Numéro 33 - Janvier/Mars 2007

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BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN

CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN JANVIER – FÉVRIER – MARS 2007

ÉDITO

SOMMAIRE

Chronique d’un automne annoncé :

ÉVÉNEMENTS LA DANSE À BIARRITZ N°28 COULISSES BALLET BIARRITZ JUNIOR EN BREF CALENDRIER

Paris, mai 2005, rendez-vous avec Brigitte Lefèvre, directrice de la danse à l’Opéra de Paris. Elle souhaite me confier la création d’un ballet. À la joie succède une certaine appréhension. Trente ans que je n’ai pas franchi l’Entrée des Artistes du Palais Garnier et je pense déjà au risque d’en rater la sortie. Septembre 2006, l’accueil est chaleureux, et si suivre celui qui se prenait pour un oiseau ne rend pas obligatoirement « serein », l’écriture de L’Envol d’Icare avance. Début octobre, sa mise en orbite est annoncée partageant l’affiche avec Serge Lifar. Je me pince pour y croire, mais ce n’est pas un mirage. Arrive la première, Icare décolle, tient le cap, puis négocie sa chute. Sa réception se fait sous les applaudissements, et je quitterai Garnier en planant. Moscou, mars 2004, rencontre avec Oleg Petrov, critique d’Art et directeur de l’Institut de Danse d’Ekaterinbourg. Il envisage d’écrire un livre à mon sujet. L’interprète qui arbitre notre conversation m’en traduit le titre : Danser pour danser. S’agissant d’une première monographie, mon esprit grenouille et anticipe l’effet bœuf d’être disséqué en russe. Toutefois, ce n’est encore qu’un projet. Octobre, à l’issue de mon séjour à l’Opéra, je retrouve Biarritz où attend un paquet ramené par la compagnie de Russie. Il contient plusieurs exemplaires d’un livre imprimé en cyrillique. Autant dire que Danser pour danser a déjà le caractère d’une relique. Biarritz, octobre 2004, coup de fil de Jean-Louis Pichon, directeur de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne. Il prévoit de présenter Orphée et Eurydice. Je me réjouis à l’idée de régler les ballets du chevalier Gluck, mais mon entrain se cabre

Orphée et Eurydice © Olivier Houeix

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apprenant qu’il s’agira aussi d’en assurer la mise en scène. Ce sera la première fois, je pense déjà aux obstacles. Novembre 2006, tous les artisans du spectacle sont en lice pour retrouver Eurydice. Sans tirer à hue et à dia, ils feront merveille jusqu’au final d’une course qui s’achèvera en beauté. Confessons-le, en permettant l’heureuse réalisation de ces projets, l’automne aura été particulièrement adoré. Mais aussi mélancolique, lorsque après la cueillette de ces fruits mûrs le stress retomba feuille à feuille. On se souvient d’Apollinaire écrivant Automne malade et adoré à propos d’une saison flamboyante condamnée à mourir en blancheur. Aujourd’hui, une page se tourne, mais avant remercions ceux qui initièrent ces premières fois, ceux qui y contribuèrent : les décorateurs Alain Lagarde et Jorge Gallardo, Jean-Claude Asquié à la lumière, les maîtres de ballet Françoise Dubuc, Richard Coudray et Laurent Hilaire, Sylvie Auger, assistante à la mise en scène, les danseurs de l’Opéra de Paris et ceux du Ballet Biarritz. Et, puisque en définitive tout n’est que commencement : « Bonne Année 2007 » sera notre dernier mot. Thierry Malandain, décembre 2006.


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