PATAPHYSIQUE

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? e c t s e Qui Boris Vian né le 10 Mars 1920 à Ville d’Avray (Seine et Oise). Aucune ascendance russe - Parents aimaient simplement ce prénom Jamais entendu parler ni de religion (excepté première com munion prétexte à cadeaux) ni de politique Second de quatre enfants - A six ans, école - Voulais être ingénieur - A quinze ans bachot latin-grec - Dixsept ans bachot philo-maths - Dixneuf ans entrée ) l’Ecole Centrale des Art et Manufactures de Paris Vingt-deux ans sortie, ingénieur des Arts etc... - A partir de seize ans, intéressé à la musique de jazz - Hot Club de France - Dix-huit ans commence à travailler la trompette - Abandonne à dix-neuf ans cause maladie de coeur - Non mobilisé en 39 ni STO en 42 même motif - Reprends fin 40 la trompette - (Réaction contre prohibition musique noire américaine) - Orchesttre amateur de Claude Abadie en 41 - Marié en 41 - Fils en 42 - Fin 42, entre Ingénieur à l’Association Française de Normalisation - Commence à faire des sonnets loufoques pour apprendre à manipuler la langue française - En 43, écris un roman surtout pour monter aux zazous, enragés de mauvais jazz et de mauvaises surprises parties, ce que c’était au bon vieux temps (35 à 39) - Cela donne «Vercoquin et le plancton» qui comporte également tentative de description de vie de bureau.Très lié depuis longtemps avec Jean Rostand et son fils - Jean trouvant roman drôle propose le faire lire à Queneau - Approbation sous certaines réserves de ce dernier - Remanié, bouquin accepté par Gallimard - Ecris nouvelles «Les Lurettes Fourrées» - Acceptées aussi - Pas découragé, écris second roman - «L’Ecume des Jours» -

En 1952, Boris Vian intègre le Collège de pataphysique en tant qu’Equarisseur de première classe. Sous ces appellations à la signification obscure, se cache un cercle de gens étudiant la pataphysique, science du virtuel et des solutions imaginaires, concept mis à jour à la fin du XIXème siècle par l’écrivain Alfred Jarry. Quelques mois plus tard, Vian y est nommé Satrape, puis l’année suivante, Promoteur insigne de l’Ordre de la Grande Gidouille, échelons divers et prestigieux de cette assemblée qui compte parmi ses membres des noms tels que Raymond Queneau, Eugène Ionesco ou Jacques Prévert. Boris consacrera beaucoup de temps au Collège jusqu’à la fin de ses jours. Pour Boris Viann, le Collège de Pataphysique est une famille d’esprit. Il organise en 1959 de grandes fêtes sur la terrasse attenante à son appartement; il y accueille Eugène Ionesco, Michel Leiris, Jacques et Pierre Prévert, René Clair, Henri Salvador, François Le Lionnais, Dubuffet et… «Sa Magnificence le Baron Mollet». Lors des réunions de Collège de Pataphysique, Boris se plaisait à jouer du cor ! De la trompe d’Orléans à dix-huit tours. Plusieurs écrits de Boris Vian, ante et post morte, seront publiés en premier lieu dans les Dossiers et Cahiers du Collège. Là encore, l’évidence s’imposera : s’il existe un écrivain naturellement pataphysicien, c’est bien Vian !

Actuellement, poursuis parallèlement trois activités : Ingénieurs (insuffisant pour vivre honnêtement) - Musicien (Bals ou cachet les Samedis soirs et Dimanches) - Ecrivain (encore rien eu de publié parce que c’est pas pour dire, mais ca va pas vite).

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s’il existe un écrivain n at u r e l l e m e n t pata p h ysicien, c’est bien Vian ! Boris Vian, on le sait, était un touche à tout, Ingénieur, écrivain, trompettiste, parolier, chanteur, cinéaste… L’homme était difficilement classable et c’est précisément parce qu’il était inclassable que la société de son temps le prit pour un dilettante, pour un gentil et inoffensif artiste. Mais depuis sa mort, le 23 juin 1959, l’oeuvre de Boris Vian a largement été réévaluée. De nombreuses biographies lui ont été consacrées. Ses livres, dont les tirages de son vivant étaient des plus modestes, ont connu une gloire posthume. Ses chansons les plus célèbres, Le déserteur, La java des bombes atomiques, Nos ancêtres les Gaulois, La complainte du progrès… lui ont survécu et aujourd’hui, la jeune génération de chanteurs reprend son répertoire et lui rend enfin, l’hommage qu’il mérite. La redécouverte de Boris Vian est contemporaine des événement de Mai 68, les jeunes étudiant en feront l’une de leurs idoles et découvrant J’irai cracher sur

vos tombes, L’herbe rouge, Je voudrais pas crever et surtout L’écume des jours… Cette gloire posthume n’est pas surprenante au demeurant, car au-delà de ses multiples métiers et activités, Vian était aussi et surtout, tout à la fois, un pacifiste, un antimilitariste, un anticlérical… Tant de profils iconoclastes qui avaient tout pour séduire la jeunesse fondeuse de 68. Un sondage de 1975 indiquait que 38% des personnes interrogées attribuent la popularité posthume de Vian à l’actualité des problèmes abordés dans son oeuvre et que 42% y apprécient sa critique de la société. Toujours à contretemps de son vivant, toujours en décalage par rapport à son époque, il faudra presque dix années pour que la gloire le rattrape. Vian, trop en avance sur son temps, a par contre été compris pas les jeunes de 68, comme le remarque François Caradec dans la préface de l’édition de l’oeuvre romanesque de Boris

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Vian : La jeunesse de son temps n’était sans doute pas assez jeune. Il faut dire que cette jeunesse est celle qui a connu la guerre et ses souffrances, autant d’expériences qui «vieillissent» prématurément. Pour l’un de ses biographe, Guy Laforêt, Vian s’intéresse d ’ a b o rd à l ’ h o m m e , l e citoyen ecrasé par un système d’aliénation par le travail, la politique, la religion. Sa réflexion sur le travail, l’une des plus avancées, écrite dans les années cinquante, est étonnementmoderne et même, d’une certaine façon révolutionnaire. Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements à priori. Il apparaît en effet, que les masses ont tort et les individus toujours raison. Boris Vian s’appliquera, à la lettre, cette maxime et sur toute chose, sur tout évènement, il portera des jugements, souvent provocateurs, mais toujours singuliers.


Les collages de Boris Vian, réalisés entre 1948 et 1955, soigneusement rangés dans une chemise et presque tous signés, donnent à penser qu'il y a travaillé avec soin.

eauvoir B de à SL imone es mers de Chine Ces filles que l'on voit pour la première fois Ce n'est rien - on les croise Elles ont des yeux si durs Et des corps si durs et tannés par le soleil On a envie de les faire pleurer. Elle fermées sur elle-mêmes. Sur rien. Elle sont si bien fermées qu'on s'imagine. On voudrait qu'elles pleurent longtemps. On espère toujours qu'il viendrait le sang Au bout des larmes. Elles vient, et rejettent leur cheveux durs Raides - ou frisés et dressés en coques dures Mais on attendrait bien longtemps Il n'y a que les larmes Incolores - tièdes - inutiles Elles sont comme ce boutons sur la peau Roses, gonflés, riches de quelque chose On les presse - et ce n'est qu'humeur Fade - blanche - inutile Il faudrait les déchirer, Les fouiller profondément avec des lames de rasoir Découper leur bouche en lanières.

A Jean Boullet

Pour lui changer le s idées Premier amour Quand un homme aime une femme D'abord, il la prend sur ses genoux Il a soin de relever la robe Pour ne pas abîmer son pantalon Car une étoffe sur une étoffe, Ca use l'étoffe. Ensuite, il vérifie avec sa langue Si on lui a bien enlevé les amygdales Sinon, en effet ce serait contagieux. Et puis, comme il faut occuper ses mains, Il cherche, aussi loin qu'il peut chercher Il a vite fait de constater La présence effective et réelle de la queue D'une souris blanche tachée de sang Et il tire, tendrement, sur la petite ficelle Pour avaler le tampax.

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Son ami et voisin Jacques Prévert, qui excellait dans cet art, lui a donné deux conseils simples : qu'il suive son instinct; qu'il n'hésite pas à faire et refaire des essais, à revoir, modifier et remodifier l'agencement de ses "compositionsdécompositionsrecompositions"… jusqu'à ce qu'il trouve la forme définitive qui lui convienne. Cela, afin de ne pas être un simple manipulateur de ciseaux.

Il y aurait une langue de lèvre sur chaque dent Il faudrait les perfectionner Leur fendre un second sexe en travers Si bien que l'home sur la femme Cela ferait comme une croix Et on pourrait marche dessus sans crainte Il faudrait les creuser, les vider De cette méchanceté de vide qu'elles portent, Se rendre compte qu'il n'y a rien. Pourtant, on voudrait qu'elles pleurent. On espère toujours voir pleurer le néant. Les déchirer avec des lames de rasoir Ou de longs rasoirs droits tenus par des ficelles On irait les déchirer avec les rasoirs Comme on va passer le bachot Avec un encrier au bout d'une ficelle Lorsque l'on fait tourner la ficelle Autour de la tête, le rasoir tourne à son tour Sur lui-même, avec un rauque ronflement Les blessures sont belles : de petits creux nets Pareils à des morsures dans les prunes.


Libérer le travail ! S i l e t r ava i l c ’ e s t l’ o p i u m d u p e u p l e , a l o r s j e n e v e u x pa s finir drogué ! Le travail occupe une place déterminante dans l'oeuvre de Vian. Dans ces romans, les protagonistes sont rarement désoeuvrés Le travail occupe une place déterminante dans l'oeuvre de Vian. Dans ces romans, les protagonistes sont rarement désoeuvrés etrentiers, ils exercent une activité professionnelle, même si celleci science fiction oblige, reste souvent mal définie. Vian lui même, bien que né dans une famille aisée, mais vite ruinée, exerça toujours une activité salariée. D'abord ingénieur, il fut ensuite rémunéré comme directeur artistique, ce qui lui permettait d'assurer l'intendance pour ses nombreuse autres sources d'intérêt, comme la chanson, l'écriture, la peinture et le cinéma. Après une première expérience professionnelle d'ingénieur à l'AFNOR en 1942, il intégré en mars 1946, l'Office du papier. Il prend sa carte au Syndicat National de Cadres et Ingénieurs du Papier-Carton CGT. Il payera son timbre syndical pendant six mois. Ce sera son unique acte d'engagement. Pour le journaliste Jacques Moran, la réflexion de Vian sur la travail, l'une des plus avancée écrite dans les années cinquante, est étonnement actuelle. Vian déteste le travail normalisé, routinier, sans unité parce que sans créativité. Pour lui, tout travail dans lequel la création n'existe

pas doit disparaître. Le monde est aux mains d'une théorie de crapules qui veulent faire de nous des travailleurs et de travailleurs spécialisés, encore : refusons… Sachons tout… Soyez un spécialiste de tout. L'avenir est à Pic de la Mirandole. - Le travail, c'est ce qu'on ne peut pas arrêter de faire quand on a envie de s'arrêter de le faire. - Etant entendu qu'en aucun cas, en aucun lieu, on ne doit régresser du point de vue des heures de travail. Ces propos, cinquante ans plus tard prennent une nouvelle actualité politique, d'autant que dans un autre texte, vain se projetant en l'an 2000 aura ces mots : En l'an 2000 j'aurai quatre-vingts ans juste. Je serai bien vieux. En général, je travaille le dimanche. J'espère que je ne travaillerai plus ! Il y aura à cette époque de meilleurs postes de radio, de meilleurs postes de télévision mais je ne les écouterai pas plus que maintenant. La technique sera plus avancée, mais les gens seront toujours aussi idiots. On ne pourra plus circuler. Les voitures resteront dans les rues, les rats y éliront domicile et on ira se promener à pied. On ira voir par exemple les courses de taureaux mécaniques avec des matadors robots. D'ailleurs, on pourra y envoyer le robot de service, ce qui évitera de se déranger. Ce sera alors le repos complet. Il faut dire qu'il y aura beaucoup plus d'asiles. Tous les

dimanches, on ira voir un parent ou un ami à l'asile, à moins qu'on y soit soi-même, auquel cas on attendra à son tour les visites dominicales. Pendant ce temps, il y aura des gens qui vivront à la campagne, avec les vaches, les poulets, la rivière, des gens qui joueront de l'accordéon et s'amuseront localement à saigner le cochon ou à vendanger. Mais ceux-là seront bien tranquilles le dimanche. Personne ne viendra les déranger car plus aucune route ne passera par un village en l'an 2000 !

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e m s i v i c e d é t i a Tr Ce qui m'intéresse, ce n ' e s t pa s l e b o n h e u r d e tous les hommes, c'est celui de chacun. La plupart des biographes de Vian s'accordent sur l'un deux, Philippe Boggio, appelle son inculture politique. Boris, lui-même avouera : Mon ignorance de la chose politique a perduré à un point inimaginable jusqu'à trente ans au moins. Certes il se trouve des circonstances atténuantes : J'avais vraiment trop de chose à faire - centrale, la trompette, les filles - pour m'occuper de tout ça. Je me rappelle seulement la terreur mêlée de respect technique que j'avais eue à Capbreton en voyant défiler des éléments blindés teutons gris tellement motorisés et la fanfare sous ce casque qui fait la tête de mort. Vian découvre donc la politique à trente ans, il lui reste alors seulement neuf ans à vivre. Soit Vian une variété de pomme, le lecteur, un type de dent, et le critique, une espèce de corbeau. Sachant que la dent s'arrête à la pelure du Vian, repue et assez étonnée pour penser qu'elle a croqué la pomme, nous pouvons en conclure qu'elle laisse la chair aux curieux corbeaux croqueurs de navets. Ces critiques endormis, découvrant la saveur inhabituelle de la pomme, croient que le légume a pourri, et s'enfuient. Solution : Croquez la pomme ! Cinquante ans de la mort de Vian, les critiques croassent, c'est donc le moment de le lire. Ou de le relire. Mais, soyons snob, et commençons par le dessert : ses derniers livres. Ne serait-ce que pour mieux relire le début, parce qu'une fois la pomme croquée, on est condamné à avoir les yeux ouverts et que fermer les yeux devant l'évidence est une méthode qui n'a jamais rien donné... un aveugle passe encore... L' acte politique de Vian c'est le Traité de civisme. Ce livre, inachevé, aurait été son « testament intellectuel ». Ces idées ont quand même pris corps dans les Bâtisseurs d'empire, sa dernière oeuvre. Et là, la portée politique de Boris Vian sort du placard. Elle joue des coudes, elle se montre. Et éclaire comme un spot le reste de l'oeuvre. On se demande comment on avait pu ne pas la voir avant ! Vers une société lucide : Vian n'aimait pas tellement les critiques : il les haïssait. Alors, pour lui rendre hommage, puisque c'est à la mode

(de quand ?) : Un petit assemblage de textes du Traité. Juste pour rétablir une forme de vérité. Individualiste altruiste, ce qui compte, ce n'est pas le bonheur de tout le monde, c'est le bonheur de chacun, Vian est pour un gouvernement mondial. Il met la connaissance au sommet, comme moyen et comme fin, comme chemin pour permettre à la société de devenir une société lucide, et donc, libre. Le paradoxe du travail, c'est qu'on ne travaille, en fin de compte, que pour le supprimer. Une société libre, c'est donc une société sans travail. Pour y parvenir : développement de la technologie, de la connaissance et de l'instruction. L'homme peut tout ce qu'il veut, en gros. (…) c'est à dire, l'homme libre de choisir, ce choix supposant une connaissance approfondie des données du problème pour signifier quelque chose, Vous gagnerez votre pain à la sueur de votre front : si je ne m'abuse, c'est une malédiction et pas une promesse de plaisanterie. Le travail c'est l'aliénation, on le fait passer pour une fin, alors qu'il n'est qu'un moyen !

L’amour, pas la gu erre Le pluriel d'un général, c'est des générés. L'amour, plutôt que la guerre, tel pourrait être le crédo, la devise, d'un Vian profondément pacifiste. On peut être pacifiste et pas forcément antimilitariste, il existe sans doute aussi, des antimilitaristes pas nécessairement pacifistes. Vian était farouchement antimilitariste autant qu'il était viscéralement pacifiste. Sa chanson "Le déserteur n'est pas un texte antimilitariste, mais bel et bien un texte qui prône la haine de la guerre : Monsieur le Président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Monsieur le Président je ne veux pas la faire je ne suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens Cette chanson, on le sait, fit scandale. Elle fut interdite sur les ondes et Vian fut plusieurs fois "chahuté" lors de ces tours de chants. A Dinard, c'est le Maire lui-même qui

prend la tête des anti-Vian. Il en va, dit-il, du souvenirs des morts pour la patrie. Lorsque le rideau s'ouvre, la salle est emplie d'élus accompagnés de "gros bras" qui guettent l'artiste, le béret vissé sur la tête, prêts à en découdre. Cette fois, on vient vraiment pour voir Boris. Interpréter "Le déserteur le jour même où l'on bat le rappel des réservistes en Algérie est une provocation. C'est enfait une pure coïncidence, car le récital était prévu de longue date. Pour vain, "Le déserteur" n'était pas un texte antimilitariste, mais bel et bien un texte comme il l'a dit luimême, plutôt violemment pro-civil : "Je ne pose pas pour les braves : ajourné à la suite d'une maladie du coeur, je ne me suis pas battu, je n'ai pas été déporté, je n'ai pas collaboré… J'ai trente-quatre ans aujourd'hui et je vous le dis : s'il s'agit de défendre ceux que j'aime, je veux bien me battre tout de suite. S'il s'agit de tomber au hasard d'un combat ignoble sous la gelée de napalm, pion obscur dans une mêlée guidée par des intérêts politiques, je refuse." Pacifiste oui résolument, mais aussi viscéralement antimilitariste : "Je méprise profondément celui qui peut, avec plaisir, marcher en rangs

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et formations derrière une musique : ce ne peut-être que par erreur qu'il a reçu un cerveau ; une moelle épinière lui suffirait amplement." Réformé, à cause ou plutôt grâce dirait-il, à sa maladie il ne connut pas la guerre ni le service militaire, mais cela ne l'empêcha pas de se décrire dans la peau d'un conscrit : "...Il m'a dit: Gardavou ! Mais où vous croyez-vous ? Je vois ma foi, Vous êt' un' forte tête Vous assoir devant moi Ca s'pass'ra pas comm' ça Debout Sans r'tard Ou j'vous fourre au mitard. On m'a rééduqué Toute la matinée L'après Midi J'ai balayé les chiottes Et ça a continué Pendant des mois entiers Jamais Jamais J'avais tant balayé…"


à tout, je joue du coeur Je perds, tu gagnes, on pleure Une autre partie recommence Cartes truquées, il y a maldo-onne Rien dans mon jeu... Tu m’abandonnes on r’donne à toi de jouer, mon coeur Tu perds, je gagne, on pleure Quel jeu idiot, changeons de disque Ne jouons plus, prenons des risques C’est pour de vrai... viens, mon amour...

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PATAPHYSIQUE n o m

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Science des solutions imaginaires .

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