psychotiques, le regard scrutateur de l'autre peut être vécu comme une véritable intrusion au cœur du soi "intérieur" ». Ronald D. Laing, Das geteilte Selbst, Eine existentielle Studie über geistige Gesundheit und Wahnsinn, Deutsche Taschenbuch Verlag, 1991, p. 104. 5 Sigmund Freud, « Névrose et psychose », Œuvres complètes, XVII, 19231925, PUF, 2016, p. 5. 1


FOCUS PARTENAIRE •8•

Focus partenaire

La CCI Nice Côte d'Azur, au service de l'économie azuréenne Jean Pierre Savarino, président de la CCI, dresse un bilan provisoire de ses actions menées dans sa deuxième mandature et expose ses objectifs jusqu'en 2026.

Entretien avec Jean-Pierre Savarino Propos recueillis par Philippe Bellissent Photo © Loïc Bisoli Philippe Bellissent : À mimandat pouvez-vous faire un bilan provisoire de ce qui a été réalisé ? Jean-Pierre Savarino : Les ruptures des chaînes d’approvisionnement et la pénurie de certains matériaux ont mis en évidence la nécessité de construire notre indépendance sur les biens industriels les plus stratégiques. Ce mouvement se conjugue avec une accélération de la crise climatique qui nous contraint à une décarbonation plus rapide pour bâtir une industrie verte. L’ensemble du monde industriel en a pleinement conscience. La CCI Nice Côte d’Azur a donc déployé une feuille de route dédiée au soutien de l’industrie et a organisé le salon IBT Côte d’Azur, en partenariat avec les branches

professionnelles, l’UIMM06, la FBTP06, PRODAROM et l’UPE. L’objectif est de fédérer les acteurs publics et privés, grands donneurs d’ordre, fournisseurs de solutions pour faire du business, relever les challenges et renforcer l’attractivité des métiers de l’industrie. Autre engagement en faveur de l’économie locale : le lancement du Small Business Act avec une charte d’engagement en faveur des TPE/ PME. L’objectif est de contribuer à

la relance économique du territoire en facilitant l’accès aux marchés publics du 06. La charte prévoit notamment le sourçage de solutions et de fournisseurs, le recours à la négociation dans les procédures adaptées, le respect des délais de paiement… P B : Quels sont les grands chantiers qui vous attendent jusqu'à la fin de cette mandature ?


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J-P S : En 2022, le Campus Sud des Métiers a été inauguré et compte 2 000 apprentis du CAP au diplôme d’ingénieur avec 95 parcours de formation et un réseau de plus de 1 500 entreprises partenaires. Le campus, lieu unique dédié à l’alternance, construit avec les branches professionnelles de nouvelles formations aux métiers de demain. Parce que la CCI agit au service de l’intérêt général, tant au niveau de la formation que de l’attractivité économique, il est essentiel de fournir aux entreprises les conditions de développement. Cela passe notamment par l’animation et la requalification des zones d’activité. La prochaine ouverture de l’hôtel d’Entreprises sur le parc d’activités de l’Argile représente une offre de 7 000 m² de bâti pour se développer, créer des emplois et proposer de

nouveaux services. Autre chantier d’envergure : la gestion des ports car la CCI Nice Côte d’Azur gère et investit dans des équipements structurants pour notre territoire. 135 millions d’euros seront investis sur le Port Vauban pour faire de cet écrin architectural le port du 3ème millénaire, capitale du Yachting. Sur le Port Gallice, port bleu, blanc, vert, 17 millions d’euros seront impulsés. P B : Face aux défis du changement climatique, quelle importance accordez-vous aux actions de terrain en faveur du tissu industriel ? J-P S : Pour atteindre la neutralité carbone et accompagner la transition énergétique de l’industrie, la France et l’Italie ont lancé de vastes programmes de décarbonation auprès des TPI et PMI, notamment

Focus partenaire

sur le territoire ALCOTRA qui comprend des bassins industriels historiques. Ces petites industries manquent de moyens pour s’engager dans cette transition verte. Or elles ont un rôle important à jouer dans la décarbonation. La CCI Nice Côte d’Azur, aux côtés de dix partenaires français et italiens, s’est mobilisée pour élaborer le projet « Mission Carb 0 ». L’objectif : accélérer leur décarbonation et lancer une dynamique territoriale au travers d’une expérimentation sur des filières stratégiques industrielles de la zone ALCOTRA : Arômes et parfums – Agroalimentaire – Mécatronique – Montagne. En s’appuyant sur une méthodologie commune, elles bénéficieront d’un diagnostic carbone simplifié et d’accompagnements individuels et collectifs afin de réduire leurs émissions de CO2

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Le PORTAIL DATA 06, un nouvel outil d’informations économiques pour les entreprises des Alpes-Maritimes Le 6 décembre dernier la CCI Nice Côte d’Azur a lancé son portail d’informations qui s’inscrit dans la logique des outils développés depuis de nombreuses années pour aider les entreprises à prendre des décisions stratégiques pour la création ou le développement d’activités. Reconnue pour l’expertise de son département Etudes & Data en matière de données économiques, d’urbanisme ou de mobilité, la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur propose donc un portail d’indicateurs et de chiffres clés azuréens à destination des collectivités, entreprises et institutionnels. Ce nouvel outil prend la suite de l’observatoire Sirius qui existe depuis plus de 30 ans

en y ajoutant de nombreux outils permis par le développement des techniques digitales. Pour l’utilisateur, le principe est de pouvoir identifier en un clic des perspectives de développement par territoire et thématique grâce à une plateforme simple et dynamique, élaborée par des experts de la data. Avec plus de 140 indicateurs par commune organisés autour de 10 thématiques, des cartographies et

des tableaux de bord dynamiques sur l'industrie, le commerce, la construction, les services, le tourisme, l’emploi, la mobilité, les zones d'activités économiques, les procédures d'urbanisme, PORTAIL DATA 06 permet une connaissance plus fine de son marché afin d’évaluer son potentiel de développement. Philippe Bellissent


Lecture Les Alpes-Maritimes à la

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Lecture

Belle-Epoque, un livre de deux membres du club de la presse

A Nice il y avait encore le casino-jetée, des moines, un zoo et des funiculaires à Cimiez, et tout le Paillon n’était pas encore recouvert. La promenade des Anglais n’était encore qu’une allée pédestre à peine terminée. Antibes demeurait cor-

seté dans ses remparts. Le train arrivait dans les Alpes-Maritimes tout juste rattachées à la France. Le tram s’étendait partout avant d’être progressivement tué par les premières automobiles. Les têtes couronnées se bousculaient à Nice, à

Menton et à Cannes. On commençait seulement à parler de la Côte d’Azur, à se baigner sur les plages et à skier dans les montagnes. C’était la Belle-époque et la naissance de la « French Riviera ». Qui se souvient de la « Suisse maritime » vantée dans les publicités de l’époque ? L’olive de Nice était l’une des plus appréciées de Méditerranée. Les champs étaient encore plantés de céréales. Le vignoble, encore très étendu, produisait de nombreux vins, parfois pétillants. Nice s’imposait comme capitale mondiale de la fleur coupée, et Grasse du parfum. On reboisait les forêts sinistrées et on flottait les troncs coupés sur les cours d’eau. Il existait encore des mines. Les tramways quadrillaient tout le département... Cette Belle-Epoque (du rattachement du


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comté de Nice à la France en 1860 jusqu’à l’entrée en guerre en 1914), les Alpes-Maritimes d’aujourd’hui lui doivent quasiment tout. C’est le sujet du livre que viennent de publier deux membres du Club de la Presse Méditerranée Laurent Quilici et Laurence Dionigi, tous les deux journalistes et guides-conférenciers, à partir de 300 cartes postales anciennes réunies par l’un des plus grands collectionneurs du département, José Maria. Ce sont les débuts de Juan-les-Pins, bien avant l’arrivée des Américains. Ce sont aussi les débuts des mégaopérations de promotion immobilière, aussi bien à Antibes-Juan qu’à NiceCimiez ou Cannes-Carnot. C’est l’invention à Cannes des tout premiers courts de tennis sur terre battue du monde, ou encore à Nice de la désinfection de l’eau potable par un Niçois fondateur de la Compagnie de l’Ozone. Des records du monde de vitesse des premières automobiles sont battus sur la promenade des Anglais. Les exploits méconnus des pionniers azuréens de l’aviation augurent les aéroports actuels de Nice et de Mandelieu. C’est l’apparition des golfs, des hippo-

dromes, des jardins d’acclimatation, des stations de ski, de l’alpinisme, de la balnéothérapie, des palaces qui vont jusqu’à fournir de l’eau de mer dans leurs baignoires… Un livre pour découvrir ou redécouvrir la Côte d’Azur, qu’on la connaisse peu ou qu’on y vive depuis des lustres

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CPM06

Les Alpes-Maritimes d’antan, par Laurence Dionigi, Laurent Quilici et José Maria, aux éditions Hervé Chopin, 128 pages, 29,90 euros.

Lecture

Le Club de la Presse Méditerranée 06 remercie ses partenaires 2023


DOSSIER La peur envahit les médias

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DOSSIER

Quel rôle peuvent jouer les journalistes afin de ne pas attiser le climat anxiogène lié à la montée de la violence ?

Les journalistes attisent la peur. À leur corps défendant. La peur s’installe dans les médias. Jusqu’au plus haut sommet de l’État des ministres évoquent les risques d’une « guerre civile ». La peur perceptible chez certains membres du gouvernement est contagieuse. Quel rôle peuvent jouer les journalistes dans ce contexte anxiogène ? « La France a peur ». En ouvrant son journal télévisé avec cette expression le 18 février 1976 le présentateur du journal de TF1 Roger Gicquel avait alors déclenché une vive polémique qui le poursuivra jusqu’à la fin de sa carrière. « La France a peur ». Ces propos surgissent au lendemain de l’arrestation de Patrick Henry à Troyes, meurtrier d'un enfant de 7 ans. Condamné en 1977 à la réclusion à perpétuité, il sauve sa tête. Ce soir-là, alors que la France est choquée, Roger Gicquel martèle : « Chaque mère, chaque père a la gorge nouée quand il pense à ce qu’il s'est passé à Troyes. Quand il pense à cet assassin de 23 ans - une relation des parents du petit Philippe -, un commerçant bien mis, qui a fait croire jusqu'au bout aux parents que l’enfant était vivant. Un jeune homme apparemment sans passion qui ne peut pas être autre chose qu'une sorte de malade mental », explique-t-il d'une voix monocorde et grave. On reprochait à Roger Gicquel d’alimenter un climat de peur dans le pays où la question de la sécurité se posait.

Depuis, à l’aune de l’augmentation de la violence que quasi personne ne conteste, on mesure comment la thématique sécuritaire a envahi tout l’espace médiatique. Le sociologue Laurent Bonelli titrait son essai en 2008 « la France a peur ». Une histoire sociale de l’insécurité, paru aux éditions La Découverte. Il écrivait : « “Zones de non-droit”, “délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes”, “flambée de la violence urbaine” : l’"insécurité” semble devenue l’un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France »? Selon ce spécialiste, professeur à Sciences Po, les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la «demande de sécurité» de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont alors rivalisé dans l’adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière.

La peur médiatique se nourrit de la réalité de

l’augmentation de la violence Selon le baromètre du Figaro d’octobre 2023, 58% des Français se sentent souvent en insécurité ; à 73%, ils estiment que le pouvoir n’a pas assez réagi face aux émeutes. Le bilan 2023 sur dix mois est très lourd. 24 000 incendies sur la voie publique, dont 12 000 voitures brûlées... 2 500 bâtiments ravagés, dont 105 mairies et 68 écoles. Plus d’incessantes fusillades ou tueries… Le criminologue Xavier Rauffer affirme que le pouvoir truque à la baisse le nombre des infractions les plus pénibles subies par les Français : « Cambriolages des lieux privés, avoués en 2022 par l’Intérieur : 277 720 ; or avec le chiffre noir (% des non-déclarés) on en est à 307 246. Toutes les effractions, maintenant : boutiques, bâtiments industriels, agricoles, publics, etc. Des statisticiens en trouvent en fait 512 077, 1 402 par jour - près d’une par minute. » Pour les coups et blessures volontaires, hors famille, l’État reconnait, poursuit Raufer, « 37% des


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cas réels, (comparaison État 4001 et enquêtes de victimation) ; 100% des brutalités commises en France en 2022 donnent le total accablant de 484 371 cas. Chaque jour 1365 Français se font “casser la figure” ; 55 par heure ; là aussi, près d'un par minute… » Raufer, vivement contesté par le pouvoir pour son approche sécuritaire, a le mérite de rappeler la réalité non officielle.

Crépol : le fait divers, creuset de nos peurs « Les couteaux sont sortis », titre FranzOlivier Giesbert dans Le Point du 7 décembre. évoquant Crépol, un petit village de la Drôme où Thomas, 16 ans, a été tué d’un coup de couteau. « Les faits divers sont le creuset de nos peurs, obsessions, réflexes automatiques, souligne FOG. Tandis que le procureur de la République de Valence faisait en se tortillant de la rétention d’information sur les assaillants de Crepol, Le Monde mettait en garde contre des interprétations hâtives ». Autre approche, en effet, de cette tragédie dans le quotidien du soir qui titrait le 28 novembre « Crépol, l’indécente exploitation de la colère », le journal constatant le déluge de messages haineux sur les réseaux sociaux d’extrême-droite, suivi par une exploita86% des Français disent se sentir en sécurité là où ils vivent selon un sondage Elabe. En revanche, 81% des Français déclarent être inquiets face à la menace terroriste en France, dont 35% très inquiets (en hausse de 4 points en un mois et demi). Cette inquiétude traverse toutes les catégories de population, quels que soient le genre, l’âge, la classe sociale ou encore la sensibilité politique du répondant. En un mois et demi, l’intensité de l’inquiétude progresse fortement chez les plus de 50 ans (+10), les

tion politique « effrénée qui a conduit à des scènes jamais vues depuis les années 1970 : un rassemblement, samedi 25 puis dimanche 26 novembre, de dizaines de militants encagoulés, certains armés de battes de base-ball, venus de plusieurs régions pour en découdre avec les jeunes du quartier populaire de la Monnaie, à Romans, dont sont issus certains suspects liés au drame de Crépol. »

Les journalistes pris au piège Les journalistes sont pris au piège entre la peur suscitée par l’augmentation de la violence et la tentation de la surenchère dans la relation des faits divers. L’effet « loupe » a tendance à amplifier le retentissement de ces faits, renforcé par un phénomène de répétition. Les réseaux sociaux, où le pire côtoie le meilleur, contaminent les médias plus traditionnels par leur déversement de haine et de fake news. Nous l’avons souvent mis en exergue au CPM06. La plupart des médias interrogent les politiques sur les « risques de guerre civile » suite aux émeutes urbaines. C’est une question que tout citoyen est en droit de se poser. On se souvient de Gérard Collomb, l’ancien ministre de l’Intérieur, habitants des communes rurales (+14) et les électeurs de Marine Le Pen (+15). Si elle reste exogène et endogène aux yeux de 40% des Français, 44% considèrent que la menace vient avant tout de l’intérieur (individus déjà insérés dans la société française). Cette inquiétude pèse sur les habitudes du quotidien : 41% (-2) envisagent de changer leur comportement à cause de cette crainte du risque terroriste, en évitant les grands évènements, les transports en commun, les lieux touristiques et grandes villes, en sortant moins.

DOSSIER

décédé récemment, qui avait prononcé, il y a cinq ans, une phrase que d’aucuns qualifient de prophétique : « Aujourd'hui, on vit côte à côte (...) Je crains que demain, on vive face à face ». Gérard Collomb quittait alors le gouvernement. Il était inquiet, décrivait une société fracturée. Une société où l’on n’est plus ensemble, ni même côte à côte, mais face à face, donc dans un affrontement. Vivons-nous face à face ? Aujourd’hui, une partie des électeurs le pense, et une partie de la classe politique aussi. Comme si Gérard Collomb avait annoncé le drame de Crépol, puis les tensions à Romans-sur-Isère. Dès lors, afin d’éviter la surenchère de l’exposé de la violence, faut-il avoir recours comme cela se fait depuis quelques années au journalisme de solution ou constructif ? Une pratique qui non seulement fait le travail conventionnel, dénoncer et analyser les dysfonctionnement du monde, mais permet d’aller un peu plus loin en s’intéressant aux forces de construction et de résilience

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Paul Barelli Vice-Président du Club de la Presse Méditerranée 06, ancien correspondant du Monde dans les Alpes-Maritimes.

Sondage Elabe pour BFM TV, échantillon de 1 000 personnes représentant des résidents de France métropolitaine agés de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe âge profession région et catégorie d’agglomeration. Mode de recueil et date de terrain : interrogation par internet du 28 au 29 novembre 2023.


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Ci-dessus : Après le coup de mer, le sable est venu remplacer les galets de manière éphémère sur la Promenade des Anglais à Nice. Des amoureux ont profité du décor et d’un banc tourné vers l’horizon, le 06 novembre 2023. © Matthias Galante

Ci-contre : A Nice, les boîtes à clef des locations saisonnières fleurissement sur le mobilier urbain. La ville de Nice a décidé de les enlever après avoir posé un autocollant pour prévenir les propriétaires, le 04 octobre 2023. © Matthias Galante


La page Actu Photo d'Intermed est née en 2008. Elle a pour but de présenter une petite partie du travail du photojournalisme en montrant les deux faces d’une photo : l’image et sa légende originale. Sélectionnées par le photographe et traitant d’un évènement du département ayant une portée nationale, ces photos n’ont pas pour autant vocation à être un résumé de l’actualité locale

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Ci-dessus : Rassemblement contre l'antisémitisme au monument du Centenaire, Nice le 12 novembre 2023 © Vincent-Xavier Morvan Ci-dessous : Les mariés de La Prom’ profitent d’un coucher de soleil automnal pour un shooting photo très venté à Nice, le 16 novembre 2023. © Matthias Galante


Manifestation pour un cessez-le-feu le feu à Gaza, Nice le 10 décembre 2023 © Vincent-Xavier Morvan

Saint-Martin-Vésubie le 23 octobre après le passage de la tempête Aline. © Vincent-Xavier Morvan


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YD - Date : 19/05/2021

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