Numéro 10 - Avril/Juin 2001

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AVRIL MAI

JUIN

2001

sommaire

édito

lors que janvier s’achevait dans une nuée de bons voeux, le sort voulut qu’un homme, que nous connaissions depuis longtemps, quitte ce monde pour rejoindre le concert céleste. C’est au Concours de Lausanne que je le croisais pour la première fois. J’avais seize ans. Il me fit une remarque sur mon interprétation de la variation de Désiré dans “La Belle au Bois Dormant” : « Jeune homme, Désiré est un prince, vous en avez la prestance, mais faites attention à la musique ». Ni lui ni moi ne savions qu’un jour la musique serait au centre de nos échanges. De loin, il suivit ma carrière d’interprète, mais c’est lorsque je débutais la chorégraphie qu’il s’intéressa de plus près à mon travail. Il avait été enthousiasmé par mon ballet sur “La Sonatine” de Stockhausen primé en 1985 au Concours Chorégraphique de Nyon, et depuis, rarement il manquait la première d’un spectacle. Au fil du temps, il m’honora de son amitié et de ses conseils. Me trouvant une âme de « franciscain », il me suggéra la lecture des Fioretti. J’en fis un ballet sur des oeuvres de Poulenc qui marquèrent profondément mon parcours intime et professionnel. Souvent, il m’adressait de la musique, avec toujours le même mot d’accompagnement : « Écoute, c’est tout à fait pour toi ». Sa culture musicale et chorégraphique était immense. Proche de Cocteau, Balanchine et d’autres personnalités du monde artistique, il était toujours riche de mille anecdotes. Et puis, dans une profession où il est facile de s’égarer entre le doute et la multiplicité des désirs, il était pour moi enrichissant de pouvoir, de temps à autre, lui demander un avis. Fin janvier, à Salzbourg, sa voix reconnaissable entre toutes s’est éteinte, comme un certain "K 626", laissant pour ceux qui ne l’entendront plus le sentiment de l’inachevé. Il était l’un des plus grands critiques du monde lyrique, musical et chorégraphique et s’appelait Antoine Livio. À ses proches, nous adressons toute notre sincère amitié, et lui dédions le programme que nous consacrons prochainement aux Ballets Russes de Serge Diaghilev.

A

l’événement « Un hommage aux Ballets Russes »

#2

la danse à Biarritz #5

#5

accueil studio : Michaël d’Auzon

#6

tournées USA et Asie

#1

la danse à Biarritz #5

#1

en bref...

#1

calendrier

#1

Cette soirée constituée de reprises et de créations ouvrira par le “Pulcinella” d’Igor Stravinsky. De Maurice Ravel, le « petit basque » natif de Ciboure, nous proposerons le “Boléro”. Enfin, Claude Debussy et Carl Maria Von Weber seront également conviés à ce « rendez-vous » avec “L’après-midi d’un faune” et “Le spectre de la rose”. Un programme coproduit par le Festival International de Danse Madrid en Danza qui, après sa création à Biarritz courant mai, fera l’objet de cinq représentations dans la capitale espagnole. Ce trimestre, notre rubrique consacrée à « La Danse à Biarritz » s’évade du côté de la musique pour évoquer la présence d’Igor Stravinsky et de Maurice Ravel sur la côte Basque. Enfin, nous présentons un jeune chorégraphe, Michael d’Auzon, dont nous recevrons prochainement la compagnie dans le cadre de l’accueil studio. Thierry Malandain Photographie : Cyrille Sabatier

Avec le soutien de l’Association Française d’Action Artistique -Ministère des Affaires Étrangères et de l’AFAA-Ville de Biarritz pour ses tournées à l’étranger


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