BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN AVRIL – MAI – JUIN 2005
ÉDITO
SOMMAIRE
Le 2 avril 1905 naissait Serge Lifar. Ayant eu l'opportunité de danser plusieurs de ses ballets, de recevoir un prix portant son nom, avant qu'il ne parraine ma candidature à la Fondation de la Vocation, il allait de soi que je profite de ce centenaire pour honorer sa mémoire. C'est pourquoi notre rubrique Plages d'histoires lui est consacrée.
ACTUALITÉ 2 COULISSES 3 LA DANSE À BIARRITZ N°21 5 CALENDRIER DES ACTIVITÉS DE SENSIBILISATION 7 BILAN 2004 8 SENSIBILISATION 10 EN BREF 11 CALENDRIER 12
Danseur, chorégraphe, écrivain, Lifar n'eut de cesse de promouvoir la danse alors qu'elle était encore considérée comme une discipline mineure et suspecte dans sa relation au corps. L'époque où on entend dire « une danseuse est une femme qui danse tantôt sur un pied, tantôt sur l'autre et qui gagne sa vie entre les deux » n'est pas si lointaine. Par son œuvre chorégraphique et littéraire, Lifar s'attachera à rendre au Ballet ses lettres de noblesse. C'est dans son Traité de danse académique qu'il expose une réforme du mouvement et de la technique qu'on appellera néoclassique. Nommer assure la reconnaissance. C'est pourquoi, préconisant le terme de « choréauteur », il plaidera aussi pour le statut d'auteur. Une position sociale dont les chorégraphes bénéficieront seulement en 1973 lorsque la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques les reconnaîtra comme auteurs à part entière. Toujours dans cette optique, son premier ouvrage Le manifeste du chorégraphe, revendiquera une danse libérée du joug de la musique, indépendante des autres arts et privilégiant ce qu'il nomme le ballet-danse.
Ci-dessus : Création, photographie Cyrille Sabatier.
Comme un hasard du calendrier, le 2 avril 2005, Ballet Biarritz se produira au Théâtre du Vésinet. Un lieu où en 1984 se sont inscrits mes premiers pas. « Le destin est ce qui nous arrive au moment où on ne s'y attend pas » note Tahar Ben Jelloun. Depuis lors, ma tribu a fait son chemin, participant à la mise à jour d'un langage académique qui à force de métissage s'est éloigné du néo-classique selon Lifar. Mais, aujourd'hui, où l'art chorégraphique dans ses mutations et fractures nécessaires aborde le sujet de la « non-danse », le désir lifarien d'un ballet dansant retrouve son actualité. Car si la Danse naît des élans de l'âme, elle est aussi une question de flamme, sinon de flambeau. Thierry Malandain, mars 2005.